Alors, t’es où ? Moi, je suis là, à l’heure dite du rendez-vous. Dans cette maison abandonnée depuis… depuis bien avant le battle royal en fait. On en avait parlé toi et moi il y a quelques années. Tu savais que je verrais directement où me rendre, vu que …mon appartement n’est actuellement pas un lieu à envisager pour se rencontrer. J’ai bien reçu ton message, celui dans lequel tu me proposais de tout lui balancer en défonçant la porte de mon appart si je sortais pas tout de suite, j’ai essayé d’imaginer la scène : « Hey Salut, tu te souviens de moi ? »
Je suis assis sur un vieux canapé, sans doute truffé d’acariens et autres petites bêtes, mais je m’en fous là tout de suite. Je tiens mon menton dans ma main et je regarde dans le vide.
-T’as l’air de porter tout le mal du monde, Maxence.
Je lève les yeux vers lui, il apparaît dans l’encadrement de la porte désencastrée, il a bien les mêmes habits que toute à l’heure.
-Alors c’était bien toi, avec le porte-parole.
-Exact.
Il a baissé sa capuche toutefois, et je peux inspecter son visage, voir que ses traits se sont endurcis avec les quelques années de plus qui se sont ajoutées à son compteur.
-Je ne peux pas croire que c’est une coïncidence.
-Tiens donc.
-Bah, c’est pas comme si tu vivais au Jardin Radieux. Qu’est-ce que tu fais ici ?
-J’ai…d’abord attendu.
Il marque une pause en soupirant, un sourire forcé sur le visage, un sourire déçu.
-J’ai attendu longtemps que tu me donnes des nouvelles. Mais j’en ai reçu aucune.
-Après notre discussion de la dernière fois, je pensais qu’on s’était tout dit.
-Alors, évidemment j’ai compris, c’était facile à calculer après ce que tu m’avais avoué. Alors ouais, j’ai fait ma vie, j’ai continué de rouler ma bosse, comme on dit. Mais il y avait quand même ce truc qui me restait en travers de la gorge, et ce regret que j’avais qui m’empêchait tout simplement de passer à autre chose.
Je ne peux pas m’empêcher de me crisper. A l’entendre, il ne serait que la victime dans l’histoire.
-Mec. C’est toi qui t’es barré, toi qui as disparu alors que tu aurais pu te manifester, toi qui m’as demandé de lui mentir. Et maintenant, c’est moi qui t’empêche de lui dire la vérité ?
-C’est pas ce que j’ai dit.
Il marche autour du divan, le pas lourd et incertain. Très loin de sa pirouette acrobatique de quelques heures plus tôt.
-On sait tous les deux que t’as profité de la situation.
-On s’en fout de ça. Elle a fait un choix : moi ou continuer de mourir tout doucement.
-Et si elle apprend que tu savais ?
Mais quel foutu enfoiré. J’ai tellement envie de lui foutre mon poing de la gueule. Je sais que je ne fais pas le poids et qu’il l’égale probablement en combat, mais qu’est-ce que ça me soulagerait. Il me menace avec ça depuis le début, ou presque. C’est lui qui me demande de mentir, mais c’est moi qui dois payer parce que j’ai pas été honnête.
-Et c’est là, que tu interviens ? Qu’elle pleure de joie et que tu la récupères après dix ans, trop heureuse que tu sois en vie pour t’en vouloir ? Tandis que le connard de Maxence s’est levé tous les jours, yeux dans les yeux et a pas trouvé une putain de minute pour lui dire que tout ça c’était des conneries ? On sait tous les deux que si je la perds, tu la récupéreras pas pour autant.
-Apparemment ça te fait quand même assez peur pour que je tienne par les couilles.
Je me masse les tempes intensément. J’en ai tellement marre. Je sais que je vais le regretter mais qu’il aille au diable. Et dire qu’elle doit se dire que je la trompe.
-Chasseur, je sais plus ce que tu veux, j’en ai marre d’attendre que ça me tombe dessus. J’en ai marre de mentir. Alors tu sais quoi ? Vu que de toute façon t’as décidé de pas passer à autre chose, vas-y. Fais ce que tu veux. C’est plus mon problème.
-Très bien.
Il s’approche de moi, je sens son ombre dans mon dos, j'ai aucune envie de continuer à discuter alors je reste le visage caché dans la main.
-Mais faut d’abord que je fasse ça.
Mer-de. Je vois ce gros couteau entrer dans mon bide, tombant depuis le ciel comme par magie. Bien sûr que non gros con, puisque c'est lui qui est en train de te tuer. Putain ça… ça dépasse absolument tout de que j’aurais pu imaginer. J’arrive pas à respirer, je peux que me plier sur moi et rouler par terre.
