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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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La Ville d'Halloween. Le Jardin Radieux aurait normalement été une destination plus logique. C'était là que Terra avait été aperçu pour la dernière fois. Pourtant, une intuition avait guidé Ventus jusqu'à ce monde plutôt qu'un autre. Il avait le sentiment qu'il pourrait y découvrir quelque chose. Tout comme Aqua le lui avait évoqué alors qu'il était encore endormi, dès lors qu'il avait pénétré l'atmosphère, son corps avait entamé une lente transformation. Cependant, tous les avertissements du monde n'auraient pu l'empêcher d'être surpris de ce qui se produisit.

Un pelage brun commença à recouvrir sa peau. Ses oreilles s'allongèrent puis ses mains et ses pieds se parurent de griffes qui déchirèrent le bout de ses chaussures. Le blanc de ses vêtements se teint de brun, assombrissant les tons de sa tenue. Il se tenait sur ses deux pattes, cette posture lui donnant davantage une allure d'hybride que celle d'une vulgaire bête. Sa tignasse blonde et ses yeux bleus demeurèrent intacts, permettant toutefois de pouvoir l'identifier.

Le paysage qu'il y découvrit trancha avec les couleurs du Château Disney. Le ciel était grisâtre. Les lieux étaient recouverts d'une fine brume n'arrangeant pas l'ensemble terne des couleurs des quelques bâtiments qu'il apercevait. Quelques lanternes prenant la forme de citrouilles découpées disposées ici et là éclairaient le sol de leur lumière blafarde. Elles étaient découpées de sorte à former des visages qui l'observaient de leurs yeux vides d'ambre. La sensation oppressante d'être épié de partout ne le quittait plus. Pour ne rien arranger à l'ambiance, le grincement sinistre d'une grille, suivi d'un cri perçant et lointain qu'il ne put identifier résonna abruptement dans l'ensemble de son corps qui s'agita d'un soubresaut.

Son corps sembla alors cesser de répondre à ses ordres : ses yeux continuaient de vagabonder en tout sens, sans qu'il ne parvienne à les contrôler. Ses jambes se mouvaient d'elles-même au rythme de son cœur qui battait à tout rompre. Du bout de ses pattes, il pouvait ressentir les pavés froids, son pelage ne parvenant pas à empêcher leur fraîcheur de s'insinuer en lui.

- Viens jouer avec moi.


Une voix fluette et triste de jeune fille résonnait dans son crâne. Elle l'appelait à la rejoindre, sans qu'il ne puisse lutter. Il était tout comme une marionnette dont elle guidait les fils. Soudain, un corps blanc opaque traversa le sol et apparut brusquement devant ses yeux et le traversa - au sens littéral - lui laissant une sensation très étrange. Son estomac semblait s'être retourné par l'expérience, mais il était de nouveau maître de lui-même.

Au niveau d'une fontaine, Ven cessa sa marche frénétique, interloqué : que pouvait-il bien lui être arrivé ? Il n'était même plus sûr de ce qu'il venait de vivre, ni même de ce qu'il venait d'entendre. Chassant cette question dans un coin de sa tête, il s'assit sur le bord de celle-ci. Le jeune fougueux regarda avec intérêt autour de lui. A sa grande surprise, il s'aperçut qu'il n'était pas seul : un petit homme enroulé de la tête au pied dans des bandelettes blanches transportait des outils en tout genres. Trois enfants courraient en cercle autour de lui en se disputant un objet qu'il ne parvint pas à distinguer. Un sourire se dessina sur ses lèvres desquelles s'échappa un léger rire.

Il tourna la tête dans le sens opposé. Une sorcière au nez crochu transportait un panier contenant des bocaux remplis de produits qui lui semblèrent immondes à vue d’œil. Derrière-elle, des chauves-souris voletaient, se dirigeant vers une guillotine. Dans un écran de fumée, elles disparurent, laissant place à des hommes et des femmes à la peau livide et aux imposantes canines. Ébahi par la scène, sa bouche dessina un O parfait avant qu'amusé, il ne se retourne à la recherche d'une autre curiosité. Il observa un liquide vert couler abondamment de la gueule d'un reptile rocailleux.

