- Pourquoi tu nous suis encore ? Demande l’un des Frères Marto.
- On a pas besoin de toi pour faire avancer le score !

J’ai aperçu la capitale tout à l’heure en hauteur, clairement, on se rapproche de l’objectif auquel on devra se séparer. Après, je suis pas certain de la direction que j’emprunterai. Je dois aller vers la Mongolie. Il me semble que j’avais lu sur le net que c’était vers l’Ouest. Je sors mon gummiphone, bien décidé à vérifier et là, l’horreur : je me rends compte que ce monde n’a pas Internet ! Du coup, je suis emmerdé. Face à mon silence suite à cette question, je vois que les regards commencent à se tourner vers moi de façon assez interrogatrice.

- Je vous accompagne encore un peu et quand je pourrai, j’irai vers la Mongolie, à l’Ouest.

De toutes les façons, si je veux aller vers là-bas, j’ai pas trop le choix. On est dans une zone encore plutôt rocheuse et j’ai pas très envie de m’aventurer vers le chemin un poil escarpé qui va dans la bonne direction. J’essaie de sauver les apparences, mais je suis pas très serein. Mais je vais quand même pas leur avouer que j’ai plus la moindre idée d’où je dois aller ? Ils se foutraient tellement de ma gueule si j’allais avec eux à la capitale pour demander mon chemin !

J’entends un bruit. Comme je suis en tête de groupe, je place immédiatement mon bras en barrière pour inciter tout le groupe à s’arrêter, puis d’un mouvement de tête, je les invite à me suivre derrière un rocher. Ce que j’entendais, c’était des bruits de sabots. Je vois Bowser Jr qui semble s’impatienter à l’idée de faire un potentiel kill, mais sa joie est de courte durée. Deux gris. Ils ne représentent aucun danger immédiat, donc, bien que ce soient des soldats. Visiblement, le Battle-Royale est déjà bien passé dans ce monde. Ils chevauchent tranquillement, sûrement avec une mission.

- Tu as vu ce qui est passé à l’Éclaireur récemment ? Demande le premier à son accompagnant, sur le ton de la conversation.
- Larry ? Le bouffon qui suit Business ?
- Il ne perd rien pour attendre !
- Tourner au ridicule notre Impératrice devant l’univers entier !

Ils poursuivent un peu leur conversation que j’arrête assez vite d’écouter. Rien de bien intéressant n’en ressort par la suite, à l’exception du fait qu’elle ait affronté des chefs de clan mongols, ce qui pourrait signifier que j’y trouverai sûrement essentiellement des éliminés. Ça me fait réaliser que je pourrais tout simplement leur demander le chemin, mais là aussi, je m’abstiens à cause de la présence de mes équipiers. Et bien sûr, il y a également cette histoire d’acolyte au Lord Business qui m’a clairement fait dresser une oreille attentive.

Je devrais peut-être débarquer dans les bureaux de l’Éclaireur et lui tirer les vers du nez jusqu’à ce qu’il me révèle la position de son allié. Le type est tout de même impressionnant, je préfère le savoir capituler ou se ranger de mon côté que de le savoir encore en course. Il n’est évidemment pas le seul problème, mais c’est de lui dont je préfère m’inquiéter le premier.

- J’en ai marre d’éliminer personne. Je veux que l’univers entier soit conscient de ma grand…

Je suis contraint de plaquer une main sur sa bouche pour l’empêcher de continuer sa phrase, le Koopa parlant bien trop haut. Une fois que les hommes se sont éloignés sans nous remarquer, je la retire enfin, mais il n’est visiblement pas satisfait. Bowser Jr tape du pied en dressant un bras colérique au ciel.

- J’avais pas fini de parler !
- Qui t’a permis de museler le petit maître ? Surenchérit Ludwig qui pointe sa baguette magique dans ma direction, comme s’il était prêt à mettre fin à cette alliance sur le champ.

Je hausse les épaules et je reprends le chemin. Une pente un peu moins raide est en vue, je crois qu’on va enfin pouvoir bientôt se séparer.

- Tu pourras pas m’empêcher de m’amuser !
- Tant que tu te fais pas trop remarquer...

C’est tout de même pas la première fois que je dois leur expliquer que c’est pas prudent de s’exhiber à tout le monde comme étant toujours en course. Enfin, ça le serait, si on était prêt à les accueillir comme il se doit. Mais pour le moment, on est en territoire inconnu et surtout, on est pas armés. Vient le moment où on doit se séparer pour de bon. Sur l’instant, j’hésite à les suivre au mépris de la honte, mais j’ai trop de fierté pour accepter l’idée. Alors comme prévu, je pars à l’Ouest.