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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Que valait réellement l’Innommable…

Des heures durant, le Démon ressassait cette même question. Toutefois, il ne cherchait pas réellement de réponse. Depuis l’instant où il avait croisé cette femme, elle n’avait cessé de démontrer un certain… Prestige.

Elle avait visité l’un des lieux les moins amicaux de cet univers par deux fois, assisté sans sourciller à la naissance de la nécromancie, lutté contre les plus insatiables bâtards lors de la Coupe Noire et finalement ? Elle avait lutté sur les murailles de sa ville dans une quelconque bataille.

Ici même, il y en avait peu qui répondait à ce genre de critère.

L’une venait de quitter la guerre, l’un était un chien fou, l’autre semblait avoir disparu de la circulation et l’unique avait manquée de peu à le tuer.

Pourtant, derrière ses masques et ses apparats ? Namtar présentait que ce serait d’une horrible facilité à la faire flancher. Personne ne reste de marbre face aux horreurs, à moins d’être un sans-coeur. Un jour, à force de s’engouffrer plus profondément à ses côtés ? Elle sombrera avec elle.

Lui ? Il serait là pour l’accueillir, offrant une horrible satisfaction à ce pacte les ayant uni.

Néanmoins, ce jour allait marquer un nouveau pas dans l’abysse.

Il était encore loin du point de rendez-vous, les carrières de ce monde. Il manquait un simple accessoire, quelques chairs fraîches, afin que son apprentie découvre une nouvelle facette de ce qui l’attendait.

Il y a quelques années, Death avait détruit un village afin que son nom soit connu. Le geste désespéré d’un enfant en recharge d’attention. Alors qu’aujourd’hui ? Namtar se retrouvait à la plus basse de ses besognes. Loin de lui, les lanternes d’un hameau se préparaient à la visite de la Faucheuse.

Après tout, n’était-il pas le Boucher de Grimm ?

Trois maisons, rien d’incroyable, quasiment une honte à son titre. Heureusement qu’il n’était pas là afin de l’honorer. Négligemment, le pas lent, le Démon grattait quelques symboles à son moignon et l’une des invocations s’invitaient à la fête. Un bras, noir comme la nuit, se matérialisait et incorporait quelques lames à la place de ses doigts.

Il n’y aura pas de résistance…

Un râle s’échappait de ses lèvres, une once de plaisir s’invitait et le Démon se propulsait avec vélocité. Les lumières s’étiraient à son œil. Une silhouette se dessinait à l’un des portiques, la première des victimes de cette courte soirée. La Bête freinait sa course, glissant de sa botte et faisant face à la silhouette qui ne pouvait réaliser que trop tard.

Un coup simple, du bas vers le haut, traçant l’encre rouge à sa chemise et le faisant tomber au sol. Pas un bruit, outre la chute molle d’un corps en charpie. La porte était entrouverte devant lui, il avait besoin de corps, rien de plus. D’un coup de pied, il défonçait l’entrée et s’insinuait telle la mort. Il y avait un cri, un seul. S’ensuivait une gerbe de sang se répandant sur le parquet et les meubles. Un autre cri, enfantin, le Démon s’offrait un rire. Il lui fallait des corps, qu’importe la taille.

Heureusement, tout ceci avait attiré l’attention.

Un pas lourd, le Démon sous sa forme d’emprunt quittait la première maison et retrouvait les autres hommes de ce hameau.

Au moins, ceci ne sera pas trop long.

Il bondissait, tel un loup, plongeant son bras difforme dans la cage thoracique du premier. Le second criait, hurlant à qui voulait l’entendre de se dégager avant que sa gorge ne soit tranchée. Il y a un dernier, celui-ci s’enfuyant déjà, se faisant lacérer le dos avant de chuter.

Encore des cris de gamins, qu’importe la taille.

Une boucherie, ce n’était rien de plus et la Bête n’en demandait pas plus.

Voici qu’il repartait déjà, un tas de cadavres à sa suite qu’il réanimait pour cette marche forcée. Avec cela, le professeur allait pouvoir donner sa leçon du soir.


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Je quitte les Routes Stellaires pour arriver encore dans un nouveau monde pour moi : le Monde de Grimm. Une circonstance qui va se révéler certainement des plus charmantes au vu du « Boucher de Grimm ». J’espère qu’il sera satisfait de mon service, une fois encore.

Nous avons rendez-vous dans la zone des carrières. Je survole discrètement les terres en-dessous de moi, il fait nuit. Je remets mon attirail et jette un œil à ma cargaison derrière moi. Mon vaisseau est encombré comme pas possible. J’espère que Death a pris ses dispositions pour transporter tout ça.

Bien vite, je remarque un attroupement en contrebas, près d’une carrière. Cela correspond aux coordonnées qu’il m’a confié avant de partir pour Zanarkand. Les individus sont immobiles, de formes et de tailles diverses. J’imagine que c’est lui. Je ne vois pas qui trainerait de nuit dans un endroit pareil à part lui. Surtout vu cette heure tardive.

J’enclenche l’atterrissage.

Tout se fait en douceur. Je reprends mon apparence masculine, je place le masque avec précision. Je dissimule ma blessure au bras : elle est refermée et pansée mais il faudra un peu de temps pour que tout se remette complètement en ordre à l’intérieur du corps.

J’enjambe avec peu d’élégance les restes du robot pour me placer là où la soute va s’ouvrir. Les machines s’activent, la porte s’ouvre. Je descends avec tout le prestige macabre qui entoure l’Innommable. D’un geste de la main, je soulève les différents éléments que je lui ai ramené de Zanarkand. J’espère que cela suffira.

Le corps du robot lévite, autant que les armes. Je les laisse en lévitation à côté de moi. Je m’approche de Death, et je m’incline respectueusement devant lui comme à mon habitude d’élève assidu.


« Maître. » lancé-je avec une voix impassible.

En relevant la tête, mes yeux croisent le regard mort des morts-vivants entourant le chef de la Coalition Noire. Des hommes et des femmes… Mais aussi des enfants. A ce moment précis, je dois peut-être ma survie à mon masque et l’obscurité qui dissimulent aussi mes yeux. La nécromancie nécessite de nombreux sacrifices pour être apprises mais… Des enfants ?

Était-ce vraiment nécessaire ?

Un frisson parcourt mon échine. Un rappel discret de mon esprit que le pacte est toujours présent et que je ne peux rien y faire tant qu’il est encore actif. Je dois apprendre la nécromancie… Je n’ai pas spécifié dans quel cadre. C’est en partie ma faute.

Le Boucher de Grimm maintient bien sa réputation sordide. Toute occasion est bonne pour tuer.


« Voici ce que vous m’avez demandé de rapporter de Zanarkand. J’espère que ces objets de différentes natures vous serviront bien dans vos projets… J’ai par ailleurs… Trouvé ceci. » continué-je, tâchant de ne pas montrer mon mécontentement.

