« Là ! »
« Où ?! » Je crie dans mon casque en braquant mon méka vers la droite pour refaire le tour du pâté de maison en une grosse dizaine de secondes. Je prends un peu de hauteur pour voir le mec, je progresse, je survole la position de Xav’. « Derrière le van rouge ! »
« Ok ! » J’ai le véhicule en visu ! Je fonce dans sa direction. Xav’ tire quelques coups de feu qui forcent la cible à se mettre à couvert. « Je rentre dedans ! » Littéralement. Je penche les manettes en avant, incline la tête de mon meka vers le sol et percute le van, le soulevant et le faisant tomber en arrière, écrasant la cible. « -1 ! » Mon meka s’ecrase au sol, je m’efforce de le relever alors que des tirs touchent la carlingue depuis le premier étage d’un bâtiment blanc au coin de la rue… « Au-dessus du bar-tabac ! » Je dirige un de mes fusio-canons vers la fenêtre et tire à répétition. « T’as une fenêtre ! Nakada ! » Il traverse la rue, laisse tomber son fusil d’assaut qui reste accroché à lui par une lanière, et crois-moi qu’il passe pas par la porte. Il saute, s’agrippe à l’enseigne de l’épicerie, se hisse là-haut et saute jusqu’à l’appui de fenêtre de l’étage. Je tire à deux mètres de lui pour continuer à mettre la pression et détourner l’attention. Il tire sur ses bras, passe par la fenêtre brisée. On entend les coups de feu. « C’est bon. »
Il descend comme il est venu. « Vous devriez rentrer. On a eu tout ceux qui se sont fait remarquer. » Je hoche la tête. Mon meka amplifie ma voix avec un timbre robotique quand je m’exclame. « On laissera pas les autres se reposer trop longtemps. » Je laisse ma petite compagnie pour m’envoler à nouveau, visant le toit de mon building, profitant de genre… de cette petite minute que j’ai toute seule. Je suis tendue, énervée et… déçue. J’aurais aimé en éliminer plus. J’en ai marre de laisser ces petites frappes croire qu’elles peuvent m’effrayer. Ca va trop lentement à mon goût… Si j’étais toute seule…
Je secoue la tête. Faut que je me sorte cette idée de la tête, sûrement. Mais tu veux quoi ? C’est une réalité. Après avoir « profité » de mon vol, je sors de mon méka. Je… regarde ma machine. Je me suis pris quelques balles mais rien qui ait affecté l’intégrité de la bécane. Et… je suis tentée de repartir en chasse ce soir, pour m’échauffer. Je veux pas me retrouver après-demain matin, à devoir piloter mon méka, dans une situation bien pire, sous feu nourri, en ayant perdu l’habitude de le contrôler. Bon, je commande pas au méka de retourner vers le D.Rigeable.
Et les pensées reviennent directement. Je me tape le front d’agacement, tout en commençant à descendre les escaliers. Je m’en veux autant que je me trouve des raisons de le penser ! Même Nakada qui est le plus solide de la bande, on peut pas vraiment dire qu’il me renforce. Si j’étais toute seule, sans les enfants, j’aurais déjà nettoyé tout le quartier du centre-ville, quitte à toujours me déplacer, sans jamais rester au même endroit. Et voilà d’ailleurs ! Je dois rester toujours au même endroit. Ca fait de moi une cible facile ! Tout le monde sait dans quel immeuble j’habite !
J’arrive assez vite devant l’appartement de Xav’. Comme hier, j’ai confié les filles et Babak à la mamma. Je mets ma main sur la poignée mais je m’arrête quand j’entends les autres arriver. Je les écoute quelques secondes parler dans la cage d’escalier.
« Je l’aurais pas eu si t’avais pas donné sa position, Kotetsu. »
« T’as tout fait. »
« Non non. Tu l’as pas touché mais… tu l’as forcé à se mettre à couvert. » Je soupire. J’ai envie de parler à personne. J’en ai marre de carry tout le monde, de toujours être joyeuse mais de toujours être celle qui trouve les plans. Je dois être la gentille et la méchante, celle qui détend l’atmosphère et celle qui focus tout le monde. Pénible. J’ouvre la porte de chez Xav’, je passe devant le fauteuil où la maman dort… une cigarette au bec. Même pas elle surveille les enfants, en fait. Je prends pas le temps de saluer qui que ce soit, je vais avec ma tête des mauvais jours jusqu’à la deuxième chambre et soulève la grosse planche de bois qui recouvre le trou dans le sol. Je glisse l’échelle et je sors mon gummiphone en attendant. Limite j’ai envie de mettre de la musique dans mon casque pour que tout le monde saisisse bien que la poste est fermée, que je parle ap.
