23h57, nous sommes toujours tout les quatre dans mes appartements privés. Reno et Rude surveillent l’entrée tandis que Scarlett regarde avec moi l’écran de télévision nous affichant les caméras. De véritables conflits éclatent aux quatre coins du vaisseau-mère, et j’en suis affligé. Non pas que j’attendais à une vraie solidarité entre les membres du SOLDAT, beaucoup de tensions existent notamment entre les Troisième et Seconde classes, mais il n’en reste que j’aurai préféré être mis au courant en temps et en heure pour donner des directives.
Pour autant, ces deux dernières journées n’avaient rien eu d’éprouvant. Je ne ressentais ni la peur, ni l’ennui. Il faut dire que nous discutions beaucoup, de choses et d’autres, surtout de banalités, mais que faire d’autre ? Reno et Rude semblaient… dans leur élément, presqu’heureux d’oeuvrer à la défense de mes appartements, c’était comme une simulation, un exercice dont il prenaient plaisir à participer. L’ambiance était bonne, bien loin des bureaux et des conventions.
Scarlett, elle, avait mis du temps avant de se prendre au jeu. D’abord réservée, toujours stricte, elle avait fini par baisser sa garde lorsque j’avais adopté un comportement plus décontracté. Plus tôt dans la journée, était-elle ressortie de la salle de bain vêtue de l’un de mes t-shirts que je ne portais qu’ici. Un t-shirt sombre, bien trop large pour elle et qui s’était donc transformé en robe de fortune. Ses jambes nues étaient remontées jusque contre ses fesses alors qu’elle s’accoudait sur le rebord du canapé.
Il est minuit, patron. Va falloir y aller.
Le plan était le suivant. Attendre minuit, qu’il y ait de plus en plus d’éliminés et rejoindre les réserves de munitions les plus proches pour maximiser nos chances de contenir un éventuel siège. Je doutais que beaucoup aient l’audace de venir me défier, mais prudence étant mère de sûreté…
Je me lève et prends mon arme accrochée sur le mur avant d’y vérifier son chargement. Je récupère une poignée de cartouches que je mets dans la poche de ma veste avant de rejoindre Reno et Rude, déjà debout et de chaque côté de la porte.
Scarlett, rappelez-vous. Vous n’ouvrez à personne ne détenant pas le mot de passe. Nous reviendrons d’ici une heure.
Bien reçu.
Je lui souris, le ton de sa réponse presque militaire quoiqu’amusé et Rude ouvrit la porte. Nation Noire passa devant, suivi des Turks qui sécurisèrent mon bureau. L’étage étant verrouillé, le couloir suivant était désert lui aussi. Nous rejoignîmes l’ascenseur et descendîmes jusqu’aux stockages. En sortant de l’ascenseur, je ne fus pas surpris de voir que les environs étaient saccagés. Les vitres manquaient aux couloirs, peu d’éclairages étaient encore fonctionnels, et de nombreux impacts de balle ornaient les murs. Voir le vaisseau-mère dans cet état me fit grincer des dents. Evidemment, les SOLDATs s’en étaient donné à coeur joie.
Nous traversâmes un couloir avant d’arriver devant la double porte en acier nous séparant du stock d’armes. Reno posa sa main sur le détecteur d’empreintes digitales et la porte s’ouvrit. A l’intérieur beaucoup d’armes manquaient, des rateliers étaient renversés, ils n’avaient pas attendu pour se servir. Les plus hauts gradés du SOLDAT avaient pris ce stockage pour la caverne aux merveilles.
Reno, Rude, vous faites le tour. Au moindre signe d’activité, vous éliminez les cibles.
Ils s’exécutèrent et partirent tout les deux dans une direction différente alors que je faisais le tour de ce qu’il restait. Des munitions, en grande quantité, mais peu d’armes. La plupart devait se trouver dans les autres étages, sur les corps peut-être inconscients des perdants de ce jeu.
