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Kingdom Hearts Rpg
Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Le colosse à hallebarde prit la route (officielle et sûre) pour Chengdu. Sa hallebarde posée contre l’épaule et sa main gauche sur les rennes, il traversait chaque jour une nouvelle province. Si seulement il portait une armure… il aurait eu l’air un grand seigneur de guerre. Même sans armure, chaque jour, il passait des patrouilles méfiantes et des marchands se faisant petits. Chaque jour aussi, il s’ennuyait comme un rat mort. Et il avait mal au derrière, aussi ! Il n’avait personne à qui parler, et comme il était pressé, il ne s’arrêtait pas pour taper la discute. Par contre, le soir, c’était avec plaisir qu’il conversait avec les autres voyageurs de l’auberge où il restait. Les gens faisaient toujours une de ces têtes quand ils comprenaient que Fengxian n’était pas une brute… oui, il se baladait avec une hallebarde, il était plus grand que la normale, mais il se définissait d’abord comme un homme de culture !
Bien sûr, il omit de dire qu’il se trimbalait avec des bâtons d’explosifs. Ce n’était pas le genre de chose qu’on dit à des inconnus.

Malgré tout, il sentait quelque part une certaine solitude (et inquiétude). Est-ce que Fengxia ne mourra pas de faim ? Mangera-t-elle ses légumes ? Est-ce qu’à son retour son pavillon sera toujours là ? Ou est-ce que Fengxia l’aura entièrement brûlé dans un ultime caprice ?

Seuls les dieux le savent. Et ça ne le rassurait pas du tout. Peut-être aurait-il dû emporter la diablesse, finalement.

Fengxian était sur le dernier tronçon du voyage, entre Xi’an et Chengdu, quand les choses commencèrent à se gâter.
Apercevant de l’activité au loin, il ralentit pour observer la situation. Des deux côtés de la route, la forêt était abondante. Des hommes armés, masqués et aux vêtements sales – des bandits, sûrement – sortaient de la forêt à gauche en courant, vers un regroupement de caravanes sur la route. C’était tellement cliché qu’il n’y avait même pas à réfléchir. C’était une attaque de bandits en plein jour, sur une route officielle, alors qu’une patrouille ne devait pas tarder à passer. De vrais abrutis. Du côté des marchands, une dizaine de gardes se positionnèrent devant leurs clients pour les protéger. Mais… les bandits ne firent que traverser la route. Ils contournèrent les caravanes, poussant des cris désespérés.

Que.. Quoi ?  

Fengxian ne comprenait pas ce qu’il se passait. Était-ce une nouvelle tactique ?

Puis, une ombre se jeta hors de la forêt d’où venaient les bandits, et renversa l’un des hommes. Il ne suffit que de quelques secondes pour que l’homme soit défait, et se transforme lui même en sans-cœur.

Les marchands firent avancer leurs caravanes le plus rapidement possible, prêts à laisser les bandits se faire massacrer.
Le nouveau sans-cœur semblait pourtant tourner son attention vers eux, et il fonça sur les gardes.

Il était clair que la situation allait très vite devenir incontrôlable.

Il n’y avait vraiment qu’une seule chose à faire dans une situation pareille.
 
— Allez !  

Il chargea vers le sans-cœur qui s’attaquait aux bandits. Les gardes tiendraient leur position... pendant un temps. Ces idiots de bandits, par contre, allaient facilement être transformés en monstre.

Fengxian saisit sa hallebarde des deux mains. Il allait avoir besoin de toutes ses forces. Il leva son arme. Le monstre était sur le point d’être à sa portée. Il était prêt à le faucher ! Maintenant !

Le cheval se cabra. Il avait senti l’obscurité dévorante du sans-cœur et refusait de s’en approcher.
 
— Maudite bête ! C’est pas le moment !    

Luttant pour ne pas tomber en arrière, Fengxian sentait la panique monter. Il était dans une position vulnérable. Mais le monstre préférait s’attaquer aux bandits. S’il voulait l’abattre, Fengxian allait devoir y aller à pied.

Ah.

Mince.

