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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Et depuis le monde du printemps, j’déboule donc dans l’appart de D.Va à l’arrache. J’ai aucune foutue idée de si elle est là, alors dès que je pose le pied en dehors du portail, je claque des doigts et le temps se fige. Bon alors comment j’me démerde ? Déjà, je finis ma livraison en faisant deux trois allers retours, pis je range mon armure. Je fouille un peu toutes les pièces pour voir si j’ai de la compagnie ou pas et j’vois que c’est sacrément le bordel.

Déjà, dans le salon, t’as cinquante flingues entreposés là sur la table, puis y’a plein de couvertures au sol. Je dois dire que ça m’étonne parce que grande gueule comme elle l’était sur gumminow, j’aurais cru qu’elle était seule dans cette galère. En fait pas du tout. Bon y’avait le petit et y’avait un chinetoque un peu chelou aussi. Il était pas spécialement dégueu, c’était pas le stéréotype du geek plein de boutons. Sûrement un type de son équipe, elle avait dû trouver ce qui traînait quoi.

Du coup j’regarde autour de moi, je réfléchis à nouveau à la disposition de mon petit truc, et j’commence à m’y mettre. J’essaie de nouer les tiges des fleurs entre elles pour faire un genre de méga couronne, et ça me fait rire de voir que j’suis à côté du gars et qu’il bite rien, forcément. J’essaie des couronnes, des guirlandes et, très vite ça me casse les couilles. Parce qu’en soi c’est faisable mais ça va me prendre un temps fou et… c’est la mort du fun, clairement. J’ai p’tète vu un peu trop gros pour le coup, mais maintenant que j’ai toutes ces fleurs bah je vais pas les lui déposer en tas comme ça au milieu de son appart ça aurait aucun putain de sens.

Donc sans rire, ça me prend bien une bonne heure bien tassée. J’ai une méga guirlande qui fait tout le tour de l’appart, avec majoritairement des fleurs roses et blanches, et quelques petites couronnes rondes accrochées un peu partout, elles j’y ai mis des fleurs rouges bien vives. Pour ce qu’est des autres couleurs, j’ai fait une plus grosse couronne genre bien massive que j’ai en plein milieu de la pièce, accrochée au plafond avec de la ficelle et des punaises. C’est censé tenir, je pense. Je tire un peu dessus et ça a pas l’air de bouger, par contre faut juste pas s’y accrocher quoi.

Puis, avec le restant de fleurs j’mets des pétales un peu partout, mais franchement ça fait bien. C’est pas, j’te fais un tas ici, et un autre là, c’est limite si je prends pas vingt secondes avant de me décider d’où je pose la prochaine. Du coup au final, j’regarde tout autour de moi et j’dois dire que j’suis assez satisfait. J’vais m’asseoir sur le canap, mon manteau noir en boule à côté de moi et j’redonne au temps son cours normal.

Le mec, qui me fait dos, regarde un peu à gauche, un peu à droite avant de se retourner et de me voir. J’lève la main pour faire un p’tit coucou au même moment où il sursaute.


Flippe pas, j’viens pas vous emmerder.

O….k ? Comment t’as…

Un vrai magicien ne dévoile jamais ses secrets ! Elle est où D. ?

Il a l’air mal à l’aise je crois. Ou alors c’est moi qu’est trop détendu. J’sais pas. Il prend quelques secondes avant de me répondre, en s’asseyant à une chaise. Je le vois tourner son regard vers la table où sont entreposées les armes. J’pense pas qu’il réfléchisse à m’éliminer, mais pour le coup j’suis pas con. J’me pointe dans l’appart de la plus grosse concurrente du jeu, qui à pas dû non plus s’entourer de peintres. Oui, bah oui, je prend des risques. Faudra quand même que je pense à rester attentif à ce qu’il se passe autour de moi. Genre sens d’araignée. Parce que suffit que j’y parle vite fait pour que ce gosse prenne un flingue et essaye de me tirer dans le cul.

Donc on est là, tout les deux dans le salon. On se regarde, des fois on essaie de discuter mais ça coupe toujours court, on en revient à des bons blancs qui semblent durer une éternité. J’commence à me dire que le coup des fleurs, devant une audience, c’est pas la meilleure idée que j’ai eue. Ouais. Le gosse finit par débouler. Y’en a effectivement qu'un sur les quatre.


Hé comment ça va beau gosse ? que j’dis à… Baka ? Baba..k ? Babak ! en lui ébouriffant les cheveux.

Le chinetoque bouge toujours pas. Le temps passe super lentement. Et plus ça va, plus je sens que… je dérange ? Rah merde, ça va hein, si j’avais voulu couler l’immeuble j’aurais pas pris le temps de le redécorer, merde.
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Je suis assise sur le rebord de la piscine, les pieds dans l’eau, les remuant avec amusement, tout en entendant les filles s’amuser, nager avec Nakada. Je… ne sais honnêtement pas ce que je fiche ici, c’est trop marrant. Ce matin, je savais juste qu’on devait se doucher, se laver les cheveux, paraître moins crado pour Roxas, et j’ai pas eu d’autres idées que la piscine du quartier. C’est même pas MON idée, c’est celle de Jila. Genre LA gosse qui nous dit naturellement : bah si vous voulez vous laver, on va à la piscine. Et… en vrai, ouais.
Sur l’intuition, on est parties, toujours avec Naka, hein… Pas grave si Jila est pas dans le jeu, dans la mesure où on part pas braquer une banque, hein, juste se laver. J’ai proposé à Babak mais il a trop peur de l’eau. Vraiment, entre filles, juste le meilleur truc.

Meilleure option, aussi. Parce que si y a bien un endroit dans SF qui n’a pas été contest, c’est celui-là. Pas beaucoup de nourriture, beaucoup trop de cachettes, bref. L’endroit était quasiment intact et totalement désert ! Bon, du coup, y avait personne, quand on est arrivés. On est allés se mettre en maillot dans trois cabines séparées, une pour les trois filles, une pour moi et une pour l’homme bien viril. Et une fois arrivés devant les douches, avec un beau point de vue sur la piscine, é-vi-de-mment que j’ai pas été sans-cœur. Tant pis pour le jeu ! On est allés dans la piscine avant même de se doucher ! Alors bon. Je suis assise, je les laisse s’amuser dans la petite et moyenne profondeur. Aucune des filles n’est une bonne nageuse, c’est même catastrophique. Mais elles adorent ça, j’ai… jamais vu ça, un tel plaisir d’être dans l’eau.
Sauf que moi c’est pas que je sais pas nager, c’est pire. Je… Enfin voilà. Mon max, c’est les pieds dans l’eau et prendre un bain. Enfin bon, je suis quand même dans mon maillot une pièce bleu et rose, pour être dans l’ambiance. Et je les regarde barboter, essayer de tenir la tête hors de l’eau, avec Naka qui leur montre deux-trois trucs. Et elles essaient. Mais sérieux, quand elles nagent, elles sont plus raides que l’autre Song. Ca me fait sourire, genre… constamment. J’en oublie la veille, l’avant-veille, l’avant-avant-veille, bref, tu as compris. Une grande piscine juste pour ta famille, c’est juste le rêve absolu de l’univers entier, et ce même si la piscine en question a une couleur pas tout à fait fraiche ! Boh tant pis ! Au pire si on a des mycoses, normalement, elles partiront le 1er mars !!

Je fais quelques selfies, je photographie les filles. Et puis… Et puis rien. Je les poste pas sur mon GummiNow. Tant pis pour l’actu quotidienne, tant pis pour les likes faciles sur moi en maillot. Si ça doit être le dernier moment sympa, ce sera mon dernier moment sympa. Juste à moi, et aux filles. Nakada me jette quelques regards ici et là, genre… un peu bizarres. Je lui souris juste. Tant pis si c’est lui qui joue avec elles et pas moi. J’adorerais essayer mais le bassin… c’est déjà trop risqué !


« Allez ! » dis-je, une demi-heure après. « On va se doucher, les filles ! Et puis… on retourne ! » On ramasse nos armes, parce que quand même, et on se dirige vers les douches. La prudence veut que Nakada vienne dans les mêmes douches que nous. Tant pis pour la prudence, c’est beaucoup trop bizarre, symboliquement, que le frère de mon mec, ou même que mon mec, prenne sa douche avec moi et que les trois filles, maillot ou pas. Donc je l’incite très gentiment et naturellement à aller du côté des garçons.
On lance les douches, attendons qu’elles se réchauffent. Je mets un gant de toilettes autour de ma main gauche, recouvrant ma montre et les bandages autour de mes plaies, et je me lave bien sérieusement et bien à fond, abusant du gel douche. J’aide Jila pour le shampoing.
« Frottez de ouf, les filles. L’eau de piscine, c’est jamais bien propre, et là c’est pire. Vous devez être les concurrentes les plus resplendissantes de la game. » dis-je ultra sérieusement ! Tant pis si jour 28 on a des têtes de cheminotes. Le 14 février, on sera juste canons !

Je bloque. 14 février…
  « Purée… » je me tape le front. « Qu’est-ce qu’y a ? » demande Jila en essayant d’articuler un maximum alors qu’elle dégouline de partout.

