Le fauve est assis en tailleur, seul au milieu de la hutte de pierre. Un feu brûle devant lui, ses crépitements peinant à combler le silence pesant. Sa fourrure à enfin retrouver sa couleur d’origine, et ce mois des plus étrange semble enfin derrière lui.
L’œil couleur jade se plisse un instant, le reflet des flammes dansant dans sa prunelle. Pourquoi est-il revenu au juste ? Il se souvient des affrontements, il se souvient du revêtement. De cette invincibilité temporaire qui aurait bien put détruire les secrets de son peuple. Mais il y avait autre chose. Un adolescent, les cheveux blonds, qu’avais-t-il dit déjà ? Cela lui échappe, il ne se souvient que de ce sentiment de panique, cette urgence de prévenir son peuple.
Mais les prévenir de quoi ? Du danger du monde extérieur ? Non, ça, il l’a fait bien trop souvent pour justifier ce besoin pressant.
Les oreilles du félin ne tardent pas à s’agiter, quelqu’un vient. Redressant la tête vers l’entrée, il entrevoit la silhouette voutée de Maluk l’ancien. Ce dernier rentre dans un reniflement, s’approchant du feu un instant. La neige a élu domicile dans sa fourrure, fondant doucement face au changement de température.
Le silence continue durant bien deux minutes. Les deux ronso ne se regardent pas, ne se disent aucun mot. Ils n’en ont pas besoin. Ce malaise n’est pas inédit. Et bien qu’il soit inexpressif, Bryke en entend presque ses pensées.
Il est revenu, il crie encore à l’apocalypse sans la moindre preuve. Il ne croit pas en son propre peuple, il part, il part, mais revient toujours.
Oui, c’est surement ce que se dis Maluk en ce moment même.
Bryke ne ressent même pas le besoin d’aborder le sujet à nouveau. Il n’en a plus la patience, pas même l’espoir que ce soit différent cette fois-ci.
Une part de lui envie un scénario qui ne s’est pas produit. Maluk n’aurait pas eu d’autre choix que de reconnaître sa raison, si durant le battle royal, des humains avaient assailli le mont. Une part du prêtre-guerrier craint une chose. Et si. Et si les anciens avaient raisons ? Et si le mont Gagazet, dans sa sainteté, était réellement protégé du monde hérétique ? Est-ce que tout ce qu’il essaye d’accomplir ces dernières années sont en vain ? Cette simple idée le terrifie. Non, quoi qu’il en coûte, il ne doit jamais en douter, jamais.
Les mains de l’ancien s’élèvent enfin dans le champ de vision du paladin.
< Question > < Bryke > < Futur > < Repartir >
Le fauve retient un grognement, répondant.
< Oui > , < Bryke > < Partir > < Bientôt >. < Bryke > < Vouloir > < Dire > < Aurevoir > < Pour une fois >
Cette sensation, cette impression. N’est-il donc plus le bienvenu dans son propre peuple ? Pourquoi lui semble-t-il qu’à chacune de ses visites, il perd un peu plus de ce part de lui qui…
< Bryke > < Possibilité > < Rester >, < Si > < Bryke > < Désire >
L’œil unique du prêtre-guerrier cligne un instant, sous la surprise. Sa gueule s’entrouvre brièvement, tandis que le silence demeure. Maluk ne le regarde même pas dans les yeux, préférant entretenir un instant le foyer.
Est-ce qu’il vient de lui demander de…
Bryke se relève immédiatement, s’approchant de quelques pas de l’ancien. Son regard se veut plus acéré, mais l’ancien ne le lui rend pas. Il serre le poing, refermant la gueule toujours entrouverte, avant de se détourner.
Ses pas le mènent vers la sortie de la hutte, de plus en plus pressant.
Un pas, deux pas, trois pas dans la neige. Il traverse le village, sous le regard des autres ronsos. Ils vaguent tous à leurs occupations, prévoyant la nouvelle aube qui s’annonce. Ignorant, naïf, vivant au jour le jour. Sa main griffue se serre un peu plus.
Il se dirige vers la sortie du village, les deux gardes le fixent d’un œil méfiant avant de secouer doucement la tête. Ils n’approuvent pas son choix, oui, il le sait déjà. Ils se pensent apte à tout combattre, ils refusent de comprendre, ils refusent de voir. Ses griffes s’appuie avec tant de force contre sa paume qu’il commence à légèrement saigner.
Personne ne le rattrape, personne ne le retient. Mais lui, ne les abandonne pas, il ne les abandonnera jamais.
Son peuple, sa vocation, son temple. Ils ne réalisent pas, ils ne sont pas prêts à évoluer dans ce nouveau monde.
Alors il le fera à leur place. Il les protégera depuis l’extérieur, il fera tout ce qui est nécessaire pour qu’eux puisse vivre dans cette ignorance. Pour qu’eux puisse être épargné des problèmes de ce multivers.
Plus déterminé que jamais, le fauve reprend sa route, descendant les pentes du mont.
Il retournera au spatioport Shinra, il rentrera au Sanctum. Et là-bas, il fera tout ce qu’il faut pour que son peuple soit protégé par ces derniers. Que les paladins et templiers comprennent que les ronso sont des enfants des éternels.
