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Kingdom Hearts RPGConnexion
Kingdom Hearts Rpg
Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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J’étais là bien avant l’heure. Je voulais être sûr d’être bien là quand elle arriverait et de ne pas la rater. A présent ça fait une heure que je tourne aux ronds aux abords de la station Shinra de New York. Je me suis mis dans un coin où je n’attirerai pas trop l’attention. J’espère qu’elle fera attention elle aussi.

Je vois des vaisseaux passer de temps à autre, parfois ils ne s’arrêtent même pas à la station, ils tirent à vue à coup de canons lasers dans les rues, sur des immeubles déjà en feu. Plus j’y pense et plus je me dis que j’aurais définitivement dû lui proposer d’aller la chercher au Domaine puis de partir de là à l’aventure. Elle n’est définitivement pas armée pour se aborder un vaisseau et se faufiler à l’intérieur.

-Alors, tu viens ?

Cette voix, c’est la sienne. Je souris avant de me retourner. Si elle me voyait là, elle comprendrait dans quel état j’étais l’instant d’avant. Je me refais une consistance et lui fais face.

-Je parie que…tu croyais que j’y arriverais pas !

Je la découvre sous mes yeux,  à quelques mètres devant moi. Comme promis, elle porte une petite robe rouge au bas évasé qui rappelle un certain esprit vintage, fidèle à cet endroit. Elle laisse échapper un rire et se jette dans mes bras. Comme si nous ne nous étions pas vus depuis des mois, ou plutôt comme si elle n’avait jamais quitté mes bras.

Je l’entraîne dans l’ombre d’une impasse et j’embrasse son cou, me réappropriant le parfum sucré de sa peau, la caresse de ses cheveux lâchés sur mes joues. Elle lève les yeux au ciel et se laisse faire, ne pouvant réprimer de petits rires tandis que mes lèvres effleurent les veines de son cou. Je vais jusqu’à descendre mes mains le long de sa jupe que je commence à soulever.

-Non. Isa, arrête ! On pourrait nous voir.

Je m’arrête instantanément, relève son menton vers moi et lui dis le plus sérieusement du monde yeux dans les yeux.

-Là tout de suite, c’est le dernier de mes soucis.
-Ah bon, et ce serait quoi le premier ?
-Comment je fais ce que j’avais envisagé sans abîmer ton attrayante petite robe.

Elle se baisse et passe en dessous de mon bras pour se défaire de mon emprise.

-Eh bien justement, tu ne peux pas. Pour une fois j’aimerais que…
-Que quoi ?
-Qu’on reste ensemble plus d’une heure sans que ça tourne dans ce sens.
-A t’entendre je…
-Non, je t’arrête tout de suite, pas juste toi, moi aussi. Mais ouais, ça on peut le faire au Domaine Enchanté, aujourd’hui on est à New York !

C’est là que je lui dis que si je lui ai pratiquement sauté dessus c’est parce que ça fait des jours que je ne pense qu’à la retrouver, que j’ai vraiment merdé, et que bien sûr je lui donnerai les clés de ma maison, les clés de ce qu’elle veut d’ailleurs. Bien sûr que non. Mais oui, c’est justement pour ça qu’on est venus, pour montrer qu’il y a une autre vie ailleurs, et une infinité de possibilités à envisager pour qui désire faire un voyage, seul ou…accompagné.

Je la regarde lever les yeux vers le ciel, vers les gratte-ciels.

-Evidemment ce n’est pas le meilleur moment pour découvrir cette ville mais… Disons qu’au moins c’est un spectacle que tu ne risques pas de voir à un autre moment. Puis c’est quand même très différent de comment ça dû tourner au Domaine, non ?
-Oh…oui, je suppose.

Elle semble un peu distraite, elle sourit en entendant de la musique passer à travers une fenêtre ouverte deux étages au dessus de nous. Même en ces périodes, les artistes de cette ville continuent de créer, composer. C’est peut-être même une période idéale pour cela.

-Tu ne m’as pas dit comment tu étais venue d’ailleurs ? Tu n’as pas du prendre un vaisseau dans la Citadelle.

