-Putain mais… c’est quoi ce patelin ?
Nous arrivons dans un petit village entouré par les bois. Si on ne sait pas qu’il est là, il est difficile de le trouver. Dedans, tout a l’air absolument… normal. Beaucoup trop normal. Nous apercevons un paysan en train de labourer ses terres, une femme en train d’étendre le linge tandis que ses enfants jouent autour. Et tout ce petit monde est, en tout cas pour les adultes, plein de couleurs et de vie.
-C’est une blague…?
Je fais un geste à Temerys pour l’inciter à se taire. Quelqu’un pourrait nous entendre. Nous continuons de progresser sur le chemin qui mène à la place du village et nous sommes accostés par un homme d’une fière stature.
-Bien le bonjour, étrangères ! Bienvenue à Havrevas, seigneurie de Roxas.
-Quou…a ?
-Merci pour votre accueil, Monsieur. Nous sommes enchantées de pénétrer dans les terres de votre suzerain.
J’essaie de me tenir à peu près droite en dépit de la douleur.
-Quelle nouvelle du Pays ?
-Euh… On sait pas trop, on n’est pas vraiment passées par la Citadelle.
-C’est bien dommage. Vous venez nous vendre de la marchandise ?
-Toujours pas. Mon amie a besoin d’un endroit pour se reposer. Un abri, en fait.
-Oh, moi j’adore faire de petites siestes dans la forêt, mais c’est vous qui voyez. Bien sûr nous nous devons de vous offrir l’hospitalité.
-C’est très gentil.
-Venez chez moi, ma femme va vous préparer un couchage sur l’heure.
Pendant que nous marchons, Temerys ne peut s’empêcher de questionner le paysan de façon plus ou moins subtile.
-Donc vous… vous n’avez vraiment pas de nouvelles du reste du monde ?
-Non, pourquoi ?
-Oh rien.
-Bien sûr, j’oubliais, notre seigneur nous a rendu visite il y a quelques semaines, environ au début du mois, mais c’est tout.
-Et il ne vous a rien dit de particulier ?
Je donne un coup de coude dans les côtes de Temerys. Elle proteste puis rit nerveusement quand le paysan l’interroge du regard.
-Non, pourquoi ?
-Rien, je divague. Donc votre seigneur, c’est vraiment Roxas ? LE Roxas ?
-Euh… je suppose… Je vous avoue que je ne connais pas grand-chose des personnalités célèbres passées l’instituteur, le shérif, l’apothicaire, tout ça quoi.
-Il est blond, imprévisible et très légèrement…arrogant ?
-Je…suppose ? Il nous a imposé une sorcière comme meneuse le soir où il est arrivé au village alors… Mais il est vraiment très, très fort. Il nous a débarrassés des trois vieilles mégères qui nous tyrannisaient. Bon, Adonia est gentille… mais ça reste quand même une sorcière.
Il dit cela dans un murmure, il ne faudrait pas que l’information arrive aux oreilles de l’intéressée.
-Ok, c’est lui.
Nous arrivons dans la chaumière de l’homme. Très rapidement, son épouse me conduit dans une chambre dans le fond de leur demeure. Probablement une des seules chambres qu’ils possèdent, ce sont des gens simples. Elle y dépose un drap propre et Temerys m’installe.
-Bon, repose toi maintenant.
Je m’exécute sans protester. Pour l’heure il semble que ces gens ignorent tout de ce qui se passe à l’extérieur de leurs petites terres. Et leur chef s’est absenté depuis assez longtemps pour que nous n’ayons pas à nous en inquiéter. Il doit probablement en train d’écumer les mondes à la recherche de kills à accumuler. Une chance pour nous.
Quelques heures plus tard, je me réveille. Je prends quelques instants pour me rafraichir dans une bassine d’eau déposée près de mon lit puis je sors de la maison, ne croisant personne en chemin. La journée est déjà bien avancée, le soleil disparait derrière la cime des arbres.
En m’approchant de la place, j’entends des rires s’élever et je reconnais une voix dans l’attroupement. Temerys est à table, entourée de femmes et d’hommes qui festoient ensemble. Et évidemment, elle est encore en train de boire. A-t-elle pensé à la nécessité d’être prête pour la journée la plus importante demain ? C’est donc comme cela qu’elle se prépare, quelle vaste blague.
Je viens m’asseoir entre elle et un autre homme qui me salue chaleureusement. Pour ne pas déclencher les hostilités je lui retourne un sourire et je dis bonsoir à tout le monde, les complimentant sur leur village à la nuit tombée. Nous sommes entourés de quelques lanternes.
-C’est vrai que c’est joli ! Ça faisait quelques temps qu’on s’était pas sentis si bien accueillis quelque part, hein Nina ?
-Ah bon ? Pourquoi ?
-Bah on travaille à la Shinra puis…
Je la fusille du regard. Elle est vraiment inconsciente.
-Euh rien.
-La Shinra ? Oh. C’est pas eux qui font les vaisseaux ?
-Si c’est ça. C’est la plus grosse entreprise au monde.
