Plus dégoûté qu’en colère, j’me retrouve sur le grand pont qui sépare le château de la forêt. J’aurais… aimé faire un tour en ville, mais je pouvais plus faire marche arrière sans passer pour un con. J’avais fait ma p’tite sortie, c’était pas dans l’idée de revenir comme un bolosse et d’dire que j’m’étais trompé de porte, hein. Alors j’marche, bien à découvert, faut le dire, et je prie pour pas que y’ait un petit connard qui m’attende j’sais pas où avec un fusil de précision.
J’avais appris pour l’élimination de Jecht, j’t’avoue que ça m’avait fait sourire. Et Ciss… bah, ouais, la petite boulette. Et c’est con, parce que ça aurait pu être stylé qu’on fasse équipe. C’était p’tête pas la meilleure combattante du monde, mais déjà elle savait tirer proprement, c’qu’était un plus de nos jours, et puis elle avait ses méthodes qui, des fois pouvaient être critiquées, mais qui moi me semblaient pertinentes. Enfin…
Restait qu’celui qui parlait pas beaucoup. Et encore c’était pas inconcevable qu’il en ait rien à branler et qu’il continue se vie normal. P’tête que d’un côté c’est lui qu’avait raison. On avait aucune idées de tenants et aboutissants de tout ce truc, p’tête même qu’on faisait ça pour rien. Alors que c’était l’occasion rêvée pour souffler un peu, prendre des vacances, ce genre de trucs. Ouais.
J’arrive au bout du pont. J’ai pas beaucoup dormi depuis le début du jeu, mais je tiens. Comme je t’ai déjà dit, j’suis inclaquable, j’te tiens une semaine sans dormir, j’ai trop d’énergie. Mais j’me dis que ne serait-ce que pour reposer mon esprit, un bon lit… Ouais, j’mise à fond sur mon petit village de « gueux ». Quel naze celui là. Ouais, naze, j’l’ai déjà suffisamment insulté, j’l’ai provoqué même et il restait là, les mains dans les poches. Du gâchis s’tu veux mon avis.
J’rejoins la forêt, et en vrai j’suis pas rendu. Havrevas, c’est à l’autre bout du monde, vraiment paumé dans le cul dans la campagne, c’qui m’arrange hein, mais faut t’la taper la route. Avec tout c’qui s’est passé ces derniers jours, j’crois aucun animaux. Des fois, des impacts sur les arbres, des branches arrachées, mais pas suffisamment pour me dire que la forêt est envahie et que ça risque d’être le bordel d’un instant à l’autre. Non c’est même plutôt calme, alors j’baisse ma garde.
J’enjambe un tronc couché au sol, je saute au dessus d’un talus pour éviter les ronces qui remplissent le creux, et j’finis par marcher dans un vieux piège. Tu sais, le truc là avec une corde au sol, et quand tu marches dedans tu te retrouves suspendu à un arbre à la con la tête en bas. Je soupire, m’apprête à invoquer mon arme quand je surprends les feuillages bouger.
En voilà une belle prise !
C’est un vieux qui sort de sa planque, tout content de m’avoir capturé. Il s’approche et fait tourner autour de la corde, ça me donne presque envie de lui gerber sur les pompes.
Le Maréchal de la Lumière en personne ! Tu permets que je savoure le moment ?
Fais-toi plaisir.
Il continue de me faire tourner, et me dévisage sous toutes les coutures. Il tourne aussi autour de moi, m’inspecte, me touche, tout ça dans un faux effort de contenir un rire satisfait. Moi, j’suis pas inquiet, j’prépare déjà un sort pour lui exploser le crâne. J’attends juste de voir c’qu’il va foutre. T’imagine c’est un de ces tarés qui se nourrit d’autres mecs ? Nan parce que la dégaine du gars inspire clairement pas la confiance. Il est sale, mal rasé, ses cheveux son gras, et ses fringues sont tâchées de partout. Pire, c’est ses ongles, que je remarque enfin. Je frissonne de dégoût quand il vient me poser ses griffes dégueulasses, noirâtres, et courbées vers l’intérieur de la main. Là, tu vois, s’il essaie de tripoter ma bouche, j’suis même pas sûr d’le mordre. Faut que j’me détache.
De son dos, il retire un genre de carabine. Il plonge sa main dans la poche de c’qui doit lui servir de veste et en retire une poignée de plombs. Il ouvre la chambre, ou j’sais pas quoi et en insère un avant de me coller le canon sur la tempe.
T’es en train de faire une connerie, papy.
Ah, ben justement moi j’étais en train de me dire que j’étais en train de rendre service au monde entier.
Alors ça, c’est très gentil.
