Pèlerinage d'un Apatride Szp8Pèlerinage d'un Apatride 4kdkPèlerinage d'un Apatride 4kdk
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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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“Tiens toi bien, sois poli, et hoche la tête.”

L’unique conseil de Yoska. Nerguei tira sur sa manche gauche, inconfortable. C’était de bien maigres recommandations, face à la tâche. Ne serait ce que préserver l’arrangement complexe de bijoux et de fourrures rares qui l’enturbannaient de toute part était une épreuve de tous les instants…

Il soupira.

Il avait suffisamment de mal à s’intégrer avec la bande de brutes ivrognes qui dirigeaient les clans de l’Ouest. Pourquoi est ce qu’il devait maintenant se frotter aux élites Han ? Les uns comme les autres le méprisaient déjà pas assez, que maintenant il devait s’humilier devant eux successivement ?


Nerveusement, il applatit le tissu gris clair. De la soie sauvage, délicatement brodé. Un motif qu’il pouvait suivre d’un doigt, le long d’une frise d’ailes et de pattes stylisées.

Tous ces luxes qu’il s’était approprié commençait presque à lui plaire. Cette pensée l’aurait horrifiée, il y a quelques mois encore. Mais, malgré l’inconfort, et tout autant qu’il ai méprisé cette opulence… Il y avait quelque chose, que ce soit dans étoffes, dans ces bijoux chatoyants, dans ces coiffures millimétrées... Quelque chose qui incitait au respect. Même lui, coincé dans ce carcan criard, se tenait plus droit que dans toutes ses années de service.

Ce faste absurde se reflétait dans les yeux de ses interlocuteurs. On le regardait avec révérence, maintenant. Pas la même soumission fébrile qu’exigeaient les Han; Quelque chose teinté de crainte et d’admiration. C’était jouissif, de pouvoir jouer de leurs attentes. Ces personnes qui aurait craché sur son passage s'inclinaient maintenant, détournant leurs regard par respect et non mépris.

Quelle absurdité. Le juger, lui, par ses vêtements…


Il frissonna.

La sorcière avait fait quelque chose de similaire… Était ce la même joie qu’elle ressentait, quand elle changeait de forme ?

Le dégout revint, plus fort que tout le reste.

Hors de question qu’il s’habitue à toute cette pompe. Toutes ses épreuves, tous ses combats, tous les coups qu’il avait pris, et toutes les têtes qu’il avait coupées, tout n’avait été fait que pour une chose : Se tirer de ce monde pourri jusqu’à la moelle.


Nerguei tira sur ses rennes.
Il était arrivé.

Au dessus de lui, les pins montaient jusqu’aux cieux. Trois pierres empilée et couvertes de mousse indiquait sa destination. Il attacha son cheval à une branche voisine, et mis pied à terre.

Trois jours qu’il chevauchait seul. Il avait eut le temps de ressasser, de se perdre. Mais l’objectif devant lui était clair.


Ce fut une déception, de savoir que son interlocuteur ne serait pas d’un autre monde. Mais, maintenant qu’il reprenait sa route à pied, Nerguei se demandait si ce n’était pas mieux ainsi. Après tout, c’était aux mains des Hans qu’il avait été d’abord mis aux fers ; il n’était que justice qu’une Han contribue à sa libération.

Et puis, pour quelques instant, il allait pouvoir respirer autre chose que l’odeur des bêtes et de l’alcool frelaté.

Mieux : l’Envoyée connaissait sa véritable nature. Elle n’irait pas lui reprocher ses manières…


La neige printanière subsistait à peine sur la terre nue. Elle crissait sous ses bottes, et laissait parfois entraperçevoir des pan de roches ou de lichen. Un corbeau le fixait, perché sur une branche non loin.
Perdue sur la frontière, la cave d’Aztai méritait à peine une mention, même sur les plus précise des cartes. Quelques paysans s’étaient réunis ici, il y a bien longtemps, pour prier une déesse devinée dans la pierre ; Rien ne subsistait, si ce n’est un petit sanctuaire abandonné.


Nerguei avait prétexté un pèlerinage. Une histoire stupide, de celles que les Hun adore, sur un père prétendument mort sur un champ de bataille et enterré ici, auprès de la Déesse dansant entre les stalactites. Après tout, maintenant qu’il avait une place auprès du feu du Kahn de l’Ouest, il lui fallait assumer ses déplacements… Mais personne ne l’avait pressé sur la questions. Etaient ils tous déjà suspicieux ? Ou peut être que sa réputation le protégeait encore ?

Il était parti seul. Avec un peu de chance, personne ne l’avait suivi… Quoiqu’il en doutât sérieusement. Il ne s’était pas fait que des amis à la cour du Kahn, et, malgré toutes leurs déclarations sur la guerre et la mort aux combat, même les Huns n’étaient pas au dessus d’un assassinat ou deux pour préserver leurs intérêts. Nerguei en était l’exemple même…


Il s’arrêta.
Un portail de bois noué de tissu bleu l’attendait, quelque mètre devant lui. Le vent faisait trembler les chiffons, et ce qui restait du soleil dardait deux rayons crépusculaires à travers les poteaux rituels.

Nerguei se redressa de toute sa stature, et inspira.

Qu’allait elle être, cette Envoyée ? Un pur produit de son monde, certainement. Une de ces vipères qui prospèrent dans les intrigues et les coups bas, qui manient aussi bien le fard à paupière que l’art de la rhétorique. Le Consulat n’aurait pas fait l’erreur de lui envoyer une courtisane à peine mature… Et les Han n’avaient pas de guerrières, à une exception près.

Une douairière, certainement. Une riche veuve qui aurait fait fructifier les avoirs de son mari, qui aurait affirmé sa place dans ce monde de paraître. Vieille, c’était une quasi certaineté… Cruelle, c’était aussi plus ou moins assuré.

Nerguei se raidi, et passa le portail.

La route de terre et d’herbe folle bifurqua alors. Deux grandes enjambées, et il pouvait apercevoir l’entrée de la grotte. Une bougie était déjà allumée - de loin, Nerguei ne voyait rien, si ce n’est la douce ondulation d’une étoffe noire.

