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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Les portes du bâtiment s'écartèrent à leur maximum, laissant pénétrer la lumière du midi. Puis le soleil s'insinua dans le casino en revêtant la forme d'une femme fière aux cheveux et à la robe de soirée flamboyants. Durant quelques instants, cette apparition attira quelques regards d'employés surpris puis aussi vite que la porte se referma, ceux-ci tentèrent de reprendre leur travail, continuant de l'observer d'un œil discret. Ses talons résonnèrent dans la pièce. Sa silhouette distinguée était suivie par la mienne, dans mes plus beaux apparats qui restaient bien peu remarquables pour ces lieux. Une chemise et un pantalon aux teintes sombres, sobres mais soignés. Un foulard blanc dont la couleur tranchait énormément avec le reste, mais qui semblait plutôt bien m'aller.

Amber laissa un sourire de satisfaction apparaître sur son visage. Lorsqu'elle pénétra la salle de jeu, elle ne put retenir une exclamation excitée mais fit preuve d'une surprenante retenue. Après quelques pas, elle tourna le visage dans ma direction et m'adressa un signe de tête auquel j'acquiesçai silencieusement. Je me convaincs de la laisser là seule selon ses consignes, parmi toutes les couleurs des lumières des machines, sous une musique d'ambiance entraînante qui invitait de façon presque irrésistible à la dépense. Le mobilier était disposé avec un certain soin, le style semblait avoir une certaine harmonie. Je pris un instant pour me poser devant un aquarium, songeant au plaisir de la mer que j'étais en train de manquer. La Shin'ra n'avait pas manqué son coup, les lieux devaient leur rapporter des bons profits.

Alors que je disparaissais finalement dans l'encadrement d'une porte, je l'aperçus une dernière fois plus loin, abordant de manière aguicheuse un autre jeune benêt au costume noir qui devait avoir une bonne vue sur son décolleté. Soupirant, j'empruntai d'un pas hâtif le chemin qui me mènerait à une terrasse lumineuse. Tout semblait plutôt bien commencer pour elle... Pourtant, je grimaçais, contrarié. Il y avait comme un étau qui serrait dans ma poitrine, sans que je ne parvienne à en saisir la raison. Alors que nous aurions pu profiter d'un bon temps ensemble, elle avait catégoriquement refusé ma présence auprès d'elle, sans que je ne puisse contester...

J'avais encore une bourse pleine de munnies. Mais la raison ne me permettrait pas d'en faire des folies. Elle se viderait déjà bien vite lors des autres activités du voyage et avec les frais d'hôtel de ma collègue. La terrasse était animée, de nombreux clients de toutes les horizons étaient en pleine discussion passionnée. Je dus serpenter entre eux afin de rejoindre le balcon. Je pris une inspiration, tentant de profiter de l'air estival. Il y avait une excellente vue depuis ici, mais ce paysage tout comme l'air semblait étrangement avoir un goût bien âpre.


Dernière édition par Kuro le Dim 16 Fév 2020 - 14:19, édité 1 fois
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"Il me semble vous avoir croisé sous un soleil plus sombre." La voix posée ne faisait que constater un fait qui ne pouvait être contredit. Elle laissait pourtant un flou potentiel justifiant une discrétion qu'il aurait été dommage de démonter. Sait-on jamais.

Une coupe de champagne fut déposer sur le bord du balcon, au plus près de l'homme pâle. La femme en robe noire reporta son regard sur la population, à l'opposé du splendide paysage bien trop lumineux pour ses yeux dorés. Son visage inexpressif était en partie caché par le large bord de sa capeline noire portée de biais et laissant sa chevelure rousse dégringolé à l'opposé sur son épaule.

"Je peux comprendre que pour vous, le luxe soit dans cette lumière."

Lenore plissait pourtant les yeux, supportant tout juste l'excès de clarté d'un été artificiel à l'heure méridionale. Elle serait volontiers restée dans la pénombre d'un coin de la salle de jeux ou dans sa chambre en attendant les festivités nocturnes. A l'heure actuelle, elle faisait surtout du repérage. Les personnes intéressantes de Costa Del Sol, celles à gros budget, celles d'influences potentielles, s'adonnaient à l'heure actuel à un rituel des plus social. Savoir être vu et se faire présenter aux autres membre de leur espèce. Et là, comme un cheveux sur la soupe, elle reconnut un homme de la Coalition Noire. Son air déphasé, dépité et surtout désintéressé de son entourage lui donnait des airs de bête étrange. Un oiseau au milieu de crocodiles. Restait à savoir s'il allait se faire plumer et par qui...

Elle réfléchissait à l'ensemble des informations qu’elle avait pu récolter de son séjour forcé chez eux. Rien ne semblait pouvoir justifier la présence de l'un de leurs hommes dans ce monde. La curiosité la gagnait, déviant finalement son regard vers celui surpris de l'homme blond. Il n'avait pas la hargne d'un Jack, ni le sadisme d'un Kuro. Pas même la force menaçante d'un vlad ou d'un death. Un petit oiseau blanc perdus parmi les vautours et désormais migré au soleil parmi les prédateurs à sang froid. Une énigme à lui seul qui apportait son lot de questionnement à la rousse. comment un être d'une banalité aussi affligeante pouvait survivre dans ce contexte. C'était une occasion en or de le questionner.

Si les réponses ne lui convenait pas, elle pourrait toujours s'en désintéresser et reprendre son activité du moment. Dans le cas contraire... son séjour pourrait s'avouer plus intéressant que prévus.


" J'ignore encore votre nom, mais est-il réellement besoin que je me présente?" Elle étira un sourire léger, mécanique afin de faire bonne figure et de l'encourager.

Sa présence n'avait rien d'hostile pour le moment. Il aurait été mal vu de faire un scandale en ce lieu en cet instant. Elle aurait bien l'occasion un jour ou l'autre, il lui fallait être patiente.


" Fermez donc votre bouche et engagez la conversation. On nous regarde." Glissa-t-elle d'une voix douce afin qu'il retrouve ses esprits et brise ce moment de malaise que personne ne pouvait manquer de remarquer.

Dernière édition par Lenore le Lun 11 Nov 2019 - 18:38, édité 1 fois
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Je n'ai pu fuir les ténèbres de l'astre sombre. Éternel et tout puissant, nul ne peut fuir son influence. Ses ténèbres sont partout. Je me suis accoutumé à elles. Mes yeux comme mon cœur se sont habitués à sa présence oppressante. Pourquoi suis-je surpris qu'il ait pu me suivre jusqu'ici ? Je referme la bouche. Mon regard, toujours troublé, alterne entre la boisson offerte et la nouvelle venue. Sa chevelure rousse tombante et ce regard éteint ne laissent aucun doute quant à son identité. Je réponds à son sourire par un autre plus timide, tentant de lui apparaître sous un jour confiant. Mais ma peau, si pâle qu'elle en paraîtrait presque spectrale et ma main, empoignant de façon tremblante la coupe de champagne présentée trahissent une inquiétude palpable.

- En effet, il est inutile de vous présenter.

Je bois une gorgée de la boisson, profite de sa saveur et tente d'y trouver un nouveau souffle, puis la repose sur le bord du balcon. Je vais avoir besoin de courage pour endurer cette nouvelle épreuve du destin. Après Death lui-même, elle est sûrement la dernière personne que j'aurais souhaité rencontrer lors de ces vacances improvisées. Par le soleil noir, comment pourrait-elle m'avoir trouvé si vite ? Mon cœur bat la chamade. Je tente de paraître normal, mais cette coïncidence me paraît trop grosse. J'espère que ce n'est que le fruit du hasard.

- Ravi de vous rencontrer Lenore, je m'appelle Ross.

Je lui tends la main amicalement avec un visage ouvert, mais mon regard ne peut soutenir le sien. Ses yeux ont comme une lueur plutôt inquiétante. Death m'effraie, mais apercevoir cette Mercenaire me fait froid dans le dos. La nécromancie est effrayante, ses pouvoirs sont terrifiants. J'ai la nausée rien qu'à l'idée de penser que je pourrais subir ce genre de sorts si les évènements tournent mal. Je secoue la tête afin de tenter d'éloigner ces pensées, reprends la coupe de champagne, puis m'adosse d'un air nonchalant au balcon. Mais derrière cet air faussement insouciant, ma gestuelle ne peut cacher une certaine anxiété.

- Quel bon vent vous amène ici ?



Dernière édition par Kuro le Dim 16 Fév 2020 - 14:18, édité 1 fois
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" Une occasion à ne pas rater." La rousse força un peu de joie à sa voix. Leur conversation devait paraitre un échange de mondanités, de banalités et non le règlements des détails d'un complot ou d'un méfait.

