San Fransokyo s’agitait comme une fourmilière et la nuit tombante d’une fin d’après-midi d’hiver ne semblait pas en mesure de freiner son activité. Des dizaines, des centaines de personnes affluaient, arpentaient les rues. Les échos mêlés d’un millier de voix et de conversations différentes formaient un tout presque homogène, auquel venaient s’ajouter les moteurs et klaxons d’une circulation difficile. Les lampadaires balisant les rues bondées étaient déjà allumés, mais leur éclat n’était rien par rapport à celui des devantures commerciales et des décorations scintillantes qui illuminaient la ville de festivité. En levant les yeux on pouvait voir s’animer sur les buildings des publicités et, passant dans le ciel assombri, un dirigeable sur lequel défilaient en boucle les mêmes images d’une jeune femme accompagné d’un message : D.Va vous souhaite de joyeuses fêtes.
Et au coeur de toute cette activité, anonyme au milieu de la foule, Aqua marchait d’un pas flânant qui contrastait avec la frénésie ambiante. Son regard ne pouvait s’empêcher de dériver, se levant époustouflé pour essayer d’atteindre le sommet des gratte-ciels, glissant sur les lignes de voitures, suivant de temps à autre quelques habitants qui se frayaient un chemin aisément dans cette affluence. C’était la première fois qu’elle venait dans ce monde, et il ne ressemblait véritablement à aucun qu’elle ait jamais visité ! La jeune femme avait déjà vu de grandes cités, mais aucune n’arborait la même démesure que cette métropole, ne donnait autant l’impression d’une ville qui ne dort jamais et capable vous écraser de tout son poids. Elle avait cependant quelque chose de fascinant, même si de très loin la Maîtresse de la Keyblade préférait les mondes plus calmes.
Mais elle n’avait pas eu le choix. Il ne restait plus que… cinq jours avant Noël. Ce qui devait en partie expliquer le monde présent. Et naturellement, avec l’activité de la Lumière, elle n’avait pas eu le temps de préparer ses cadeaux ! Alors elle avait décidé d’y consacrer cette journée et de se rendre à San Fransokyo qui était réputée pour ses nombreux commerces. Elle en avait également profité pour prévoir un rendez-vous plus tard dans la soirée, mais ce n’était pas encore sa priorité. Pour l’instant il lui fallait trouver des présents ! Ou au moins quelques idées puisqu’elle avait également l’habitude de les fabriquer elle-même.
La Maîtresse de la Keyblade s’arrêta devant la vitrine d’un magasin. Elle l’observa une petite minute, songeuse, avant de s’en détourner. Cela ne correspondait pas à ce qu’elle cherchait. Tout en se remettant en route elle frotta ses paumes l’une contre l’autre et souffla sur ses doigts pour les réchauffer. L’hiver avait apporté avec lui le froid et ses mitaines ne parvenaient pas à le contrer. Puis elle plongea ses mains dans les poches de son manteau pour les garder à l’abri. Par dessus sa tenue habituelle elle portait un caban noir qui lui arrivait jusqu’aux cuisses, dont les manches et le col se réhaussaient d’une fourrure blanche. Et autour de son cou elle avait enroulé une écharpe mauve. En plus de lui tenir chaud, ces vêtements lui permettaient de se fondre dans la masse urbaine. Elle aurait probablement dénoté par rapport aux habitants de ce monde…
Continuant d’observer les boutiques, ses pas, guidés par la foule, la menèrent à l’entrée d’une imposante tour qui semblait à elle seule pouvoir éclairer tout le quartier. De nombreuses personnes s’y engouffraient et en sortaient à chaque seconde. Un simple regard au dessus des différentes portes constituant l’entrée lui suffit à comprendre pourquoi. Une enseigne voyante annonçait le nom du bâtiment : Westfield San Fransokyo Centre. Un centre-commercial, Le centre-commercial si elle en croyait les affiches à proximité. Aqua leva la tête, essayant d’apercevoir le sommet du building. Combien d’étages pouvait-il y avoir ? Une trentaine ? Elle n’osait pas imaginer le nombre d’enseignes à l’intérieur. Une chose était certaine en tout cas, si elle ne trouvait pas son bonheur ici elle ne le trouverait nul part. La Maîtresse de la Keyblade prit une grande inspiration. Elle allait certainement devoir braver les commerces pris d’assaut… Une idée qui lui paraissait soudain nettement plus rebutante que de devoir affronter un sans-coeur. Cette pensée l’amusa et un petit sourire se dessina sur ses lèvres avant qu’elle ne pénètre dans le bâtiment.