Dernière édition par Narantuyaa le Sam 8 Fév 2020 - 10:21, édité 1 fois
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Je crois que tous les ancêtres de ma famille sont entrain de me regarder de là où ils sont et pensent : « Dans quel danger tu es ma pauvre enfant ! »

C’est bien possible en effet. Je suis bien loin de Chengdu ici, bien loin des cités chinoises, bien loin de la sécurité et de l’armée. Je suis dans une grotte avec pour seule escorte deux corbeaux. Autant dire que je suis venue seule.

En tant qu’Ambassadrice du Consulat en Terre des Dragons et en tant que sujet de Sa Majesté l’Empereur, je me dois de veiller à ce que les barbares restent à quai. Quitte à utiliser des moyens… Divers et variés pour éviter une nouvelle guerre, et des morts ridicules. Les dragons étant pour l’instant calmes malgré l’idiotie des Consuls de n’avoir point chercher la cause de leur colère en premier lieu, il faut donc se concentrer sur la surveillance de cette armée potentiellement dangereuse.

Et j’ai déjà un bon petit plan à ce sujet. Mon problème principal : le manque de renseignements.

Je savais que j’allais rencontrer un homme, il a donc fallu que je me prépare dignement. Une personne base en partie son opinion sur le physique et l’apparence. Il est donc tout à fait nécessaire de se parer en conséquence.

J’ai choisi quelque chose de plus simple que d’habitude. Je rencontre un espion, pas l’Empereur. D’autant plus qu’il n’est pas tout à fait chinois. Pas tout à fait mongol non plus. Un savant équilibre est à trouver ici.

J’ai pris un hanfu simple d’une couleur bleu pâle, presque acier, avec quelques fleurs brodées ici et là-dessus, notamment au niveau de l’ouverture et des manches, deux griffes à ma main gauche pour rappeler que je ne suis pas n’importe qui, une broche en bois, une des plus anciennes que j’ai, l’une des plus simples en terme artistique pour attacher mes cheveux. Par-dessus tout ça, une cape avec un capuchon noirs pour dissimuler mon identité.

Je prends connaissance des lieux tandis qu’un corbeau reste à l’entrée pour monter la garde. L’autre reste sur mon épaule et inspecte la caverne avec moi. Il ne semble pas y avoir d’intrus, ni de pièges ou de bêtes sauvages. Elle est calme et c’est très bien comme ça.

Un petit sanctuaire, très austère et ancien est présent. Figure révérée dans le passé, aujourd’hui presque oubliée au vu de l’état de l’autel. Liée aux poteaux rituels aperçus quelques instants plus bas en arrivant. Un endroit intéressant pour une rencontre.

J’allume une bougie. Signe que je suis bien arrivée. Je vois quelqu’un approché. Je bouge un peu dans la pénombre pour lui faire comprendre qu’il peut approcher. Il s’avance et se faisant, je me rends compte que j’ai bien de la chance ces temps-ci.

Après Monsieur Woods à la Costa del Sol, me voilà présenté un métisse Han-Mongol des plus… Des plus… Charmants. Je ne peux m’empêcher de sourire un instant sous ma cape et dissimulée par la faible luminosité… Mais ne perdons pas de vue l’intérêt de cet entretien secret. Je décide d’abaisser ma capuche pour lui laisser voir mon visage. En espérant qu’il ne soit pas insensible à mon apparence. Je n’ai pas surchargé le maquillage exprès pour être très certainement plus au goût d’un homme qui fréquente les Mongols depuis longtemps.


« Je suis ravie d’enfin faire votre connaissance, Nerguei. Je suis Songzi Huayan, Ambassadrice des Cités Dorées du Consulat en Terre des Dragons, Consule de l’Étiquette, Gouverneur et Dame de Chengdu. C’est moi qui ai demandé cet entretien. J’espère que vous avez fait bonne route… Personne ne vous a suivi ? » demandé-je poliment et avec un petit sourire élégant, tout en sachant très bien que si les mongols étaient en phase d’approche, mon corbeau me le signalerait aussitôt.

D’ailleurs, d’un petit geste d’épaule, le second corbeau qui était perché sur moi s’envole en direction de l’extérieur pour aider son confrère à surveiller les environs… De plus, il n’est pas nécessaire qu’ils soient là pour parler avec ce cher Nerguei.
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Nerguei ne s’était pas préparé à rencontrer une telle femme. Il resta interdit, le temps qu’un corbeau s’élance derrière lui… Et serra les dents.

L’Envoyée était belle. Surtout, elle était consciente de sa beauté: Elle en jouait, et se savait tout aussi sublime dans en simple soie grise que sous toutes les breloques de la cour de l’Empereur.

En comparaison, Nerguei partait avec un désavantage. Il avait appris à mater les chefs de guerre, à agencer déférence et détermination calculée, à jouer de ses hauts faits pour impressionner les soldats, à boire jusqu’à l’épuisement… Mais soutenir le regard impétueux de cette femme là était un tout autre jeu. Un jeu qui lui laissait un goût amer en bouche...

L’apatride s’inclina donc, à la façon des Han, et baissa les yeux comme pour éviter de provoquer une bête sauvage.

“Je n’ai vu personne… Mais mes remerciement pour votre sollicitude.”

Il se redressa, détaillant en passant les deux griffes qui pendait inutilement des doigts de l’Ambassadrice. Les bijoux étaient superflus: Nerguei était bien conscient de la puissance de la Dame, ne serait ce que par la suite de titre qu’elle avait nonchalamment listé.

Il n’avait que faire du pouvoir politique : Ce qui l’inquiétait plus était d’ordre mystique. Etait ce elle qui avait dressé le corbeau qui la fixait depuis son arrivée ? Était elle elle aussi une sorcière, comme celle qui contrôlait les Hun... Comme celle qu’il avait croisé aux Tournois ?

Est ce que Hun comme Han étaient contrôlés par des enchanteresses, qui jouaient de leurs vies et de leurs rancunes ? Nerguei, déjà naturellement méfiant, en devenait presque paranoïaque. Il faut dire que, à part une magicienne, peu de femme accepteraient d’attendre seule dans une grotte isolée pour rencontrer un inconnu...
 

“Pourquoi m’avoir fait quérir ? Souhaitez vous un rapport sur la situation Hun ?”

