« Je vous souhaite à tous la bienvenue à l’Yishu Gong, le Palais des Arts, de Chengdu. Haut-lieu des Arts, vous êtes désormais le futur de ces derniers. Vous serez des porteurs d’espoir pour certains, d’autres vous deviendrez des artisans qualifiés tandis que certains embrasseront la vie dévouée des Consuls. » lancé-je aux rangées d’élèves présents devant moi.
Aujourd’hui, je gratifie de ma présence les premiers élèves de notre nouvelle université. Ces jeunes hommes et jeunes femmes, sont pour la plupart issus de l’Empire, quelques personnes d’origine mongole se glissent dans les rangs discrètement. Les étrangers arriveront dans un mois, pour la rentrée officielle.
Ainsi, certains élèves prennent possession des lieux plus tôt et bénéficient de cours préparatoires. Comme je l’avais annoncé, tous les élèves sont acceptés ici. Femme et homme. Riche et pauvre. Cependant, certains membres venant des classes populaires ont du retard dans certains champs de connaissances. Il est donc de bon ton de les faire rattraper tout ça avant la rentrée.
Quant aux autres… Hé bien, ils peuvent visiter Chengdu et réviser pour être plus performants.
« Devenez maîtres de vos destins et embrassez la voie des Arts ! 欢迎来到艺术宫 ! »
Et dans un élan digne des moines Shaolin, tous les élèves chinois se mettent en position de salut et s’inclinent devant moi. Je tourne légèrement la tête pour sourire au Directeur de l'école, le Maître Jiahao. Il en fait de même. Quel charmeur celui-là aussi... Bref, les élèves.
« 谢谢您宋子华严! » s’écrient-ils en chœur.
Très bien. Je vois qu’ils me sont au moins reconnaissants. Mine de rien, cela coûte beaucoup d’argent au Consulat -pour payer les professeurs et l’entretien de la structure- et à l’Empire -frais de scolarité des élèves pauvres- même si au final, les parents des étudiants fortunés paient pour ceux moins bien lotis financièrement.
Chaque groupe d’étudiants suit un professeur. Ils vont dans leurs salles de classe. Certains vont réviser les mathématiques, d’autres vont relire les textes de littérature anciens, les plus éduqués iront visiter la ville. Quant aux plus chanceux, ils vont directement avoir un cours avec… Moi.
Une petite classe de vingt personnes se tient devant moi.
Ce sont des élèves qui ont eu l’intelligence de prendre mon cours pour le prochain semestre. Quelques enfants de la haute société chinoise sont présents mais la majorité sont des jeunes femmes qui se destinent à devenir des serviteurs similaires à ma suivante Yingluo. C’est-à-dire des servants de personnes importantes et lorsque le moment viendra, ils pourront recevoir une dote conséquente qui leur permettra de sortir de la pauvreté par le mariage.
Je crois que quelques jeunes eunuques sont également là. Certains viennent des palais pour apprendre. C’est un métier difficile qui s’apprend, c’est certain. Riches, pauvres, eunuques ou suivantes. Une classe assez hétéroclite au final. Il va falloir que je m’adapte à tout ce petit monde.
« Rappelez-vous qu’en tant qu’étudiant de l’Yishu Gong, votre nom de famille, votre statut en dehors de ses murs, vos parents et vos origines ne comptent pas. Nous sommes tous égaux face aux Arts et à l’Étiquette. Veuillez me suivre, s’il vous plaît. » lancé-je, mettant tout de suite les points sur les i pour éviter que les riches prennent de haut les plus modestes.
En théorie, ils n’ont pas de raison de le faire ici. Ils sont tous très jeunes. On ne devient pas arrogant à cet âge-là, en théorie. Mieux vaut prévenir que guérir.
A ma suite, ils rentrent dans le Temple principal. Oui. Je ne donne pas mes cours n’importe où. Nous rejoignons une salle de classe avec de petits bureaux pour chaque élève. Ils se mettent en place et attendent mon signal pour s’asseoir. Ils sont silencieux, à part quelques bavardages au fond de la classe entre deux jeunes filles.
« Asseyez-vous. » annoncé-je enfin.
