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Kingdom Hearts RPGConnexion
Kingdom Hearts Rpg
Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Il ne m’avait pas répondu depuis quelques heures. C’était un aveu de culpabilité. Mon esprit auparavant accaparé par l’idée de déchainer sa violence était à présent distrait par cette idée persistante de savoir qui était ce Chasseur et ce qu’il me voulait.


VesperS’il n’y a que ça pour vous faire plaisir, je vous attendrai dans la gare dans un quart d’heure, en dessous des panneaux de départs.


Ne sentant plus sa présence depuis les égouts, j’en étais arrivée à la conclusion qu’il avait fui au moins pour quelques temps. Je me présentai à l’heure du rendez-vous sur les lieux. Le hall de gare était d’une assez grande taille, en largeur oui, mais également en hauteur. J’épiai les alentours m’attendant à tout moment à tomber dans un piège.

J’entendis des pas crisser sur le sol ciré de la gare à une vingtaine de mètres de moi. J’accourrai dans cette direction et talonnai bientôt le fugitif. Quand je fus assez proche, je me manifestai.

-Arrêtez-vous ou je tire.

L’homme s’arrêta et se retourna vers moi ses bras levés vers le ciel.

-Qui êtes vous ?
-Arty Jennings.
-Qu’est ce que vous faites ici ?
-Je passais juste.
-Arrêtez de vous foutre de moi, personne « ne passe juste quelque part» en ce moment.
-Très bien, très bien. J’ai une planque d’arme ici. Ne tirez pas, je vous en prie, je peux vous la montrer, il y a plein de trucs intéressants dedans.

J’enchainai deux coups de feu dedans. L’homme à présent neutralisé commença à jurer et à m’insulter de tous les noms. Après un moment et voyant que je ne réagissais pas, il quitta le hall de gare.

Quelques minutes passèrent sans qu’aucun événement notable ne se passe sinon le son des cloches qui annonçaient le passage à l’heure suivante.

Je me retournai alors subitement, je venais de sentir une présence dans mon dos. Je l’aperçus alors et sus que c’était lui que j’attendais. Cette silhouette m’était familière et au bout de quelques quartiers de secondes, je me remémorai son apparence, nous l’avions aperçu avec Maxence au Jardin Radieux. Il avait bien failli éliminer Arthur Rainbow mais je lui avais en quelque sorte volé le kill. Ce jour me semblait déjà lointain et vague, comme si je l’avais rêvé. Pourtant, l’homme était bien là, debout devant moi. Etait-ce pour cette histoire idiote qu’il était là ? J’en doutais, il avait bien parlé de Maxence dans ses messages, c’était donc qu’il le connaissait.

-Vous pourriez peut-être commencer par enlever votre capuche.

J’admettais volontiers avoir toujours gardé les médias à distance pour éviter de relier mon identité à mon visage, mais ce petit jeu mystérieux avait ses limites. S’il était venu pour me voir, autant qu’il s’identifie. Il répondit assez bas et posément, comme s’il façonnait le ton de sa voix pour éviter d’être reconnu. Ce petit jeu ne faisait que confirmer mon malaise : une impression de déjà-vu continuait de grandir en moi en l’entendant et en voyant sa posture, mais je ne parvenais pas à relier les informations qu’il m’offrait à cet instant.

-Je suis pratiquement certain que vous le regretterez une fois que cela sera fait.
-Qu’est-ce que ça veut dire ?
-Je crois savoir que vous êtes déjà perturbée par votre séparation avec Maxence.
-Donc vous êtes au courant pour ça aussi ? Il vous en parlé c’est ça ?
-Non, mais je n’ai eu qu’à vous surveiller ces derniers jours pour le comprendre. Je dois peut-être m’en excuser, le coup de couteau que je lui ai donné dans le ventre et son élimination n’ont pas du aider votre histoire.

Si j’avais été plus reliée à mes émotions à cet instant, il n’aurait pas fait long feu. Par chance pour lui, j’étais plus obsédée par l’envie de savoir que véritablement troublée par les faits évoqués qui avaient provoqué l’état dans lequel je me trouvais.

-Très bien. Vous dites que vous l’avez éliminé. Pourquoi l’avoir fait, ce n’était pas supposé être votre ami ?
-Il l’a été un temps en tout cas. Nous avons pas mal voyagé ensemble il y a de ça environ huit ans. Et nous sommes restés en contact par après…

Il sembla attendre une réaction de ma part à la mention de cette durée.

