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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Erik esquiva l’estrade imposante depuis laquelle les tables de jeu du Zéphyr se faisaient le cœur du casino. Il vérifia les boutons de manchette à ses poignets, à la fois soucieux et enthousiaste. Il lui semblait que cela faisait des siècles qu’il n’avait pas si bien présenté. Il s’était pourtant bien rendu à la Coupe Noire, pourvu comme un VIP se devait de l’être, mais… le cadre devait avoir terni son souvenir.

L’escroc allait donc, le pas léger mais sûr, vêtu d’un costume noir, sobre et élégant, dont la découpe parfaite venait complimenter son ego soudain guilleret. Quel cadre ! On y respirait la richesse de ceux qui avaient les bourses si pleines de munnies qu’il leur fallait bien s’en défaire… — soit. Son patron lui rembourserait en notes de frais les sommes qu’il dépenserait. Il le lui devait bien. C’était, après tout, pour lui qu’il était là.

Pierre blanche, mobilier rappelant les îles — les Caraïbes de Port-Royal, peut-être ? — mais travaillé avec le plus grand soin. Le but n’était-il pas d’amener un peu d’exotisme ? On ne voulait pas ici renvoyer à l’image désordonnée des mercenaires ; mais à la promesse de voyage et à l’eau claire de lagons enchanteurs. Les aquariums qui habillaient certains des murs laissaient au tout venant l’opportunité de s’égarer loin de sa misère programmée : car après tout, quel qu’ait été le luxe de l’endroit, et quelle qu’ait été la félicité qu’on y fit miroiter, la maison gagnait toujours.

Le bruit de ses semelles se rappela à lui. Il avait quitté la mer de tentations qui s’était présentée, et la moquette qui avait étouffé ses pas. Son pied posé sur le dallage clair du bar lounge, il prit un moment pour observer les lieux. Pour sûr, cela ne ressemblait guère au débit de boisson qui se trouvait en face de chez lui. Nulle horde de buveurs désespérés n’assaillait le bar. Ce dernier était propre, net, long, orné de quelques verres aux cocktails colorés, et décoré de clients aux tenues raffinées.

Erik comptait depuis tantôt les gorilles sur place. La sécurité n’était pas bien difficile à repérer — quelques armoires à glace perdues entre deux tentures. Mais pourquoi se cacher, après tout ? Leur nombre lui laissait toutefois sentir qu’il ne valait mieux pas se trouver dans leur viseur. S’il était confiant quant à ses capacités en 1v1… être en sous-nombre était rarement un avantage. Mais pourquoi tu penses à ça ? s’interrompait-il. Y’a aucune raison que t’aies à te tirer en vitesse ! Il ne venait que discuter, de fait.

La cliente en prospection de Jimbo sauta à ses yeux dès lors qu’il se mit en tête de la trouver. La jeune femme se tenait assise au bar, mais pourtant seule. Cela, malgré toute l’élégance qui se dégageait de sa tenue et de ses parures. Elle avait le port droit, enserré par une robe longue et noire, fendue sur la jambe. Un choix d’un charme certain, mais dont l’interprétation plus séductrice pouvait appeler à un soupçon de méfiance. Il était évident qu’elle avait appris à avoir un beau maintien, tant il semblait à Erik naturel. Or, beaucoup devaient prêter une constante attention dans le but de le conserver.

Les yeux de l’escroc remarquèrent forcément le diamant à son doigt, l’argent à ses poignets et l’or à ses oreilles. Malgré leur bonne facture manifeste, le jeune homme n’aurait su se reposer sur eux seuls afin de s’assurer de l’étendue des ressources de sa future interlocutrice. D’expérience, il savait que l’on pouvait paraître beaucoup de choses sans toutefois en être. Son patron lui avait néanmoins assuré qu’il n’avait pas à s’occuper de questions de solvabilité. Soit. Tant mieux.

Erik la pensait jeune. Peut-être plus que lui. La chose était cependant difficile à confirmer ; les gens venant de la Terre des Dragons, comme le suggérait les traits de la demoiselle, avaient ce physique qui trompait régulièrement ses intuitions.

Ah. Elle l’avait remarqué. Deux grands yeux sombres encadrés par une chevelure qui l’était tout autant se posèrent sur lui. Chevelure détachée, par ailleurs. La dame ne s’était pas alourdie de broches et de mille accessoires de tête, ce que l’escroc avait le mérite de trouver simple et rafraîchissant. Repéré, il sourit aimablement, effectuant les quelques pas le séparant de « Madame Song. »

Du coin de l’œil, il remarquait à une table la présence d’un immense primate enfermé dans un corps d’homme, engoncé dans un costume le rendant brique, et les yeux dissimulés derrière de très attendues lunettes noires. Il les fixait. L’escroc ne pouvait pas dire ne pas s’y être attendu.

Son attention revint toute entière à la cliente rapidement. Et, d’une voix posée, il se permit un « Madame, » poursuivi d’un sourire affable.
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Quelle belle soirée.

A peine remise de cette après-midi riche en relaxation, je dois me faire aussi magnifique que possible pour fin de journée au Zéphyr. Le plus beau casino de la Costa del Sol. Ce n’est pas tout le monde qui irait : rien que pour entrer le dress code est extrêmement strict. Si vous n’êtes pas un grand minimum chic, vous n’entrez pas. Les hommes ont plus de facilités, il suffit de mettre un costume, un petit nœud papillon et ça passe. Les femmes c’est autre chose, il faut sortir les parures, les belles robes, les belles chaussures. C’est d’un tout autre niveau.

J’ai passé plus d’une heure à me préparer. L’avantage de ce monde est que je n’ai pas à passer autant de temps à la préparation des cheveux. On se lave, on se maquille, on s’habille et c’est prêt. Très rapidement, je vois une dame de la haute société, une femme jeune, belle et riche. Je vais être l’une des plus élégantes dames ce soir… C’est une assurance.

Francis vient taper à ma porte. C’est l’heure, notre rendez-vous.

Nous quittons les lieux pour rejoindre le Zéphyr. Nous arrivons, salués par les employés qui nous reconnaissent encore, moi et Francis. Je rentre à l’intérieur, sous les regards indiscrets de certains hommes et la jalousie de certaines femmes. Je suis là ce soir mesdames et mesdemoiselles, vous ne serez pas « la plus belle ».

Je rejoins le bar immédiatement. Francis se cale à une table derrière moi. Avec un léger sourire, je m’assois devant le barman. Sans sourciller, je me concentre sur les caméras de la salle pour briser leurs lentilles. Bon courage pour voir quoique ce soit avec ça. J’ai à peine besoin de tourner la tête : j’ai construit cet endroit, je sais exactement où elles sont. Cela garantira une certaine intimité avec mon « contact ».


« Je vous sers quelque chose Madame ? » me demande le barman.

Je le regarde en souriant, et d’un geste de la main, je lui réponds :


« Non merci, pas tout de suite. J’attends quelqu’un. »

C’est pile à l’heure qu’un homme arrive. L’air de chercher quelque chose, ou quelqu’un. Il jette un coup d’œil dans ma direction. Cela doit être mon fameux rendez-vous. Je dois dire que si c’est lui mon contact, je m’attendais à pire. Ce n’est pas le costume le plus cher de la Costa mais cela lui va plutôt bien… Et il n’est pas moche le bougre. Il a une apparence plutôt fine, plutôt grand, avec une certaine élégance naturelle. Ses cheveux doivent aider un peu pour ça, je suppose.

Il s’approche en douceur. Je ne dis rien, le temps de voir ce qu’il me dit comme introduction. Il me sort un modeste « Madame » avec un léger sourire. J’aurai préféré quelque chose de plus développé, mais disons que c’est un début. Vu qu’il ne cherche pas d’office à m’offrir un verre ou aller danser, j’imagine que ce n’est pas juste un dragueur. Ce qui est une bonne nouvelle en soi, toujours difficile de s’en débarrasser ceux-là. Il va falloir s’assurer que c’est bien lui… Francis m’a confié que notre rendez-vous devait se nommer « Erik ». Ou quelque chose comme ça.


« Bonsoir, monsieur. » commencé-je tout en lui sortant un petit sourire charmeur dont j’ai le secret.

Mon regard se tourne vers le barman, un peu plus loin, pour lui signifier que nous allons pouvoir passer commande. Je reviens vers l’homme mystérieux.


« Asseyez-vous donc avec moi, vous serez plus à l’aise. » invité-je le jeune homme en lui désignant le siège à côté de moi.

Il n’empêche que quelque chose me chiffonne. J’espère que tous les contacts de Francis ne sont pas au courant que c’est moi personnellement qui ait demandé ce rendez-vous, sinon je vais le trucider. Que ce monsieur et son chef le savent, passe encore. Mais tous ses collègues… Cela me chagrinerait beaucoup.

En tout cas, ce n’est pas vraiment le moment d’y penser. Le barman arrive.


« Je vais prendre un cocktail du soleil s’il vous plaît, sans alcool et dans un verre plus petit que le classique.
- Très bien Madame ! Et vous monsieur ?
- Qu’est-ce qui vous ferait plaisir Monsieur Erik ? » dis-je avec un léger regard séducteur.

On peut bien s’amuser un peu.

Et puis en fonction de sa réaction, je pourrais voir si c’est réellement le fameux « Erik » ou pas.

