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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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J’ai soupiré super longuement, tu vois. J’pianote que’ques merdes sur l’écran d’bord vers l’domaine enchanté, puis j’lâche les manettes, j’laisse tomber mes bras l’long du siège, et j’regarde le putain d’vide spatial d’vant moi. Et plus rien. J’me r’trouve là, exactement comme tantôt, en vrai, avec… plus rien à faire, plus rien pour m’prendre la tête et m’faire oublier c’qui s’est passé. Au point où on en était, la Coalition noire nous retrouv’rait plus là-d’dans, on était allé trop loin et en vrai j’étais sûr qu’y chercheraient pas à nous embrouiller plus longtemps. Putain leur boss était peut-être même mort, chais pas. Tout’c’que j’sais c’est qu’il était en putain d’mauvais état. Et j’savais aussi qu’Surkesh était mort. Ou un truc comme ça. En vrai non j’étais sûr de rien mais même s’il battait Death dans l’aut’monde où il s’était fait transporter, bah… et puis quoi ? Non forcément, Surkesh était mort ou emprisonné mais j’pense pas qu’cet abruti d’Death aimait les blagues trop longues tu vois. Surkesh l’a trop emmerdé avant, c’est sûr qu’il va pas l’laisser s’en sortir.
Et donc voilà, oublie, en fait. Death avait pas tué Surkesh, j’l’avais fait tout seul.


« Vous saignez, monsieur. » qu’elle dit, la grande blonde. J’me suis tourné un peu vers elle, qu’était derrière, t’sais, alors qu’Jasmine était à côté d’moi. Et euh… Bah j’ai juste essayé d’être gentil tu vois. J’étais trop mal pour en plus supporter qu’on m’regarde encore comme un gros con. « Ouais, c’est vrai. » ‘Fin ouais, c’est pas forcément un truc gentil qu’j’ai dit mais en tous cas c’était normal, t’as compris. « Voulez-vous que je vous soigne ? »
J’ai gratté mon cuir che’v’lu, j’ai détourné les yeux. « Franchement, non ça va. J’ai rien, en vrai. » Pasqu’encore une fois, c’était vrai. J’étais putain d’immaculé. Une morsure de dino, des balles, puis voilà. J’me f’sais plus mal en r’gardant l’sport le mercredi aprèm tu vois. Ce putain d’truc qu’on avait décidé de faire ou plutôt que… j’avais dit qu’on allait faire, bah. On l’avait imaginé hyper chaud, méga dangereux, et puis pour moi tout s’est bien passé. Mais c’fils de pute de Surkesh, capable de d’venir invisible, a trouvé l’moyen d’crever sec. Ca m’saoulait de dingue. J’vais l’dire, il le méritait pas. Ok bon. Ouais je sais. Ce gros moche est passé par toutes les étapes de la reproduction du sans-cœur mais hey, il avait sa deuxième chance et voilà qu’maint’nant, il entre dans l’clan pas select du tout des songes qui sont crevés. Non je… Si y a un sentiment qu’j’connaissais bien, et qu’j’avais toujours connu, c’tait la culpabilité. Et ça, là… j’la r’connaissais assez facilement ici.  J’étais un fils de pute égoïste.

« Tu vois, c’est la différence entre le mec super balèze et le demi-dieu que tout le monde déteste. » J’ai laissé tomber ma tête sur le coussin d’mon siège. « Le mec balèze, il va r’venir d’un méga combat en saignant, tu vois. Et c’est instantanément une putain de légende. Le demi-dieu, c’est une petite pétasse, tu vois. Il va r’venir de la guerre tout propre, bien rasé, pas du tout blessé. C’pour ça qu’tout l’monde le déteste. »

Y a un silence. Putain, Alice aurait dit un truc. Même Belle elle aurait causé. Ces deux-là sont putain d’aussi déprimées qu’moi par leur putain d’sauv’tage. Merde… j’allais m’en vouloir pour ça aussi et ça fait chier. Non. Juste c’est pas possible. J’me suis r’dressé. J’étais le putain de héros pour elle. Elles d’vaient… chais pas, moi… faire comme dans tous les films pornos, m’remercier en nature ou… Merde ; Sourire. Ca m’allait aussi. Alors j’me suis r’tourné pour de bon vers elles deux. « Les filles, en vrai. Trop désolé qu’ça se soit pas passé comme vous l’espériez. Y a pas de ch’val blanc, d’armures vaillantes et des jolis souris pour chanter qu’vous êtes libre. Mais putain, vous êtes libres toutes les deux. »

