Le centre-ville est étonnamment plus calme que le chantier. Je tourne la tête : à priori, je ne suis plus suivi. Je profite de cet instant de calme pour m'appuyer contre un mur, reprendre mon souffle et sortir mon gummi...phone ? Je suis toujours perturbé par ces appareils. Je ne m'y fais pas. Enfin, avant d'arriver à la Cité du Crépuscule, je ne savais pas me servir d'un téléviseur, je ne savais même pas ce qu'était un ordinateur. Cette nouvelle technologie me semble pratique.

En théorie, elle pourrait me servir à garder contact avec Roxas et à chercher des informations concernant la disparition de Ross, par exemple. Elle pourrait également m’aider à garder contact avec mon équipe, celle que je souhaite constituer. Et justement, ce Battle-Royale est une occasion rêvée pour me constituer des alliances. Je me connecte sur le réseau, je vois Nazik qui semble accomplir sa mission au travers d’un post de propagande. J’en profite pour surenchérir. Je vois même Roxas qui nous caricature et… je ne peux me retenir d’envoyer une pique.

Je vois passer quelques trucs sans grand intérêt… et un vieux post provocateur d’une fille dont je crois avoir déjà entendu vaguement parler. Enfin, pour le moment, je vais la laisser parler. Je range l’appareil dans ma poche. Soudain, j’aperçois une lumière rouge, au loin. Je pique un sprint, curieux de voir de quoi il en retourne et là… je tombe sur un groupe de cinq personnes, des civils toujours bien colorés armés jusqu’aux dents, une lumière rouge derrière eux.

Ça doit être une des cache d’armes mentionnées par le Lord Business et ça ne me plaît absolument pas ! J’invoque un sans-cœur pour tenter de les distraire. Un opéra jaune répond à mon appel, commençant à charger un sort de foudre.

- Essayez donc de m’attraper.

Suite à ma provocation, je profite de l’ouverture créée par mon serviteur pour m’enfoncer dans la première ruelle venue. Sachant qu’ils ne prendraient que quelques instants pour éliminer cette frêle créature, je me concentre puis lance trois bulles violacées qui éclateront sûrement à l’embranchement. Je poursuis ma course effrénée. Au moment où je tourne, un tir me frôle le bras, causant une égratignure qui me fait râler de douleur.

Je me réfugie dans un conteneur qui pue la mort, malgré le fait qu’il ne contienne que peu de déchets. J’enfouis ma tête entre mes jambes, retiens ma respiration. J’attends que ça se tasse.

- Ce petit con peut pas être parti bien loin, quand même ! Ça fait le malin à la Coupe Noire, mais derrière ça se fait botter le cul et ça court la queue entre les jambes.

Ne pas céder à la… provocation. Je ferme mon poing, prends une inspiration et… sors de nouveau le gummiphone, sans faire de bruit, tentant de diriger mon attention sur autre chose.

Une fois la situation tassée, je sors et je me dirige vers la gare : ici, je n’ai que des ennemis. Il est donc temps de me construire des alliances !