Un homme est sur la scène. Les cheveux courts, la peau mate, c’est pas quelqu’un que je connaissais avant mais c’est Tony Grist, visiblement. Un présentateur vedette du coin. « Mesdames et messieurs. Nous sommes réunis ce soir pour la première édition d’un show universellement connu et vu dans de nombreux mondes. Sauf que… je le sais. Vous le savez. Nous le savons tous. San Fransokyo est unique. San Fransokyo est bourré de jeunes et de moins jeunes gens absolument extraordinaires. Des inventeurs, des athlètes, des danseurs, des performers. Et de nombreux cas exceptionnels sont venus ce soir, pour être LE talent de cette première édition. » Un tonnerre d’applaudissements vient interrompre Tony Grist. Il sourit finalement. « Vous pouvez les applaudir, oui et cela, durant l’entièreté du show, car vous savez que tous ces phénomènes ont besoin de vos encouragements pour être encore meilleurs. »
La caméra fait un traveling autour de lui, alors qu’il la suit du regard. « Je vous explique les règles. Chaque candidat a quelques minutes pour montrer son talent à un jury de quatre experts. À la fin de la prestation, chaque membre du jury devra dire si oui ou non le candidat passe à l’étape suivante du concours. Trois oui, et le candidat passe. Mais attention… les quatre membres du jury ont chacun un buzzer. Si ceux-ci n’aiment pas le numéro, ils peuvent appuyer sur le bouton. Si les quatre buzzers sonnent, c’est l’élimination et l’arrêt immédiat du numéro. »
Et en-dehors de ça, va continuer à faire ton numéro sereinement alors que tu entends une énorme alarme des familles crier au monde que ton truc est pas si bien que ça. Moi, je… je sais pas. Je trouve ça chaud. Je vais vraiment essayer de ne jamais l’utiliser, juste pour le principe. Sauf si, on sait jamais, y a des propos choquants, discriminatoires ou quoi. Non je sais bien que les sketchs qui vont commencer à éclater tout le monde, c’est pas mon truc. Moi je comprends qu’on dise ce qu’on pense, mais dire un truc juste pour choquer, je suis pas d’accord.
« Je vous présente le jury pour ces phases de sélection. L’un des plus grands physiciens, inventeurs de ce monde, le docteur Wilson ! »
Sur l’écran, je vois l’homme un peu plus âgé que tout le monde entrer sur le plateau, avec sa blouse blanche aux manches retroussées. Il a l’air assez sympa, et je lui ai un peu parlé, il est méga intéressant mais clairement on n’a pas les mêmes critères. Il vient près de Tony Grist, lui serre la main avec confiance en saluant le public qui… le connaissait pas, on va pas se mentir. Mais si t’as vu la bande-annonce, la hype monte forcément un peu ! Et bon, c’est pas habituel dans ce format d’émission mais comme ce sont des personnalités locales, et qu’il y a une petite chance pour que ça soit diffusé dans d’autres mondes… présenter le jury a été prévu par la prod. Bon moi je suis pas contre !
« Bonjour Docteur Wilson. Nous ferons court, car vous savez que nos candidats sont extrêmement stressés. Nous connaissons vos spécialités. Vous êtes un scientifique de renom. Vous avez une réputation incroyable dans le milieu et… avez la particularité de toujours vous mettre dans des situations périlleuses. »
Le docteur rigole de bon cœur. « Oui et bien écoutez, c’est vrai qu’il m’est arrivé de réparer un vaisseau en plein espace intersidéral, dans une tenue adaptée à l’espace, alors que la machine continuait de voler et d’éviter les sans-cœurs ! » Il finit sur un rire. Moi aussi je rigole.
« Ok donc les rumeurs disaient vrai ! Docteur… pour vous, de quoi doivent faire preuve les candidats ? »
« Avant tout, d’originalité. Moi… que ce soit des sciences, de l’art ou des épreuves de force, je m’en fiche un peu. Évidemment, j’apporterai mon point de vue scientifique sur les inventions et les trouvailles des éventuels chercheurs qui viendraient sur la scène. »
« Oui car c’est vraiment la spécificité de San Fransokyo par rapport aux autres mondes. »
« D’où ma présence. » Le Docteur Wilson rigole encore en regardant le public qui répond lui aussi par un rire. « Mais au-delà de ça, moi… si je vois que la chose qui est présentée a été créée, montée, faite avec originalité, sens du spectacle, pour moi c’est bon. »
Les gens applaudissent Wilson qui va s’asseoir devant la table du jury, tout à gauche.