« Rien. » Je souris avant de me concentrer sur mon savon. C’est d’un lourd… d’un lourd ! Roxas veut pas venir pour détruire mes concurrents, il veut pas venir pour m’éliminer. Il vient pour la fête la plus vieille de l’histoire des traditions, que même les parents de tes parents ne font plus parce que c’est ringard. Rolala… Non puis c’est pas dans le plan !
On va se changer dans nos cabines, avec les nouvelles fringues que j’ai prévues pour tout le monde. J’ai pas choisi des habits trop clinquants non plus, j’ai tapé dans du sportif. Moi je… mon gummiphone vibre.



KotetsuRoxas est arrivé.
 

Je regarde mon gummiphone et soupire, en essayant de pas m’énerver. Franchement Kotetsu, tu vas pas commencer à me pomper, c’est déjà suffisamment compliqué comme ça. Son petit point, là, à la fin de son message, me fais pas croire que c’est pas volontaire, qu’il est pas lourd de sens. Mince quoi, il savait, quand on s’est engagés, que ce serait pas facile, que je lui en ferais baver. Et je suis… sincèrement désolée d’être ce que je suis et de lui faire subir ce genre de choses. Mais je ne me permets pas que quelque chose se mette sur mon chemin. « Allez, on se dépêche. » crié-je aux filles depuis ma cabine. « Rhabillez-vous en vitesse, Roxas est arrivé à l’appartement. »

« Ok ! » répond Hengameh, genre avec un ton qui est rare chez elle, avec une pointe d’amusement. Faut dire… En vrai, oui. Vu la journée pourrie d’hier, celle-ci, en comparaison, était la meilleure de ma vie. On s’est fait plaisir avec peu, en fait. Je m’habille moi aussi en vitesse. J’enfile un top vert bien chaud, qui laisse mon ventre et mes bras à l’air, et un pantalon beige super fonctionnel de l’armée de la Shinra, bardé de plein de porte-armes pour y loger mes fusils. J’ai l’air d’une Han Solo un peu sexy, avec un haut plus chaud qu’il n’en a l’air et qui met bien la poitrine en valeur ! Sur ma tête, je mets un bête bonnet noir, après avoir bien séché mes cheveux. On va faire attendre le Valentin, comme diraient les ultra-vieux, pour rester dans le thème. J’attends que les filles sortent, arme en main, sauf évidemment Jila qui se ballade juste, en fait. Trop bizarre de la voir avec sa petite robe rose, en février, à ne pas ressentir le seul degré qu’il y a dehors.

Et on repart, dès qu’on a Nakada, les cheveux mi-longs encore trempés. Une bonne vingtaine de minutes plus tard… on arrive à l’étage en-dessous de celui de Xav’.
« On est là. » crié-je en faisant une légère grimace, alors que je suis trop mal à l’aise à chaque fois qu’on doit emprunter ce chemin. Comme d’habitude, par le trou fait dans le plafond, Xav’ descend une échelle. On monte. Il nous regarde même pas, je pense qu’il… déteste Fahimeh et Hengameh, pour l’avoir descendu alors qu’on était alliés, clairement. J’ai réussi à le convaincre qu’il devait continuer à descendre l’échelle, juste parce que je pourrai toujours un jour lui rendre la pareille. Mais de jour en jour, tu sens que ça a de moins en moins de valeur à ses yeux. On retourne dans la cage d’escalier. « Arme en main. » murmuré-je aux filles. On ne sait jamais. J’ouvre la porte d’entrée.

Kotetsu est assis sur une chaise. Sur le canapé je vois Roxas et…


« Woah ! » s’écrie Jila, rejointe par Fahimeh qui pouffe de rire. Même moi je suis bouche-bée. Je… vois tout le bazar, le… Oh purée, je regarde Kotetsu. Il a l’air ultra mal à l’aise et… me dis pas que… Oh la pire idée que j’ai eue de juste laisser mon mec accueillir mon faux mec, en fait ! Je suis la pire des folles !! Mais comment j’ai pu ne pas me rendre compte de ça avant de prévoir mon plan de débile !!
J’avance de quelques pas en baissant mon arme, et mes joues s’empourprent comme t’as jamais vu ça. Un sourire gêné au visage, j’ouvre les bras et…
« Vous… Woah. » Je suis impressionnée premier degré mais purée ce que je suis mal à l’aise. Littéralement toute la casa qui voit ça… Ok… Ok ok ok. « Kotetsu, t’as aidé Roxas ? » dis-je en souriant maladroitement, essayant de comprendre comment ce truc a pu arriver, comment mon salon a pu se transformer en un funérarium lors des visites en… moins de quelques heures ? « Non je… J’ai pas trop compris mais enfin soit. » Il a l’air de se fermer un peu. Je lui fais un clin d’œil, quand même, pour pas… rien lui donner non plus sinon de l’ingratitude et je m’approche de Roxas. Je remarque Babak. « Comment tu vas ? Dites bonjour à Roxas, les filles !» Je lui tape la bise, toujours mon arme en main, alors que les filles lui disent bonjour de loin. Je fais même pas attention. « Tu… veux qu’on aille discuter dans ma ch… dans la cuisine, plutôt ? » Je rigole… purée de maladroitement. La chambre, non mais la catastrophe, ils vont juste s’imaginer tous qu’on fait des horreurs. Je lui tends la main pour qu’il me suive. Je suis… écarlate. Et avec les couleurs plus vives du battle royale, je dois ressembler à une déesse porno du Colisée de l’Olympe. Je regarde même pas les autres quand je passe devant eux.
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J’prends sa main et elle m’emmène jusque dans la cuisine. Ouais… euh bon. Bien sûr, elle m’a ni dit que c’était cool, ni dit que c’était d’la merde, mais… elle à ce super pouvoir de me faire douter de fou à chaque fois. J’ai l’impression de marcher sur des oeufs, et si… si à chaque fois, j’suis trop fier de mon truc, elle arrive à me mettre une pression de dingue. Nan, allez c’est bon. Je respire un bon coup alors qu’on est encore en train de marcher, ça va aller. Au pire, elle me dit que les fleurs c’est pas son truc et j’balance tout par la fenêtre, c’est bon c’est des fleurs pas un frigo ça me prend deux secondes j’ai gardé du psychisme, et cette phrase est beaucoup trop longue, je crois que je panique.

Pour autant, j’m’attends pas à être le héros du jour. Les jeux c’est son truc, et on est tous en train d’en vivre un. Elle aurait mille fois raison de me dire que c’est pas le jour, t’sais c’genre de trucs. Elle lâche ma main et se met face à moi. J’pourrais te dire que je la sens tendue, mais le fait de voir ses joues rougir autant me fait espérer un minimum que ça ait fait son effet. Si jamais ça sonne kitch à ses yeux, j’ai quand même prévu une parade de secours. Bon, j’sais aussi que c’est facilement défonçable mais…

Pis d’façon dans mon état, j’peux pas l’analyser. Elle est gênée, ça ça va, j’arrive à le voir. Mais bon, même de base c’est notre jeu. Tu vas pas me faire croire que ça la fait chier que ses potes et les gamins voient des fleurs partout quand le but c’est de faire croire à l’univers entier qu’on est ensemble. P’tête qu’elle est surprise alors ? J’sais pas.

Rah rien que l’idée qu’elle me dise que c’est pourri ça m’emmerde. Parce que bon, c’est pas elle qui se les est tapées les vingt minutes d’attente avec le chinois le moins bavard du monde. Le mec est resté là, à fixer son gummiphone et à vaguement me répondre. Il m’avait limite regardé chelou quand on se dirigeait vers la cuisine. Quoi, en fait ? T’étais trop occupé à prévoir ta prochaine opération John Rambo ? Tu voulais p’tête aller faire sauter le gros pont rouge dehors pour montrer que t’es un vrai bonhomme et que t’as des couilles ? Tarlouze.

Tant pis, j’me risque a prendre la parole le premier, mais alors j’dis quoi ? J’tente une blague ? Suffit que ce soit pas si marrant, et je redescends au niveau des ploucs. Je dédramatise ? Y’a… pas grand chose à dédramatiser en fait. Je m’excuse ? Non putain, j’suis Roxas j’vais pas m’excuser gratos. Et c’est là où j’remarque qu’elle a un certain truc avec moi. Quand faut cramer des maisons, quand faut buter des mecs, t’inquiète que ça me fait pas peur. Quand faut essayer de faire plaisir à une meuf… c’est marrant mais là, j’ai toute mon assurance qui se barre par la fenêtre. Faut pas que je le montre. Bon… D’façon il paraît qu’il faut laisser parler son coeur.

Pis.. C’était ça que je voulais surtout à la base, la voir. Non ?


… Alors ? Ça vient du monde du printemps ! T’as l’équivalent d’une prairie complète. T’es pas… allergique au pollen ? Parce que sinon, ça va, je vire tout.