Activité suspecte nord, nord-ouest.
Rude, rejoignez-le.
Quelques coups de feu plus tard, Reno reprit la parole pour me confirmer l’élimination des cibles. Ils continuèrent et le scénario se répéta plusieurs fois jusqu’à ce que…
On ne bouge pl…
Deux coups de feu retentirent à nouveau dans le silence de l’entrepôt, je me retournai avant de voir le jeune soldat troisième classe s’écrouler sur le sol, les mains jointes au niveau de son estomac.
C’était le dernier Monsieur. La pièce est libre de tout participant.
Elena ? Mais qu’est-ce que tu fous là ?
La jeune femme descendait de son perchoir et marchait dans notre direction.
J’suis avec Mid et Gurn, on fouille tout les étages pour descendre ceux qui prennent un peu trop leurs aises avec le vaisseau.
Je dois dire que j’suis content de vous voir. Comment ça se passe ?
Globalement, des petites bandes par-ci par-là qui se tirent dessus dans les couloirs. On cherche surtout à savoir s’il y a un mouvement de plus grande envergure, mais pour l’instant soit ils sont extrêmement bien planqués, soit ils ont pas encore eu l’idée.
Tiens, prends ça. J’suis curieux d’savoir c’que tu découvres.
Rude lui lança une oreillette qu’elle récupéra et installa immédiatement.
Promis, hein. Tu nous donnes des nouvelles de temps en temps, fit Reno la mine faussement triste.
J’essaierai. Vous retournez au bureau ? Soyez prudents en chemin, y’a plusieurs équipes qui ont tenté de forcer le passage.
T’inquiètes pas, pour nous. Rude leur fera les gros yeux.
Elena grimpa une volée de marches avant de disparaître de notre champ de vision.
Bien, remplissez les sacs. Rude vous prenez les armes, Reno les munitions.
Je m’en saisis d’un également et commençai à le remplir de munitions diverses, mais aussi de bombes lacrymogènes et de fumigènes. Le plan était de ne pas passer plus de dix minutes sur places, nous n’en mîmes que sept. Les sacs pleins, mes hommes chargés, nous repartîmes en direction de mes appartements sans pour autant manquer de sécuriser chaque couloir que nous prenions.
Nous finîmes par arriver à l’ascenseur mais il n’était pas là. Nous l’appelâmes donc, pressés de quitter cet étage. Un rapide coup d’oeil de la part de Rude à travers la vitre de celui-ci lui permit de nous prévenir de la présence de SOLDATS à l’intérieur.
Monsieur, à couvert !
Je sautai par l’une des fenêtres, la porte de l’ascenseur s’ouvrit et j’entendis plusieurs coups de feu. L’espace étant réduit, je vis Reno se servir de sa matraque électrique plutôt que de son arme à feu, et mettre hors course les deux … scientifiques ? Et armés de pistolets-mitrailleurs de surcroît. Une combinaison bien étrange avec leur blouse blanche.
Quoiqu’il en soit, nous montâmes dans l’ascenseur et, grâce à mon empreinte nous rejoignîmes notre étage. Personne n’avait réussi à y accéder, en quelques minutes nous étions dans mes appartements. Nous posâmes les sacs sur la grande table et en sortîmes tout leur contenu. Au final, nous avions pu récolter des explosifs, une quantité non négligeable de balles, quelques fusils d’assaut et une mitrailleuse sur pied.. ?
Qu’est-ce que vous voulez faire de ça, au juste ?
Ben, j’me suis dit que ça pourrait être pratique, si on la pose en face de la porte et, …
Non.
Rude, s’approcha de la tourelle et en arracha le canon du trépied. Oui, effectivement… Une… arme mobile, je crois.
Scarlett, que s’est-il passé pendant notre absence ?
Rien à signaler, Monsieur. Je n’ai rien vu, ni rien entendu. Je dirais que personne n’a réussi à rejoindre l’étage.