A peine avait-elle fait un pas à l’intérieur qu’elle s’arrêta, le souffle coupé, l’air stupéfaite. Elle avait du mal à croire ce qu’elle voyait.
La jeune femme avait l’impression qu’une dizaine de paires d’yeux supplémentaires ne lui auraient pas suffi à appréhender tout ce qui s’offrait à son regard ! Le centre de la tour était ouvert dans un grand cercle qui grimpait jusqu’au sommet, permettant de distinguer l’activité qui régnait à chaque niveau. Chacun d’entre eux était relié au précédent par un escalier en colimaçon, mais davantage de passerelles s’établissaient entre les étages par le biais de nombreux escaliers mécaniques noirs de monde. Régulièrement retentissait par le biais de haut-parleurs une voix promouvant tel ou tel magasin, et il semblait qu’on ne pouvait poser son regard quelque part sans trouver un écran qui diffusait des publicités pour le centre-commercial ou des informations sur la ville de San Fransokyo.
Aqua resta bouche-bée quelques secondes et revint à la réalité lorsque par mégarde quelqu’un la bouscula. Elle s’était arrêtée en plein milieu du passage. Après de rapides excuses mutuelles, la jeune femme s’avança près d’un plan des lieux affiché à l’accueil et l’examina attentivement. Il y avait non pas trente mais trente-cinq étages et à chacun d’entre eux se trouvaient dix boutiques, chacune ayant sa propre spécialité. La Maîtresse de la Keyblade se tendit légèrement face à ce nombre vertigineux. Elle avait l’embarras du choix, mais encore fallait-il pouvoir trouver une aiguille dans une botte de foin.
Une heure plus tard Aqua avait arpenté tant de cette profusion d’enseignes qu’elle en avait presque le tournis. Elle reprenait son souffle dans une librairie plus calme que le reste, feuilletant ce qui lui tombait sous la main.
Elle avait peut-être trouvé une idée pour Ven ! Ici elle avait aperçu un livre décrivant tous les mondes connus, illustré de nombreuses photos. Lui qui rêvait de découvrir de nouveaux horizons, cela ne pouvait que lui plaire. Mais il y avait aussi ce joli carnet de voyage qu’elle avait vu dans une papeterie… Peut-être lui serait-il plus utile ? Elle avait encore le temps de se décider.
Que devait-elle offrir à Cissneï en revanche ? Un roman lui avait traversé l’esprit, afin qu’elle puisse se changer les idées et lire autre chose que les rapports de leur faction. Mais en aurait-elle seulement le temps ? Ou bien devait-elle lui offrir quelque chose qui ait plus de sens par rapport à leur relation ? Comme ce pendentif qu’elle avait vu à la bijouterie... Elle eut une moue. L’idée lui plaisait, mais elle paraissait un peu trop ostentatoire pour Cissneï qui ne portait jamais de bijoux. Elle avait également pensé à lui offrir un animal, un oiseau. Cissneï aimait les oiseaux. Et il y avait une animalerie au… dix-huitième, près de la boutique de jeux vidéos et de celle de spécialités de la Terre des Dragons.
Réfléchissant, Aqua arpentait de nouveau les étages. Il lui fallait également quelque chose pour Mickey. Et pour Chen… Une bouteille semblait un bon choix pour un maître brasseur, et il y avait un caviste. Mais elle avait peur de se tromper, n’ayant aucune connaissance en la matière. Et Fabrizio ! Qu’allait-elle pouvoir trouver pour Fabrizio ?
… Et surtout comment s’était-elle retrouvée dans une boutique d’électroménager ?
Soudain, tout s’éteignit.