Sa question était brusque, surtout au regard des moeurs Han, mais il faisait froid, et l’idée l’avait taraudé tout le trajet. Après tout, on aurait pu penser que les lettres mensuelle qu’il faisait diligemment passer à travers la muraille suffirait à satisfaire l’appétit du Consulat…

Peut être voulaient elle s’enquérir de sa fidélité à la cause ?
L’idée d’une épreuve, ou, pire, d’un sortilège, le raidit un peu plus. Il y avait des choses qu’il ne voulait pas que le Consulat examine ; et certaines en particulier qu’il ne voulait pas exposer à une Han de la cour de l’Empereur…
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Il a l’air intimidé ou je me fais des idées ?

Moi qui m’attendais à un grand sauvage, soit quelqu’un encore pire que Francis, je suis quelque peu déçue… Ou plutôt agréablement surprise. Au moins, la conversation sera plus intéressante que prévue.

Et je peux donc imaginer que Nerguei n’est pas un attardé complet. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle compte tenu de ce je vais lui confier comme missions au nom de la paix et de la prospérité de ce monde.


« Je vous ai fait quérir pour cela oui… En partie. Ce serait mentir que de dire le contraire. » commencé-je lentement en me tournant légèrement pour qu’il puisse observer mon profil.

Je fais un petit pas sur le côté et regarde les murs de la grotte, comme pour lui laisser volontairement l’opportunité de regarder discrètement sans que je le remarque… Huhu.


« Confiez-moi donc les dernières nouvelles de Mongolie et des clans. Je veux tout savoir. Ensuite, j’aimerais mettre à jour votre profil Nerguei… Qu’est-ce que vous voulez en échange de vos services ? J’ai entendu dire des choses, mais j’aimerais que vous me confirmiez tout ça de vous-même. Les agents du Consulat ne sont pas toujours tous du même niveau donc je préfère me fier directement aux sources initiales, vous en l’occurrence. » continué-je en parlant de façon douce.

Je me retourne vers lui en finissant ma phrase. Je refais quelques pas sur le côté avant de me placer sur sa droite. Ainsi, il n’aura pas l’impression que je lui fais face. Il aura peut-être plus l’image que je suis « à ses côtés ».


« Je prends grand soin de mes collaborateurs loyaux et fidèles. Sachez que vous pouvez me faire confiance, je ne trahis jamais ceux qui travaillent avec moi et je récompense cela de façon très juste et généreuse. Je ne juge pas sur les origines, le linéale, la langue ou la culture. Je ne juge que sur la loyauté et les compétences. » conclu-je.

Je veux gagner sa confiance. Je veux qu’il soit à l’aise. Nerguei ne le sait pas, mais il va jouer un grand rôle pour le monde de la Terre des Dragons. Si tout se passe selon mes projets, l’avenir s’annonce plus radieux que jamais.
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Juger uniquement sur la loyauté et les compétences?
Nerguei aurait rit, s’il avait pu.

Peu probable. Cette jeune femme était probablement plus Han que l’Empereur, et tout chez elle criait les coutumes de Cour...

Quoique.

Elle se trouvait là, hors de sa place forte de Chengdu, hors même des Murailles de son peuple.

Peut être avait elle une ambition trop forte pour être contenue dans le rôle qui lui était dédié… Mais, malgré ses mots mielleux, malgré ses garanties, elle le scrutait comme un acheteur jauge du bétail, et exigeait de lui ses plus précieux secrets comme s’ils n’étaient que de simples salutations.


Mais, pour qu’elle soit si ignare de la sensibilité du sujet, le Consulat ne lui avait peut être pas encore dévoilé l’intégralité de ses origines. Étrange. Le considérait elle comme un bâtard quelconque, lié aux Cités Dorées par une simple dette ?

Et ce qu’elle savait seulement ce qu’il avait demandé des Consuls, en échange de ses services?


Puisant dans son expérience militaire, et, aussi impassible qu’un soldat au garde à vous, Nerguei fixa la déesse gravée dans la pierre pour entamer sa réponse.  

“Je serai à la mesure de votre confiance, et celle du Consulat.”
Son ton était plat, factuel, mais il ne pouvait pas dissimuler un soupçon de frustration.

Avoir l’Ambassadrice à ses côté le mettait mal à l’aise. Il sentait son regard calculateur posé sur lui, et pourtant lui ne pouvait voir ses réactions sans se tourner vers elle - chose qu’il s’interdisait fermement. Fixer une déesse dénudée, sans être l’alternative idéale, lui paraissait mieux indiqué... Le temps de son rapport, au moins.

“Pour ce qui est des dernières nouvelles, rien de plus que dans mes missives.
En bon soldat, Nerguei poursuivi par un bref descriptif.

"Un seul raid prévu sur la Chine : une caravane marchande, hors de la Muraillle et dans une demi lune.”
Il lui avait fallu des heures de menaces et de cajoleries pour éviter que les clans ne s’unissent ni  ne passent la frontière fortifiée… Mais il s’acquittait de cette première mission avec une efficacité croissante.

“Et deux nouveaux conflits internes."
C'était sa deuxième prérogative: veiller à tenir les clans occupés… Et c’était là que Yoska et lui devaient redoubler de créativité.

"Le clan Dorben reproche à une branche cadette un tribu insuffisant." Et, grâce à quelques missives modifiées... "Leur rancune deviendra bientôt une guerre ouverte."

"Le clan Oronar, frontalier de la Muraille, a été affaibli par un vol de bétail, et soupçonne ses voisins... “

Une belle nuit qu’ils avaient passé, Yoska et lui, à courser des chevaux à travers la plaine. Une des rares manipulations qui n’avait pas exigé d’empoisonner un enfant, ou d’assassiner un seigneur. Personne ne les soupçonnait, à ce jour, et les traces accablaient deux rivaux locaux… En bref, une mission bien menée.

“Pour l’instant, les Huns de l’Ouest sont occupé à s’entre déchirer.” conclu-t-il.


“Pour ce qui est de la S-” L’Envoyée prendrait elle outrage à ce terme? “L’usurpatrice qui gouverne le conseil des clan, pas de nouvelle depuis trois saison.”

Nerguei pris une courte inspiration.

“Avec votre permission, j’aimerai enquêter sur la question.”