Aucun signe de Terra aux alentours. Peut-être devrait-il questionner les habitants ? Sa patte effleura par curiosité le fluide dans lequel il pouvait contempler le reflet de son image monstrueuse. Quand bien même son ami serait ici, son apparence serait probablement bien différente. Son corps serait sans doute transformé par la magie de ce monde. Il avait peut-être vieilli. Et... Si personne ne l'avait revu parce qu'il n'était plus le Terra qu'il connaissait... S'il n'avait plus la même apparence justement ? Si le monde l'avait changée ? S'il était toujours sous l'emprise de Xehanort... ? En se rappelant sa nuit passée, Ven chassa cette idée de son esprit. Soudain, un klaxon retentit, le faisant perdre l'équilibre sous l'effet de la surprise. Son corps plongea tout entier dans le produit. Il en ressortit aussitôt qu'il le put, encore secoué par le bruit inattendu. En tordant les plis de son gilet, il constata que le liquide était poisseux mais releva la tête en remarquant un vrombissement mécanique.

- C'est terrible !


Une voiture avançait à faible vitesse à côté de lui. Une tête en dépassait : un petit bonhomme rond hurlait d'une voix perçante dans un haut-parleur, la mine complètement déconfite. Le véhicule s'arrêta puis il en sortit précipitamment avant de trébucher sur une marche. L'hybride s'approcha, tendant une patte secourable au Maire - comme l'indiquait sa cocarde.

- Que s'est-il passé ? Questionna-t-il d'une voix douce tout en l'aidant à se relever.
- Sally a disparue, commença l'élu en s'époussetant avant de relever la tête, mais qui êtes-vous ?
- Je m'appelle Ventus, je viens de la Lumière. Est-ce que je peux vous aider ?


Le Maire sembla réjoui d'entendre cette phrase et ouvrit la portière de son véhicule, comme pour l'inviter à y pénétrer. Ceci fait, l'étrange individu aux deux visages s'installa en tournant la tête, arborant une face plus souriante.

- Vous tombez bien. Tous les ans, nous préparons la plus effrayante des fêtes d'Halloween. Mais... Sa tête fit un demi-tour, exposant un visage blanc et triste, Halloween est en danger, geignit-il d'une voix brisée.


Il restait un certain temps afin de terminer les préparatifs de la fête, qui devaient tenir sacrément occupés les habitants de ce monde, qui ne semblaient vivre que pour donner l'effroi. Le Maire s'attela à mettre en marche le véhicule qui roula jusque la bâtisse la plus proche qu'il indiqua du doigt avant de reprendre ses explications :

- Quelques temps auparavant, un phénomène étrange est survenu. Toutes les serrures de la ville ont été changées. Des cadenas sont même apparus à de multiples endroits. Nous avons pris un retard phénoménal !


Le Maire coupa ses explications afin de redémarrer la voiture. Ven resta interdit face à cette histoire étrange, bras croisés mais tout de même quiet, préférant ne pas déconcentrer son interlocuteur qui resta concentré sur la conduite du véhicule, sans mot dire. Il en profita pour tourner la tête, observant les paysages qui défilaient à travers la vitre. Lorsque l'automobile approcha d'une forêt, celle-ci s'arrêta de nouveau. Le petit homme reprit son récit, coupant le jeune monstre dans sa contemplation silencieuse :

- Comme si cela ne suffisait pas, depuis peu, des citoyens disparaissent régulièrement. Lorsqu'on les retrouve, ils sont figés dans une expression de peur, sans vie. Je vous en prie, aidez-moi, je ne peux pas résoudre cette affaire... Je ne suis qu'un élu !