Elle se retourne vers moi et feint l’agacement.

-C’est un interrogatoire ou quoi ?

Puis elle sourit et tourne sur elle même faisant voleter dangereusement autour d’elle les pans de sa robe.

-Non bah, je me demandais c’est tout.
-Je plaisante. J’ai demandé à un des gars de me déposer.
-C’est qui ? Je le connais ? Il était au château quand on s’est rencontrés ?
-Tu recommences.

Elle croise les bras dans le dos, se mord l’intérieur des lèvres et se retient de rire. Ou comment passer pour un con.

-C’est juste un gars, Isa. J’ai dit aux autres que je partais…

Elle soupire profondément, manifestement dérangée par ce souvenir.

-On peut pas dire qu’ils étaient ravis. Je me suis un peu énervée. Ils ont insisté, alors je me suis limite… enfuie.
-Et puis ?
-Puis ce gars qui était dans le coin et qui nous avait entendus, m’a proposé de me conduire où je voulais.
-C’est marrant, ça, c’est beaucoup trop bon pour être honnête.

Qu’est-ce qu’un mec a en tête quand il accepte de raccompagner une fille où elle veut ? Je sens que je m’énerve et que la plénitude qui m’avait gagné il y a quelque secondes est en train de se barrer. Je serre les poings. Non, je me calme, c’est tout.

-Je sais bien, je les connais ces mecs. Ne me prends pas pour plus naïve que je ne le suis.

Ouais, par moment je parviens à oublier que ce n’est pas une petite fleur fragile à protéger à tout prix. Elle sait tracer sa route, profiter des opportunités qui lui sont données, même si cela peut passer pour de l’inconscience à certains moments. Elle n’attendra pas que je vienne la sauver pour faire sa vie.
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Les chantiers ont été abandonnés pour l’occasion. Bizarrement les ouvriers semblent avoir préféré tenter leur chance dans l’arène plutôt que de travailler à 300 mètres de la terre ferme comme ils le font tous les jours habituellement, et par vent, par pluie, puis par feu aussi quand l’oiseau l’impose.

-Tu penses que pour eux, je veux dire, avec le cycle, ils reprennent leurs couleurs à chaque fois que New York revient ?
-Non je ne pense pas, une fois qu’on est éliminés, on l’est pour de bon, mais peut-être qu’être noyé dans l’eau n’est pas considéré comme une élimination pour les habitants de cette ville. Qu’ils doivent s’entretuer quoi qu’il arrive pour être éliminés.
-Et nous, si on se noie ?

J’ai l’image qui me vient en tête de nos deux corps en train de lutter pour survivre au déluge puis finir par lâcher prise et se laisser couler dans une mère froide et hostile. L’image est peu plaisante.

-Bah, je préfère pas tester mais j’ai cru comprendre qu’en temps normal on pouvait mourrir pour de bon ci…Alors j’imagine qu’on peut aussi être éliminés.

Autant prendre de la hauteur. J’appuie sur le bouton rouge actionnant l’ascenseur de chantiers. Une sirène retentit et notre ascension démarre. Nous nous tenons au milieu de la plateforme mobile insérée à l’intérieur même de l’armature métallique. Au travers de ce squelette, nous nous élevons progressivement, nous éloignant par la même occasion des explosions et des incendies qui ravagent les immeubles habités et les rues de la ville.

Par moment le mécanisme se grippe légèrement et alors nous ressentons le tremblement de la plateforme.

-T’imagines on meurt, enfin, qu’on est éliminés, comme ça ? Une chute de deux cents mètres et c’est fini ? On a le temps de le voir arriver le sol.

J’ai envie de lui dire qu’il y a probablement des morts plus douloureuses et terribles que celle-ci mais quel intérêt de lui parler de ça à ce moment.

Plus nous gagnons en altitude, et plus nous sommes exposés au vent, et plus je vois Demelza se rapprocher de moi pour se protéger du froid. Je finis par enlever mon manteau d’ancien membre de l’organisation et je lui mets sur les épaules. Il est évidemment trop long et trop large pour elle. A vrai dire, trop large, il l’est même devenu pour moi. Avec, elle ressemble à un enfant. Tout en souriant devant ce spectacle, je retrousse ses manches pour laisser apparaître ses mains.

