[HJ : petite mission "en retard", située juste avant l'hiver dans la timeline, après le retour de Costa et avant les "drames" du Jardin Radieux]
Qui aurait cru que cette mission serait un tel enfer ? Les yeux me piquent, mon casque pèse lourd sur ma tête. Je me demande si je reverrai la maison. Dire que tout ca aurait du être "une formalité". Ça aurait du durer deux jours, trois tout au plus. J'ai dit au revoir à Garance en lui disant "On ira au parc Dimanche ?". C'était il y a dix jours.
Je m'essuie les yeux avec la manche et je compte les munitions qui me restent dans le chargeur de mon lance-épines. Sept. Dur. Je n'ai plus de ravitaillement, plus de munitions, je suis coupée du commandement. J'ai même plus envie de poursuivre. Juste envie de rentrer.
Je ne compte plus les volatiles dont j'ai du repousser les vagues d'assaut. A coups de rafales d'épines urticantes et même de baïonnette en épine de hérisson une fois. Une mante religieuse à failli m'avoir, me sautant dessus alors qu'elle se planquait au milieu des feuilles. Sournoise créature. Je suis même tombée sur un chat, je n’étais pas équipée pour affronter un adversaire aussi gros, j'avais pas le matériel pour. "Mission d'éclairage" tu parles. La prochaine fois je prend le Putoizooka. Je n'ai du mon salut qu'à une utilisation audacieuse de ma bombe-poivre et une retraite précipitée dans la végétation tropicale.
"-Allez donc voir si l'hiver va être dur par chez moi s'il vous plait Neige" Avait dit la dame du consulat.
Rien de plus simple, il suffit de demander aux fées de là-bas. Petite mission facile pour une débutante. On se déplace, bonjour madame la Reine de l'hiver, où en sont vos préparatifs ? Très bien merci au revoir. Sauf que des fées dans ce pays, il y'en a pas. Ou alors elles n'osent pas se montrer à moi. Comment je fais moi sans le support des populations locales pour m'en sortir ?
Et me voilà donc aujourd'hui, dans la boue jusqu'au cou, embusquée près d'une petite marre.Cette embuscade est la dernière manœuvre que je tente. Le dernier carré. Si ca rate, je rend les armes. Je rentrerai au pays, je me déclarerai vaincue. Mission échouée. La honte du pays mais je serai de retour chez moi.
Je me suis creusé un trou de souris, recouvert par une grande feuille de fougère pour que les oiseaux ne me repèrent pas. Plusieurs ficelles sont tendues à proximité de mon trou, reliées à mes dernières bombes poivres. De quoi repousser un assaut massif ou dernier recours de sauter avec. J'ai maculé mon visage de boue. Une couche plus fine de poussière recouvre mes ailes, afin que leur couleur bleuté n'attire par l'oeil.
J'ai une vue imprenable sur la petite mare gelée. Epuisée, a bout de nerfs, j'ai tenté le tout pour le tout afin de forcer les fées du coin à se montrer : la prise d'otage. Ben oui. C'est moche mais à force j'ai plus d'idées. Il y a bien une fée des animaux qui va finir par réagir pour sauver les poissons pris dans la glace. Ou une fée des eaux qui va se demander pourquoi ca coule plus en contrebas. Et ne connaissant pas du tout quelles seront leurs intentions ni si d'autres prédateurs risquent de débarquer, je suis aux aguets, mon arme braquée.
Il faut de longues heures avant que "quelque chose approche". Un quelque chose d'énorme qui rampe au milieu des fougères. Quelque chose de monstrueux, bien plus gros que moi. Un corps long et sinueux, des pattes griffues, une gueule bardée de crocs effrayants, une odeur de souffre, une respiration sifflante et haletante.
Misère, je n'ai pas affaire à une fée. Mais à un DRAGON. Un être abject et terrible, aux écailles fuligineuses et à l'oeil assassin. Celui-ci avance jusqu'à la marre, se penche dessus. Dans mon trou je tremble de peur, l'index figé sur la détente. Il se redresse soudain, et dans un grand cri s'exclame :
"-J'y crois pas, quelqu'un a gelé la poiscaille !"
Je retiens un hoquet de surprise. Il parle ! Peut-être qu'il sait quelque chose sur les fées de ce monde. Je dois le faire parler. Avouer où sont les fées de ce monde.
Je me redresse de mon trou et crie "Mains en l'air, lézard !"
Mon cri le fait sursauter. Il fait littéralement un bond en l'air en poussant un cri de surprise avant de se retourner et baisser les yeux vers moi.
"-Whoah whoah whoah, on se calme. Dra-gon. Je suis un Dra-gon. C'est quoi le délire là, c'est quoi ton problème ?"