D’une de mes poches, je sors l’une des lucioles de Zanarkand. Ça a l’air si fragile ces petites choses. Je la laisse voltiger jusqu’à Death, il sera probablement quoi en faire.


« Cette luciole est une âme. Il en existe des centaines, peut-être des milliers voir plus sur ce monde désolé et infesté de sans-cœurs. Elles sont très fragiles, Maître. Un phénomène étrange est également à noter : lorsque plusieurs de ces lucioles s’agglutinent, elles font revivre une scène du passé avec des images d’humains d’antan qui jouent ledit moment. C’est la première fois que je vois cela. » expliqué-je brièvement.

Une fois mon devoir atteint. Je sens le pacte s’affaiblir encore un peu plus. Tant mieux. Bientôt, je serai libre une fois de plus et je n’aurais pu à faire les dangereuses besognes d’un des plus grands nécromanciens contemporains.


« Quels sont vos ordres, Maître ? » demandé-je enfin, toujours autant dérangé par l’utilisation de jeunes enfants comme esclaves morts-vivants.
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Si seulement les exécutant de la Coalition Noire pouvait posséder les mêmes caractéristiques, ce serait une aubaine.

Obéissant, silencieux et ne posant aucune question.

Néanmoins, il n’était pas l’heure de s’inquiéter de tout ceci. L’Innommable venait d’opérer, il ne restait rien de plus qu’à accomplir ses propres exigences. D’un regard distrait, Namtar laissait son œil unique balayer les décombres mécaniques et se satisfaisait vaguement. Il avait reçu, il n’attendait rien de plus et ce serait à ses subalternes de s’occuper à en créer des armes.

Le fer, l’acier et le câblage ? Cela manquait d’harmonie, de chair et de sang.

Intéressant…
La luciole s’avançant dans sa direction, voltigeait, jouait entre les doigts décharnés de la Bête. Le bleu de l’âme s’illuminait, allait se fondre dans la paume et disparaître à l’instant où Namtar refermait sa main en poing. Ainsi, un glyphe se matérialisait sur le dos de la poigne et un filet s’échappait et se transformait en ombre entre l’apprenti et son maître.

Qui… Qui êtes-vous ?
- Très intéressant.

Un sourire carnassier s’incarnait sur le visage de la Bête, s’élargissant alors que l’ombre prenait peu à peu la forme d’une femme sans le moindre sentiment en apparence.

Si tu as jugé bon de m’amener ça, c’est que tu te rends compte de ce qu’il en retourne. Ce sont des âmes humaines. À l’unique différence qu’elle ne semblait posséder aucune attache physique à ce monde, ce qui est… Impossible. En théorie.
- Où sommes-nous ?

Le Démon s’interrompait un instant, tournant la tête et analysant ce qu’il avait face à lui.

Fantôme, spectre, esprit frappeur. Il y a des milliers du nom au travers de l’univers pour signer un seul phénomène, celui d’une âme errante toujours attachée à ce monde et y restant pour une raison unique. Certes, il y en a de plus puissante que d’autres. Il suffit, généralement, de détruire l’objet ou de purifier l’âme en question. Ici ? Le rituel venant d’être accompli est le même que si l’âme venait seulement de quitter son corps.
- Quand sommes-nous ?!

Levant le bras, index tendu, le Démon imposait le silence à l’âme de Zanarkand. Forçant ensuite celle-ci à fixer ses pieds avant que la Bête ne donne de nouveau son attention à l’apprenti.

Il claquait alors des doigts. D’un seul homme, les goules chutaient au sol, perdant cette non-vie dans le regard.

Bien, j’aurais le loisir d’étudier ceci dans le futur. En attendant, cette soirée est dédié à votre apprentissage et ceux-ci seront vos accessoires. Après l’emprise sur les squelettes, il faudra parvenir à imposer votre volonté aux goules et apprendre de quoi il s’agit réellement. Êtes-vous prêt ?
Une question rhétorique, il s’en fichait.

Un squelette n’est qu’un amas sans intérêt, des restes, une mécanique simple. Une goule ?! Il reste encore tellement de l’identité du mort que celui-ci est capable de s’imaginer vivant. La puissance de l’esprit, pourrions-nous dire. Et ceci ? C’est exactement ce que vous devez apprendre à maîtriser. Lorsque nous venons de mourir, un sentiment nous attache à la vie et il sera toujours plus simple de se relever avec la volonté d’un nécromancien assez puissant.
Namtar parlait, sans s’arrêter, tournant sur lui-même en expliquant ce qu’il avait à raconter. Une course simple, appuyant ses arguments. Néanmoins, il s’arrêtait aux pieds du cadavre d’un vieillard. D’un geste de la main, il attrapait le mort par le col et le lançait au pied de son apprenti.

Il y a tant à apprendre, mais seulement votre expérience sur la mort vous permettra de comprendre. Par exemple ? Plus une personne sera vieille et moins elle aura d’attache à la vie, voilà pourquoi vous commencerez à relever le plus âgés et que l’exercice se terminera à la pleine maîtrise du plus jeune.
Un jeu sadique. Le Démon n’avait aucun doute quant à la réussite de son apprenti, il attendait simplement voir de quelle façon il réussirait cet exercice.


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Death parle beaucoup.

C’est une source d’informations très importante. La Nécromancie est une magie complexe, difficile et à tendance corruptrice. L’apprendre avec un maître, aussi horrible soit-il, est une forme de sécurité pour éviter que les erreurs d’un débutant peu prudent n’entraîne une folie ou une mort précoce.

Mort tout aussi précoce que celles de certains cadavres présents…

Le lien qui nous unit par magie sera bientôt un pacte du passé. Cependant, et ce avec tout le respect que je dois à sa qualité de nécromancien, je ne peux m’empêcher de penser que le chef de la Coalition Noire ne va pas laisser s’échapper une personne aussi prometteuse que moi dans l’un de ses arts.

La question est plus de comment aborder cette éventuelle situation future… Et j’aurai tout le loisir d’y penser après avoir relevé ces corps sans vie.

Des goules. Des cadavres frais. Ils ont encore une identité, un visage, un nom. Ce ne sont pas des amas d’ossements datant d’un autre âge.

Il faut commencer par les plus vieux.
Mon masque sans expression se tourne vers les corps. Je les observe. Certains sont morts dans une terreur totale, d’autres ont l’air de ne pas avoir souffert trop longtemps. Il y a du sang… En quantité. Un massacre aléatoire.

Death est digne de son surnom, c’est certain.

Je dresse mon bras vers celui qui me semble être le plus âgé, celui que Death a jeté à mes pieds. Je le fixe. Je lui commande de me servir, de se redresser une fois encore pour accomplir son ultime mission. La tête se réveille, ses cheveux blancs s’agitent un peu tandis que ses membres se remettent à trembler puis à bouger de façon plus coordonnée.