Bon bah dommage.

Et bien, bon courage messieurs les marchands, messieurs les bandits. Bonne continuation.

Il contourna les sans-cœur sur la route (maintenant au nombre de trois) et lança aux marchands qui traînassaient encore :
 
— Tenez aussi longtemps que vous le pouvez , je vais chercher des renforts !  

Fengxian voulait les aider. Mais il n’était pas suicidaire. Il ne survivrait pas une minute face à des sans-cœur en pleine prolifération.

Mais alors qu’il dépassait la première caravane, il voyait déjà la patrouille accourir.
 
— Ils sont là ! Les cieux sont avec nous ! s’exclamèrent avec soulagement des marchands.

Changement de plan.

Maintenant que la cavalerie était là, il ne restait plus qu’à garder en vie les blessés et les civils. Fengxian évacua les blessés et les civils hors de la zone de combat, pendant que les gardes monopolisaient douloureusement l’attention des monstres. Bientôt, l’armée se joint au combat et les sans-coeur mordirent la poussière.
Les marchands étaient sauvés.

Mais qu’étaient devenus les bandits ?

Ils avaient tous décampé avec un sans-cœur à leur trousse. C’était maintenant l’affaire de la patrouille. Fengxian et les marchands, eux, reprirent la route. Plus précisément, le colosse à la tresse leur souhaita poliment un bon voyage avant de partir à toute allure vers Chengdu. Son instinct lui disait de se dépêcher avant qu’ils ne se refassent attaquer. Cette mission – à moins que ce ne soit Chengdu ? – allait lui filer la poisse. Bon, il avait aussi honte d’avoir voulu les abandonner (temporairement) à leur sort, mais il ne l’avouerait jamais.

Son impression de poisse se renforça durant son séjour à Chengdu. Il avait des puces mutantes dans son lit à l’auberge, la nourriture du coin lui donnait de terribles indigestions, et en plus il n’avait trouvé aucune piste sur Bai Song ! Cet homme, pourtant célèbre, ne venait presque jamais en ville et il n’y avait pas moyen de le contacter. Personne ne savait où il habitait exactement dans la forêt, ni même   pourquoi  il y restait. C’était louche. Très louche. D’un autre côté, il n’y avait vraiment qu’un dresseur et ancien belluaire pour pouvoir vivre dans la forêt.
Fengxian consulta un groupe de quatre chasseurs, et il fut étonné d’entendre qu’ils entretenaient une forte inimitié à l’encontre du dompteur. Apparemment, il n’y avait plus beaucoup de gibier depuis qu’il s’était installé dans la forêt dense il y a quelques années. L’homme aurait d’ailleurs fort mauvais caractère et adoptait souvent un ton menaçant envers eux dès qu’ils s’approchaient trop de son coin.
Ils ne savaient pas exactement où il résidait, mais leurs informations allaient faire gagner beaucoup de temps à Fengxian. Techniquement, il lui suffisait juste d’entrer en contact avec Bai Song pour remplir sa mission.

Laissant son cheval à l’écurie de l’auberge, Fengxian partit un matin. Il avait proposé aux chasseurs de l’accompagner, rappelant que si sa mission réussissait ils regagneraient la partie abondante de la forêt. Ils acceptèrent, mais l’avertirent qu’ils n’entreraient pas dans le territoire du dompteur. L’homme avait dressé des bêtes sauvages et, si elles les trouvaient une nouvelle fois sur leur territoire, elles n’hésiteraient pas à les mettre en pièce.

Sa hallebarde contre une épaule et son sac en bandoulière sur l’autre, Fengxian pénétra la forêt avec les chasseurs armés de leurs arcs et leurs lances. Il se rendit compte qu’effectivement il y avait peu d’animaux. Non, la forêt tout entière était silencieuse. Pas de gazouillis d’oiseaux, pas de vent. Juste le bruit étouffé de leurs pas. Il y avait comme un vague sentiment de malaise dans cet air étouffant et stagnant.
 
— Ce silence… est-ce normal ? murmura Fengxian, une perle de sueur parcourant son visage.  