Lenore s'était engouffrée dans une faille, entre une mission et autre chose. Pour le moment elle prenait le temps et assurait la pertinence de ses choix sans la contrainte qu'on lui imposait à la Cité du Crépuscule. Elle savait pertinemment ce qu'elle aurait fait ici de son vivant. Peut-être essayait-elle de renouer avec le souvenir de la personne que la mercenaire avait pu être. Pourtant elle avait changer et pleinement accepter ce fait. Elle avait évoluer. Moins de contrainte, moins de restriction, un oeil plus analytique et un esprit plus logique, libéré des faiblesses de la chair et des émotions. Elle cherchait encore à tirer profit de son passage en ce monde, mais ne se contenterais pas de bagatelles habituelles. Elle avait besoin de plus.

"Tout le monde est ici pour ce genre de raison." Dit-elle en reportant son regard habillé d'un sourire feint sur l'assemblée du balcon. " Vous n'avez pas l'air d'avoir beaucoup d'expérience alors je vais vous expliquer..."
Elle s'approcha, touchant son épaule contre la sienne et lui désignant discrètement un notable après l'autre parmi l'échantillon à disposition, d'une main levant sa propre coupe de champagne pleine.

"Regardez donc, ce gentilhomme qui veille sur la belle dame avec qui il discute." Elle désigna un costume cintré de bel facture à l'élégance toute contrôlé et à la jeunesse encore enviable. "Ce n'est qu'un gigolo. Très expérimenté vu ses gestes fluides et son regard planté dans celui de la dame. Elle semble à peine plus âgée mais c'est parce qu'elle a une certaine hygiène de vie. Il l'a repéré surement depuis des jours, préparé son approche. Il sait la captiver de sujets qui lui conviennent et lorsque son regard s'étiole vers un ou une autre, il fait en sorte que son attention lui revienne."

Un bel homme et une belle dame fortunée, nageant dans le luxe, certainement le rêve vivant de la plupart des gens et réservé à une si petite minorité de personne capable de prendre en main des occasions fugaces, des risques réels et parfois gigantesques.

"Voyez le petit brun à lunettes...tout guilleret d'être enfin parvenu à côtoyer les plus grands, il a dû attendre ça depuis des années... mais il ne sait pas encore comment se comporter. Il copie les gestes de celui qu'il observe, tente de s'approcher du milieu de la pièce. Il n'ose pas démarrer la conversation et espère que quelqu'un l'aborde. Il a certainement déjà préparer son discours, les premiers mots pour se présenter et se gausser de son nouveau statut." Elle baissa sa voix d'un ton, empruntant un peu de compassion théâtrale. "Il se fait esquiver par ceux qu'il envie, ce n'est qu'un petit nouveau dans le cercle, surement qu'il ne mérite pas vraiment leur attention.... S'il avait fait parler de lui, d'un coup d'éclat, un scandale quelconque, ils se seraient précipité dès qu'ils l'auraient reconnu pour être les premiers à le faire entrer dans le groupe restreint des gens de pouvoirs et d'argent. Lui par contre voyez vous... n'a aucun intérêt et n'en aura jamais. Une perte de temps. Il disparaitra comme il est apparut." Elle leva son verre dans un geste vague avant de glisser le regard vers son interlocuteurs pour juger de ses réactions.

"Un peu comme vous..." Elle prit une gorgée de champagne, continuant de toiser son interlocuteur de ses yeux perçants. "Alors je m'interroge.... que faites vous ici? Je n'ai pas souvenir qu'il y ait une mission en cours concernant ce monde. Vous n'avez pas l'air vous même de savoir où vous mettez vos pieds. Quel sera votre place dans cet environnement?"
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Je tressaillis à la fin de sa comparaison. On est d'accord, ce qu'elle vient de me dire, c'est carrément creepy non ? Sa démonstration froide et pragmatique me rappelle clairement quelques personnes de mon entourage... Si ce n'est même toutes. C'est ainsi que se comporte le commun des coalisés après tout. Mon cœur bat à vive allure. Son discours démontre un certain sens de l'observation. Aurait-elle déjà tout compris si tôt ? Je souffle, tente de garder mon calme. Je dois garder la tête froide. Si elle n'a pas déjà compris, je risque de vendre la mèche avec un comportement trop suspect. Déjà, il faut que je réponde à sa question.

- J'ai reçu une enveloppe cachetée, que je commence en me souvenant de la façon dans laquelle Kuro m'a présenté le ticket. Apparemment, j'ai gagné un tirage au sort ou je sais pas trop quoi. Et du coup j'ai un ticket de deux jours pour un séjour ici. Je crache carrément pas sur des vacances tout frais payés !

Enfin, la manière dont Kuro les a obtenues reste plutôt suspecte. Je marque une pause, reprends mon souffle et reprends une gorgée de la boisson, tentant de conserver un air plutôt décontracté, toujours adossé au balcon. Le meilleur moyen d'avoir l'air convaincu de ce que je dis ça reste quand même d'y croire moi-même. Donc je lui ai simplement déballé la vérité, sans en dire trop. Pourquoi je lui parlerais de tout alors qu'elle est aussi avare en informations ?

- Je suis juste là pour profiter de mes vacances. L'argent et le pouvoir, ça met trop de pression. Ça m'intéresse pas, que je lui balance d'un air las sans même penser que ça ressemble pas à un comportement de coalisé.

Je regarde avec trop d'insistance vers la salle de jeux. Sans même voir à travers ces murs, je suis sûr qu'Amber y est toujours et tente de plumer son nouveau pigeon tout comme elle l'avait prévu. Pour elle, tout comme probablement pour Lenore, le Zéphyr, c'est juste une occasion pour s'en mettre plein les poches. Ou alors, elle veut juste me rendre jaloux. Je tape du pied, impatient. J'en ai déjà marre, je vais lui montrer.

- Mais je crois que je viens aussi de trouver une "occasion à ne pas rater".

Je lui fais un sourire avec le plus d'assurance dont je puisse tenter de faire preuve dans cette situation, pour ne pas dire pratiquement aucune. Puis je tente de lui prendre délicatement le bras dans l'idée de la mener vers l'intérieur, oubliant un instant à qui j'ai affaire.





Dernière édition par Kuro le Dim 16 Fév 2020 - 14:18, édité 1 fois
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Lenore retira son bras rapidement et en délicatesse pour replacer son chapeau qui n’avait pas bouger. Une excuse pour justifier son geste auprès de spectateurs curieux éventuels. Elle vint saisir le foulard blanc de l’homme à ses côtés, histoire de rappeler la place de chacun.

Croyait-il pouvoir l’embarquer dans une histoire ainsi ? Comme l’on saisissait un sac pour partir à l’aventure ? Comme on saisissait un enfant pour le mettre devant le fait accompli de ses bêtises, un vase brisé et l’accuser ?

Elle resserra le nœud du foulard, d’un geste lui contraignant le cou quelques secondes, le temps de planter son regard dur et froid dans le sien et lui faire comprendre qu’il ne valait mieux pas jouer ainsi avec elle. A croire que les membres de la Coalition pensaient avoir de l’ascendance sur elle depuis qu’IL l’avait eu sous son contrôle. Un agacement à cette idée lui fit peut-être un peu plus glisser le tissu, un peu trop…

La mercenaire desserra rapidement le nœud, replaçant correctement comme si elle souhaitait parfaire la position du foulard, en souriant agréablement.


« Il y a des codes à respecter… Si vous m’emmenez ainsi à votre seule volonté, la sécurité va penser que vous me forcer à vous suivre, et intervenir pour me sauver de vos griffes…. Laissez la dame vous prendre le bras et ce sera de sa propre volonté qu’elle semblera vous suivre. » Murmurait-elle avant de glisser d’elle même son bras autour du sien.

« Mais si voulez faire un pas de plus à mes côtés, il vaudrait mieux m’expliquer vos intentions avant toute chose… Après tout, j’ai peut être moi même mieux à faire. Ou une meilleure occasion à vous vendre.  De toute façon, deux jours c’est un peu court pour penser braquer le casino.»


Elle masqua un rire cristallin artificiel d’une main.

« J’oubliais… L’argent et le pouvoir ne vous intéressent pas… Vous devriez éviter ce genre de propos… ici comme dans votre monde, c’est pourtant la seule chose qui compte. Et vous ne possédez suffisamment ni de l’un ni de l’autre pour vous permettre de cracher dessus. »

Ce n’était qu’un sous-fifre insignifiant. Comment pouvait-il se permettre de ne souhaiter ni argent ni pouvoir ? Que pouvait-il attendre de la Coalition Noire ? La sécurité ? Ils s’entretuaient pour des raisons aussi ridicules qu’un regard de travers ou un paquet de cigarettes… L’Amour ? Par le Soleil elle ne put retenir un rire. Quelle idée ridicule.

