Une foule inquiète s’était rassemblée lorsque la rumeur s’était répandue. La peur, le besoin de partager, de protéger les avait mener dans un périple jusqu’à une autre ville. Que pouvaient-ils faire d’autre ? Des centaines de grecs venus de Thèbes, d’Athènes et d’autres contrées du Colisée de l’Olympe avaient afflué jusqu’au pied du Mont Parnasse. Les oracles, les prêtres et bien d’autres avaient annoncés la terrible nouvelle. Comme souvent dans ce monde, ils avaient frissonné, craint, puis supplié. Que pouvaient donc faire de plus de simples humains ?
La foule se rassemblait désormais, liée dans les ablutions, jointe dans les prières, généreuses dans les offrandes. Ils ne pourraient rien empêcher. Ce soir, une étoile allait mourir. Disparaître du Panthéon et de l’Histoire. Pour ce peuple, c’était voir s’éteindre un phare, une flamme, un guide, une vie, celle d’un dieu, de quelque chose bien supérieur à eux pauvres mortels qui ne pouvaient traverser les âges et être témoin du passé, du présent et du futur. C’était donc naturellement au pied du Parnasse, lieu assimilé à Apollon et ses muses, qu’ils s’étaient ensemble rassembler dans les célébrations. Ils voulaient assister au phénomènes et à ces conséquences.
Pourtant une grande proportions de cette foule avait conscience que les étoiles n’étaient rien de ce qu’ils prêchaient ce soir. Le don de la Shinra à ce monde avait élargit les connaissances, les voyages, cerné la réalité. Lenore trouvait le tout à la fois étrange et intriguant, raison pour laquelle elle avait suivi les flots.
La musique avait pris un rythme fébriles au mesure que le Soleil s’était couché, que les alcools avaient abreuvé les corps et le sol, tel que le souhaitait Dionysos. Les vivants se faisaient emportés dans des frissons de plus en plus libérés. La crainte gonflait leur respiration, la foi apaisait leur cœur. L’Ombre les enveloppa de ses bras. Pour eux, la Nuit fit s’allumer ses prisonniers de lumière. Des diamants à l’éclat plus grand encore alors que les yeux guettaient celui qui se verrait sacrifier ce soir. Dans l’attente, dans le doute, chacun crut voir par anticipation la terrible disparition.
L’heure fatidique approcha. Une étoile hurla sa grandeur, gonflant sa puissance, tendant ses bras vers ses disciples, ceux qui pleuraient déjà sa perte avant même qu’elle ne survienne. Et ils levèrent les bras au son de la clameur de leurs guides saints.
L’Obscurité se fit plus épaisse, amenuisant encore la maigreur des bras décharnés de l’astre, étouffante, enveloppante.
Dans un dernier cri de douleur, l’étoile pulsa d’un éclat désespéré lorsqu’elle céda sa vie à l’adversité. Une fraction de seconde qui lui dura des millénaires. Le souffle suspendu, la foule rassemblée pour ses derniers instants grava dans son regard un peu de ce pouvoir d’être bien supérieur. Que pouvaient-ils faire de plus ?
Pleurer, crier, se rassembler et festoyer. Jusqu’au bout de leurs forces, témoigner de leurs dévotions pour ces autres qui leur apporte tant ou leur dérobe selon leur envie.
La rousse avait pourtant assister à la même cérémonie, mais elle n’avait vu, dans son esprit, qu’un monde abandonné, sombrant sous le poids de l’horreur. Dévorer par les sans cœur jusqu’au plus profond de lui même. Tel qu’elle l’avait vécu au Palais des Rêves. Tel qu’elle tentait d’empêcher dans des mondes qui lui tenaient à cœur.
Mais que pouvait-elle faire, elle, face à ce destin qui lui était bien supérieur ? Crier, festoyer, célébrer ? Elle adressa ses pensées à cet astre rouge sang qui brillait par alternance et semblait vouloir la guider. Pourquoi pas, après tout, elle ne risquait pas grand-chose à essayer une autre approche. Par le soleil, elle avait déjà accepté de suivre cette voie. Elle avait besoin de ce pouvoir, celui de faire s’éteindre des guides, des phares, des astres autour duquel rôdait des ténèbres nombreuses. Et tant qu’à faire, puisqu’elle avait suivi la foule, elle n’allait pas se priver pour célébrer et festoyer le reste de la nuit avec cette foule si dévote.