Je parle troooop. Je parle vraiment trop, ça craint. J’ai juste envie de l’entendre me répondre. J’ai juste envie qu’elle me parle, d’enfin savoir. Nerveusement, je craque mes doigts à l’aide de mon pouce, dans la poche de ma veste. Je rougis pas, j’le sens, j’ai pas les joues qui me chauffent plus que depuis qu’elle ma tapé la bise. J’suis pas plus gêné alors que l’odeur de son parfum, pourtant si présente quand on était à quelques centimètres l’un de l’autre, commence à disparaître.

D’façon… d’façon j’suis qu’un énorme connard. Voilà c’qu’y faut se dire. J’commence à redescendre sur terre. D’où tu rentres chez les gens comme un voleur, en portail qui plus est, et d’où tu refais la déco au calme. Ça a beau n’être que ma pote, vas-y si j’ai Jecht qui sort comme ça de ma salle de bain en se grattant les couilles, j’me pose des questions.

Rah, merde. Dis un truc. Dis un truc, …. S’teuplaît ?
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Je ris légèrement, gênée, essayant de reprendre le contrôle de mes émotions. Je regarde la porte fermée, tout en enlevant mon bonnet. Je passe mes mains dans mes cheveux pour les aplatir, parce que toi-même tu connais ta tête quand t’enlèves un bonnet de laine, hein. Et je reste, mes mains le bas de ma nuque, quand je sens que mes cheveux sont visibles, à regarder le sweat de Roxas, sans me séparer de ce petit sourire. Non mais… il est tout penaud, là, je le vois bien mais… « Non excuse-moi, c’est pas ça. »

Je passe mes mains sur mes yeux avant de masser mon front et finalement de croiser mes bras sous ma poitrine. Je le regarde enfin dans les yeux. Je souris alors que je me rends compte, une nouvelle fois, que Roxas est un idiot. Mon sourire s’agrandit. Sans rire. Je me revois, à dix-neuf ans, dans ce bar gaming d’Illusiopolis, ou carrément une salle d’arcade en fait, à avoir un genre de rendez-vous professionnel avec lui. Et j’étais genre méga trop impressionnée. J’étais devant le Roxas et genre y avait un catch, tu vois. Le mec, il me parlait avec respect, il me mesurait à ma hauteur ! Comment j’étais folle, ça a été la première fois, je trouve, que j’ai eu l’impression d’entrer dans la cour des grands ! Alors ouais, peut-être juste pour un beau visage et une publicité pas chère, mais quand même.

Maintenant, je suis là, dans ma cuisine, à être embarrassée parce que Roxas – le Roxas, toujours, hein – a dévalisé un monde de toutes ses fleurs. Le truc est tellement irréaliste que ça fait sourire, oui.
« C’est beaucoup trop bien et c’est super sympa. » Je hoche la tête, toujours en souriant, pour rassurer sa pauvre petite tête de chiot maréchal, et aussi juste pour moins être tout le temps râleuse, critique. Ok mais bon. C’est la Saint-Valentin, je suis sa fausse copine, on a compris mais. « Par contre, Roxas, purée… » je fais attention à pas parler trop fort. Forcément, Kotetsu sait ce qu’on veut faire, Roxas et moi, et je le soupçonne d’en avoir parlé à Nakada, et c’est pas plus mal qu’il le sache. Mais c’est vital que les enfants pensent sincèrement que Roxas et moi nous rapprochons. Bon ouiiiii je sais que c’est un peu malsain de manipuler comme ça des gosses mais euh bon ! Ils vont retourner à Agrabah ! J’ai fait de mon mieux pour pas être trop bizarre 100% du temps, GG à moi. « Tu te rends compte que… ne pas me prévenir d’un truc aussi dingue, au moment du battle royale où on se marche les uns sur les autres dans mon appart, tu… » Là mon sourire disparait. Je me tortille un peu, franchement limite j’ai du mal à le dire ouvertement mais… « T’as vu dans quelle situation tu mets mon copain ? » Je fais une pause. Il a l’air surpris. « Non mais… il est ok, avec l’idée du couple bidon, je te l’ai dit. Mais là, tu viens quand même lui rappeler en plein dans la tronche que lui il a pas le droit d’être visible avec moi alors que toi tu peux. » J’ai un regard désolé. Pas tant pour Roxas que pour Kotetsu.

Et c’est pas à Rox’ que j’en veux mais bien à moi, c’est logique. C’est horrible, ce que je fais à ‘Tetsu. Bon j’arrête pas de le dire mais là, c’est pire. J’ai rien géré. J’aurais dû mieux compartimenter. Et franchement c’était aussi ça le principe. Jamais, genre JAMAIS ça aurait dû arriver. Kotetsu ne devait jamais rencontrer Roxas, c’est le full générateur à situations compliquées ! On a écrit des sitcoms avec moins que ça !
Et là, je sais pas, il a une tête trop bizarre. Soit. Je change de sujet. Enfin… On va jamais tellement s’éloigner de toute cette histoire de fausse romance, quand t’y penses.
« Excuse-moi, encore une fois, c’est ma faute, j’ai vraiment fait n’imp. Avec le Battle Royale, je suis juste focus totalement sur le jeu, je me suis dit qu’on pouvait continuer de réagir à ce que disait l’autre sur les GummiNow et que ça suffirait pour février. » Parce qu’en vrai, c’est bien ce qu’on fait. Là, je le vois dans les comms sur les publications dans lesquelles on interagit lui et moi. Les gens voient qu’on est un peu un duo, tu vois. Un peu comme la paire qu’il fait avec Ventus, à la différence que Ventus c’est son frère ou… Franchement c’est trop compliqué. Ils m’expliqueront quand ils me fileront une keyblade. « T’es venu comment dans l’immeuble ? » demandé-je en lui souriant, pour arrêter de broyer du noir ma vie entière.
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T’as vu dans quelle situation tu mets mon copain ?

Je cale, et franchement, roi du self control, je me mets pas à tirer la gueule ou quoi. J’me prends sa phrase comme un nova titanesque de mon pote qui partirait de son avant bras et qui arriverait en plein dans mon bide, mais j’reste debout. J’l’avais dit ou pas que y’avait un truc qui clochait ?

*T’as vu dans quelle situation tu mets mon copain ?*

J’bloque sur sa phrase. J’ai plus que ça dans ma tête. J’la vois bouger les lèvres, c’est plus du tout en adéquation avec ce que j’entends et qui se répète. Le son de sa voix s’éloigne de plus en plus, jusqu’à ce que je l’entende plus.

*T’as vu dans quelle situation tu mets mon copain ?*

Non mais franchement. C’te grosse tarlouze de chinetoque à peine poli c’est son mec ? C’est ça qui la fait kiffer ? Un truc tout keuçe qui sait sûrement rien foutre de ses dix doigts, avec une coiffure de merde. Il a sorti une marque de pompes lui ? Il a sauvé le père noël ? C’est marrant j’l’ai pas vu en première ligne quand fallait aller sauver les mamans. Et t’sais pourquoi ? Parce qu’y d’vait sûrement être en train de chialer ses grands morts dans son coin, en position foetale de gay.

*T’as vu dans quelle situation tu mets mon copain ?*

Oh puis ta gueule toi. Viens m’le chuchoter dans mon oreille la prochaine fois pour être sûre de ton effet. J’commence à me tendre, j’me dis qu’y faut que je quitte la pièce, que je prenne de l’air de dehors. En fait, faut que je bouge avant que la mauvaise partie de moi-même recommence à grignoter la bonne, celle que j’essaie tant bien que mal de conserver, alors même que j’m’y prends comme une brêle. J’suis même en train d’espérer qu’un jour il lui tape sur la gueule pour pouvoir te l’envoyer faire un aller simple dans le pandémonium.

Je secoue la tête, plus pour l’image que je le fais vraiment sinon ce serait chelou. J’vais prendre le problème dans l’autre sens. « Son copain » c’est un blaireau. J’serais encore en dessous, si jamais je prenais la mouche et que je commençais à tout envoyer s’faire foutre. Parce que y’a que les losers pour faire ça. Quand tu perds, faut que tu te démerdes pour trouver un moyen de gagner quand même. Et si tu te suffis pas à un lot de consolation… bah t’inverses le cours du temps. C’que j’veux te dire, c’est que ce petit con de Kotetsu, il est tellement insignifiant que je vais même pas lui accorder l’honneur de le voir comme un obstacle. Pour moi, comme pour le reste des mondes en fait, c’est un no name, il existe pas.

J’reviens à moi, et à c’qu’e’m dit. Ça c’est une donnée intéressante. Ils peuvent pas s’afficher ensemble, qu’elle dit. Moi je peux, et c’est p’tête là mon avantage. Parce que si notre truc prend, et qu’on parle souvent de nous deux… ça deviendra invivable pour lui, comme pour eux. Là où lui il sera en train d’l’attendre le soir avec une vieille assiette de petits pois carotte chauffée au micro ondes, moi j’pourrais l’emmener dans un resto stylé et à la vue de tous. Il prend le seum, il se pend, epic GG à moi. Et forcément D.Va est triste, et j’peux p’tête la consoler… ?