La jeune femme se raidit, alerte, et regarda tout autour d’elle. Mais elle ne parvenait qu’à discerner vaguement les contours des silhouettes à proximité. La moindre source lumineuse était coupée. Rapidement des murmures commencèrent à se faire entendre dans une rumeur intriguée. Comme probablement chaque personne présente dans le centre-commercial Aqua s’interrogeait sur la nature de cette coupure. S’agissait-il d’une panne de courant ? Elle ne dura tout au plus qu’une vingtaine de secondes avant que les lumières reviennent dans un soupir de soulagement collectif. Tous reprirent leurs occupations comme si rien ne s’était passé.
Mais pas elle.
Le regard d’Aqua était fixé sur une rangée de téléviseurs. Les chaînes diffusées avaient laissé place à une neige noire et blanche… Tout comme les écrans à l’extérieur de la boutique. Et petit à petit, comme parasitée, la neige fut remplacée par une nouvelle image… Une image qui l’alarma lorsqu’elle fut entièrement formée. Sur un fond blanc on pouvait voir un homme entièrement vêtu de noir, un visage masqué par un ample suaire, une forme spectrale aux yeux blancs. La Maîtresse de la Keyblade eut un mouvement de recul en le reconnaissant ! C’était…
« Oui… C’est bien moi. Le Fantôme Noir ! »
Sa sinistre voix retentissait partout dans le bâtiment, sortait des télés, des enceintes, des haut-parleurs. Tout le monde avait les yeux rivés sur lui désormais, et de nombreuses exclamations de surprise ou d’incompréhension se faisaient entendre. Il serra le poing de sa main, elle aussi gantée de noir.
« Cette tour est désormais sous mon contrôle. Vous êtes tous mes otages. »
Et à peine avait-il fini de parler que des drones armés de canons pénétraient en trombe dans la boutique, survolant leurs têtes dans un sifflement. Il y eut de nombreuses réactions affolées mais certains restaient immobiles, ne comprenant pas encore que cela était réellement en train de se passer. Ce n’est que lorsque les drones décochèrent une salve de lasers en l’air, laissant une trace de brûlure au plafond, que la panique éclata. Il y eut un mouvement de foule, chacun essayant de se frayer rapidement une issue vers la sortie. Des cris retentissaient aux alentours et certains, étouffés, provenaient des autres étages. Dans cette cohue plusieurs personnes étaient tombés à terre et tentaient difficilement de se relever. A proximité une personne s’était évanouie. Et au milieu de cette agitation, la voix inquiétante du Fantôme Noir se fit entendre de nouveau.
« Conservez votre calme et rien ne vous arrivera. »
Et au coeur de toute cette activité, anonyme au milieu de la foule, Aqua marchait d’un pas flânant qui contrastait avec la frénésie ambiante. Son regard ne pouvait s’empêcher de dériver, se levant époustouflé pour essayer d’atteindre le sommet des gratte-ciels, glissant sur les lignes de voitures, suivant de temps à autre quelques habitants qui se frayaient un chemin aisément dans cette affluence. C’était la première fois qu’elle venait dans ce monde, et il ne ressemblait véritablement à aucun qu’elle ait jamais visité ! La jeune femme avait déjà vu de grandes cités, mais aucune n’arborait la même démesure que cette métropole, ne donnait autant l’impression d’une ville qui ne dort jamais et capable vous écraser de tout son poids. Elle avait cependant quelque chose de fascinant, même si de très loin la Maîtresse de la Keyblade préférait les mondes plus calmes.
Mais elle n’avait pas eu le choix. Il ne restait plus que… cinq jours avant Noël. Ce qui devait en partie expliquer le monde présent. Et naturellement, avec l’activité de la Lumière, elle n’avait pas eu le temps de préparer ses cadeaux ! Alors elle avait décidé d’y consacrer cette journée et de se rendre à San Fransokyo qui était réputée pour ses nombreux commerces. Elle en avait également profité pour prévoir un rendez-vous plus tard dans la soirée, mais ce n’était pas encore sa priorité. Pour l’instant il lui fallait trouver des présents ! Ou au moins quelques idées puisqu’elle avait également l’habitude de les fabriquer elle-même.