Que Rai est un éternel…
Mar 9 Mar 2021 - 18:55L’œil couleur jade se plisse un instant, le reflet des flammes dansant dans sa prunelle. Pourquoi est-il revenu au juste ? Il se souvient des affrontements, il se souvient du revêtement. De cette invincibilité temporaire qui aurait bien put détruire les secrets de son peuple. Mais il y avait autre chose. Un adolescent, les cheveux blonds, qu’avais-t-il dit déjà ? Cela lui échappe, il ne se souvient que de ce sentiment de panique, cette urgence de prévenir son peuple.
Mais les prévenir de quoi ? Du danger du monde extérieur ? Non, ça, il l’a fait bien trop souvent pour justifier ce besoin pressant.
Les oreilles du félin ne tardent pas à s’agiter, quelqu’un vient. Redressant la tête vers l’entrée, il entrevoit la silhouette voutée de Maluk l’ancien. Ce dernier rentre dans un reniflement, s’approchant du feu un instant. La neige a élu domicile dans sa fourrure, fondant doucement face au changement de température.
Le silence continue durant bien deux minutes. Les deux ronso ne se regardent pas, ne se disent aucun mot. Ils n’en ont pas besoin. Ce malaise n’est pas inédit. Et bien qu’il soit inexpressif, Bryke en entend presque ses pensées.
Il est revenu, il crie encore à l’apocalypse sans la moindre preuve. Il ne croit pas en son propre peuple, il part, il part, mais revient toujours.
Oui, c’est surement ce que se dis Maluk en ce moment même.
Bryke ne ressent même pas le besoin d’aborder le sujet à nouveau. Il n’en a plus la patience, pas même l’espoir que ce soit différent cette fois-ci.
Une part de lui envie un scénario qui ne s’est pas produit. Maluk n’aurait pas eu d’autre choix que de reconnaître sa raison, si durant le battle royal, des humains avaient assailli le mont. Une part du prêtre-guerrier craint une chose. Et si. Et si les anciens avaient raisons ? Et si le mont Gagazet, dans sa sainteté, était réellement protégé du monde hérétique ? Est-ce que tout ce qu’il essaye d’accomplir ces dernières années sont en vain ? Cette simple idée le terrifie. Non, quoi qu’il en coûte, il ne doit jamais en douter, jamais.
Les mains de l’ancien s’élèvent enfin dans le champ de vision du paladin.
< Question > < Bryke > < Futur > < Repartir >
Le fauve retient un grognement, répondant.
< Oui > , < Bryke > < Partir > < Bientôt >. < Bryke > < Vouloir > < Dire > < Aurevoir > < Pour une fois >
Cette sensation, cette impression. N’est-il donc plus le bienvenu dans son propre peuple ? Pourquoi lui semble-t-il qu’à chacune de ses visites, il perd un peu plus de ce part de lui qui…
< Bryke > < Possibilité > < Rester >, < Si > < Bryke > < Désire >
L’œil unique du prêtre-guerrier cligne un instant, sous la surprise. Sa gueule s’entrouvre brièvement, tandis que le silence demeure. Maluk ne le regarde même pas dans les yeux, préférant entretenir un instant le foyer.
Est-ce qu’il vient de lui demander de…
Bryke se relève immédiatement, s’approchant de quelques pas de l’ancien. Son regard se veut plus acéré, mais l’ancien ne le lui rend pas. Il serre le poing, refermant la gueule toujours entrouverte, avant de se détourner.
Ses pas le mènent vers la sortie de la hutte, de plus en plus pressant.
Un pas, deux pas, trois pas dans la neige. Il traverse le village, sous le regard des autres ronsos. Ils vaguent tous à leurs occupations, prévoyant la nouvelle aube qui s’annonce. Ignorant, naïf, vivant au jour le jour. Sa main griffue se serre un peu plus.
Il se dirige vers la sortie du village, les deux gardes le fixent d’un œil méfiant avant de secouer doucement la tête. Ils n’approuvent pas son choix, oui, il le sait déjà. Ils se pensent apte à tout combattre, ils refusent de comprendre, ils refusent de voir. Ses griffes s’appuie avec tant de force contre sa paume qu’il commence à légèrement saigner.
Personne ne le rattrape, personne ne le retient. Mais lui, ne les abandonne pas, il ne les abandonnera jamais.
Son peuple, sa vocation, son temple. Ils ne réalisent pas, ils ne sont pas prêts à évoluer dans ce nouveau monde.
Alors il le fera à leur place. Il les protégera depuis l’extérieur, il fera tout ce qui est nécessaire pour qu’eux puisse vivre dans cette ignorance. Pour qu’eux puisse être épargné des problèmes de ce multivers.
Plus déterminé que jamais, le fauve reprend sa route, descendant les pentes du mont.
Il retournera au spatioport Shinra, il rentrera au Sanctum. Et là-bas, il fera tout ce qu’il faut pour que son peuple soit protégé par ces derniers. Que les paladins et templiers comprennent que les ronso sont des enfants des éternels.
Que Rai est un éternel…