Kotetsu monte, me regarde mais je réagis pas… C’est bon, quoi, t’es pas tout le temps obligé de réclamer mon attention. Xav’ monte. « On mange quoi, ‘man ? » Comme seule réponse, un coup de feu. La saturation de Xav’ éclate, je sursaute en laissant tomber mon gummiphone. Ma main vient chercher mon pistolet laser, je cherche l’origine du tir, le cerveau en ébullition. Fahimeh, d’un côté. Hengameh de l’autre. Fahimeh regarde sa propre arme avec…
Kotetsu pointe son fusil vers elles, je cours vers lui et lui mets un coup d’épaule pour le renverser avant de me ruer dans mon élan dans le salon. Les tirs fusent. Kotetsu rate les filles, les balles passent au-dessus de ma tête. « Arrêtez !! » Je hurle. Je me retourne dans ma course en attendant qu’elles passent l’entrebâillement de la porte. Je vois la mère de Xav’, toujours endormie… avec ses couleurs qui sont parties. Oh… J’ai raté ça, je suis trop trop trop c…
Je me jette derrière un des divans vieillis quand Fahimeh sort et tire. Hengameh débarque par une autre porte, je la pointe de mon fusil. « Arrête ou je tire !! » Elle m’a pas vue tout de suite, me vise pas, j’ai l’avantage… Je vise son gun plutôt qu’elle, je… « Arrête ! » Elle hésite, a l’air de se demander si c’est tentable. « Je t’en prie ! » Ma voix se brise de trop crier et sous… la peur, l’horreur, le stress, tout. J’arrête de crier, j’essaie de montrer… un côté doux, un côté gentil. Et je montre surtout que je suis pathétique parce que je crève de peur sûrement. « Je veux juste… que vous gagniez. Les filles. »
« Non ! » hurle Hengameh, genre j’ai réveillé un truc chez elle. J’ai appuyé sur le mauvais bouton ! « Menteuse ! Tu veux gagner toi ! » Je… j’essaie de me redresser tout en la visant encore. Non. Je peux pas faire ça. Je peux pas raconter un truc et.. Je baisse mon arme. « Je veux juste qu’on profite de nos trois chances pour que vous, vous gagniez. Je te le jure. » En me redressant je commence à revoir Fahimeh, qui me pointe avec son pompe. Elle a l’air un peu perdue mais quand même décidée. Elle suit pas juste Hengameh, elle a pris une décision. « Ma chérie. » dis-je en souriant, essayant juste de… enfin tu sais. Lui rappeler qu’elle m’aime un peu ? « Tu me crois pas ? »
« Je suis avec Hengameh. » Elle me répond, lève son canon pour viser mon crane. « Désolée. » Je rigole gauchement. Mon rire se brise alors que je commence à pleurer. « Non. Ne le sois pas. » Je renifle et glisse un doigt sous ma paupière. « Je suis contente que tu sois de son côté. Fahimeh. » Je souris à l’aînée. « Je sais ce « Non. » Elle retrouve une vigueur dans sa menace. Et elle commence à parler avec beaucoup de colère. « Un moment on retournera à Agrabah ! » Mon sourire tout nul disparait un peu et… je peux pas empêcher mon regard d’être plus… dur, plus froid. « Quand Babak aura fini. Dès qu’il a fini, on prend ce que vous lui devez pour le cinéma, et on retourne chez nous ! »
J’arrête de la regarder. Je peux pas. Ou alors je la regarde et je lui crie dessus ou je lui parle comme si c’était de la merde. Je baisse les yeux sur son pantalon de sport, avant de regarder Fahimeh. Elle a l’air moins sûre, mais je… refuse juste d’ébranler sa confiance en sa sœur. « Je fais tout ce que je peux pour que vous vous sentiez bien avec moi. »
« C’est ton travail. » J’encaisse ça… et je hoche la tête. Plus de pleurs, plus de tristesse ou d’horreur. Tant pis pour le jeu. « On s’allie. On fait ça ensemble. » Je regarde à nouveau Fahimeh avant d’affronter le regard super dur et juge de sa grande sœur. « J’essaie de vous obtenir la première place. Je vous laisse participer aux opérations. »
« On se battra aussi. On est assez fortes. On a eu Xavier. Et on aurait pu achever Kotetsu. »
« D’accord. » C’est un travail. Comme un contrat, comme une mission. Juste un travail. « Je vous traite comme des joueuses normales et ça s’arrête là. »
Hengameh hoche la tête. « Et si c’est moi qui gagne parce que quelqu’un d’autre vous élimine, je me réserve les récompenses. » Ah… là elle hésite, elle fait moins la fière. Mais voilà. Tu veux jouer comme les grands, alors goûte ça. Elle finit par hocher derechef la tête. « En mars, Babak finit son film, j’accélère la production, et vous rentrez chez vous avec l’argent. » On se regarde toutes les trois. « Et on s’arrête là. »