«  Que pourriez-vous espérer si ce n’est ces deux choses là… Ne me dites pas que c’est l’Amour qui vous motive. Je ne voit rien d’autre… Vous me semblez être homme à apprécier l’Ennui. » Laissa-t-elle glisser entre ses lèvres à la suite de son rire.
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Mon regard terrifié, ayant perdu toute forme de maîtrise, alterne entre mon foulard, avec la tentation de l'ôter et le bras qu'elle a fini par elle-même enrouler autour du mien. Cette folle va finir par avoir ma peau ! J'arrive même plus à la regarder dans les yeux, ça me rappellerait qu'elle aurait très bien sa place dans les tréfonds de la Ville d'Halloween. Et puis je suis carrément indigné de ce qu'elle ose me sortir. Elle est juste trop mal placée pour me réprimander sur mon manque d'intérêt pour l'argent et le pouvoir. Après tout, c'est elle ou moi qui suis complètement soumis à la volonté de Death actuellement ? Elle m'agace, j'en grince des dents !

Faut que j'essaie de garde mon calme : j'ai toujours besoin d'elle. Je vais juste ignorer ce qu'elle m'a dit. Elle a totalement l'ascendant sur moi, mais sa remarque vaut aussi pour elle-même. Elle devrait rien me faire avec la sécurité autour. J'ai aucune obligation de lui donner les raisons qui m'ont mené à Costa alors qu'elle fait autant sa mystérieuse avec moi. Non, je vais juste poursuivre l'air de rien là où je m'étais arrêté et lui expliquer ce que j'attends d'elle.

- J'aimerais rendre jalouse ma compagne qui m'a accompagné.

Bon, je mens un peu, Amber et moi on est pas ensemble... Mais ça me fout la rage de la savoir à côté en train de profiter de son après-midi avec un autre. Elle s'en fout un peu elle, faut juste que je lui donne une raison de m'accompagner. J'ai rien à perdre, au pire si elle refuse, elle se désintéressera probablement de moi avec ce que je viens de dire... Enfin, j'espère.

- Je suis prêt à te donner 100 munnies pour passer l'après-midi avec moi en profitant des jeux. Je paierai pour tout !

La raison m'avait dicté au départ de ne pas faire de folies... Et pourtant me voilà en train d'essayer de rendre l'offre aussi alléchante que possible. C'est une ex-mercenaire, l'argent c'est sûrement le meilleur moyen d'obtenir quelque chose d'elle. Ça risque de faire un gros trou dans mes économies, mais ça vaut le coup.



Dernière édition par Kuro le Dim 16 Fév 2020 - 14:18, édité 1 fois
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Il en fallut de peu pour vider totalement la confiance en soi de son nouveau jouet. Le voilà tremblant et le regard fuyant.  Cela lui était bien plus plaisant. Elle ne sut retenir un sourire en coin. Dans la panique il avait même creuser de lui-même sa propre tombe…

« Alors si vous payez pour tout...  qu’il en soit ainsi.» Murmura-t-elle en lui emboîtant le pas.

Elle pouvait se permettre un écart récréatif prometteur. Peut-être même pouvait-elle l’orienter à son avantage vers ses propres objectifs de la soirée. Et puis, il fallait admettre que l’idée de faire chuter un coalisé était bien trop tentante. Qu’il connaissent les affres de la souffrance puisque c’est par le cœur qu’il fallait l’atteindre.

Ils abandonnèrent le balcon aux notables pour revenir sous les lumières dorées et les son aguicheurs de la salle de jeux. Son regard étudia la pièce gigantesque, ses moulures et lustres qui ne cachaient en rien l’œil des cameras, les murs aux teintes rouge velours tous recouvert d’une machine à sous cliquetant comme une tirelire secouée. C’est ainsi que l’on attire l’attention des enfants. Les nombreuses tables disséminées sous le regard direct de chacune des caméras promettant richesse et gloire à portée de mains. La masse épaisse des badauds se découpait équitablement pour chacun des jeux proposés. Chacun promenant son paquet de jetons, d’une table à l’autre, les berçant dans leur bras de leurs rêves fragiles. Il serait d’autant plus facile de le leur picorer au besoin.



« Dites-moi, à quoi ressemble donc votre… victime. »
Le ton joueur de la mercenaire ne fut même pas dissimulé. C’était un terme qui correspondait mieux au groupe auquel il appartenait. « Que je sache vers qui orienter mes témoignages d’affections. »

A peine descendaient-ils les trois marches à l’entrée de la salle qu’une hôtesse se présenta pour les aiguiller vers le bureau de change ou leur proposer de commander un cocktail.

« Nous prendrons un Nuit de Folie,  grande taille à partager avec mon compagnon… ça l’aidera à se détendre, vous ne pensez pas ? » Gloussa-t-elle sous le regard professionnel volontairement bienveillant et approbateur de la jeune employée.

Lorsqu’ils furent de nouveau abandonnés parmi la foule, Lenore se tourna vers l’homme pâle, passant en douceur ses bras autour de son cou, le forçant à la regarder dans les yeux.

« Autant rendre ce moment agréable… Détendez vous et soyez naturel sinon elle n’y croira pas. Ne vous forcez en rien, je me charge des suggestions. Par contre, ne lui adressez pas le moindre regard. Compris ? Rien de mieux pour éveiller la jalousie.  Je me contenterai du maximums de vos détails pour la retrouver.»

Avait-il seulement conscience à quel point un cœur brisé est douloureux ? Irrémédiable ? Son projet était amusant et si la rousse s’y prenait bien, les conséquences lui serait désastreuse au point de regretter son vœu à tout jamais. Elle souriait à l’idée de le briser complètement, savourant l’ironie du fait qu’il en était le demandeur.  Elle espérait juste que ce ne soit pas aussi facile que cela lui paraissait.

Dernière édition par Lenore le Ven 29 Nov 2019 - 13:46, édité 1 fois
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- Trop facile, marmonne Amber d'un air ennuyé.

Ce benêt d'Arthur est toujours là à ses côtés. Ce costard fraîchement acheté dont elle peut entrapercevoir une étiquette non retirée, ces cheveux bruns coiffés si soigneusement qu'un épi y trône fièrement, son sourire... Tout en lui est si faux.  Il l'observe toujours, avec ce regard très appuyé sur son décolleté plongeant. Cet effronté ose la résumer à sa poitrine ! Elle devinerait presque un filet de bave coulant de sa bouche. C'est à la fois dégoûtant, irritant, humiliant et insultant pour elle qui s'est donnée tant de mal pour se donner un air distingué. Elle agite anxieusement entre ses mains ses quelques jetons remportés avec une expression indifférente. Elle n'en a tiré aucune satisfaction. Elle se sent juste nulle de se rabaisser au même niveau que ce type.

- Tu peux aller me chercher un cocktail ?

Un coup classique. Le simplet n'a pas compris qu'elle cherche à se débarrasser de sa présence. Elle le regarde s'éloigner silencieusement, puis s'en désintéresse totalement. Amber se lève et parcourt la salle à la recherche d'une proie de meilleur choix. Très vite, une silhouette très singulière attire l'attention de la rousse. Elle cligne des yeux, croyant un instant rêver, puis se rend vite à l'évidence : un canard est arrivé. Et le moins qu'elle puisse dire, c'est qu'il lui inspire la classe. Un trèfle à quatre feuilles, signe de sa bonne fortune, est bien exposé sur son costume assorti à sa couleur verte. Des guêtres rouges à ses palmes, l'être le plus chanceux marche d'une démarche distinguée et pleine de confiance vers elle.

- Gontran Bonheur, se présente-t-il avec arrogance.

Le canard est fauché, il est venu ici sans le moindre munny à dépenser avec la certitude qu'il en ressortira fortuné. Il en profitera pour se divertir et défier une nouvelle fois toute l'étendue de sa chance légendaire. Et tiens, voilà que son regard est déjà attiré par un orbe de vingt munnies à ses pieds dont il se saisit aussitôt. Mais si Gontran parvient toujours à tout obtenir sans fournir le moindre effort, il n'y a qu'une seule chose qu'il ne parvient pas à avoir : Daisy Duck. Il est aussi là afin de vérifier si ses talents de séduction sont restés intacts. La rousse n'en soupçonne rien mais relève le défi qu'il représente, lui renvoyant un regard ardent et passant d'elle-même son bras autour du sien. Voilà une journée prometteuse qui se profile pour elle.

trèfle à quatre feuilles


Mon cœur ne parviendra jamais à survivre à cette mascarade. Le rythme de ses battements s'est accéléré depuis qu'elle a passé son bras autour de mon cou. Je vais devoir partager un cocktail avec elle. Son jeu de séduction me fera avoir un arrêt cardiaque avant la fin de la soirée, c'est écrit. Mon regard est contraint de s'ancrer dans le sien. Je ne l'aurais pas pensé capable d'accepter cette proposition. Est-elle sous l'influence directe de Death ? Agit-elle de façon complètement indépendante ? Je suis clairement mal à l'aise. Contraint de la fixer de si près, je me surprends à y lire un plaisir non feint. L'âme de l'ex-mercenaire est restée en elle, c'est une certitude. Je le sens dans ses yeux. C'est une Lenore complètement souillée que j'ai en face de moi.