Enfin après… Pour établir un vrai plan d’action, va falloir que je réfléchisse un peu plus. Parce que là à chaud, j’suis pas plus créatif qu’un gamin qui en pince secrètement pour la meuf la plus belle de sa classe. Faire quelque chose maintenant ? Ce serait d’la merde, sans effet, ou pire, contreproductif. On va se cantonner aux soirées ciné, et tout le bordel. Ouais.

Elle finit par me demander comment je suis arrivé là. J’décide d’être de bonne humeur, d’essayer de garder un ton enjoué. J’suis pas là pour installer une ambiance de merde.

Bah… J’suis venu en portail, là, pouf, j’suis arrivé dans ton salon. Alors ouais, je place mes mains devant moi en marquant une pause, c’est p’tête un peu trop… trop. Mais j’me suis dit que si j’commençais à voler jusqu’à ta fenêtre ça pouvait éventuellement mettre une grosse pancarte « D.Va est ici » sur ton immeuble.

Mais bon, c’était pas du tout le sujet qui nous intéressait, j’me doute bien. Alors…

T’inquiète pas, qu’j’y dis en venant poser ma main sur son avant-bras. Je comprends c’que tu me dis, je virerai tout ça en repartant. Mais pour ma défense, j’étais pas au courant moi.

Et ça… ça sonnait pas comme une pique. Mais c’en était une.

Y’a p’tête d’autres trucs que je dois savoir avant de faire une boulette, plaisanté-je essayant pour le coup, de vraiment dédramatiser.
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Oh, il se rapproche, le cowboy ! Je regarde distraitement sa main sur mon bras et je lui souris. Je comprends, je suis du genre tactile, et lui aussi, et… y a un feeling entre nous, je peux pas lui en vouloir d’être à l’aise avec une meuf aussi méga géniale que moi. Purée je suis dans la journée souvenir, ça doit être à cause de la piscine qui réveille des vieux dossiers, mais ça me fait penser à ce moment où, à notre première rencontre, genre on s’est parlé pendant dix minutes et il vient frôler une de mes mèches de cheveux pour me sauver d’une araignée ou je sais plus trop quoi. Ca me fait sourire de plus belle, j’ai un grave crush pour ce moment de ma vie, en fait. « De quoi t’étais pas au courant ? » dis-je en rigolant et en haussant les épaules. Il me faut quelques secondes genre… Ouais,  il doit parler de Kotetsu, comme quoi c’est mon mec. « En même temps tu m’as pas demandé ! » Je regarde sur le côté, toujours en riant légèrement à la fin de mes phrases. « Style… à chaque fois que je te demande si t’as une go, genre à peu près toutes les cinquante-trois secondes, tu me réponds ap. Déso si t’as pas la même curiosité pour moi. » Je le regarde dans les yeux, il est… trop bizarre. Ca a un côté mignon, attachant mais aussi un peu imprévisible. Le type…

‘Fin réellement. Le mec ça a beau être mon copain pour de faux, je sais rien de lui. Oui, ce qu’on raconte, et ce qu’il veut bien me dire. Je suis pas plus curieuse que ça, chacun son business mais… ça se trouve, il fait le même numéro à toutes les poules de l’actualité. En vrai c’est possible. Il est peut-être en train de rouler toutes les belles meufs du showbusinnes. Style il va vers Janna, Natalia, Roxanne, Aqua, et il leur fait le numéro genre… J’ai une idée ! On fait semblant d’être ensemble ! Nous, bien naïves et ambitieuses, on accepte ! Bim ! Un jour, les revues de l’univers entier révéleront que le gars est le plus gros tombeur de la galaxie et qu’il a emballé toutes les filles un peu connues de l’existence. Connaissant le climat virilo-cauchemardesque où les cadors, c’est des mecs comme Death et Jecht, alias les gros barraqués qui font les malins dans les médias, bah Roxas deviendra encore plus une légende.

Non mais je crois pas que ce soit vrai. J’y pense comme ça, par précaution. C’est juste que le mec est secret et qu’il évite le sujet à chaque fois que je lui demande s’il est en couple.
« Et laisse-les. » ajouté-je en souriant, genre sincèrement. « Je vais faire quelques selfies avec tout ça, limite une story, je dirai… » je me trémousse pour en faire des caisses et lui fais une moue complice « que ça vient d’un admirateur secret. Et puis sans rire… » Je lève les yeux au ciel d’un air songeur et je prends une inspiration par le nez. « Sans rire, ça sent vraiment super bon, on le sent d’ici, à travers la porte. » Je fais un grand sourire éclatant tout en riant, limite j’ai envie d’ouvrir la porte. En vrai c’est limite trop, tu sais… ennivrant. Je suis sûre qu’y a des fleuristes au monde qui ont dû perdre leur odorat à force de trop le stimuler. Ici, ça m’étonnerait pas que ça m’arrive. Mais que ce soit à Agrabah ou ici à SF, tu peux pas parler de champs de fleurs, d’une culture florale incroyable. Alors pour les enfants, c’est un plaisir. « Le monde du Printemps, donc… » Moue impressionnée. En vrai c’est grave romantique. Stratégiquement il aurait dû le faire l’année prochaine, ou à un moment où le monde est concentré sur autre chose que sur mes relations amoureuses. Déjà que je live pas, je vlog pas, bref, ok je poste sur le GummiNow, mais ma communauté doit pas se sentir ultra proche de moi.

« Ah et au fait. » Je lui souris, je me rapproche,  je le tape sur le côté de la tête, pas trop fort mais… je me recule pour pas me prendre une droite du mec le plus fort de l’univers, et je souris d’un air désolé, les mains levées près de ma poitrine. « Pardon ! Mais tu le mérites ! » Je fais un grand sourire mais mon ton est un poil énervé. Je le prends sincèrement à la rigolade mais le mec… on peut pas lui faire confiance ! « Je t’ai dit, je te l’ai dit ! C’est fini de te téléporter dans mon immeuble ! Y a qui qui te voit faire ça à part les enfants et mes potes ?! Ici mais… » Je soupire en levant les yeux au ciel. « Ca se prêtait à mort que ton vaisseau se pose sur le toit de mon building ! Des gens l’auraient peut-être vu, j’en sais rien ! Concrètement c’est coup d’épée dans l’eau de ouf, niveau média, ce que t’as fait ! » J’essaie de pas crier non plus. Puis je suis pas fâchée, genre pas du tout, j’oublie pas que le geste est vraiment cool mais il réfléchit pas assez objectif. « Puis quoi, Rox’, bien sûr que les gens savent dans quel immeuble j’habite, y a littéralement mon D.Rigeable qui survole constamment ma maison en diffusant des photos de moi. Ca aurait rien changé que t’entres de manière plus visible ! »
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Bon, au final ça a l’air d’y plaire, j’dirais. Donc ça fait que tout ce petit truc est pas non plus un échec cuisant. En fait non même pas, j’vais t’dire c’est plutôt une réussite. Parce que tout ça, on peut en dégager plusieurs choses. Déjà d’une… j’ai appris pour l’existence du mec caché. Et même si ça fait pas forcément plaisir, bah… au moins je sais à quoi m’en tenir pour le moment. Je peux mieux voir le truc et je préfère le savoir maintenant que plus tard, quand ça sera devenu vraiment trop chiant.

Le deuxième truc cool, c’est que… en fait on s’était jamais vraiment posés pour parler à fond de tout ça. On avait des idées, on les faisait. P’tit message gummiphone, p’tit rendez-vous et voilà. ‘fin, si, on en a discuté mais c’que j’veux t’dire c’est qu’là au moins, elle voit ce que je peux faire pour elle et… même si ça a pas tellement de sens, elle le sait. Elle s’en rappellera, ça j’espère, et donc c’est dans la continuité de mon idée d’y montrer que c’que l’autre petit pédé peut faire, j’le fais en cent fois mieux.

Parce que lui, ça m’étonnerait qu’il se soit cassé le cul à retourner une prairie pour faire ça. Tout au plus il serait passé chez le fleuriste acheter un pov’ bouquet de merde en espérant que ça fasse le taff. D’ailleurs, s’cuse moi hein, mais si c’est vraiment son mec, d’jà c’est un boloss. Quand j’avais figé le temps et que je faisais mon p’tit truc, j’ai pas vu l’ombre d’un bouquet de fleurs dans la baraque. Donc soit c’est le genre à jamais savoir quel jour on est, soit c’est… bah non même pas, parce qu’on aurait pu s’dire qu’y savait que D. aimait pas les fleurs, sauf que c’est pas l’impression qu’elle me donne.

C’est ça en fait. Souviens toi que moi j’ai fait c’que ton mec pense même pas à faire. J’ai même pas peur en fait, j’suis déjà guéri du stress de cette révélation. Et c’est comme ça que j’arrive à me remettre bien dans la conversation.

Et là v’la qu’elle me tarte. Bon c’est pas la calotte qui va te déchausser les dents, c’est la petite tape comme tu mets sur les mains de ton gosse en disant « touche pas ça c’est caca » mais j’étais pas prêt. Pis elle me sourit, et… Bah forcément j’vais pas tirer la gueule. Mais c’que j’essaie de dire alors que ça me gêne un peu c’est que… putain tu vas te foutre de ma gueule mille pour-cent. C’est juste que quand elle me sourit, j’le sens ! J’le sais ! J’souris aussi, et c’est pas d’la politesse. J’suis juste… content. Ouais.