La Maîtresse de la Keyblade s’arrêta devant la vitrine d’un magasin. Elle l’observa une petite minute, songeuse, avant de s’en détourner. Cela ne correspondait pas à ce qu’elle cherchait. Tout en se remettant en route elle frotta ses paumes l’une contre l’autre et souffla sur ses doigts pour les réchauffer. L’hiver avait apporté avec lui le froid et ses mitaines ne parvenaient pas à le contrer. Puis elle plongea ses mains dans les poches de son manteau pour les garder à l’abri. Par dessus sa tenue habituelle elle portait un caban noir qui lui arrivait jusqu’aux cuisses, dont les manches et le col se réhaussaient d’une fourrure blanche. Et autour de son cou elle avait enroulé une écharpe mauve. En plus de lui tenir chaud, ces vêtements lui permettaient de se fondre dans la masse urbaine. Elle aurait probablement dénoté par rapport aux habitants de ce monde…
Continuant d’observer les boutiques, ses pas, guidés par la foule, la menèrent à l’entrée d’une imposante tour qui semblait à elle seule pouvoir éclairer tout le quartier. De nombreuses personnes s’y engouffraient et en sortaient à chaque seconde. Un simple regard au dessus des différentes portes constituant l’entrée lui suffit à comprendre pourquoi. Une enseigne voyante annonçait le nom du bâtiment : Westfield San Fransokyo Centre. Un centre-commercial, Le centre-commercial si elle en croyait les affiches à proximité. Aqua leva la tête, essayant d’apercevoir le sommet du building. Combien d’étages pouvait-il y avoir ? Une trentaine ? Elle n’osait pas imaginer le nombre d’enseignes à l’intérieur. Une chose était certaine en tout cas, si elle ne trouvait pas son bonheur ici elle ne le trouverait nul part. La Maîtresse de la Keyblade prit une grande inspiration. Elle allait certainement devoir braver les commerces pris d’assaut… Une idée qui lui paraissait soudain nettement plus rebutante que de devoir affronter un sans-coeur. Cette pensée l’amusa et un petit sourire se dessina sur ses lèvres avant qu’elle ne pénètre dans le bâtiment.
A peine avait-elle fait un pas à l’intérieur qu’elle s’arrêta, le souffle coupé, l’air stupéfaite. Elle avait du mal à croire ce qu’elle voyait.
La jeune femme avait l’impression qu’une dizaine de paires d’yeux supplémentaires ne lui auraient pas suffi à appréhender tout ce qui s’offrait à son regard ! Le centre de la tour était ouvert dans un grand cercle qui grimpait jusqu’au sommet, permettant de distinguer l’activité qui régnait à chaque niveau. Chacun d’entre eux était relié au précédent par un escalier en colimaçon, mais davantage de passerelles s’établissaient entre les étages par le biais de nombreux escaliers mécaniques noirs de monde. Régulièrement retentissait par le biais de haut-parleurs une voix promouvant tel ou tel magasin, et il semblait qu’on ne pouvait poser son regard quelque part sans trouver un écran qui diffusait des publicités pour le centre-commercial ou des informations sur la ville de San Fransokyo.
Aqua resta bouche-bée quelques secondes et revint à la réalité lorsque par mégarde quelqu’un la bouscula. Elle s’était arrêtée en plein milieu du passage. Après de rapides excuses mutuelles, la jeune femme s’avança près d’un plan des lieux affiché à l’accueil et l’examina attentivement. Il y avait non pas trente mais trente-cinq étages et à chacun d’entre eux se trouvaient dix boutiques, chacune ayant sa propre spécialité. La Maîtresse de la Keyblade se tendit légèrement face à ce nombre vertigineux. Elle avait l’embarras du choix, mais encore fallait-il pouvoir trouver une aiguille dans une botte de foin.
Une heure plus tard Aqua avait arpenté tant de cette profusion d’enseignes qu’elle en avait presque le tournis. Elle reprenait son souffle dans une librairie plus calme que le reste, feuilletant ce qui lui tombait sous la main.