Le vieil homme chétif se tient désormais debout. Ses blessures toujours présentes. Il avance de quelques pas. D’un geste je lui ordonne de venir sur ma gauche. Je n’y prête pas plus attention ensuite. Je passe au suivant. A ce stade, ce sont des corps sans âmes. Ils ne peuvent plus souffrir.

L’un se relève. Puis une autre. Je les enchaîne. Cependant, et ce comme l’avait prédit très justement mon professeur, la résistance se fait de plus en plus sentir au fur et à mesure que les cadavres sont jeunes.

Je dois forcer un peu plus. Toujours un peu plus. Pour conjurer leurs corps meurtris arracher au cycle de la nature. Ils pensaient peut-être vivre pour toujours, ou encore pour un moment. Tous les mortels pensent vivre pour toujours. Nous avons tellement peur de la mort que nous tâchons de l’oublier, ou de la repousser au plus tard possible.

Dommage que leur destin ait été entaché par la venue de Death. Ce qui est assez ironique en soi.

Les plus jeunes… Opposent une vraie résistance. Ou alors, est-ce moi qui ait moins de conviction pour invoquer les corps d’enfants ? Certainement un peu des deux… Mais ici, je ne suis pas Huayan, la mère. Je suis l’Innommable, apprenti de Death et futur maître nécromancien.


« Résister est futile. » pensé-je pour me motiver et me donner plus de hargne pour diriger les jeunes cadavres dans les rangs.

Je les assemble tous ensuite à côté de moi, en rangs, quatre par quatre. Ils ont tous une posture plus ou moins différentes, en fonction de comment Death les a massacrés. Mais au moins, ils se tiennent et j’arrive à les contrôler mais si les plus « frais » sont légèrement plus difficiles à manipuler.


« Voici Maître. Que devons-nous faire ensuite ? » demandé-je de façon impassible avec la voix de mon imposture.

Je crains bien que ce ne soit que le début de l’exercice du jour. Relevez des cadavres, même si les goules est une action plus particulière que de simples ossements, est relativement atteignable facilement vu mon niveau actuel.

Les limites vont encore une fois être poussées plus loin.
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Elle y est arrivée, à n’en point douter. Pourquoi serait-elle venue, dans le cas contraire… Essuyer une cuisante défaite et s’offrir le mépris de son maître ?! Huayan Song, l’Innommable ou qu’importe le nom qu’elle puisse se donner. Elle est bien trop fière pour ça, elle s’orgueils à longueur de journée et s’enivre de cette puissance qu’elle convoite chaque moment un peu plus.

L’image même du Démon, elle sera condamnée à tout autant de souffrance qu’il lui attendait. Au final, elle prendra sa place à l’autel des sacrifiés de cet art.

Parfait.
La main gauche de Namtar se posait sur les restes de son bras, traçant un glyphe de la pointe de ses doigts à même le moignon. L’instant suivant, le tracé s’illuminait et la prothèse impie se matérialisait et complétait sa poigne d’une imposante griffe.

Pourquoi est-ce que nous invoquerions des goules plutôt que les squelettes ? Un jour, vous serez capable d’en invoquer plus d’une centaine et d’un simple claquement de doigt. Alors, pourquoi se contenter de ces… Horreurs ?
Il s’approchait de son élève, prenant le temps de le négliger pour ensuite se retourner vers les goules qu’il avait relevées. D’un coup vif, trop rapide pour ce qu’il comptait enseigner, le Démon tranchait les membres de l’une des goules afin que ses bras tombent au sol.

Elles sont quasiment invulnérable.
Namtar tournait son regard, analysant le masque impassible avant de revenir aux goules et trancher d’autres membres à la volée. Ainsi que quelques têtes.

Démembrée, écervelée, réduite en charpie. Tant que vous continuez d’y imposer vôtre volonté, ils seront là pour vous et jusqu’à ce qu’une personne assez maligne se retrouve à brûler leur corps… Où à le faire exploser…
Il reculait finalement de quelques pas, satisfait du tas de chair qu’il venait d’offrir à sa propre vision. Le sang coagulait bien étrangement après la mort, il en venait presque à regretter que le sol n’en soit pas plus maculé de ses massacres.

Demain, quoi qu’il advienne, un garde assez malin retrouvera les restes des habitants du hameau qu’il avait visité.

Toutefois, il y a… Quelque chose de plus que de simple goule. Enfin, bien plus, mais il vaudrait mieux attendre. Histoire que votre esprit ne soit pas torturé, ou décharné de la même façon que ces morts. Laissez-moi quelques corps, cinq.
Les corps s’avançaient et chutaient, comme cela avait été ordonné. Ni plus, ni moins.

Simplement, l’une des griffes de la prothèse du Démon s’allongeait jusqu’à atteindre le sol. N’attendant pas plus longtemps, il commençait à tracer un glyphe à même la terre. Un cercle imposant, un deuxième moins imposant et de nombreux symboles entre ceux-ci. Par la suite, il se contentait d’amasser les restes et les corps en son centre pour finalement se redresser.

Il s’agit du golem.
D’un coup de pied dans le tracé, celui-ci s’illuminait alors que la magie opérait pendant que le démon sacrifiait toujours plus de sa propre volonté. Les corps se recomposaient, s’agglutinaient pour ne faire qu’un et se redresser sous un buste incroyablement gros pour une paire de jambes chétives. Progressivement, c’était les membres tranchés qui se collaient et créaient un bras incroyable difforme et glissant à même le sol. Finalement, c’était un cri décharné qui concluait l’invocation.

Cette créature vaut plus de cinq goules, en force comme en résistance. Il s’agit aussi d’une incroyable force de dissuasion. La vue d’un monstre tel que celui-ci a vite fait d’effrayer le plus vaillant des guerriers, et suffisamment dangereux pour dévorer les habitants d’un hameau. Dorénavant ? Invoqué le vôtre. Il n’y a rien de plus compliqué d’une goule, à la différence que vous irez imposer votre volonté sur plusieurs âmes se mélangeant.
Il souriait, presque satisfait de voir ceci. Maintenant, les choses allaient devenir sérieuses et son propre golem s’installait à ses côtés.


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Un coup de tonnerre gronde au loin.

Sa lumière nous parvient et éclaire notre sinistre réunion. Puis, la pluie vient.

L’eau se mêle aux blessures des cadavres tandis que du sang dégouline du monstre de chair que Death vient de convoquer. Une horreur sans nulle doute, semblable aux golems d’os que j’ai pu créer auparavant lors de la Coupe Noire.

Seulement ici, il faut prendre en considération la chair.


« Comme vous le souhaitez, Maître. » dis-je sans expression une émotion.

Je trace un cercle rituel similaire à celui du Boucher de Grimm, qui porte bien son nom vu l’endroit, en utilisant mes pouvoirs psychiques. Je n’ai pas de bras artificiel comme lui pour le faire et creuser à mains nues seraient… Peu prestigieux. Une fois ceci fait, j’envoie cinq goules dans la zone du sort.