Leurs bureaux sont traditionnels. Donc au niveau du sol. Leurs chaises sont des coussins. Il y a de l’encre, du papier de riz pour écrire, et un petit livre pour résumer mon cours avec des préceptes bien clairs vis-à-vis de l’Étiquette.
« Pour ceux qui ne me connaîtraient pas, je suis Songzi Huayan. Ambassadrice des Cités Dorées du Consulat en Terre des Dragons, Consule de l’Étiquette, Gouverneur et Dame de Chengdu et depuis peu… Créatrice de cette université. » commencé-je.
Je m’assois également à ma table, légèrement rehaussée en hauteur grâce à une estrade.
« La civilisation chinoise repose en partie sur un ensemble de règles qui nous viennent de nos ancêtres. Les apprendre, c’est comprendre notre culture, nos codes et nos mœurs. C’est ainsi que ce cours sera divisé en deux parties différentes. La première se concentrera sur l’Étiquette de la Terre des Dragons. La seconde sera dédiée aux étiquettes des autres mondes. L’objectif étant de maîtriser l’Étiquette quelque soit le monde ou le maître que vous servirez. » continué-je, posée.
Certains prennent déjà des notes tandis que d’autres écoutent avec attention.
« Nous avons tous un rôle à jouer. Que vous soyez fils de seigneur, eunuque, suivante, serviteurs, pauvres… Cela n’a pas d’importance. Grâce à ce cours, vous accéderez à des connaissances qui vous permettront de gravir les échelons avec élégance et distinction. La vulgarité et la simplicité sont nos ennemis. Grâce à moi, vous serez courtisez. » dis-je tout en accordant un léger sourire aux élèves masculins de la classe.
Ils ne sont pas trop jeunes, ça va. Ils sont majeurs pour la plupart et je n’ai que vingt-deux ans. Ce ne sont pas du tout des futurs consuls mais au moins ils pourront apprendre des choses avec moi.
« Votre premier examen aura lieu dans un mois. Neuf jours après la rentrée. Vous devrez accomplir la cérémonie du thé sans une faute. En attendant, vous pouvez commencer à consulter le petit livre disposé sur votre bureau. C’est un recueil de règles et de conseils de ma confection que vous pourrez garder toute votre vie avec vous. L’Étiquette est un art intemporel. Des questions ? » conclu-je.
Une main se lève. Une jeune femme. Elle doit avoir seize ans environ.
« Les élèves étrangers ne vont pas être désavantagés si nous commençons le premier jour du premier mois de l’année du calendrier interstellaire ? » demande t-elle, innocente.
Je souris légèrement.
« Excellente première leçon. Où est mon nom ? Où est mon titre ? Le minimum ici aurait été de m’appeler « 老师 » mais vous avez préféré me poser directement la question comme si nous étions à égalité.
- Oh pardon, Songzi Huayan ! Excusez-moi !
- Ne vous en faîtes pas. C’est avec ce genre d’erreurs que tout le monde peut apprendre. Je n’en prends pas ombrage. »
Elle a eu une petite sueur froide je crois, huhu.
Ils doivent apprendre. Et manifestement, elle ne vient pas d’une famille aisée. Ce n’est pas grave, elle grandira ici et deviendra certainement une excellente suivante grâce à mes leçons.
« Pour répondre à votre interrogation… La réponse se trouve dans votre question. En Chine, nous fonctionnons avec notre calendrier, qui lui est lunaire. Le nouvel an sera dans deux mois environ. Si les élèves étrangers souhaitent être en retard pour leur rentrée… Hé bien, ce sera leur problème. La cérémonie du thé n’est pas ce qu’il y a de plus dur, ils devraient s’en sortir aussi bien que vous. »
Les élèves opinent de la tête. C’est bien.
Avec le Maître Jiahao, directeur de l’Université, nous avons notre petit projet taoïste derrière la tête. Notre objectif est de repérer les élèves sensibles à notre doctrine pour les envoyer dans cours… Là-bas, ils pourront suivre les enseignements du Tao mais également savoir qu’il y a beaucoup à gagner en travaillant main dans la main…
Bref. Ce n’est pas le moment de penser à ça. Je dois donner mon premier cours.
« Prenez une feuille de papier de riz, nous allons commencer le cours maintenant. Alors, quelles sont les bases de l’Étiquette chinoise ? Allez-y, dites-moi ce qui vous vient à l’esprit !