« Oui. » prononce Jasmine. « Merci. »

« Non mais… » j’ai l’air agacé, tu vois, pasque… « C’est pas ça qu’j’veux dire. Vous avez dans la tête qu’vous êtes coincée où que vous alliez, pasque ça fait dix mille ans qu’vous êtes emprisonnées et qu’tout l’monde s’en fout. Putain, c’est vrai. Tout l’monde s’en foutait de dingue. » J’mets un doigt dans ma paume, puis deux, en énonçant ma merde, tu vois. « La lumière a rien foutu pour vous. Le Sanctum a rien secoué. Les mercenaires sont juste des grosses merdes qui tentent un truc tout pourri au moment où tout le monde attend d’eux qu’ils se comportent comme des perdants. Et putain, flash info, ils correspondent putain d’exactement à ce qu’on pensait. Des perdants. »

« Je ne suis pas sûre de voir où tu veux en venir, Jecht. »

« Moi non plus, je… « À part nous convaincre que notre vie n’est pas si rose que ce qu’on pensait. » finit Jasmine avec un sourire en coin, un peu… marrant tu vois.

« Non ouais pardon. Non, je veux juste que vous ayez bien dans la tête que… » et là c’est la putain de révélation pour moi pasque quand j’ai commencé à parler, j’savais pas du tout où j’allais arriver. Tu connais. « Vous êtes plus des princesses. »

Et y a un gros blanc, et genre tu vois qu’les étoiles, les astéroïdes, le trafic aérien, tout ça a bien l’temps d’défiler dans le hublot, pendant qu’elles réalisent qu’elles comprennent rien à c’que j’dis. « J’veux dire par là qu’ce monde, cet univers, est complèt’ment foutu et qu’vous êtes des méga connes si vous pensez qu’il est encore là pour s’intéresser à vous. » Alors tu vois, Jasmine a l’air vexée et du coup j’me r’prends. « Non c’est pas… C’est pas qu’vous êtes pas intéressante. Moi par exemple, je vous trouve… très intéressantes. Toutes les deux. Beaucoup. Et vos habits de clodo me dérangent pas. »

« Oui donc ? »

« Je suis un peu perdue… »

Putain. J’me gratte la tête. Fallait qu’j’essaie un minimum de clarté pasque là c’était chaud. « J’veux juste dire qu’ces groupes de merde décident tout, contrôlent tout, et qu’tout c’qu’y a derrière, tous les trucs qu’vous avez connus… bah ils existent plus. Tout n’est qu’intérêt, que position stratégique, que putain d’apparence. Vous attendez pas à c’qu’y ait encore une personne dans cet univers débile qu’accorde un p’tit peu de… bah d’intérêt… à qui sont vos parents, à vos origines. Et j’dis pas qu’vous avez passé vot’vie à vous baser là-d’ssus. J’dis juste qu’en gros… bah y a que moi qui suis digne de vot’ confiance. »

Elles ont l’air un peu surprises par la fin du speech mais en même temps, je m’suis trouvé bon, donc... « Et Belle, et Alice, bien sûr. Mais voilà, essayez d’vous dire qu’faut plus compter sur ces groupes, là. Faut juste compter sur ses potes, se r’poser sur eux, et là j’pense qu’y a moyen qu’on survive à tout. » J’fais un grand sourire genre… j’finis sur une note positive. Et… en vrai ? Trop bien.

« C’était un discours assez étrange… » commence Aurore avant genre.. de faire un sourire mais minuscule, tu vois. Trop la princesse classe, hyper ret’nue, tu vois ? « mais étonnamment gentil. Pour quelqu’un que l’on connait à peine. »

J’fais un clin d’œil pour répondre. Y a un catch. Je te le dis. Il y a un catch.