Comment pouvait-elle être avant de subir ce sort funeste ? Serais-je le prochain sur la liste ? Peu importe. La nécromantie est terrifiante. Je ne dois pas m'attirer plus d'ennuis en m'impliquant plus que nécessaire dans les affaires de cette femme. Je finis tout de même par hocher la tête en réponse à ses instructions. Son plan me semble plutôt tenir la route.

- E-Elle est rousse, comme vous... Toi.

Je balbutie tellement que j'en suis ridicule. Je vais essayer de la tutoyer pour me détendre un peu. J'espère qu'elle ne prendra pas trop mal cette manière maladroite de mettre plus de proximité.

- Amber porte une splendide robe de soirée assortie à sa magnifique chevelure, dis-je attendri par le simple fait de la décrire. Elle a un regard espiègle, des yeux bleus dans lesquels je me perds souvent. Elle tente de se donner un air distingué et maîtrisé mais elle est au fond très maladroite. La dernière fois que je l'ai aperçue, elle était accompagnée d'un... Je préfère taire mon juron et poursuis simplement. Mais la connaissant, elle ne s'en sera pas contentée. On ne s'ennuie jamais avec elle... Elle n'en fait toujours qu'à sa tête ! Je conclus en riant, amusé de ce dernier constat.

C'est pour ça que je l'aime.




Dernière édition par Kuro le Jeu 26 Mar 2020 - 20:59, édité 2 fois
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« Tant de compliments dans une seule phrase…. Monsieur est mordu on dirait. Je suis sure que .. tu… n’as jamais osé rien lui dire en face. » Lenore s’amusa de son malaise. Elle sentait le sang battre dans ses veines, pouvait presque en voir le tempo à son cou. La chaleur de son corps qui s’infusait en elle à son contact.

Plutôt que d’avouer ses sentiments, il préfère encore la briser… typique des hommes. On ne peut pas se fier à eux. Ses ordures…

Elle laissa ce murmure résonner dans un coin de son esprit. Elle le briserait lui. Car à chercher vengeance auprès de sa douce, il ne fera que la perdre. Il ne lui restera plus que ses lamentations pour peupler sa solitude. Ce sera facile.

Elle lui sourit et lui fit un clin d’œil avant de porter son regard sur la foule. Initiant un pas, de son bras enlacé au sien, elle l’entraîna lentement dans la fosse.


« Laquelle de ses jolis galbes possèdent les flammes qui t’ont attirés comme un insecte. »

Lenore guida son partenaire du moment entre les tables, guettant davantage les jeux et les joueurs que les jalouses potentielles. Ils avaient le temps de s’amuser et elle comptait lui vider la bourse bien avant de lui briser le coeur. Sinon il n’en aurait plus la volonté ! L’idée la fit sourire.

« Connait-tu au moins ses jeux ? Les règles tout du moins ? Le Black-Jack, le poker, le punto banco… la roulette ? »

Ce dernier était la destination réelle de la mercenaire. Un jeu des plus simples que la population aime plus particulièrement car il ne tient réellement que de la chance. Du moins officiellement. Aucun choix fatidique, aucun regret, bien plus de possibilités. Statistiquement , bien moins de chance de gagner donc, mais la croyance populaire n’a pas réputation d’être logique.

Habituellement elle ne s’y attardait que pour y trouver un pigeon, mais désormais elle possédait un petit atout qui pouvait faire tourner la chance en sa faveur.

Ce fut l’une de ses tables qui attira son attention. Un attroupement bruyant plus important que les autres. Des acclamations de victoires qui s’enchaînaient les unes après les autres. Il y avait sur cette table, une grosse huile qui jouait gros et qui, contre toute attente gagnait encore plus gros.

Pour le moment il ne lui fallait qu’observer. Le « couple » s’installa à la périphérie de la masse de badaud, leur vue libre sur le joueur à succès.

Un canard...Un beau morceau, de quoi nourrir deux ou trois familles à noël ! Quelques clignements d’yeux pour s’assurer de l’absence d’illusion, détaillant un bec orange, des plumes blanches et un veston d’un vert tendre de sans-cœur léprechaum. L’odieux spécimen jettait négligeammant ses orbes de munnies au grès de sa chance et la bille lui offrait sa bénédiction systématique.

De quoi rendre nerveux le croupier et s’agiter la caméra au dessus d’eux. De quoi faire espérer les masses qui l’entourait, priant pour qu’un peu de sa chance transpire sur eux à force de proximité. De quoi allumer une flamme et un sourire à la gamine rousse aux yeux bleus accrochée à son … aile.

Son regard se porta sur l’acolyte de la mercenaire et un éclair l’illumina. Lenore se lova sous le bras de son compagnon du jour venant lui chuchoter à l’oreille avec un sourire en coin.

« Il faut croire que tu as de la chance. Je pense que nous avons trouver ce que nous cherchions. »

Elle porta sa main à sa bouche pour masquer un rire sans en atténuer les gloussements amusés et audibles.


«  Tu devrais faire chauffer tes jetons… la guerre semble déclarer. »

Elle lui offrit le plus amoureux des regards, se mordit la lèvre avant de glisser la main sur son veston, descendant jusqu’à sa poche pour y pénétrer et saisir la précieuse monnaie. D’un geste, sans regarder la tapis vert pour conserver l’ancrage de ses yeux dans les siens, le jeton roula jusqu’une case voisine de la mise du canard.

« Quel sera ma récompense si je gagne ? » Dit-elle mutine puisant dans le feu de la vie du blond pâle pour réveiller quelque peu la sienne.
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J'ai été tellement docile que la rouquine a pu m'entraîner tête baissée entre les tables jusqu'à en atteindre une plutôt bruyante. Elle est vite parvenu à trouver un bon angle de vue malgré l'agglutinement de curieux qui auraient pu gêner la visibilité. Le roulement d'une bille suivi des exclamations des spectateurs me réveille de ma torpeur. Je relève la tête et mes yeux s'arrondissent. Je frotte mes yeux, me croyant visiblement fatigué de mes dernières épreuves mais je ne rêve finalement pas. Malgré les recommandations de l'ex-mercenaire, je ne peux m'empêcher de fusiller Amber du regard en m'apercevant qu'elle est accrochée au bras de ce... Ce... Canard vaniteux. Le riche énergumène récupère négligemment ses gains en adressant un regard hautain au croupier. Cet air snob et distingué qu'il arbore m'irritent bien vite. Elle ne semble pas m'avoir vu.

Visiblement, nous sommes à la table du seul jeu qu'elle m'ait cité dont je connais vaguement les règles... Qui sont plutôt simples : on fait tourner une bille dans un cylindre aux cases numérotées et colorées. Les joueurs misent pour la case où elle s'arrêtera. Cela reste ma première visite dans un casino... Le néophyte que je suis n'en sait pas bien plus. Pour les détails concernant la façon de miser et les gains, j'espère pouvoir lui faire confiance.

Armée de son éternel sourire mutin, Lenore s'empare de mes jetons et elle me lance un regard si appuyé qu'il m'en fait pâlir. J'aurais sûrement du quitter le Zéphyr dès lors que je l'ai aperçu. Je ressens à nouveau dans ses yeux le danger qu'elle m'inspire. Pour autant, je parviens à respirer normalement. Elle n'a pas eu vent de l'échec de ma mission ni même des ordres auxquels j'ai désobéi, j'en ai la certitude. Et là seulement, je m'aperçois que j'ai ignoré sa dernière question.

- Je garderai ma mise et tu empocheras la moitié des gains.

C'est plutôt généreux et gagnant pour elle, mais je ne peux pas rationnellement la laisser empocher tous les gains si nous perdons des jeux. Je dois quand même pouvoir payer un trajet de navette Shin'ra suite à mon séjour. Et puis... Ça devrait suffire à la motiver. D'ailleurs... Il me faut encore réfléchir à mon futur... Je secoue la tête, c'est pas le moment de penser à ça. Faut pas que j'attire son attention, je dois garder le fil du jeu ! La bille a déjà été lancée sans que je ne puisse m'en apercevoir, elle tourne déjà. Lenore a misé sur le numéro 2.