Il n’osait pas élever sa voix.
 
— Nah… c’est pas bon signe. ‘ Y a p’tete des sans-cœur dans l’coin. Fait’ attention.  

— ...! Vous entendez ?  

Ils restèrent immobiles pendant quelques instants. En tendant l’oreille, on pouvait discerner un cri, comme un couinement. La source semblait s’approcher, et Fengxian reconnut un sanglot.
 
— Il y a quelqu’un ! Là-bas!  

Ils se précipitèrent vers la source, et sans surprise, un garçon d’une dizaine d’années fuyait dans leur direction. Qu’est-ce qu’il fout là ce gosse ? Il s’approcha et se mit à genoux devant eux, en larmes, suppliant qu’on sauve son père. Il était terrorisé et ses propos étaient incohérents. Il était en état de choc.
 
— Il a été suivi ! C’est un sans-cœur !  

— Je m’en occupe, protégez le gosse.  

Fengxian ne voyait au loin qu’un seul sans-cœur. Dans ces conditions, il pouvait s’en sortir.

Il jeta son sac par terre et, empoignant fermement son arme, chargea le sans-cœur. Il devait avant tout garder la distance entre le sans-cœur et les chasseurs pour éviter l’accident d’il y a quelques jours. Était-ce une coïncidence ? Fengxian espérait que les patrouilles avaient bien annihilé les autres sans-cœur.

Rassemblant ses forces, il accéléra vers le monstre, sauta en avant une première fois, puis rebondit depuis les airs pour gagner encore plus de vitesse. L’atterrissage serait douloureux si son adversaire esquivait son coup. Mais Fengxian fut plus rapide. Perçant la garde du monstre, il le frappa d’estoc. Le coup ne le transperça pas, et l’envoya valser quelques mètres derrière. Il sprinta à sa poursuite. Il devait conserver l’initiative.

L’ombre se releva, quelque peu secouée par l’attaque, et poussa un petit cri énervé. Elle bloqua la frappe de taille, et riposta d’un coup de griffe. Fengxian l’esquiva en sautant en arrière, et rebondit dans la mêlée. Il asséna sa hallebarde et taillada diagonalement le torse de la créature. Sentant sa faiblesse grandissante, Fengxian enchaîna les estocades et prenait garde à rester hors de portée de l’abomination. Dans une dernière tentative désespérée, celle-ci se jeta à corps perdu dans la mêlée et réussit à porter un coup à la hanche, avant d’être envoyée sur les fleurs d’un coup de pied. C’était le moment du coup de grâce.
Fengxian bondit dans les airs et plongea dans un ultime double saut sur le sans-cœur, son corps enfin transpercé. Il partit en fumée. C’était l’une de ses attaques préférées. Il lui avait même donné un nom : le Pic du Faucon.

Fengxian souffla un bon coup. Il n’avait plus l’habitude de se battre, et il ne s’était pas entraîné sérieusement depuis des années. Il devra demander à ses fils de l’aider à leur retour du service militaire. Sa blessure était superficielle et il n’aurait pas de mal à s’en remettre. Ce qui l’embêtait plus, c’était son hanfu déchiré et tacheté de sang. C’était discret sur du noir, mais c’était son hanfu préféré ! S’il avait su qu’il y aurait autant de combats pour une mission aussi banale… Heureusement, il était assez bon en rafistolage (grâce à sa tendre et destructrice fille).

Il retourna au groupe. Le gamin semblait inconscient.
 
— Comment va le gamin ?  

 — Il va mieux, mais il est épuisé. De ce qu’on a compris, lui et ses parents se sont fait attaquer par des sans-coeur dans leur hutte, là bas.  

— ...A-t-il dit combien il y avait de sans-cœur ?  

— Euh…non, et je n’ai pas demandé. On ne vous empêchera pas d’y aller, mais nous, c’est trop nous en demander. On va protéger le gamin.  

Qui lui a dit que Fengxian voulait sauver les parents ? A l’écouter, il serait naturel de risquer sa vie pour des inconnus ! Comme s’ il avait une gueule de sauveur ! Fengxian, au mieux, était un héraut, pas un héros.