Excellent. Bien, messieurs, cette mission est une réussite. Vous pouvez vous servir dans le bar, à la limite d’un verre chacun. Je vous rappelle que votre service ne fait que commencer.
Mer 3 Fév 2021 - 0:58Pour autant, ces deux dernières journées n’avaient rien eu d’éprouvant. Je ne ressentais ni la peur, ni l’ennui. Il faut dire que nous discutions beaucoup, de choses et d’autres, surtout de banalités, mais que faire d’autre ? Reno et Rude semblaient… dans leur élément, presqu’heureux d’oeuvrer à la défense de mes appartements, c’était comme une simulation, un exercice dont il prenaient plaisir à participer. L’ambiance était bonne, bien loin des bureaux et des conventions.
Scarlett, elle, avait mis du temps avant de se prendre au jeu. D’abord réservée, toujours stricte, elle avait fini par baisser sa garde lorsque j’avais adopté un comportement plus décontracté. Plus tôt dans la journée, était-elle ressortie de la salle de bain vêtue de l’un de mes t-shirts que je ne portais qu’ici. Un t-shirt sombre, bien trop large pour elle et qui s’était donc transformé en robe de fortune. Ses jambes nues étaient remontées jusque contre ses fesses alors qu’elle s’accoudait sur le rebord du canapé.
Il est minuit, patron. Va falloir y aller.
Le plan était le suivant. Attendre minuit, qu’il y ait de plus en plus d’éliminés et rejoindre les réserves de munitions les plus proches pour maximiser nos chances de contenir un éventuel siège. Je doutais que beaucoup aient l’audace de venir me défier, mais prudence étant mère de sûreté…
Je me lève et prends mon arme accrochée sur le mur avant d’y vérifier son chargement. Je récupère une poignée de cartouches que je mets dans la poche de ma veste avant de rejoindre Reno et Rude, déjà debout et de chaque côté de la porte.
Scarlett, rappelez-vous. Vous n’ouvrez à personne ne détenant pas le mot de passe. Nous reviendrons d’ici une heure.
Bien reçu.
Je lui souris, le ton de sa réponse presque militaire quoiqu’amusé et Rude ouvrit la porte. Nation Noire passa devant, suivi des Turks qui sécurisèrent mon bureau. L’étage étant verrouillé, le couloir suivant était désert lui aussi. Nous rejoignîmes l’ascenseur et descendîmes jusqu’aux stockages. En sortant de l’ascenseur, je ne fus pas surpris de voir que les environs étaient saccagés. Les vitres manquaient aux couloirs, peu d’éclairages étaient encore fonctionnels, et de nombreux impacts de balle ornaient les murs. Voir le vaisseau-mère dans cet état me fit grincer des dents. Evidemment, les SOLDATs s’en étaient donné à coeur joie.
Nous traversâmes un couloir avant d’arriver devant la double porte en acier nous séparant du stock d’armes. Reno posa sa main sur le détecteur d’empreintes digitales et la porte s’ouvrit. A l’intérieur beaucoup d’armes manquaient, des rateliers étaient renversés, ils n’avaient pas attendu pour se servir. Les plus hauts gradés du SOLDAT avaient pris ce stockage pour la caverne aux merveilles.
Reno, Rude, vous faites le tour. Au moindre signe d’activité, vous éliminez les cibles.
Ils s’exécutèrent et partirent tout les deux dans une direction différente alors que je faisais le tour de ce qu’il restait. Des munitions, en grande quantité, mais peu d’armes. La plupart devait se trouver dans les autres étages, sur les corps peut-être inconscients des perdants de ce jeu.
Activité suspecte nord, nord-ouest.
Rude, rejoignez-le.