- Respect !
- Le Culte des Ancêtres !
- Les trois sagesses ! »
C’est pas mal ! Cela promet d’être plus intéressant que prévu, huhu.
Aujourd’hui, je gratifie de ma présence les premiers élèves de notre nouvelle université. Ces jeunes hommes et jeunes femmes, sont pour la plupart issus de l’Empire, quelques personnes d’origine mongole se glissent dans les rangs discrètement. Les étrangers arriveront dans un mois, pour la rentrée officielle.
Ainsi, certains élèves prennent possession des lieux plus tôt et bénéficient de cours préparatoires. Comme je l’avais annoncé, tous les élèves sont acceptés ici. Femme et homme. Riche et pauvre. Cependant, certains membres venant des classes populaires ont du retard dans certains champs de connaissances. Il est donc de bon ton de les faire rattraper tout ça avant la rentrée.
Quant aux autres… Hé bien, ils peuvent visiter Chengdu et réviser pour être plus performants.
« Devenez maîtres de vos destins et embrassez la voie des Arts ! 欢迎来到艺术宫 ! »
Et dans un élan digne des moines Shaolin, tous les élèves chinois se mettent en position de salut et s’inclinent devant moi. Je tourne légèrement la tête pour sourire au Directeur de l'école, le Maître Jiahao. Il en fait de même. Quel charmeur celui-là aussi... Bref, les élèves.
« 谢谢您宋子华严! » s’écrient-ils en chœur.
Très bien. Je vois qu’ils me sont au moins reconnaissants. Mine de rien, cela coûte beaucoup d’argent au Consulat -pour payer les professeurs et l’entretien de la structure- et à l’Empire -frais de scolarité des élèves pauvres- même si au final, les parents des étudiants fortunés paient pour ceux moins bien lotis financièrement.
Chaque groupe d’étudiants suit un professeur. Ils vont dans leurs salles de classe. Certains vont réviser les mathématiques, d’autres vont relire les textes de littérature anciens, les plus éduqués iront visiter la ville. Quant aux plus chanceux, ils vont directement avoir un cours avec… Moi.
Une petite classe de vingt personnes se tient devant moi.
Ce sont des élèves qui ont eu l’intelligence de prendre mon cours pour le prochain semestre. Quelques enfants de la haute société chinoise sont présents mais la majorité sont des jeunes femmes qui se destinent à devenir des serviteurs similaires à ma suivante Yingluo. C’est-à-dire des servants de personnes importantes et lorsque le moment viendra, ils pourront recevoir une dote conséquente qui leur permettra de sortir de la pauvreté par le mariage.
Je crois que quelques jeunes eunuques sont également là. Certains viennent des palais pour apprendre. C’est un métier difficile qui s’apprend, c’est certain. Riches, pauvres, eunuques ou suivantes. Une classe assez hétéroclite au final. Il va falloir que je m’adapte à tout ce petit monde.
« Rappelez-vous qu’en tant qu’étudiant de l’Yishu Gong, votre nom de famille, votre statut en dehors de ses murs, vos parents et vos origines ne comptent pas. Nous sommes tous égaux face aux Arts et à l’Étiquette. Veuillez me suivre, s’il vous plaît. » lancé-je, mettant tout de suite les points sur les i pour éviter que les riches prennent de haut les plus modestes.
En théorie, ils n’ont pas de raison de le faire ici. Ils sont tous très jeunes. On ne devient pas arrogant à cet âge-là, en théorie. Mieux vaut prévenir que guérir.
A ma suite, ils rentrent dans le Temple principal. Oui. Je ne donne pas mes cours n’importe où. Nous rejoignons une salle de classe avec de petits bureaux pour chaque élève. Ils se mettent en place et attendent mon signal pour s’asseoir. Ils sont silencieux, à part quelques bavardages au fond de la classe entre deux jeunes filles.
« Asseyez-vous. » annoncé-je enfin.
Leurs bureaux sont traditionnels. Donc au niveau du sol. Leurs chaises sont des coussins. Il y a de l’encre, du papier de riz pour écrire, et un petit livre pour résumer mon cours avec des préceptes bien clairs vis-à-vis de l’Étiquette.