« À présent, veuillez accueillir le second membre du jury : Madame la Maire du monde de San Fransokyo, Amasa. »
Celle-ci rentre sous un tonnerre d’applaudissements suggéré par la prod. Franchement je le dis sans méchanceté. Elle et moi avons un passé. Notre rencontre a été très bizarre mais je la kiffe franchement.
Elle est super bien habillée. Ses cheveux sont plus courts qu’avant, tombant en carré impeccable, légèrement sous son menton. Mais ses vêtements sont coquets, avec des motifs floraux et une couleur dominante violette. « Bonjour à tous. »
« Madame la Maire, vous savez que nous devons nous dépêcher, aussi vous poserai-je seulement quelques questions. Tout d’abord, votre présence ici est-elle liée à votre campagne électorale qui viendra sûrement dans un peu moins d’un an, puisque les prochaines élections sont dans moins de deux ? »
« Oui et non, Tony. » Elle répond de manière beaucoup plus sérieuse que Wilson. C’est une personne gentille mais elle a pas vraiment la réputation d’être quelqu’un de vraiment rigolo. Elle est pro. Après bon, je pense que personne ne se dit qu’elle est méchante non plus. « J’aime être maire de San Fransokyo. Je n’ai aucune envie de quitter ce poste, parce que c’est un travail que j’adore. Être ici me permet de montrer ce plaisir. J’espère convaincre beaucoup de téléspectateurs de ma bonne foi. Et en-dehors de ça, je trouve qu’il est vraiment important d’afficher au monde notre fierté vis-à-vis de tous ces talents qui composent notre ville. »
« Bien. Pour vous, de quoi doivent faire preuve les candidats ? »
« D’honnêteté, Tony. De sincérité. Le meilleur candidat serait pour moi celui qui se livre au public, qui donne absolument tout ce qu’il a pour convaincre. » Hum… réponse vague mais plutôt efficace. Amasa va à sa place, à la droite de Wilson.
« La troisième membre du jury : la Soldat 1ère Classe, représentante de la Shinra dans notre monde, D.Va ! »
Je sors des backstages et rentre sur scène, applaudie par des centaines de gens. Je ne suis pas en combinaison, j’ai décidé d’opter pour un skin assez classique pour moi : un short assez court en bas, et un hoodie en haut. Comme chaussures : les Roxas II, un classique pour une accro du sponsor comme bibi ! C’est assez sexy mais… disons que quand on assume de diffuser des photos de soi en maillots de bain sur un dirigeable dans toute la ville, faut un peu tenir la distance après. Pour être bien reconnaissable de loin, j’ai quand même fait le maquillage obligatoire avec les moustaches de lapin roses sur mes joues. Je salue le public avec des cœurs, des coucous. Ca m’avait manqué, ça faisait longtemps ! Je fais la bise à Tony, en me mettant sur la pointe des pieds, parce qu’on me verra pas serrer la main de quelqu’un à la télévision.
« D.Va. Comme pour les autres membres du jury, deux uniques questions. Tout d’abord, qu’apportez-vous à cette émission ? »
Je fais un grand sourire. À part une bonne tranche d’audimat, il veut dire ? Drôle de question, je suis pas n’importe qui ! « Écoute Tony, pour moi c’est bien simple. Si tu enlèves mon skill aux jeux vidéos et ma capacité à piloter des mékas de plusieurs centaines de kilos dans les airs… j’ai aucun talent, comparée aux autres membres du jury. Mais j’apporte deux choses. Déjà, le talent des autres, j’en fais quelque chose. Je m’évertuerai toujours, dans ce monde ou ailleurs, à permettre à tous d’exploiter leurs compétences et de devenir des mégas bêtes dans leur domaine. Ensuite, je suis une performeuse. Je sais ce que c’est de vouloir être la première. Et contrairement à beaucoup de gens, c’est souvent moi qui arrive au top. »
Le public rigole ou m’applaudit ou hue gentiment ma petite prétention. Je fais un clin d’œil à la caméra. Le tout c’est de le dire avec le sourire. « De quoi doivent faire preuve les candidats ? »
« Ici, je vais m’adresser aux candidats qui vont passer les sélections. C’est bien de réussir le premier pool. Mais vous n’êtes rien sans votre courage, sans votre persévérance. Si vous n’abandonnez jamais, si vous vous battez comme des lions, là… vous serez un sacré talent pour cette émission. »