Elle avait peut-être trouvé une idée pour Ven ! Ici elle avait aperçu un livre décrivant tous les mondes connus, illustré de nombreuses photos. Lui qui rêvait de découvrir de nouveaux horizons, cela ne pouvait que lui plaire. Mais il y avait aussi ce joli carnet de voyage qu’elle avait vu dans une papeterie… Peut-être lui serait-il plus utile ? Elle avait encore le temps de se décider.
Que devait-elle offrir à Cissneï en revanche ? Un roman lui avait traversé l’esprit, afin qu’elle puisse se changer les idées et lire autre chose que les rapports de leur faction. Mais en aurait-elle seulement le temps ? Ou bien devait-elle lui offrir quelque chose qui ait plus de sens par rapport à leur relation ? Comme ce pendentif qu’elle avait vu à la bijouterie... Elle eut une moue. L’idée lui plaisait, mais elle paraissait un peu trop ostentatoire pour Cissneï qui ne portait jamais de bijoux. Elle avait également pensé à lui offrir un animal, un oiseau. Cissneï aimait les oiseaux. Et il y avait une animalerie au… dix-huitième, près de la boutique de jeux vidéos et de celle de spécialités de la Terre des Dragons.
Réfléchissant, Aqua arpentait de nouveau les étages. Il lui fallait également quelque chose pour Mickey. Et pour Chen… Une bouteille semblait un bon choix pour un maître brasseur, et il y avait un caviste. Mais elle avait peur de se tromper, n’ayant aucune connaissance en la matière. Et Fabrizio ! Qu’allait-elle pouvoir trouver pour Fabrizio ?
… Et surtout comment s’était-elle retrouvée dans une boutique d’électroménager ?
Soudain, tout s’éteignit.
La jeune femme se raidit, alerte, et regarda tout autour d’elle. Mais elle ne parvenait qu’à discerner vaguement les contours des silhouettes à proximité. La moindre source lumineuse était coupée. Rapidement des murmures commencèrent à se faire entendre dans une rumeur intriguée. Comme probablement chaque personne présente dans le centre-commercial Aqua s’interrogeait sur la nature de cette coupure. S’agissait-il d’une panne de courant ? Elle ne dura tout au plus qu’une vingtaine de secondes avant que les lumières reviennent dans un soupir de soulagement collectif. Tous reprirent leurs occupations comme si rien ne s’était passé.
Mais pas elle.
Le regard d’Aqua était fixé sur une rangée de téléviseurs. Les chaînes diffusées avaient laissé place à une neige noire et blanche… Tout comme les écrans à l’extérieur de la boutique. Et petit à petit, comme parasitée, la neige fut remplacée par une nouvelle image… Une image qui l’alarma lorsqu’elle fut entièrement formée. Sur un fond blanc on pouvait voir un homme entièrement vêtu de noir, un visage masqué par un ample suaire, une forme spectrale aux yeux blancs. La Maîtresse de la Keyblade eut un mouvement de recul en le reconnaissant ! C’était…
« Oui… C’est bien moi. Le Fantôme Noir ! »
Sa sinistre voix retentissait partout dans le bâtiment, sortait des télés, des enceintes, des haut-parleurs. Tout le monde avait les yeux rivés sur lui désormais, et de nombreuses exclamations de surprise ou d’incompréhension se faisaient entendre. Il serra le poing de sa main, elle aussi gantée de noir.
« Cette tour est désormais sous mon contrôle. Vous êtes tous mes otages. »
Et à peine avait-il fini de parler que des drones armés de canons pénétraient en trombe dans la boutique, survolant leurs têtes dans un sifflement. Il y eut de nombreuses réactions affolées mais certains restaient immobiles, ne comprenant pas encore que cela était réellement en train de se passer. Ce n’est que lorsque les drones décochèrent une salve de lasers en l’air, laissant une trace de brûlure au plafond, que la panique éclata. Il y eut un mouvement de foule, chacun essayant de se frayer rapidement une issue vers la sortie. Des cris retentissaient aux alentours et certains, étouffés, provenaient des autres étages. Dans cette cohue plusieurs personnes étaient tombés à terre et tentaient difficilement de se relever. A proximité une personne s’était évanouie. Et au milieu de cette agitation, la voix inquiétante du Fantôme Noir se fit entendre de nouveau.
« Conservez votre calme et rien ne vous arrivera. »