Bon la suite de son discours est moins ouf. J’me prends quand même le reproche d’avoir fait ça en douce. Là-dessus j’peux pas lui en vouloir, le projet c’est quand même de divertir… de fasciner les foules ! Qu’on parle de nous, qu’on soit des mégastars… et à la base, c’était un peu censé me montrer sous un jour genre… « salut, j’fais pas que détruire les mondes hein, j’ai une keyblade et une meuf super sexy, des fois on fait dans le caritatif ».

Là, c’est sûr que j’aurais dû penser à l’inverse de ce que j’ai fait. Limite arriver avec un drapeau accroché à la poupe de mon vaisseau, là-dessus y’a rien à faire j’lui donne raison sur toute la ligne. Mon idée était con : c’était évident qu’elle se planquait là d’façon.


C’est vrai qu’on rate un truc, t’as raison. J’peux toujours essayer de me rattraper sur la sortie si jamais, je lève un sourcil pour accentuer le débile de ce que je raconte. Mais je vois ce que tu veux dire, la prochaine fois, j’vous pique un vaisseau commandant et j’le repeins à nos couleurs. Genre je superpose nos symboles et tout, là laisse tomber, jusqu’au fond du Domaine Enchanté les mecs seront au courant !

J’imagine la scène. Ça marcherait tellement pas, j’finirais recherché par la Shinra entière, et D.Va serait sûrement au chômage. Ouais.

Écoute… j’en reviens pas que j’vais dire ça, plus sérieusement, désolé. C’est mon problème, quand j’ai une idée, j’fonce. On va continuer les clins d’oeil sur gumminow, au moins c’est relativement secure, par contre….

J’souris en coin. Mais en fait c’est parce que j’arrive pas à vraiment à le sortir. Il est coincé là, entre ma gorge et le bout de ma langue. Faut que j’force.

… une fois que l’event sera fini et que tu seras Top 1, j’souligne la remarque par une expression genre « enfin… bon, si t’y arrives hein » histoire de la provoquer un peu, tu me laisses t’inviter quelque part. J’te dis pas où, j’te dis pas quand, tu me laisses gérer !

Et… Tu vois quand j’te dis que quand j’ai une idée, elle est jamais complète ? Bah là, t’as le parfait exemple.

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Ahah petite pique. Je souffle du nez en levant les yeux au ciel, un petit rire en coin. Je me demande s’il y croit vraiment. D.Va top 1. Je… Y a trois scénarios, en fait. J’y ai réfléchi, j’ai eu quinze jours pour le faire. Soit la personne qui va gagner sera un no name, un mec qui sort de nulle part, et qui va forcément être propulsée, qui va devenir un cador en un rien de temps mais… Voilà, rien de plus. Genre si c’est une meuf comme Ninon, Nina ou bien bon, la mignonne qui tourne autour du Président, tellement que ça en devient indécent, bah… ok oui brusquement, tout le monde connaîtra son blaz’, mais au même titre que tout le monde a entendu parler de Maître Aqua, de Matthew March ou quoi.
Deuxième possibilité, c’est un mec ultra balèze et redouté qui l’a. Genre Roxas, typiquement, ou Death, Natsu, ce traître de Kurt. Connu ou pas d’ailleurs. Bah… genre les gens se diront : ouais, normal. Genre ouais y a la récompense qui va mettre la daronne à l’abri mais sinon ? Je regarde Roxas en pensant à ça, alors qu’il cherche ses mots. Non en vrai, ça te sert à quoi, toi, d’avoir le top 1 sinon le truc qui te rendra encore plus puissant. Je suis catégorique ! Le Top 1 doit revenir à la troisième catégorie de vainqueur potentiel !

C’est-à-dire moi ! Mais pas que ! Non enfin, je veux vraiment l’avoir mais… si c’est moi qui ai le Top 1, alors que je suis déjà connue mais quand même surtout en tant que starlette. Ok tu suis ? Mais là, mon frérot, je vais juste exploser tout. En deux minutes, à l’annonce du vainqueur, alors que les caméras seront braquées sur D.Va Everdeen, en sueur, en sang, une gatling dans la main ?... Je deviendrai une pure légende ! Pas juste « celle qui a gagné » mais la meuf que tout le monde a pris pour juste le beau visage de la Shinra et qui s’est révélée être la plus maligne, la plus déterminée et la plus badass de tous les prétendants au titre !

Rien que de penser à ça j’ai des frissons. Purée je suis la pire. Roxas me fait un petit numéro tout mignon pour me proposer un rencard, et moi je pense victoire. Je pense paillette et notoriété. Et la récompense mais… on s’en fiche, limite. Genre ouais, je prendrai des trucs pour faire vitrine. Surtout, je veux être sûre qu’Hengameh, Fahimeh, Babak et Jila auront de quoi s’en sortir, si je dois les laisser partir à Agrabah. La récompense servira à ça !


« De dingue ! » Je lui fais mon sourire le plus éclatant, vachement encouragé par mes rêves de grandeur. « C’est une trop bonne idée ! Je pense qu’on va de plus en plus arriver à un moment où les rumeurs pourront avoir l’air de se confirmer ! Et ce rencard peut être décisif. » Je ponctue ma phrase en saisissant quelques raisins dans la corbeille de fruits, que ‘Tetsu a achetés – c’est pas la saison à SF mais enfin – et en gobe quelques-uns en faisant un clin d’œil à Roxas. « Et puis ça sera amusant ! » Parce que vraie relation ou fausse, le truc marche aussi bien et se build up parce que c’est marrant, parce que Rox’ est quelqu’un que j’adore, quoique je pense de ce qu’il fait de ses journées à la lumière ou quand il part en roue libre.

« Et oui, on va pouvoir passer à la vitesse supérieure. » Je fronce les sourcils d’un air concentré, les bras croisés sous ma poitrine. « Mais de manière réfléchie. Donc euh… pour des trucs genre le rencard, je te fais confiance mais… en général, les initiatives, il faut essayer d’éviter. » Je lève les yeux pour réfléchir à ce que je viens de dire. « Non je veux dire… les grosses initiatives, ça va pas. C’est mignon de ta part, mais il faut aussi se rendre compte que même si on est tous les deux assez connus, notre relation doit avoir l’air assez normale. Ca veut pas dire que tu dois faire dans le classique… mais que si on fait des trucs extraordinaires, il faut qu’ils soient réfléchis à deux. » Et là c’est compliqué parce que comme toujours, hein. Je suis une joueuse solo. Et ça me sort du battle royale, mais c’est encore un truc sur lequel j’ai un mate, et je dois lui réexpliquer ce que j’ai déjà expliqué, et ce qui me parait évident. C’est le jeu, on va dire. Roxas vient pas de la Cité des Rêves mais euh… parfois on dirait quand même un bon ploucos. Bon ! Faut que je me calme sur les conseils ou les trucs qui ressemblent à des reproches. On est encore en battle royale et je voudrais pas qu’il me flingue la tronche.

« Mais t’as de tellement bonnes idées, j’ai trop hâte de voir comment on va évoluer ! » Je lui fais un nouveau clin d’œil et souris, avant de changer de sujet. « Comment se passe ton Battle Royale ? T’as éliminé des cadors ? »
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Et voilà. Le joueur crépusculéen se rattrape de son faux départ avec brio, enchaîne avec une série de roulades de type retournement de situation, et il finit avec les salutations du jury. Major de promo, tout c’que tu veux. Mon idée, même si elle est pas complète, elle prend. Cela dit elle me donne indice sans le vouloir, et ça me permet d’éviter de prochaines bourdes. Elle me dit que je dois pas faire dans le classique forcément, mais que ça doit pas être des trucs de fous. Tu sais ce que j’en comprends ?

J’en comprends qu’faut pas aller dans la démesure. Parce que sinon, ça va la faire flipper… ou râler… ou les deux. Et les deux c’est vraiment le pire scénario possible. Non écoute, le truc qui fait tilt dans ma tête c’est justement que… Me comparer à l’autre grosse tata, et essayer de faire mieux, c’est l’erreur ultime. On dirait qu’elle vient justement de me dire de pas faire ça. P’tête même qu’elle comprend ce que je veux dire, et qu’elle me donne des tuyaux pour … Non, ça c’est con par contre.

Faut que je trouve des infos sur c’qu’elle aime bien. Genre les fleurs, c’était risqué de fou, parce que finalement j’avais aucun indice là dessus, à part que c’est une meuf et qu’les meufs en général ça aime les fleurs. Pour ça, faudrait que j’infiltre les groupes de fan sur gumminow, et que j’arrive à me faire une synthèse auprès de tout ces débiles qui débattent jour et nuit sur sa couleur préférée, tous persuadés de mieux le savoir qu’elle même limite.