Là, je leur ordonne de s’attaquer entre eux. Pour qu’ils se déchirent les bras, les cuisses. Ils se mordent, ils sont sans merci. Lorsque j’estime qu’il y a suffisamment de… Dégâts sur leurs corps meurtris, je les laisse tomber au sol.

A ce moment-là, je débute la convocation.

Je donne un coup de pied à l’emplacement d’un glyphe, celui-ci s’illumine puis tous les symboles du cercle s’illuminent d’un vert inquiétant. Je projette ma volonté en eux, une fois de plus. Les membres bougent. Ils commencent à se rassembler.

Un tas de corps et de chair qui se forme au milieu du cercle. Ça grouille, l’odeur est infecte, les os craquent, les muscles se déchirent et se reforment. Un sombre spectacle qui en ferait vomir plus d’un, mais je tiens le coup. Je suis trop concentrée sur le rituel pour en voir les terribles conséquences sur les dépouilles de ces victimes.

Puis une première jambe prend appui sur le sol pour relever l’ensemble. Le golem de chair a pris forme. J’ai essayé d’imiter la forme de Death avant toute chose pour qu’il soit satisfait. Les têtes des morts sont dispersées à plusieurs endroits, leurs yeux abandonnés par la vie et l’espoir.

Le monstre sort du cercle et je lui ordonne de se positionner devant la création de mon Maître. Il manque quelque chose… Le cri. Oui. J’ordonne à la bête de s’éveiller. Elle hurle sa colère, sa rage et son désespoir face au chef de la Coalition Noire et de sa création. Les âmes entortillées et prisonnières suppliant de mettre fin à tout.

Une abomination, oui. Un monstre de nécromancie. Une force impressionnante autant qu’un assemblage sinistre d’âmes retenues contre leur gré dans un corps commun qui ne vit que pour souffrir et faire souffrir.
Le rituel est accompli.


« Voici, Maître. Que devons-nous faire des autres goules et du golem de chair désormais ? » demandé-je.

Notre pacte est bientôt terminé. Il faut donc que ma formation soit la plus complète possible, ce n’est pas tout le monde qui puisse apprendre au près d’un des plus grands nécromanciens contemporains. Même si le massacre de ces innocents commence à trouver un écho négatif en moi.

La pluie continue de tomber. Il y a beaucoup de sang et les morts-vivants restent là. L'eau dégoulinant sur eux, sur leurs blessures. Leurs têtes et corps continuant de servir tandis que leurs âmes pleurent peut-être autant que le ciel.
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Il n’y a donc rien qui parviendra à la faire flancher, quel dommage. Il faudra continuer, continuer encore et cela jusqu’à ce qu’elle craque.

Voyons, autorisez-vous un sourire derrière votre masque. Vous parvenez à réaliser sans le moindre soucis les créations les plus horrifiques.
L’atmosphère est devenue lourde, l’orage éclate au loin et il sera bientôt sur eux. Ce n’est pas quelques gouttes de plus qui parviendra à faire plier le Démon. Par ailleurs, il en découvrait un certain délice. Une pointe venait à naître dans son cœur noir alors qu’il tournait sur lui-même.

Bien, il est inutile de gaspiller cette énergie au fond d’une carrière. Auquel cas, nous avons torturé ses âmes pour rien de votre petit plaisir d’apprendre à les manipuler. Suivez-moi. Et ne vous inquiétez pas pour votre vaisseau, nous reviendrons le chercher.
Namtar détournait son regard, observant le spectre de Zanarkand tenu au silence par la Bête. Elle n’était, pour l’heure actuelle, d’aucune utilité. L’œil unique se pointait sur le malheureux, faisant progressivement disparaître celui-ci jusqu’à ce qu’ll retrouve son enveloppe éthérée et navigue une fois de plus en direction du Démon.

Peut-être qu’il y avait quelque chose à faire de lui, il y réfléchissait. Au point qu’un plan mûrisse à son esprit et que cette perceptive l’enivre de joie.

Il semble que vous ne soyez pas enclin à la discussion, je vais m’en charger. Savez-vous quel aspect de cette maîtrise est le plus, comment dire, insoutenable ?
Il détournait à peine le regard, observant les deux golems avançant d’un pas désaccordé. De splendide créature, quoique le terme d’esclave serait plus approprié.

Non ? Bien. Nous possédons la capacité d’arracher les âmes au repos. Il y a tant de croyance, parlant d’un « après » ou de quelque chose d’autres… Elles ont raison. Alors que, les Nécromanciens ? Nous nous satisfaisons à contrôler et manipuler leurs âmes alors qu’elles aspiraient à rien de plus que du repos. Le plus horrible ? Cela reste que nous pouvons priver quiconque de ce repos et à jamais.
Il s’arrêtait un instant, observait la forêt dans laquelle ils s’enfonçaient inlassablement. Si sa mémoire était bonne, il y avait une cabane de chasseur et il y avait des chances qu’elle soit occupée.

Même ici, avec des goules ou des golems. Il n’y a qu’un résidu de l’âme. Pour autant, les défunts ne trouveront aucun repos à savoir que leur reste assouvira l’appétit de quelqu’un.
Le Démon s’avançait alors au travers de la forêt, oubliant l’utilité du chemin de terre et laissant ses souvenirs le guider jusqu’à la cabane. Avec la pluie, il ne se satisferait pas d’entendre les ivrognes dans leur cabane, il allait devoir se contenter de la lueur qu’il percevait entre les arbres.

Il y a de quoi vous entrainez, plus loin. Des chasseurs ou que sais-je réellement de cette forêt, ils seront assez costaud pour que vous vous retrouviez à pousser un effort. Toutefois, j’exige à ce que ce soit vos goules et votre golem qui se charge du travail. Ainsi, vous pourrez comprendre réellement comment contrôler les cadavres sous votre emprise. Bonne chance.
Namtar prononçait ses mots entre deux éclats de tonnerre, arborant une certaine fierté à assister aux massacres qui allait s’ensuivre. Quant au golem du Démon, celui-ci s’avançait déjà, prenant le pas sur l’Innommable. Espérons qu’il en laissera à celui-ci.


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Le Maître trouve toujours de nouvelles victimes pour expérimenter la Nécromancie… Ou jouer, tout dépend du point de vue je présume.

Nous nous enfonçons dans les bois, je suis à sa hauteur et nous avançons d’un pas décidé tandis que les monstres nous suivent plus ou moins silencieusement. La pénombre est très forte, on ne voit presque rien.

Seuls les coups de tonnerre nous accordent de brefs moments de luminosité à travers les feuillages des bois. Death a repéré une grande cabane, il y a de la lumière. Il y a des gens à l’intérieur. La pluie se fait plus intense. Je sens l’humidité des lieux, et ce même malgré le masque.

Nous sommes à quelques mètres de la cabane des chasseurs… Les prochaines victimes.


« Comme vous le désirez, Maître. Regardez. » dis-je à l’attention de Death.