Il ferma les yeux un instant, s’assurant n’avoir rien omis d’importance, puis se tourna vers l’Ambassadrice.


“Quant au prix…”
Saurait-elle seulement, s’il lui mentait ?
Un regard pour le visage songeur de l’Envoyée, et il n’en doutait plus.

“Yoska est payée en munnies. Ses frères sont otages de la Cour.”
Une mesure comme une autre pour se garantir la fidélité de l'espionne... d’ailleurs plutôt heureuse de l’arrangement, qui donnait un semblant d’éducation à ses frères, là où elle même avait dû s’en passer.

Mais parler de Yoska n’était qu’un moyen de gagner du temps.
Sybillin, Nerguei poursuivi : “Le Consulat m’a promis une armistice, et une faveur politique.”

Dernière édition par Narantuyaa le Mer 4 Déc 2019 - 12:45, édité 1 fois
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Je suis des plus étonnées. Dans le bon sens du terme.

Cet homme a passé un temps fou de ce côté du mur et pourtant, il a l’air très discipliné. Ce n’est pas une éducation mongole que je vois à l’œuvre ici. Ce Nerguei a du potentiel. Mais Nerguei est-il seulement son vrai prénom ? C’est toujours le problème que nous avons dans les renseignements : qu’est-ce qui est vrai ou faux ?


« Savez-vous de quelle caravane il s’agit ? Laissez-moi éventuellement l’opportunité de prévenir un caravanier pour qu’ils dévient leur trajectoire. J’aimerais éviter les morts innocentes au possible. » dis-je, tâchant de retrouver un ton plus sérieux vu les circonstances.

Cette scène me rappelle machinalement celle que j’avais eu dans mon bureau avec Wuhan, le chef de ma garde. Deux traits communs lient ces deux hommes : leur immobilité et leur posture. C’est très carré, très solide dans les appuis. Nerguei, tout comme Wuhan, a du avoir une formation militaire ou paramilitaire.

Pour en revenir sur la situation des Huns, tout ça me semble très confus et c’est tant mieux.


« Pour mettre les choses au clair, je veux que vous me fassiez un rapport complet sur les situations de tous les clans pour mettre à jour notre base de données. Les chefs, leurs familles, les intrigues… Je veux tout savoir. Absolument tout : même leurs habitudes alimentaires ou l'heure à laquelle ils vont aux toilettes. Vous devrez envoyer vos courriers directement à Chengdu, la ville que je gouverne. Pour des raisons de sécurité et de discrétion évidentes pour vous, l’un de mes corbeaux va vous accompagner. Il portera vos messages directement à ma personne et vous ramènera mes consignes. » commencé-je tout en me remettant devant lui.

Je ne vais pas revenir sur Yoska. Si ses frères sont retenus en otage, il y a peu de raisons pour qu’elle fasse une folie. Cependant, je m’interroge sur la phrase qu’il s’est empressé d’interrompre : la seule dans son rapport.


Une usurpatrice ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Étrange que les renseignements du Consulat ne m’aient rien dit auparavant. J’espère que cela n’est pas lié au Consul de la Stratégie, sinon il va m’entendre quand il daignera répondre à mes courriers.

« Enquêtez. Vous avez ma permission et mon plein soutien. Si vous avez besoin de matériel, d’assistance, de fonds, n’hésitez pas à me le faire savoir. Vous avez une lourde mission sur vos épaules, Nerguei. Je suis en mesure de vous aider plus que le Consulat ne l’a fait auparavant. » conclu-je sur le sujet.

Il reste cependant à aborder une question : qu’est-ce que le Consulat a promis à ce jeune homme ? Un armistice et une faveur politique ? C’est quelque chose d’assez conséquent, forcément. Je dois donc creuser là-dessus pour comprendre les réelles motivations de l’individu que j’ai devant moi.


« J’ai eu des "notes" sur votre dossier. Cependant, j’ai bien peur que cela ne m’ait point suffi. Racontez-moi comment vous avez fini par devenir les yeux et les mains du Consulat sur les terres mongoles. Par ailleurs, si vous souhaitez obtenir ces deux choses très lourdes politiquement, il va vous falloir mon appui désormais. Autant que vous m’expliquiez clairement les faits, de vous-même. Votre version est certainement bien plus parlante et réaliste que des bouts de papier écrits sur des coins de table. » dis-je calmement.

Je recule un peu pour le laisser parler et je me rapproche de cette déesse dans la pierre. Elle doit bien rigoler si elle peut nous voir de là où elle est. Des visiteurs, déjà rares, qui en plus ne sont même pas venus pour elle. C’est quelque peu… Regrettable.

Je m’assois donc un peu plus loin de l’autel, sur une pierre. Ce n’est pas du tout confortable mais c’est mieux que de rester debout comme des piquets. Je me tiens bien droite et j’attends qu’il me raconte son histoire et ce qui l’a conduit à agir ainsi, jusqu’à maintenant.
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Nerguei fronça les sourcils, sceptique.
Quel pouvoir avait elle exactement, pour lui donner de tels ordres ?

Elle semblait en savoir bien peu, tant de lui que de ses rapports. Elle avait bien le nom de l’Envoyée, et son faciès correspondait dans les grandes lignes, mais rien d’autre ne garantissait son identité si ce n’est sa présence ici.

Pourrait elle être une imposteur ? Un agent d’une autre faction, une dame de pouvoir trop curieuse, un agent Hun…

Son ton se fit glacial.
“Vu vos demandes -” et son ignorance - “il va me falloir une assurance de votre identité.”

L’apatride était furieux, mais, eut égard à la possibilité, même infime, qu’il s’agisse bien de la Consule, il se contint, retournant sa colère contre lui même de ne pas avoir demandé plus tôt. La beauté n’est pas une carte de visite suffisante, aussi arrogante soit elle, mais il s’était laissé prendre au jeu…

Fatigué, peut être, par le voyage et les soupçons qu’il avait ressassé lors de son trajet. Mais la fatigue n'était pas une excuse : une telle erreur ne pardonnait pas, surtout vu sa position.
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Il a de la volonté, c’est bien.

Il est vrai que je suis partie du principe qu’il saurait m’identifier à coup sûr… Mais avec la magie que nous connaissons, il est toujours possible que quelqu’un prenne mon apparence, il convient donc que je fournisse des preuves tangibles pour… Prouver que c’est moi.

