Il ne m’avait pas répondu depuis quelques heures. C’était un aveu de culpabilité. Mon esprit auparavant accaparé par l’idée de déchainer sa violence était à présent distrait par cette idée persistante de savoir qui était ce Chasseur et ce qu’il me voulait.
Ne sentant plus sa présence depuis les égouts, j’en étais arrivée à la conclusion qu’il avait fui au moins pour quelques temps. Je me présentai à l’heure du rendez-vous sur les lieux. Le hall de gare était d’une assez grande taille, en largeur oui, mais également en hauteur. J’épiai les alentours m’attendant à tout moment à tomber dans un piège.
J’entendis des pas crisser sur le sol ciré de la gare à une vingtaine de mètres de moi. J’accourrai dans cette direction et talonnai bientôt le fugitif. Quand je fus assez proche, je me manifestai.
-Arrêtez-vous ou je tire.
L’homme s’arrêta et se retourna vers moi ses bras levés vers le ciel.
-Qui êtes vous ?
-Arty Jennings.
-Qu’est ce que vous faites ici ?
-Je passais juste.
-Arrêtez de vous foutre de moi, personne « ne passe juste quelque part» en ce moment.
-Très bien, très bien. J’ai une planque d’arme ici. Ne tirez pas, je vous en prie, je peux vous la montrer, il y a plein de trucs intéressants dedans.
J’enchainai deux coups de feu dedans. L’homme à présent neutralisé commença à jurer et à m’insulter de tous les noms. Après un moment et voyant que je ne réagissais pas, il quitta le hall de gare.
Quelques minutes passèrent sans qu’aucun événement notable ne se passe sinon le son des cloches qui annonçaient le passage à l’heure suivante.
Je me retournai alors subitement, je venais de sentir une présence dans mon dos. Je l’aperçus alors et sus que c’était lui que j’attendais. Cette silhouette m’était familière et au bout de quelques quartiers de secondes, je me remémorai son apparence, nous l’avions aperçu avec Maxence au Jardin Radieux. Il avait bien failli éliminer Arthur Rainbow mais je lui avais en quelque sorte volé le kill. Ce jour me semblait déjà lointain et vague, comme si je l’avais rêvé. Pourtant, l’homme était bien là, debout devant moi. Etait-ce pour cette histoire idiote qu’il était là ? J’en doutais, il avait bien parlé de Maxence dans ses messages, c’était donc qu’il le connaissait.
-Vous pourriez peut-être commencer par enlever votre capuche.
J’admettais volontiers avoir toujours gardé les médias à distance pour éviter de relier mon identité à mon visage, mais ce petit jeu mystérieux avait ses limites. S’il était venu pour me voir, autant qu’il s’identifie. Il répondit assez bas et posément, comme s’il façonnait le ton de sa voix pour éviter d’être reconnu. Ce petit jeu ne faisait que confirmer mon malaise : une impression de déjà-vu continuait de grandir en moi en l’entendant et en voyant sa posture, mais je ne parvenais pas à relier les informations qu’il m’offrait à cet instant.
-Je suis pratiquement certain que vous le regretterez une fois que cela sera fait.
-Qu’est-ce que ça veut dire ?
-Je crois savoir que vous êtes déjà perturbée par votre séparation avec Maxence.
-Donc vous êtes au courant pour ça aussi ? Il vous en parlé c’est ça ?
-Non, mais je n’ai eu qu’à vous surveiller ces derniers jours pour le comprendre. Je dois peut-être m’en excuser, le coup de couteau que je lui ai donné dans le ventre et son élimination n’ont pas du aider votre histoire.
Si j’avais été plus reliée à mes émotions à cet instant, il n’aurait pas fait long feu. Par chance pour lui, j’étais plus obsédée par l’envie de savoir que véritablement troublée par les faits évoqués qui avaient provoqué l’état dans lequel je me trouvais.
-Très bien. Vous dites que vous l’avez éliminé. Pourquoi l’avoir fait, ce n’était pas supposé être votre ami ?
-Il l’a été un temps en tout cas. Nous avons pas mal voyagé ensemble il y a de ça environ huit ans. Et nous sommes restés en contact par après…
Il sembla attendre une réaction de ma part à la mention de cette durée.
-Je ne vois pas où vous voulez en venir.
-Vous l’avez rencontré pour la première fois il y a huit ans. C’est moi qui l’ai aidé, protégé, pratiquement nourri pendant son périple pour vous retrouver et vous remettre la lettre de vos parents. C’était pour ainsi dire un gamin à cette époque.
-Très bien. Que voulez-vous que ça me fasse ?
-Rien en vérité, j’essaie juste de vous éclairer.
Maxence ne m’avait jamais parlé d’un homme qui l’aurait accompagné lors de ce voyage. Peut-Peut-être y avait-il une raison particulière.
-Je vous laisse une dernière chance de m’expliquer. L’étape suivante c’est l’élimination.
A ce rythme, il risquait en plus de faire naître en moi l’idée de le pourchasser jusqu’à le rayer de la carte d’une façon plus définitive. Je l’entendis rire dans sa barbe.
-Je pense pouvoir dire que mon élimination ne sera pas si évidente, contrairement à ce que vous laissez entendre. J’ai été à bonne école.
-Très bien, si vous y tenez. On pourra toujours discuter quand vous serez désaturé et que vous aurez perdu votre déguisement.
Il sort ses deux couteaux de leur fourreau, je fais pareil avec mon épée et m’apprête à répondre à son attaque.
