"-Neige, Ca va ?"Je sens des mains me saisir et m'aider à me relever.
"-Aie ... Je suis où ?"Je rouvre les yeux, éblouie par les grandes lumières de l'armoire en métal où on se trouve. Garance me regarde avec inquiétude.
"-Tu t'es cognée la tête ? Ca va ?" A côté de nous, deux autres fées sont debout sur une barre de métal. Deux fées qu'on vient de percuter à grande vitesse et qui manquent de perdre l'équilibre en même temps que nous quand l'armoire dans laquelle est se met soudainement à vibrer.
Je me frotte le front, j'essaye de reprendre mes esprits. Et soudain ... soudain ! Je me rappelle de tout ! Comme ca d'un coups dans ma tête, Crack.
On a débarqué à Costa ... et on a été frappées par la chaleur accablante sitôt sorties du machintruc spatial ! Garance a fait son possible pour m'éventer, j'ai utilisé ma magie tant que j'ai pu pour nous rafraîchir, mais c'était un peu trop pour moi.
Le décor de Costa qui a défilé sous nos yeux sans que rien ne s'imprime vraiment, hormis le sentiment diffus que tout était trop grand, trop beau, trop coloré ...
Je me suis vaguement rendue compte que nous avons traversé la ville juchées sur l'épaule d'un humain. Un humain, vraiment ? Dire qu'on avait l'habitude de se cacher d'eux avant ... Qu'auraient pensé les fées de chez moi de me voir comme ça ?
Cette pensée n'a pas du me travailler trop longtemps ... Cette chaleur m'amollissait ... Il faisait trop chaud pour réfléchir. Je me suis laissée porter. Je me suis contentée de profiter du voyage sans chercher à réfléchir. Une fois de temps en temps j'ai fait l'effort de tourner paresseusement la tête à gauche ... ou à droite. Pour regarder le décor. Tout ca aurait sans doutes été magnifique vu d'un peu plus haut. J'aurais pu m'envoler pour satisfaire ma curiosité ... Mais non ... Trop d'efforts ... Pas envie ... Mes ailes de papillons étaient flasques et lourdes.
Juchées à hauteur d'homme, en suivant l'allure tranquille imposée par notre guide, nous avons donc traversé boulevards, ruelles piétonnes, places bondées et terrasses ombragées.
Jusqu'à ce qu'on arrive devant cet immense bâtiment-miroir. Le grand hôtel. L'étoile de la côte. Impossible de le confondre avec autre chose ... Il ne paraissait pas si grand sur les prospectus mais c'était bien lui ! Je me souviens en être restée bouche bée.
Nous sommes rentrées à l'intérieur ... L'air a commencé à devenir plus respirable. Je me suis immédiatement sentie revivre. Mais à peine rentrées, nous avons du nous dépêcher d'avancer ! Garance m'a attrapée par la main et m'a entraînée soudainement vers l'avant, à toute vitesse. Je n'ai eu que le temps de pousser une exclamation de surprise et de bien serrer mon bagage de l'autre main.
J'ai été secouée, bringueballée à travers un décor toupillant de jambes et de lumières aveuglantes. Notre vol en vrille s'est achevé quand nous avons percuté à toute vitesse deux fées qui venaient à notre rencontre... Juste avant l'impact j'eus une pensée : "Tiens, que font une fée des neiges et une petite boulotte ici ? Elles nous ressembleraient pas un petit peu ?"
Et voilà. A présent que je reprend mes esprits, je lève le nez pour constater les deux belles traces d'impact de fées sur la surface vitrée qui nous sépare de nos fées-doubles. Un miroir bien sûr.
Voir mon reflet, échevelé me donne envie de me recoiffer. Nous entendons un "ding" sonore quand soudain l'armoire dans laquelle nous bougeons s'immobilise et qu'une porte s'ouvre.
Notre guide, qui n'avait pas fait mine de beaucoup prêter attention à nous jusque là nous invite à sortir dans un grand couloir.