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L’escroc sourit avec aise tout en prenant place. Pourtant, un léger agacement l’avait piqué à la poitrine : Jimbo se permettait vraiment de donner son nom à n’importe qui. « Un San Fransokyo, s’il vous plaît, » dit-il en adressant un bref regard au serveur avant de revenir à son interlocutrice — il ne faudrait pas que celle-ci se sente délaissée !

Pour cause : les discussions de truands d’Illusiopolis étaient bien lointaines. Madame Song le titillait de quelques regards charmeurs et sourires séduisants, auxquels il fallait bien rendre la pareille.
En tout bien, tout honneur commercial, cela allait de soi.

« Un endroit charmant, » se laissa-t-il commenter. « Moins que vous, cependant, Madame Song. » Il ne délaissait pas son sourire, léger et aimable. La dame se refusait à l’alcool — elle souhaitait garder la tête claire, pensait Erik. Une sage décision. Lui, par pur orgueil et pour l’image, s’était laissé tenter par quelque chose de plus classique. Ceci étant, il demeurerait raisonnable. Il se le jurait, tout au moins. Le jeune homme laissait ressortir son naturel décontracté, sans toutefois trop se laisser aller. L’attitude de la demoiselle l’y invitait. Mais quoiqu’elle parut, du fond de ses prunelles, vouloir l’accompagner sur des terrains plus audacieux, l’escroc ne se serait guère engouffré, si vite, sur une pente glissante pour laquelle l’âme de sa défunte mère serait ressortie de l’au-delà où elle avait fini. Il se contentait donc de complimenter la chinoise du regard, en se gardant de s’attarder sur ses formes.

Il regretta, une demi-seconde avant d’enchaîner, de ne pas avoir pu observer auparavant une séance de négociation menée par l’un des proches de son patron. Les gens de la haute, avait-il cru comprendre, aimaient ajouter à leurs échanges toutes sortes de fioritures. En bon homme de main qu’il avait été, l’escroc n’avait jamais eu que des instructions expresses et claires de ses employeurs. Tant pis. Il serait direct mais courtois. Après tout, ne savaient-ils pas tout deux pourquoi ils étaient ici ?

Jimbo ne voulait pas perdre cette cliente, Erik le savait. Pour autant, il l’avait envoyé lui.
Le contrebandier devait savoir à quoi s’attendre.

« Je vous propose que nous nous déchargions de nos obligations communes, » reprit-il donc. « Nous ne nous en retrouverons que l’esprit plus léger par la suite. »

L’escroc agrémentait sa proposition d’un ton tranquille et chaleureux, laissant traîner sa dernière phrase avec douceur. Il espérait suggérer une suite à leur entretien — un peu d’ouverture — afin que Madame Song ne s’imagine pas qu’il veuille expédier leur échange pour ensuite s’esquiver. A la vérité, il manquait tout simplement de l’expérience et du tact nécessaires.

« Mais peut-être puis-je vous inviter à une table pour aborder ce sujet, une fois nos boissons servies. »
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A peine arrivé qu’il commence déjà à me flatter ? Je m’attendais à un peu plus de gêne, mais j’imagine que les « mauvais garçons » d’Illusiopolis sont plus téméraires que des hommes de la haute. C’est rafraîchissant, surtout venant d’un jeune individu qui ma foi a l’air plutôt… Dynamique et pas complètement attardé comme je pouvais éventuellement le craindre.

Il faut dire que je le chauffe quelque peu… Par jeu plus qu’autre chose. C’est tout de même plus divertissant ainsi, vu que ce pourquoi nous nous rencontrons est presque déjà bouclé. Il suffit juste de donner un accord plus franc et direct. J’apprécie d’ailleurs son invitation à aller nous asseoir à une table. Nous serons plus confortables pour… Discuter. En tout bien, tout honneur.


« Mais avec grand plaisir, Monsieur Erik… Ou devrais-je vous appeler autrement ? Vous connaissez peut-être déjà tout de moi, un peu de réciprocité ne ferait pas de mal. » dis-je sur un ton quelque peu langoureux en accentuant la fin de la phrase pour le faire sourire encore plus.

Nos verres sont servis. Je le laisse prendre ma boisson et la sienne, -un peu de courtoisie dans ce monde de brutes-, pour rejoindre des sièges confortables non loin de là. Nous nous sommes même rapprochés de Francis qui fait sa tête de vieux bulldog assoiffé de sang.


« Francis ! Arrête de faire cette tête, tu vas lui faire peur ou attirer l’attention sur nous ! Va prendre un verre et observe-nous depuis le bar ! » pensé-je, très vivement.

« Ah… Nous sommes tout de même mieux ici. Alors, concernant ces fameuses obligations communes… » dis-je tout en baissant un peu le ton de ma voix pour que seul Erik puisse m’entendre.

« Francis vous a déjà communiqué ce que nous voulions : c’est-à-dire changer la boîte noire de mon vaisseau personnel pour éviter de me faire tracer par la Shinra. Il me semble que c’est l’une des composantes de votre « affaire » à Illusiopolis et d’après Francis, votre réseau n’est pas complètement incompétent. Ce qui devrait suffire pour une telle tâche. » commencé-je tout en commençant à siroter mon cocktail sans quitter le regard de mon interlocuteur.

Nous sommes assis dans un fauteuil pour deux. Ainsi, je peux presque lui murmurer des mots doux à l’oreille. Cependant, je vais résister à cette envie pour nous consacrer aux choses urgentes d’abord.


« Concernant les « papiers » de la nouvelle boîte noire que vous installeriez sur mon appareil, j’aimerais que vous les fassiez sous le nom de « Aterem de Guerrenstringe », un homme provenant de la Cité des Rêves. C’est un nom que m’a suggéré l’étrange homme qui vous observe depuis tout à l’heure. Pardonnez son attitude quelque peu… Menaçante. Ce n’est pas un vilain bougre, il est juste parfois un peu attardé. » conclu-je sur le ton de la plaisanterie.

Je bois une gorgée plus ample de mon cocktail du soleil. Il a pris à San Fransokyo. Ce n’est pas nécessairement quelqu’un qui boit souvent par conséquent. Lorsqu’on prend un classique des classiques, c’est qu’on ne connaît pas le reste. Comme toutes ses touristes dénudées qui se comportent en alcooliques dont le régime liquide est constitué en majorité par des mojitos. C’est tellement… Populaire.

Enfin, revenons-en à nos moutons. Ou plutôt, au bel homme qui sert d’intermédiaire à ce réseau aujourd’hui.


« Si cette petite affaire vous convient, nous pourrions peut-être passer à des sujets plus… Divertissants ? Parlez-moi un peu de vous, de vos aspirations… » demandé-je sur un ton à mi-chemin entre le hautain, l’humour et la drague.

Espérons qu’il ne s’embrase pas trop vite, il a l’air des plus intéressants.
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J’ai vraiment l’impression d’avoir mis les pieds dans un traquenard, évacuait-il de son esprit.

A la vérité, Erik n’aimait pas vraiment que la conversation se redirige sur lui. S’il avait silencieusement hoché la tête aux demandes de « sa » cliente, le jeune homme s’était trouvé pris de cours par sa question, à laquelle… il ne savait comment répondre. Il n’avait aucune intention de se livrer, c’était certain ; et puisqu’elle saupoudrait sa phrase d’un peu d’humour, il irait en ce sens — « Que diriez-vous si j’aspirais à vous satisfaire ? » Belle esquive, s’auto-congratulait-il, son regard brillant d’un peu d’amusement. « En ce sens… il nous est bien sûr possible de procéder aux changements qui vous intéressent. Il nous faudra cependant garder votre vaisseau. Temporairement, cela va de soi. Le temps pour nous de travailler. »

Restait à espérer que « Madame Song » ne prenne pas mal ce petit retour de professionnalisme. Mieux valait, de l’avis de l’escroc, régler la question de la boîte noire avant de poursuivre. On clos le sujet. « Nous devrons donc discuter du lieu et du moment auxquels vous nous laisseriez procéder à la récupération, à votre guise, » conclut-il d’un ton léger.

Il prit une brève inspiration. Erik savait qu’il ne devait pas fermer de porte à son interlocutrice. Aussi, si elle désirait qu’ils parlent un peu d’eux… il devait aller en ce sens. Après tout, ce n’était pas comme si en savoir plus sur elle lui poserait problème. Au contraire, faire connaissance était sympathique — en général. La perspective de se trouver forcé de s’épancher sur son propre compte l’ennuyait, mais il aviserait. Dès lors qu’il s’agissait de questions fâcheuses, n’avait-il pas acquis quelques compétences de contournement ? Il suffisait de les mettre à profit. Jimbo lui en devrait une belle, tiens.

L’escroc sourit donc, songeant à la façon dont il allait procéder. Taquin et désireux d’attirer la lumière sur sa dame d’un soir, il optait pour le renversement de situation.

« Mais vous vous trompez, en pensant que je sais tout de vous, » commençait-il. « Alors peut-être puis-je vous retourner votre question : à quoi peut aspirer une femme telle que vous ? Je suppose qu’il n’est rien que vous puissiez envier à un homme d’Illusiopolis. »

Erik restait sur le ton de la confidence, que sa cliente avait emprunté dès lors qu’ils s’étaient assis, saisissant l’opportunité d’une légère intimité. Il ajoutait, joueur — « Une question à charge de revanche, bien sûr. Je répondrai plus sérieusement cette fois. »
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Jolie diversion.