Lun 8 Fév 2021 - 23:10« Où ?! » Je crie dans mon casque en braquant mon méka vers la droite pour refaire le tour du pâté de maison en une grosse dizaine de secondes. Je prends un peu de hauteur pour voir le mec, je progresse, je survole la position de Xav’. « Derrière le van rouge ! »
« Ok ! » J’ai le véhicule en visu ! Je fonce dans sa direction. Xav’ tire quelques coups de feu qui forcent la cible à se mettre à couvert. « Je rentre dedans ! » Littéralement. Je penche les manettes en avant, incline la tête de mon meka vers le sol et percute le van, le soulevant et le faisant tomber en arrière, écrasant la cible. « -1 ! » Mon meka s’ecrase au sol, je m’efforce de le relever alors que des tirs touchent la carlingue depuis le premier étage d’un bâtiment blanc au coin de la rue… « Au-dessus du bar-tabac ! » Je dirige un de mes fusio-canons vers la fenêtre et tire à répétition. « T’as une fenêtre ! Nakada ! » Il traverse la rue, laisse tomber son fusil d’assaut qui reste accroché à lui par une lanière, et crois-moi qu’il passe pas par la porte. Il saute, s’agrippe à l’enseigne de l’épicerie, se hisse là-haut et saute jusqu’à l’appui de fenêtre de l’étage. Je tire à deux mètres de lui pour continuer à mettre la pression et détourner l’attention. Il tire sur ses bras, passe par la fenêtre brisée. On entend les coups de feu. « C’est bon. »
Il descend comme il est venu. « Vous devriez rentrer. On a eu tout ceux qui se sont fait remarquer. » Je hoche la tête. Mon meka amplifie ma voix avec un timbre robotique quand je m’exclame. « On laissera pas les autres se reposer trop longtemps. » Je laisse ma petite compagnie pour m’envoler à nouveau, visant le toit de mon building, profitant de genre… de cette petite minute que j’ai toute seule. Je suis tendue, énervée et… déçue. J’aurais aimé en éliminer plus. J’en ai marre de laisser ces petites frappes croire qu’elles peuvent m’effrayer. Ca va trop lentement à mon goût… Si j’étais toute seule…
Je secoue la tête. Faut que je me sorte cette idée de la tête, sûrement. Mais tu veux quoi ? C’est une réalité. Après avoir « profité » de mon vol, je sors de mon méka. Je… regarde ma machine. Je me suis pris quelques balles mais rien qui ait affecté l’intégrité de la bécane. Et… je suis tentée de repartir en chasse ce soir, pour m’échauffer. Je veux pas me retrouver après-demain matin, à devoir piloter mon méka, dans une situation bien pire, sous feu nourri, en ayant perdu l’habitude de le contrôler. Bon, je commande pas au méka de retourner vers le D.Rigeable.
Et les pensées reviennent directement. Je me tape le front d’agacement, tout en commençant à descendre les escaliers. Je m’en veux autant que je me trouve des raisons de le penser ! Même Nakada qui est le plus solide de la bande, on peut pas vraiment dire qu’il me renforce. Si j’étais toute seule, sans les enfants, j’aurais déjà nettoyé tout le quartier du centre-ville, quitte à toujours me déplacer, sans jamais rester au même endroit. Et voilà d’ailleurs ! Je dois rester toujours au même endroit. Ca fait de moi une cible facile ! Tout le monde sait dans quel immeuble j’habite !
J’arrive assez vite devant l’appartement de Xav’. Comme hier, j’ai confié les filles et Babak à la mamma. Je mets ma main sur la poignée mais je m’arrête quand j’entends les autres arriver. Je les écoute quelques secondes parler dans la cage d’escalier.
« Je l’aurais pas eu si t’avais pas donné sa position, Kotetsu. »
« T’as tout fait. »
« Non non. Tu l’as pas touché mais… tu l’as forcé à se mettre à couvert. » Je soupire. J’ai envie de parler à personne. J’en ai marre de carry tout le monde, de toujours être joyeuse mais de toujours être celle qui trouve les plans. Je dois être la gentille et la méchante, celle qui détend l’atmosphère et celle qui focus tout le monde. Pénible. J’ouvre la porte de chez Xav’, je passe devant le fauteuil où la maman dort… une cigarette au bec. Même pas elle surveille les enfants, en fait. Je prends pas le temps de saluer qui que ce soit, je vais avec ma tête des mauvais jours jusqu’à la deuxième chambre et soulève la grosse planche de bois qui recouvre le trou dans le sol. Je glisse l’échelle et je sors mon gummiphone en attendant. Limite j’ai envie de mettre de la musique dans mon casque pour que tout le monde saisisse bien que la poste est fermée, que je parle ap.