...Et pourtant, quelque part, il lui était insupportable de laisser un gamin devenir orphelin. L’idée même faisait naître une horreur, un effroi indescriptible. Il se força à s’extirper de ces émotions.

Il courut à toute allure dans la direction d’où était venu l’enfant.
 
— J’ crois qu’y a oublié d’ prendre son sac…  
 — Nah, sûrement qu’y voulait pas s’ charger d’trop...»  

Fengxian, qui avait peut-être oublié son sac, ne tarda pas à entendre le bruit de combat. Il fila derrière un arbre pour observer la situation. Devant une modeste hutte se tenait un homme du même âge que lui, son visage voilé de sang, dégoulinant sur sa tunique. Armé d’un bâton et accompagné de divers animaux, dont la notable présence d’un ours, il tenait bon face à l’assaut de quatre sans-cœur. Un filet de sang s’écoulait de la hutte.

L’homme avait une chevelure brune sauvage, et sous sa frange Fengxian percevait une mine douloureuse : il avait aussi été touché à la jambe. Ses yeux brillaient encore d’une furieuse combativité, mais il était évident qu’il ne tiendrait pas longtemps.

Fengxian contourna rapidement le groupe de créatures pour mieux les prendre à revers. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’il remarqua l’absence de son sac, et de ses joues-joues. Il fallait vraiment être con…
Tant pis.

Il effectua un Pic du Faucon sur l’un des sans-coeur, et profitant de l’effet de surprise, il lui donna un deuxième coup d’estoc comme il fallait. Il se retira d’un bond en arrière au moment où les trois autres monstres prirent conscience de sa présence.


— Le chevelu ! Tu es un dompteur pas vrai ? Ordonne à tes bêtes de s’enfuir ! On est foutu si elles se font attraper par les sans-cœur !  

À peine avait-il dit ça que la plupart des animaux déguerpirent. Seul restait un ours.
Avait-il du potentiel en tant que dompteur ? Ou les bêtes avaient-elles compris qu’il était du côté de leur maître ?
 
  — Merci étranger ! As-tu vu mon fils ?!  

— Oui, il est en sécurité avec mes camarades. Dis-moi que tu peux encore te battre, car sinon on est mal !  

  — Je suis désolé, mais j’ai besoin que tu les occupes quelques minutes !  

L’homme, probablement Bai Song, partit dans la hutte. Sa femme était probablement blessée, et vue la quantité de sang s’écoulant...
L’ours se déplaça pour bloquer l’entrée derrière son maître.

Fengxian poussa un juron. Il s’était appliqué pour faire bonne impression avec son Pic du Faucon, mais voilà que son seul spectateur et allié l’abandonnait déjà.
 
— Bon, les mauviettes, ça vous dirait une bonne raclée ? Des demi-portions comme vous ça ne doit pas courir bien vite. Vous êtes trop courtes sur pattes pour ça.  

Les bestioles semblaient comprendre que Fengxian se moquait d’elles. Quelque part et par principe, il se demanda comment c’était possible, mais ce n’était pas vraiment le moment. Il avait attiré l’attention des sans-cœur et maintenant il devait rester en vie.
Courage, fuyons !

Il se courut dans la direction opposée de la hutte et vint se percher sur une branche d’arbre, puis bondit sur une autre, et sur une autre. Les monstres s’excitaient autour des arbres, sautant pour l’atteindre, brisant les branches. Bénéficiant d’une plus longue portée que les créatures, il exploitait toutes les occasions qui se présentaient à lui pour leur donner un coup rapide. Il ne porterait aucun coup décisif de cette façon, mais c’était parfait pour gagner du temps. Il avait une plus grande portée de saut et d’attaque, et il pouvait même esquiver dans les airs.

Il avait eu quelques frayeurs lorsque certaines branches cédaient sous son poids (Fengxian n’était pas très léger), mais il réussit à garder l’attention des bestioles jusqu’à que le dompteur (Bai Song ?) sortit de la hutte. Celui-ci regarda le colosse faire ses acrobaties aériennes avec étonnement.
 