« Jecht, où va-t-on ? »

J’ai tapé dans les mains. J’étais reboosté, juste dans l’idée de les motiver, tu vois. « Bah du coup, au domaine enchanté ! »

Jasmine fronce les sourcils, et puis elle sourit, tu vois, genre un peu gênée. « Donc tu nous dis qu’on peut compter sur toi, mais tu nous déposes au premier port ? »

« Non. Princesse. » qu’je dis à Aurore, pasque je suis quand même respectueux, tu vois. J’la connais pas tant qu’ça. « J’pense, tu voudrais rentrer chez toi. » Elle hoche la tête après quelques s’condes. Et putain moi aussi j’aurais hésité. Mec, jamais je r’tourne chez les gens qu’ont pas levé un pouce d’puis l’histoire d’l’humanité pour sauver mon cul. Mais elle dit oui. J’respecte. « Ca change rien pour ce que j’ai dit. Belle et Alice m’ont d’mandé qu’j’vous sorte de là, et j’suis en méga négoce pour qu’Cendrillon, elle vienne vivre avec nous. Ce que j’ai fait aujourd’hui, si un jour tu veux partir du domaine enchanté, j’le r’fais direct. Si t’es bien dans ton château, trop bien. Si tu veux r’venir vers ceux qu’en ont quelque chose à foutre de toi, je viens instantanément. »

Elle encaisse c’que j’dis et hoche la tête, genre habillée comme une bohémienne mais on dirait quand même une reine. « Et moi ? »

J’prends une inspiration. J’ai un trac, là. Putain j’devais attendre d’être à la maison, qu’on l’propose tous. Non, bon. Non. J’devais attendre. Bon je… J’savais c’que j’allais dire. « Euh bah j’te dis un truc. J’t’amène au Jardin radieux, on parle de tout ça avec les princesses. Tu décideras si tu veux rester avec nous et si tu veux pas, bah voilà. » Et putain j’ai parlé trop vite, j’ai rien compris à c’que moi-même j’ai craché. Mais elle, si. Ok ! Bonne nouvelle !

À un moment, on est arrivés, tu vois. Le Domaine enchanté. J’ai vraiment fait… exactement comme d’habitude. En plein d’dans. J’ai commencé mon atterrissage genre à une trentaine de mètres du grand pont, t’sais. Puis tu sais, forcément… avec tout ce que ces fragiles ont subi, c’était certain qu’j’allais pas pouvoir faire ma vie tranquille. T’as instantanément des gardes qui ont quitté la surveillance du pont pour s’approcher d’mon vaisseau. Et putain, j’avais déjà combattu trop d’gardes à mon goût, j’étais plus d’humeur.
« Les filles, vous allez vous revoir, hein. Mais c’est quand même maint’nant qu’faut s’dire au revoir. » J’ai pas r’gardé pasque ça allait sûrement pleurer et qu’j’étais pas sûr d’me remettre de ça. J’suis resté les yeux rivés sur les gardes. Y a eu un eye contact, tu vois. Et faut dire qu’ils d’vaient me reconnaître pasque… euh… voilà. Et comme je restais dans mon vaisseau, genre bientôt encerclé par tous ces gros nuls, bah… il a pas fallu longtemps avant qu’un des gardes se barre pour aller chercher du beau monde. Dans l’idée, j’comptais pas tellement attendre.
Dès qu’Aurore s’est sentie prête, et genre elle regardait à peine les tours de son château, t’sais. Ca doit faire un truc… J’suis descendu, elle aussi. Puis y a un garde, là, il s'est emballé direct.
« Plus jamais, une nuit comme « Wowowo, euh... S'te plait ?» Truc de fou, en fait. Gros gros délire à quel point il fait son méga malin donc j'lui mont' bien avec mon r'gard, t'sais... qu'maint'nant, il ferme bien sa gueule.

« Bon bah… J’vous ai ram’né vot’princesse. » qu’j’ai dit aux gardes qu’ont commencé à regarder la fille. Putain, y en avait des jeunes qui d’vaient jamais l’avoir connue. En vrai hein. Fallait pas être arrivé dans les trois dernières années. « Comme ça, bon… bah vous m’pardonnez la fois où j’vous ai tous démontés. Et on dit qu’on est copains ? »
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Il y a une atmosphère dans l’air, nourris par d’antiques souvenirs…

Un passif qu’il, de toute évidence, ne partage pas.