Quand j’ouvre les yeux, je suis seul dans la pièce, et merde, bien sûr, ce connard m’a désaturé.
Mer 10 Fév 2021 - 21:58Je suis assis sur un vieux canapé, sans doute truffé d’acariens et autres petites bêtes, mais je m’en fous là tout de suite. Je tiens mon menton dans ma main et je regarde dans le vide.
-T’as l’air de porter tout le mal du monde, Maxence.
Je lève les yeux vers lui, il apparaît dans l’encadrement de la porte désencastrée, il a bien les mêmes habits que toute à l’heure.
-Alors c’était bien toi, avec le porte-parole.
-Exact.
Il a baissé sa capuche toutefois, et je peux inspecter son visage, voir que ses traits se sont endurcis avec les quelques années de plus qui se sont ajoutées à son compteur.
-Je ne peux pas croire que c’est une coïncidence.
-Tiens donc.
-Bah, c’est pas comme si tu vivais au Jardin Radieux. Qu’est-ce que tu fais ici ?
-J’ai…d’abord attendu.
Il marque une pause en soupirant, un sourire forcé sur le visage, un sourire déçu.
-J’ai attendu longtemps que tu me donnes des nouvelles. Mais j’en ai reçu aucune.
-Après notre discussion de la dernière fois, je pensais qu’on s’était tout dit.
-Alors, évidemment j’ai compris, c’était facile à calculer après ce que tu m’avais avoué. Alors ouais, j’ai fait ma vie, j’ai continué de rouler ma bosse, comme on dit. Mais il y avait quand même ce truc qui me restait en travers de la gorge, et ce regret que j’avais qui m’empêchait tout simplement de passer à autre chose.
Je ne peux pas m’empêcher de me crisper. A l’entendre, il ne serait que la victime dans l’histoire.
-Mec. C’est toi qui t’es barré, toi qui as disparu alors que tu aurais pu te manifester, toi qui m’as demandé de lui mentir. Et maintenant, c’est moi qui t’empêche de lui dire la vérité ?
-C’est pas ce que j’ai dit.
Il marche autour du divan, le pas lourd et incertain. Très loin de sa pirouette acrobatique de quelques heures plus tôt.
-On sait tous les deux que t’as profité de la situation.
-On s’en fout de ça. Elle a fait un choix : moi ou continuer de mourir tout doucement.
-Et si elle apprend que tu savais ?
Mais quel foutu enfoiré. J’ai tellement envie de lui foutre mon poing de la gueule. Je sais que je ne fais pas le poids et qu’il l’égale probablement en combat, mais qu’est-ce que ça me soulagerait. Il me menace avec ça depuis le début, ou presque. C’est lui qui me demande de mentir, mais c’est moi qui dois payer parce que j’ai pas été honnête.
-Et c’est là, que tu interviens ? Qu’elle pleure de joie et que tu la récupères après dix ans, trop heureuse que tu sois en vie pour t’en vouloir ? Tandis que le connard de Maxence s’est levé tous les jours, yeux dans les yeux et a pas trouvé une putain de minute pour lui dire que tout ça c’était des conneries ? On sait tous les deux que si je la perds, tu la récupéreras pas pour autant.
-Apparemment ça te fait quand même assez peur pour que je tienne par les couilles.
Je me masse les tempes intensément. J’en ai tellement marre. Je sais que je vais le regretter mais qu’il aille au diable. Et dire qu’elle doit se dire que je la trompe.
-Chasseur, je sais plus ce que tu veux, j’en ai marre d’attendre que ça me tombe dessus. J’en ai marre de mentir. Alors tu sais quoi ? Vu que de toute façon t’as décidé de pas passer à autre chose, vas-y. Fais ce que tu veux. C’est plus mon problème.
-Très bien.
Il s’approche de moi, je sens son ombre dans mon dos, j'ai aucune envie de continuer à discuter alors je reste le visage caché dans la main.
-Mais faut d’abord que je fasse ça.
Mer-de. Je vois ce gros couteau entrer dans mon bide, tombant depuis le ciel comme par magie. Bien sûr que non gros con, puisque c'est lui qui est en train de te tuer. Putain ça… ça dépasse absolument tout de que j’aurais pu imaginer. J’arrive pas à respirer, je peux que me plier sur moi et rouler par terre.
Quand j’ouvre les yeux, je suis seul dans la pièce, et merde, bien sûr, ce connard m’a désaturé.