Retourner la question à l’envoyeur est une forme de rhétorique des plus classiques. Serait-ce que ce cher « Erik » est timide ? C’en est presque mignon si je ne savais pas qu’il traînait dans des affaires plus ou moins légales. Les contacts de Francis son rarement des gens propres… Du moins du point de vue de la Justice.

Quoique, il n’est pas vraiment timide en soi. Vu sa tentative de répondre à mon humour légèrement dragueur. Ça a le mérite d’être divertissant.


« J’enverrai mon cher acolyte vous porter le vaisseau pour les modifications. » dis-je, tout en buvant une gorgée de mon cocktail du soleil.

Je me penche légèrement vers lui, pour lui murmurer :


« Pas que je n’aime pas votre compagnie, très cher. Cependant, je ne porte pas la Shinra dans mon cœur et si je peux éviter de rester trop longtemps sur les mondes sous son contrôle, cela m’arrange grandement. »

Tout en douceur, je reviens en arrière pour reprendre une position assise mettant un peu plus en avant mes jolies formes pour les beaux yeux du représentant du « réseau spécial » d’Illusiopolis. Est-ce qu’il ne me connaît pas vraiment ? Surtout lui, en provenance d’Illusiopolis ?

Je ne suis pas aussi connue que d’autres personnalités, mais tout de même. Mon nom n’est pas complètement inconnu, lorsque je dirigeais la Costa del Sol, je suis passée à plusieurs reprises à la télévision… Mais ce n’est pas grave, c’est l’occasion de me mettre en valeur.


« Je vais me présenter un peu plus auprès de vous, mais de façon la plus brève possible. Je n’aimerais pas vous surcharger d’informations inutiles. » dis-je, tout en souriant toujours aussi amicalement.

« Je me nomme Song Huayan, je suis originaire de la Terre des Dragons, comme vous l’avez sûrement remarqué grâce à votre regard que j’imagine très observateur. » continué-je tout en pouffant un peu de rire.

On peut rigoler un peu, tout de même.


« J’ai vécu toute ma vie là-bas et la première fois que j’ai quitté mon monde, ce fut pour débuter une carrière à la Shinra, dans les bureaux puis sur le terrain. J’ai monté les échelons, jusqu’à devenir la responsable de la Costa del Sol. J’ai construit cet établissement, et très certainement l’hôtel où vous séjournez. J’en garde un souvenir mitigé. Notamment vis-à-vis de certains… Collaborateurs. »

Je ne peux m’empêcher de penser à Rufus et à Kurt. C’est certainement ceux qui m’ont donné le plus de fils à retordre. Je n’ai pas aimé sa manière de me traiter. Heureusement qu’à l’époque, j’étais moins puissante qu’aujourd’hui. En espérant que Vexen se soit étouffé en mangeant une glace givrée sur le Vaisseau-Mère.

Quant à Kurt, à ce stade, ce n’est plus vraiment de l’inimitié mais bien plus, une sorte de rivalité. Une aigreur dans mon esprit, le genre qui me perturbe le transit de l’après-midi alors qu’il est bien loin. Certainement entrain d’essayer de récupérer sa « Lenore » zombifiée par Death. Quel héros. Il a au moins le mérite de savoir se battre. A chaque rencontre, il a eu le dessus sur moi. J’espère un jour pouvoir le dépasser pour lui mettre une bonne raclée. Sous l’identité de l’Innommable bien sûr, je n’aimerais pas qu’il pense que son ancienne collègue le voit d’un si mauvais œil.


« Mais la vie est pleine d’opportunités… De nouveautés à explorer… D’ambitions à travailler… De plaisirs à découvrir. » dis-je, en souriant.

« J’ai rejoint ma ville natale en Chine, Chengdu. J’ai fait… J’ai mené des projets qui m’ont permis de me hisser à un statut impérial élevé. Suite à des tractations secrètes, j’ai également intégrée le Consulat. Pas que je sois une zélote de leur organisme, mais le Porte-Parole a été très… Généreux avec moi. » développé-je, tout en préparant ma prochaine chute.

Je me baisse à nouveau vers lui, comme pour lui faire une confidence :


« Je suis donc la fameuse Songzi Huayan, Ambassadrice du Consulat en Terre des Dragons, Consule de l’Étiquette, Gouverneur et Dame de Chengdu. Le « Dame » est uniquement honorifique cependant, n'y prêtez pas trop d'attention. J’ai donc une certaine… Influence disons sur ce qu’il se passe sur mon monde. » murmuré-je avec un ton à mi-chemin entre la désinvolture et la drague.

Je me remets correctement sur ma partie du canapé. Ce n’est pas par hasard que je dis cela. Avoir accès à ce réseau peut m’enlever une épine du pied, c’est certain. Mais c’est également de nouvelles opportunités… Financières qui s’offrent à moi potentiellement. Il est donc intéressant de me faire valoir auprès d’Erik. En lui disant que je suis en situation de pouvoir, peut-être des propositions commerciales alléchantes fleuriront… Dans l’intérêt commun.


« Et vous Monsieur Erik ? »


Dernière édition par Huayan Song le Mar 24 Sep 2019 - 16:46, édité 1 fois (Raison : Edit de certaines pensées)
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« Et bien… » puisqu’elle veut jouer à ce petit jeu… « Je suis donc le Grand Erik — Défenseur des Causes Perdues, Maître des Situations Complexes, et Seigneur des Echappées. Le « Seigneur » reste encore contesté par les moins lucides, » improvisait-il.

L’escroc ne se serait peut-être pas permis une telle désinvolture en temps normal, de son propre (mais silencieux) aveu. Si ce que Madame Song disait était exact, elle s’avérait être non seulement une cliente, mais aussi une personne d’influence, et un membre bien placé de l’un de ces organismes inter-mondes qu’Erik évitait au possible. Le ton de leur échange invitait pourtant à une certaine légèreté. L’étalage de titres de son interlocutrice ressemblait à une petite provocation ; mais le jeune homme ne pouvait, de toute évidence, faire monter les enchères.

Autant en sourire.

Tout comme elle, il s’installa confortablement dans sa moitié du fauteuil. Et comme elle s’était permise de boire, il se laissait aller à une gorgée de son San Fransokyo l’esprit tranquille. L’escroc l’avisa : sa posture, ses yeux… Elle essaie de me chauffer avec ses regards appuyés c’est pas possible, se disait-il à juste titre. Soit — il ne perdrait certainement pas toute sa lucidité ce soir. Un peu de méfiance restait de mise, comme toujours.

Il poursuivit sur cette pensée, se devant d’adresser à sa cliente une relance de conversation : « Peut-être me permettrez-vous une autre question tout aussi personnelle. »

Il se redressa légèrement, observant d’un regard circulaire le bar et la salle de jeux que l’on pouvait apercevoir non loin. D’employée de bureau à responsable de l’expansion d’un monde, puis détentrice d’un « statut impérial élevé » … voir cet endroit et le jeune âge apparent de sa cliente lui suffisait à supposer que Madame Song était quelqu’un d’ambitieux — ou un aimant à promotions spontanées.

… ce en quoi il ne croyait que moyennement.

« Qu’est-ce qu’une femme de votre stature peut encore désirer ? » risquait-il finalement. Erik conservait son attitude posée, confiante ; il persistait dans son rictus joueur. Pourtant, la réponse l’intriguait, réellement.

Que pouvait-on vouloir, quand on avait déjà tant ? La réponse paraissait évidente : plus. C’était, du moins, ce qu’il lui semblait, du peu que son existence lui avait permis d’en voir. Une forme de tendance générale de ceux qui avaient du pouvoir. Qui plus était, son interlocutrice faisait appel à Jimbo pour réduire la traçabilité de ses déplacements : elle avait probablement des choses à cacher. Des ambitions peut-être peu avouables.

Arf. Il commençait à se demander s’il avait posé la bonne question.
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La question semble être piégeuse. Il ne faut pas s’engouffrer dans cette brèche ouverte. Il a évité de répondre, en tentant de faire diversion avec l’humour. Il a l’air d’être un petit cachotier. Il va falloir que lors de nos prochaines rencontres, il soit encore plus à l’aise, c’est vrai que cela peut paraître beaucoup pour un premier contact.

Pourtant il n’a pas l’air complètement perdu ou effrayé… Il faut donc l’assommer, figurativement parlant bien sûr.


« Il n’y a pas que le Vide qui est insatiable, Monsieur Erik… » commencé-je avec un sourire dragueur et langoureux à souhait.

Je me gausse moi-même de ma réponse. Il va finir par penser que je suis une grande nymphomane… Il faut vraiment que je me calme. Cela va finir par devenir hors de propos.


« Plus sérieusement, Monsieur Erik, je ne connais même pas votre nom de famille alors que vous me demandez des détails sur ce je veux et désire… Ce n’est pas très fin de votre part. Vous n’oseriez pas mettre une dame comme moi mal à l’aise. » dis-je, tout en reprenant une gorgée de boisson. Légèrement plus menaçant, surtout après ma remarque langoureuse.

En vérité, ce que je désire, cela n’a rien de compliqué. La famille, la prospérité et la paix. Des mots simples qui pourtant révèlent être extrêmement compliqués à appliquer à la réalité, au détriment des peuples, des mondes et des individus.


« Aussi surprenant que cela puisse vous paraître, je suis certainement l’une des personnes qui aspire le plus à la paix et la prospérité dans cet univers. A quoi bon avoir du pouvoir, si on ne peut pas protéger ceux qu’on aime ? » avoué-je, tout en sachant très bien que je ne risque pas grand chose en disant cela.