Le fauve laisse son œil unique parcourir le petit rassemblement de garde. Il y en a pour tous les goûts.

Pour l’homme ? Certains éprouvent une haine féroce, un feu ardent qui illumine leurs prunelles. D’autre, c’est la peur, la peur d’une attaque agitée et la crainte de ne pas survivre si elle devait se reproduire. Enfin, vient l’incompréhension, la catégorie où se situe le fauve.

Qui est-ce ? Oui, il ressemble à l’homme sur les posters de la salle des gardes. Ce bon vieux mur, où sont affiché tous les individus interdis de passage, rechercher, ou juger trop dangereux pour le domaine. Mais il y en a tellement, et pour le ronso, les humains ont la fâcheuse tendance à bien trop se ressembler.

L’homme dégage de la puissance, c’est indéniable. Et pour qu’il ait son portrait sur le dis mur, il a dû provoqué quelque chose de mémorable. Mémorablement funeste.

Pour autant, il semble bien calme. Trop calme.

L’œil unique du prêtre-guerrier se redirige vers la femme. Ses vêtements de haillons et les marques évidente de maltraitance n’éclipse en rien une grâce royale. Le fauve ne peut s’empêcher d’alterner entre la femme et son accompagnateur. Ces marques… Il lui a causé ? Non, elle ne tremble pas, elle n’a pas l’air d’une femme battue en présence de son bourreau.

L’oreille du ronso s’agite brièvement. La princesse ?

La fille du roi Stéphane ? Disparu entre les mains de la coalition ? Impossible !

Et pourtant, les regards des gardes à son égard ne trompent pas. Si demeure chez certains l’incompréhension. Chez d’autre, c’est du soulagement. Ici, de l’incrédulité. Et là ? Des larmes se forment dans le regard de certains.

« Et vous allez nous faire croire que vous l’avez ramené chez elle sans rien attendre en retour ? Comment vous voulez qu’on vous croit ! Après ce que vous avez fait ? Après ce que vous et cet autre mercenaire vous avez fait ?! »


Demande un garde, particulièrement inquiet. Sa main serrant le manche de son épée, dans une défensive mêlant post-traumatisme et amertume.

« C’est notre princesse ! Attention à ce que vous dites, s’il décide de lui faire du mal… » murmure un autre garde à son collègue bien plus bruyant.

Bryke croise les bras, malgré le rassemblement, il a une bonne vue. Une chance qu’il soit si grand, et les humains si petits. Il peut assister sans grand problème à ce bal d’armures cliquetantes.

Qui que soit cet homme, il aura au moins réussi une chose avec brio. Provoquer le doute et la confusion dans l’esprits des protecteurs du domaine.

« Toi… » Annonce un garde à un arbalétrier. « Allez chercher immédiatement dame Pentaghast, ou sire Valeri. Nous avons besoin de quelqu’un de haut-gradé ici, et vite ! »

En voilà une sage décision…

Le fauve irait certainement plus vite. Mais d’une, il préfère surveiller l’homme inconnu. Et de deux, il perdrait toute son avance à essayer d’expliquer sans dire un seul mot. Un échange pas des plus fructueux.

« Votre altesse… »
murmure un autre garde, celui aux yeux humides.

Le ronso lui, ne comprend pas vraiment. Pourquoi cette femme semble faire autant d’effets aux plus anciens ? Elle n’était pas là lorsqu’il a rejoint le Sanctum, il y a quelques années. Et jusqu’à maintenant, il n’a pas ressenti un quelconque manque ? Un truc d’humains peut-être, une différence culturelle et un emblème qu’il ne peut comprendre ?

Qu’importe. Il est là pour faire le garde, et il le fera.