Je vais m’asseoir à mon tour alors que Tony Grist appelle le dernier membre du jury, Mokonzo. Il arrive avec sa canne et son grand manteau blanc. Comme dans la pub. Pfiou. « Mokonzo. Vous semblez être quelqu’un d’impitoyable, de terriblement exigeant. Qu’en dites-vous ? »
« Je le suis. Je compte sur les autres membres du jury pour apporter de la gentillesse à nos candidats, parce que moi, je n’en montrerai aucune. Je ne dis que la vérité. Ma vérité. »
« Et de quoi doivent faire preuve les candidats, selon vous ? »
« D’exactitude. Les concurrents doivent montrer le fruit d’un travail acharné, ininterrompu. »
Ok. Bon. Il s’assied à ma droite. Je regarde en souriant Amasa qui me rend poliment mon sourire. « À présent, mesdames et messieurs. Les premiers candidats vont se succéder devant notre jury de San Fransokyo’s got talent ! »
… Bon. Sans la musique, ça donne moins bien mais enfin. On a un petit battement avant que le premier se mette en place, que la régie soit ok. « Madame la Maire, comment allez-vous ? » Notre voix est diffusée partout, sans surprise. On n’entendra rien à la télé, bien sûr, sauf éventuellement dans le bêtisier. Ici, c’est pas du direct comme je le disais. Mais au moins comme ça, je suis sûre qu’Amasa m’insultera pas, cette fois ! Je lui souris. Elle lève ses yeux de son calepin que genre… elle utilise vraiment ? Elle me sourit elle aussi. « Bien et toi ? »
« Mais super ! Trop contente de faire ça avec vous. »
« Oui c’est vrai que c’est sympa. »
« Attendez, moi qui voulais à ce point qu’on fasse des trucs ensemble. » Elle rigole légèrement. « Le binôme de fou qu’on peut faire. Non c’est bien, c’est une bêta qu’on va faire ici. Ok comment on procède ? »
« Je… vais dire beaucoup de choses très ennuyeuses aux candidats, qu’ils ne comprendront pas. Et toi… tu réexpliqueras tout avec des termes d’internet. »
« Hmm… » Je fais semblant d’hésiter en me retournant légèrement vers le public, attentif. « Oui bonne idée. Mais ça sert à quelque chose ? »
« Non mais comme ça, tu seras vraiment utile. » Le public rigole, je pince mes lèvres en souriant. « Woy… Vous tirez à balles réelles, aujourd’hui, Amasa. »
« Si tu as une autre idée, je suis preneuse. »
« Ok alors. » Je croise les jambes sur la chaise. « Je… je descends les candidats plus bas que terre, je les fais pleurer. Et vous, vous les consolez comme seule une mère-grand sait le faire. » Elle rigole, le public aussi. « Oui oui, ça me va très bien. Dis par contre, D.Va, plus sérieusement. »
« Oui dites-moi. Je… Je sens que vous allez me vanner très violemment. »
« Non alors. Tu te rends compte que tu es à la télé ? Parce que ce short ? À ce prix-là, autant rien mettre, ça donne le ton et ça fait monter la part d’audience. »
« Ouille. » ponctue le professeur Wilson en regardant mes jambes nues. Je fais une moue un peu vexée, mais… allez pas vraiment. « C’est ma culture, Amasa. À Illusiopolis, y a tellement de styles vestimentaires qui viennent de partout. Tout s’est mélangé et au final on fait ce qu’on veut. Non mais moi aussi ça m’a étonnée, en venant ici, de voir des mecs assumer le long manteau blanc et la blouse de docteur fou comme si c’était vraiment des tenues normales. »
Je fais un clin d’œil à Mokonzo, à ma droite, qui sourit légèrement. « Un gros pull avec un mini-short, c’est tellement absurde que je pense quitter l’émission. » Yeah. Bonne ambiance. Et franchement, premier degré. J’avais un peu peur avec Mokonzo. On est bientôt coupés par Tony qui nous annonce le premier candidat. Et bon, ça tu le vois pas forcément quand tu regardes l’émission mais ça s’enchaîne de ouf. Le but est que t’en aies sept qui passent en une heure, ce qui veut dire un peu moins de dix minutes chacun.
Tony disparait. Un gars apparait. Très maigre, en marcel, donc tu vois vraiment ses côtes à travers le tissu, ses clavicules, ses bras nus, bien sûr. Il me fait penser à un acteur mais j’arrive pas à retomber sur son nom. Amasa prend l’initiative.