Quelques coups de feu plus tard, Reno reprit la parole pour me confirmer l’élimination des cibles. Ils continuèrent et le scénario se répéta plusieurs fois jusqu’à ce que…
On ne bouge pl…
Deux coups de feu retentirent à nouveau dans le silence de l’entrepôt, je me retournai avant de voir le jeune soldat troisième classe s’écrouler sur le sol, les mains jointes au niveau de son estomac.
C’était le dernier Monsieur. La pièce est libre de tout participant.
Elena ? Mais qu’est-ce que tu fous là ?
La jeune femme descendait de son perchoir et marchait dans notre direction.
J’suis avec Mid et Gurn, on fouille tout les étages pour descendre ceux qui prennent un peu trop leurs aises avec le vaisseau.
Je dois dire que j’suis content de vous voir. Comment ça se passe ?
Globalement, des petites bandes par-ci par-là qui se tirent dessus dans les couloirs. On cherche surtout à savoir s’il y a un mouvement de plus grande envergure, mais pour l’instant soit ils sont extrêmement bien planqués, soit ils ont pas encore eu l’idée.
Tiens, prends ça. J’suis curieux d’savoir c’que tu découvres.
Rude lui lança une oreillette qu’elle récupéra et installa immédiatement.
Promis, hein. Tu nous donnes des nouvelles de temps en temps, fit Reno la mine faussement triste.
J’essaierai. Vous retournez au bureau ? Soyez prudents en chemin, y’a plusieurs équipes qui ont tenté de forcer le passage.
T’inquiètes pas, pour nous. Rude leur fera les gros yeux.
Elena grimpa une volée de marches avant de disparaître de notre champ de vision.
Bien, remplissez les sacs. Rude vous prenez les armes, Reno les munitions.
Je m’en saisis d’un également et commençai à le remplir de munitions diverses, mais aussi de bombes lacrymogènes et de fumigènes. Le plan était de ne pas passer plus de dix minutes sur places, nous n’en mîmes que sept. Les sacs pleins, mes hommes chargés, nous repartîmes en direction de mes appartements sans pour autant manquer de sécuriser chaque couloir que nous prenions.
Nous finîmes par arriver à l’ascenseur mais il n’était pas là. Nous l’appelâmes donc, pressés de quitter cet étage. Un rapide coup d’oeil de la part de Rude à travers la vitre de celui-ci lui permit de nous prévenir de la présence de SOLDATS à l’intérieur.
Monsieur, à couvert !
Je sautai par l’une des fenêtres, la porte de l’ascenseur s’ouvrit et j’entendis plusieurs coups de feu. L’espace étant réduit, je vis Reno se servir de sa matraque électrique plutôt que de son arme à feu, et mettre hors course les deux … scientifiques ? Et armés de pistolets-mitrailleurs de surcroît. Une combinaison bien étrange avec leur blouse blanche.
Quoiqu’il en soit, nous montâmes dans l’ascenseur et, grâce à mon empreinte nous rejoignîmes notre étage. Personne n’avait réussi à y accéder, en quelques minutes nous étions dans mes appartements. Nous posâmes les sacs sur la grande table et en sortîmes tout leur contenu. Au final, nous avions pu récolter des explosifs, une quantité non négligeable de balles, quelques fusils d’assaut et une mitrailleuse sur pied.. ?
Qu’est-ce que vous voulez faire de ça, au juste ?
Ben, j’me suis dit que ça pourrait être pratique, si on la pose en face de la porte et, …
Non.
Rude, s’approcha de la tourelle et en arracha le canon du trépied. Oui, effectivement… Une… arme mobile, je crois.
Scarlett, que s’est-il passé pendant notre absence ?
Rien à signaler, Monsieur. Je n’ai rien vu, ni rien entendu. Je dirais que personne n’a réussi à rejoindre l’étage.
Excellent. Bien, messieurs, cette mission est une réussite. Vous pouvez vous servir dans le bar, à la limite d’un verre chacun. Je vous rappelle que votre service ne fait que commencer.