En espérant que les hauts-gradés du Sanctum ne prennent pas leur temps…
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Il y avait une certaine suspension de l’incrédulité entre le moment où on lui avait annoncé le retour du « mercenaire » et le moment où il voyait sa silhouette clairement se découper contre le décor fade qu’était la sortie de la citadelle. Le pont était toujours aussi long mais ce jour là il semblait voir été allongé sur quatre fois sa longueur. Et le mercenaire, Jecht, était bien réel, bien là et loin d’être seul.

Fabri était parti aussi vite que possible ; pas même besoin de prendre une arme, ironiquement. Il s’écoula tout de même pas mal de temps entre l’arrivée du soldat qui vint le prévenir et sa propre arrivée au bout du pont, alors qu’il s’inclinait respectueusement devant la princesse Aurore. Il s’était passé le même laps de temps pour que le soldat vienne le prévenir, songea-t-il. Une éternité.

« Emmenez son altesse à l’intérieur, dépêchez-vous. » ordonna-t-il aux soldats qui, armes au clair, attendaient des ordres comme un marin s’accrochait à un hauban un jour de tempête.

C’était l’effet que leur faisait cet énergumène, celui qui était venu ‘leur ramener’ la princesse.

Comme dans ses souvenirs, grand et couvert de cicatrices, Jecht se tenait là. Le soldat l’ayant prévenu lui avait bien entendu fait mention de ce petit marché proposé ; ramener la Princesse compterait ainsi comme une excuse pour sa dernière visite – la sienne et celle de l’autre timbré.

« On est venu tout seul, cette fois ? » lui demanda-t-il.

Ses souvenirs de la dernière visite du mercenaire au Domaine étaient vagues, ils incluaient notamment ce type, Heinrich, l’autre type aux cheveux blancs et un incendie. Le reste, c’étaient des racontars extérieurs et les dégâts conséquents qui, pour ainsi dire, parlaient pour eux-mêmes.

Bryke était là, aussi, dans cette peinture surréaliste qui se jouait sous ses yeux. Un soutien bienvenu.

« Vous m’en voudrez pas si je vous invite pas à l’intérieur, comment dire… Même après un geste aussi désintéressé de votre part, on ne va pas prendre de risques inutiles. »

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« Et vous allez nous faire croire que vous l’avez ramené chez elle sans rien attendre en retour ? »

Putain ouais ça allait vite me faire chier. En même temps j’étais giga con d’parler d’trucs comme ça avec des grouillots. Pasqu’en fait, t’sais, j’trouve pas qu’y sont en position de négoc’, tu vois. ‘Fin c’est pas pour faire mon malin mais genre, avec c’que j’leur apporte, même si j’leur demandais de d’venir le roi, c’s’rait un bon deal. Et bon, ici, justement j’demandais pas rien en r’tour, j’attendais… ‘fin, c’que j’ai d’mandé, t’sais.
J’ai même pas pris la peine de répondre, frérot, j’ai juste r’gardé les quelques gars qui m’entouraient. J’avais genre pas peur d’me faire emprisonner pasque bon, j’reste le boss, tu vois. Mais voilà, au-d’là des quelques cons qui s’agitaient, j’repérais deux trois gars, autour d’moi, qui semblaient un peu plus costauds. Comme quoi, putain. Tout l’monde peut s’améliorer. À part ?

À part qui ? Allez, tu sais bien.

Les mercenaires. Évidemment.

Et bon, j’attends, adossé à mon vaisseau, comme un mec cool, pasque visiblement faut qu’y ait un autre con pour décider à la place des autres. D’ceux qu’j’avais pu connaître, j’sais pas qui il restait. L’espérance de vie des soldats est pas folle, en c’moment. Ca s’trouve, les trois connards qu’j’avais affrontés dans la cour d’la citadelle étaient d’venus des putains de ponte, ou y z’étaient dead. Puis Angeal était mort, bien sûr. Et son ombre, là, bah… ouais, si elle venait, bah… Bah j’m’en foutais. J’me souv’nais pas plus d’son prénom que d’l’impression qu’elle m’avait faite. J’étais pas v’nu pour parler, en vrai. Pas après cette bonne journée de cons.