Je sors lentement. Je suis à découvert. Devant l’entrée de la bâtisse en bois. Je crois qu’à cet instant, si un des hommes regarde dans ma direction, il va avoir très peur. Imaginez un peu : un homme, avec un masque quelque peu terrifiant et des habits sombres se tient devant chez vous, fixement.

Votre première réaction serait certainement de paniquer. Malheureusement, ils n’en auront pas le loisir.

Je me concentre sur les goules d’abord. Elles sortent des bois, à quatre pattes, rampant sur le sol, tâchant d’être le plus silencieuses possibles. Je cherche à canaliser l’énergie de leurs âmes prisonnières de leurs corps meurtries. Elles doivent passer sur les côtés et le toit, pour empêcher d’éventuels fuyards de survivre.

Une fois qu’elles ont compris. Je passe au golem, je le place derrière moi, à couvert dans les ténèbres de la forêt, prêt à bondir si les chasseurs tentent une percée face à moi. Même si j’ai confiance en mes capacités : ils ne pourront pas me tuer.
Une goule tient la jambe d’une autre depuis le toit. La seconde pendouille pour cogner à la porte avant de remonter brusquement vers le toit. Autant les faire sortir, cela m’éviterait de défoncer toute la bâtisse.

Au bout de quelques instants, un homme ouvre la porte. D’abord il s’étonne de ne rien voir. Puis… Il me voit. A quelques mètres de l’entrée. Un coup de tonnerre retentit à ce moment-là, faisant bien briller mon masque de métal. Il écarquille les yeux avant de refermer la porte en hurlant :


« OH MERDE ! »

Les lumières s’agitent à l’intérieur. Il y a du mouvement. Ils vont certainement prendre leurs armes. Quant à moi, je me concentre sur mes goules. Plusieurs sur le toit, sur les côtés et à l’arrière. Ils ne pourront s’échapper. Ce n’est pas un combat, c’est une exécution.

Lorsque mes goules sont prêtes. Je fais quelques pas en arrière pour retourner à l’abri des arbres. Mon golem de chair est juste derrière moi, prêt à charger, mais ils ne peuvent pas le voir… Sauf si un autre éclair survient près de nous.

La porte s’ouvre de nouveau, mais lentement. Plusieurs visages apparaissent, trois. Ils ont des armes. Je remarque la présence de plusieurs autres chasseurs aux fenêtres de la cabane. Le plus courageux fait quelques pas en avant. On dirait qu’ils n’ont pas pleinement confiance en ce que leur ami a vu.

Nous allons les prendre en étau. Lorsqu’ils ne sont plus à l’intérieur de leur entrée. Je lance le signal aux goules.


« Attaquez les fenêtres. Tuez tous ceux qui sont dans la maison. Pas de quartiers. » ordonné-je froidement.

D’un coup, je vois les créatures se jeter avec une férocité incroyable contre les vitres qui se brisent avec fracas. Des mécanismes d'arbalètes se font entendre. Des cris étouffés par la pluie et le tonnerre. Tout se passe si vite. Les trois chasseurs sortis devant la maison tirent sur les goules qui continuent de charger sans réfléchir.

Maintenant… Le golem. Plus complexe à manipuler. Il s’agit de maîtriser, contrôler les armes de plusieurs personnes réunies dans un seul corps contre leur gré. Une ultime existence dédiée à la souffrance, la violence et la mort. Je serre les poings passe à côté de moi la bête de chair.

Un des visages qui a servi à sa construction est au niveau de mes épaules. Je le regarde, presque par accident, et… J’ai froid. La peur, l’agonie… Tout transparaît dans ces yeux maintenant animés de ma puissance nécromantique. Une horreur à n’en point douter.

Je me ressaisis et ordonne de charger avec violence. Je ne veux pas tarder, je veux que l’exécution se fasse vite. Et à ma surprise, le golem de chair de mon maître suit le mien dans sa charge. Manifestement, Death veut jouer lui aussi.

Les deux monstres balaient le passage comme un ouragan. Les trois pauvres chasseurs sont fauchés avec violence, leurs cris de douleur et de surprise retentissent dans la forêt, noyés par ceux venant de l’intérieur de la maison et par l’orage qui continue de gronder. Les corps gisent, tués rapidement sur le sol tandis que les deux montagnes défoncent l’entrée de la cabane et l’un des murs.

Je viens de me rendre compte que je ressens moins la force venant des goules. Certaines sont mortes. D’autres continuent de mourir… Il y a donc de la résistance dans la grande cabane. Pauvres fous. Vous auriez dû vous laisser mourir. Votre souffrance aurait été moindre.

Je fais reculer mon golem tandis que celui de Death continue de s’enchevêtrer dans la maison, même si sa motricité est quelque peu diminuée dû aux planches sur lesquelles il s’est empalé. Des flammes proviennent de la maison. Les petits malins, ils ont mis le feu.

Je vois un projectile volé brièvement avec de se briser comme du verre et prendre feu ? Hum. Des cocktails Molotov ou des grenades incendiaires… Mais vu l’endroit, j’imagine qu’ils ont plus d’alcool que des armes de guerre. La bête brûle. Et ce malgré la pluie. D’autres tirs retentissent, d’autres goules meurent.

Il n’y a pas que des carreaux d'arbalète… Je peux le ressentir à travers mes serviteurs… Il y a des armes blanches aussi. Leur chair est tranchée. Fracturée. Déchirée. D’autres cris retentissent, mais cette fois-ci, ce ne sont pas des cris de désespoir. Ils s’hurlent des ordres. De là où je suis, je ne peux pas entendre distinctement ce qu’ils disent.

Ils peuvent résister, mais ils finiront par mourir. Il n’y a pas d’autre alternative.

J’avance de quelques pas. Je suis à découvert. Est-ce que je cherche à les attirer ? Oui. Clairement. Je veux qu’ils sortent de leur cachette. La façade commence un peu à souffrir. Le golem de chair de Death brûle, il est coincé. Et d’autres bouteilles viennent s’écraser et s’embraser sur lui.

C’est le Maître qui va être content.

Je fais signe aux goules qui sont encore sur le toit de surveiller les issues. Je ne veux pas qu’ils sortent par derrière.


« S’ils sortent en direction de la forêt. Tuez-les et amenez-moi leurs corps. » ordonné-je.

Je continue de me concentrer sur les serviteurs que je conserve. Death a raison. Ils se débattent plus que les squelettes, depuis longtemps morts. Les âmes ont encore une sorte de conscience. Elles sont soumises mais elles ne sont pas aveugles. Elles se rappellent encore leur humanité. Elles n’ont pas encore embrassé les joies et les souffrances de la non-vie.

Je commence à apercevoir à travers les flammes des formes humanoïdes. Ils devaient être une dizaine à l’intérieur. Tâchons de réveilleur leurs amis. Le Maître verra alors que je maîtrise suffisamment bien le rituel.

Je tends la main gauche en direction des trois cadavres devant le lieu du crime. Je les appelle à moi. Venez, relevez-vous et accomplissez ma volonté.