- Avec ces gains, on pourra prendre une chambre à la Estrella, commente l'énergumène.

Je ne peux m'empêcher de jeter un regard en coin. Ils ne prêtent même pas attention au jeu, Amber a l'air enflammée par la proposition. Je bouillonne devant ça mais je me focalise de nouveau tant bien que mal sur la bille qui roule toujours. Elle commence à ralentir et... S'arrête net sur le numéro 1. Le canard triomphant récupère ses gains sous l’œil médusé de tous les spectateurs. C'est qui ce type ? C'est peut-être un hasard, mais je peux pas m'empêcher de penser qu'il se considère au dessus de tout et ça m'agace de dingue !
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L’hôtesse retrouva le nouveau duo de la Coalition Noire parmi la foule. Les capacités de traque de ces filles était remarquable. Elle réapparaîtra certainement au moment opportun pour leur proposer un autre verre ou de quoi grignoter d’après les prévision de la mercenaire. Elle déposa le verre à martini géant de la façon la plus stable sur le bord de la table de paris, s’éclipsant pour permettre au couple de savourer son moment de séduction. Jus de canneberge, champagne, liqueur de framboise vodka et sirop de gingembre. Voilà qui devrait redonner des couleurs à son escorte.

Lenore tira discrètement sur le bras de Ross afin qu’il lâche des yeux sa concurrente et l’invita en souriant à s’humecter les lèvres simultanément à elle, une paille pour chacun, si possible le regard l’un dans l’autre. Pas qu’elle lui laissa le choix de toute façon. Elle lui avait pourtant donner l’ordre de ne plus regarder sa petite amie. Comptait-il vraiment l’offenser ainsi ?

Elle récupéra le verre en main, le plaçant entre eux et aspira une gorgée d’alcool, suivant la chaleur s’écouler dans sa gorge. Ses yeux dorés plantèrent leurs crocs dans ceux de son vis à vis. Bien qu’il aspira le liquide, son souffle lui manqua, aspirer au travers de la paille vers celle de la mercenaire par son esprit échauffé. Suffisamment peu pour qu’il ne s’étouffe pas de sa boisson. Suffisamment pour qu’il ne daigne la priver de cette attention qu’il lui devait.



« Mise systématiquement sur le chiffre à la gauche de celui du canard. »
dit-elle après ces quelques millisecondes d’ivresse. Elle glissa un sourire ravi à ses lèvres. « C’est maintenant qu’on s’amuse. »

Certes elle aurait pu lui recommander de jouer les couleurs. Noir ou Rouge, une chance sur deux. Ou de jouer pair ou impair. Afin de limiter les pertes. Jouer sur la statistiques pour assurer des gains. Mais ils étaient là pour une autre raison. Plumer un canard, briser un cœur et le regarder se décomposer devant le fait accompli, irrémédiable.



Il hésita, troublé. Enfin il prit la chose au sérieux. Lenore laissa passer deux ou trois mise qu’il perdit systématiquement. Le doute voila son regard peureux. Elle sourit, jouant de façon provocante avec la paille de leur alcool. La perplexité le gagnait de plus en plus et elle s’en amusait sans retenu. Mais il était temps de rapporter des munnies. Le canard avait une chance indéniable. D’aucun dirait une chance de cocu. A ce niveau, il devait être aussi cornu qu’un dragon sous son borsalino.

Sans même se tourner vers les enjeux, la mercenaire laissa le cliquetis de la roulette chatouiller son oreille, elle se concentra sur sa vitesse, le ralentissement annonçant la fin, toujours plus lent. Un cri léger, un ruissellement de munnies, les respirations cessèrent dans une attente anxieuse. Selon les statistiques, rien ne laissait présager que le canard devait perdre. Il allait sûrement miser le bon numéro. C’était sans compter sur les talents de l’esprit de la morte. Elle attendit le tout dernier cliquetis pour animer la petite sphère métallique d’un dernier soubresaut. La bille tomba d’un cran de plus à gauche. Elle fit un clin d’œil à l’homme pâle en souriant. Il venait de gagner, elle en était certaine. Pourtant ce furent les éclats de joie du canard qui lui firent détourner le regard, cessant ses minauderies. Il exultait de joie et sa rouquine avec. Les yeux de Lenore se baissèrent sur le tapis vert. La pile de jetons du canard chanceux s’était effondrée sur la casse adjacente après l’envoie de la bille. Il était interdit de toucher une mise après le début du cheminement de la sphère. Les jeux étaient fait selon l’annonce du croupier.

Les yeux dorés de la mercenaire scrutèrent cet improbable chance provocante. Il n’avait pourtant pas les capacités psychiques nécessaire. Quel était donc cette anomalie statistique ? Elle en fut contrariée.
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Si Ross n'en est pas forcément conscient, Amber a remarqué le duo de la Coalition Noire depuis une poignée de minutes. La seule chose qu'elle lui a demandé au préalable avant de pénétrer le casino est de ne pas interférer. A quoi est-ce qu'il joue au juste ? Pense-t-il pouvoir la berner avec ce comportement si insolent et faux ? Pense-t-il sérieusement échapper à son ton tranchant dès lors qu'ils seront de nouveau seul à seul ? Ou alors... Amber grince des dents, bras croisés et sourcils froncés. Serait-il réellement tombé sous le charme de cette salope et son attitude si provocante ? Le jeune homme a énormément baissé dans son estime. Elle serre les poings un instant, puis relâche la pression en constatant une nouvelle victoire. Puisqu'il en est ainsi, elle va rentrer dans ce jeu.

- Bonne idée, souffle-t-elle tardivement à son canard en lui jetant un regard ardent. On pourrait aussi prendre du bon temps, toi et moi, appuie-t-elle de façon plutôt audible avant de lui susurrer, au Bubble Bath.

Gontran s'apprête à répondre mais se fait stopper par le claquement d'un talon, proche de leur position. L'hôtesse interrompt le duo, un plateau à la main sur lequel trône deux cocktails.

- Après ce labeur, le casino vous offre une consommation de Scarlett, dit-elle avenante en proposant les boissons, servies dans des coupes de cristal.
- Ne me parlez pas de travail, jacte le veinard en se saisissant de son nouveau gain, rien que d'y penser, mes plumes se hérissent !

La femme semble tendue, Amber ne se fait aucune illusion quant à ses intentions. Elle tente sûrement de profiter de leur visibilité afin d'attirer des clients et réduire les pertes. Néanmoins, elle entre volontiers dans le jeu et profite simplement de sa gorgée. Sourire aux lèvres, elle s'accroche de nouveau au bras de son bienfaiteur qui lui promet une journée atypique, oubliant presque le couple grossier situé à l'autre extrémité de la table. Le canard mise de nouveau, suivi de près par Ross qui dépose ses jetons de nouveau sur la case voisine.

- Les jeux sont faits, annonce le croupier en lançant la bille pour la cinquième fois déjà.

Quelque chose attire son œil, détachant son attention de la bille qui tournoie déjà dans le cylindre. Elle enlace subitement avec tendresse son compagnon du jour, prétexte afin de tourner le dos à la silhouette connue qu'elle a aperçu.

- Hey, mais qu'est-ce que tu fiches avec MA meuf ?

Elle examine la scène avec un regard en coin hésitant : Arthur a tiré de façon brutale l'épaule de Ross pour le séparer d'une voisine lui ressemblant vaguement, alors qu'il ne la calcule même pas. Dans son geste, le jeune imprudent trébuche d'une quelconque façon. Amber ne peut s'empêcher de pouffer de rire en observant le contenu de la coupe initialement prévue pour elle s'agiter dans les airs et se déverser sur la capeline et le visage de la mort vivante.

Son regard retourne au jeu et constate la bille arrêtée de nouveau sur leur case. Son sourire s'élargit de satisfaction. Bien fait pour elle.
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Son sourire mutin s’était figé. L’alcool sirupeux dégoulinait sur sa peau, elle pouvait en sentir la fraîcheur alors que ses yeux étaient fermés. La surprise l’avait déconcentrée et elle en avait oublié de faire sursauter la petite bille métallique.

Les chuchotements et les rires contenus étaient à peine masqués par les protestations de l’homme qui les avait interrompus si brusquement. Ross tentait vainement de dissiper le malentendu. Bégayant, s’excusant, peinant à glisser quelques mots entre les accusations de l’inconnu.

Il était ridicule. Inutile.