« Je veux que la Terre des Dragons soit prospère, en paix, libérez de toutes ces menaces internes et externes. Je veux que les familles soient protégées et puissent grandir dans un environnement politique et économique stable. Loin de toute guerre, effusion de sang et barbarie. » continué-je avec conviction.

« Vous allez finir par croire que je suis une fleur bleue à parler ainsi. Je suis jeune et j’ai vécu beaucoup d’expériences… Parfois douloureuses. Ce qui fait que parfois, pour atteindre cet idéal d’harmonie, il faut mettre la main à la pâte. Si vous voyez ce que je veux dire. La paix et la prospérité, il faut les conquérir. Pour l’intérêt de tous. J’ai vécu un moment à Illusiopolis, je suis sûre que vous saurez de quoi je parle. » conclue-je.

Il fallait maintenant passer à l’assaut. L’objectif du potentiel accord avec ce réseau d’Illusiopolis œuvrant dans le dos de la Shinra doit avoir un début de négociation. Il faut donc que l’émissaire se réveille un peu et sorte de la défensive, au risque de me blaser trop vite. Ce qui ne devrait pas arriver, vu l’intérêt que je peux éventuellement susciter auprès de ce bel homme.


« Il va falloir me parler un peu plus de vous Monsieur Erik… J’ai des propositions à faire. Des propositions très alléchantes pour vous et votre organisme. Il serait de bon ton de me mettre plus à l’aise. J’aurai beaucoup de plaisir à travailler avec vous, je crois… » récidivé-je avec un air des plus désinvoltes.

Il a intérêt à sortir un peu de la forêt. J’ai besoin d’eux autant qu’ils ont besoin de moi pour… Un avenir meilleur, disons ?
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Erik laissa ses épaules s’affaisser légèrement. Il avait sous-estimé son peu d’envie de confessions, manifestement. Il était vrai qu’il avait totalement fui la question de son interlocutrice, même s’il ne l’avait pas fait consciemment cette fois. Et pourtant… « J’avais dit que je vous répondrai plus sérieusement. Vous avez raison, je n’ai pas été très correct. »

Il prit une gorgée de sa boisson pour une mesure de courage. S’il se fiait à ses instincts… malgré le terriblement cliché de certaines déclarations de Madame Song — aspirer à la paix, la prospérité pour les mondes… — elle semblait relativement sincère. Il pouvait même avoir de l’empathie pour ses positions : lui dont le monde d’origine était ni plus ni moins occupé par la Coalition Noire, comprenait que l’on ne veuille pas voir le sien sombrer dans un état similaire. Que l’on désire vivre dans un monde « libéré de toutes menaces » et « loin de toute guerre, effusion de sang et barbarie. »

Ô comme il s’agissait là d’un combat noble ! — sur le papier. Un combat que le jeune homme avait repoussé autrefois.
Il ne savait dire s’il le regrettait aujourd’hui. Il balaya le sujet pour revenir au présent.

Comme il hésitait ! Erik se serait senti bien plus à l’aise avec l’utilisation d’un nom d’emprunt. Il doutait cependant que sa cliente apprécie la démarche ; a fortiori si elle désirait construire une relation de long terme. Jimbo lui en foutrait une s’il devait un jour rattraper cet acte de manque de confiance évident, et il n’était jamais contre un bon nom ajouté à son carnet d’adresses. L’escroc pesait le pour et le contre : que pourrait-elle trouver sur Erik Woods après tout ? Bien peu de choses. Surtout, bien peu de choses qu’elle ne sache déjà : il traînait dans des affaires louches. Que pouvait-elle faire d’informations sur Erik Woods ? Tout aussi peu de choses. Après tout, ce qu’il avait de plus répréhensible et secret tenait d’un autre nom.

Je vais le regretter. Je vais le regretter putain.

Que voulait-elle exactement, cette Madame Song ?! Elle disait avoir des propositions — certes, mais lesquelles ? Et pourquoi ce réseau de contrebande ? Il n’était probablement pas le plus imposant.
Et quand bien même ! L’escroc avait-il réellement l’autorité nécessaire pour en discuter ? Evidemment que oui. Il le savait. Son patron semblait lui faire confiance pour les choses les plus insensées. Pourquoi pas pour ça ?

Je te hais Junior, pensa fugacement Erik, avant de décider qu’il tenterait bel et bien de sonder les envies de son interlocutrice. Il était temps de se mouiller. L’escroc délaissa, bien malgré lui, sa mine si souriante.

« Je crois que vous pouvez imaginer sans mal qu’il est difficile pour un homme de ma branche de révéler des informations le concernant. A fortiori concernant son identité. Mais… vous êtes après tout venue ici à visage découvert. Vous vous êtes exposée, » commençait-il, autant pour reconnaître les efforts de sa cliente, que pour se persuader qu’il prenait une bonne décision. « Disons que je peux faire de même pour le bien de ceux que je représente, dans une certaine mesure. »

« Mon nom est Woods. Erik Woods. » Le jeune homme reprit son petit rictus posé, bien que subtilement factice. Une centaine de préoccupations retenaient sa spontanéité. « Nul ne vient vraiment d’Illusiopolis, vous le savez. J’ai pour ma part quitté un monde qui se trouve actuellement sous le contrôle de la Coalition Noire. Je crois que vous devinerez sans mal lequel. » Il prit un instant pour réfléchir à la suite, ponctuant la chose d’une gorgée de San Fransokyo.

« Je ne pense pas avoir de parcours aussi palpitant que le vôtre à raconter, hélas » dit-il, le ton plus léger — son épopée sanctuméenne devait évidemment rester secrète. « J’ai loué mes services pendant de longues années à qui en avait le besoin, » résumait-il sommairement, « et ai commencé à travailler pour Jimbo il y a un peu moins d’un an. »

Voilà qui était fait. Erik se laissa reposer contre le fauteuil en toute quiétude. Il pouvait reprendre leur petit jeu. « En espérant que ce manque d’exceptionnel ne vous coupe pas l’appétit — figurativement. Ce serait bien dommage. » L’escroc laissa s’étirer son sourire, taquin. « D’autant que j’ai cru comprendre que vous aviez des propositions… alléchantes à formuler. »
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Il a enfin lâché un nom. Hé bien au moins, je sais comment appeler mon interlocuteur désormais. C’est toujours agréable de savoir avec qui l’on parle d’autant plus quand cette personne a été déniché par un certain Francis qui n’arrive pas toujours à briller en société. Un miracle qu’il ait des relations comme celles-ci dans ce carnet d’adresses.

« Enchanté donc, Monsieur Woods. » dis-je poliment et de façon un peu plus sérieuse.

« Je vous offre toute ma sympathie concernant votre monde d’origine. Je ne sais que trop bien que les civils ne sont pas toujours… « Préservés » sur les mondes de la Coalition Noire. » continué-je, tâchant d’être sincère. Je ne peux m’empêcher de me rappeler ces moments dans les mondes coalisés, ou plutôt leurs absences.

En effet, je n’ai jamais vraiment eu l’occasion de parler avec les peuples de ces mondes, à l’exception d’Agrabah. Je ne sais pas vraiment leur véritable situation, vu que je gravite toujours autour de la haute société.

Nous allons arrêter de jouer un peu. Nous allons parler un peu plus… Affaires.


« Voyez-vous, j’aimerais profiter de cette belle occasion pour vous proposer quelque chose d’intéressant… Une sorte d’accord ou de partenariat, appelez ça comme vous voulez. Votre organisme a certainement des objets à stocker, en tout bien tout honneur, ou des véhicules. Illusiopolis est un monde sous le contrôle de cette chère Shinra. Il y a des membres du Soldat. Des employés qui surveillent les astroports. Des gangs dans la ville. En somme, de nombreux dangers qui peuvent vous nuire. Quel effet cela ferait-il si la Shinra faisait une descente dans vos "bureaux", hum ? Ce serait une véritable catastrophe. » commencé-je à développer auprès de ce cher Erik.

« Il se trouve que… J’ai peut-être une solution à ce problème pour vous. » dis-je tout en détournant légèrement le regard avant de revenir vers lui, plus proche.

« Ce serait tout de même formidable que votre réseau puisse disposer d’un hangar avec un entrepôt caché dans les montagnes du sud de la ville que je dirige. Sous terre, loin des yeux et des oreilles de la moindre autorité, du moindre agent de la Shinra. Avec un tracé que je pourrais vous fournir, vous passeriez inaperçus avec vos vaisseaux. » continué-je de murmurer à ses petites oreilles masculines.

Hum. Il ne sent pas mauvais le bougre. Cela me change des effluves corporels de Francis.

« Et en vérité, je ne demande pas grand chose en échange… Uniquement un intéressement de 15%. Contre cela, je vous garantit que vous n’aurez aucun problème avec les autorités locales, consulaires ou impériales. » conclu-je.

C’est alors que la musique de l’orchestre change doucement. Je reconnais cette musique entraînante et enivrante. C’est… Quel est le nom déjà ? Je l’ai sur le bout de la langue… Oh oui, ça y est ! Une mambo !

Je ne peux m’empêcher de proposer à ce cher Erik de passer à l’action. C’est rare que je puisse danser avec un bel homme. Autant en profiter un maximum et ainsi, il sera peut-être plus à l’aise pour accepter mon offre exorbitante de 15% d’intéressement. Je vise haut, car je sais très bien qu’il va négocier à la baisse… Pas trop, espérons-le.