« Pour ceux qui ne me connaîtraient pas, je suis Songzi Huayan. Ambassadrice des Cités Dorées du Consulat en Terre des Dragons, Consule de l’Étiquette, Gouverneur et Dame de Chengdu et depuis peu… Créatrice de cette université. » commencé-je.
Je m’assois également à ma table, légèrement rehaussée en hauteur grâce à une estrade.
« La civilisation chinoise repose en partie sur un ensemble de règles qui nous viennent de nos ancêtres. Les apprendre, c’est comprendre notre culture, nos codes et nos mœurs. C’est ainsi que ce cours sera divisé en deux parties différentes. La première se concentrera sur l’Étiquette de la Terre des Dragons. La seconde sera dédiée aux étiquettes des autres mondes. L’objectif étant de maîtriser l’Étiquette quelque soit le monde ou le maître que vous servirez. » continué-je, posée.
Certains prennent déjà des notes tandis que d’autres écoutent avec attention.
« Nous avons tous un rôle à jouer. Que vous soyez fils de seigneur, eunuque, suivante, serviteurs, pauvres… Cela n’a pas d’importance. Grâce à ce cours, vous accéderez à des connaissances qui vous permettront de gravir les échelons avec élégance et distinction. La vulgarité et la simplicité sont nos ennemis. Grâce à moi, vous serez courtisez. » dis-je tout en accordant un léger sourire aux élèves masculins de la classe.
Ils ne sont pas trop jeunes, ça va. Ils sont majeurs pour la plupart et je n’ai que vingt-deux ans. Ce ne sont pas du tout des futurs consuls mais au moins ils pourront apprendre des choses avec moi.
« Votre premier examen aura lieu dans un mois. Neuf jours après la rentrée. Vous devrez accomplir la cérémonie du thé sans une faute. En attendant, vous pouvez commencer à consulter le petit livre disposé sur votre bureau. C’est un recueil de règles et de conseils de ma confection que vous pourrez garder toute votre vie avec vous. L’Étiquette est un art intemporel. Des questions ? » conclu-je.
Une main se lève. Une jeune femme. Elle doit avoir seize ans environ.
« Les élèves étrangers ne vont pas être désavantagés si nous commençons le premier jour du premier mois de l’année du calendrier interstellaire ? » demande t-elle, innocente.
Je souris légèrement.
« Excellente première leçon. Où est mon nom ? Où est mon titre ? Le minimum ici aurait été de m’appeler « 老师 » mais vous avez préféré me poser directement la question comme si nous étions à égalité.
- Oh pardon, Songzi Huayan ! Excusez-moi !
- Ne vous en faîtes pas. C’est avec ce genre d’erreurs que tout le monde peut apprendre. Je n’en prends pas ombrage. »
Elle a eu une petite sueur froide je crois, huhu.
Ils doivent apprendre. Et manifestement, elle ne vient pas d’une famille aisée. Ce n’est pas grave, elle grandira ici et deviendra certainement une excellente suivante grâce à mes leçons.
« Pour répondre à votre interrogation… La réponse se trouve dans votre question. En Chine, nous fonctionnons avec notre calendrier, qui lui est lunaire. Le nouvel an sera dans deux mois environ. Si les élèves étrangers souhaitent être en retard pour leur rentrée… Hé bien, ce sera leur problème. La cérémonie du thé n’est pas ce qu’il y a de plus dur, ils devraient s’en sortir aussi bien que vous. »
Les élèves opinent de la tête. C’est bien.
Avec le Maître Jiahao, directeur de l’Université, nous avons notre petit projet taoïste derrière la tête. Notre objectif est de repérer les élèves sensibles à notre doctrine pour les envoyer dans cours… Là-bas, ils pourront suivre les enseignements du Tao mais également savoir qu’il y a beaucoup à gagner en travaillant main dans la main…
Bref. Ce n’est pas le moment de penser à ça. Je dois donner mon premier cours.
« Prenez une feuille de papier de riz, nous allons commencer le cours maintenant. Alors, quelles sont les bases de l’Étiquette chinoise ? Allez-y, dites-moi ce qui vous vient à l’esprit !
- Respect !
- Le Culte des Ancêtres !
- Les trois sagesses ! »
C’est pas mal ! Cela promet d’être plus intéressant que prévu, huhu.