Pour une fois, ce truc va m’être utile.


« Vous avez raison d’être suspicieux, Nerguei. Il y a des gens qui sont capables de bien des choses sur notre monde et ailleurs. » argumenté-je, calmement.

J’ai vu des boules de feu, des morts-vivants, des spectres, des sans-cœurs, des sortilèges aussi beaux que terribles parfois… Moi-même, je peux faire beaucoup de choses que le commun des mortels ne peut.

J’ouvre lentement l’un des pans de ma cape pour bien montrer à Nerguei que je ne sors aucune arme. D’ailleurs, je n’en ai aucune. De visible tout du moins. Toujours ces petites lames cachées dans mes amples manches. Sait-on jamais ? De toute façon, mon esprit est le fer de lance si je puis dire de mon arsenal.

Je glisse ma main, toujours lentement, tout en gardant le contact visuel avec l’agent consulaire. Puis, je sens le doux tissu se faufiler entre mes doigts. Une qualité de textile exceptionnelle, digne de la Consule de la Couture. J’affirme ma grippe sur lui et commence à faire le chemin inverse.

De ma cape sort un châle écarlate, aux belles broderies et dorures. Dessus, le symbole des Cités Dorées du Consulat, mais également un détail qui a toute son importance ici : mon nom et prénom. Je le replie pour qu’il y ait l’air beaucoup plus convenable et je le tends avec mes deux mains en direction du jeune espion pour qu’il le saisisse et l’examine lui-même.


« Comme vous devez certainement le savoir, chaque consul a un vêtement ou un accessoire textile, qui porte la marque du Consulat. C’est une pièce unique, réalisée par la Consule de la Couture elle-même au Jardin Radieux. Ceci est la preuve de mon identité. Cet objet est inimitable car personnalisé et ne quitte jamais son consul. » commencé-je calmement.

J’en profite ensuite pour rappeler certains détails.


« Ce châle est une pièce de soie de haute qualité. Les broderies sont en véritables fils d’or. Rien qu’au toucher, vous devriez voir que ce n’est ni magique, ni une pâle imitation. Vous pouvez apprécier le soin apporté aux détails… Seule la Consule de la Couture peut faire quelque chose d’aussi détaillée et fin. » continué-je.

Il est temps de conclure ce petit échange concernant mon identité qui nous fait perdre des minutes peut-être précieuses.


« A moins que vous ne pensiez toujours que je sois une imposture d’une quelconque nature qui aurait réussi à s’introduire dans le palais de la Dame de Chengdu, la fouiller elle personnellement pour lui subtiliser son châle sans qu’elle s’en rende compte, tout en ayant appris que c’était cette pièce-là précisément, détourner le réseau d’informations du Consulat pour vous rencontrer à sa place dans cette cavité… Pouvons-nous continuer ? Dans le cas contraire, je me verrais dans l’obligation de remettre cet entretien à plus tard… Et donc de vous convoquer dans ma résidence à Chengdu. » conclu-je tout en gardant un léger sourire joueur.

Quoique ce serait peut-être drôle de voir sa tête dans le hall principal où je reçois les doléances des seigneurs et des habitants lambda de ma zone de juridiction… Avec tous les gardes.


« Quoique cela pourrait être une meilleure preuve de mon identité, j’en conviens parfaitement. » dis-je, patiente.

Cependant, je comprends parfaitement son point de vue. Et je préfère largement un agent qui pose des questions plutôt qu’un abruti qui suivrait tout ce qu’on lui dit quelque soit la personne.


« Pour vous rassurer sur mes demandes, je ne suis pas Ambassadrice depuis toujours, ma promotion est relativement récente. Je cherche donc à réorganiser autour de moi les canaux de renseignements consulaires sur ce monde dans un souci d’efficacité évidente. » informé-je poliment pour préciser mes intentions.
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Ce n’était pas suffisant.
Mais c’était déjà plus que Nerguei avait pu espérer.

Il n’y avait aucun moyen d’être certain - après tout, lui même avait vu sa forme volée et usurpée… Mais l’étoffe que l’Envoyée lui présentait était une preuve suffisamment confidentielle pour amener une mesure de confiance. Peu étaient mis au courant de cette marque des Consuls, et une telle étoffe était difficilement réplicable.

Nerguei s’était approché de la Consule assise. Il se saisit d’une extrémité, passant le doigts sur le grain fin du tissu, détaillant le blason consulaire et les caractère du nom de son interlocutrice. Pour l’instant, cela lui suffirait : Il finit par hocher la tête, et recula d’un pas.

Il ne lui vint pas à l’esprit de justifier son doute, et son esprit revint immédiatement aux demandes de la nouvelle Ambassadrice.

Nerguei était peu enthousiaste à l’idée de réexpliquer deux ans de campagnes et de manipulation. Toutefois, s’abstenir serait risquer de voir tous ses plans abandonnés sur un caprice de cette jeune Consule.


Debout face à l’Envoyée, il répondit donc, aussi succinctement que possible.
“Dévier la caravane serait jeter la suspicion sur mes actions, et, sans un os à ronger, les Huns seraient incontrôlable.” Son dédains pour ses congénère était un peu trop audible. Le jeune homme détendit ses traits, reprenant d’une voix neutre.

“La caravane ciblée est l’une des moins prospère: son chargement a peu de valeur, et ses marchands n’ont pas de protecteur d’importance.” Leur statut en avait fait des sacrifices acceptables... Mais peut être que la Consule en jugerait autrement ?
Après tout, il s’agissait de marchands de céréales, et pas d’usuriers ou autres vendeurs de breloques: des gens dont dépendaient souvent les provinces frontalière…

“Si leur sacrifice vous déplait, je vous conseillerai plutôt d’assurer la défense de la route en amont, de façon à défaire les trois clans assaillants avant qu’il n’atteignent leur cible.” Une humiliation pour ces clans, qui calmerait peut être leurs ardeurs… Et qui lui permettrait, lui, de les discréditer auprès du Khan.


“La stratégie de votre prédécesseur était d’affaiblir l’alliance des clan en interne, tout en diminuant les butins qu’ils tireraient de leur raids sur la Chine.” Nerguei n’avait jamais rencontré ladite personne, mais à sa correspondance, sa formation martiale, son style fleuri et son égo particulièrement développé, il devinait aisément qu’il s’agissait d’un noble de la Cour.  