Et bon, au bout d’un moment où j’étais juste un putain d’ours balèze dans un zoo, hein… bah y en a un qu’est arrivé. Ouais. Lui j’l’avais déjà vu. Et bon, quand j’dis ça, j’veux dire qu’j’l’avais vu c’soir-là. Mais alors, son nom ? Putain d’aucune idée. Aurore est partie. J’l’ai r’gardée, t’sais, en espérant un peu qu’elle se r’tourne pour me regarder mais bon, tant pis, ça d’vait être stressant pour elle.


« On est venu tout seul, cette fois ? »

J’ai rigolé. Putain cette question. Genre la dernière fois, il s’est senti en infériorité numérique, p’têtre ? On était deux et ils étaient quatre-cents. Et là c’tait pareil. ‘Pensait quand même pas qu’j’allais m’excuser d’l’avoir dérouillé avec tout mon clan ? Puis il a raconté qu’en gros, bah, j’allais rester dehors avec les chiens et les gardes pasque j’étais pas si sympa qu’ça. Ca commençait serré. Ah bah d’un aut’côté, y v’nait d’emporter c’qu’aurait pu être mon moyen d’pression.

Mais bon, j’étais pas v’nu pour me bagarrer.


« Je suis pas seul. » J’ai pas rigolé, j’ai montré derrière moi dans la navette qu’y avait juste une putain d’princesse, t’sais, visible à travers le… hublot ? C’est ça ? Le hublot, non ? Non puis, vu la dernière fois… J’avais pas spécialement apprécié. On était v’nus à deux, ouais, mais y a quand même un moment où le Sanctum avait divisé toutes ses troupes ainsi : toute l’armée et tous les officiers sur Ukiyo, et une petite fille pour Jecht. Donc voilà, si j’devais à l’avenir rev’nir pour la bagarre, crois-moi que j’allais pas r’faire la même conn’rie.

« Et c’est pas désintéressé. J’ai fait chier quasi tous les groupes, y a plus ou moins tout l’monde qui m’déteste et j’ai envoyé pisser les mercenaires. En plus de ça… J’suis plus franch’ment tout jeune. » Ahah. Dur à dire, ça. J’allais pas rester sur ça donc j’ai ri d’un rire sec et bruyant. « J’reste un putain d’champion, qu’on s’mette d’accord. Et j’compte pas cultiver des carottes et profiter de mes petits-enfants, hein… Mais avoir un enn’mi en moins, franch’ment ça m’intéresserait. »
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Le fauve se veut spectateur. Il se contente d’un bref mouvement de tête, observant l’individu plus en détail. Son air détaché, sa musculature de guerrier, et la sensation de puissance qui s’en dégage. Et pourtant, un calme qu’il faut lui reconnaître.

Amusant qu’il annonce sa demande après avoir laissé la princesse partir. Et peut-être, un des meilleurs actes de bonne foi allant en ce sens. Faire la paix donc ?

Une surprise, oui. De toute les demandes qu’il aurait cru entendre, celle-là n’en fait définitivement pas partie. Le ronso redresse la tête vers le templier-en-chef, c’est plus une décision pour lui. Naturellement, le primarque aurait été le plus à même de gracier l’individu, mais faute est de constater qu’il continue de briller par son absence.

Quelle décision va-t-il prendre, l’humain balafré ? Difficile à dire. Quelle décision prendrait le fauve si on le lui permettait ? Tout aussi difficile.

Il ne connait pas bien les fait, mais il est apparent que cet homme, quoi qu’il ait fait, à marquer le domaine d’une manière bien négative. Pour autant, voilà qui offre le retour d’un personnage important, sans sourciller, avant même d’exiger.

Le fauve soupire un bref instant, que les humains sont compliqué… Chez les ronso, tout se résume à l’exil ou la mort. Difficile d’exiler un homme qui n’est même pas du lieu, voir qui vit déjà en dehors. Et le tuer ?

Peut-être est-ce une variante de l’exil qui est la meilleure solution. Lui offrir un abandon des charges, en échange de quoi, il s’engage à ne plus jamais reposer le pied sur le sol ? Peut-être, mais la décision n’est pas sienne.

Le fauve reporte son regard vers la porte derrière lui et les gardes. Cette même porte où la princesse c’est engouffré sans même regarder derrière elle. Quel relation ont-ils réellement, ceux-là ? Et elles ?