Lenore ouvrit des yeux froid. Son sourire toujours graver sur ses lèvres. Elle empoigna le col de cet homme agressif qui osait lui tourner le dos. Elle tira rapidement, sèchement, pour faire se rencontrer en un son mat l’arrière du crâne de cet imbécile avec le bord de la table de jeu.

Le silence s’installa. Satisfaisant. Elle enjamba le corps inerte au sol pour venir saisir le foulard blanc de son escorte. Elle le défit lentement, le regard dans celui de l’homme pâle, avant de s’en servir pour s’essuyer le visage et le lui fourrer de nouveau dans une poche.

Un vigile vint s’assurer du souffle persistant de l’homme au sol avant de s’en débarrasser en s’excusant auprès de la foule. A peine demanda-t-il à la rousse de ne plus user de violence au sein de l’établissement. Remarque qu’elle esquissa d’un mouvement de main avant de se lover contre le torse de Ross.


« J’ai eu si peur… Mima-t-elle d’une voix boudeuse. Je m’ennuie ici… J’ai envie qu’on retourne à la chambre. On s’est bien amusé tout à l’heure… toi et moi... »

La mercenaire passa légèrement le bout des doigts sur les lèvres du Coalisé en approchant pour y déposer un baiser sur la commissure. Elle était lassée de cette chance insolente et incontrôlable. C’était impossible, improbable, inconcevable. Il fallait modifier l’environnement pour laisser moins de place au hasard puisque ce canard en avait les faveurs.

Elle vint glisser ses doigts entrelacés dans la paume de son escorte avant de l’entraîner à sa suite. Ils contournèrent la foule et la table de roulette pour s’arrêter juste derrière le veinard volatile et leur cible. Elle sursauta soudain, mis de l’énergie dans sa voix pour l’habillée d’une idée soudaine, spontanée.


« On devrait inviter d’autres personnes, ce sera tellement plus excitant ! » D’une simple vrille, alors que quelques oreilles masculines intéressés avait capté ses mots, elle fit demi-tour pour se faufiler aux côtés du canard chanceux, ignorant sa rousse la fusillant du regard.
« Mon chéri a quelques millions à perdre, vint-elle lui chuchoter à ce qui devait être son oreille. Venez donc vous amuser avec nous dans la chambre. Je vous garanti … que ce sera … autrement plus excitant qu’ici. Il y a bien d'autres jeux pour s'occuper»

La mercenaire finit par relever les yeux vers sa réelle victime, un sourire sadique au coin des lèvres. Elle devait déjà comprendre doucement ce qu’il se passait, peut être même bouillonnait-elle de jalousie. La rousse saisit les plumes guidant doucement l’aile et son propriétaire volontaire pour s’éloigner de la table. Il en oubliait sa propre escorte, ne faisant que la faire fulminer davantage.

Lenore laissa quelques micro secondes aux véritable couple pour se retrouver face à face, sans mots, des éclairs dans les yeux des deux côtés. Puis s’accrochant à nouveau au bras frêle de l’homme pâle, elle guida le quatuor vers le fond de la salle et les escaliers menant à l’hôtel du complexe.


« Je sens qu’on va passer un moment mémorable, pas vous ? J’ai hâte de prendre la pleine mesure de vos talents... » gloussa-t-elle en s’adressant au canard.
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Tout s'est passé si vite. La violence, si subite, de l'agression a été comme une claque qui m'a complètement assommé. Je n'ai pas réussi à dissiper le malentendu. A cause de ça, tout est allé trop loin. Je ne comprends plus rien. Une fois de plus, la situation m'a échappé, je n'ai plus le contrôle sur quoi que ce soit. Lorsqu'elle m'a embrassé, tout s'est mit à tourner et remuer dans ma tête. J'aimerais être dans un mauvais rêve. Jusqu'où va-t-elle aller ? Je ne commence qu'à peine à prendre la mesure de ma proposition complètement déraisonnable. La mercenaire souhaite clairement tirer profit de moi, me soutirer tout ce qu'elle peut obtenir en accomplissant ma demande.

Et là, je réalise pour la première fois à quel point je déconne : nos yeux se rencontrent. Amber souffle du nez, les sourcils froncés et les bras croisés. Elle est clairement contrariée. Mais plus encore que ça, elle grimace. Je commence à lever la main, hésitant à m'expliquer et tout arrêter tant qu'il en est encore temps. Mais mon geste s'arrête lorsqu'elle tourne les talons pour suivre le canard, m'adressant un dernier regard brillant, dans un silence pesant. Je soupire, puis mon bras redescend mollement le long de mon corps.

Penaud, je suis le mouvement comme à mon habitude. Plusieurs personnes nous suivent, intéressés par le phénomène de la journée. Mais je ne leur prête aucune attention.

- Ce sera une réussite, clame arrogamment le canard.

Le bon morceau semble venter sa veine, mais il aura forcément un retour de karma un jour. Je me surprends à espérer son malheur avec vigueur. Ça ne va pas du tout. Je secoue la tête, manque même de me mettre des claques pour me reprendre. Je tourne la tête et me surprends à avoir le visage plutôt proche de la mort-vivante.

- Je n'ai pas tant à perdre, lui dis-je discrètement à l'oreille. Et on a même pas de chambre, que j'ajoute de façon plus insistante, perdant un peu de la discrétion souhaitée.

Plusieurs têtes se sont vaguement tournées vers nous, attirées par le bruit, dont celle d'Amber. Lorsque je m'en rends compte, j'éloigne légèrement par instinct mon visage de celui de Lenore. Alors que nous montons déjà les marches qui vont nous mener à l'hôtel du complexe, je commence à m'agiter un peu. Mon regard recherche quelque chose, n'importe quoi, quelque chose qui pourrait me sortir de l'engrenage. Ne pas savoir ce qu'elle prévoit m'angoisse.
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« Oh !… Chouchouuuuu…. Tu m’avais promiiiiiiiiis... » Elle abusait, forçait le trait d’une écervelé capricieuse et dépensière.

Juste pour duper un canard. Juste pour mettre mal à l’aise le Coalisé tombé dans son filet. Il se décomposait toujours plus chaque seconde, enfoncé dans son marasme mensonger. Lui et sa dulcinée avait échangé des regards mauvais et meurtris à la fois. Elle avait si facilement réussit à leur briser tout les deux le cœur. Mais la mercenaire ne devait pas en rester là. Il pouvait encore se pardonner, se réconcilier, tenter une nouvelle chance.


Une première pierre à briser à ce château noir qu’elle comptait détruire.

« tu me fais toujours ça !
Continua-t-elle boudeuse. Pour me visiter au manoir, t’es là, mais pour nous amuser en vacances, y a plus personne… Comment on fait maintenant pour jouer si on a nulle part où s’enfermer ? » Elle se tourna de mauvaise grâce vers le canard et l’autre rousse, celle qui fulminait les yeux humides et la moue blessée. Lenore dut retenir le coins de ses lèvres pour ne pas esquisser un sourire ravi.

« Que pensez-vous de m’accompagner à ma propre chambre ? Je dois bien avoir un paquet de cartes ou de dés dans ma valise. »
Fanfaronna le palmipède en faisant virevolter un munnies comme s’il jouait à pile ou face la décision de la mercenaire.

« Vous êtes toujours prêts à tout, hein ?… Le sourire de Lenore se redessina volontiers. A condition que vous nous laissiez commander les cocktails ! »
Elle n’attendit pas l’accord de l’animal pour donner un coup de coude discret à l’homme pâle, lui donnant l’ordre sans un mot de s’en charger. Et donc, de débourser une fois de plus. Il ne fit que sursauter au coup, sans broncher, en esclave résigné qu’il était, avant de saisir l’attention d’une serveuse de passage, un plateau déjà bien chargé à la main. Décidément, la mercenaire ne comprenait pas son existence au sein de la Coalition. Ni ce que celle-ci pouvait bien en extraire.

Ils avançaient vers l’ascenseur, toujours suivis de maraudeurs curieux. Ils allaient la gêner. Elle discutait avec le canard chanceux pour décider du jeu qui leur permettrait de connaître le grand frisson de parier des sommes rondelettes, prétendue pour celle de Ross. Lenore profita d’une blague ridicule de l’énergumène pour glousser d’un rire artificiel et se tourner vers les spectateurs trop collants. Elle mima la réalisation soudaine de leur présence à leurs côtés, prit un air d’incompréhension, alors que la délicate sonnerie annonçait l’ouverture des portes de l’ascenseur.


« Pourquoi nous suivent-ils tous ainsi ? Du vent ! Si vous avez moins d’un demi-millions à perdre, vous n’êtes pas concernés ! Pshhht... » Fit-elle d’un geste de la main pour les disperser.