Sauf… sauf que je peux pas faire ça avec mon compte à moi. Faut que j’essaie de passer inaperçu, et pour ça… j’peux toujours utiliser le gummiphone que j’ai filé à Adonia. Ce serait pas illogique que des gens de partout la kiffent, donc bon point, et puis… le lien entre nous est si évident, quand on le connaît, parce que j’te rappelle que faut se la taper la route jusqu’à Havrevas c’est jamais une partie de plaisir, si évident ouais, que ça en est même pas suspect, j’sais pas si tu me suis. Donc ouais, opération les goûts et les couleurs de la streameuse dès que je me tire.

Et elle me parle finalement du Battle royale, elle me demande comment ça se passe, qui j’ai éliminé… Et j’me rends compte que finalement j’ai pas éliminé grand monde de notable.


Des cadors, comme tu dis, pas tellement. J’étais au château, j’ai fait mes trucs. J’ai fini par éliminer Cissnei, puis j’me faisais chier. J’me suis dit « mec, t’es tout le temps là-bas, change d’air, ça te fera du bien ». Donc j’suis parti au Domaine Enchanté et… oh putain oui !

J’marque une pause. J’ai du scoop, ça va sûrement lui plaire.

Tu devineras jamais qui j’ai croisé là-bas. Vas-y ?

Je la laisse deviner, elle me propose des trucs mais c’est pas ça. Je finis par lâcher le morceau.

Saïx, de l’organisation. J’l’ai croisé en train de péter un câble en pleine salle du trône, comme à l’ancienne. J’l’ai calmé, du coup, on à discuté vite fait et… et…

Je perds mon enthousiasme.

Putain et c’est devenu une de ces lavettes. Même ton m… oh le con, manager taperait plus fort. Enfin, sans offense hein. Mais ouais, le gars c’est devenu une épave. J’étais content d’le trouver dans le fond et… à part me réclamer de l’aide, il a rien fait d’autre. Enfin voilà, Saïx, du moins son ombre, est de retour.

Et finalement, j’m’aperçois que ça tend pas plus du scoop que ça. C’est surtout moi qui en fait une montagne alors que… bah c’est juste devenu un vieux connard. Le même qu’avant, avec moins de couilles, et plus de fausse sagesse, parce que ses paroles c’était du gros vent.

Donc voilà. J’me suis pas encore mis à chasser le concurrent en vrai, j’me balade et j’profite des deux trois connards qui m’attaquent pour acheter des armes. J’ai des roquettes dans mon sac, que j’désigne dans mon dos. J’les ai trouvées dans un distributeur, y’en a un peu partout si tu cherches bien, même si j’imagine que ton stock dans le salon est pas arrivé comme ça par magie. Et toi ?

C’est surtout que ce serait méga con d’essayer d’lui apprendre des trucs sur ce jeu. Elle a du lire la notice vingt fois, et puis… de toutes façons c’est un truc assez naturel chez elle.

Bon… Là on discute mais j’imagine que la prochaine fois qu’on se croise y’aura plus d’amitié, plus de tendresse, que j’dis en souriant. J’me trompe ?
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« Saïx ? » dis-je les yeux écarquillés. Aussitôt que j’ai l’information, je me perds dans mes pensées. Oui j’écoute Roxas mais… j’ai tellement d’idées, brusquement ! Et purée encore une fois mais, ce moment il est juste en-dehors du temps. J’ai une arme à feu à deux centimètres de moi, je suis allée me doucher dans une piscine municipale, bref ! Le battle royale, quoi ! Et là je me retrouve à penser à Saïx. Y a plein de choses qu’on ne sait pas forcément sur moi ! Genre j’ai un côté un peu collectionneuse, tu vois. Ca se voit pas forcément mais je détiens certaines pièces de collection qui sont ultra importantes à mes yeux, que je chéris de dingue ! Autre chose, un peu plus connu : je suis la fangirl la plus acharnée de l’Organisation XIII. Je les adore, j’ai toujours été attirée par leur côté bad guy ! Y en a plein qui sont morts, encore plus qui ont disparu. Et les autres ? Je les ai tous rencontrés ! Limite, c’est le but de ma vie d’être pote avec chacun d’entre eux ! Vexen, je veux trop build up une relation avec lui, maintenant qu’il est à la Shinra, et Luxord, ça a trop catch entre nous ! Franchement à l’époque tu m’aurais dit que j’allais finir avec l’un d’eux, j’aurais parié sur lui plutôt que sur Roxas. Le côté trop connu, bizarrement, ça a tendance à un poil me repousser.

Mais alors, Saïx… Dès que le Battle Royale sera fini, il faudra que je me débrouille pour le rencontrer ! Franchement, qui n’aimerait pas être mon pote ! Roxas m’en fait le pire portrait, parce que lui il est trop au-dessus de tout le monde. Si un jour on doit se faire un petit duel amical, crois-moi qu’il en sortira en disant à tout le monde que je suis éclatée au sol ! Pourtant je suis pas la dernière des nulles ! Et euh… c’est quoi cette vieille réflexion sur mon manager ? Je rigole genre je comprends pas son allusion. Il l’a jamais rencontré, de quoi il parle ? Puis franchement ouais, mon manager c’est pas tellement la référence de la baston. Enfin bon ! J’attends qu’il ait fini de parler, assez contente parce qu’il est plus loquace que d’habitude. La plupart de temps, je fais 80% de la discussion.


« J’ai éliminé plein de nuls. » dis-je en haussant les épaules. « Après bon, un nul avec un flingue, ça reste un nul mais il a quand même un flingue ! » Je lève les yeux pour réfléchir à ce que je viens de dire. Lamentable, l’expression. Je fais la fière, lui montre plus clairement mes poignets, même si l’un d’eux est caché par ma montre, qui sont toujours recouverts par les bandages. Et en fait, il a déjà tout vu. Comme je porte un top, je montre à tout le monde les compresses collées à mon ventre et à mon dos. « J’ai aussi quelques cicatrices de mes batailles, un peu partout mais c’est surtout des éraflures ! Si tu voyais les autres mecs. » Je fais un clin d’œil avant de reprendre directement. « En vrai, ici, déjà, c’est pas du tout un monde où y a de la magie, donc… tout se fait au gun, et je m’y retrouve. Je saurais pas quoi faire contre un mec capable de me figer dans un bloc de glace. » Pire exemple. « Après, y a quelques jours, on s’est pris un gros revers, mon équipe et moi. Une meuf nous a bien diminués, on a dû quitter la cache d’armes qu’on tenait. » Je mets mes mains derrière mon dos, d’un air songeur, m’appuyant davantage sur une jambe. « On est plus que quatre, avec Nakada, Hengameh et Fahimeh. Tous ceux qui ont fait partie du groupe, sinon, sont éliminés, maintenant. »

Je hoche la tête, plus sérieuse avant de me forcer à sourire. « Et pour répondre à ta question. » Mon sourire devient plus éclatant. « Je ne suis jamais tendrJe sursaute de dingue. C’était quoi ça ? Un énorme bruit retentit, recouvrant ma voix, alors qu’au même moment, une secousse prend la pièce. Je me retrouve à moitié à terre. La pièce tremble, encore et encore. Je… J’essaie de lever le regard vers Roxas, les sourcils froncés. Qu’est-ce qu’il f…
J’arrive juste à me lever pour prendre mon arme posée sur le plan de travail avant de retomber à nouveau sur un de mes genoux. Je regarde les murs, je regarde la fenêtre de la cuisine. Le sol commence à pencher. De la vaisselle sale glisse des tables et se brise au sol avant de chuter vers l’autre bout de la pièce. J’arrive à passer la lanière de mon arme autour de mon cou, je prends une impulsion, et je fonce vers la porte de la cuisine.
« L’immeuble s’effondre ! » crié-je ! Une autre explosion retentit. Sûrement…
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Ça tremble. Genre ça tremble de ouf, et y’a la moitié de l’immeuble qui se casse la gueule. Le premier truc auquel je pense, c’est de sauver D.Va, mais je me ravise d’un coup. Y’a les gamins, et ça, les gamins c’est super important pour elle. J’ai mille fois plus de chance de marquer des points si j’les sauve eux, parce que je sais qu’elle peut se démerder. Elle est dans le salon, en train de courir et j’regarde d’un seul coup d’oeil ce que je peux faire.

Le sol retremble d’un coup, bien sec, ce qui me fait valdinguer contre le frigo. J’me le prends, retombe au sol, et je le vois qui penche vers moi prêt à m’écraser. Si tu savais comme c’était annonciateur. Je roule, me relève et jette un regard à D.Va qui tente de s’échapper. Elle a pas le temps, elle a vraiment pas le temps. J’réfléchis pas plus et j’ouvre un portail, omettant complètement que j’ai pas mon manteau et qu’il est resté sur le canapé. Je trace comme un malade dans l’entre chemin pour rejoindre le bout et j’arrive aux fondations de l’immeuble qui sont en train de s’effondrer les unes sur les autres.

Y’a de la poussière partout, a peine je respire que je tousse comme un malade. Je frappe ma chaîne pour enfiler mon armure d’un coup, et j’ancre mes pieds dans le sol alors que je tends les bras au dessus de moi pour retenir le building. Au début, j’le retiens, mais les bras tendus j’m’aperçois vite que c’est compliqué. Alors je m’abaisse, un genou à terre et j’y mets de toutes mes forces pour le retenir. Ça l’air de tenir, en tout cas ça se stabilise. Ça tremble plus, mais j’ai l’impression d’avoir tout le poids du monde sur les épaules. Je tiens quand même.