-Je ne vois pas où vous voulez en venir.
-Vous l’avez rencontré pour la première fois il y a huit ans. C’est moi qui l’ai aidé, protégé, pratiquement nourri pendant son périple pour vous retrouver et vous remettre la lettre de vos parents. C’était pour ainsi dire un gamin à cette époque.
-Très bien. Que voulez-vous que ça me fasse ?
-Rien en vérité, j’essaie juste de vous éclairer.

Maxence ne m’avait jamais parlé d’un homme qui l’aurait accompagné lors de ce voyage. Peut-Peut-être y avait-il une raison particulière.

-Je vous laisse une dernière chance de m’expliquer. L’étape suivante c’est l’élimination.

A ce rythme, il risquait en plus de faire naître en moi l’idée de le pourchasser jusqu’à le rayer de la carte d’une façon plus définitive. Je l’entendis rire dans sa barbe.

-Je pense pouvoir dire que mon élimination ne sera pas si évidente, contrairement à ce que vous laissez entendre. J’ai été à bonne école.
-Très bien, si vous y tenez. On pourra toujours discuter quand vous serez désaturé  et que vous aurez perdu votre déguisement.

Il sort ses deux couteaux de leur fourreau, je fais pareil avec mon épée et m’apprête à répondre à son attaque.
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En une seconde, il franchit la distance qui nous séparait. Surprise par sa célérité, je ne pus empêcher ses deux couteaux de se croiser sur moi que de justesse. Mon épée les bloqua à l’intersection, le choc me fit ressentir et même endurer la force et l’élan qu’il avait en lui, alors que nous venions à peine de commencer. En y mettant toute ma force et en serrant les dents, je parvins à le faire reculer, il sauta en arrière pour ne pas rester dans les sillage de mon épée.

Je le rattrapai aussitôt ne voulant pas lui laisser le temps de reprendre son souffle. Je donnai un coup d’estoc en direction de son ventre. Il dévia mon épée en la faisant glisser le long de ses lames qui la soulevaient. Je tentai alors de l’abattre sur son crane encore encapuchonné mais il esquiva le coup en disparaissant furtivement juste avant le contact et en réapparaissant à quelques mètres de là.

Je ne m’attendais définitivement pas à affronter quelqu’un qui pourrait se mesurer à moi en vitesse. J’avais cru comprendre qu’il était habile au Jardin Radieux mais pas à ce point. Je crus bien apercevoir un sourire se dessiner sur son visage.

-Qu’est-ce qui vous fait sourire ?
-Alors ? Qu’est-ce que vous pensez de mon école ?

J’ignorai sa question-réponse et le rejoignis. Avant que cela fût le cas, il s’éleva dans les airs pour s’accrocher aux bordures des grands panneaux de départs des trains et se mit à grimper en s’accrochant aux différentes cloisons. Je fis de même et arrivai même à le dépasser. Nos visages se toisèrent un instant. Cette impression étrange me restait. Je lâchai le rebord auquel j’étais suspendue et poussai sur mes pieds pour me projeter sur lui, latéralement. Il n’eut pas le temps de tendre l’un de ses couteaux, je l’emportai dans ma chute de plusieurs mètres de haut, l’attrapant par le col de la cape. Il tenta de se défaire de mon emprise et d’esquiver comme il venait de le faire un instant plus tôt mais ma férocité croissante m’interdisait de le lâcher. Je sentais mes ongles transpercer le tissu de son vêtement et venir creuser l’intérieur de ma main profondément.

Nous nous écrasâmes tous les deux, lui la tête la première, moi, sur les genoux sur lesquels je sentis exploser la douleur. Je finis par lâcher prise, tandis que son crâne frappait durement en arrière, puis  je roulai sur le côté.

Je saisis mon épée aussi vite et la brandis immédiatement dans la direction de sa gorge, sans avoir eu le temps de me relever. Je compris qu’il était encore inconscient suite à sa chute quand je remarquai qu’il ne bougeait pas devant ma menace. Prudemment, je me relevai et m’avançai vers lui. Le tenant toujours en respect d’une main, je tendis ma main vers son visage de l’autre pour dévoiler son visage. Le capuchon me résista. J’eus beau essayé de tirer, il ne bougea pas. Puis quelques secondes plus tard, il s’évapora comme de la poussière.

Je tombai alors à genoux. Mon cœur redevint mon cœur ; mon corps redevint mon corps ; mon sang, mon sang. Mes tempes se mirent alors à bouillonner. Les battements y retentissaient comme s’ils rattrapaient tout le temps qu’ils avaient perdu. Tandis que cette tête était trop petite pour contenir autant de pression, autant de pensées subites, je saisis sa tête entre mes deux mains et le vis ouvrir les yeux.  

