Il marche, encore et encore.
Que la terre des dragons est immense. Avec ces rizières interminables, ces forêts de bambou, ces chemins de terre aux montagnes majestueuses. Il a désormais quitté la capitale depuis un jour, longeant la montagne interdite, une seule direction en tête, l’ouest.
Un véritable voyage vers l’ouest, dénué de ses mythes. Le fauve n’est ni un moine, ni le roi des singes, et c’est solitaire qu’il mène son périple.
Le calme est ce qui l’interpelle. Sortant du champ de bataille chaotique qu’est le domaine enchanté, ici, tout semble d’un calme presque ennuyeux. Il aurait pensé le contraire. Il se serait attendu à voir des batailles, à voir des offensives mongoles, et autre opportuniste.
Non, rien. Pas même n’a-t-il rencontré d’individus saturé. Tous les chinois qu’il croise, dans leurs habits ancestraux, sont hors du jeu. Seul les gardes font exception, attaquant le fauve à la moindre rencontre.
Il a depuis pris soin d’éviter les routes, préférant marcher dans les hautes-herbes et chemins sinueux. Visiblement, c’est le patriotisme qui a pris le devant sur les gains personnels. Si seul les gardes sont en course, c’est que l’armée impériale a pris le problème à bras le corps. Massacrant tout participants dès les premiers jours. Le résultat a le mérite d’être présent, ce silence…
Son regard se dirige vers la montagne interdite, rapetissant à vue d’œil derrière lui. Derrière, les grandes plaines mongoles, qu’il a parcouru jadis. Son poing se serre à l’idée de l’insolente mongole, que deviens-t-elle ? Joue-t-elle à ce jeu sous cette apparence empruntée ? Si la situation au mont Gagazet ne le préoccupait pas autant, il serait presque tenté de s’y rendre pour l’éliminer lui-même. Une sorte de charge de revanche. Après tout, n’est-il pas devenu bien plus puissant depuis ?
Le ciel c’est couvert, mais la pluie ne semble pas venir. Le fauve ne peut retenir une moue, lui qui espérait entendre le son de son divin. Qu’importe, cela aura le mérite de rendre la terre praticable, il n’a pas de temps à perdre après tout. La luminosité est tombée depuis longtemps, signe que la nuit à démarrer son règne. La pupille du fauve c’est élargi, sa vision grisée, cela s’est fait si progressivement qu’il n’a même pas fait attention.
Perdu dans une plaine immense, bordé de forêt, et aux herbes dansantes. Une par une, ce sont des petites lumières qui s’élancent depuis la végétation. Jaunâtre, parfois verte, les boules de lumière brillent d’une douceur aussi sublime qu’apaisante. Entourant le fauve, illuminant la plaine, elles semblent avoir dérobé la lumière de la lune, kidnappé par les nuages.
Ce n’est que lorsque l’un de ses phénomènes vole trop près de l’œil du fauve qu’il les distingue. De petits insectes, aux ailes fine et frénétique, et à l’abdomen luminescent.
Mais c’est autre chose qui interrompt sa course. Une odeur qui lui est inconnue, différente. Son œil unique parcourt les environs. Quelqu’un, ici ? Perdu au milieu de nulle part ?
Les lucioles continuent de virevolter autours de lui, dans une scène presque mystique. Le fauve se redresse de toute sa hauteur, humant l’air.
Un effluve portant des élans de ronces, mais aussi une acidité tel du vinaigre. Étrange, très étrange.
Le fauve vient lentement porter sa main contre le manche de son Katana.
Inutile qu’il se cache, avec sa fourrure bleue saturé, au milieu de lucioles, ça ne marchera jamais.
Plus qu’à attendre l’indésirable, et espérer le dissuader. Dans le cas contraire…
… La foudre tombera sans pluie.
Jeu 18 Fév 2021 - 19:45Que la terre des dragons est immense. Avec ces rizières interminables, ces forêts de bambou, ces chemins de terre aux montagnes majestueuses. Il a désormais quitté la capitale depuis un jour, longeant la montagne interdite, une seule direction en tête, l’ouest.
Un véritable voyage vers l’ouest, dénué de ses mythes. Le fauve n’est ni un moine, ni le roi des singes, et c’est solitaire qu’il mène son périple.
Le calme est ce qui l’interpelle. Sortant du champ de bataille chaotique qu’est le domaine enchanté, ici, tout semble d’un calme presque ennuyeux. Il aurait pensé le contraire. Il se serait attendu à voir des batailles, à voir des offensives mongoles, et autre opportuniste.
Non, rien. Pas même n’a-t-il rencontré d’individus saturé. Tous les chinois qu’il croise, dans leurs habits ancestraux, sont hors du jeu. Seul les gardes font exception, attaquant le fauve à la moindre rencontre.
Il a depuis pris soin d’éviter les routes, préférant marcher dans les hautes-herbes et chemins sinueux. Visiblement, c’est le patriotisme qui a pris le devant sur les gains personnels. Si seul les gardes sont en course, c’est que l’armée impériale a pris le problème à bras le corps. Massacrant tout participants dès les premiers jours. Le résultat a le mérite d’être présent, ce silence…
Son regard se dirige vers la montagne interdite, rapetissant à vue d’œil derrière lui. Derrière, les grandes plaines mongoles, qu’il a parcouru jadis. Son poing se serre à l’idée de l’insolente mongole, que deviens-t-elle ? Joue-t-elle à ce jeu sous cette apparence empruntée ? Si la situation au mont Gagazet ne le préoccupait pas autant, il serait presque tenté de s’y rendre pour l’éliminer lui-même. Une sorte de charge de revanche. Après tout, n’est-il pas devenu bien plus puissant depuis ?
Le ciel c’est couvert, mais la pluie ne semble pas venir. Le fauve ne peut retenir une moue, lui qui espérait entendre le son de son divin. Qu’importe, cela aura le mérite de rendre la terre praticable, il n’a pas de temps à perdre après tout. La luminosité est tombée depuis longtemps, signe que la nuit à démarrer son règne. La pupille du fauve c’est élargi, sa vision grisée, cela s’est fait si progressivement qu’il n’a même pas fait attention.
Perdu dans une plaine immense, bordé de forêt, et aux herbes dansantes. Une par une, ce sont des petites lumières qui s’élancent depuis la végétation. Jaunâtre, parfois verte, les boules de lumière brillent d’une douceur aussi sublime qu’apaisante. Entourant le fauve, illuminant la plaine, elles semblent avoir dérobé la lumière de la lune, kidnappé par les nuages.
Ce n’est que lorsque l’un de ses phénomènes vole trop près de l’œil du fauve qu’il les distingue. De petits insectes, aux ailes fine et frénétique, et à l’abdomen luminescent.
Mais c’est autre chose qui interrompt sa course. Une odeur qui lui est inconnue, différente. Son œil unique parcourt les environs. Quelqu’un, ici ? Perdu au milieu de nulle part ?
Les lucioles continuent de virevolter autours de lui, dans une scène presque mystique. Le fauve se redresse de toute sa hauteur, humant l’air.
Un effluve portant des élans de ronces, mais aussi une acidité tel du vinaigre. Étrange, très étrange.
Le fauve vient lentement porter sa main contre le manche de son Katana.
Inutile qu’il se cache, avec sa fourrure bleue saturé, au milieu de lucioles, ça ne marchera jamais.
Plus qu’à attendre l’indésirable, et espérer le dissuader. Dans le cas contraire…
… La foudre tombera sans pluie.