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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Je ne sentais plus mon cœur, il émettait des bruits mécaniques que je ne lui connaissais pas. Ou bien si, je les avais constatés un jour, et ainsi avais-je tué par plaisir pour la première fois ; ainsi avais-je fonctionné pendant plusieurs mois sans ressortir de cet état sinon pour dormir et survivre. Ce coeur n’était plus mon cœur. Ce n'était plus mon sang, même plus mon corps.

Ce coeur mécanique me conduisit loin du Jardin Radieux. Il m’interdisait également de retourner au Château, où toute vision ne serait qu’un rappel douloureux de mon échec à sauver la seule chose qui comptait encore. Un risque pour cette instance de coeur de perdre le contrôle sur cette machine à détruire que je pouvais devenir.

Il fallait éviter toute confrontation avec un souvenir qui me ramènerait à cette clémente et redondante humanité. Quelle ville me procurait plus d’indifférence que celle-ci.

La Cité du Crépuscule. Qui je croiserais serait mon ennemi, qui j’aurais à portée de main serait cible bienvenue. Collègues, innocents, rebelles ? Quelle importance.

Dès l’atterrissage en plein milieu de la place de la gare, je m’éjectai du vaisseau sans idée ou but précis sinon « où peuvent-ils se cacher tous ? ». Je ne pris pas le temps de remarquer les ravages que les conflits avaient laissé. Je descendis la rue vers la place principale, guettant le moindre bruit alentour.

Justement, un grincement de porte m’alerta à quelques mètres, je me ruai vers l’ouverture et la possibilité de commencer à laisser aller ce que je ne pouvais extérioriser que dans la violence et dans l’acharnement. La pointe de mon épée s’arrêta net à environ quelques centimètres de son visage, qui ne devait pas dépasser le mètre vingt. C’était une petite fille, pâle et par les règles du jeu rendue intouchable.

-Tes parents sont là ?

Ma voix était méconnaissable, las mais étrangement douce.
Je n’y prêtai pas plus longtemps attention et la bousculant négligemment, ouvris la porte plus grand pour regarder à l’intérieur s’il y avait encore âme à atteindre en ces lieux. Je ne trouvai que des gens insignifiants et déjà désaturés.

Je poursuivis alors encore ma course dans rue jusqu’à atteindre le circuit du tram. Le transport était justement renversé et devait servir de rempart à l’envahisseur eu vu du nombre d’impact de balles. Je me glissai rapidement derrière à la recherche d’un semblant de combattant. Toujours personne.

J’entendis alors derrière moi quelqu’un m’appeler ou en tout cas faire mention de mon nom.

-Mais attends, c’est pas la Maréchale du Château de la Bête ?

Je croisai le regard de deux gardes noires —ils en avaient l’habit en tout cas. Ils semblèrent
hésiter quelques instants avant de prendre la seule décision qui s’imposait dans ce climat. Quelle qu’ait été la nature de leurs scrupules : hiérarchie ou manque de force, je ne leur laissai pas le temps de tergiverser. J’étais prête à distribuer les éliminations à qui voudrait.

En quelques fractions de secondes, ils étaient à ma portée. Je tranchai la gorge du premier sous le regard effaré du deuxième. L’entaille ne fut volontairement pas assez importante pour l’éliminer immédiatement. Il dut attendre quelques dix secondes pour voir son calvaire prendre fin.

L’autre reçut  par la grâce de mon revers  le pommeau de mon épée dans le ventre. J’entendis son souffle se couper puis son grognement, comme s’il s’apprêtait à vomir. Il se plia de douleur. Je donnai un coup de pied dans sa jambe. Il tomba à terre. J’écrasai son genou avec véhémence ; il hurla, me suppliant de l’achever aussitôt, arguant que ce n’était pas nécessaire, que seule l’élimination importait.

-Ton élimination ne m’apportera rien qui compte vraiment.

Il attrapa son fusil tombé non loin, je le saisis à temps et forçai le canon pour qu’il se dirige ailleurs que dans mon sens.. Je  poussai si fort sur l’arme que j’entendis ses articulations craquer. Au bout d’un moment j’envoyai l’arme voler à plusieurs mètres de là. N’importe qui assistant à cette scène se serait demandé à quoi je perdais mon temps.