Mar 16 Fév 2021 - 15:35VesperS’il n’y a que ça pour vous faire plaisir, je vous attendrai dans la gare dans un quart d’heure, en dessous des panneaux de départs.
Ne sentant plus sa présence depuis les égouts, j’en étais arrivée à la conclusion qu’il avait fui au moins pour quelques temps. Je me présentai à l’heure du rendez-vous sur les lieux. Le hall de gare était d’une assez grande taille, en largeur oui, mais également en hauteur. J’épiai les alentours m’attendant à tout moment à tomber dans un piège.
J’entendis des pas crisser sur le sol ciré de la gare à une vingtaine de mètres de moi. J’accourrai dans cette direction et talonnai bientôt le fugitif. Quand je fus assez proche, je me manifestai.
-Arrêtez-vous ou je tire.
L’homme s’arrêta et se retourna vers moi ses bras levés vers le ciel.
-Qui êtes vous ?
-Arty Jennings.
-Qu’est ce que vous faites ici ?
-Je passais juste.
-Arrêtez de vous foutre de moi, personne « ne passe juste quelque part» en ce moment.
-Très bien, très bien. J’ai une planque d’arme ici. Ne tirez pas, je vous en prie, je peux vous la montrer, il y a plein de trucs intéressants dedans.
J’enchainai deux coups de feu dedans. L’homme à présent neutralisé commença à jurer et à m’insulter de tous les noms. Après un moment et voyant que je ne réagissais pas, il quitta le hall de gare.
Quelques minutes passèrent sans qu’aucun événement notable ne se passe sinon le son des cloches qui annonçaient le passage à l’heure suivante.
Je me retournai alors subitement, je venais de sentir une présence dans mon dos. Je l’aperçus alors et sus que c’était lui que j’attendais. Cette silhouette m’était familière et au bout de quelques quartiers de secondes, je me remémorai son apparence, nous l’avions aperçu avec Maxence au Jardin Radieux. Il avait bien failli éliminer Arthur Rainbow mais je lui avais en quelque sorte volé le kill. Ce jour me semblait déjà lointain et vague, comme si je l’avais rêvé. Pourtant, l’homme était bien là, debout devant moi. Etait-ce pour cette histoire idiote qu’il était là ? J’en doutais, il avait bien parlé de Maxence dans ses messages, c’était donc qu’il le connaissait.
-Vous pourriez peut-être commencer par enlever votre capuche.
J’admettais volontiers avoir toujours gardé les médias à distance pour éviter de relier mon identité à mon visage, mais ce petit jeu mystérieux avait ses limites. S’il était venu pour me voir, autant qu’il s’identifie. Il répondit assez bas et posément, comme s’il façonnait le ton de sa voix pour éviter d’être reconnu. Ce petit jeu ne faisait que confirmer mon malaise : une impression de déjà-vu continuait de grandir en moi en l’entendant et en voyant sa posture, mais je ne parvenais pas à relier les informations qu’il m’offrait à cet instant.
-Je suis pratiquement certain que vous le regretterez une fois que cela sera fait.
-Qu’est-ce que ça veut dire ?
-Je crois savoir que vous êtes déjà perturbée par votre séparation avec Maxence.
-Donc vous êtes au courant pour ça aussi ? Il vous en parlé c’est ça ?
-Non, mais je n’ai eu qu’à vous surveiller ces derniers jours pour le comprendre. Je dois peut-être m’en excuser, le coup de couteau que je lui ai donné dans le ventre et son élimination n’ont pas du aider votre histoire.
Si j’avais été plus reliée à mes émotions à cet instant, il n’aurait pas fait long feu. Par chance pour lui, j’étais plus obsédée par l’envie de savoir que véritablement troublée par les faits évoqués qui avaient provoqué l’état dans lequel je me trouvais.
-Très bien. Vous dites que vous l’avez éliminé. Pourquoi l’avoir fait, ce n’était pas supposé être votre ami ?
-Il l’a été un temps en tout cas. Nous avons pas mal voyagé ensemble il y a de ça environ huit ans. Et nous sommes restés en contact par après…
Il sembla attendre une réaction de ma part à la mention de cette durée.
-Je ne vois pas où vous voulez en venir.
-Vous l’avez rencontré pour la première fois il y a huit ans. C’est moi qui l’ai aidé, protégé, pratiquement nourri pendant son périple pour vous retrouver et vous remettre la lettre de vos parents. C’était pour ainsi dire un gamin à cette époque.
-Très bien. Que voulez-vous que ça me fasse ?
-Rien en vérité, j’essaie juste de vous éclairer.
Maxence ne m’avait jamais parlé d’un homme qui l’aurait accompagné lors de ce voyage. Peut-Peut-être y avait-il une raison particulière.
-Je vous laisse une dernière chance de m’expliquer. L’étape suivante c’est l’élimination.
A ce rythme, il risquait en plus de faire naître en moi l’idée de le pourchasser jusqu’à le rayer de la carte d’une façon plus définitive. Je l’entendis rire dans sa barbe.
-Je pense pouvoir dire que mon élimination ne sera pas si évidente, contrairement à ce que vous laissez entendre. J’ai été à bonne école.
-Très bien, si vous y tenez. On pourra toujours discuter quand vous serez désaturé et que vous aurez perdu votre déguisement.
Il sort ses deux couteaux de leur fourreau, je fais pareil avec mon épée et m’apprête à répondre à son attaque.