« Oh, Monsieur Woods ! J’adore cette musique. Me ferez-vous l’honneur de m’accompagner sur cette piste de danse ? » commencé-je en déposant mon verre et sortant du canapé en lui tendant vaguement la main gauche.

Faites-moi ce plaisir, Monsieur Erik.

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Comment étaient-ils passés de la négociation commerciale à la proposition de danse ? Erik, par souci de bonne mesure, prit la main de sa cliente après avoir déposé son propre verre sur la table. Est-ce qu’elle essayait de noyer le poisson ? « Des propositions alléchantes, » disait-elle ! — Plus que cela, il s’agissait d’un véritable accord. Et pas des moindres. « Comme vous voudrez, » laissa-t-il échapper, gagnant, le temps de leur avancée jusqu’à la piste, quelques précieux instants de réflexion.

C’est que Madame Song avait ses projets, manifestement : une base de stockage contre un intéressement. L’idée n’était pas si incongrue : ce type d’accord n’était pas tout à fait inédit, dans le domaine d’exercice de l’escroc. Mais pourquoi si soudainement ? Pourquoi un investissement si massif ? La jeune femme venait de prendre son premier réel contact avec le réseau, et proposait une telle infrastructure ? Cela faisait assez peu de sens pour Erik. Peut-être s’imaginait-elle trouver une structure commerciale (bien qu’illégale) existante, mais assez petite pour être contrôlable. Ses 15% d’intéressement le laissaient suggérer. On était à la limite de l’ingérence.

Ils posèrent pied sur le parquet, les percussions se joignant au piano et aux cuivres pour une danse rythmée… mais aux pas tout à fait abordables. Erik observait ses camarades danseurs, saisissant l’essentiel de la chorégraphie d’un regard concentré. « Je dois cependant vous avouer ne pas avoir beaucoup pratiqué… » dit-il pour désamorcer tout échec cuisant. Il revint à Huayan, dont il croyait percevoir l’amusement au coin des yeux. Elle rirait, au moins. En route. Doucement, il posa sa main gauche sur ses hanches, les doigts basculant légèrement sur le bas de son dos. De la main droite, il saisit celle de la demoiselle. Et les voici partis.

« Je dois dire que votre raisonnement quant à la Shinra est tout à fait valable. » L’escroc soufflait ces mots, la proximité des danseurs leur permettant quelques échanges discrets. « Mais je m’interroge : pourquoi une telle proposition, Madame Song ? Pourquoi ce réseau, et qu’espérez-vous y gagner ? »

Guettant un nouveau pas sur sa droite, le jeune homme fit tournoyer son interlocutrice avec une certaine délicatesse, visant en fait à cacher une maladresse de peu d’habitude. « Est-ce… — elle revint à lui — … l’appât du gain ? Vous ne semblez pas en manquer. Est-ce pour l’avenir meilleur de votre monde ? En quoi ? » Il sourit finement, marquant un temps. « Je m’égare. »

Rien à faire. Plus il y pensait, et plus il se posait de questions. Jimbo devrait de toute évidence donner son feu vert in fine, c’était une sécurité. Mais Erik préférait éviter de revenir vers lui sans explications quant aux motivations d’une partenaire potentielle. Il expira brièvement. Il fallait qu’il creuse la chose ; d’autant qu’il ne pouvait pas, non plus, ignorer la proposition. Après tout, s’il n’avait pas l’autorité de tout à fait conclure un accord, il n’avait pas non plus la possibilité de l’ignorer au nom de son patron.

« Quoiqu’il en soit, » murmurait-il à l’oreille de sa cliente tout en y réfléchissant, « vous savez sûrement que je ne saurais rester sur ces 15% d’intéressement. Je ne crois pas avoir besoin de revenir à mon employeur pour vous dire que c’est trop gourmand de votre part. Surtout en des termes si vagues. 15% ? De quoi ? Des ventes globales ? Des ventes réalisées sur le stock qui resterait sur vos terres ? » Il prit une seconde, la mine toujours aimable. « Vous savez pourtant que de telles zones d’ombres sont peu propices à une entente cordiale… Et chercher à me tenir avec un taux si élevé… » Il se permit un rire léger. « Vous n’essayeriez tout de même pas de mettre mes collaborateurs à nu ? »

Erik reprit, tandis que la musique se poursuivait. « Commençons par baisser cet intéressement de moitié, et parlons plus avant de cette collaboration. Je sens que vous avez encore du jeu. »
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Sacré Erik.

Il ne se rend pas compte de la chance qu’il. Pouvoir toucher une femme aussi ravissante que moi d’une telle façon… Il doit y avoir beaucoup de jaloux dans cette belle salle.

Il pose beaucoup de questions. D’un côté, cette curiosité pourrait être préjudiciable… Mais de l’autre, cela prouve aussi que c’est un homme qui réfléchit aux choses. Il ne se laissera pas berner facilement. D’expérience, les individus traînant dans les affaires louches à Illusiopolis ne sont pas de grands intellectuels… Peut-être que Monsieur Woods tire donc son épingle du jeu.


« Vous savez Monsieur Woods, vous devriez profiter de l’instant présent… Dans mon monde, certains hommes aimeraient vous tuer pour ce que vous êtes entrain de faire avec moi. Certains se damneraient même pour pouvoir ne serait-ce que me toucher ainsi. » dis-je, pouffant légèrement de rire.

Il me fait tourner sur moi-même avant de me rapprocher une nouvelle fois de lui.


« Je ne me permettrais pas de mettre vos collaborateurs à nu, Monsieur Woods. Même si l’idée ne me ferait pas sortir de mes gonds dans votre cas… » continué-je pour tenter de le faire rougir, peut-être en vain… Et le déstabiliser un peu.

« Vous posez beaucoup de questions… Mais elles sont légitimes. Je vous accorde donc certaines réponses. » dis-je avant de tourner une fois encore sur moi-même, offrant après cela un léger déhanché charmeur.

« J’ai certains contentieux passés avec certains des membres de la Shinra… De gros contentieux. Notamment son Président et l’un de ses chiens de garde favoris. Cependant, je ne peux faire souffrir à mon peuple les conséquences de ma petite vengeance personnelle. Les innocents n’ont rien à voir avec cela. Alors… Je veux être une petite épine dans leurs pieds, sans qu’ils ne le sachent. » susurré-je à son oreille.

Nous faisons quelques pas supplémentaires. Je fais mine de perdre légèrement l’équilibre pour mettre une de mes mains sur son torse. Pour une fois que je vois un homme intéressant, je peux en profiter un petit peu… Nous reprenons vite la position de la danse et nous continuons.

« Quoi de mieux alors que de soutenir un petit réseau ? Je n’ai pas cherché bien loin, mon acolyte connaissait manifestement votre organisation par de vieux contacts à lui. Petit réseau donc petite visibilité et ainsi… Plus de discrétion pour embêter la Shinra : vos activités lui nuisent, donc je suis contente. L’intéressement sur les revenus globaux de votre réseau ne sont qu’un léger bonus… Il faut bien que je puisse rembourser mon investissement en vous. »

Voilà qui devrait rassurer ses inquiétudes… Et me permettre de demander vraiment ce que je veux vraiment.

« J’accepte de baisser mon intéressement sur vos revenus globaux à 7,5%, tout monde compris. En plus, j’accepterais de vous rendre quelques services, lorsque vous me le demanderez. J’apprécie toujours d’aider des hommes intéressants comme vous. » continué-je, jouant des yeux auprès de Monsieur Woods.

« Mon potentiel de soutien auprès de vous est énorme… C’est pourquoi j’aimerais apporter une demande supplémentaire : j’ai besoin de retrouver un objet très important sur le monde d’Oerba… Je n’ai pas envie d’y aller seule, je n’aimerais pas me perdre là-bas avec toutes ces bêtes sauvages… Il me faut une escorte dont vous ferez partie Monsieur Woods. Je suis prêt à vous offrir un « cadeau » d’une très grande valeur pour vous prouver ma bonne foi. » conclu-je en souriant.

La musique continue, entraînante. C’est agréable de parler ainsi. De se murmurer des choses, alors que nous sommes encerclés par d’autres danseurs. Les instruments chantent et nous, êtres de chair, dansons à leur rythme.
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Attendez, quoi ? Pardon ? Un road trip à Oerba ?! Et puis quoi ? Aller vendre des marshmallows aux Enfers ?! — quoiqu’encore, cela semblait moins dangereux, maintenant que l’escroc y avait mis les pieds une fois. Calme-toi. Reste professionnel, se répétait-il, ne pouvant toutefois s’empêcher de demander, avec un rire nerveux : « Vous pensez que je suis une bonne recrue pour un voyage à Oerba ? Vous me surestimez… » Pourquoi les gens voulaient-ils toujours l’enfoncer dans leurs emmerdes, hein ?

Certes : sa cliente était tout à fait charmante, avait du pouvoir, etc. Bien des hommes purent être tentés. Il eut été tout à fait malhonnête de dire qu’Erik ne remarquait pas la beauté de ses traits, et le sulfureux de son approche (« Oui, elle essaie bien de me chauffer, » s’était-il d’ailleurs confirmé, lorsqu’elle évoqua le fait de le déshabiller), mais il n’était pas assez abruti pour ne pas remarquer dans quoi on visait à l’entraîner. Tout au plus… oui, un peu embarrassé. Est-ce que cela se voyait ? — Pitié que cela ne se voie pas…
Son interlocutrice y allait fort, il fallait le dire.

