J’étais là bien avant l’heure. Je voulais être sûr d’être bien là quand elle arriverait et de ne pas la rater. A présent ça fait une heure que je tourne aux ronds aux abords de la station Shinra de New York. Je me suis mis dans un coin où je n’attirerai pas trop l’attention. J’espère qu’elle fera attention elle aussi.
Je vois des vaisseaux passer de temps à autre, parfois ils ne s’arrêtent même pas à la station, ils tirent à vue à coup de canons lasers dans les rues, sur des immeubles déjà en feu. Plus j’y pense et plus je me dis que j’aurais définitivement dû lui proposer d’aller la chercher au Domaine puis de partir de là à l’aventure. Elle n’est définitivement pas armée pour se aborder un vaisseau et se faufiler à l’intérieur.
-Alors, tu viens ?
Cette voix, c’est la sienne. Je souris avant de me retourner. Si elle me voyait là, elle comprendrait dans quel état j’étais l’instant d’avant. Je me refais une consistance et lui fais face.
-Je parie que…tu croyais que j’y arriverais pas !
Je la découvre sous mes yeux, à quelques mètres devant moi. Comme promis, elle porte une petite robe rouge au bas évasé qui rappelle un certain esprit vintage, fidèle à cet endroit. Elle laisse échapper un rire et se jette dans mes bras. Comme si nous ne nous étions pas vus depuis des mois, ou plutôt comme si elle n’avait jamais quitté mes bras.
Je l’entraîne dans l’ombre d’une impasse et j’embrasse son cou, me réappropriant le parfum sucré de sa peau, la caresse de ses cheveux lâchés sur mes joues. Elle lève les yeux au ciel et se laisse faire, ne pouvant réprimer de petits rires tandis que mes lèvres effleurent les veines de son cou. Je vais jusqu’à descendre mes mains le long de sa jupe que je commence à soulever.
-Non. Isa, arrête ! On pourrait nous voir.
Je m’arrête instantanément, relève son menton vers moi et lui dis le plus sérieusement du monde yeux dans les yeux.
-Là tout de suite, c’est le dernier de mes soucis.
-Ah bon, et ce serait quoi le premier ?
-Comment je fais ce que j’avais envisagé sans abîmer ton attrayante petite robe.
Elle se baisse et passe en dessous de mon bras pour se défaire de mon emprise.
-Eh bien justement, tu ne peux pas. Pour une fois j’aimerais que…
-Que quoi ?
-Qu’on reste ensemble plus d’une heure sans que ça tourne dans ce sens.
-A t’entendre je…
-Non, je t’arrête tout de suite, pas juste toi, moi aussi. Mais ouais, ça on peut le faire au Domaine Enchanté, aujourd’hui on est à New York !
C’est là que je lui dis que si je lui ai pratiquement sauté dessus c’est parce que ça fait des jours que je ne pense qu’à la retrouver, que j’ai vraiment merdé, et que bien sûr je lui donnerai les clés de ma maison, les clés de ce qu’elle veut d’ailleurs. Bien sûr que non. Mais oui, c’est justement pour ça qu’on est venus, pour montrer qu’il y a une autre vie ailleurs, et une infinité de possibilités à envisager pour qui désire faire un voyage, seul ou…accompagné.
Je la regarde lever les yeux vers le ciel, vers les gratte-ciels.
-Evidemment ce n’est pas le meilleur moment pour découvrir cette ville mais… Disons qu’au moins c’est un spectacle que tu ne risques pas de voir à un autre moment. Puis c’est quand même très différent de comment ça dû tourner au Domaine, non ?
-Oh…oui, je suppose.
Elle semble un peu distraite, elle sourit en entendant de la musique passer à travers une fenêtre ouverte deux étages au dessus de nous. Même en ces périodes, les artistes de cette ville continuent de créer, composer. C’est peut-être même une période idéale pour cela.
-Tu ne m’as pas dit comment tu étais venue d’ailleurs ? Tu n’as pas du prendre un vaisseau dans la Citadelle.
Elle se retourne vers moi et feint l’agacement.
-C’est un interrogatoire ou quoi ?
Puis elle sourit et tourne sur elle même faisant voleter dangereusement autour d’elle les pans de sa robe.
-Non bah, je me demandais c’est tout.
-Je plaisante. J’ai demandé à un des gars de me déposer.
-C’est qui ? Je le connais ? Il était au château quand on s’est rencontrés ?
-Tu recommences.
Elle croise les bras dans le dos, se mord l’intérieur des lèvres et se retient de rire. Ou comment passer pour un con.
-C’est juste un gars, Isa. J’ai dit aux autres que je partais…
Elle soupire profondément, manifestement dérangée par ce souvenir.
-On peut pas dire qu’ils étaient ravis. Je me suis un peu énervée. Ils ont insisté, alors je me suis limite… enfuie.
-Et puis ?
-Puis ce gars qui était dans le coin et qui nous avait entendus, m’a proposé de me conduire où je voulais.
-C’est marrant, ça, c’est beaucoup trop bon pour être honnête.
Qu’est-ce qu’un mec a en tête quand il accepte de raccompagner une fille où elle veut ? Je sens que je m’énerve et que la plénitude qui m’avait gagné il y a quelque secondes est en train de se barrer. Je serre les poings. Non, je me calme, c’est tout.
-Je sais bien, je les connais ces mecs. Ne me prends pas pour plus naïve que je ne le suis.
Ouais, par moment je parviens à oublier que ce n’est pas une petite fleur fragile à protéger à tout prix. Elle sait tracer sa route, profiter des opportunités qui lui sont données, même si cela peut passer pour de l’inconscience à certains moments. Elle n’attendra pas que je vienne la sauver pour faire sa vie.