« Bonjour, jeune homme. »
Il répond difficilement, visiblement un peu essoufflé par le stress. « Bonjour. »
« Comment t’appelles-tu ? »
« Auto. »
Je hausse les sourcils mais fais un grand sourire. « Pseudo, je suppose ? »
« Oui, oui c’est ça. » Je hoche la tête. « Et de quel quartier viens-tu ? »
« Rue du Marais. »
« Ah oui ! »
Je regarde Amasa avec curiosité. Là comme ça, c’est pas super passionnant ; C’est pas que ça m’intéresse pas mais est-ce que ça va bien passer à la télévision ? « Et que fais-tu ? »
« Je suis électricien. »
« Ok et bien… si mes compères sont prêts, je le suis. Fais-nous rêver, Auto ! »
Une musique commence. Très angoissante, une sorte de crescendo fait avec un thérémine. Typiquement le genre que tu entendrais pour accompagner une arrivée d’OVNIs. Enfin on s’en fiche. Le mec commence à danser d’une manière très contemporaine. Ses bras tournent autour de lui comme s’il caressait l’air. Et brusquement, alors qu’un son plus aigu arrive, son bras se tord. Et là ça commence. Il danse de manière frénétique, plutôt bien, pendant que ses bras se tordent dans tous les sens, font des angles complètement improbables, viennent s’enrouler autour de son cou comme le corps d’un serpent.
« Uhhh » s’écrie Amasa de dégoût, en souriant, alors qu’en vrai elle trouve ça aussi impressionnant que moi. Et là brusquement, ce sont les jambes qui commencent à se tordre aussi, si bien que, logique… le mec s’effondre. Mais même à terre, le numéro des membres qui font des mouvements impossibles continue, si bien que parfois, il se relève, comme une sorte d’araignée, soulevée par une jambe dont on dirait qu’elle a été bien sévèrement disloquée. Et alors que les minutes passent, et que c’est pas chiant, vraiment. Le mec, encore couché, se relève hyper facilement, juste en… remettant tout son corps normalement pile au moment où la musique s’arrête. On applaudit, le public aussi. Franchement, propre. Enfin… propre, je veux dire Bref !
Tony arrive près du garçon. « Woah, c’était vraiment troublant, Auto. Vraiment, c’est… est-ce que c’est quelque chose qui s’apprend, ce genre de pouvoir ? »
« Non non. » répond-il fort sérieusement. « Mes articulations me permettent des mouvements comme ceux-là. » Il reprend son souffle. « Et je… j’ai travaillé pour encore profiter de cette souplesse. »
« Et bien je ne sais pas si c’est au goût de notre jury mais moi j’ai trouvé ça affreusement amusant ! » rigole Tony Grist. « D.Va ? »
Je me redresse en souriant poliment. « Vraiment tu m’as épatée avec ce numéro. Bon, ton corps est ce qu’il est, et c’est très impressionnant à voir. Mais ton travail avec la musique, la construction de ton numéro, le fait que d’autres choses, d’autres membres se désarticulent au fur et à mesure, c’est vraiment intelligent. » Le public applaudit derrière moi. « En tant que tel, j’ai vraiment trouvé ça bien. Pour moi, ce sera un Oui. » Je souris gentiment. J’ai pas été hyper positive et énergique parce que je me doute vraiment de ce que diront les autres. Tony donne la parole à Wilson. « Écoute, je vais pas passer par quatre chemins, mon gars. Ce que tu as fait, c’est un excellent début. Mais je me suis ennuyé durant ce morceau, déjà parce que tout ça, là… c’est en deux dimensions. Tu danses debout, tu danses couché, et ça c’est super mais en gros tu restes au même endroit de la scène. On te croirait enfermé entre quatre planches de verre. Y avait pas de mouvement. Y avait peu d’énergie. Pour moi ce sera non. »
« Amasa ? »
« Pour moi aussi, ce sera non. Très bon début, comme l’a dit Wilson. Mais tu dois te trouver des personnes qui complètent ou qui peuvent faire ce numéro avec toi… ou revoir totalement ta manière d’occuper l’espace, parce qu’en l’état, c’est impressionnant mais trop… peu. »
« On peut quand même applaudir ce premier candidat. » Et là pour ça, tout le monde est partant. Le public, le jury. Mokonzo n’a pas parlé, non. Pas besoin de perdre du temps dès lors que deux non disqualifient, de toutes façons.