Je lui infligeai alors un coup, puis un autre, assise sur son torse, jusqu’à ce qu’il perde conscience. Les coups s’enchainaient, il devint méconnaissable, jusqu’à ce que le jeu détermine que j’en avais assez fait, trop fait. C’était pourtant loin d’être assez. Je ne me sentais pas mieux. Les seuls instants supportables avaient été quand j’avais senti les propres limites de mon corps et que mes poings s’endolorissaient au contact d’une fracture d’os ou de dents, lentement mais sûrement. Je fixai mes mains contusionnées, cela pouvait m’apaiser un instant.
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J’empruntai l’escalier principal et montai les marches, une par une, nonchalamment, main glissant sur la rampe comme une caresse lente et éternelle. Je considérais chaque craquement du vieux bois qui constituait la structure du bâtiment ; chaque souffle dans l’air provoqué par les multiples portes ouvertes redonnant au lieu ses airs d’ancien Manoir hanté.

J’entendis du bruit en provenance de la bibliothèque et me fis entendre.

-Il y a quelqu’un ici ?

Je ne rencontrai que meubles brisés et percés, livres ravagés, pages consumées. Je me dirigeai alors vers les quartiers des officiers, espérant faire meilleure récolte. Le talon de mes cuissardes résonnait dans le couloir comme une invitation régulière à venir se battre.

Je suis surprise que les hommes de la Coalition aient tous quitté le nid. Il n’y a donc personne pour faire face ? Un peu plus loin pourtant, le frottement du métal bien connu de mes sens éveille ma curiosité. On est en train de se battre à quelques mètres d’ici. Je courrai à pas léger dans ladite direction et ouvrant la double porte violemment, tombai au plein milieu d’un combat entre une des gradées de la Cité du Crépuscule —une jeune femme aux cheveux blancs se battant à l’aide d’une rapière—  et trois gardes noirs.

En soi, j’aurais pu tenter d’affronter les quatre, mais je savais que les hommes de Jack Inersse ne représenterait pas un réel défi pour moi. Il n’y avait qu’à voir qu’elle les tenait en respect malgré leur nombre supérieur.

Ils s’étaient tous arrêtés au plein milieu de leur combat. Me toisant de haut en bas, les trois hommes se regardèrent réciproquement comme pour marquer leur accord tacite quant à mon identité.

-Dégagez de là. Je m’occupe de la Princesse.

Ce n’était pas de très haut niveau évidemment mais la perspective d’agacer la jeune femme m’était plutôt satisfaisante.

Ils eurent quelques instants d’hésitation, puis, sous les yeux consternés de leur adversaire, ils s’en allèrent comme ils étaient venus, la queue entre les jambes. Tandis que j’entendais leurs pas de course s’éloigner de nous, je fis face à la guerrière aux longs cheveux blonds . D’un certain point de vue, dans le physique et l’attitude, elle me rappelait une certaine version de moi-même partie depuis longtemps.

Nous n’échangeâmes aucune nouvelle parole. Je tenais mon épée pointée vers le bas à l’oblique ; elle reprenait encore son souffle. Je l’invitai à approcher dès qu’elle serait prête avec un hochement de tête. Au bout d’un instant, elle se rua sur moi. J’eus à peine à glisser sur le parquet pour éviter sa charge et  me sentis obligée de stopper sa course avec le plat de ma lame contre le tranchant de la sienne pour lui éviter une chute probable. Je fis ainsi dévier son épée dans le vide en tournant ma propre lame. Je frappai un coup vers son épaule tournée dans ma direction, elle bloqua le coup à temps, puis un autre avec plus d’élan de ma part, elle le para mais fut forcée de reculer et s’écrasa dos contre une armoire, trahissant une fatigue grandissante.

J’avais fini de jouer. Je laissai déborder cette frustration en frappant plusieurs coups de suite à un rythme qu’elle ne pouvait pas suivre suffisamment longtemps pour me résister. J’entaillai son visage et l’un de ses bras nus. Cela ne l’empêcherait pas de se battre mais ça allait forcément la contrarier. Elle revint à la charge, plus énervée et plus déterminée à me blesser d’après ce qu’en disait son regard, nous échangeâmes plusieurs enchainement de coups, toujours plus vifs et tempétueux, parfois ponctués par nos petits cris d’essoufflement.

Je tentai alors une nouvelle charge, plus rapide et agressive, sentant grimper mon désir de voir son corps inanimé. Elle résista encore mais arrivée contre un mur, elle ne put plus reculer, et je n’en avais pas fini avec elle. Elle eut un mouvement de repli sur elle-même, épée brandie. Je lâchai mon arme et attrapai sa tête par les cheveux puis l’entrainai dans une chute qu’elle n’eut pas le temps d’empêcher.

J’improvisai ensuite en marchant sur elle sans lui laisser le temps de reprendre la maîtrise de son arme et je saisis sa tête, une mains sur chacune de ses tempes, et rompis sa nuque brutalement.

