« Je suis Akili !
Ex grand sorcier apprenti de Rafiki, désormais espion et informant des Mercenaires !
Je surplombe la campagne, je vole d’un bout à l’autre de la savane, j’écoute tous les secrets portés par le vent, je murmure à l’oreille des puissants – »
Un petit pique bœuf, jusqu’ici occupé à chanter ses propres louanges, s’interrompt brutalement. Son vol matinal se fait statique, loin au-dessus de ceux de ses congénères.
« Qu’est-ce ? »
Ses ailes s’agitent, le maintenant tant bien que mal en place.
Devant lui se lève le soleil de savane : Enorme, jaune écarlate, troublé par la chaleur au point que sa base se divise en vagues de lumières. Tout les animaux se sont réveillés pour saluer leur astre, profitant de la brume de l’aube pour partager et se sustenter. Mais ne peuvent il pas voir … ?
Quelques nuages - si rare ainsi dans la savane – s’étaient massé à quelques distance de là. Ils déversaient une bruine légère, miroir reflétant l’immense soleil en un arc multicolore.
Akili fonça droit sur cet étrange phénomène, petites ailes battant à plein régime. Peu à peu, il distingua une figure bipède qui semblait… Marcher ? Sur l’arc en ciel ?
Comme jaillissant du nuage, la figure ressemblait d’abord à un babouin dressé sur ses pattes arrières, mais plus droit, plus raide, couvert d’un vert brillant et de fourrure rousse.
A mesure qu’elle avançait sur son étrange support, la figure diminuait en taille. Ses naseaux pales couvert de tache rousse devinrent un museau, et les poils qui couvrait sa tête et ses bajoues se raccourcirent, couvrant l’intégralité de son corps d’un pelage vert tacheté de roux. Ses deux oreilles décollées s’affinèrent, remontant en haut de son crâne, et ses dents… Ses dents restèrent relativement identique : Des dents de rongeur, parfaitement adapté au gafiya que la figure était devenu. Un gros gafiya, plus grand qu’un suricate, et nettement plus énervé.
Il y avait une telle aura de colère autour du rongeur qu'Akili fila se nicher dans les nuages, effrayé à l’idée de le confronter. Mais le gafiya ne s'intéressa pas à lui : Plutôt, il claqua des doigts, et jaillirent de terrier, de tronc et d'arbre morts une dizaines d'autre rongeur, tous l’œil brillant et le pelage verdissant.
« J’aurai mon or, d’une façon ou d’une autre ! Rapporter moi donc tout ça et fissa !! »
Le rongeur semblait indiquer le soleil, or liquide et omniprésent qui s’élançait dans le ciel.
« Non !! »
Akili, plus brave qu’intelligent, s’était jeté devant l’inconnu. Il voletait sur l’arc en ciel, paniqué de son propre acte, plumes débraillées par sa longue course.
« Non ? Tu me refuse mon droit ? Mon or, volé ? »
« Monsieur, Sir, Seigneur, - l’étranger avait l’air important, et pas seulement parce qu’il marchait sur le ciel – « sans soleil, la sans soleil, la savane ne se réveillera pas ! Sans soleil, les baobabs ne grandiront plus, les roseaux ne nous nourriront plus, les éléphants ne sauront pas où mettre les pattes, les hyènes nous chasseront tous jusqu’au dernier !!! »
Sa tirade plaintive sembla faire réfléchir l’étranger.
« Que me propose tu, alors, comme contrepartie ? Que vaut ton soleil ? »
Paniqué, Akili en oublia presque de battre des ailes. Il chanta, un ton, un autre, puis finit par s’exclamer :
« Laissez-moi vous servir ! Laissez-moi annoncer votre venue, rappeler votre puissance, rappeller… les dettes que vous détenez ? Laissez-moi voyager à vos côté ! »