Les secondes qui passent sont des putains d’heures. Je pige assez rapidement que j’vais quand même pas le tenir pendant des années. Impossible de savoir si elle a réussi à s’échapper d’ailleurs, ça aurait été une info sympa ne serait-ce que pour me dire « c’est bon, j’dégage ». Non, j’attends. J’me mets à me faire un petit compte à rebours. Je pars de soixante, dès que j’atteins dix, j’commence à me tirer.

J’ai mes bras qui commencent à trembler, puis ça se propage aux avant-bras. J’ai l’impression que ça devient de la guimauve, j’sens plus le bout de mes doigts non plus, et pour ce qui est de mes jambes, ça commence à pas être terrible. C’qu’est con c’est que je risque… je pense hein, d’en avoir besoin pour partir.

J’arrive à dix, y’a encore de la poussière partout, j’vois que dalle et ça m’aide pas pour rejoindre une sortie. Je crois bien que j’vais pas avoir le choix, mais ça fait p’tête un peu trop de portails pour une journée. D’un autre côté, c’est soit ça, soit être éliminé. Je pense… que je peux le réutiliser. Mais faudra que je fasse gaffe pendant plusieurs jours à pas le refaire. Ouais…

Je concentre mon énergie pour en faire apparaître un juste à côté de moi. Je vois ses volutes noirs danser tout autour, comme si elles me narguaient, comme si les ténèbres étaient trop contentes que je sois obligé de me servir d’elles. Tu me diras ! Un coeur fort comme le mien, ça peut que les intéresser. Puis… c’est pas comme si j’étais constamment en train de le foutre en l’air. Putain d’merde.

J’lâche mes bras, et j’roule directement en direction du portail. J’entends un bruit horrible, mais comme coupé en plein milieu, c’est sûr, l’immeuble s’est effondré maintenant. Et moi, j’suis là à dériver dans les entrechemins complètement claqué. J’essaie de bouger mes bras qui me répondent qu’à peine, pour le moment je peux juste dériver et attendre de récupérer des forces. Mon portail refermé depuis quelques temps déjà, la lumière de San Fransokyo disparaît progressivement, il fait sombre. Je sens que je suis happé par un truc vers lequel je me dirige, mais j’arrive pas à me retourner, j’arrive pas à voir où je vais attérrir. Le seul truc c’est que…

Je prie pour que ce soit pas le monde du jouet.
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Je tourne la roulette de ma montre, appuie sur deux boutons et je cours vers la porte du salon pour m’accrocher à la poignée. La dernière secousse a mis tout le monde à terre, y compris moi, et… je n’ai pas le temps. Je… L’immeuble penche, tombe, je ne sais pas, mais en tous cas, bientôt, tout sera détruit. La fenêtre. Je vois la vue qui change, les buildings disparaissent petit à petit, et je vois de plus en plus de ciel. Allez D.Va !! Pas le temps d’observer ou de penser ! Le meka va arriver et je… ne peux plus perdre de temps ! Je tire sur mon bras, me hissant jusqu’au niveau de la porte avant de courir vers Fahimeh, qui est à terre. Je prends ses bras et l’aide à se relever. « Allez Fa’ ! »

« Qu’est-ce qu’il se passe ?! » hurle-t-elle pour passer au-dessus du bruit des explosions et des secousses. « Quelqu’un a fait exploser les fondations ! » C’est sûrement ça ! Ça ne peut être que ça. Un signal sur ma montre m’alerte. « N’aie pas peur ! » Elle s’effondre à nouveau j’essaie de la maintenir mais… mon arme me pèse et Fahimeh n’est plus si légère que ça. Le plafond cède au-dessus de nous, mais je ne sursaute pas ! Un meka tombe à côté de nous, après avoir traversé avec force les étages d’au-dessus ! La trappe dans son dos s’ouvre, j’essaie de relever la petite, encore une fois. Mais… Je regarde la première personne qui croise mon regard, Kotetsu, qui a l’air complètement paniqué. « Ca ne s’effondre plus ? » Je regarde autour de nous. La pièce est penchée, les fauteuils glissent lentement contre un mur mais… Une petite secousse nous reprend et le truc penche encore un chouïa plus. « Si ! Mais on a un peu de temps ! » me répond Nakada en criant, se rapprochant de Jila et de Babak.  Je hoche !a tête. « Tu vas rentrer dans le méka ! » crié-je à Fa’. « Quoi ?! Je… je ne sais pas piloter ! »

« Comme la dernière fois ! »

« La dernière fois tu… on devait juste mettre un coup de feu. » Je… Oui je comprends ce qu’elle veut dire. Pas le luxe du choix. « Fahimeh vas-y ou on perd toutes ! » Elle se lève, regarde la trappe. « Tu vas devoir incliner les joysticks vers l’avant pour sortir par la fenêtre ! Ensuite tu lâches et tu laisses le meka tomber. Puis quand tu sens que tu vas toucher le sol, tu donnes un coup d’accélérateur,  tu essaies de t’   « Attends attends je » … Je… Je tremble, je bégaie. Je sais pas quoi faire. « J’y vais. » dit Hengameh, à l’autre bout de la pièce. « Je peux le faire ! Tu feras comme moi, Fahimeh. » Je hoche la tête. « Ok super ! »
Hengameh court vers nous, avec un équilibre incroyable compte tenu de la situation. Elle ne contourne pas le canapé, elle saute dessus et d’une seule impulsion sur le dossier de celui-ci, resaute jusqu’à nous. Sa main vient gentiment faire une caresse à sa petite sœur, et elle entre dans le meka. Je me tourne vers la table, saisis quatre armes et les bloque entre les articulations du bras du meka. Elle en aura pas besoin. « Je fais comment pour mettre un coup de feu ? » Je recommence à trembler, je vais vers le meka et je vois le truc… je. L’image, je sens qu’elle se fige dans ma tête. Hengameh me regarde, mains sur les joysticks, allongée dans mon meka, et me regarde à travers la visière. Je… « Tu fais ça et tu penches vers l’avant. » je crie en manipulant les deux joysticks. Je les rapproche l’un de l’autre. Je hoche la tête, je lui souris maladroitement et me décale. « Vas-y, ma chérie. Tu vas le f »
Une secousse reprend et une grande partie du mobilier qui n’a pas déjà chuté ou glissé se retrouve attiré par le mur le plus bas. Nakada trébuche, se retrouve à terre. Fahimeh se remet à terre, et… au moins elle arrive à rester relativement immobile. Des armes tombent en nombre sur le plancher de mon salon, depuis la table. « Vas-y ! » Hengameh avance avec le meka, d’abord simplement en marchant. Je lève mon fusil et tire une salve de balles sur la fenêtre pour la briser, pour qu’elle ait juste à forcer un peu avec le meka.

Une autre vision d’horreur. Le meka fait un pas en avant et chute dans le vide. Je respire… difficilement, la bouche ouverte, je… Je chipote à ma montre. Plus que quelques dizaines de secondes. Un meka arrive vite. Fahimeh le regarde fixement. Je suis autant assourdie par les secousses, le souvenir des explosions que par les cris de Jila et de Babak. Ils craignent rien. Ils craignent rien. Je me le répète… tout le temps. Je…
« Allez ! » Plus le temps d’être patiente, je mobilise les muscles ridicules de mes bras pour soulever Fahimeh, qu’est pas beaucoup plus légère que moi. Elle finit par m’aider à se hisser dedans. « On va partir ensemble, j’appelle un meka ! » Elle s’installe, je rechipote à ma montre, alors que mon regard va se perdre près de Nakada, près des deux plus jeunes, allongé, à essayer de leur expliquer. « Désolée ! » lui crié-je, en essayant de ramasser une ou deux armes. Il me regarde et hoche la tête et me fait un clin d’œil. Un meka tombe à côté de moi, perforant encore le plafond. Je me mets derrière lui mais une nouvelle secousse prend l’immeuble. La table recouverte d’armes glisse vers la cuisine, se bloque contre la porte. Le… Je me rue sur le côté quand mon meka tombe en arrière. Je… bouche-bée, je regarde ma sortie de secours allongée sur son dos… du haut de sa tonne et demi.
« Attends ! » crié-je à Fahimeh ! « Appuie sur le bouton bleu au-dessus de toi ! » Il faut quelques bonnes secondes à la petite pour comprendre.

