Dans l’ombre des couloirs du Palais, la Danseuse fraudait. Une nuit de plus, elle brisait la convention de son hôte et s’en allait rejoindre les jardins.
Néanmoins, cette sortie comportait une légère subtilité.
Lors d’une minute de passage, au travers de l’une des nombreuses portes inconnues que l’endroit possédait, Irelia se retrouvait à avoir surpris l’une des conversations de l’eunuque aux servants de la bâtisse. Affichant et soufflant son exaspération à l’encontre des plaisantins ayant dérangé les jardins.
Ce jour-là, l’agilité de la rêveuse s’était exigée d’elle-même pour s’éloigner des réprimandes que Xupeng aurait pu lui réserver.
Ayant mémorisé la démarche, elle se retrouvait déjà à fouler les pierres du jardin et de ses nombreux chemins. Inquiète, d’apparence, elle levait les yeux au firmament et appréciait déjà la vue qu’offrait le ciel de la Terre des Dragons. Il n’y avait aucun nuage agaçant, nulle brume entêtante ayant pour mesquinerie de masquer le ciel.
Organisant ses pas, rejoignant le cabanon de sa première rencontre avec Songzi Huayan, elle furetait un court instant avant d’agripper les piliers et escalader son sommet.
Grelotant sous le plafond de cette ville, Irelia s’emmitouflait dans son pyjama et conservait le regard vairon au plus haut des cieux. Il y avait eu une annonce, un fait de l’Éclaireur et loin de ses horreurs habituelles. Une question de point de vue, se rassurait-elle à croire en ayant découvert le titre.
En cette nuit, il y aura une étoile de moins à compter dans la toile nocturne.
La nouvelle rendait la Danseuse morose, ainsi que nostalgique. Lorsqu’elle était une enfant, sa mère lui contait tant et cent histoires. Des légendes de San Fransokyo, des conte que sa grand-mère lui avait transmise sous un héritage qui était désormais siens.
Il y a autant de monde sur la toile de la nuit qu’il n’y a d’étoile.
Jeune fille, au sommet de son observatoire, elle s’imaginait observer des centaines de milliers d’enfants pointant leurs regards vers étoiles.
Ils étaient tous une famille, vivant ensemble mais ignorant tellement les uns des autres.
En cette soirée d’hiver, Irelia tenait à accompagner les cousins de cette grande famille, jusqu’aux dernières secondes. Le temps passait, inlassablement, insinuant le froid jusqu’aux os de l’adolescente. Elle avait assez de volonté pour y résister, c’était l’unique au revoir qu’elle n’aurait jamais.
- Au plaisir…
Devant ses yeux vairons, une étoile du firmament venait de s’éteindre en même temps qu’un poids venait s’étendre sur le cœur d’Irelia.