“Une fois les Huns suffisamment désunis, puis affaibli par un fort hiver, une famine ou la maladie, il souhaitait risquer une bataille ouverte pour mater tout esprit de revanche.” Combattre les Hun en bataille rangée relevait de la folie furieuse, mais c’était le souhait de son premier interlocuteur. Étrangement, Nerguei était prêt à croire à une victoire chinoise, si les bonne conditions étaient réunies. Après tout, ce ne serait pas la première fois que les stratèges de l’Empire auraient eu raison des forces Huns.


“Pour ce qui est de votre - ” Nerguei s’interrompit un instant. Il ne connaissait pas le mot, mais le prononça tant bien que mal. “Base de donnée…” Un idiome moderne, peut être, où une notion consulaire ? “Je vous transmettrai un rapport détaillé.” Il faudrait trois heures pour citer tout les clans Hun, sans parler de leurs us et coutume: L’Envoyée aurait gelé sur pied avant qu’il n’en arrive au bout.

“L’essentiel étant que plusieurs Grand Khans se disputent le territoire Hun, s’alliant ponctuellement contre la Chine, comme sous le commandement de Shan Yu ou d’Ultimecia.”
Il fallait un leader à la fois charismatique et puissant pour unir les clans, et cela restait rare même après l’arrivée de la Sorcière.

“Mon influence est limité au domaine du Khan de l’Ouest : Ayant maintenant votre permission, je m’infiltrerai auprès du Conseil des Clans, et j'expliquerai le silence de l’usurpatrice.” La mission aurait relevé du suicide, fut un temps, mais le silence de la Sorcière avait délié les langues, et de plus en plus de rumeurs circulaient sur son absence.


Restait une dernière exigence, que Nerguei était loin d’avoir oublié.

“Quant à mon histoire.”
Jusqu’ici impassible, Nerguei se permit un sourire amer.
Que dire, de lui même ? Il n’en savait pas tout, et le peu qu’il avait pu entrevoir au fil du temps ne lui donnait aucune envie d’en apprendre plus. Une évidence, toutefois, était gravée sur ses traits : Il était le bâtard de deux peuples qui se haïssaient.

“J’ai atteint à la vie d’un noble de la Cour.”
Aucun regret, si ce n’est de ne pas avoir porté de coup fatal: Encore aujourd’hui, Nerguei ne pouvait empêcher un soupçon de férocité à se glisser dans sa voix en mentionnant l’incident.

“Des intermédiaire ont organisé mon évasion d’un bagne dans les mines du nord -” Défilaient rapidement une adolescence brutale, si lointaine maintenant emmitouflé dans ses fourrures. “- et m’ont promit d’écarter du pouvoir la famille Wei.” Nerguei croisa le regard de la Consule, défiant, et finit sobrement : “Définitivement, et par tout moyen.”

Quelle besoin avait la Consule d’en savoir plus ? Elle connaissait ses objectifs. Ses petites “notes” lui donnaient très certainement tous les détails qu’elle souhaiterait avoir… Tout ce qui importait était qu’elle soit à la hauteur des demandes de Nerguei.

Dernière édition par Narantuyaa le Jeu 5 Déc 2019 - 11:56, édité 1 fois
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C’est concis et peu détaillé… Je n’ai rien de vraiment plus que ce qui était dans les rapports. Je m’attendais à plus… J’imagine qu’il corrigera le tir lors de ces prochaines missions. En espérant qu’il réussisse.

J’écoute ce qu’il me dit tout en détournant mon regard vers mes griffes. Je les observe, un peu à la manière d’un chat. Ce ne sont pas mes plus moches, ce ne sont pas mes plus belles. Je devrais peut-être en faire collection. Je commence à en avoir pas mal.


« Une bataille rangée contre les Mongols ? Vous avez raison d’utiliser le verbe « risquer »… Sauf si nous employons des moyens peu conventionnels bien sûr. » dis-je tout en redressant la tête vers Nerguei.

Mince. Je vais peut-être lui faire peur. J’avoue ne pas y avoir pensé sur le moment.


« Je vais transmettre ces informations à un régiment de soldats. Ils protègeront la zone que vous indiquez. Comme vous devez vous en douter je ne suis pas contre la nécessité de parfois devoir faire des sacrifices stratégiques… Cependant, j’aimerais éviter d’en avoir trop recours. » répliqué-je calmement.

Je me relève de mon petit siège de fortune rocheux.


« Dans votre prochain rapport, je veux un classement de tous les clans, du plus agressif et hostile au plus… « Pacifique ». Avec leurs chefs et liste d’héritiers et votre estimation de leur puissance militaire, tactique et économique. Ce sera votre première mission spéciale en plus de vos responsabilités actuelles. Affaiblir est une chose, pacifier en est une autre. » conclu-je sur le sujet purement professionnel.

Les agents du Consulat sont vraiment de belles ordures.

Promettre d’écarter une famille influente de l’Empire contre l’aide d’un exilé… « Par tout moyen ». Heureusement que j’ai repris en main les affaires sur ce monde, je me demande sur quoi je vais tomber demain. Les renseignements ont été géré par des amateurs.


« Les mines du nord ? Exil donc, vous n’avez donc pas réussi votre coup. Pourquoi avoir pris le risque de mettre en péril la vie d’une personne influente ? Haute naissance ou non, le meurtre est une sanction punie de mort en Chine. Qu’est-ce qui a pu vous pousser à un tel acte ? J’imagine que ce n’est pas à cause d’une mince affaire. Votre travail prouve que vous n’êtes pas vraiment quelqu’un d’impulsif et qui peut bien tenir sous la pression et le stress. » demandé-je le ton interrogateur mais pas menaçant.

La famille Wei est celle d’un ministre. S’il s’agit de cette famille-là, c’est compréhensible que la punition ait été sévère. Reste à confirmer par le récit de notre agent en Mongolie. Je suis curieuse de connaître les faits.

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La question avait ses mérites.
Mais tous les dieux du Ciel, Hun ou Han, ne forceraient pas Nerguei à y répondre.
En partie parce que lui même n’avait pas la réponse.