Oui, elles. Il a remarqué les visages s’alternant au hublot du vaisseau, une inquiétude bien plus marqué sur le visage quant au devenir du guerrier.

Un fin grognement s’échappe de la gorge du fauve. Cette sensation de ne pas avoir toute les informations nécessaires entre ses griffes commence à l’agacer. Il en ressent presque l’envie de se renseigner sur cet homme, de ne pas laisser l’ignorance perdurer.

Oui, il va faire ça. Dès lors que cette situation sera finie, et cette problématique derrière. Il essayera de mieux comprendre ce qu’a fait cet homme, qui il représente pour les mondes, et si la décision que prendra le templier en chef est des plus pertinente.

En attendant, il surveille, il garde, sans un bruit.
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"Et donc vous allez faire le tour des mondes en rendant ce que vous avez volé, le tout en demandant une petite contrepartie histoire d'avoir de quoi payer le trajet ? Nous n'avons pas de comptes - vous venez de le clore."

Il n'avait pas été violent ; il exprimait simplement sa pensée.

"Vous avez enlevé la Princesse Aurore. Vous l'avez ramenée... mais en aucun cas vous ne méritez de contrepartie. Hors vous souhaitez la paix et moi aussi. Restons-en là. Repartez d'où vous venez."

Il lui aurait franchement dit d'aller se faire foutre par la même. Cependant, connaissant les capacités de cette homme - décuplées ou non depuis les années séparant leur première rencontre, il allait rester poli. Ce n'était pas le Sanctum qui était redevable à ce type, mais bien l'inverse.

Mais comme l'emprisonner était plus risqué pour eux que pour Jecht, il allait le laisser courir.

Peut-être allait-il revenir. Les types comme ça n'étaient jamais inactifs et ne restaient non plus jamais en place.

"Qu'Etro garde votre retour." conclut-il de manière formelle.

Il accorda un signe de tête à Jecht avant de se retourner et d'intimer l'ordre aux soldats de retourner à leurs postes.

Qu'aurait fait Angeal ? Probablement autrement. Il n'était pas encore en état de réfléchir à toutes les autrres possibilités. Elles viendraient en temps et en heure ; comme un arbre, chaque branche découlant d'une action, d'un mot ou d'une attitude particulière engageant réaction. Il pensait avoir fait au mieux dans l'instant présent ; la Déesse en était témoin. Il ne fallait pas chercher à garder ces corbeaux de tempête chez soi. Il était moins sage encore que de les chasser car ils reviendraient avec la pleine force de la foudre.

Devant lui s'étalait le long pont qui menait à la Citadelle, ses spires pointées vers le ciel d'un gris métallique. Les pointes étaient perdues dans la brume. Une vision extrèmement familière qui lui rapella, comme les tableaux de sabliers et de crânes que tout disparaissait un jour.

A sa manière peut-être, il conservait ce qui était présent. Et s'assurait de sa pérennité.

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Je… Putain mais j’suis resté là, franchement, à encaisser la conn’rie d’dingue qu’y v’nait d’me balancer à la tronche. Et putain mais quel fils de pute ! Qu’est-ce qu’y v’nait m’emmerder ? Non putain, j’allais juste lui saccager la tronche. Non mais le pire ? Y’se r’tourne, en mode tu vaux même pas qu’j’te r’garde. La petite pute. Là à c’moment, mon gars mais… j’avais juste envie d’le balayer, lui et tous ses potes pour lui apprendre à putain d’respecter Jecht. J’v’nais lui offrir une princesse qu’ils avaient jamais réussi à libérer et y’m’remerciait comme ça ? C’est quoi cette ordure ? Non mais putain j’allais rester bloqué sur ça toute ma putain d’vie parce que là mais… putain quoi !

