Tu es la part qui se souvient d'avant. La part qui se soucie de ce qu'était le Cygne Noir il y a bien longtemps. Tu es la part qui se souvient ce que c'est qu'haïr, celle qui se souvient et qui donc voudrait pouvoir recommencer, haïr un peu, haïr souvent. Il n'y a pas de ténèbres en toi, juste un grand vide, un trou béant gris.
Tu te couches dans l'herbe, tu penses que ça pouvait être agréable avant mais tu sens les choses sans les éprouver. Tu ne te souviens pas avoir aimé réellement si ce n'est ton père que tu admirais, mais tu te dis que tu aurais aimé en avoir le souvenir, des images, des souvenirs à regretter.
Tu devines toujours où elle va, tu sens les choses et tu te sens comme accrochée à elle. En regardant le ciel, tu peux dire sur quelle étoile elle se trouve. Quand tu ressens un besoin féroce d'y aller c'est souvent qu'elle est dans le besoin.
Tu erres sans but, contrairement à elle. Tu désires sans avoir le moteur des émotions, et tu n'as pas l'instinct qu'elle a à nourrir ses ténèbres. Combien de fois as-tu rêvé que tu te réveillais avec un cœur dans la poitrine ? Combien de fois as-tu tapoté ta poitrine pour simuler un rythme cardiaque ?
Tu l'as entendu à la radio, une étoile s'éteint ce soir. Autant de cœurs sans doute qui s'envolent à tout jamais, alors qu'à toi, il t'en manque juste un. Tu le cherches dans le ciel, ce dessin d'étoile brouillé par sa fin prochaine.
Et tu l'aperçois, là au loin. Intérieurement tu espères qu'il s'agit du monde qui t'a vue grandir, car c'est aussi là que se trouve toute l'origine de ton malheur et de ta transformation. C'est également là que gît ton père mais ce n'est qu'un corps alors...
Mais non, tu sais bien que ce n'est pas ce monde. L'idée a en revanche suffi à te divertir, les imaginer ainsi tous disparaître, c'était cela que tu voulais. Au loin tu entends d'autres observateurs nocturnes échanger, et une fille rit. Tu essaies de rire toi aussi, sans y parvenir. Tu sais imiter oui, mais jamais si cela doit venir de toi et rien que toi car tu ne parviens pas à éprouver le début d'une forme de bonheur.
Tu fermes les yeux et tu essaies d'imaginer ce que cela ferait d'être cette fille, de voler son cœur et trouver un sens à une vie comme celle-là. Voler un cœur ? Tu as déjà essayé, et c'est parfaitement vain. Combien de tentatives as-tu faites déjà ? Un nombre indécent. Tu ne peux pas non plus dire que tu regrettes, parce que la volonté d'y arriver surpasse tout le reste, même la raison qui devrait te pousser à être plus discrète. Il faut malgré tout savoir s'avouer vaincu parfois. Alors tu continues d'écumer les livres à la recherche de la moindre petite mention à ta condition, à la transformation et comment y remédier, ne serait-ce que pour savoir si l'on peut changer quelque chose.
Rien qu'un jour tu voudrais oublier que tu es différente et que quelque chose n'est pas normal chez toi, que les autres ont quelque chose que tu n'as pas. Cela te serait sans doute égal alors puisqu'on ne peut manquer de quelque chose qu'on ignore.
Une fois encore tu fermes les yeux et tu te laisses aller à la fatigue. Tu sens ton corps s'alléger et rejoindre celui de ton alter ego, tu vois les deux silhouettes se rejoindre et un cœur descendre du ciel pour compléter ce triste puzzle. Un rêve que tu as fait des centaines de fois. Mais tu le sais, on ne peut revenir en arrière et le cœur qui était là en lieu et place de ce manque est sans doute perdu à jamais dans la stratosphère. Tu penses à ces rumeurs persistantes mais tu ne peux t'y résoudre car c'est trop risqué pour vous deux. Si aucune d'entre vous n'en revenait ? Tu n'es pas encore prête à en arriver là et tu es déjà certaine qu'elle refusera catégoriquement.