J’suis pas là pour te faire des papouilles, mon grand. J’suis là pour ramasser plein d’argent pour payer les études de ma fille et la faire sortir de ce trou à rat.
Laisse-moi deviner, Consulat ?
Leur école à l’air bien, mais ça coûte un bras !
Ouais, j’avoue. Bon, tu tires où on attend demain ?
J’surveille son index, j’attends de voir qu’il se tend, qu’il appuie sur la détente et j’le bousille. Il ricane et baisse son arme avant de reculer.
Pas de couilles.
Ah non, non… J’vais le faire hein. Mais j’me recule. J’sais qui t’es, j’ai failli me faire avoir. Attaché comme t’es, je risque plus rien à cette distance. Dis adieu à ta couleur de cheveux, pauvre plouc.
Là, il s’apprête à tirer. J’invoque une keyblade, coupe la corde et fais une pirouette dans les airs pour me remettre à l’endroit, et tout ça, alors qu’il n’a même pas encore eu le temps de tirer. Quand le coup part, je vise sa tête et me protège derrière mon arme. La balle vient rebondir dans un bruit cartoonesque et retourne à son envoyeur, dans l’épaule. Je le vois faire un pas en arrière, trébucher et tomber à la renverse dans un grognement presque animal.
J’m’approche et je lui pique son arme en lui arrachant des mains. Je fourre le canon dans sa bouche, c’qu’est pas difficile vu le peu de dents qu’il lui reste, et, les sourcils froncés, le regard noir, j’appuie sur la détente. Ce n’est pas un kill, c’est une exécution, j’admets. Mais, je pourrais me défendre en me disant que c’était pas moi qui avais cherché la merde.
Je passe la main sous mon t-shirt, et je l’attrape pour m’en servir de chiffon servant à nettoyer le canon de l’arme. J’savais pas à quoi ça servait de faire ça, mais ils le faisaient souvent dans les films les mecs badass. Le vieux s’était pas encore relevé, par contre effectivement ses couleurs s’étaient barrées. Pour autant, ça ne le rendait pas moins répugnant.
J’fais demi tour, et j’reprends ma route.
Un connard. Voilà c’que t’es. Tu vaux pas mieux que tout ces bougnoules de Sherwood. Comment je vais faire moi maintenant, pour ma fille ?
J’me retourne pas, j’me contente de parler au dessus de mon épaule.
Le Consulat propose des solutions, normalement. Ça, tu le saurais si t'avais vraiment une fille. Pauvre con.
Et avec ma nouvelle carabine, j’continue ma route vers Havrevas.
Dim 7 Fév 2021 - 10:43J’avais appris pour l’élimination de Jecht, j’t’avoue que ça m’avait fait sourire. Et Ciss… bah, ouais, la petite boulette. Et c’est con, parce que ça aurait pu être stylé qu’on fasse équipe. C’était p’tête pas la meilleure combattante du monde, mais déjà elle savait tirer proprement, c’qu’était un plus de nos jours, et puis elle avait ses méthodes qui, des fois pouvaient être critiquées, mais qui moi me semblaient pertinentes. Enfin…
Restait qu’celui qui parlait pas beaucoup. Et encore c’était pas inconcevable qu’il en ait rien à branler et qu’il continue se vie normal. P’tête que d’un côté c’est lui qu’avait raison. On avait aucune idées de tenants et aboutissants de tout ce truc, p’tête même qu’on faisait ça pour rien. Alors que c’était l’occasion rêvée pour souffler un peu, prendre des vacances, ce genre de trucs. Ouais.
J’arrive au bout du pont. J’ai pas beaucoup dormi depuis le début du jeu, mais je tiens. Comme je t’ai déjà dit, j’suis inclaquable, j’te tiens une semaine sans dormir, j’ai trop d’énergie. Mais j’me dis que ne serait-ce que pour reposer mon esprit, un bon lit… Ouais, j’mise à fond sur mon petit village de « gueux ». Quel naze celui là. Ouais, naze, j’l’ai déjà suffisamment insulté, j’l’ai provoqué même et il restait là, les mains dans les poches. Du gâchis s’tu veux mon avis.
J’rejoins la forêt, et en vrai j’suis pas rendu. Havrevas, c’est à l’autre bout du monde, vraiment paumé dans le cul dans la campagne, c’qui m’arrange hein, mais faut t’la taper la route. Avec tout c’qui s’est passé ces derniers jours, j’crois aucun animaux. Des fois, des impacts sur les arbres, des branches arrachées, mais pas suffisamment pour me dire que la forêt est envahie et que ça risque d’être le bordel d’un instant à l’autre. Non c’est même plutôt calme, alors j’baisse ma garde.