Allez. On garde la tête froide. « Mais avant toute chose, » reprit-il avec un sourire commercial, « revenons d’abord sur les éléments de notre collaboration potentielle, Madame Song. Vous avez précisé quelques termes, mais pas assez. » L’escroc devait gagner un peu de temps. Et puis, ce qu’il disait était, de fait, véridique. Si les explications de Madame Song faisaient sens, Erik n’était pas pleinement conquis. 7,5% sur les revenus globaux du réseau… heureusement qu’il avait posé quelques questions — et d’autres lui venaient.

« Je suis confus quant à ce que vous visez exactement par le terme « revenus » : le chiffre d’affaires, ou le bénéfice ? Vous en conviendrez, la différence est assez marquée. 7,5% sur les bénéfices… sur la totalité des avoirs de notre structure de plus… cela fait déjà de vous plus qu’un partenaire privilégié… mais alors sur le chiffre d’affaires… »

Il se damnait de ne pas avoir cherché ces précisions dès le début. Son manque d’expérience se faisait sentir. Il s’interrompit le temps d’un nouveau pivot.

« Nous avons aussi des frais. »

Or si l’escroc se basait sur son expérience plus personnelle, son propre revenu n’était pas amputé de ses dépenses. Jimbo sauterait au plafond s’il devait reverser une telle somme ad vitam pour un hangar. Et ne parlons pas d’Angie, la comptable du réseau. Elle le tuerait d’avoir même considéré la chose. Probablement.

Qui plus était, son interlocutrice n’était pas tout à fait honnête. Non pas qu’il lui en veuille. Il était loin d’être un exemple en la matière. « Vous cherchez une collaboration. Vos demandes ne correspondent pas à un simple remboursement d’investissement. Aussi, si je vois désormais ce que nous pourrions vous apporter… financièrement, par exemple… et que je vois l’apport immédiat que vous proposez — un lieu de stockage dans une zone que vous contrôlez… je dois savoir quel soutien exact vous êtes prête à apporter à nos opérations au-delà de votre apport initial. »

Il prit le temps d’observer sa cliente ; guetter quelques réactions, jauger la réception de ses interrogations… — il se fendit bien malgré lui d’un regard rieur. Un regard qui le visait en fait lui-même. L’ironie de la situation le gagnait : il n’était absolument pas qualifié. Il ne savait pas ce qu’il foutait. « Mes supérieurs me le demanderont. Je ne voudrais pas embarrasser une femme telle que vous en disputes inutiles, si nos rapports devaient se concrétiser. » — Les cuivres s’emportèrent, les danseurs se rapprochèrent ! Erik attira Madame Song à lui, comme pour donner dans ce jeu qu’elle semblait tant vouloir jouer (et tant pis pour les hommes de son monde prêts à le tuer, ils n’étaient pas ici).

« Ce que j’espère, » lui susurrait-il donc, pas très honnête lui-même. Il vivrait avec le choix de Jimbo. Tout comme il espérait qu'il refuserait de l'envoyer à Oerba s'il devait se montrer intéressé. La musique finit sa dernière envolée avant de retomber, accompagnée des soupirs échauffés de ceux qui s’étaient déhanchés à son rythme. L’escroc dû lui aussi prendre une inspiration.
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Ha ! Ha ! Quelle danse ! Quelle belle soirée !

Cet Erik est tout à fait intéressant.


« Je vois que vous êtes vigilant. C’est une bonne chose, Monsieur Woods. » dis-je tout en retournant m’asseoir dans le canapé.

Je prends une gorgée de ma boisson, tâchant de reprendre un peu de fraîcheur après cette danse sensuelle.


« J’ai été assez claire Monsieur Woods. Les revenus globaux, donc vos revenus nets. Les bénéfices en d’autres termes. Le chiffre d’affaires est ce que vous générez sans déduire les frais et divers coûts. » confié-je avec un léger sourire.

Je reprends un peu de mon cocktail du soleil, il va falloir que je lance ma carrière de consultante un peu plus tôt que prévue, mais ce n’est pas grave. Je ne risque pas grand chose pour le moment à travailler avec eux.


« En plus de mon hangar, ou autrement dit, votre future meilleure base arrière où vous n’aurez jamais aucun problème avec les autorités locales… » débuté-je, un peu plus sérieuse et donc un peu plus froide.

J’observe la salle. Beaucoup de monde. Francis est toujours là et surveille également la foule. Il ne faudrait pas qu’il y ait des oreilles indiscrètes ici. Je reste malgré tout aux aguets si d’aventures il fallait évacuer en urgence.


« Je vous offrirais les services d’Aterem de Guerrenstringe. Gestion, stratégie, management des opérations, renseignements, « actions spéciales »… Il est très doué, très efficace. Redoutable je dirai même. Vous seriez surpris de voir ses compétences en action… » continué-je.

Je lâche mon verre devant Erik. Pourtant, celui-ci garde sa position initiale. Il flotte dans les airs, tournant sur lui-même avant de revenir à ma main délicatement. Tout en contrôle.


« La palette de nos talents est large. Ce n’est nullement un mauvais partenariat. Cependant, je suis sensible à vos arguments et je veux bien baisser une nouvelle fois mon taux d’intéressement sur vos bénéfices nets -sur vos revenus nets globaux au niveau interstellaire- … À 7%. Aterem et moi-même ne cherchons pas à diriger votre organisation. Nous ne sommes qu’un soutien, une aide précieuse pour que vos affaires… N’en deviennent que meilleures. » dis-je tout en souriant en direction de ce bon Erik.

« Je connais la Shinra mieux que quiconque au sein de votre réseau. Je sais comment elle fonctionne, je connais les gens qui la dirigent et accomplissent leurs besognes. J’ai espionné, travaillé et pire encore pour ce cher Président Directeur-Général. Nous avoir à vos côtés… Serait une bonne manière de rester loin des soucis. » conclu-je sur le sujet.

Je fais mine de regarder ma manucure, pour vérifier que tout est en ordre avant de revenir vers mon interlocuteur, le sourire aux lèvres, pour aborder le sujet quelque peu exotique du jour : Oerba.


« Pour l’expédition dans ce monde hostile, je ne vous demande pas de me défendre vous personnellement, Monsieur Woods. Je vous veux dans l’équipe. Composez selon vos désirs un petit groupe… Je me joindrais à vous sous une identité ou une autre. Notre mission est claire : retrouvez un artéfact perdu il y a longtemps. Pas de chasser de grosses bêtes. Nous tâcherons de les éviter au maximum. » commencé-je tout en adoptant une posture plus décontractée.

« Vous pensez bien que si c’était si dangereux, je n’irais pas moi-même rechercher cet objet sur place. J’ai une famille, je n’aimerais pas être séparée d’eux. » avoué-je, tâchant de tenter un peu la corde sensible potentielle de cet Erik Woods.

Cet accord me permettra à la fois de pouvoir emmerder Rufus, et ça n'a pas de prix, potentiellement mettre la main sur ce fichu Plastron et enfin de me faire de l'argent ainsi que de développer mes sources d'informations par-delà la Terre des Dragons. C'est très intéressant...


« Qu’en dites-vous, Monsieur Woods ? »
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Comme elle s’était amusée avec son verre, Madame Song.
Comme il s’était refroidi, Monsieur Woods.

« 7%. Je pense que votre offre est à transmettre à mes employeurs ! » dit-il en souriant, toujours, et avec assez de dynamisme pour masquer ses préoccupations. « Avec les observations que j’aurai à faire sur notre discussion, bien sûr… et où vous avez été plus que coopérative. Ils le sauront, » se permit-il de rajouter pour bonne mesure.

Il la regardait autrement, c’était certain. Etait-ce qu’il était fou, ou dégageait-elle ce petit quelque chose qui lui susurrait qu’il était loin d’avoir toutes ses chances, s’il s’attirait ses foudres ? Saloperie d’instinct de merde, manifeste-toi avant la prochaine fois ! — Erik demeurait là, aimable et affable d’attitude. Il ne comptait pas tout faire foirer parce que cette femme lui faisait soudain plus froid dans le dos. Il prit place aux côtés de sa cliente, sur le fauteuil pour deux, la tête fourmillant des quelques informations qu’il avait obtenues ces dernières secondes.

Huayan Song était Aterem de Guerrenstringe. Il n’en avait pas douté : c’était la fausse identité qu’elle désirait voir rattachée à son vaisseau, et suggérée par son acolyte. Mais qui était Aterem de Guerrenstringe, de fait ? Plutôt : de quoi Madame Song était-elle capable, dès lors que son nom n’était pas exposé ? L’escroc se le demandait désormais avec une certaine appréhension. C’était là une personne capable de télékinésie ; quelqu’un de très confiant en ses aptitudes ; et surtout, un individu dont il craignait de comprendre ce qu’il avait eu à faire pour la Shinra.

Il n’en doutait pas, et la réussite de son interlocutrice le montrait : elle était, certainement, très douée dans ce qu’elle entreprenait. Et quel éventail d’activités proposé ! Tant la gestion, que des « actions spéciales, » peu importe ce que cela dissimulait réellement — certainement rien de si louable, se risquait à penser l’escroc. Mais ce serait à Jimbo de voir s’il voulait jouer avec ce chat-ci pour partenaire, tout aussi dangereux qu’il s’avérait être. Erik n’avait, au final, de pouvoir que sur la discussion qui se tenait ici, là, maintenant. Sur un effort de négociation.