« T’es sérieux là ?! » J’me suis approché genre de deux pas mais y a plein de tous ces connards qu’ont commencé à m’arrêter avec leurs armes. J’ai… Putain ! J’avais trop géré la Cité du Crépuscule mais j’avais quand même putain d’fait des trucs de bonhomme, j’sentais qu’j’étais fatigué et surtout… J’ai r’gardé derrière moi. Y avait Jasmine dans le vaisseau. J’faisais une connerie ici, en étant pas en top forme, et c’était fini pour elle aussi. ‘Fin ils allaient pas la tuer mais t’sais… genre ils allaient s’attribuer le mérite, la rendre à la Coalition noire ou à Agrabah, bref une décision d’énormes golios. « Espèce de connard, c’est pas moi qui l’ai enlevée, la princesse Aurore, alors tu vas d’mander à ta chienne de Primarque de t’réexpliquer ce qu’t’as pas compris ! »

Le mec est juste un énorme dingue là ! Ok j’ai attaqué une fois, ok j’leur ai foutu une pâtée de dingo, j’les ai humiliés et tout. Mais à part deux p’tites dizaines de nuls qu’étaient sur mon ch’min et qu’j’ai pas fait gaffe et qu’y sont morts parce que dans c’pat’lin, ils savent pas comment gérer leur putain d’peuple… j’ai pas fait les trucs graves ! C’est pas moi qu’ai brûlé leur bicoque, buté leur chef ou enlevé leur princesse ! Putain mais surtout ça, quoi ! J’suis Jecht ! J’ai sauvé quatre des sept princesses de cœur ! Soit genre… 4 de plus qu’absolument l’monde entier. Alors les enlever ?!! Putain mais il m’a confondu avec Death ou merde ?!

Il s’éloigne encore. Putain… Non y a rien à faire. J’arrive pas à me calmer.


« J’ai pas d’mandé des trésors ou une contrepartie, juste un putain d’abandon des charges pour avoir fait un truc qu’vous vous pissiez d’ssus, rien qu’à l’idée d’le faire ! Sur ce… » J’me r’tourne putain d’moi aussi. J’allais pas les frapper mais le premier qu’osait m’effleurer parce qu’j’parlais mal à sa Duchesse la putain du Primarque, il crevait. En montant dans mon vaisseau, j’ai crié ‘core une fois. « Comptez pas sur ma putain d’aide encore une fois. »

Putain. Non c’est simple, mec. L’Consulat avait su m’faire plaisir en protégeant les Princesses, en leur donnant un boulot et une maison ! Résultat, si y avait un souci, ils pourraient m’demander un coup d’main, j’refus’rais pas ! J’suis monté à côté d’Jasmine, qui m’regardait même pas, genre c’était gênant. Merde ! J’en reviens pas, quoi ! Franch’ment ? Tout s’confirmait. J’étais un putain d’génie. C’que j’ai dit durant l’voyage aux deux filles, comme quoi qu’elles étaient plus rien, que tout l’monde s’en foutait d’elle. Tout était là, putain, sous mes yeux ! Aurore r’présentait plus rien pour le Sanctum ! En fait y z’étaient contents d’la r’trouver juste pour les apparences, pour le symbole, tu vois. Mais y a rien d’autre, y a pas de joie, y a pas de soulag’ment ou l’fait d’se dire qu’c’est leur princesse, genre LEUR princesse. Elle r’présente rien pour eux et c’pour ça qu’ils m’ont même pas r’mercié, qu’ils m’ont accusé d’l’avoir enl’vée en premier lieu. Non attends, c’est trop drôle. Les mecs pensaient qu’c’était moi qui l’avais enlevée. C’est vraiment t’dire à quel point ils en avaient rien à foutre, pour pas savoir qu’la princesse était chez la Coalition noire ! Tout l’monde savait ça ! Putain quoi. Non ouais. C’est qu’un symbole. Pour eux, c’est que ça, c’est la même chose que la Coalition noire. Pasque Ariez ou Death, ils en faisaient rien, d’elles deux. Ils les gardaient juste pour le symbole, pour montrer qu’ils sont forts ou chaipasquoi. Bah là c’est pareil.

Y avait qu’moi qui m’souciais d’elle. Voilà. Putain ça m’dégoûtait. J’étais dégoûté comme jamais. J’avais juste envie d’y r’tourner, de les exterminer et d’repartir avec Aurore. Ils la méritaient pas.
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