J’enjambe un tronc couché au sol, je saute au dessus d’un talus pour éviter les ronces qui remplissent le creux, et j’finis par marcher dans un vieux piège. Tu sais, le truc là avec une corde au sol, et quand tu marches dedans tu te retrouves suspendu à un arbre à la con la tête en bas. Je soupire, m’apprête à invoquer mon arme quand je surprends les feuillages bouger.
En voilà une belle prise !
C’est un vieux qui sort de sa planque, tout content de m’avoir capturé. Il s’approche et fait tourner autour de la corde, ça me donne presque envie de lui gerber sur les pompes.
Le Maréchal de la Lumière en personne ! Tu permets que je savoure le moment ?
Fais-toi plaisir.
Il continue de me faire tourner, et me dévisage sous toutes les coutures. Il tourne aussi autour de moi, m’inspecte, me touche, tout ça dans un faux effort de contenir un rire satisfait. Moi, j’suis pas inquiet, j’prépare déjà un sort pour lui exploser le crâne. J’attends juste de voir c’qu’il va foutre. T’imagine c’est un de ces tarés qui se nourrit d’autres mecs ? Nan parce que la dégaine du gars inspire clairement pas la confiance. Il est sale, mal rasé, ses cheveux son gras, et ses fringues sont tâchées de partout. Pire, c’est ses ongles, que je remarque enfin. Je frissonne de dégoût quand il vient me poser ses griffes dégueulasses, noirâtres, et courbées vers l’intérieur de la main. Là, tu vois, s’il essaie de tripoter ma bouche, j’suis même pas sûr d’le mordre. Faut que j’me détache.
De son dos, il retire un genre de carabine. Il plonge sa main dans la poche de c’qui doit lui servir de veste et en retire une poignée de plombs. Il ouvre la chambre, ou j’sais pas quoi et en insère un avant de me coller le canon sur la tempe.
T’es en train de faire une connerie, papy.
Ah, ben justement moi j’étais en train de me dire que j’étais en train de rendre service au monde entier.
Alors ça, c’est très gentil.
J’suis pas là pour te faire des papouilles, mon grand. J’suis là pour ramasser plein d’argent pour payer les études de ma fille et la faire sortir de ce trou à rat.
Laisse-moi deviner, Consulat ?
Leur école à l’air bien, mais ça coûte un bras !
Ouais, j’avoue. Bon, tu tires où on attend demain ?
J’surveille son index, j’attends de voir qu’il se tend, qu’il appuie sur la détente et j’le bousille. Il ricane et baisse son arme avant de reculer.
Pas de couilles.
Ah non, non… J’vais le faire hein. Mais j’me recule. J’sais qui t’es, j’ai failli me faire avoir. Attaché comme t’es, je risque plus rien à cette distance. Dis adieu à ta couleur de cheveux, pauvre plouc.
Là, il s’apprête à tirer. J’invoque une keyblade, coupe la corde et fais une pirouette dans les airs pour me remettre à l’endroit, et tout ça, alors qu’il n’a même pas encore eu le temps de tirer. Quand le coup part, je vise sa tête et me protège derrière mon arme. La balle vient rebondir dans un bruit cartoonesque et retourne à son envoyeur, dans l’épaule. Je le vois faire un pas en arrière, trébucher et tomber à la renverse dans un grognement presque animal.
J’m’approche et je lui pique son arme en lui arrachant des mains. Je fourre le canon dans sa bouche, c’qu’est pas difficile vu le peu de dents qu’il lui reste, et, les sourcils froncés, le regard noir, j’appuie sur la détente. Ce n’est pas un kill, c’est une exécution, j’admets. Mais, je pourrais me défendre en me disant que c’était pas moi qui avais cherché la merde.
Je passe la main sous mon t-shirt, et je l’attrape pour m’en servir de chiffon servant à nettoyer le canon de l’arme. J’savais pas à quoi ça servait de faire ça, mais ils le faisaient souvent dans les films les mecs badass. Le vieux s’était pas encore relevé, par contre effectivement ses couleurs s’étaient barrées. Pour autant, ça ne le rendait pas moins répugnant.
J’fais demi tour, et j’reprends ma route.
Un connard. Voilà c’que t’es. Tu vaux pas mieux que tout ces bougnoules de Sherwood. Comment je vais faire moi maintenant, pour ma fille ?
J’me retourne pas, j’me contente de parler au dessus de mon épaule.
Le Consulat propose des solutions, normalement. Ça, tu le saurais si t'avais vraiment une fille. Pauvre con.
Et avec ma nouvelle carabine, j’continue ma route vers Havrevas.