Et puis que dire quant à cette affaire d’Oerba ? Un artefact perdu ? — Un endroit qui ne serait pas « si dangereux » ?! Mais bien sûr ! Il avait vu les reportages ! Fous-toi de moi. Pour elle, peut-être était-ce une promenade de santé… mais pour lui, bien moins. « Je crois voir que vous avez vos propres moyens de défense. Ils vous seront utiles, si la moitié de ce que l’on dit sur Oerba est exact, » relança-t-il avec une fausse décontraction, la main se dirigeant vers son verre. Si elle ne voulait pas être séparée de sa famille, Erik lui souhaitait d’avoir bien évalué le péril de son opération. Autrement, elle risquait quelques surprises. « Revenir de là-bas n’est pas une partie de plaisir, dit-on. »

Merde ! éclatait-il intérieurement ! Peu importait que Jimbo veuille ou non s’associer avec cette Madame Song, il ne fallait surtout pas qu’il l’envoie dans cet endroit bon pour crever ! L’escroc porta son verre à ses lèvres, finissant enfin sa boisson. Il ne devait pas y penser de suite. Il mourait d’envie de demander pourquoi, par le Nuage Noir, elle tenait absolument à ce qu’il soit là ! Qu’avait-il fait, hein ?! — mais craignait, s’il interrogeait sa cliente immédiatement, de laisser paraître l’anxiété qui naissait en lui, à la simple idée de ce périple.

La simple idée de l’éventualité de ce périple.

Il chercha une autre question, qui lui apparut bien vite, dans un relent de curiosité : « Que pensez-vous trouver dans ce monde exactement ? »

Il doutait qu'elle lui réponde, mais il devait se ressaisir.
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Au moins on avait clos sur l’intéressement. 7% est quelque chose d’acceptable. En vérité, ce n’est pas vraiment l’argent que je cherche mais… Cela va pouvoir servir, plus tard très certainement. L’argent est une valeur importante de nos jours.

« Je suis ravie de voir vous vous intéressez à Oerba. Et croyez-moi bien Monsieur Woods, c’est un monde hostile, certes, mais j’ai vu bien pire. » commencé-je en essayant de le rassurer.

Je me remémore cette fameuse mission pour Death au Palais des Rêves dans la Fin des Mondes. Une terre sordide, happée par les ténèbres comme un moustique par un insecte. Une horreur vraiment. Je ne vois pas ce qui pourrait être plus mortel que cela, à part Kurt Brown bien sûr.


« Avec une bonne équipe, nous devrions pouvoir nous en sortir, Monsieur Woods. Je ne veux pas vous tuer ou vous utilisez comme chair à canon. Je veux que vous veniez pour savoir si vous êtes un homme de parole et une personne en qui je peux avoir confiance. » continué-je.

« Et c’est certainement réciproque, - ou alors vous êtes un simple d’esprit- : vous ne me faîtes pas pleinement confiance. Voyez cette expédition comme un moyen de nous analyser mutuellement, en apprendre plus sur l’autre et nous jauger. Si je vois que vous êtes indigne, alors j’irai chercher des partenaires ailleurs. La confiance, ça se construit, ça n s’achète pas. » achevé-je, fière de ma petite morale sur la confiance.

Les relations de confiance… Ma spécialité, vraiment. Il n’empêche que pour cette fois, j’en ai besoin : je ne peux pas donner autant d’informations à un homme qui serait incapable de tenir une promesse ou un engagement. Il me faut quelqu’un de sérieux, quelqu’un qui peut être ce fameux Erik.


« Je peux me défendre, mais c’est toujours mieux de venir accompagner lorsque l’on cherche un objet précis. » commencé-je pour évoquer avec un peu plus de précisions l’objet de notre expédition.

Le Plastron du Premier Dragon. Un artéfact antique.


« Une légende raconte l’existence d’un objet, d’une pièce d’armure plus précisément, qui aurait été donné à Qin Shi Huangdi, le premier Empereur de Chine. Selon les informations dont je dispose, un être venu d’un autre monde lui aurait confié pour qu’il puisse former la première dynastie impériale chinoise. Je suspecte que cet objet ait ensuite disparu, et qu’il serait éventuellement à Oerba. D’après les informations que j’ai rassemblées lorsque je travaillais à la Shinra, il y a de nombreuses ruines inexplorées là-bas. » continué-je, plus discrète et chuchotant presque en direction de Monsieur Woods.

« Je pense que cet artefact d’une valeur historique inestimable serait là-bas. Il faut donc que j’aille vérifier… Mais il est fort probable que j’ai besoin de renforts pour se faire. D’où votre intervention Monsieur Woods ! Cet objet doit retourner à mon peuple. » conclu-je, soudainement plus dynamique.

Je patiente un instant pour boire un peu de mon cocktail. Je lui confie beaucoup d’informations pour un premier rendez-vous… Mais je n’ai pas vraiment le choix. J’ai besoin de cette collaboration pour avancer sur certains dossiers. Sans eux, je vais devoir repartir prospecter d’autres réseaux et c’est un temps dont je n’ai pas vraiment le luxe.


« Pensez long terme, Monsieur Woods. Pensez long terme. Une collaboration élégante et fructueuse entre nous, donnant-donnant, ne peut qu’être bénéfique autant pour moi… Que pour vous. » dis-je enfin sur un ton professionnel mais amical.
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« Je vois, oui, » temporisait-il encore.

Elle avait vu pire — quoi ? Ah ça, c’était certain, on pouvait toujours trouver pire, si on s’en donnait les moyens. Après tout, n’avait-il pas lui-même vu un monde sombrer dans les ténèbres ? N’était-ce pas bien plus dangereux qu’Oerba ? Peut-être. Erik aimait se souvenir avoir survécu à ça pour se dire qu’il pouvait survivre à tout. Mais c’était un moment bien spécifique, tout à fait contextualisé. Oerba était une horreur à longueur de temps. Du moins, s’il en croyait les rumeurs entendues sur le sujet. Et tout ça pour quoi ? Pour un bout d’armure sûrement endommagé par les années et les aléas du temps ? Pour un bout d’armure probablement réduit à la poussière par l’une de ces créatures des steppes ?

Pourquoi se donner tout ce mal ? Erik ne le comprenait pas. Il continua sur un ton qu’il voulait apaisé, pour donner le change. « Il est certain que vous semblez avoir de nombreux atouts. Mes supérieurs prêteront une oreille attentive à votre proposition d’association. » Le pire étant qu’il ne mentait pas : Jimbo considérerait l’option sérieusement. L’escroc sourit finement, touché par l’ironie de la situation. Madame Song désirait le voir comme un homme de parole, de confiance. — Lui ?! Elle était bien tombée, se disait-il avec un cynisme profond. Si Erik ne s’estimait pas avoir le tempérament spécialement traître, il se devait d’être honnête avec lui-même en certains points : il mentait souvent, et avait laissé derrière lui il ne savait combien de personnes, qui auraient pu compter sur lui.

Pourquoi ne recherchait-elle pas cette confiance si difficile à construire auprès de son employeur ? Cela le dépassait. Ne serait-ce pas lui, au final, son partenaire ? « Quoiqu’il en soit, je suis flatté de tout l’intérêt que vous me portez, » dit-il dans un demi-mensonge. Il y avait, en théorie, de quoi être honoré : lui qui n’avait jamais eu à discuter avec un client du réseau de la sorte, semblait s’en attirer les regards plus qu’il ne l’aurait pensé.

Mais à dire vrai, s’il devait en mourir dans un délai raisonnable, cela en ternissait la gloire.

Bien que l’accord put paraître bénéfique à Jimbo et son entreprise, Erik doutait de plus en plus que cela le serait pour lui, plus personnellement. Sa cliente ne se trompait pas : il n’avait pas pleinement confiance en elle. C’était même là un euphémisme. L’escroc prêtait cette denrée rare avec parcimonie. S’il n’avait pas confiance en Jimbo, Charles, Alphonse, Latifa… il avait encore moins de raisons d’avoir confiance en Huayan Song.

Il n’était pas certain de vouloir se rendre à Oerba pour changer cela.

Et pourtant, elle faisait reposer tout ce partenariat sur lui ! Comment ça, elle chercherait ses collaborateurs ailleurs s’il était indigne ?! Qu’elle s’intéresse à la dignité de ses supérieurs plutôt ! Tout cela lui laissait un arrière-goût amer, qu’il compensait par le mielleux de sa voix, et cherchait à évacuer par une nouvelle question. « Vous parliez de confiance. J’imagine qu’une femme de votre rang a su s’entourer au mieux. Cet homme qui nous observe est-il l’un de ceux avec qui vous avez su bâtir cette confiance que vous évoquiez ? » dit-il, son regard déviant vers le buffle engoncé dans sa banquette, à quelques tablées d’eux.

Ah, ça y était. L’escroc avait enfin trouvé un point positif, et purement personnel, à tout cela : Si Madame Song tenait vraiment à ce qu’il soit de tous ses rapports avec le réseau, Jimbo le ferait peut-être moins chier. Ou, a minima, sa comptable le retiendrait de trop vouloir le faire fuir.
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Il finit par l’avouer lui-même, ma proposition est alléchante. Elle l’est, vraiment. Surtout pour un petit réseau comme le leur, la possibilité de se développer plus tout en limitant les risques. Ses supérieurs sont fous ou attardés pour refuser une offre pareille surtout venant d’une personne aussi respectable que moi.