Nous le suivons ! Et cette fois, j'utilise mes ailes. L'air ici est frais. Je sens l'excitation monter. Il s'arrête devant une porte, utilise une clef pour l'ouvrir en grand.
"-Soyez les bienvenues dans votre chambre".
Il a le réflexe de tendre le lourd porte-clef vers moi mais après un instant de réflexion et constatant qu'il était sans doutes plus lourd que nous, il se ravise et se contente de le poser sur une petite table à côté de la porte.
Il nous fait faire le tour des lieux, nous montrant la chambre avec deux lits de taille humaine, la salle de bain dans laquelle on pourrait laver milles fées et un genre de sceptre géant avec boutons qui permet de faire apparaître une image sur un genre de miroir-magique noir.
Il ne tarde pas à nous quitter après nous avoir donné des instructions que je n'ai que vaguement comprises. J'ai quand même retenu qu'il a parlé de petit déjeuner près de la réception. Et ca c'est bien.
Sitôt l'homme reparti je me met à sauter sur le lit. Je jette mon bagage par dessus mon épaule, la coque de noix part flotter un peu plus loin et finit par retomber mollement sur un gros oreiller.
"Costaaaaa del Sooool ! On est a Costaaaaa, Garance !"J'attrape Garance par la main et l'entraine dans une gigue joyeuse. Le coeur gagné par l'excitation et la joie du moment.
"Costaaaaaaa ! Costa ! On est a Costaaaaaaa del Sooool !
C'est trop beauuuu ! C'est trop chaud, on a trop du boooool !
On va danser, on va chanter et ... prendre des petits déjeuners !"Je relâche d'un coups la main de Garance et m'écrie en m'envolant vers les placards :
"PREUMS SUR LE LIT !" Non parce que un lit de trois mètres de long, c'est bien pour les grands machins. Nous on sera bien mieux dans un petit coin tranquille.
Je visite à toute vitesse placards, armoires et même quelques tiroirs qui semblent très prometteurs.J'essaye de trouver au plus vite le meilleur coin (Histoire que mon "preums" soit utile à quelque chose.)
La grande vasque en marbre du lavabo est un choix tentant, la pierre y est bien fraîche et je pourrais y entasser de la neige sans mettre de l'eau partout. Le dessus d'une bibliothèque situé juste en dessous de l'appareil magique qui crache de l'air frais est aussi une option valable.
Mais je finis par les abandonner toutes deux quand je finis par découvrir LA perle cachée de la chambre en ouvrant par hasard une porte d'armoire d'aspect assez anodine.
"-J'ai trouvé ! C'est ici ma chambre !"Une armoire froide ! Avec de la lumière en plus ! J'arrive à me faire une place au milieu de plein de bouteilles remplies de liquides bizarres. La lumière s’éteint quand je ferme la porte, mais je suis capable de briller suffisamment pour m'éclairer. C'est petit, confiné ... Je me hâte d'y amener mon bagage, des morceaux de tissus que j'arrive à trouver et j'arrive même à dégoter dans la salle de bain un genre de grand sac de couchage fait dans la même matière que les serviettes.
C'est peut être un tantinet trop confiné pour une soirée entre filles, parce que je n'imagine pas Garance venir avec moi ici ... Mais au pire je laisserai la porte ouverte ou je viendrais que pour dormir.
Je profite de cet instant d'intimité et de fraîcheur pour enfiler mon maillot de bain et ma serviette de plage. Ce moment de pause dans le froid me fait un bien fou après le voyage et le choc de mon arrivée ici.
Je ressors de ma "chambre", revigorée et curieuse de voir comment Garance s'en sortait de son côté et comment elle s'était finalement installée.
"-Prête à décoller amirale chefe ! On commence par quoi ??" Dernière édition par Neige le Jeu 9 Jan 2020 - 14:26, édité 1 fois