Pourquoi avoir manié la lame ?
Il n’était pas particulièrement impulsif. Au contraire, depuis sa naissance, sa survie dépendait de sa patience, de son détachement, de son impassibilité.
De même, il n’avait pas d’honneur à défendre. Son enfance entre deux mondes ne lui avait jamais permis d’acquérir la fierté des bien-nés; tout au plus pouvait il la fausser par de belles étoffes et quelques silences lourds de sens.
Et le mal qui menait sa lame était déjà commis. Compléter sa vengeance ne lui rapporterait rien, ni à lui, ni aux morts.

Pourquoi, alors, n’avait il pas pris le premier vaisseau pour quitter son monde ? Pourquoi s’acharnait-il à poursuivre une famille qui l’avait déjà oublié ?

Peut être parce qu’il n’avait rien d’autre.
Mais cela aussi, c’était se cacher derrière des excuses. Il avait su se construire une vie dans les steppes; il saurait se reconstruire ailleurs.

Et pourtant, quand il pensait à ce regard, à la surprise de voir un animal que l’on pensait maté se retourner contre lui…Il n'y avait pas de dout, seulement le besoin de faire admettre sa supériorité à ceux qui avait eu tant de pouvoir sur lui. Le besoin de clore un conflit qui avait façonné son enfance, de faire taire des voix qui le hantaient encore aujourd’hui.
Le besoin d’en finir, quelque soit l’issue.


Face à cette Consule trop curieuse, Nerguei finit simplement par dire :
“Il méritait de mourir.”

Adolescent, l’aveuglement lui avait fait croire que lui aussi méritait la mort. Il en était venu à idéaliser l’acte, à s’imaginer martyr, à implorer les Dieux d’avoir une chance d’accomplir son destin, et ce faisant de racheter sa culpabilité.
Et puis six ans de bagnes lui avait fait comprendre que tout cela n’était qu’un tas de foutaises.

Depuis, son optique était nettement plus pragmatique - d’où son recours au Consulat, d’où son service chez les Hun, d’où sa présence dans cette cave face à une jeune femme qui semblait  plus intéressée par ses griffes factices que par le destin de la Chine.  

Passant au sujet suivant, Nerguei poursuivit sans changer de ton:
“Je vous ferai parvenir un classement sous les plus bref délais.”
Puis, après une pause, il finit par demander:
“Autre chose, Songzi Huayan ?”
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Hum. J’aurai préféré un peu plus bavard, mais en un sens c’est plutôt une bonne qu’il ne le soit pas.

Cela ne servira à rien de creuser plus que nécessaire cette fois-ci, ce n’est que notre première rencontre et il est certain que nous serons amenés à nous recroiser. Après tout, le classement que je demande n’est que sa première mission.


« Je vois. » dis-je tout en remettant ma cape en ordre.

Je fais un peu le tour des lieux, en apparence ce que je fais est assez oisif, mais en vérité je regarde que nous ne laissons aucune trace derrière nous. Je récupère même, avec un gant et beaucoup de précaution, la bougie qui s’éteindra bientôt.


« Un corbeau restera avec vous pour gérer nos communications. « Aile-Argent » est son nom. Vous le reconnaîtrez car il a une plume blanche argentée sur son aile gauche. » commencé-je, avant de continuer sur le prochain élément.

« Un second corbeau restera à proximité de vous pour assurer votre sécurité. Si par exemple vous étiez capturé, ou que vous êtes en danger, il volera au plus vite me prévenir et j’essaierai de faire mon possible pour vous aider. » conclu-je, calmement.

Également, c’est un moyen pour moi de pouvoir surveiller ses faits et gestes. La tragédie de mon mari et de ce traître d’Yijun m’a vacciné contre une confiance aveugle en mes alliés, du moins ceux qui ne sont pas au plus près de moi.

Les deux corbeaux ainsi pourront me prévenir si le Nerguei travaille pour d’autres personnes que moi ou le Consulat. C’est un élément précieux dans une stratégie qui, si elle marche, changera bien des choses.


« N’oubliez pas ceci Nerguei : Agissez bien et vous serez récompensé. Je tiens ma parole, et ce en toute circonstance. » lancé-je tout en commençant à m’éloigner avec la bougie.

J’arrive sur le pas de l’entrée. Un petit vent de l’hiver vient frotter mon visage. J’aime bien cette saison. Même si elle est monotone et froide.


« Rentrez bien et faîtes attention à vous. Je vous regarde repartir. » dis-je tout en claquant des doigts en direction des deux corbeaux qui se préparent à faire le voyage avec l’espion métisse.

Je le regarde attentivement, toujours le jaugeant mais cette fois-ci avec moins de chaleur dans le regard. Les relations humaines n’ont pas l’air d’être son fort à ce jeune homme, et je respecte cela. J’espère qu’il pourra mener ses missions à bien, dans l’intérêt de toutes et tous.

Une petite brise fraîche se lève, doucement mais sûrement.
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Voilà que le Consulat le plaçait sous surveillance.
Nerguei ne pouvait s’en prendre qu’à lui même : Il avait été particulièrement réticent devant une Consule, et moins que convainquant. Peut être aurait il dû jouer avec la vérité, créer un conte divertissant ou tragique, tisser un lien avec sa nouvelle supérieur…

Mais sur ce sujet précis, il ne pouvait pas se permettre de mentir au Consulat.

L’apatride s’inclina.

“Bien.”

Il n’invita pas le premier corbeau à se percher sur son bras - après tout, ce n’était pas lui qui en était maître - mais ne sursauta pas en le sentant prendre place sur son épaule.

Depuis les Tournois, l’apatride avait les aigles en horreur; mais ces deux corbeaux là ne tentaient pas de lui déchirer la chair de leur talon.

Etrangement, Nerguei ne voyait pas que du mal à ces quatre nouveaux yeux sur ses actions. Il y avait quelque chose de rassurant de se savoir suivi : S’il mourrait demain, découvert ou simplement tué par une lutte de pouvoir, au moins un corbeau viendrait en raconter les faits à sa maîtresse… Il n’osa pas faire remarquer à la Dame que, si jamais il était capturé, il serait très probablement tué avant qu’elle n’ait le temps de lever le petit doigt.