Toute panique quitte son regard quand il constate qui je suis. Il examine mon allure. Je suis sale, épuisée mais determinée, mon arme est braquée droit sur lui. Il lève un sourcil, pas l'air impressionné.
"-C'est quoi ton truc, un lance cure-dent ? "Gé-Nial". Grosse flippe, j'en peux plus. Bon c'est toi qui a mis le foutoir dans la pataugeoire, cocotte ? "
Son ton autoritaire et son assurance me prennent complètement au désarroi. Je baisse mon arme et reste là, bras ballants, incertaine de la conduite à tenir. De toutes façons, il ne me laisse pas le temps de réagir, il enchaîne, parlant à toute vitesse.
"-T'es envoyée par qui ? Les Chang ? Les Li ? Venir saboter la marre de la famille voisine c'est tout ce qu'ils ont trouvé à faire ? Hahah, ils feraient mieux de s'occuper de leur famille plutôt que de fourrer leur nez dans les affaires des autres. Et puis excuses moi, t'es quel genre de bestiole ? Une libellule ??"
Il se rapproche de moi et m'examine de près.
"-Heu .. ben .. je suis une fée. En fait j'aurais aim..."
Il me coupe.
"-Hah ! Jamais entendu parler. T'es pas du coin et ca se voit. T'es en chine ici, pas au pays des Sushis. Je fais pas ami ami avec les Kamis, te voilà prévenue. Tu es tombée sur le plus féroce, le plus fier, le plus honorable de tous les gardiens. Tu es tombée sur ... MUSHU !
Mais tu as de la chance, je suis de bonne écaille aujourd'hui. Je te laisse repartir si tu me ranges tout le bazar là. Allez t'es gentille, tu me remballes tout ca fissa. Tu libères les Koï avant que je me fâche, hop hop hop. T'as déjà vu des Koï stressées ? C'est pas zen du tout un jardin zen avec la poiscaille qui flippe."
Il tape dans ses mains pour m'inciter à me presser. Confuse, sentant le rouge me monter aux joues, je m’exécute. Il mes gestes d'un air sévère, bras croisés. Il affiche un sourire de satisfaction en me voyant plier face à sa toute puissante autorité.
En quelques gestes, je désamorce les bombes de sape. Il fait mine de pas être surpris quand j'en retire une qui était à quelques centimètres de son visage, attachée à une brindille, mais ca le fait reculer de quelques pas prudents vers le centre de la clairière.
Puis je libère les eaux. Là par contre ca l'impressionne, il en a la mâchoire qui se décroche un peu. Il se rapproche et se penche vers moi, jusqu'à ce que nos visages ne soient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Sa drôle de langue bifide vient siffler à un cheveu de ma tête.
"-C'était quoi ca, de la magie ? Une blague ? C'est un Canular ?"
"-Ben heu .. non ! Je suis une fée, Mush... heu ... Monsieur Mushu. Une fée de l'hiver. Je viens pas du pays des sushis, je viens du Consulat !"
"- Ah, je vois ..." Il capitule devant l'explication. Comme si ca expliquait l'ensemble des bizarreries qu'il venait de voir.
"-Et tu t'es perdue ? Qu'est-ce que tu fiches ici ?"
"-J'étais à la recherche des fées de ce monde !"
"-Pas de fées ici cocotte, je te l'ai déjà dit !"
J'ai l'air désemparée.
"-Mais ... Comment vous faites alors ? Pour l'hiver, le printemps, tout ça ?"
"-Holala .. t'as l'air perturbée du bocal toi."
Il donne une pichenette du bout de l'ongle sur mon casque-gland qui tombe en arrière sur ma nuque. Je le remet en place en râlant.
"-Heyy, non j'ai toute ma tête et je suis sérieuse ! J'ai une mission et je dois l'accomplir ! Même que je fais ca pour vous tous, vous devriez pas en rire."
Je gonfle les joues. Devant ma mine il émet un rire sifflant. Ça le fait bien rire, il s'en tient même le ventre. Il se place a côté de moi, entoure mon épaule d'une patte griffue et m’entraîne vers la rotonde qui occupe le centre du jardin.
"-Bon allez, cocotte. Je crois qu'une tasse de thé te fera du bien. Je crois qu'on a beaucoup de choses à se dire. Ma petite, j'ai l'impression que j'ai deux ou trois choses à t'apprendre sur l'hiver. Ah non, stop ! Fais pas cette tête là ! Laisses-moi tout t'expliquer avant de râler ... "
Agacée à l'idée de me faire donner des leçons sur mon domaine de compétence mais séduite à l'idée de me poser devant une boisson et peut être (on pouvait l'espérer) ou un deux petits gâteaux, je me laisse entraîner par Mushu, prête à écouter ses explications farfelues sur les saisons, l'hiver et je ne sais quelles choses qu'il imagine connaître mieux que moi.