Ca ne pouvait pas être un rêve, il était là, bien là. Ce n’était pas un dupe, ou un très bon alors. Et cela expliquait pourquoi il m’avait suivie au Jardin Radieux, à la Cité du Crépuscule. C’était logique oui, mais non, parce que trop injuste, trop cruel, trop douloureux. Tu étais censé être mort, H.

-Qu’est-ce que tu es ?

Je le voyais autant comme un monstre qu’une apparition bénie. J’aimais ce monstre autant que je détestais cette bénédiction.

-C’est moi. Tes yeux ne te trompent pas.

Les siens, ses yeux me regardaient, à la fois tristes et soucieux. Non. Le « H. » que je connaissais, celui que j’avais aimé de tout mon être naïf de jeune femme, celui qui avait rendu la cohabitation impossible tant je ne supportais pas de l’avoir à mes côtés sinon pour moi, celui-là était mort, cruellement, du fait de la Shinra. C’était ceux que j’avais rendus responsable de ma douleur, de ma haine pendant tant d’années. Ma supérieure me l’avait même pratiquement avoué, et en avait payé le prix. Tout cela parce que nous avions choisi de nous enfuir ensemble et cesser d’œuvrer pour une cause que nous méprisions.  C’était cet homme que j’avais aimé, celui qui avait choisi une vie simple avec moi, de fuite, sans opulence, qui m’avait choisie moi au-delà de tout.

La sidération était telle que je ne parvenais pas à exprimer quoi que ce soit. Je tenais toujours son visage, le caressant distraitement, comme hors de moi.

-Dis quelque chose.

Qu’est-ce que je pouvais dire ? Aucune solution n’était acceptable, alors je ne pouvais en choisir aucune. Je redevins placide et repris une voix -trop- posée.

-Pourquoi avoir éliminé Maxence ?
-Je savais, ou plutôt, je me doutais qu’il essaierait de m’empêcher de te révéler la vérité.
-Donc il savait ?

Il s’apprêta à répondre, ouvrant la bouche, puis se ravisa. Il semblait désarçonné par ma réaction. Ce n’est donc pas ce que tu espérais, H. ? Ou qui que tu sois.

-Oui, il savait, je lui ai raconté avant que tu le rencontres pour la première fois.

Alors il avait passé toutes ces années à me dissimuler cette information, allant jusqu’à vivre avec moi sans trouver un seul moment pour s’en repentir et s’en débarrasser.

-Tu lui avais demandé de ne rien me dire ?
-Oui. Ça change quelque chose ?
-Je suppose que non.

Ça n’excusait rien évidemment, mais cela éclairait certaines choses, certaines situations étranges, certaines réactions inattendues. De tous petits événements qui mis les uns à côté des autres faisaient sens. Plusieurs secondes passèrent sans que je ne dise rien.

-C’est donc tout ce qui t’importe ?

Tant sur la forme que dans la voix, l’agacement était palpable. Je le regardai pour de bon.

-Qui que tu sois, tu n’es plus rien pour moi.

Combien avait-il eu d’occasions de se manifester ? Combien de fois m’avait il approché sans franchir le pas ? Il avait très nettement dépassé la date butoir de ma capacité à comprendre et à pardonner.

-Alors dégage.

Ma voix restait froide. Je me forçais à laisser paraître le moins de haine, non, ça aurait été lui donner trop d’importance, et je ne voulais pas qu’il s’en réjouît. Sa méthode, sa façon d’agir ces derniers jours, toutes ses petites manigances, cette façon de m’avoir provoquée. En aucune façon il ne m’avait épargnée. Il aurait du savoir ce que cela pouvait me faire, mais il avait tout écrasé, sans ménagement. Et tout cela pourquoi ? Pour se venger ? Par jalousie d’un bonheur que j’aurais reconstruit ? Tant de solutions et encore une fois, aucune qui lui rendrait honneur.

Il ne m’avait pas épargné, il se déclarait en moi en ce jour, m’insultant par la même occasion. Était-ce donc cela aimer ?

-Dé-gage.

Il se releva, ne sut que dire, et tandis qu’il s’éloignait, je me mis  à hurler, me prostrant sur moi-même continuant de le supplier de dégager, laissant ressortir un son aigu, tout droit venu du fin fond de mes entrailles, un son insupportable à l’oreille. Je vomissais toutes mes certitudes, tout ce en quoi j’avais pu croire ou recommencé à espérer.
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