Ne riez pas, ce n’est pas drôle.


« Je suis ravie de vous l’entendre dire, Monsieur Woods. Ces mots ont une saveur particulière lorsque vous les utilisez. » dis-je tout en arquant un sourcil en signe de ne pas trop prendre ma remarque au sérieux.

Le voici désormais entrain de me parler de Francis. J’aurai préféré que l’on parle d’autre chose en vérité.


« C’est un homme honorable sous ses habits de gros dur. Nos personnalités sont très différentes. C’est un ours primitif, un impoli et un coureur de jupons invétéré. Sans parler de ses penchants pour l’alcool. » commencé-je, le ton grave.

Et pourtant, et pourtant. C’est plus qu’un collaborateur, c’est un ami.


« Je me suis presque battue avec lui. J’ai même pensé à le jeter d’un vaisseau dans le vide stellaire pour m’en débarrasser tellement il était agaçant. Une vraie plaie. Un véritable enfer. » continué-je, tout en l’observant du coin des yeux.

Je refais apparaître un sourire sur mon visage.


« Et pourtant… C’est devenu un très bon collaborateur, un ami. Nous nous sommes apprivoisés et chacun trouve en l’autre de quoi se ressourcer. J’aimerais pouvoir développer une relation similaire avec vous : vous n’êtes pas le chef de votre réseau et je ne le suis pas non plus. Nous sommes des pièces détachées que l’on ajoute à une machine existante. Nous sommes un peu pareils au final. » développé-je tout en prenant une des dernières gorgées de ma boisson.

« Cet homme, cela fait plus de deux ans que je travaille presque tous les jours avec. Je suis consciente qu’Oerba est une terre hostile, dangereuse voire mortelle. C’est pourtant une belle occasion pour moi de voir la valeur des hommes que vous pourrez fournir pour cette expédition et également pour que nous deux puissions développer une relation de confiance. Sans compter la bonne action que vous feriez si nous retrouvions cet artéfact historique chinois. » argumenté-je calmement et souriante, presque apaisante.

On pourrait croire que les alliés sont nombreux lorsque l’on est puissant, mais ce n’est pas forcément vrai. Lorsqu’un poisson devient plus gros, il attire de plus gros prédateurs, et les petits poissons ne sont pas toujours motivés pour venir l’aider. C’est pareil pour moi : aujourd’hui, j’ai beaucoup d’alliés autour de moi.

Mais demain ? Seront-ils toujours là pour moi ? A la Vie ? A la Mort ? Ce n’est pas sûr du tout.


« Vous savez Monsieur Woods… Les tempêtes vont et viennent, les vagues se brisent au-dessus de nos têtes, les gros poissons mangent les petits poissons et moi… Je continue de barboter au milieu. » commencé-je.

« Ne jamais être trop gros, ne jamais être trop petit. Il faut trouver l’équilibre ou alors déguiser les apparences pour que les autres vous pensent faibles. La vie est faite de trahisons et l’être humain à un fort potentiel pour le retournement de vestes. Même aujourd’hui, je ne place toute ma confiance dans tous mes collaborateurs. Un rien peut faire tourner le vent. Je n’en serais pas là si je ne plaçais pas ma confiance dans les bonnes personnes… Et j’ai un bon sentiment à votre égard. » conclu-je, souriante.

Cette affaire semble avancée dans le bon sens.
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Il y avait quelque chose de différent dans le ton de Madame Song. Une forme de mélancolie mêlée d’un peu de fatalisme, peut-être, que son sourire ne parvenait pas à effacer. Erik l’avait écoutée, pensif.

Il n’était pas certain qu’ils soient pareils. Elle, une simple pièce détachée ? Cela ne collait pas avec ce qu’il avait perçu d’elle ou de ses attributions.

Il n’était pas certain, non plus, de pouvoir accorder un réel crédit à quelques de ses déclarations. Huayan avait un « bon sentiment à son égard » ? Le scepticisme de l’escroc l’amenait à prendre ces paroles comme une vaine tentative de lui passer de la pommade.

Pourtant il s’y retrouvait. Il comprenait. Les emmerdes, les temps difficiles qui viennent puis semblent s’en aller pour mieux revenir ; la voracité de certains, la survie des plus faibles ou des moins exceptionnels ; les tentatives, très humaines, de nouer des liens, d’avancer, de continuer tout de même… Il comprenait. Rah, comme il détestait penser comme ça ! Ca fait pathétique, on se ressaisit ! se secouait-il.

Il rendit à sa cliente son sourire, plus effacé. « J’espère ne pas vous décevoir, » meublait-il. Il ne se sentait pas d’approfondir la réflexion de son interlocutrice. Il n'était pas d'humeur pour un échange philosophique. « Les cartes seront donc bientôt dans les mains de mon employeur, et vous serez informée. Pour cette collaboration, comme pour votre expédition à Oerba… » … en espérant que Jimbo ne le foute pas dans la merde. « Nous nous fixerons alors sur les formalités. »

Discuter avec vous n’est pas la pire des peines Madame Song mais… Oerba ne le tentait pas le moins des mondes.

« En attendant, » dit-il tout en se redressant, « je crois que nous pouvons profiter du reste de notre soirée ? » Erik observait la salle de jeux, se réitérant intérieurement son auto-acceptation de notes de frais bien qu'il n'était pas contre le fait de changer de décor. « Vous n’avez qu’à proposer à votre ami de se joindre à nous. Si vous êtes si proches, c’est dommage de le laisser derrière. Et puis… je crois que si notre collaboration se concrétise, nous aurons quelques occasions de travailler ensemble. »

Mais il se ressaisit soudain, rattrapant au vol l’humeur joueuse que leur échange avait eue jusque là. « A moins que vous ne préfériez poursuivre à deux ? » Il esquissait un sourire affable, malhonnête en ce qu’il n’était pas intéressé par Madame Song en ce sens. Ceci étant, elle ne l’était probablement pas non plus. Il ne faisait que renvoyer la balle. « Et peut-être avez-vous quelques lieux fétiches à partager ? Je suis à vous pour la soirée. C’est ce que nous avions convenu. »
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Très bien.

La partie affaires est finie. Nous allons pouvoir nous détendre un peu et profiter un peu de cette soirée. Mon offre est trop belle pour être refusée par le chef d’Erik. Nous sommes donc sur une bonne voie.

Il faut toujours rester aux aguets malgré tout, mais j’ai un bon sentiment vis-à-vis de ce réseau. Le chef n’est pas une lumière sans être complètement attardée et manifestement il a su s’entourer d’éléments prometteurs.


« Oh, ce serait avec un grand plaisir vous savez… » dis-je tout en jetant un léger regard en direction de mon acolyte de toujours.

Pas que l’envie me manque, mais j’avoue que je préfère garder une ligne professionnelle. Si je dis à Francis de nous rejoindre… Il va boire. Et j’ai peur qu’il choque ce cher Monsieur Woods. Je n’ai pas vraiment envie d’être discréditée tout de suite, donc nous allons nous contenter de rester tous les deux.


« Mais je préfère faire plus ample connaissance avec vous, Monsieur Woods. Vous aurez très certainement le loisir de croiser mon ami… En d’autres temps, d’autres lieux. » répondis-je, souriante et diplomate.

« Que diriez-vous de retourner danser un peu ? Je vous avoue que cela fait longtemps que je n’ai pas eu l’occasion de m’amuser... Simplement. » invité-je le jeune homme.

Je me lève et prend sa main pour le conduire, sous l’effet de mon charme ravageur bien sûr, vers la piste. La musique est toujours là, et nous pouvons reprendre là où nous nous étions arrêtés. Nous gardons ce fin jeu subtil entre nous, pour continuer de profiter de cette belle soirée.

Un souvenir impérissable, c’est presque certain.

Nous dansons un moment. La soirée avance, le casino s’anime. Bientôt, les grandes folies nocturnes prennent place. L’exubérance de ce monde repose sur ses nuits très animées. Nous nous esquivons sur l’un des balcons pour nous sortir de ce brouhaha. Je congédie Francis, je ne vais pas tarder à rentrer.


« Rentre à l’hôtel en premier Francis. Je gère la fin de soirée avec notre nouveau futur partenaire. » pensé-je brièvement.

Après cela, nous échangeons un peu et je lui fais une dernière proposition…


« Il se fait tard… Que diriez-vous de me raccompagner à mon hôtel Monsieur Woods ? Nous aurons le loisir de nous revoir bientôt, je crois... » demandé-je, l’air bien trop innocente.

A ma grande surprise, il accepte sans trop négocier. Nous quittons alors le Zéphyr pour longer la plage plongée dans l’obscurité mais illuminée de multiples lumières. Les animations sont nombreuses ici. Le calme est rare, à part le jour. L’atmosphère est presque… Romantique. Les étoiles sont belles ce soir, elles brillent de mille feux, comme des paillettes dans le ciel. Nous rentrons tranquillement, sans nous presser, comme pour apprécier chaque instant de ce moment.

Nous entrons à la Estrella della Costa del Sol. L’hôtel n’est pas très animé : tout le monde est dehors. Au restaurant, en boîte de nuit, à la plage, au casino ou ailleurs. Nous sommes seuls, Erik et moi. A l'exception de quelques réceptionnistes et agents de sécurité à l'entrée. Monsieur Woods continue de m’accompagner. Nous sommes silencieux. Nous ne disons rien, même dans l’ascenseur.

Nous arrivons devant ma porte de chambre.

Quelle belle soirée.
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