  — Je vois que tu n’as pas besoin de mon aide, étranger !  

Cela agaça beaucoup le Colossinge.
 
— Et mon cul c’est du poulet peut-être ? Je commence à me fatiguer ! L’estropié, prends-moi la moitié de ces sales bestioles et on aura peut-être une chance de s’en sortir ! Oh, et moi c’est Fengxian.  

  — Bai Song. Mais écoute, deux sans-cœur ça fait beaucoup…  

— Bouge ton c*l, Bai Song!  

  — Attends, j’ai une meilleure idée ! Donne-moi une minute !  

— Le salaud, il va vraiment me laisser crever !  

Le chevelu siffla et deux singes l’accompagnèrent dans sa hutte. Quand ils ressortirent, ils portaient chacun un filet.

Oh le... Ils avaient intérêt à ne pas se louper.
 
— Mettez-vous derrière un arbre, et attendez mon signal ! Je vous les emmène !  

Une fois que la fine équipe s’était cachée, Fengxian descendit à même le sol et sprinta vers leur arbre, les petits monstres juste derrière lui.
 
— Maintenant ! cria-t-il, sautant haut sur le tronc et rebondissant pour accomplir un magnifique salto arrière.  

Il atterrit derrière l’ennemi et regarda le résultat.

Contrairement à ce qu’avait pensé Fengxian, les singes savaient viser. Ils avaient sûrement été bien dressés. De fait, deux sans-cœur avaient été attrapés dans les filets ; les deux autres avaient esquivé seulement par chance, s’attendant à ce que Fengxian saute une énième fois sur un arbre.
 
— Les deux à terre sont à toi ! Je m’occupe des deux autres. Hé oh les deux petites crottes là, venez par ici !    

Les deux monstres encore sur leurs pattes se jetèrent sur Fengxian, qui roula sur les côtés et fit une frappe de taille préventive dans leur direction. Cependant, très vite, il se trouva coincé à ne plus pouvoir que parer leurs coups. Deux contre un c’était vraiment limite en combat traditionnel sol-sol. Finalement, il était mieux dans les arbres !

Fengxian guettait une opportunité pour se frayer un chemin vers une branche, et les sans-cœur eux guettaient un moment d’inattention pour lui mettre une bonne rouste.

Fengxian attendit et attendit. Son opportunité ne se présentait pas. Il allait devoir reprendre l’initiative par la manière forte.
Encaissant un instant les assauts, il repoussa les deux créatures d’un coup de taille puis tenta de retourner dans les airs. Il ne fut pas assez rapide. L’une des créatures bondit, l’attrapa par la jambe, et le jeta contre le sol. Coup après coup, ils lacérèrent le guerrier. Fengxian essayait tant bien que mal de bloquer les coups, mais ils avaient deux fois plus de bras et étaient bien plus vicieux.

Il cria sous la douleur.

Il tenta un estoc.

La créature l’évita sans peine, et continua son assaut.

Le goût de fer dans la bouche, Fengxian prit conscience qu’il allait peut-être mourir.
Tué par des soldats des ténèbres.

Fengxia…mes enfants… !

L’émotion secoua son âme et il poussa un hurlement de pure rage. Les monstres furent projetés en arrière. Il se releva, grognant. L’adrénaline l’aiderait pour un temps.

Il s’élança contre les sans-cœur et attaqua avec plus de force qu’il ne s’en crut capable. Plongé dans sa furie morbide, il riposta coup pour coup, ses grondements de plus en plus féroces. Il n’y avait plus de stratégie. Juste la rage de vaincre.
Il commençait à avoir la tête qui tourne. Et il avait froid. Et il avait mal partout.

Il se rendit compte qu’il était dos au sol. Il n’y avait plus de lumière.
 
—  Te revoilà de retour parmi nous !  

