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Les éclats métalliques s’enchaînèrent, se répercutant dans la large salle d’entraînement. Les épées s’entrechoquèrent de plus en plus furieusement. L’ardeur qu’ils mettaient dans leur échange peinait pourtant à réchauffer l’hiver qui envahissait les murs du château jusqu’à en imprégner chaque pierre. Le soleil couchant pénétrait encore les rares fenêtres, témoin des heures qu’ils avaient passé à s’affronter.

Le souffle était court, les muscles raidis, mais la volonté du soldat était resté brûlante dans ses yeux verts. Il devait prouver à sa supérieure qu’il était en capacité de la suivre dans sa prochaine mission suicide. Il tiendrait à ses côtés et dévierait les lames ennemies quoi qu’il advienne.

Il força en un râle, un geste presque désespéré, opportuniste alors que la chef des armées, aussi épuisée que lui n’avait eu d’autre choix que d’accepter ce défi. Les lames se frottèrent, glissant l’une sur l’autre alors que les épaules des deux protagonistes venaient s’appuyer l’une sur l’autre.

L’exercice durait depuis bien trop longtemps pour être raisonnable. Elle se refusait à admettre son échec au moins autant que lui. Pourquoi ne comprenait-il pas qu’elle voulait le préserver ? Elle savait pertinemment les faibles chances de réussite de son prochain combat.

Non, elle devait le vaincre, ou se laisser convaincre par une défaite. Elle força un geste d’épaule pour le forcer au recul. Lui pivota la laissant à son élan déséquilibré. Elle allait chuter. Lui offrir une occasion de l’assommer, de prendre un coup de dos, sa déception cachait à peine sa surprise dans son regard alors qu’elle sentait soudain la lourdeur de son corps exténué. Les yeux fermés, elle accueillait consciemment la sensation brut du sol, témoin de sa chute.

Un éclat vibrant du métal percuta ses tympans, ainsi qu’une sensation de flottement. Où était la morsure froide de la dalle ? Son front pendait dans le vide…

Fabrizio avait lâcher sa lame. Ses bras l’avaient recueilli dans la hâte lui épargnant de tomber. Il n’avait pas réfléchi une seule seconde. Son souffle s’était coupé, ses mèches brunes tombèrent devant ses yeux pour masquer sa gêne. Lui qui tenait tant à sa victoire. Il se fustigeait intérieurement. Quel imbécile. Il n’osait même plonger ses yeux dans le regard ébahis de sa supérieure.

Il l’aida sans un mot à se redresser sans pour autant réussir à desserrer son étreinte. Leur souffle court étouffait le moindre bruit dans une régularité commune. Peu à peu, alors que le calme s’installait, la cadence de chacun s’unit à celle de son vis-à-vis. Profonde, contrôlée, bientôt silencieuse. L’un contre l’autre, leur poitrine soulevée par l’effort partagé, la fatigue physique commençait à s’éveiller.

Naturellement leur front si proches s’appuyèrent l’un contre l’autre. Les mains de Cassandra remontèrent contre la flanelle du torse du soldat. Elle devait mettre quelques distance pour lui parler. Le féliciter malgré tout. Peu de ses congénères au Domaine Enchanté était capable de telle prouesse. Elle n’avait pourtant pas encore la force dans les bras pour forcer son corps à s’éloigner.

Il trouva le courage, enfin, de relever les yeux. Il allait sourire et plaisanter comme à son habitude. Avouer sa défaite, d’un air léger et insouciant. Lui recommander de faire attention à elle. Sa joue frôla la sienne alors que son visage hissait ses yeux au niveau des siens. Une sensation unique, légère, fragile et si douce qu’il en perdu le fil de ses pensées.

