Je vais vite, très vite. Je court dans les rues, et bien trop vite, les projectiles ne réussissent pas me rattraper. Parfois, lorsqu'une vaine tentative de tir ou de lancer ou une créature passe trop près ? Je bondit, laisse un cratère à l'impact, atterrit contre un mur, détruit encore un peu plus le décor, pour y rebondir, encore plus destruction, puis enfin, j'atterris à nouveau pour une énième dégradation des lieux. Finalement sur un toit, trop inquiet pour afficher la moindre expression, je transpire à grosses gouttes. Plus de peur plus que d'effort. Jusqu'ici, une fois lancée, personne dans cette ville ne peut espérer m'attraper mais des "chauves-souris" me filent à la trace, impossible de les distancer.
Quatre, pour être précis, car je les ais compter. Et je ne suis pas bête au point de croire que ce sont de bêtes chauve-souris.

On va éviter toutes mes déductions foireuses et se concentrer sur mon ressenti : ce sont des vampires, pas autre chose. Lorsqu'elles en ont l'occasion, elles essayent de prendre à revers, de m'encercler ou de me couper la route ! Elles n'y arrivent pas, heureusement pour moi mais ce ne sont pas là les méthodes de simples chauves-souris.
Comme pour confirmer mes craintes, je tape du pied le toit où je me situe. Suffisement fort pour que des éclats de pierres s'élèvent jusqu'à ma hauteur.

J'en attrape une au vol et aussi vite, je la lance sur une chauve-souris : au lieu d'esquiver, elle se transforme en une vampire pour s'en essuyer de sa cape ! Et je repart d'un bond, sur l'autre toit directement. Je me retourne rapidement… le vampire est déjà en train de se dissiper en un essaim de chauve-souris. Et trois autres aussi.
Attends ! Ils peuvent se transformer en une seule chauve-souris… ou en tout un essaim ?! Comment je vais faire pour en semer autant, c'est juste pas possible à la vitesse où ils vont !

Et moi qui repart déjà, un truc me saute aux yeux. On entends encore des fusillades et des explosions mais… je n'ai pas tellement grand-monde qui me poursuit… ca voudrait dire que mes gardes noirs tiennent encore le coup ?! Chacun de mes pats est déjà un saut à cloche-pied, digne d'un saut d'athlète à pied joint, je file à toute vitesse.
Autour de moi, je crois être rassuré… les essaims de chauves-souris ne se dispersent pas… ils restent en essaims au lieu d'avoir chacune des dizaines de petits monstres volants bouger de manière indépendants.

Bonne nouvelle ?! Je ralentis, m'arrête quasiment accroupis sur un rebord et chute en avant sans changer de posture… sur la pointe des pieds, d'une impulsion qui détruit un peu le décor, je décolle ! Un véritable boulet de canon ! J'écrase un arbre géant au passage, pire que ça, je le plie en deux mais… on a toujours pas réussi à le détruire celui-là ?! Le choc a soufflé tout le monde et dans les poussières, éclairés par la lune toute ronde, j'entraperçois mes trois gardes noirs en positions resserrés.
Et je partirais bien avec mais j'ai que deux main !

« Où il est ?! » Ca sort tout seul ! Mon élan de panique de tout à l'heure est passé… partir d'ici est toujours une prioritée mais à les voir en si piteux états, je me rapelle à quel point je peux en avoir besoin. Au moins encore debout, Frankestein a perdu sa saturation depuis un moment mais pas les deux autres, je suis fier. « Mon Garde Noire ?! Où il est ?! »

Je prends une grande inspiration et me retourne pour souffler un essaim de chauve-souris ! L'arbre géant sous mes pieds se met à gigoter et ça me fait chier. Je m'accroupit, de toutes mes forces, pour remettre inerte l'arbre géant sur lequel je me tiens. Et saute, très léger, imprimant mon saut d'une rotation. Pire qu'une patineuse artistique, je tourne si vite sur moi-même que ça me maintient en l'air quelques secondes, emportant les chauves-souris dans ma pirouette avant de les expulser au loin !
Et j'atterrit de nouveau sur l'arbre géant.

« Il est où ?! » Une roquette s'écrase contre ma paume ouverte et la fumée passe… me dévoilant indemne, toujours aussi saturée mais avec un air que la surprise rend fou.

Ils sont scotchés, tous. Figés, incapable de savoir quoi dire ou quoi, ils… ils ont peur. Et ils ont bien raisons. C'est moi le monstre ici ! Et je suis bien plus un monstre qu'aucun d'eux ne le sera jamais ! JE SUIS ROUGE DE RAGE !

« Vous me rendez mon garde noir et je me casse… ou vous connaitrez des monts de souffrances ! Vos douleurs seront inimagin- »

« Booooouuuuuuh... ? » Un fantôme blancs, aux contours changeants comme une voile qui se déchire aux vents, qui me passe au travers et qui "parle" en hésitant. D'un coup, j'ai froid, très froid, je… je me sens pas bien… je me sens pas chaud, pas chaud du tout.
Dans le doute, je lui en colle une ! Qui, sous mes yeux effarés, lui passe évidement au travers !

« Va te faire foutre ! Tu vas me faire quoi ?! » Je dis ça en… claquant des dents tellement le frisson est horrible, le même coup de froid que file une bonne crève. Et avec les jambes qui tremblent sur un arbre qui, n'osant plus bouger de peur que je le fracasse encore, fait le mort. Le fantôme flotte devant moi et me regarde droit dans les yeux, des petits bras se dessinent comme sortis de nulle part… je flippe.
Sérieux, je flippe. Si ça se trouve, il peut me posséder et me forcer à me pendre ou pire encore. Il peut… déchirer mon âme ?!

Le crique dure plusieurs minutes et, peu à peu, les autres habitants d'Halloween sont… gênés. Un gros lard avec un visage fixe souriant, bien habillé et avec un haute-forme, se gratte le crâne.

« T'es ridicule ! Casse toi de là ! »

« Monsieur le Maire ! Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?! »

Furieux, les yeux injectés de sang, je fixe le Maire dans les yeux et… son visage change de face, affichant cette fois-ci l'air fixe d'une personne horrifié ! Il parle mais je n'écoute pas, j'entends rien. Je… je vois juste qu'il a... une araignée qui lui sert de nœud papillon…
...je me barre en courant ! Ciao ! Les hostilités reprennent à grands coups de feux !

Et je cris très aigu, sans force ni virilité !