Je m'essuie les yeux avec la manche et je compte les munitions qui me restent dans le chargeur de mon lance-épines. Sept. Dur. Je n'ai plus de ravitaillement, plus de munitions, je suis coupée du commandement. J'ai même plus envie de poursuivre. Juste envie de rentrer.
Je ne compte plus les volatiles dont j'ai du repousser les vagues d'assaut. A coups de rafales d'épines urticantes et même de baïonnette en épine de hérisson une fois. Une mante religieuse à failli m'avoir, me sautant dessus alors qu'elle se planquait au milieu des feuilles. Sournoise créature. Je suis même tombée sur un chat, je n’étais pas équipée pour affronter un adversaire aussi gros, j'avais pas le matériel pour. "Mission d'éclairage" tu parles. La prochaine fois je prend le Putoizooka. Je n'ai du mon salut qu'à une utilisation audacieuse de ma bombe-poivre et une retraite précipitée dans la végétation tropicale.
"-Allez donc voir si l'hiver va être dur par chez moi s'il vous plait Neige" Avait dit la dame du consulat.
Rien de plus simple, il suffit de demander aux fées de là-bas. Petite mission facile pour une débutante. On se déplace, bonjour madame la Reine de l'hiver, où en sont vos préparatifs ? Très bien merci au revoir. Sauf que des fées dans ce pays, il y'en a pas. Ou alors elles n'osent pas se montrer à moi. Comment je fais moi sans le support des populations locales pour m'en sortir ?
Et me voilà donc aujourd'hui, dans la boue jusqu'au cou, embusquée près d'une petite marre.Cette embuscade est la dernière manœuvre que je tente. Le dernier carré. Si ca rate, je rend les armes. Je rentrerai au pays, je me déclarerai vaincue. Mission échouée. La honte du pays mais je serai de retour chez moi.
Je me suis creusé un trou de souris, recouvert par une grande feuille de fougère pour que les oiseaux ne me repèrent pas. Plusieurs ficelles sont tendues à proximité de mon trou, reliées à mes dernières bombes poivres. De quoi repousser un assaut massif ou dernier recours de sauter avec. J'ai maculé mon visage de boue. Une couche plus fine de poussière recouvre mes ailes, afin que leur couleur bleuté n'attire par l'oeil.
J'ai une vue imprenable sur la petite mare gelée. Epuisée, a bout de nerfs, j'ai tenté le tout pour le tout afin de forcer les fées du coin à se montrer : la prise d'otage. Ben oui. C'est moche mais à force j'ai plus d'idées. Il y a bien une fée des animaux qui va finir par réagir pour sauver les poissons pris dans la glace. Ou une fée des eaux qui va se demander pourquoi ca coule plus en contrebas. Et ne connaissant pas du tout quelles seront leurs intentions ni si d'autres prédateurs risquent de débarquer, je suis aux aguets, mon arme braquée.
Il faut de longues heures avant que "quelque chose approche". Un quelque chose d'énorme qui rampe au milieu des fougères. Quelque chose de monstrueux, bien plus gros que moi. Un corps long et sinueux, des pattes griffues, une gueule bardée de crocs effrayants, une odeur de souffre, une respiration sifflante et haletante.
Misère, je n'ai pas affaire à une fée. Mais à un DRAGON. Un être abject et terrible, aux écailles fuligineuses et à l'oeil assassin. Celui-ci avance jusqu'à la marre, se penche dessus. Dans mon trou je tremble de peur, l'index figé sur la détente. Il se redresse soudain, et dans un grand cri s'exclame :
"-J'y crois pas, quelqu'un a gelé la poiscaille !"
Je retiens un hoquet de surprise. Il parle ! Peut-être qu'il sait quelque chose sur les fées de ce monde. Je dois le faire parler. Avouer où sont les fées de ce monde.
Je me redresse de mon trou et crie "Mains en l'air, lézard !"
Mon cri le fait sursauter. Il fait littéralement un bond en l'air en poussant un cri de surprise avant de se retourner et baisser les yeux vers moi.
"-Whoah whoah whoah, on se calme. Dra-gon. Je suis un Dra-gon. C'est quoi le délire là, c'est quoi ton problème ?"
Toute panique quitte son regard quand il constate qui je suis. Il examine mon allure. Je suis sale, épuisée mais determinée, mon arme est braquée droit sur lui. Il lève un sourcil, pas l'air impressionné.