Son regard s’attarda sur la forme parfaite des gouttes de sueur sur sa peau clair où semblait vouloir briller les derniers feux du soleil. Elles glissaient le long de son cou en une courbe délicate. Cette femme si redoutable et volontaire sembla soudainement d’une fragilité bouleversante.
Elle hésita, chercha ses mots. Son regard brun cherchant à s’ancrer dans les siens aux teintes doux lui rappelant la forêt. Etait-ce de la déception qui adoucissait soudain ses traits ? Ses yeux semblaient pourtant concentrer. Il n’y avait plus aucune défaite en lui. Ses bras se raffermir autour d’elle sans l’oppresser pour autant. Pourquoi hésitait-elle encore ? Ses lèvres se refusaient à bouger, à protester. La chaleur monta à ses joues et le temps se figea lorsque le regard du soldat devint son seul repère, allumé d’une flamme différente de celle qui l’animait pendant leur exercice.

La lueur mourante du soleil faisait danser la poussière dans ses derniers faisceaux, venant chasser les frissons que l’air frais sur leur peau moite commençait à faire naître.
Un clignement de paupière, Cassandra réalisa enfin leur situation. Elle allait protester, happant rapidement une gorgée d’air pour alimenter ses paroles brusques.

Il ne lui en laissa pas le temps. Il était bien loin de réfléchir. Seul son corps avait bouger. Son regard était perdus dans la découverte nouvelle des courbes du visage de sa supérieure. Quelle folie. Ses lèvres dessinées qu’il désira soudain. Leur douceur velours incomparable. Ses bras se refusaient à lui laisser la liberté de s’enfuir. Il dut pourtant se forcer au contrôle. Il ne voulait pas l’écraser. Il ne voulait pas non plus perdre le contact de cette chaleur dérobée.

Depuis combien de temps attendait-il cette occasion sans même s’en rendre compte ? Depuis plus longtemps qu’il ne l’aurait cru au vu de l’urgence qui enflammait ses veines. Son corps brûla d’un désir caché.

Le corps de Cassandra non plus ne semblait pas vouloir répondre aux ordres de sa raison. La vigueur qu’il venait de retrouver après un pareil entraînement, surpris la chef des armées. Elle capable de commander et de réagir au feu de l’action, du combat, se trouva terrassée par un baiser audacieux.

Son esprit balbutiait des mots qu’elle ne parvenait même pas à émettre. Son souffle chaud s’accéléra au rythme des baisers passionnés de celui qui l’enlaçait. Le sang vibrait dans ses tempes, pulsait dans ses muscles à nouveau. Sa raison s’étouffa dans un désir soudain et nébuleux.

Le soldat fit glisser sur ses lèvres un sourire satisfait, calmant ses ambitions pour des gestes plus doux. Ses mains lui laissèrent plus d’espace, explorant les courbes à la recherche d’armure à ôter. Ses pas avancèrent, assurant un contact charnel avec sa partenaire, reculant inconsciemment.

Elle poussa un léger cri de surprise de sentir un mannequin d’entraînement soudain dans son dos. Ils rirent de bon cœur, nerveusement peut-être. Avaient-ils cru être surpris par un membre du Sanctum venu pour l’un ou pour l’autre ?

Depuis quand n’avaient-ils pas rit si simplement ? L’un comme l’autre. Leur yeux, libérés de la gêne et de la raison, admettant enfin le désir de l’un comme de l’autre, se voilèrent d’une douceur enfin partagée. Qu’importe le temps, cette ellipse leur appartenait.

Fabrizio guida ses lèvres lentement aux siennes, dans un accord tacite. Elle tendit le cou lorsqu’il dériva au creux de sa nuque. Son souffle matérialisé dans l’air désormais nocturne de l’hiver. Les tissus se froissèrent entre les doigts avides de douceurs et de frissons, d’une communion sciemment rejetée, ignorée, depuis bien trop longtemps par l’un comme par l’autre.

Les pièces d’armures tombèrent sous les assauts. Les tissus protecteurs abandonnèrent leurs postes. Leur peau se faisait parcourir, conquérir, au souffle ardent qui donnait la cadence à cette étrange conquête.

Il la souleva dans ses bras avec une légèreté étourdissante. Les jambes soudain fragiles et si pâles de celle qu’il désirait, encerclèrent ses hanches. Ses mains s’agrippèrent à ses épaules solides. Par Etro, qu’il l’aimait depuis longtemps sans même le savoir. Il réfléchirait le lendemain aux conséquences s’il devait y en avoir.