Le porteur de la Keyblade posa une main compatissante sur l'épaule du dirigeant politique. Il devait avoir de sacrés problèmes avec ces deux affaires, sans personne pour lui venir en aide. Incapable de se résoudre à abandonner ce brave homme dans ses mystères insolubles, il prit sa décision sans la moindre hésitation.

- Ne vous inquiétez pas monsieur le Maire, je m'en occupe !
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De ville dont la frayeur devenait splendeur. D’une moue curieuse, la Danseuse dérivait à ses premiers pas posés sur les pavés de cet endroit étranger. Irelia divaguait, quittant le vaisseau et arpentant les boyaux de pierre à l’absence de sa bonne conscience. Toile de gris et morosité, semblant s’exalter sous une vie insoupçonnée au regard trop pressé. La rêveuse s’en retrouvait boulimique. Dévorant le moindre des aspects qui s’offraient à ses rétines divergentes. Cette peur qui s’éclairait à la mention de sa destination était dorénavant sourdes, cachés au plus profond des pensées de la rêveuse en quête de découverte.

Deux mains, anodine au centre de cette scène, écartait la gueule d’une grille de fer à l’annonce du lieu le plus vivant à cette pièce morte. D’un puits en son centre, d’un chemin de tombe et de tuile tordue comme unique guide.

Elle, grimé à l’ambiance de la ville, laissait ses talons claquer aux pavés alors que son regard tournait à son envolée. L’ordre semblait absent, ou différent de celui dont elle avait l’habitude. Elle ne s’en détachait qu’au contact du billot d’une guillotine, faisant chuter la lame, provoquant une hilarité morbide aux rires d’une adolescente inhibée de tout danger.

Durant combien de temps venait-elle de perdre en ce lieu, se glissant d’une curiosité à la seconde jusqu’à se perdre aux marches d’une bâtisse aussi étrange qui vivante. Elle s’en perdant, offrant son attention au canevas vivant au sommet des cieux et dont le plus pur des ardoises se retrouvait parsemé de lumière.

- C’est terrible !
Interpellé, la Danseuse quittait sa torpeur et retrouvait le coeur de cette crainte. Un homme à la récompense bombant son torse, au visage curieux et à la voix crieuse.

Néanmoins, Irelia se perdait sur cet édifice d’un souvenir. L’homme qui s’approchait du crieur, semblable à un habitant de Sherwood, captivait son attention ainsi que celle de la rêveuse. Elle en restait figée, vivant cette balade aux côtés de l’homme-chat, oubliant qu’elle était bien loin de sa nouvelle ville et spectatrice d’une élégie dont elle voulait faire partie.

Curieuse, ses yeux se figeaient aux déambulation de l’étrange véhicule de collection s’en allant à l’orée d’une forêt recelant de nouveau mystère.

Toujours aussi folle, désirait-elle s’attarder à la poursuite d’une chimère accompagnée de son lot de curiosité. Pourtant, qui était cet hybride ayant emprunté la coupe de son Poète ?

Irelia se moquait du cheminement de ses pensées, ses pas obéissant à une chorégraphie apprise du coeur et la guidant aux tracas de cette aventure. Pourquoi était-elle ici. Elle semblait avoir oublié la raison de sa présence, s’attardant finalement aux abords qu’elle apportait. Avait-elle enlevé son éternel gilet, arborant une laine inondée de terre et dévoilant ses épaules à nues. Curieuse, elle s’attardait sur le bleu de sa peau, et la noirceur de cette robe qu’elle ne semblait pourtant ne pas avoir emprunté au semblant de cet état déchirés.

Pourtant, elle l’oubliait au souvenir de cette aventure et au loin, elle retrouvait cette voiture aux portes ballantes et aux loups agrippant l’étrangeté de ce monde. Surprise, la Danseuse amenait sa main au coeur en retenant un souffle. Il n’en fallait pas plus pour que l’étrangeté tourne sur lui-même, offrant un visage aux mimiques terrifié et attirant un regard nouveau sur la rêveuse.