La trappe se rouvre à nouveau. Je me glisse dans le meka et viens m’allonger à même le corps de Fa’, ma poitrine écrasée contre son épaule. J’arrive à attraper qu’un seul des joysticks.
« Prends l’autre ! Avance ! » La trappe se referme derrière nos pieds, le meka avance maladroitement, s’arrête parfois mais… tombe finalement dans le vide. Il tourne sur lui-même, Fahimeh crie, j’essaie de… Avec un seul joystick j’arrive à activer la propulsion mais j’empire la chute ! Le meka tourne encore plus vite sur lui-même. « Baisse-toi ! » hurlé-je ! Je réussis à me hisser, tant pis si je lui fais mal ! J’attrape l’autre joystick. Mille fois trop tard. On est déjà trop proche du sol ! Je donne un coup d’accélérateur mais le meka s’écrase au sol avant de redécoller. Je lâche les joysticks pour mettre mes mains autour de la tête de Fahimeh et de rentrer la tête dans mon cou alors qu’on se crash contre…

« Hnn… » j’ouvre les yeux et arr… La poussière me rentre dans les pupilles et je tousse directement. J’arrive à me redresser pour ne rien voir, ou quasiment. Le quartier entier est recouvert d’une grosse couche de poussière et de fumée. Au sol, y a… autant de briques que de morceaux de tôle que de verre brisé. Je… Le meka est quelques mètres à côté, dans un mur, en pièces… on a été éjectées. On. Faut que je trouve Fahimeh !
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Bon, alors, la voilà, la voici, la dernière notation de Roxas, ou du moins dont je m’occuperais, pour ce Battle Royale ! Oh, et il y a D.Va aussi.

Déjà, je suis vraiment ravie de lire vos rps parce que, chez l’un d’entre vous, mon personnage est une grosse lavette pathétique, et de l’autre, c’est une tarée qui tourne autour du Président ? Ah ouais ? Ah ouais ? Bah la tarée obsédée elle s’est choisi un mec, elle butine pas ELLE, MADAME.

Bref, vous êtes des connards, je vous méprise, tous les deux. Et je ne manquerai pas de vous insulter respectivement dans mes prochains rps. A bons entendeurs !

Bref. Tout ça pour dire… Je risque d’être décevante, surtout pour D.Va, mais j’ai relu ce rp d’une traite. Et du coup, je m’imagine assez mal noter rp par rp. Je vais quand même essayer d’être assez précise sur mon ressenti des différents passages, parce que ouais je pense que c’est le plus important.

Déjà pour moi ce rp c’est un peu votre relation mais en mode super amplifiée par les événements du BR. Genre, déjà que c’était tendu, déjà que Roxas pensait beaucoup à D.Va, le fait que ça arrive au moment du 14 février, et que D.Va s’y attendait pas, dans ce climat super chaud, bah forcément, c’était super tendu. Et clairement, en tant que lectrice, vous me l’avez fait sentir cette tension.

Alors c’était de la tension de tous les genres hein, il y avait quand même ce gros malaise, dès le départ, avec Kotetsu, puis quand D.Va arrive et qu’elle hallucine complètement, et que tout se passe devant les gosses. Et que là, elle fait la gaffe sur la chambre. Ouaw, ces gens sont définitivement des inadaptés sociaux.

Je me rends compte que ce commentaire risque pas mal de partir un peu dans tous les sens, bon, on verra, de toute façon c’est pas comme si j’avais besoin de séparer les notations, vous allez tout lire.

Donc ouais, gros malaise, puis d’autant plus quand D.Va insiste pas mal en privé auprès de Roxas sur le fait que c’était pas sympa pour « son mec ». Je reviendrai sur ce passage un peu après, par rapport à toi, Roxas, parce que ça vaut la peine clairement.

Bref, ya aussi selon moi une tension relative au fait que même si machin, D.Va a son mec, je la trouve quand même assez ambiguë avec Roxas. Selon moi, elle doit bien se douter qu’il y a un truc, je veux dire, c’est é-vi-dent. Alors oui, bien sûr, comme tu le dis, le mec pourrait être tordu et faire ça à plein de meufs. Mais franchement, vu ce qu’il te sort là, t’as vraiment l’impression que le gars c’est un docteur du love ? Non pas trop, il enchaine les maladresses, il est super gêné, enfin voilà. C’est peut-être que D.Va ne veut voir que ce qu’elle a envie de voir et que admettre que Roxas est amoureux d’elle, ce que je pense, bah ça changerait la donne. Mais ouais, mon impression c’est qu’inconsciemment elle joue avec cette tension, cette complicité un peu plus qu’amicale qu’il y a entre eux.

Du coup, sans transition, je vais en prendre l’un puis l’autre, et donner mon avis.

Roxas, t’as ouvert le rp, on commence avec toi. Tes rps dans ce sujet c’est un peu… le jour et la nuit. T’es d’un côté, super tendre, super doux, super précautionneux, attentif, bref, tout ce que tu veux, puis à d’autre moment tellement dur, genre pour Kotetsu. Ouais ce qui fait un mélange étrange de moments romantiques et de réflexions assez cash par rapport à lui.

J’ai vraiment adoré le moment, où, et c’est sur ça que je voulais revenir, où tu répètes la fameuse phrase qu’elle t’a dite. C’est vraiment rythmé, très intense, puis c’est sensible. En fait, c’est surtout que c’est vrai. Je pense qu’on sait un peu tout ce que ça fait ce genre de moment où on te dit un truc que tu te ressasses 15 fois pour accepter le truc et putain ça te cogne dans la poitrine. Je sais pas, ça m’a touchée. C’était vraiment bien.

Puis le rp évolue et à mesure qu’elle te dit des trucs, un moment tu t’énerves un peu, et puis, comme si de rien, tu reprends ton calme et t’es prêt à tout accepter du moment qu’elle veut bien continuer de jouer avec toi. Je trouve que ce côté là, limite euh… prêt à tout. Ca rend vraiment votre relation très intéressante. Ca crée un déséquilibre assez important qui donne de l’intensité, qui inévitablement va créer des problèmes aussi, et les problèmes on adore.

Puis finalement, au fur et à mesure, tu retombes sur tes pattes, tu te fais bien voir et toute cette histoire devient rapidement quelque chose de beaucoup plus cool, mais c’était sans compter l’effondrement qui va conclure assez élégamment ta participation. C’est une fin accélérée, je sais pas si c’était voulu comme ça dès le départ, et je disais pas ça négativement, mais en un rp on passe d’une conversation totalement chic dans une cuisine à Roxas qui soulève un immeuble pour sauver la meuf qu’il kiffe et ses gosses. Malgré tout, ouais, j’ai trouvé ça bien, le truc de passer par le portail pour arriver en dessous de l’immeuble, j’ai vraiment bien aimé, ça fait un peu voyage entre les dimensions, c’était classe.

D.Va. Déjà, le premier rp n’a pour ainsi rien à voir avec le reste. On a limite un petit rp au début du rp. Un mini-rp assez sympa. Genre oui c’est mignon mais ce qui est rigolo c’est surtout l’emphase sur la phobie de l’eau par D.Va, genre, tu m’en avais parlé et là effectivement, je le découvre en détail. En imaginant la scène je trouvais ça assez amusant. Et donc ouais, le fait que les filles sachent pas nager aussi, ça, j’ai trouvé que c’était bien. Puis aussi le moment où elle se rend compte qu’en fait on est le 14 février et que Roxas a forcément un plan foireux. Ouais, elle est en train de commencer à cerner le personnage hein !

Ensuite, t’arrives à l’appartement, et c’est là qu’en vrai, je trouve qu’on se rend un peu compte des deux facettes de D.Va. Parce que, oui, tu le dis toi-même, elle ne laissera personne lui barrer la route mais… waw. Elle peut être à la fois tellement humaine, gentille et tout, genre à chercher à mettre les personnes à l’aise, et à la fois, ouais tellement dure et… solo ? Genre ouais, ce qu’elle fait à son mec, bah, plan ou pas plan… xD Enfin, je vous fais pas un dessin, humainement je trouve ça super discutable. D’autant que ouais, de l’autre côté, elle laisse un peu Roxas dans le doute. Bref, pour moi, ça ,ça s’appelle jouer avec le feu ! Et je sais pas si c’est ton but mais ouais, pour moi c’est ce qui en ressort. Je pense pas que tu cherches à faire passer D.Va pour la meuf parfaite, hein, c’est pour ça que je me permets de faire des suppositions, et j’insiste sur le fait que pour certains trucs elle est très cool mais… en gros, c’est à la fois très intéressant comme situation, parce que tendu et tout, et à la fois tu peux pas t’empêcher d’espérer que la situation va se résoudre rapidement parce que en tant que lectrice, bah j’étais mal quoi !

J’ai un peu oublié d’en parler à Roxas mais ça le concerne aussi, je trouve que vous avez une gestion des « gestes », waw, c’est moche comme formule assez intéressante. Genre, vous le dites, vous êtes tactiles tous les deux, et vous insistez pas mal dessus, bah je trouve que ça augmente aussi la tension et le réalisme du rp.

Ton dernier rp, donc, D.Va, un peu dans la suite de ce qu’a fait Roxas, on est sur un style très différent. On revient sur une scène vraiment dramatique, genre, leur monde s’écroule littéralement. Il y a pas mal de suspens, je trouve ça vraiment bien. C’était une bonne façon de revenir finalement à la réalité du Battle Royale, qui clairement, est très différente d’un 14 février, un appartement rempli de couronnes et de guirlandes de fleurs.

D.va : 20 points d'expérience + 240 munnies + 3 PS en vitesse

Roxas : 20 points d'expérience + 240 munnies + 3 PS en fondation
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