« Ôtez moi d’un doute, très chère. Vous ne comptez pas m’assommer et me braquer tout de même ? » Caqueta Gontran Bonheur d’un rire franc tout en pénétrant dans le cube exiguë.

« Seulement si vous êtes ennuyeux à mourir… Plaisanta la mercenaire. Avec la haute sécurité de l’endroit ? Ce serait fou, allons donc. Et puis, votre chance va bien finir par tourner, non ? » Ses mots coïncidèrent avec la fermeture des portes de l’ascenseur, aussitôt suivi par la sensation étrange du démarrage, fourmillant dans ses entrailles. Le silence pesant entre les deux tourtereaux était un mets délicat et délicieux pour Lenore, à peine froisser par les paroles incessante de ce Monsieur Lachance.

« Parlez moi donc de ce manoir ? Vous appartient-il ? » Il recoiffa ses plumes en arrière en fixant son propre reflet sur la paroi métallique dorée qui ne laissait pas voir les étages défiler.

« Je préférerai ne jamais avoir à y mettre les pieds. C’est un endroit d'un ennui à mourir. Ce n’est pas pour rien , que chouchou et moi, nous cherchons à nous en échapper. » Son regard guettait chaque mouvement, chaque mimique des deux autres Coalisés, déformé par la surface polie de la paroi en des grimaces monstrueuses. Comme elle s’amusait...
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Amber n'en peut plus. L'attente lui semble trop longue. Depuis combien de temps se tient-elle là, les bras croisés, battant frénétiquement son index au niveau de son coude ? Cette situation est juste insoutenable pour elle. Elle ne comprend pas. Non, plutôt préférerait-elle ne pas comprendre toute la scène qu'elle a été contrainte d'observer avec des yeux ahuris. Et elle, cette... Sombre connasse l'observe en étirant un sourire comblé, victorieux. Lenore a obtenu ce qu'elle voulait. Elle a bien vu leurs manières de jeune couple fraîchement marié, l'embarras de Ross et l'emprise que la mercenaire a sur lui.

Ses joues sont encore légèrement humides des quelques larmes qu'elle a versé discrètement. Elle ne lui donnera pas la satisfaction de craquer. Son visage est rouge, elle est contrariée. Elle éprouve de la rancœur envers Ross pour lui avoir menti, s'être moqué d'elle. La rousse se sent conne. Conne de s'être attachée de quelqu'un qui se moque de ses sentiments. Elle est jalouse de la relation que cette profiteuse a avec lui. Elle ne doit pas en rester là.

- Votre dernière tentative n'a pas été un franc succès, commente-t-elle de façon acerbe. Je m'assurerai personnellement que celle-ci subisse le même sort.
- Vous vous connaissez ?

Le veinard observe son reflet dans le miroir mural de l'ascenseur en s'exprimant, se coiffant à l'aide d'un peigne avec un air non concerné, comme si Amber le laissait totalement indifférent.

- Je ne connais pas cette personne, décide-t-elle de s'offusquer en retour, ne supportant pas l'idée qu'on puisse la rapprocher à une vermine de son espèce.

Les portes automatiques de l'ascenseur s'écartent enfin. Ce moment lui a semblé interminable ! Gontran Bonheur le quitte le premier. Lenore semble s'apprêter à s'avancer, mais Amber en a décidé autrement. Elle s'impose en s'agrippant de façon aguicheuse au bras du canard qui écarquille les yeux.

- Allons Gon', tu ne vas pas me laisser derrière ! Glousse-t-elle à son tour en forçant volontairement le trait.

Mais lui ne semble pas de cet avis : il écarte son bras sèchement. Cette marque d'affection semble lui déplaire. Quel toupet ! Pourtant, c'est lui qui est venu initialement à sa rencontre. C'est une autre dulcinée qui occupe son esprit, une qu'il ne parviendra jamais à séduire, préférant son bon à rien de cousin porte poisse. Le canard les guide jusqu'à sa chambre et leur propose de s'installer sur le matelas confortable pendant qu'il ouvre sa valise. Ross s'exécute sans un mot. Il se pose en retrait, près de Lenore, l'air absent. Amber s'installe en tailleur, très vite rejoint par son compagnon du jour qui est parvenu à trouver un paquet de cartes.

Amber décide de s'en emparer et le brandir face à sa rivale, un air de défi au visage. Elle ne laissera pas la chance insolente de l'énergumène à ses côtés interférer. Elle a bien l'intention d'humilier cette pimbêche par ses propres moyens.

- J'ai un jeu à vous proposer... Où vous ne pourrez pas compter sur sa coopération.

Amber explique les règles du jeu qu'elle a à l'esprit. Un dérivé du jeu du poulet. Le but serait d'approcher au plus près un nombre, sans le dépasser. Les joueurs jouent séparément. A tour de rôle, ils tirent une carte, sans la montrer à qui que ce soit, énoncent celle qu'ils ont tiré en mentant ou non, puis la repose sur le lit, face cachée. Chaque carte porte la valeur de son chiffre, sauf le valet, la dame et le roi qui valent dix. Lorsque la limite imposée approche, un joueur peut décider de passer et ainsi s'exclure de la partie. Une fois qu'il ne reste plus qu'un joueur, il suffit de compter la somme des cartes. Le dernier joueur l'emporte si le nombre est inférieur à la limite. Dans le cas contraire, le gagnant sera celui qui en était le plus proche.

- Alors, relevez-vous le défi ? S'adresse-t-elle de façon impérieuse à la mercenaire. A moins que vous n'en ayez pas le cran, conclut-t-elle de façon moqueuse pour faire mordre sa cible à l'hameçon.
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Ross poussa un soupir dans le dos de la mercenaire. Il avait compris immédiatement, lui, que son amie venait de creuser sa propre tombe. Ce désespoir discret fit frissonner Lenore. Son appétit carnassier grandit au rythme de son sourire et de son regard doré perçant, s’ancrant dans les deux émeraudes impétueuses qui lui faisait face.

« Lancez donc les hostilités... » Siffla-t-elle avec facétie. « Mais vous ne devriez pas vous asseoir ainsi en tailleur alors que vous êtes en robe, très chère… même si vous comptiez sur sa coopération... » Dit-elle en douceur malgré la honte qu’elle lui infligeait devant ces messieurs. Elle sentit Ross se raidir derrière elle. Prévisible. Elle pouvait le sentir rougir sans même le regarder. Le deviner tourner la tête à l’opposé de son amourette pour ne pas risquer de l’outrager malgré la tentation et la curiosité.
Parfaitement distinguée, Lenore ramena ses deux jambes collées sur le côté en pliant les genoux. Terminant de se différentier de la pauvre fille sans manière qu’était l’autre rousse.

Chaque pique de la mercenaire était un couteau chauffé à blanc qui ne faisait que faire monter davantage la rage de la jeune fille. Son coeur déjà brisé, son esprit allait bientôt suivre. Elle voulait la pousser à bout, la forcer à faire des erreurs toujours plus grossières afin qu’en y repensant, elle ne puisse que se fustiger elle même de son comportement.

La tension était palpable et étouffante, pourtant le canard n’y prêta même pas l’attention qui aurait pu le sauver. Il se sentait clairement intouchable, triplement béni par la Providence, la Chance et le Hasard. Il devait y être bien trop habitué.

La Coalisée furibonde distribua les cartes, des injures étouffées dans sa gorge la faisant manquer d’air. Chacun misa de sa poche et joua ses cartes, d’un air faussement détachés, cumulant les points, les mensonges, les doutes, les jeux de regards. Bien entendu, la mercenaire, habituée à la manipulation de dés , de cartes et de tout ce qui permet de truander un jeu, ne se priva pas pour tricher au détour d’une distraction. Masquer le nombre de ses cartes, afin de s’en faire distribuer une nouvelle, masquer l’une ou l’autre au creux de sa main, de ses gants ou guetter les surfaces permettant de refléter les mains de ses adversaires. Elle entretenait le feu qui consumait la jeune fille, de gestes tendres ou de mot doux vers son acolyte du jour. Lui réagissait de façon toujours plus désespérés et résigné. Quand au canard…

Même ainsi sa chance insolente lui permit de remporter bien plus de manches que Lenore. Heureusement que son but était ailleurs, elle pouvait bien lui laisser cette largesse.
Quelques tours suffirent à commencer à émousser la tension. C’était hors de question pour la mercenaire qui s’amusait follement. Il était temps de ranimer la passion.

Elle prétexta une pause pour s’approcher des alcools livrés par la serveuse ayant pris leur commande dans le casino. Le canard bienheureux comptait ses gains. Lenore fit un signe discret, une fois devant les verres et bouteilles, pour attirer à elle l’autre rousse. Bien que réticente, elle ne put résister à cette tentation.