Fengxian avait du mal à respirer, et il croyait s’entendre râler. Cela lui rappelait le champ de bataille. De mauvais souvenirs.
Pourquoi était-il venu à Chengdu ? Il aurait dû savoir qu’il était bien mieux à la maison, à Beijing. Il finit toujours par écouter sa fille, et ça finit toujours mal. Et il ne pouvait même pas la punir car c’était sa faute. Quelle vie de chien! Être fonctionnaire c’est vraiment la misère…

Fengxian continua de se lamenter pendant un bon moment, pendant que Bai Song auscultait le bonhomme. Il ne semblait pas l’entendre. Ses yeux étaient bien ouverts, mais il ne semblait pas non plus le voir.

La bataille avait été terminée la veille, et maintenant ils se « reposaient » dans la hutte. C’était difficile de se reposer quand on pouvait encore sentir l’odeur envahissante du sang.
Par chance – par miracle même – personne n’était mort. Sa femme, Yi avait perdu du sang, mais elle s’en remettrait. Ils avaient retrouvé leur fils, Xuanyu, indemne. Terrifié, mais indemne. Lui-même s’en était tiré à bon compte.
Même, et surtout, Fengxian avait défié les pronostiques, et s’en était sorti. Song était certain qu’il n’allait pas passer la nuit. Et pourtant, le voilà, vivant, gémissant dans toute sa splendeur.
Heureusement, Yi avait toujours des herbes médicinales et de quoi recoudre les blessures. C’était vite arrivé, des accidents durant le dressage de bête. Mais c’était anecdotique face à un groupe de sans-cœur.

Le soir même, sa guérison fulgurante, Fengxian pouvait parler de nouveau au travers de ses bandages. Il en apprit plus sur la famille Bai.
Ils n’habitaient pas la forêt par choix. Il y a quelques années, Song eut quelques « soucis » avec un marchand et contracta une forte dette. Il avait besoin de vendre toujours plus de bêtes. En réalité, il n’avait pas besoin de vivre dans la forêt ; la principale raison étant que les mois où il ne remplissait pas les quotas, la forêt servait de moyen de dissuasion face aux velléités punitives du marchand.
Cependant, le dernier affrontement avec les sans-cœur avait tout changé. Ils étaient rares dans le coin, mais sa famille ne pourrait plus vivre comme avant.

Saisissant sa chance, Fengxian commença par parler de lui. Il se présenta : Mengde Fengxian. Song reconnut le nom. Pendant des années, un groupe de jeunes filles - mené entre autres par Fengxia – n’avait cessé de l’importuner à chacun de ses passages à Chengdu. Elles étaient prêtes à payer très cher pour adopter un bébé tigre. Heureusement, il n’allait pas très souvent en ville.
Quand Song sut que Fengxian était son père, il explosa de rire. C’était le destin ! Peut-être qu’il devrait lui offrir un bébé tigre, finalement ! Bien sûr, Fengxian insista que non , il n’était pas question de ramener un tigre à la maison.
Maintenant qu’ils se connaissaient mieux, le colosse momifié lui proposa de venir travailler à la capitale.

Song refusa.

Son grand ami lui demanda pourquoi.

Le premier répondit que c’était là où son marchand bossait.

Le second rétorqua, lassé, s’il parlait de Zheng De.

Le Chevelu acquiesça.

La tête rasée (sauf la natte) le questionna sur les affaires louches de l’homme.

Bai Song ouvrit grand les yeux. Elles étaient nombreuses.

Fengxian lui sourit.

On pouvait s’arranger entre amis.

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Bonsoir, toi.

Est-ce que tu sais que j’aime la tarte tatin ?

De mieux en mieux les introductions. J’espère que tu t’habitueras.

Alors, alors… Roulement de tambours dramatique

J’ai beaucoup aimé ce rp une fois encore.

C’est la continuité du rp précédent (sans grande surprise car les titres sont les mêmes huhu !), et de nombreuses choses m’ont séduites dans ce texte et je vais tenter de les intégrer de la façon la plus compréhensible.

( Petite aparté pour les titres : tu n’es pas obligé de mettre « 2 », tu peux aussi mettre différents titres de sujet même si c’est la « même mission » )

Déjà, je trouve le début assez drôle. Pourquoi ?