Il eut au moins la candeur de s’agenouiller, gagnant le sol lentement avec elle en la couvant d’un regard amoureux qu’elle ne lui connaissait pas. Elle ne pouvait nier l’effet que sa délicatesse pouvait faire naître dans son esprit embrumé. Elle se sentait fondre, désarmée, d’une fragilité qui lui  faisait peur, la faisait frissonner.Pourtant chacun de ses gestes la mettait au centre de sa considération. Elle aurait bien pu se libérer, se refuser, à chaque instant.

Leurs doigts s’entremêlait, leur corps s’animait de mouvements serpentins. La chaleur qui naissait au creux de son ventre et serrait sa gorge menaçait d’envahir son esprit. Son regard fuya sur le décor, croisant un râtelier d’armes pleins qui les masquait un minimum au commun des mortels. C’était donc ici qu’il l’avait allongé ? Un sourire se dessina sur ses lèvres qu’elle mordit aussitôt pour retenir un gémissement. Les lames reflétaient des éclats de leurs corps emmêlés. Leurs mouvements déformés par autant de miroirs d’acier.

Cassandra ferma les yeux, concentra ses efforts pour résister une fois encore au défi de son amant. Elle courba le creux des reins sous l’emprise de ses bras aux muscles saillants. Ses doigts libérés de la poigne du soldat vinrent jouer avec sa nuque. Son souffle enivré venait glisser des encouragements sans mots son oreille.

La saveur douce et salée de la peau de sa compagne était une extase pour le soldat. Il se sentait pousser des ailes. Lui qui avait combattu dans les flammes, contre des dragons, ne se rapellait pas avoir jamais été aussi vivant. Il savourait chaque sensation, chaque geste, chaque cris de sa partenaire, la suivant dans leur union pas à pas, mouvements après mouvements, vers une extase libératrice et divine.

Ses muscles tremblèrent, le souffle haletant, le regard bienveillant caressant la vision de sa belle dans ses bras. Son sourire aussi radieux que le soleil couchant sur les lacs. Il vint tendrement poser son front contre le sien, ses doigts hésitant caressant sa joue et ses courts cheveux de jais. Ses mains  redessinèrent son cou si fragile, son épaule et son bras si menus une fois déparié de son armure. Il resserra son étreinte sur ses hanches pour la serrer tout contre lui et la protéger du froid nocturne de l’hiver.

Il n’osa pas lui chuchoter le moindre mot. Il avait peur de briser ce moment magique, ce rêve peut être ? Décevoir, raté l’occasion de se taire, briser leur fragile communion. Pourtant qu’il en avait envi. Il avait besoin de croire que ce temps précieux ne pouvait être unique. Quel idiot, comment pouvait-il espérer partager encore une partie de son existence ? Le voudrait-elle seulement ? L’oserait-elle ?










« Oui c’est déjà pas mal… rajoutez quelques détails coquins sur les mélanges de corps. C’est pour un public très demandeur de détails osés.  Lenore feuilletait les dernières pages sans grande émotion.

- Mais vous êtes surs ? Ils ne vont pas vous en vouloir  au Sanctum ?
Son interlocuteur, petit éditeur sec et nerveux du Domaine Enchanté, ne semblait pas emballer non plus à l’idée saugrenue de la mercenaire.

- Tant mieux, ils passeront me voir comme ça. J’ai quelques détails à voir avec eux. Et puis d’une certaine façon, c’est un peu leur faire de la publicité. Combien d’exemplaire on peux éditer de ce bouquin ? Il restait les détails technique et comptable à régler mais Lenore se félicitait tout de même du rendu de ce texte d’un auteur méconnu enthousiaste à son projet.

- Je vais voir ce que je peux faire. Mais si j’ai des problèmes, je vous le dit de suite, je balance votre nom ! Se rassura le vieil aigri.

- Sans soucis. Faites en livrer un peu dans chaque monde. Je suis sure que ça aura son petit succès. » La rousse laissa le professionnel à son travail, s’éclipsant avec un sourire malicieux préparant la suite que risquait de provoquer le pouvoir de la plume.