« Ne m’en veuillez pas trop, chérie, mais nous ne sommes pas du même niveau, vous et moi. Dit-elle en observant les différentes bouteilles. Il serait temps de passer à la suite, nous ne sommes pas là pour tant nous amusés de toute façon, n’est-ce pas ? Même si j’avoue… passer un moment savoureux à vos côtés. Ôtez-moi d’un doute…. Vous êtes bien venus ensemble par le transport Shinra, non ? Les autorités sauront que vous êtiez ensemble depuis le début... » Gloussa-t-elle alors que les yeux de son interlocutrice se plissait de méfiance.

La rousse jeta négligemment ses escarpins dans le coin le plus proche, retira son chapeau et le froissa un peu avant de le jeter au sol et s’avança dans le dos du canard, une bouteille bien remplie à la main, en se déhanchant de façon suggestive. La réaction ne tarda pas. L’autre rousse souffla du nez d’exaspération. Son homme pâle bredouillait sans trop savoir que dire ou que faire, imaginant sûrement le pire. Il ne s’était pourtant pas préparer à la suite.


« Non ! Lâchez moi ! Arrêtez ! » Se mit à hurler rapidement la mercenaire avant d’asséner un lourd coup de bouteille sur le crâne du canard qui s’effondra sur ses munnies.

Elle récupéra autant que possible, dans le plus grand calme alors que les protestations commençaient à se soulever des deux côtés. Puis elle s’ébouriffa les cheveux. Mis un pied sur le bord du lit pour laisser la fente de sa robe trahir l’entièreté de sa jambe à nue, sous le regard vide d’un Ross complètement perdu. Elle récupéra son couteau caché là sur sa cuisse dans un holster. Elle s’en servit pour s’entailler largement la main et agita celle ci afin de projeter son sang sur les murs de la pièce. Rangeant son arme, elle revint boire son verre avant de sourire à l’autre rousse médusée par son comportement.


"Mais qu'est-ce que vous faites?"
s'inquiéta l'autre rousse, furibonde.

«Je vous fait accuser, bien sûr! Vous vouliez vous assurer personnellement que ma fuite subisse le même sort que la précédente non ? Relevez vous le défi ? »

Elle gloussa avant de partir comme une furie en hurlant à l’aide. Lenore marqua son visage de crainte feinte, veillant à marquer les murs et les portes du sang de sa main dans sa course.  Elle espérait tellement que le duo allait lui courir après pour la faire taire. Dans tout les cas, elle comptait bien veiller à les faire passer pour des kidnappeurs. Les indices qu’elel avait laissés devaient prouvés qu’ils avaient assommés le canard et voler son argent avant de tenter d’agresser la dame en noir qu’elle était. Elle avait réussis à s’enfuir, cherchant de l’aide, apeurée qu’elle semblait être. Du moins, s’ils n’arrivaient pas à la rattraper dans sa course effrénée. Il en devenait si dur de masquer un sourire de satisfaction...
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Oui... J'ai... J'ai vu sa culotte.

La chaleur a vite monté à mes joues et sans prononcer le moindre mot, je suis resté interdit, le regard totalement fuyant. Des mots. Quelques uns me sont parvenus, sans que je ne parvienne à en faire quoi que ce soit. Sur le moment, elle s'était trop laissé emporter, au mépris de sa position inappropriée. Tel un vautour, Lenore n'a évidemment pas manqué cette opportunité d'attaquer sa proie de la journée sur son manque de pudeur. Pourtant, Amber est parvenue à conserver un sang-froid surprenant, singeant la position de sa rivale en lui affichant son dégoût.

Ainsi, le jeu a commencé, s'imprégnant très vite de toute cette tension ambiante. Ce stress, je ne suis pas sûr que je pourrai le gérer. J'ai observé les mouvements du canard, puis je l'ai imité. Tour à tour, carte après carte, il n'y a eu que le franc jeu pour ma part. Mensonges, vérités, petits et gros chiffres, regards électriques et viles tromperies se sont succédé à mon insu.

La poisse.

Les défaites s'enchaînent. Les règles m'échappent. Idiot et impuissant, je ne peux qu'observer celle que j'aime se diriger droit dans les pièges de cette diablesse. Chacune des rousses tirent profit de moi, je le sens. L'atmosphère est pesante, le décor semble tourbillonner et les remous de mon estomac s'intensifient au fil du temps. Chaque souffle de mon âme semble se faire siphonner par cette harpie. L'alcool. Elle se dirige vers l'alcool. Et ses mots laissent présager le pire.

- Qu'est-ce que... Non... Calmez-vous... Faites pas...

Mes protestations molles et paniquées ne servent à rien. Au moment où je comprends où elle souhaite en venir, le verre se fracasse sur le crâne du canard qui s'effondre, inconscient. Je roule vers le sol pour me réfugier derrière le matelas et la fixe avec de grands yeux ronds, complètement désemparé. Lorsqu'elle s'empare d'une arme, je recule vers le mur en m'aidant de mes mains. Horrifié, je cherche quelque chose, n'importe quoi pour me défendre. Je m'empare d'une lampe, prêt à protéger ma vie mais... Qu'est-ce qu'elle fait ? Elle... Elle veut nous faire accuser ?!

- Non !

Je lance la lampe d'un geste vif et agité, mais surtout imprécis. Celle-ci passe à une vingtaine de centimètres de ma cible et se fracasse contre la paroi opposée tandis que cette vipère s'échappe en hurlant pour alerter les vigiles. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, j'ai la trouille mais mon corps comprend une chose : faut pas rester là ! Amber ne m'attend pas pour quitter la pièce en sprintant comme une furie. Je fais de même, bouscule les badauds au regard effaré qui ont quitté leur chambre pour comprendre et dévale les escaliers deux à deux, parvenant à peine à suivre la cadence de ses pas.

- On la rattrapera pas sans se faire choper par les vigiles !

Désarmés, nous ne parviendrons pas à faire quoi que ce soit. Mon hurlement semble parvenir à Amber, puisqu'une fois au premier étage, je l'aperçois bifurquer vers le couloir. J'entends des bruits de pas précipités et des voix rauques et fermes de vigiles prêts à en découdre provenant déjà du rez-de-chaussée. Elle m'a attendu près d'une porte ouverte. Elle a les pieds nus, ses chaussures à talon haut gisant aux côtés d'un homme assommé par terre.

- On saute.
- Quoi ?!

Elle est timbrée ou quoi ? Je vais pas sauter de cette hauteur quand même ? Elle me foudroie du regard en constatant mon inertie, me tire le bras et me pousse vers une fenêtre. Non, pardon, LA fenêtre. Je me retourne et immédiatement me ravise en constatant l'expression de son visage. Elle a l'air prête à m'étriper. Il n'y a rien en contrebas pour limiter les effets de la chute. Tant pis. Je ferme les paupières, passe un pied contre l'appui de la fenêtre et, en dépit d'avoir une autre solution, saute sans oser regarder.

La douleur se diffuse dans mes jambes lors de l'impact au sol. Mes jambes ne parviennent pas à soutenir mon poids. Je perds l'équilibre et ne parviens à en retrouver un qu'en m'appuyant de mes bras. Pourtant, je dois immédiatement parvenir à me relever et reprendre la course au mépris de ma souffrance, suivi de très près par ma compagne d'infortune. Le rythme de nos foulées n'est pas aussi élevé qu'on le souhaiterait, nos jambes sont lourdes, mais on fait comme on peut pour profiter de notre petite avance sur la sécurité. Au niveau d'une ruelle, je m'arrête et interpelle Amber.

- Un conteneur. Tu t'attends vraiment à ce que je rentre dans une putain de poubelle ?!

Elle a les poings fermés et les dents serrés. Et pourtant... Elle comprend assez vite qu'elle n'a absolument pas le choix. On soulève le couvercle ensemble et chacun note tour, on s'entraide pour s'engouffrer parmi les sacs poubelle et détritus en tout genre. On est plutôt serrés. La puanteur est insoutenable, j'en ai des haut-le-cœur ! Beurk, ça va s'imprégner dans nos vêtements, c'est juste HO-RRIBLE.

- Tu vas me le payer, siffle-t-elle furieusement. T'es vraiment le dernier des abrutis.
- Mais...
- Non, me coupe-t-elle immédiatement. Je veux même pas entendre tes excuses à deux balles ! C'est trop tard pour ça, termine-t-elle d'une voix tremblante.

Des bruits de pas se rapprochent. On relève tous les deux la tête et retient notre souffle, silencieux. Le temps va paraître bien long avant qu'on ne puisse enfin quitter cet enfer olfactif.
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