Le monsieur se promène dans la campagne, tout va bien et là ! Bang ! Menace ! Attaque ! Il charge : déjà son cheval refuse de lui obéir et ça casse sa charge et en plus le personnage a envie de s’enfuir plutôt que de rester protéger les marchands avec un soupçon de mauvaise foi que j’apprécie beaucoup en temps que délégué des exploitations salines de l’Île de Ré.

Ensuite, le voyage se poursuit, ça se passe bien. Et là, hop ! Dans la forêt avec les chasseurs avec quelques scènes de combat qui je trouve, sont pleines d’idées. Tu utilises tes compétences, et tu les utilises intelligemment (ce qui est plutôt de bon ton contre des sans-cœurs). L’utilisation des animaux du dompteur/dresseur est aussi originale (dans le sens où il n’y a pas forcément cette approche avec les animaux de combat dans tous les rps du forum) et est bien gérée.

Les combats sont plutôt bien décrits à mon goût, surtout pour un premier rp combat. On s’y retrouve, on comprend ce qui se passe, nous ne sommes pas perdus dans l’action et on sait qui est qui et qui fait quoi. La méthodologie de tes attaques (le cri de rage, la hallebarde) me fait beaucoup penser à ce fin homme très loyal et filial qu’était Lu Bu, de son prénom social Fengxian : On a, en tant que lecteur, la possibilité de voir que potentiellement Fengxian peut être un très grand guerrier à l’avenir.

Et le passage le plus incisif et qui m’a beaucoup plu également, ce sont les dernières phrases de la fin.

« Song refusa.

Son grand ami lui demanda pourquoi.

Le premier répondit que c’était là où son marchand bossait.

Le second rétorqua, lassé, s’il parlait de Zheng De.

Le Chevelu acquiesça.

La tête rasée (sauf la natte) le questionna sur les affaires louches de l’homme.

Bai Song ouvrit grand les yeux. Elles étaient nombreuses.

Fengxian lui sourit.

On pouvait s’arranger entre amis.
»

Je trouve ça très drôle et la forme que tu as donnée rend la chose assez marrante, plus que ne l’aurait été un dialogue éventuellement. J’apprécie beaucoup.

Y a t-il des points négatifs ? Encore une fois, j’ai vu des fautes par-ci par-là. C’est pas la fin des mondes (haha), mais soit prudent ! Le marchand, son nom est Zhang De il me semble, pas Zheng De !

Après éventuellement, j’aurai peut-être aimé plus de détails ou d’éléments pour ton séjour à l’auberge avec les chasseurs. Ça aurait peut-être eu le mérite d’être un peu plus développé mais je respecte le choix d’avoir écourté un peu cette partie pour mettre en avant les combats et notre ami Bai Song.

Pour finir sur une note positive, ça m’intéresse beaucoup ce choix ethnique que tu as fait en choisissant consciemment de jouer une ethnie minoritaire. Jouer Mandchou s’accompagne de plusieurs éléments qui ne sont pas forcément les mêmes chez les Hans et le fait que direct les gens grillent tes origines avec ta coupe de cheveux. Je veux pas paraître lourd ou me vanter de quoique ce soit, mais pour avoir été en Chine pendant un moment, c’est intéressant de voir comment ces ethnies minoritaires ont en fait eu des impacts majeurs sur l’histoire de leur pays à travers les siècles et les relations interethniques avec les Hans.

Voilà voilà ! Une mission réussie rondement menée !

Continue ainsi jeune farfadet !


Notation :

• Normal : 20 points d'expérience + 200 munnies + 3 PS : 1 PS en FORCE, 1 PS en DEFENSE et 1 PS en DEXTERITE.

Bonus : Parce que je trouve que tu as un très bon début pour quelqu’un qui n’a jamais rp sur forum et qui n’a pas forcément l’habitude d’écrire énormément. En repartant de chez Bai Song, tu trouves un vieux sac abandonné dans les montagnes. Dedans, il y a un pendentif protecteur bouddhiste ! A ajouter dans ton inventaire !
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