« Nul ne résiste à mon Appel. » pensé-je finalement.


Un corps. Deux corps. Trois corps. Ils se redressent. L’un a eu les jambes brisées. L’autre a eu une partie du torse arrachée. C’est assez horrible et infect. Ils me regardent, puis à mon indication, leurs visages se tournent vers la maison. Ce qui est assez horrible, car ils sont entrain de se briser la colonne…

Je me reconcentre pour canaliser leurs corps. Allez !

Ils finissent par se tourner directement et d’un coup, foncent dans la maison. L’effet de surprise, et la peur de voir leurs amis devenus des bêtes mortes-vivantes devraient jouer en ma faveur pour le combat. De nouveaux cris retentissent. En attendant, j’ordonne à mon golem de retirer ses planches de bois. Je laisse la créature de Death brûlée… Il n’y a plus grand chose à en tirer.

Mon golem, une fois ceci fait, va se cacher à droite de la maison. Lorsqu’ils sortiront pour me rencontrer, ils mourront. Ils seront écrasés, violemment. Piétinés, sans remords. Violentés, sans aucune chance de survie.

Bien vite, les bruits se calment. Les quelques goules restantes se cachent toujours sur le toit, prêtes à bondir. J’entends une voix s’élever dans ma direction. Une voix suffisamment forte pour pouvoir se faire entendre jusqu’ici malgré l’orage et la pluie.


« VOUS ÊTES QUI PUTAIN ?! » crie-t-il.

Il y a quelque chose de déchirant dans cette voix. Celle d'un homme qui vient d'être traumatisé par l'horreur, par la mort de ses compagnons. Il est en état de choc, tout comme les autres survivants j'imagine. Et c'est bien compréhensible.

Je me concentre et répond par télépathie :


« Pour vous tuer. Sortez et affrontez-moi. Vous contre moi. »

Voilà un appât de choix. Je me tourne vaguement vers Death pour voir s’il apprécie le spectacle. Il n’a pas l’air d’être déçu… Il n’a pas l’air d’être heureux non plus. Tout semble fonctionner donc.

Trois hommes sortent de la cabane endommagée. Ils regardent le golem de chair de Death pourrir et finissent par s’avancer un peu. Ils sont bien armés. Death n’a pas choisi cet endroit par hasard. Ce ne sont peut-être pas des « chasseurs » des plus traditionnels. Dommage, des hommes de qualité qui vont mourir.

Ils commencent à s’avancer, armes à la main. Ils me mettent en joue. Dès que je vois qu’ils vont passer à l’attaque, je sonne l’ordre de la charge. Mon golem de chair bondit des ténèbres tout comme les goules du toit. Ils se retournent vivement et se mettent à faire feu avec leurs arbalètes.

Ils se défendent, ils fauchent quelques goules mais il y a trop d’ennemis. Ils sont submergés. Ils crient… Puis peu de temps après, meurent. Je me tourne vers Death, gardant toujours mon ton froid et détaché.


« Maître. Il y a peut-être des survivants dans la maison… Voulez-vous que nous allions voir ? »

Il me reste quelques membres de l’effectif initial… Le golem de chair est également plutôt en bon état même s’il a eu des dégâts à cause de sa charge pas forcément bien maîtrisée dans la cabane.

Espérons qu’il n’y ait pas de survivants à l’intérieur… Et si c’est le cas, j’essaierai de faire mon possible pour leur accorder une mort rapide.
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Impassable, le Démon observait quelques instants de plus ce spectacle avant de répondre d’une voix grave.

Inutiles de nous déplacer, nous avons nos marionnettes pour effectuer la sale besogne.
Des tactiques militaires dans l’attaque de piètre chasseur. Au fond de lui, le Démon appréciait cette touche que l’Innommable lui avait offerte. Aucune pitié, pas d’échappatoire et une mort horrible sous les griffes de ses horreurs. Un masque qu’elle affichait volontiers devant le dirigeant de la Coalition Noire, quand était-il de sa famille, de ses amis, du Consulat ?

Le moment est parfait pour que vous ayez un aperçu de la prochaine étape.
Il ne s’était pas séparé de sa prothèse. Disons que la Bête n’avait pas de réelle crainte de la part de chasseurs ou des gardes de ce Royaume, il n’y avait qu’elle et lui en guise de menace. Namtar reculait alors d’un pas, usant de l’une des imposantes griffes afin de tracer de nouveau glyphe. Un imposant cercle, un triangle s’incrustant dans celui-ci et trois carrés s’inscrivant dans les écarts de la seconde forme.

Le temps n’avait pas d’importance. Le Démon ne s’ennuyait pas à tracer ses marques dans l’excès de la vitesse, pourquoi perdre le plaisir de ses invocations lors d’un affrontement aussi pathétique. Il complétait alors le symbole de quelques lettres.

Il vaudrait mieux que vous n’essayez pas ceci maintenant, disons que ce qui se trouvera au centre de ce glyphe est bien pire que je ne le suis.
Namtar reculait alors d’un pas, son bras gauche s’illuminait d’une ombre malsaine. D’un geste, il élevait son bras et le glyphe s’illuminait alors d’une aura aussi rouge que les flammes. Le portail s’ouvrait, de celui-ci s’extirpait la liche du Démon.

Vulgrim, heureux de voir que tu es toujours obéissant.
Il pestait, ne brisait aucune amertume dans sa voix. Le monstre s’extirpait, dévoilant son visage blafard par-dessous deux imposante cornes. Le regard d’or se tournait, s’arrêtant sur Namtar avant de s’abaisser respectueusement, dévoilant une paire d’ailes totalement décharnée. Il avait la peau sur les os, littéralement, alors que sa longue toge traînait sur le sol.

Mon bon maître, je ne craignais à ne plus entendre votre appel. Que puis-je pour vous ? Cet être vous gêne-t-il ?
- Inutile. Aujourd’hui, ta tâche sera de réduire cette bâtisse en cendres, ainsi que tout ce qu’elle contient.
- Entendu, maître.

La liche s’écartait un instant, baissant son regard avant de s’avancer jusqu’à la cabane. Ou du moins, ce qu’il en restait. De son côté, la Bête ne cachait son dégout avant de reprendre l’attention de son apprentie.

Ceci est une liche, j’imagine que vous avez déjà entendu parler de ce genre de créature. Celle-ci se nomme Vulgrim et n’obéit qu’à mon appel. Vous aurez la vôtre, plus tard, quand vous aurez ce qu’il faut afin de pouvoir y assouvir votre volonté et la vaincre.
Vulgrim s’arrêtait alors devant les portes, provoquant les cris des occupants. La liche se riait du spectacle, affichant ses quelques dents avant de dresser un index devant les planches. Malgré la pluie, l’orage et l’état lamentable de l’endroit, une flamme naissait au bout de celui-ci. La flammèche devient alors une boule incandescente que la bête relâchait et qui s’en allait exploser entre les quatre murs de bois.

