Un sourire sadique tranchait le visage balafré de la Bête, conservant l’apparence de cet idiot d’humain. Un jeu qu’il appréciait plus que de raison. Un doux rappel sur la domination du défunt Death et à quel point il était simple de berner les imbéciles peuplant les mondes.
Cela semblait d’une facilité déconcertante, le parcours le précédent comme preuve.
Toutefois, en ce jour, le Démon quittait le confort du soleil noir et s’invitait à un spectacle qu’il attendait à découvrir. L’odeur de la chair et du bois brûler, le carmin tenace aux interstices des pavés ainsi que ce paysage de désolation. Dans les décombres de Nottingham, Namtar s’amusait à s’y faufiler. Plus d’un mois s’était écoulé depuis la fin des hostilités et le paysage semblait toujours aussi désolant.
Ainsi que la réalisation de l’inutilité de ce monde et de ce qu’il en restait.
Bien avant sa propre ère, la Princesse avait acheté ce monde sans jamais en avoir fait quoi que ce soit. Le seul avantage que la Coalition Noire n’en avait jamais tiré était les conflits dans laquelle la Lumière s’était enlisée avec le régent local, sauf que tout ceci était terminé. Du coin de son oeil unique, le Démon croisait une famille d’animaux occupés à dégager les décombres, s’écartant seulement à la vue d’un inconnu.
Ils n’avaient rien à craindre.
Ou du moins, le Démon n’en ferait pas grand-chose.
Ce monde se résumait dorénavant à cela, rien. Depuis qu’il arpentait cet univers, Namtar avait appris à reconnaître ce qui avait de la valeur ou non. Cet endroit, suite à ce conflit fou et la myriade de mort et de sans-coeur ? Il n’allait pas tarder à sombrer.
La Coalition Noire avait déjà perdu assez de temps avec les cas désespérer, ce corps en charpie en étant la preuve indéniable. Un autre échec tel que le Palais des Rêves ? Il n’en voulait plus. Au pied de ce château dans la plus haute tour n’étaient plus qu’un tas de décombres, il en discernait tout autant le manqua d’intérêt.
Une place forte, une source de revenue, des matières…
Tout avait été emporté dans les flammes de la guerre, il n’en restait que la forêt.
Pourtant, il conservait ce sourire sadique au bord des lèvres. L’alchimie de la guerre brûlait dans ses veines, crispant ses muscles et l’invitant à la patience de cette grande guerre qui se profilait. Dans un craquement, le Démon déployait ses ailes et poussait sur celle-ci, s’élevant lentement avant de se poser sur les décombres de la plus haute des tours et observer ce monde prêt à mourir.
Ce monde était inutile, insignifiant, plus rien qui ne l’intéressait et ne l’intéressait jamais.
De plus, la Coalition Noire n’avait rien à y faire. Aucuns Gardes Noirs, aucun exécutant, il n’y avait jamais eu que Milla ayant posé ses pieds depuis la mort d’Ariez.
Voilà ce qu’étaient les ruines de Nottingham, le dernier vestige du règne de la Princesse de l’Envie. C’était avec un grand plaisir que la Bête allait délaisser cette place de la moindre empreinte de la Coalition Noire. Dans une dernière exaltation, la Bête prenait son envol et s’en allait loin du conflit et dans un désintérêt total de ce qui arriverait de cet endroit.