A la place, il se permit un dernier regard pour l’Envoyée, et sortit de la grotte qui les avait abrité.

Alors qu’il se frayait un chemin dans la neige, il soupira. Le vent était vif, et lui tout autant fourbu de ses jours de trajet que des quelques minutes au garde à vous face à l’Envoyée.

Comment allait il expliquer ces deux nouveaux compagnons à son Khan ? Des cadeaux de feu son père… Oui, ce serait le genre de fantaisie qui leur plairait. Qui sait, il pourrait même créer une ou deux rumeurs sur des pouvoirs de shaman, et bientôt il sera suffisamment craint pour que l’on cesse d’empoisonner son vin...
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A l’avatar j’aurais cru que c’était une femme. Ce n’est pas tant une histoire de cheveux qu’une question de traits, je trouve qu’il a les traits fins.
Dès le départ, ça m’a amusée de voir que dans vos styles très différents vous vous êtes proportionnellement beaucoup intéressés à l’apparence que vous alliez présenter à l’autre, comme si c’était vraiment la chose la plus importante au monde. Même si on oublie les descriptions objectives, les personnages y accordent eux-mêmes une grande importance.

Mais ouais, je suis beaucoup plus habituée au style de Huayan qu’à celui de Naran. D’ailleurs, ressemble-t-il à celui de Nerguei ? Je ne sais plus du tout. J’ai bien aimé son style, très calme, très digne, assez sensoriel dans tes descriptions. J’ai toujours un peu de mal à suivre quel peuple est quoi, à part les Hans et les Huns, euh voilà, je ne vais pas mentir je suis un peu dans le flou. Je sais juste par le rp de Huayan que Nerguei est métisse. Et je ne connais pas encore les motifs de cette rencontre.

Ca m’amuse toujours de voir comment Huayan est bavarde, pompeuse et à la fois vachement chaleureuse (en tout cas ici) pour une femme avec le parcours qu’on sait qu’elle a. Je comprends l’idée de la politesse, c’est très important dans la culture, mais ouais, du peu que je connais, c’est pas ce genre de façon de s’exprimer que j’imaginerais dans des rencontres protocolaires avec un haut dignitaire chinois.

Du coup c’est d’autant plus rigolo que ouais ok, elle est bien sapée et elle est belle, mais du coup le gars en face, qui n’est visiblement pas le dernier des bleus, dise qu’il a du mal à soutenir son regard. J’ai plus l’impression que c’est de la complaisance envers Huayan en tant que joueur qu’un véritable motif. Un peu plus bas, tu justifies avec le fait que tu devines la nature de ces pouvoirs, et c’est déjà plus convaincant en ce qui me concerne.

Tes dialogues, pareil, sont pas forcément ceux que j’attendrais d’un guerrier (j’ai pas trop compris ce qu’il était mais bon) mais plutôt d’un damoiseau du 18ème siècle et dénotent pas mal avec ton style en description. Tu te dis brusque mais voilà :

“Pourquoi m’avoir fait quérir ? Souhaitez vous un rapport sur la situation Hun ?”

Accélération, Huayan attaque les négociations avec une certaine efficacité, directement au cœur du sujet en promettant sa loyauté et tout. J’ai bien aimé la réponse de Nerguei, le fait qu’il reste prudent et sur ses gardes.

Et plus ce rp avance, plus je me fais une réflexion. Parce que je sais que l’utilisation des mini-séries a pas mal évolué, je sais qu’on fait maintenant des rps entre mini-série et un autre pj mais ici je commence à sentir l’importance de ce que fait la mini, et c’est pas négligeable. A la base la mini-série ne devait rien faire d’important, et clairement ici je pense qu’on a dépassé ce stade. Mon interprétation du problème c’est que si tu commences à multiplier les mini-séries (toi ou n’importe qui hein) et que ces mini-séries agissent dans d’autres groupes, dans d’autres mondes, qui ne sont pas du tout du ressort de ton personnage à la base, bah tu peux vraiment donner beaucoup de pouvoir à la mini-série et déséquilibrer les choses. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre mais en gros : ici Nerguei a pour mission d’espionner les Huns, de tout rapporter à Huayan. Les huns sont quand même les principaux ennemis des Chinois, avoir ce genre d’informations par le biais d’une mini-série dont le personnage est mercenaire à la base, bah moi ça me dérange un peu. Enfin voilà, il y a peut-être des choses que j’ignore, sûrement. Mais j’en sais rien, c’est comme si je venais avec une mini-série du Cygne foutre la merde ou aider la Lumière. Je sais que Naran a des liens avec les mongols, d’où la mini hein, mais pour moi, si quelqu’un doit agir de façon significative sur la situation d’un monde, c’est plus Naran que sa mini-série.

J’aime bien le fait que Nerguei remette en cause à un certain moment l’identité de Huayan. Il sait que les informations qui sont dites dans cette grotte sont d’une certaine importance et qu’il peut aussi s’agir d’un piège.

S’en suit alors un rp en dialogues avec plusieurs discussions simultanément, et c’est concrètement un des trucs qui me stresse le plus, j’essaie d’imaginer comment ça ferait en vrai et ça me dérange. Je ne peux pas vous en vouloir parce que c’est parfois difficile d’y échapper mais ouais, en général j’essaie d’éviter. Nerguei résout le problème en coupant court à la discussion. C’est pas pour me déplaire.

Du coup le rp se termine sur un accord assez froid. Ca me semble bien. On n’est pas là pour se faire des potes.

Huayan, dans l’ensemble, c’était bien, ton style était assez égal à ce qu’il est d’habitude. Tu es très sûre de toi, très ambitieuse, très impérative, ça manque un peu de subtilité mais bon. Tu réussis bien à faire progresser le rp, à le dynamiser, tu apportes du contenu, c’est important.
Nerguei, à part le fameux dialogue du damoiseau j’ai bien aimé ta retenue, tu ne rentres finalement pas trop dans le jeu de Huayan. On sent que vous avez un accord, que chacun a des choses à y gagner mais ça ne va pas plus loin et tu ne te laisses pas trop faire. Style plaisant.


• Huayan : FACILE : 10 points d'expérience + 120 munnies + 2 PS en dextérité
• Naran : TRÈS FACILE : 5 points d'expérience + 60 munnies + 1 PS en psychisme
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