Le rire de la liche se faisait alors entendre, caverneux.

Il y a tant à savoir, mais je vous laisse profiter du spectacle. Votre leçon du jour est terminée et vous savez ce qui vous attendra pour plus tard, vous avez des questions.
Les flammes grossissaient, masquant la forêt d’une armée d’ombres que la danse macabre orchestrait. Le visage brûlé de Namtar reflétait ce spectacle, une certaine rage naissait à ses yeux, il regrettait déjà tellement de choix. Néanmoins, Vulgrim se plaisait à son moment privilégié.


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Comme je m’y attendais, un nouveau palier vient d’être franchi.

Mon Maître a invoqué une créature dont j’imaginais à peine l’existence. Un être redoutable au grand pouvoir. J’observe avec attention chacun de ses gestes pour pouvoir éventuellement les répéter plus tard. Même si l’arrivée de ce « Vulgrim » me surprend beaucoup.

Comme dans un état second, je fais à peine attention aux paroles de Death lorsque la créature se dirige vers les ruines du pavillon de chasse qu’elle embrase de flammes infernales. Un terrible spectacle… Mais au moins les chasseurs sont morts désormais. Leurs souffrances sont finies.

Il ne me reste plus qu’à discuter un peu avec le Boucher de Grimm. Le cours du soir est achevé désormais, dans le sang et les larmes des innocents. Je ne peux m’empêcher avant cela de m’attarder sur le visage du dirigeant de la Coalition. Une expression particulière dans la lueur de son regard. Ce n’est pas du plaisir, ni de la tristesse… C’est autre chose.

Namtar est peut-être le chef d’une armée de sauvages et un puissant nécromancien… Mais malgré tous ses crimes, je me demande ce qui se cache derrière ses actes et ses mots. Certes, c’est un démon. Mais comme tous les êtres doués de conscience, il peut faire des choix et il en a fait. La question étant : pourquoi ? Qu’est-ce qui a fait qu’il a choisi cette voie de dominer la Coalition et d’apporter la ruine à tant de vies.


« Les liches sont-elles des créatures uniquement liées à un seul élément ? Quelles sont leurs compétences et savoirs en dehors des… Boules de feu disons ? » demandé-je prudemment dans un premier temps à Death.

Un léger ricanement se fait entendre au milieu des flammes. L’endroit va être carbonisé par Vulgrim… C’est une certitude. Autant en profiter pour impressionner au mieux le Maître. Je tends les mains vers le brasier. Je commence à me concentrer.

Vulgrim sent qu’il se passe quelque chose avec les flammes et se retourne vaguement en me regardant. Il sourit… Enfin je crois. je vais lui montrer qu'il n'y a pas que lui qui sait jouer avec le feu.

Bien vite, les flammes commencent à s’assembler à se mouvoir, comme avant mais avec un soupçon de discipline notable, je lève les mains vers le ciel où le tonnerre et la pluie se déchaînent encore.

Violemment, les flammes infernales s’élancent vers le ciel dans un élan surnaturel. Elles s’assemblent pour former un corps de feu, un dragon digne des contes des chevaliers du Sanctum certainement. Ce dernier déploie ses ailes magistrales de feu avant de cracher un déluge d’enfer et de souffre sur les ruines d’où il s’était lancé. Je continue de le faire grimper dans le ciel, le tonnerre lui donnant un aspect encore plus dur et cruel.

Et lorsque ma démonstration est finie, le dragon de feu pique et s’écrase, entraînant un souffle de chaleur les derniers pans de mur qui étaient encore debout. La représentation est achevée, pour de bon.

Je m’approche un peu plus de Death, regardant avant cela autour de nous pour vérifier que nous ne sommes pas épiés et espérant que mon petit spectacle lui a plu.


« Par ailleurs, avez-vous déjà connaissance de ma prochaine mission Maître ? » lancé-je tout en gardant toujours le ton impassible et froid de l’Innommable.

Le pacte arrive bientôt à sa conclusion après tout…
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L’envol d’un dragon de flamme, semblable à ce que l’Innommable avait déjà offert à la Coupe d’Hadès lors de l’un de ses affrontements. Dorénavant, il était certain que quelqu’un de suffisamment idiot parviendrait à faire le lien entre cet évènement et ce combat. Il n’avait qu’une chose à prendre en compte, savoir si quelqu’un avait vu ce dragon au-dessus de la cime des arbres avant qu’il ne s’abatte sur les vestiges de l’endroit.

Toutefois, Namtar n’avait rien à offrir devant cet étalage. Si ce n’était qu’une preuve accablante que cette chair qu’il habitait se trouvait dénuer d’un talent aussi exceptionnel.

Patience. Votre prochaine tâche aura un lien direct avec l’invocation de votre propre liche, il me faut encore trouver l’objet-clé à la réalisation de ce rituel.
Il se retournait, faisant face à son cercle d’invocation avant de prendre le pas de son enseignement.

Ce cercle est unique à chacun, pour la simple et bonne raison que deux éléments sont directement liés au lanceur et à l’invocation. Observez les trois glyphes, ceux-ci…
À l’aide de sa griffe, le Démon pointait les formes carrées et présente au nombre de trois. L’une après les autres, affichant les écritures en priorité.

L’ordre d’écriture est primordial, ce premier tracé est réservé au nom du maître. Le second au nom de la convocation et le dernier a l’élément auquel la liche doit s’associer. Il s’agit d’être puissant et se liant à un élément à la fois, l’aura que vous avez vue à l’instant de son invocation était un indice et il me suffit de changer ce mot ici afin d’en profiter selon la situation.
Namtar se redressait alors, laissant à son apprentie le temps d’analyser ce qu’il enseignait. Pour ce qui était du reste de la scène, Vulgrim prenait plaisir à saccager les rares décombre encore présent.

N’ayant aucune affinité avec la magie, j’ai été obligé de me lier. Néanmoins, ils sont d’excellents serviteurs.
Il s’arrêtait une fois de plus, pointant le glyphe de sa prothèse.

L’Innommable, je vous en conjure. Soyez prudent avec ce glyphe. Si vous inversez votre nom et celui de l’invocation ? La liche sera sans pitié. Inscrivez le nom de ma propre liche ou d’une entité que vous n’aurez pas soumise ? Ce sera probablement pire.
Suite à cela, la Bête brisait le lien d’un coup de griffe. Dérangeant ainsi toute les formes et mots sous le poids de sa prothèse. Au loin, Vulgrim repliait ses bras sur lui-même avant de disparaître en s’enfonçant dans le sol. Inutile de l’appeler plus longtemps, il aura sa place dans un futur proche, à l’instant ou d’autres cabanes en bois auront à subir son courroux.

Enfin, Namtar faisait mine de s’en aller. Après tout, il n’allait pas passer la nuit face au décombre.

Bien, il est temps pour nous de nous séparer. Au plaisir de vous retrouver, attendez mon appel.
Encore les ruines de Zanarkand à ramener, le Démon soupirait déjà l’idée de cette tâche. Les sans-cœur feront l’affaire pour la manutention.