Profitant de l’emprise que j’avais pu avoir sur ce corps, je finis  par laisser tomber lourdement sa tête désarticulée du reste des membres. Je me relevai et repris la marche que j’avais entreprise dans ce long couloir, avec toujours cette même foulée lente et alerte.
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Plus le temps passait et plus je sentais cette conviction supplanter le reste de mes sens. J’avais beau fouiller ce Manoir, terrasser les membres de la Coalition que je rencontrais, je finissais toujours par ressentir à un moment ou à un autre cet étrange sentiment que l’on éprouve sans preuve mais qui n’en reste pas moins instinctif et s’avère souvent exact.

Je m’étais retournée à plusieurs occasions et de façon inattendue mais à chaque fois le paysage était resté désespérément désert.

-Qui que vous soyez, approchez-vous ou partez. Je ne vais pas rester paisible beaucoup plus longtemps.

D’aucuns auraient aussi bien pu me prendre pour une aliénée en m’entendant parler toute seule dans le grand hall du manoir à l’abandon. J’étais pourtant convaincue que si cette personne existait réellement, elle devrait se montrer à la hauteur de mes attentes puisque je n’avais pas encore réussi à la détecter physiquement.

N’obtenant toujours aucune réponse, je me remis en marche et quittai les lieux pour rejoindre les canaux souterrains. S’il y avait un endroit où l’on avait la chance de rencontrer des rebelles, ça devait être plus bas que terre. Je n’avais jamais jugé leur cause en bien ou en mal. Je savais que c’était ainsi, nous nous étions installés là de longues années plus tôt et malgré nos éternels conflits jamais départagés, aucun des chefs ayant succédé aux fondateurs n’avait jamais songé à tenter un accord avec la Rébellion. Sans doute aucun d’entre eux n’avait jamais eu de vrai sens de la diplomatie et sans doute leur chef aurait-il préféré se pendre plutôt que de s’abaisser à parlementer avec les pires ordures que comptaient nos rangs.

Je ne tardai pas à rencontrer quelques résistants en plein affrontement, l’un étant caché dans une bouche d’égout asséchée en hauteur, l’autre derrière le coin de la bifurcation. Je me positionnai en quelques secondes juste derrière celui à ma hauteur et passai mon épée devant sa gorge pour la trancher et le voir s’écrouler devant mes pieds.

Puis, je tournai les yeux vers celui en hauteur qui se plaqua aussitôt visage au sol et se mit à reculer plus profondément dans son étroite galerie. Je me propulsai sur un mur perpendiculaire sur lequel je pris appui pour sauter tout droit vers le petit tunnel. Je me réceptionnai en m’accrochant au bord et grimpai à l’intérieur. Je pus rapidement comprendre que l’homme était coincé entre moi et un mur, la seule issue étant un petit passage étroit vertical. Dans l’empressement et la nervosité, je le vis trembler tandis qu’il reculait tout en essayait de me viser. J’étais pourtant droit devant lui. Je m’apprêtai à tirer moi-même sans lui laisser l’occasion de faire mouche mais le coup partit de son côté.

J’entendis la détonation, fermai les yeux, mais la douleur ne vint pas. Sans doute était-cela cela d’être éliminé, si rapide que pratiquement indolore. En ouvrant les yeux je compris qu’il n’en était rien. J’aperçus l’impact de la balle dans son cou. Je n’avais pas tiré, lui oui. La balle avait dû rebondir sur les parois de la galerie.

Je m’apprêtais à ressortir de cette cachette puis je sentis une vibration dans ma poche. Un instant j’eus le réflexe peu vraisemblable de penser que c’était Maxence, puis je me rappelai notre dernière conversation, encore douloureuse malgré cet état second dans lequel je me trouvais.


ChasseurSalut.


L’identité de mon correspondant me laissa aussi déconcertée que le contenu définitivement pauvre de son message. Je supposai immédiatement que ce n’était pas anodin et décidai d'y répondre.


VesperBonjour, vous êtes qui ?

ChasseurUn ami de Maxence.


Je fronçai les sourcils devant cette révélation. Ce nom ne me disait toujours rien mais il se pouvait tout à fait que j’aie oublié la mention d’un ami quelconque.


VesperMaxence n’est pas avec moi pour le moment. Vous pouvez le contacter via son propre gummiphone.


Je n’avais aucune envie de jouer les intermédiaires en l’occurrence.


ChasseurC’est dommage, moi qui me faisais une joie de profiter de votre visite à la Cité du Crépuscule pour vous accoster entre deux assassinats.

VesperAttendez, c’est vous qui me suivez ?


Je m’extirpai immédiatement du tunnel et retombant à terre, je regardai autour. J’entendis ensuite une personne courir sur le sol en béton des sous-sols de la ville. Je courus dans la direction de l’écho, regardant dans toutes les impasses, tous les chemins que je rencontrai de ce labyrinthe de possibilités mais n’aperçus toujours personne.
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