Le deuxième candidat arrive. Woah. Ca te laisse pas le temps de débriefer !
« Salut, comment tu t’appelles ? » demande le docteur Wilson.
« Maathai. » répond une femme noire, très belle, avec une djellaba de fou. « Je suis technicienne de surface dans les bureaux. »
« Ok Maathai. » reprend Amasa en souriant à pleines dents. « Vous, je sens que vous avez un truc. Je vous en prie, vous pouvez commencer. »
« Ah et bien. Pas besoin de musique. J’ai déjà commencé. »
« Ok. » dis-je, un peu amusée. « Et c’est quoi votre talent ? »
« Je sais lire dans les pensées. »
« Un genre de mentalisme ? » demande Mokonzo. Franchement ouais je pense à ça quand on me dit ça. « Non, vraiment. Je peux dire exactement ce que vous pensez. » nous répond-elle avec le sourire. « Je peux essayer sur le public, si vous voulez. »
« Non non. » Ah elle a titillé la curiosité de Wilson. « Sur moi, ça sera très bien. Vous avez besoin de me toucher la tête ? »
« Non, rien du tout. »
Elle dit ça mais bon. Maathai fixe longuement Wilson, qui a l’air super détendu mais intéressé. Et là, ses deux yeux se révulsent. « Ah oui, bon c’est pas rien du tout ça. » commente Amasa, alors que le public est genre scotché. Je me retourne pour les regarder mais pas trop longtemps parce que je veux… totalement voir ça. Et Maathai commence à parler super vite, au rythme des pensées de Wilson, je suppose ! « Qu’est-ce qu’elle fait ? C’est un truc ? Euh… C’est vrai ? Je… 1, 2, 1, 2 ! Ok et si je pense à un gratin dauphinois. Ok elle le dit aussi. » Malgré l’étrangeté du délire, avec une femme qui balance les pensées loufoques d’un scientifique comme ça… le public finit par rigoler. Maathai sort de sa transe.
« Ok, vous vous souvenez de ce qu’a pensé le Docteur Wilson ? » demande Mokonzo.
« Oui tout à fait. Il a surtout réagi, a essayé de voir si ce que je faisais était réel. »
« Wilson ? C’était bien tes pensées ? » Il a l’air troublé. « Euh oui ; C’était comme si elle les retransmettait directement de mon cerveau, je… »
« Un autre veut essayer ? »
Ahah. « Sans façon pour moi. » J’ai vraiment pas intérêt à faire ça au moment où je suis en train de magouiller avec Roxas. Amasa fait pareil que moi, sans surprise. Mais Mokonzo, sans surprise, la laisse faire. Maathai rentre en transe et dit : « Pour ma part, c’est un oui. »
Mokonzo sourit. Le public explose. Bonne mise en scène, je dois dire ! Tony arrive, un peu en retard, du coup ! « Ok génial merci Mokonzo. Amasa ? »
« Ah moi, oui bien sûr. J’ai trouvé ça incroyable. C’est vraiment… fou. Pas du tout ce à quoi je m’attendais dans cette émission et… bluffant. Inquiétant aussi ! »
« Pour moi aussi. J’ai vu quelques pouvoirs assez drôles jusqu’ici mais quelqu’un qui lit dans les pensées de cette manière. Chapeau. »
Wilson est d’accord. On a notre première sélectionnée ! Suite à ça… moins engageant. Quatre candidats font leur démonstration. C’est toujours pas mal parce qu’ils ont passé les pré-sélections, ces gens-là, mais ils ne sont quand même pas à la hauteur. La première personne est une vieille dame qui est super forte, qui soulève 80 kilos sans problème. Alors qu’elle est vraiment vieille. On a été super gentils mais voilà, c’était pas… Ensuite y a eu un inventeur qui est venu nous montrer une création, un genre de projecteur holographique de jeu vidéo avec une dimension interactive directement en live. Style deux raquettes de ping pong sont apparues, en données, et on pouvait jouer mais… sincèrement, là comme ça, moi je trouve pas ça encore ouf.
Un cracheur de feu, ça bon… et deux chanteurs. Pour l’instant, que des solos et c’est pas un hasard, la prod a organisé ça pour qu’au début, les choses faciles à organiser se packent. « Nous allons pouvoir passer au prochain candidat. Espérons qu’il aura plus de chances que les concurrents précédents ! »