-Hey, moi qui croyais que tu ne me laisserais jamais l’essayer, depuis le temps qu’il traînait dans tes affaires au Domaine.

Je ne réponds pas et m’affaire à refermer la fermeture éclaire jusqu’au cou, puis je lui mets la capuche sur la tête. Elle se débat en repositionnant le couvre-chef à sa guise.

-Attends, je vois plus rien maintenant.
-C’est pour que tu ne prennes pas froid.

Je la fais tourner de façon à avoir son dos contre moi et nos regards dans le même sens dirigés vers le paysage de plus en plus dégagés à mesure que nous dépassons les immeubles plus anciens et moins élevés dans le ciel.

-Comment as-tu dit qu’ils allaient l’appeler ce gratte-ciel, dans ton guide ?

Je me rappelle qu’elle s’est moquée de mon achat environ une heure plus tôt. Elle fait moins la fière à présent. Je me retiens de lui faire remarquer.

-Hm… l’Empire State Building, je crois ?
-Donc si je comprends bien, sa construction ne sera jamais finie. Ce monde le détruit à chaque cycle et on revient au même point.
-C’est ça.
-Dommage, je crois que c’est celui avec la meilleure vue. Ici, ça va être compliqué de rester dormir et camper sur place, ou alors on choisit d’être éliminé par hypothermie.

Quand nous arrivons au sommet de ce qui est possible d’atteindre avec l’élévateur, la machine s’arrête. Nous marchons alors sur les plateformes en béton qui sont déjà posées entre les poutres en acier et nous nous approchons du vide. La vue sur l’East River est dégagée, on aperçoit même le pont de Brooklyn au loin. L’on peut voir le soleil couchant projeter d’intense reflets sur l’eau.

-Et dire qu’on ne sait pas quand tout ça sera anéanti. Ça peut arriver n’importe quand.
-Il faut rester attentifs aux éléments et être prêts à partir n’importe quand.

Nous tournons sur les différentes plateforme et voyons bientôt Central Park se dessiner.

-Quand on voit la quantité d’arbre, ça me rappelle forcément le Domaine. Enfin, pas que ça me manque hein !

C’est vrai que des arbres, on en voit là-bas. Si l’on oublie la citadelle et les petits villages, il n’y a presque que cela. Des arbres, des forets, des bosquets de toute taille, à perte de vue. Je feuillette mes pages.

-Il y a un zoo là-bas apparemment, il a ouvert assez récemment… enfin, par rapport au début de la boucle.
-Un zoo ? Cool ! J’ai jamais vu d’animaux exotiques. Au mieux j’ai vu un dragon un jour.

Je ricane à l’allusion, même s’il n’y a pas vraiment de quoi. Je n’étais pas encore arrivé dans ce monde lorsque cette histoire avec la Coalition est arrivée.

-On devrait y aller. Après.
-Et si jamais il y a une transition ?

Elle m’interroge, sur la réserve, presque… inquiète. C’est assez rare que je le voie en train de faire de l’excès de prudence.

-Bah… Au mieux on trouve un moyen de s’en sortir, au pire on finit éliminés. Est-ce que c’est vraiment grave ?

C’est probablement le jour le plus agréable que je passe depuis  le début du Battle Royal et même au delà. Un jour où je me rends compte que tout n’est pas si malheureux dans cette vie. Je finis par me dire que cela ne me dérangerait pas d’en finir comme ça et ne pas risquer de vivre quelque chose de moins intense après, quelque part où je serais sans elle.

Elle secoue la tête à l’horizontale et prend ma main dans la sienne. Je me mets devant elle et son panorama de la ville puis penche la tête vers son visage enfoui dans les ténèbres de la capuche. Nos lèvres s’y rencontrent à l’abri de toute lumière, faisant naître un foyer de chaleur à l’aide de nos respirations entremêlées.
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