Tu te couches dans l'herbe, tu penses que ça pouvait être agréable avant mais tu sens les choses sans les éprouver. Tu ne te souviens pas avoir aimé réellement si ce n'est ton père que tu admirais, mais tu te dis que tu aurais aimé en avoir le souvenir, des images, des souvenirs à regretter.
Tu devines toujours où elle va, tu sens les choses et tu te sens comme accrochée à elle. En regardant le ciel, tu peux dire sur quelle étoile elle se trouve. Quand tu ressens un besoin féroce d'y aller c'est souvent qu'elle est dans le besoin.
Tu erres sans but, contrairement à elle. Tu désires sans avoir le moteur des émotions, et tu n'as pas l'instinct qu'elle a à nourrir ses ténèbres. Combien de fois as-tu rêvé que tu te réveillais avec un cœur dans la poitrine ? Combien de fois as-tu tapoté ta poitrine pour simuler un rythme cardiaque ?
Tu l'as entendu à la radio, une étoile s'éteint ce soir. Autant de cœurs sans doute qui s'envolent à tout jamais, alors qu'à toi, il t'en manque juste un. Tu le cherches dans le ciel, ce dessin d'étoile brouillé par sa fin prochaine.
Et tu l'aperçois, là au loin. Intérieurement tu espères qu'il s'agit du monde qui t'a vue grandir, car c'est aussi là que se trouve toute l'origine de ton malheur et de ta transformation. C'est également là que gît ton père mais ce n'est qu'un corps alors...
Mais non, tu sais bien que ce n'est pas ce monde. L'idée a en revanche suffi à te divertir, les imaginer ainsi tous disparaître, c'était cela que tu voulais. Au loin tu entends d'autres observateurs nocturnes échanger, et une fille rit. Tu essaies de rire toi aussi, sans y parvenir. Tu sais imiter oui, mais jamais si cela doit venir de toi et rien que toi car tu ne parviens pas à éprouver le début d'une forme de bonheur.
Tu fermes les yeux et tu essaies d'imaginer ce que cela ferait d'être cette fille, de voler son cœur et trouver un sens à une vie comme celle-là. Voler un cœur ? Tu as déjà essayé, et c'est parfaitement vain. Combien de tentatives as-tu faites déjà ? Un nombre indécent. Tu ne peux pas non plus dire que tu regrettes, parce que la volonté d'y arriver surpasse tout le reste, même la raison qui devrait te pousser à être plus discrète. Il faut malgré tout savoir s'avouer vaincu parfois. Alors tu continues d'écumer les livres à la recherche de la moindre petite mention à ta condition, à la transformation et comment y remédier, ne serait-ce que pour savoir si l'on peut changer quelque chose.
Rien qu'un jour tu voudrais oublier que tu es différente et que quelque chose n'est pas normal chez toi, que les autres ont quelque chose que tu n'as pas. Cela te serait sans doute égal alors puisqu'on ne peut manquer de quelque chose qu'on ignore.
Une fois encore tu fermes les yeux et tu te laisses aller à la fatigue. Tu sens ton corps s'alléger et rejoindre celui de ton alter ego, tu vois les deux silhouettes se rejoindre et un cœur descendre du ciel pour compléter ce triste puzzle. Un rêve que tu as fait des centaines de fois. Mais tu le sais, on ne peut revenir en arrière et le cœur qui était là en lieu et place de ce manque est sans doute perdu à jamais dans la stratosphère. Tu penses à ces rumeurs persistantes mais tu ne peux t'y résoudre car c'est trop risqué pour vous deux. Si aucune d'entre vous n'en revenait ? Tu n'es pas encore prête à en arriver là et tu es déjà certaine qu'elle refusera catégoriquement.