Kotetsu monte, me regarde mais je réagis pas… C’est bon, quoi, t’es pas tout le temps obligé de réclamer mon attention. Xav’ monte. « On mange quoi, ‘man ? » Comme seule réponse, un coup de feu. La saturation de Xav’ éclate, je sursaute en laissant tomber mon gummiphone. Ma main vient chercher mon pistolet laser, je cherche l’origine du tir, le cerveau en ébullition. Fahimeh, d’un côté. Hengameh de l’autre. Fahimeh regarde sa propre arme avec…
Kotetsu pointe son fusil vers elles, je cours vers lui et lui mets un coup d’épaule pour le renverser avant de me ruer dans mon élan dans le salon. Les tirs fusent. Kotetsu rate les filles, les balles passent au-dessus de ma tête. « Arrêtez !! » Je hurle. Je me retourne dans ma course en attendant qu’elles passent l’entrebâillement de la porte. Je vois la mère de Xav’, toujours endormie… avec ses couleurs qui sont parties. Oh… J’ai raté ça, je suis trop trop trop c…
Je me jette derrière un des divans vieillis quand Fahimeh sort et tire. Hengameh débarque par une autre porte, je la pointe de mon fusil. « Arrête ou je tire !! » Elle m’a pas vue tout de suite, me vise pas, j’ai l’avantage… Je vise son gun plutôt qu’elle, je… « Arrête ! » Elle hésite, a l’air de se demander si c’est tentable. « Je t’en prie ! » Ma voix se brise de trop crier et sous… la peur, l’horreur, le stress, tout. J’arrête de crier, j’essaie de montrer… un côté doux, un côté gentil. Et je montre surtout que je suis pathétique parce que je crève de peur sûrement. « Je veux juste… que vous gagniez. Les filles. »
« Non ! » hurle Hengameh, genre j’ai réveillé un truc chez elle. J’ai appuyé sur le mauvais bouton ! « Menteuse ! Tu veux gagner toi ! » Je… j’essaie de me redresser tout en la visant encore. Non. Je peux pas faire ça. Je peux pas raconter un truc et.. Je baisse mon arme. « Je veux juste qu’on profite de nos trois chances pour que vous, vous gagniez. Je te le jure. » En me redressant je commence à revoir Fahimeh, qui me pointe avec son pompe. Elle a l’air un peu perdue mais quand même décidée. Elle suit pas juste Hengameh, elle a pris une décision. « Ma chérie. » dis-je en souriant, essayant juste de… enfin tu sais. Lui rappeler qu’elle m’aime un peu ? « Tu me crois pas ? »
« Je suis avec Hengameh. » Elle me répond, lève son canon pour viser mon crane. « Désolée. » Je rigole gauchement. Mon rire se brise alors que je commence à pleurer. « Non. Ne le sois pas. » Je renifle et glisse un doigt sous ma paupière. « Je suis contente que tu sois de son côté. Fahimeh. » Je souris à l’aînée. « Je sais ce « Non. » Elle retrouve une vigueur dans sa menace. Et elle commence à parler avec beaucoup de colère. « Un moment on retournera à Agrabah ! » Mon sourire tout nul disparait un peu et… je peux pas empêcher mon regard d’être plus… dur, plus froid. « Quand Babak aura fini. Dès qu’il a fini, on prend ce que vous lui devez pour le cinéma, et on retourne chez nous ! »
J’arrête de la regarder. Je peux pas. Ou alors je la regarde et je lui crie dessus ou je lui parle comme si c’était de la merde. Je baisse les yeux sur son pantalon de sport, avant de regarder Fahimeh. Elle a l’air moins sûre, mais je… refuse juste d’ébranler sa confiance en sa sœur. « Je fais tout ce que je peux pour que vous vous sentiez bien avec moi. »
« C’est ton travail. » J’encaisse ça… et je hoche la tête. Plus de pleurs, plus de tristesse ou d’horreur. Tant pis pour le jeu. « On s’allie. On fait ça ensemble. » Je regarde à nouveau Fahimeh avant d’affronter le regard super dur et juge de sa grande sœur. « J’essaie de vous obtenir la première place. Je vous laisse participer aux opérations. »
« On se battra aussi. On est assez fortes. On a eu Xavier. Et on aurait pu achever Kotetsu. »
« D’accord. » C’est un travail. Comme un contrat, comme une mission. Juste un travail. « Je vous traite comme des joueuses normales et ça s’arrête là. »
Hengameh hoche la tête. « Et si c’est moi qui gagne parce que quelqu’un d’autre vous élimine, je me réserve les récompenses. » Ah… là elle hésite, elle fait moins la fière. Mais voilà. Tu veux jouer comme les grands, alors goûte ça. Elle finit par hocher derechef la tête. « En mars, Babak finit son film, j’accélère la production, et vous rentrez chez vous avec l’argent. » On se regarde toutes les trois. « Et on s’arrête là. »