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Qui s'occupe donc de cette notation ? C'est certainement pas la Lumière. Non, non, ce sont les ténèbres.

. . .

Pourquoi personne ne rit ? Bon, tant pis, j'irai à l'essentiel. Kuro approuve le contenu fort obscur de ce rp. Du coup ce sera une difficulté...

. . .

Comment ? Vous attendiez un véritable commentaire ?!

Bon, passons finalement mon talent discutable pour les introductions absurdes. Lorsque j'avais commencé à écrire ce commentaire, j'avais déjà lu en grande majorité ce rp, mais je tiens tout d'abord à dire que c'est un rp que j'ai relu avec grand plaisir. Au début, j'ai pensé que j'allais commenter au fur et à mesure de ma lecture en partageant mes ressentis mais... Il s'avère que plusieurs points sont revenus régulièrement et que parfois je n'ai pas eu beaucoup à dire... Du coup, je vais faire un commentaire plus général plutôt que post par post. Avant de commencer, je souhaite préciser qu'il vaut mieux avoir lu le rp avant ceci, car je vais pas hésiter à dire tout ce qui me passe par la tête sans hésiter à mentionner le contenu.

J'ai envie de vous dire quelque chose à tous les deux d'abord : vos posts se répondent bien et ont, dans la globalité, une plutôt bonne dynamique, il n'y a pas de problème de retour en arrière ni rien, je me suis jamais ennuyé en lisant et je pouvais souvent plutôt bien imaginer les actions.

Death :

Donc la première chose dont je vais avoir envie de parler... C'est cette introduction. Elle résume dans un premier temps le ressenti du personnage concernant Huayan à partir des événements récents qui l'entourent. Comme dans l'idéal, tout rp devrait se suffire, je trouve que c'est une excellente chose d'aider un lecteur qui n'a pas forcément tout lu derrière à se faire une idée sur qui sont les deux acteurs des événements, puisqu'on a aussi quelques informations glissées concernant Death au passage. Ayant suivi tous les rp de Huayan et connaissant vaguement déjà les points évoqués concernant Death, ça ne m'a pas été très utile, mais ça reste un très bon point, d'autant que cela n'a pas alourdi la lecture du texte pour autant !

Après cela, tu nous plonges directement dans l'action et tu commences déjà à dresser l'ambiance très macabre du rp que tu es parvenu à retranscrire jusqu'au bout. Enfin, ça reste clairement le domaine de Namtar cela dit huhu. J'ai relevé la pique sur les exécutants de la Coalition Noire, ça m'a fait sourire.

Un point que j'aimerais aborder aussi c'est à propos du passage concernant le rapport de mission de Huayan et Zanarkand. Je suis plutôt étranger à tout ce qui entoure FFX donc je vais avoir du mal à parler des choses mais je comprends rarement grand chose à ces bribes de souvenir et au mystère de ce monde qui a sombré. Si le but était de glisser des indices à ce propos en restant elliptique, c'est plutôt réussi, tu as réussi à piquer un peu mon intérêt, je suis plutôt intrigué.

Et ensuite il y a la leçon de Namtar à son apprenti que je trouve globalement plutôt intéressante. J'ai aimé la façon dont tu as retranscris ton cours de nécromancie dans sa globalité : la différenciation des différents types d'undead, le principe d'identité qui influence le contrôle des âmes. Et puis je suis content aussi que ça soit pas resté que théorique. Cela dit ton dernier post m'a intrigué, on dirait que le démon s'inquiète pour Huayan, c'est chou.

D'une façon plutôt générale aussi, j'ai eu du mal à relever des fautes dans tes posts. J'en ai relevé une ici : "Pour autant, les défunts ne trouveront aucun repos à savoir que leurs restes assouvira l’appétit de quelqu’un." dans le cas de cadavre(s), reste est toujours pluriel si je ne m'abuse. En dehors de ça, j'en ai pas relevé d'autres même s'il y en a peut-être. Mais du coup j'ai envie de dire que tu as fait un bon travail de relecture !

Huayan :

Passons donc à celui... Je veux dire celle dont on ne doit pas prononcer le nom. Tu as bien relié temporellement tes rp. Grâce à l'introduction de Death qui explique déjà pas mal le passif de ton personnage, tu n'as pas eu à le faire, mais j'aime tout de même préciser que c'est important à faire de temps à autre pour le lecteur, dès qu'il y a un moyen pas trop lourd pour lui de le faire.

J'aimerais souligner le travail de l'ambiance de ton côté que je trouve génial. Tes réponses ont très bien complété ce que Death installait à chaque fois et on s'imagine vraiment facilement tout ce que tu écris. Tout le travail de mise en scène et certains procédés utilisés rendent certaines scènes particulièrement creepy. Genre j'ose imaginer la tête du chasseur qui se décompose totalement lorsqu'il sort et aperçoit ton personnage. J'entends toute la panique et la détresse dans sa voix. Non, vraiment ça c'est super.

Néanmoins j'aurais peut-être une remarque à faire. Je vais citer la narration de Death qui résume très bien ma pensée à de multiples reprises en te lisant ici : "Il n’y a donc rien qui parviendra à la faire flancher, quel dommage". On ressent dans la narration le malaise de Huayan, comme en tant que mère ce spectacle macabre l'horripile et qu'elle ne veut absolument pas faire ce qu'elle fait... Et pourtant... Elle le fait, sans jamais rien laisser transparaître, tout en maîtrise jusqu'au bout. Je ne crois pas avoir relevé quoi que ce soit dans les actions ou la gestuelle de ton personnage qui prouve qu'elle ressent, qui est pourtant exprimé dans la narration. Malgré qu'on soit derrière le masque de l'Innommable, je trouve ça un peu dommage, ça aurait pu rajouter encore à l'ambiance géniale que tu installais.

Au-delà de ça, Huayan n'est pas dupe concernant les intentions de son maître et j'aime le questionnement du pourquoi/comment Death a pu être conduit à ce destin qui fait froid dans le dos. On reste bien dans une dynamique d'apprentissage jusqu'à la fin de la leçon, bien que je ne pense pas avoir relevé une quelconque difficulté particulière, ce qui n'est pas vraiment incohérent avec le niveau de ton personnage.

Du coup j'ai pas mal apprécié cette relecture. Pour moi on ne sera pas sur une difficulté élevée, mais vous méritez tous les deux un petit bonus tout de même. Je vous note tous les deux en difficulté Normale.

Death : 22 points d'expérience, 200 munnies, 2 PS en Dextérité et 1 PS en Psychisme
Oh, l'une des victimes de ta boucherie a laissé tomber un feuillet. Un rapport !
Tu peux le réclamer en envoyant un MP à Général Primus.
Huayan Song : 22 points d'expérience, 200 munnies, 2 PS en Symbiose et 1 PS en Dextérité

Je laisse la main à Chen pour éditer les fiches !
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