-Sans vouloir vous vexer, pour moi c’est un peu des conneries tout ça… On a déjà tout ici, nous.
-C’est vrai. Ça donnerait presque envie de se convertir !
-Oh bah Adonia !
Les femmes et les hommes saluent la jeune femme qui approche de notre table.
-Bonsoir.
-Comment vont les enfants malades ?
-Ils vont bien, merci.
Elle déplace son attention sur nous, manifestement plus interloquée de voir des étrangères débarquer.
-Puis-je savoir à qui ai-je l’honneur ?
Temerys s’apprête à parler, je l’interromps.
-Pardonnez-nous, nous avions besoin d’un peu de repos, moi en particulier. Nous avons eu… un accident de vaisseau.
-Exact. C’était quelque chose !
-Non, sérieux ?
-Vous voulez que je vous examine peut-être ? J’ai quelques prédispositions pour ces choses-là.
-Non non, ça ira. Quelques heures de repos me font me sentir beaucoup mieux.
Elle hésite quelques instants.
-Très bien. Eh bien, si je peux faire quelque chose pour vous, n’hésitez pas.
Adonia se retire, l’air neutre. Quelque chose cloche. Elle semble plus soucieuse. Peut-être qu’elle en sait plus que les autres à bien y réfléchir. Je fais un geste de la tête vers Temerys, histoire de l’inciter à se retirer quelques instants avec moi.
-Messieurs, excusez-nous, nous aimerions euh… et bien nous rafraichir.
-Oui, allons « au petit coin ».
C’est vraiment navrant. Nous nous mettons à l’écart, dans l’ombre.
-Bon, t’as remarqué quelque chose ?
-Ouais.
-Vas-y.
-Cette Adonia est vachement bonne.
-T’es sérieuse là ?
-Totalement, tu crois que j’ai mes chances ?
-Mais ferme-la. Non, justement, j’ai eu l’impression qu’elle nous a regardées de travers. Qu’elle était surprise de nous voir là.
-Bah normal, tu l’as entendu, machin, là? Ils reçoivent jamais de visite ici.
-Ouais, peut-être, mais on ne doit pas prendre de risque.
-Nina. Détends-toi. Que veux-tu qu’il arrive ? Dans quelques heures, on se sera barrées d’ici pour rejoindre l’endroit où tout va se jouer.
Je réponds d’un souffle. Elle a peut-être raison. Tout sera bientôt fini.
-Tes armes sont où ?
-Dans mon sac, en dessous de la table.
-Bon, reste tout près, on ne sait jamais.
Nous arrivons dans un petit village entouré par les bois. Si on ne sait pas qu’il est là, il est difficile de le trouver. Dedans, tout a l’air absolument… normal. Beaucoup trop normal. Nous apercevons un paysan en train de labourer ses terres, une femme en train d’étendre le linge tandis que ses enfants jouent autour. Et tout ce petit monde est, en tout cas pour les adultes, plein de couleurs et de vie.
-C’est une blague…?
Je fais un geste à Temerys pour l’inciter à se taire. Quelqu’un pourrait nous entendre. Nous continuons de progresser sur le chemin qui mène à la place du village et nous sommes accostés par un homme d’une fière stature.
-Bien le bonjour, étrangères ! Bienvenue à Havrevas, seigneurie de Roxas.
-Quou…a ?
-Merci pour votre accueil, Monsieur. Nous sommes enchantées de pénétrer dans les terres de votre suzerain.
J’essaie de me tenir à peu près droite en dépit de la douleur.
-Quelle nouvelle du Pays ?
-Euh… On sait pas trop, on n’est pas vraiment passées par la Citadelle.
-C’est bien dommage. Vous venez nous vendre de la marchandise ?
-Toujours pas. Mon amie a besoin d’un endroit pour se reposer. Un abri, en fait.
-Oh, moi j’adore faire de petites siestes dans la forêt, mais c’est vous qui voyez. Bien sûr nous nous devons de vous offrir l’hospitalité.
-C’est très gentil.
-Venez chez moi, ma femme va vous préparer un couchage sur l’heure.
Pendant que nous marchons, Temerys ne peut s’empêcher de questionner le paysan de façon plus ou moins subtile.
-Donc vous… vous n’avez vraiment pas de nouvelles du reste du monde ?
-Non, pourquoi ?
-Oh rien.
-Bien sûr, j’oubliais, notre seigneur nous a rendu visite il y a quelques semaines, environ au début du mois, mais c’est tout.
-Et il ne vous a rien dit de particulier ?
Je donne un coup de coude dans les côtes de Temerys. Elle proteste puis rit nerveusement quand le paysan l’interroge du regard.
-Non, pourquoi ?
-Rien, je divague. Donc votre seigneur, c’est vraiment Roxas ? LE Roxas ?
-Euh… je suppose… Je vous avoue que je ne connais pas grand-chose des personnalités célèbres passées l’instituteur, le shérif, l’apothicaire, tout ça quoi.
-Il est blond, imprévisible et très légèrement…arrogant ?