Sam 25 Jan 2020 - 23:35La foule se rassemblait désormais, liée dans les ablutions, jointe dans les prières, généreuses dans les offrandes. Ils ne pourraient rien empêcher. Ce soir, une étoile allait mourir. Disparaître du Panthéon et de l’Histoire. Pour ce peuple, c’était voir s’éteindre un phare, une flamme, un guide, une vie, celle d’un dieu, de quelque chose bien supérieur à eux pauvres mortels qui ne pouvaient traverser les âges et être témoin du passé, du présent et du futur. C’était donc naturellement au pied du Parnasse, lieu assimilé à Apollon et ses muses, qu’ils s’étaient ensemble rassembler dans les célébrations. Ils voulaient assister au phénomènes et à ces conséquences.
Pourtant une grande proportions de cette foule avait conscience que les étoiles n’étaient rien de ce qu’ils prêchaient ce soir. Le don de la Shinra à ce monde avait élargit les connaissances, les voyages, cerné la réalité. Lenore trouvait le tout à la fois étrange et intriguant, raison pour laquelle elle avait suivi les flots.
La musique avait pris un rythme fébriles au mesure que le Soleil s’était couché, que les alcools avaient abreuvé les corps et le sol, tel que le souhaitait Dionysos. Les vivants se faisaient emportés dans des frissons de plus en plus libérés. La crainte gonflait leur respiration, la foi apaisait leur cœur. L’Ombre les enveloppa de ses bras. Pour eux, la Nuit fit s’allumer ses prisonniers de lumière. Des diamants à l’éclat plus grand encore alors que les yeux guettaient celui qui se verrait sacrifier ce soir. Dans l’attente, dans le doute, chacun crut voir par anticipation la terrible disparition.
L’heure fatidique approcha. Une étoile hurla sa grandeur, gonflant sa puissance, tendant ses bras vers ses disciples, ceux qui pleuraient déjà sa perte avant même qu’elle ne survienne. Et ils levèrent les bras au son de la clameur de leurs guides saints.
L’Obscurité se fit plus épaisse, amenuisant encore la maigreur des bras décharnés de l’astre, étouffante, enveloppante.
Dans un dernier cri de douleur, l’étoile pulsa d’un éclat désespéré lorsqu’elle céda sa vie à l’adversité. Une fraction de seconde qui lui dura des millénaires. Le souffle suspendu, la foule rassemblée pour ses derniers instants grava dans son regard un peu de ce pouvoir d’être bien supérieur. Que pouvaient-ils faire de plus ?
Pleurer, crier, se rassembler et festoyer. Jusqu’au bout de leurs forces, témoigner de leurs dévotions pour ces autres qui leur apporte tant ou leur dérobe selon leur envie.
La rousse avait pourtant assister à la même cérémonie, mais elle n’avait vu, dans son esprit, qu’un monde abandonné, sombrant sous le poids de l’horreur. Dévorer par les sans cœur jusqu’au plus profond de lui même. Tel qu’elle l’avait vécu au Palais des Rêves. Tel qu’elle tentait d’empêcher dans des mondes qui lui tenaient à cœur.
Mais que pouvait-elle faire, elle, face à ce destin qui lui était bien supérieur ? Crier, festoyer, célébrer ? Elle adressa ses pensées à cet astre rouge sang qui brillait par alternance et semblait vouloir la guider. Pourquoi pas, après tout, elle ne risquait pas grand-chose à essayer une autre approche. Par le soleil, elle avait déjà accepté de suivre cette voie. Elle avait besoin de ce pouvoir, celui de faire s’éteindre des guides, des phares, des astres autour duquel rôdait des ténèbres nombreuses. Et tant qu’à faire, puisqu’elle avait suivi la foule, elle n’allait pas se priver pour célébrer et festoyer le reste de la nuit avec cette foule si dévote.