Ven rangea son gummiphone pour la énième fois de la journée. Une nouvelle fois, il n’avait pu résister à la tentation de prendre une photo du Pays Imaginaire et de l’y poster sur son profil. Il marchait seul, les Shin étant restés au village afin de le défendre et d’y poser des pièges. Bien que l’idée ne lui plaisait toujours pas, c’était l’unique solution pour minimiser les chances d’attaque durant le prochain entraînement. Le ciel était bleu, bien que parsemé de nuages. Il faisait plutôt tiède. La forêt était si calme, paisible, bien que jonchée d’obstacles.

Il approchait de sa destination, la cachette des enfants perdus. Il s’y rendait pour une raison bien précise : il souhaitait revoir ses amis. Il comptait également demander un service à Peter Pan, le leader du groupe. Hélas, il ne pourrait lui tenir la promesse qu’il lui avait faite : il y a bien longtemps, il avait juré qu’il lui ramènerait plein de meilleurs trésors encore pour remplir le coffre à trésors dans lequel il avait laissé sa Keyblade de bois.

Il arriva à destination : une zone plus ouverte dans laquelle on pouvait apercevoir clairement un arbre. A l’intérieur de ses racines se trouvait la maison des enfants perdus. Mais il n’eut pas le temps de pénétrer les lieux que, tout comme lors de leur première rencontre, Peter Pan faisait son apparition. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il attirait l’attention, avec sa tunique aux teintes vertes saturées. Il volait, flottait, se déplaçait avec tant d’aise qu’il était semblable à un oiseau.

- Hey, Ven. Ça faisait un bail, le salua-t-il sans toutefois se poser au sol.
- Yo !
- Quel bon vent t’amène ici ?
- Eh bien…


L’embarras se fraya sur le visage du jeune homme qui se massait désormais la nuque. Mais cela ne dura que peu car durant ce temps, son ami virevoltait dans les airs, autour de lui, l’air espiègle. Le garçon s’en amusait, tentait de suivre du regard ses virages, ses loopings et tous ses faits et gestes.

- Laisse-moi deviner… le coupa Peter Pan. … T’es revenu jouer avec nous !
- J’aimerais bien mais...
- Dans ce cas… je te défie, lança-t-il aussitôt, audacieusement.


Ven baissa un instant le regard, pensif. Il craignait de savoir quel était ce challenge. Il savait de quoi il en retournait, il devait être question du Battle-Royale du Lord Business. Il comprenait, bien sûr, les intentions de Peter. Pour lui, comme pour beaucoup de personnes, tout ceci n’était rien de plus que ce que le personnage de jeu vidéo disait, un “jeu”. Mais il était dangereux. Pourtant, le porteur de la Keyblade ne refusait jamais de défi et la façon dont il le provoquait lui plaisait.

- Puisque tu participes à ce jeu de guerre qui fait fureur depuis le début du mois de Février, faisons la guerre !
- Rien que ça ! S’exclama-t-il, amusé.


Il prit tout de même un instant de réflexion, massant son menton de son index dans un mouvement réflexe. Idéalement, Ven ne souhaitait repartir du Pays Imaginaire qu’une fois qu’il aurait accompli sa tâche, en donnant de bonnes bases aux Shin qui leur permettraient de défendre leur monde face aux ténèbres. Plus il y réfléchissait, plus il pensait que sous quelques conditions, il pourrait s'agir d'une excellente idée. Au moins, il pouvait placer sa confiance en Peter Pan pour ne pas dépasser les bornes. Ce serait le meilleur exercice pratique pour le clan des Genc !

- Pourquoi pas, finit-il par répondre sans surprise, cependant, j’ai quelques suggestions qui pourraient rendre la partie plus amusante !
- T’as peur de perdre ? Le nargua-t-il, finissant enfin par poser pied à terre. Enfin, je t’écoute !
- Certainement pas ! Je voudrais juste quelques jours pour que nous puissions nous préparer. De plus, je souhaiterais t’emprunter le coffre aux trésors !
- “Nous” ? Releva-t-il. Je croyais que tu étais venu seul, Terra et Aqua sont ici aussi ?
- Tu verras !


Il n’en dit pas plus, laissant planer le mystère sur ses compagnons. Il aurait de toutes les manières été difficile pour lui de lui expliquer la vérité concernant Terra. Son ami acquiesça, son cœur d’aventurier ne pouvant être que galvanisé par la perspective de cette guerre amicale.

- Peu importe. Que le meilleur gagne… et ce sera moi !