-Je…suppose ? Il nous a imposé une sorcière comme meneuse le soir où il est arrivé au village alors… Mais il est vraiment très, très fort. Il nous a débarrassés des trois vieilles mégères qui nous tyrannisaient. Bon, Adonia est gentille… mais ça reste quand même une sorcière.
Il dit cela dans un murmure, il ne faudrait pas que l’information arrive aux oreilles de l’intéressée.
-Ok, c’est lui.
Nous arrivons dans la chaumière de l’homme. Très rapidement, son épouse me conduit dans une chambre dans le fond de leur demeure. Probablement une des seules chambres qu’ils possèdent, ce sont des gens simples. Elle y dépose un drap propre et Temerys m’installe.
-Bon, repose toi maintenant.
Je m’exécute sans protester. Pour l’heure il semble que ces gens ignorent tout de ce qui se passe à l’extérieur de leurs petites terres. Et leur chef s’est absenté depuis assez longtemps pour que nous n’ayons pas à nous en inquiéter. Il doit probablement en train d’écumer les mondes à la recherche de kills à accumuler. Une chance pour nous.
Quelques heures plus tard, je me réveille. Je prends quelques instants pour me rafraichir dans une bassine d’eau déposée près de mon lit puis je sors de la maison, ne croisant personne en chemin. La journée est déjà bien avancée, le soleil disparait derrière la cime des arbres.
En m’approchant de la place, j’entends des rires s’élever et je reconnais une voix dans l’attroupement. Temerys est à table, entourée de femmes et d’hommes qui festoient ensemble. Et évidemment, elle est encore en train de boire. A-t-elle pensé à la nécessité d’être prête pour la journée la plus importante demain ? C’est donc comme cela qu’elle se prépare, quelle vaste blague.
Je viens m’asseoir entre elle et un autre homme qui me salue chaleureusement. Pour ne pas déclencher les hostilités je lui retourne un sourire et je dis bonsoir à tout le monde, les complimentant sur leur village à la nuit tombée. Nous sommes entourés de quelques lanternes.
-C’est vrai que c’est joli ! Ça faisait quelques temps qu’on s’était pas sentis si bien accueillis quelque part, hein Nina ?
-Ah bon ? Pourquoi ?
-Bah on travaille à la Shinra puis…
Je la fusille du regard. Elle est vraiment inconsciente.
-Euh rien.
-La Shinra ? Oh. C’est pas eux qui font les vaisseaux ?
-Si c’est ça. C’est la plus grosse entreprise au monde.
-Sans vouloir vous vexer, pour moi c’est un peu des conneries tout ça… On a déjà tout ici, nous.
-C’est vrai. Ça donnerait presque envie de se convertir !
-Oh bah Adonia !
Les femmes et les hommes saluent la jeune femme qui approche de notre table.
-Bonsoir.
-Comment vont les enfants malades ?
-Ils vont bien, merci.
Elle déplace son attention sur nous, manifestement plus interloquée de voir des étrangères débarquer.
-Puis-je savoir à qui ai-je l’honneur ?
Temerys s’apprête à parler, je l’interromps.
-Pardonnez-nous, nous avions besoin d’un peu de repos, moi en particulier. Nous avons eu… un accident de vaisseau.
-Exact. C’était quelque chose !
-Non, sérieux ?
-Vous voulez que je vous examine peut-être ? J’ai quelques prédispositions pour ces choses-là.
-Non non, ça ira. Quelques heures de repos me font me sentir beaucoup mieux.
Elle hésite quelques instants.
-Très bien. Eh bien, si je peux faire quelque chose pour vous, n’hésitez pas.
Adonia se retire, l’air neutre. Quelque chose cloche. Elle semble plus soucieuse. Peut-être qu’elle en sait plus que les autres à bien y réfléchir. Je fais un geste de la tête vers Temerys, histoire de l’inciter à se retirer quelques instants avec moi.
-Messieurs, excusez-nous, nous aimerions euh… et bien nous rafraichir.
-Oui, allons « au petit coin ».
C’est vraiment navrant. Nous nous mettons à l’écart, dans l’ombre.
-Bon, t’as remarqué quelque chose ?
-Ouais.
-Vas-y.
-Cette Adonia est vachement bonne.
-T’es sérieuse là ?
-Totalement, tu crois que j’ai mes chances ?
-Mais ferme-la. Non, justement, j’ai eu l’impression qu’elle nous a regardées de travers. Qu’elle était surprise de nous voir là.
-Bah normal, tu l’as entendu, machin, là? Ils reçoivent jamais de visite ici.
-Ouais, peut-être, mais on ne doit pas prendre de risque.
-Nina. Détends-toi. Que veux-tu qu’il arrive ? Dans quelques heures, on se sera barrées d’ici pour rejoindre l’endroit où tout va se jouer.
Je réponds d’un souffle. Elle a peut-être raison. Tout sera bientôt fini.
-Tes armes sont où ?
-Dans mon sac, en dessous de la table.
-Bon, reste tout près, on ne sait jamais.