Ven 19 Fév 2021 - 21:34Je vois des vaisseaux passer de temps à autre, parfois ils ne s’arrêtent même pas à la station, ils tirent à vue à coup de canons lasers dans les rues, sur des immeubles déjà en feu. Plus j’y pense et plus je me dis que j’aurais définitivement dû lui proposer d’aller la chercher au Domaine puis de partir de là à l’aventure. Elle n’est définitivement pas armée pour se aborder un vaisseau et se faufiler à l’intérieur.
-Alors, tu viens ?
Cette voix, c’est la sienne. Je souris avant de me retourner. Si elle me voyait là, elle comprendrait dans quel état j’étais l’instant d’avant. Je me refais une consistance et lui fais face.
-Je parie que…tu croyais que j’y arriverais pas !
Je la découvre sous mes yeux, à quelques mètres devant moi. Comme promis, elle porte une petite robe rouge au bas évasé qui rappelle un certain esprit vintage, fidèle à cet endroit. Elle laisse échapper un rire et se jette dans mes bras. Comme si nous ne nous étions pas vus depuis des mois, ou plutôt comme si elle n’avait jamais quitté mes bras.
Je l’entraîne dans l’ombre d’une impasse et j’embrasse son cou, me réappropriant le parfum sucré de sa peau, la caresse de ses cheveux lâchés sur mes joues. Elle lève les yeux au ciel et se laisse faire, ne pouvant réprimer de petits rires tandis que mes lèvres effleurent les veines de son cou. Je vais jusqu’à descendre mes mains le long de sa jupe que je commence à soulever.
-Non. Isa, arrête ! On pourrait nous voir.
Je m’arrête instantanément, relève son menton vers moi et lui dis le plus sérieusement du monde yeux dans les yeux.
-Là tout de suite, c’est le dernier de mes soucis.
-Ah bon, et ce serait quoi le premier ?
-Comment je fais ce que j’avais envisagé sans abîmer ton attrayante petite robe.
Elle se baisse et passe en dessous de mon bras pour se défaire de mon emprise.
-Eh bien justement, tu ne peux pas. Pour une fois j’aimerais que…
-Que quoi ?
-Qu’on reste ensemble plus d’une heure sans que ça tourne dans ce sens.
-A t’entendre je…
-Non, je t’arrête tout de suite, pas juste toi, moi aussi. Mais ouais, ça on peut le faire au Domaine Enchanté, aujourd’hui on est à New York !
C’est là que je lui dis que si je lui ai pratiquement sauté dessus c’est parce que ça fait des jours que je ne pense qu’à la retrouver, que j’ai vraiment merdé, et que bien sûr je lui donnerai les clés de ma maison, les clés de ce qu’elle veut d’ailleurs. Bien sûr que non. Mais oui, c’est justement pour ça qu’on est venus, pour montrer qu’il y a une autre vie ailleurs, et une infinité de possibilités à envisager pour qui désire faire un voyage, seul ou…accompagné.
Je la regarde lever les yeux vers le ciel, vers les gratte-ciels.
-Evidemment ce n’est pas le meilleur moment pour découvrir cette ville mais… Disons qu’au moins c’est un spectacle que tu ne risques pas de voir à un autre moment. Puis c’est quand même très différent de comment ça dû tourner au Domaine, non ?
-Oh…oui, je suppose.
Elle semble un peu distraite, elle sourit en entendant de la musique passer à travers une fenêtre ouverte deux étages au dessus de nous. Même en ces périodes, les artistes de cette ville continuent de créer, composer. C’est peut-être même une période idéale pour cela.
-Tu ne m’as pas dit comment tu étais venue d’ailleurs ? Tu n’as pas du prendre un vaisseau dans la Citadelle.
Elle se retourne vers moi et feint l’agacement.
-C’est un interrogatoire ou quoi ?
Puis elle sourit et tourne sur elle même faisant voleter dangereusement autour d’elle les pans de sa robe.
-Non bah, je me demandais c’est tout.
-Je plaisante. J’ai demandé à un des gars de me déposer.
-C’est qui ? Je le connais ? Il était au château quand on s’est rencontrés ?
-Tu recommences.
Elle croise les bras dans le dos, se mord l’intérieur des lèvres et se retient de rire. Ou comment passer pour un con.
-C’est juste un gars, Isa. J’ai dit aux autres que je partais…
Elle soupire profondément, manifestement dérangée par ce souvenir.
-On peut pas dire qu’ils étaient ravis. Je me suis un peu énervée. Ils ont insisté, alors je me suis limite… enfuie.
-Et puis ?
-Puis ce gars qui était dans le coin et qui nous avait entendus, m’a proposé de me conduire où je voulais.
-C’est marrant, ça, c’est beaucoup trop bon pour être honnête.
Qu’est-ce qu’un mec a en tête quand il accepte de raccompagner une fille où elle veut ? Je sens que je m’énerve et que la plénitude qui m’avait gagné il y a quelque secondes est en train de se barrer. Je serre les poings. Non, je me calme, c’est tout.
-Je sais bien, je les connais ces mecs. Ne me prends pas pour plus naïve que je ne le suis.
Ouais, par moment je parviens à oublier que ce n’est pas une petite fleur fragile à protéger à tout prix. Elle sait tracer sa route, profiter des opportunités qui lui sont données, même si cela peut passer pour de l’inconscience à certains moments. Elle n’attendra pas que je vienne la sauver pour faire sa vie.