"-C'est quoi ton truc, un lance cure-dent ? "Gé-Nial". Grosse flippe, j'en peux plus. Bon c'est toi qui a mis le foutoir dans la pataugeoire, cocotte ? "
Son ton autoritaire et son assurance me prennent complètement au désarroi. Je baisse mon arme et reste là, bras ballants, incertaine de la conduite à tenir. De toutes façons, il ne me laisse pas le temps de réagir, il enchaîne, parlant à toute vitesse.
"-T'es envoyée par qui ? Les Chang ? Les Li ? Venir saboter la marre de la famille voisine c'est tout ce qu'ils ont trouvé à faire ? Hahah, ils feraient mieux de s'occuper de leur famille plutôt que de fourrer leur nez dans les affaires des autres. Et puis excuses moi, t'es quel genre de bestiole ? Une libellule ??"
Il se rapproche de moi et m'examine de près.
"-Heu .. ben .. je suis une fée. En fait j'aurais aim..."
Il me coupe.
"-Hah ! Jamais entendu parler. T'es pas du coin et ca se voit. T'es en chine ici, pas au pays des Sushis. Je fais pas ami ami avec les Kamis, te voilà prévenue. Tu es tombée sur le plus féroce, le plus fier, le plus honorable de tous les gardiens. Tu es tombée sur ... MUSHU !
Mais tu as de la chance, je suis de bonne écaille aujourd'hui. Je te laisse repartir si tu me ranges tout le bazar là. Allez t'es gentille, tu me remballes tout ca fissa. Tu libères les Koï avant que je me fâche, hop hop hop. T'as déjà vu des Koï stressées ? C'est pas zen du tout un jardin zen avec la poiscaille qui flippe."
Il tape dans ses mains pour m'inciter à me presser. Confuse, sentant le rouge me monter aux joues, je m’exécute. Il mes gestes d'un air sévère, bras croisés. Il affiche un sourire de satisfaction en me voyant plier face à sa toute puissante autorité.
En quelques gestes, je désamorce les bombes de sape. Il fait mine de pas être surpris quand j'en retire une qui était à quelques centimètres de son visage, attachée à une brindille, mais ca le fait reculer de quelques pas prudents vers le centre de la clairière.
Puis je libère les eaux. Là par contre ca l'impressionne, il en a la mâchoire qui se décroche un peu. Il se rapproche et se penche vers moi, jusqu'à ce que nos visages ne soient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Sa drôle de langue bifide vient siffler à un cheveu de ma tête.
"-C'était quoi ca, de la magie ? Une blague ? C'est un Canular ?"
"-Ben heu .. non ! Je suis une fée, Mush... heu ... Monsieur Mushu. Une fée de l'hiver. Je viens pas du pays des sushis, je viens du Consulat !"
"- Ah, je vois ..." Il capitule devant l'explication. Comme si ca expliquait l'ensemble des bizarreries qu'il venait de voir.
"-Et tu t'es perdue ? Qu'est-ce que tu fiches ici ?"
"-J'étais à la recherche des fées de ce monde !"
"-Pas de fées ici cocotte, je te l'ai déjà dit !"
J'ai l'air désemparée.
"-Mais ... Comment vous faites alors ? Pour l'hiver, le printemps, tout ça ?"
"-Holala .. t'as l'air perturbée du bocal toi."
Il donne une pichenette du bout de l'ongle sur mon casque-gland qui tombe en arrière sur ma nuque. Je le remet en place en râlant.
"-Heyy, non j'ai toute ma tête et je suis sérieuse ! J'ai une mission et je dois l'accomplir ! Même que je fais ca pour vous tous, vous devriez pas en rire."
Je gonfle les joues. Devant ma mine il émet un rire sifflant. Ça le fait bien rire, il s'en tient même le ventre. Il se place a côté de moi, entoure mon épaule d'une patte griffue et m’entraîne vers la rotonde qui occupe le centre du jardin.
"-Bon allez, cocotte. Je crois qu'une tasse de thé te fera du bien. Je crois qu'on a beaucoup de choses à se dire. Ma petite, j'ai l'impression que j'ai deux ou trois choses à t'apprendre sur l'hiver. Ah non, stop ! Fais pas cette tête là ! Laisses-moi tout t'expliquer avant de râler ... "
Agacée à l'idée de me faire donner des leçons sur mon domaine de compétence mais séduite à l'idée de me poser devant une boisson et peut être (on pouvait l'espérer) ou un deux petits gâteaux, je me laisse entraîner par Mushu, prête à écouter ses explications farfelues sur les saisons, l'hiver et je ne sais quelles choses qu'il imagine connaître mieux que moi.
Dernière édition par Neige le Mar 11 Fév 2020 - 23:08, édité 2 fois