" Et bien. " Le jeune homme se tenait assis, l'air de rien, sur la banquette d'un humble vaisseau de la taille d'un petit wagon. Dans la cohue de la gare centrale de la Citée du Crépuscule, la prioritée de tous a clairement été de s'échapper. Des esclaves, rebelles, Coalisés et membres de la Shinra ont embarqués dans des vaisseaux sans y réfléchir plus que ça. Nazik y compris. Et désormais, dans un humble vaisseau de la taille d'un petit wagon, ils se regardent tous en chien de faïence. L'ambiance est tendu comme à l'époque des vieux films… entre deux samouraïs ou cow-boys prêts à dégainer et lancer les hostilités.
Jusqu'ici, personne n'a fait le premier pas mais trop prudent, ou trop soucieux de pimenter la situation, l'Obscurantiste se fait remarquer.

Pour la plupart des passagers, et nottament le pilote, le jeu est terminé, leurs couleurs saturés s'en sont allés. Le jeune coalisé fait partit des cinq, avec un esclave haillon, deux gardes noirs et un monsieur en costard, à avoir encore des couleurs. Mis devant le fait accomplis, les passagers s'interposent nerveusement et, dans l'espoir que la compétition ne détruise pas le vaisseau, font barrage aux hostilités. De leurs corps comme de leurs verbes.
Tranquillement assis, le dos légèrement courbé en appui sur ses genoux, trois ombres encerclent le Coalisé. Une au sol, une autre à même la banquette et une troisième en position du pendu, une de ses pattes agrippé à une barre au plafond.

Sans sourire, il réfléchit mais garde son calme, simplement heureux d'avoir réussi à quitter la Citée du Crépuscule. La suite de tout ceci le laisse bien curieux.

" Je suis curieux… on va où ? "

" Illusiopolis. " Répond le Monsieur en Costard, sec et froid. La réponse perturbe un instant la douceur de son visage, Nazik s'interroge. Peu lui importe, au fond, la destination. La panique, plus qu'autre chose, l'a poussé à la fuite mais final, qui peut dire que la Citée du Crépuscule est moins sûr qu'un autre monde dans ces conditions ?
Ce qui l'interloque, c'est surtout de savoir que la réponse vient du participant en costume et non du pilote.

" Ah. " Dit-il, alors que ses yeux se détournent en direction du vide interstellaire… mais ses ombres veillent toujours au grain. Au fond du vaisseau, il est au moins sûr qu'on ne le prendra pas par dérrière. Et le monsieur en costard, lui, n'a que le pilote dans son dos. Un pilote en uniforme de la Shinra.
Les gardes noirs et l'esclave, eux, sont au beau milieu du vaisseau.

" J'imagine qu'on a pas trop le choix. "

" Tout à fait. C'est déjà une chance que des civils et des coalisés ait pu embarquer dans le vaisseau. "

" Entre gentleman, j'imagine qu'on va garder notre calme pour l'instant. Et après ? "

Personne ne répond, évidement. Nazik hausse alors les épaules et écarte les bras… pour que ses ombres partent en fumées, il faut s'économiser. Au moment fatidique, il croit peut-être pouvoir s'échapper du vaisseau avant l'atterrissage. En détruisant celui-ci au passage, évidement, aidé par un sans-cœur volant ou autre chose.
Sinon qu'Illusiopolis ne lui parait pas une si bonne destination que ça. Bizarrement, l'obscurantiste ne le sent pas.

" Tu sais que tu n'es pas obligé d'allez à Illusiopolis. " Chaleureux et enjoué, Nazik le dit comme le ferait un ami sympathique.

" Nous allons à Illusiopolis, un point c'- "

" Ce n'est pas à toi que je parle ! " Sans forcément s'énerver, il hausse pourtant le ton et cesse de regarder l'homme en costard. Ses yeux vont dans sa direction, certes, son attention est pourtant centré au-delà et c'est par là qu'est dirigé sa voix. A l'attention du pilote ! " T'as bien vu l'ambiance chauffeur ! "

Le jeune homme ne doute pas un seul instant que l'homme en costard, qu'il déduit de la Shinra, sait piloter un vaisseau. Pleins d'assurance, il se lève alors bras écarté et très théâtrale, excentrique mais l'énèrgie dosé.

" Tu ne l'imagines quand même pas tourner le dos à trois coalisés… " Juste avant de poursuivre, avec un sourire faussement désolé et plutôt moqueur, Nazik regarde avec insistance l'esclave saturé. Toute l'assemblée le regarde aussi, par réflexe et celui-ci parait bien gêné. Ca se veut simplement une pique mais l'obscurantiste a le sourire en coin de plus en plus mauvais, le pauvre esclave ne sait plus où se mettre ! " …et demi… " Puis il reprend sa tirade ! " …pour se concentrer sur le pilotage du vaisseau au risque de se faire éliminer ? "

" On va au Jardin Radieux, j'ai de la famille là-bas et je veux les rejoindre. "

" Tu te laisses influencer aussi facilement ?! "

" C'est là qu'on va depuis le début, en fait, je te l'avais juste pas dit. "

Un fou-rire incontrôlable prend Nazik, de manière assez enfantine, le gars en costard fait une tête pas possible ! Et le fait qu'il cherche à tout prix à garder son calme ? Ca n'a pas de prix.

" Allez… sans rancune… au pire, on règlera ça à la Cité des Rêves ? "

Le jeune homme s'est laissé tombé assis, affalé contre un siège peu confortable avant d'extirper de sa poche son Gummiphone et tâchez de s'informer sur la situation dans les autres mondes. Celui-là nottament.