- Désolé… ?
Elle se crispait, affichant son trait le plus gêné et rappelant son air cadavérique dont elle ignorait encore la raison de cette déambulation.


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Ven eut un léger sursaut aux excuses de la nouvelle venue. Le visage du Maire s'était plutôt adouci, jusqu'à ce qu'ils ne soient surpris tous deux par cette visite imprévue. Son attention s'était tant focalisée sur lui et ses problèmes qu'il en avait oublié ce qui les entouraient. Il n'oublierait pas ce lieu de sitôt. Depuis son arrivée, la peur et la surprise, mais aussi l'excitation et l'amusement ne cessaient de l'assaillir. Un monde de fascination aux milles curiosités s'offrait à lui ! Il confirma d'un hochement de tête à l'élu qu'il n'y avait aucune raison de s'inquiéter puis quitta son siège, qui devait être tout collant désormais.

- On ne pourrait jamais s'ennuyer ici, constata l'hybride avec un sourire espiègle avant de quitter le dirigeant du regard.


Une femme, aussi ingénue que singulière se tenait près du véhicule. Ses traits étaient fins. Sa peau était d'un bleu pâle en harmonie avec ses yeux couleur vairon. Ses cheveux d'un noir ébène s'accordant avec la couleur du ciel descendaient jusqu'au niveau de ses cuisses. Elle était vêtue d'une robe fine en lambeaux lui arrivant au niveau des genoux. Dans cet ensemble assez terne, elle possédait malgré tout une certaine grâce et resplendissait par sa sincérité et sa candeur. La brave bête, s'approcha de l'étrangère d'un pas décidé, curieux d'en découvrir plus à son sujet.

- Hey, salua-t-il de façon accueillante, tu nous suivais ?


La question était sortie d'elle-même, mais cela n'avait pas grande importance. Il se pencha vers elle et plongea son regard dans le sien, y lisant encore une forme d'embarras. Un petit rire clair lui échappa. Il avait la drôle de sensation qu'elle lui ressemblait.

- Ne sois pas gênée.


Le jeune homme lui tendit l'une de ses pattes de façon rassurante. Mais aussitôt ses yeux se posèrent sur celle-ci qu'il dut vite se raviser en se souvenant du liquide. Il se redressa, une moue confuse s'étant invitée sur son visage et se frotta la nuque en détournant les yeux vers le côté. Il lui fallut quelques instants afin de pouvoir soutenir de nouveau son regard. Puis il reprit avec énergie en se pointant la poitrine du doigt :

- Je m'appelle Ventus, mais tu peux m'appeler Ven !
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D’abord il y avait cette scène étrange, ensuite cet intérêt soudain que le loup semblait lui porter et créer une impassible myriade de sentiment. Devant cette  nouveauté animale, s’affirmant bien éloignent des alliés du garde-chat, la Danseuse en oubliait la coiffe trop singulière pour s’accaparer ses propres pensées.

Un rien en elle, une voix silencieuse, s’orgueillait d’avoir été remarqué et rapprocher. D’un autre sens, ce qui restait de son être s’égosillait à la honte et la totalité de son corps s’activait à le démontrer.

Un geste vif, guidant sa poigne à sa nuque, réfutait l’invitation à couvrir sa gêne et ne faisait qu’en attiser les braises. Deux rétines, miroir de ses pensées, s’activaient à la recherche d’un point d’intérêt dans l’espoir d’une retraite. Toujours figée, à n’en point douter, elle frottait son tibia à son mollet en exagérant son inconfort jusqu’à ce que son souffle traverse ses lèvres.

- Salut !
Le bleu de ses joues s’empourprait, brisant le ton monotone alors que sa révélation guidait son regard au sol. Pour qu’un sursaut rappelle à la rêveuse qu’une réponse se faisait attendre.

- Irelia… Mon nom est Irelia. Enchantée.
Elle s’accordait un sourire, une tentative à chasser la honte qui s’accumulait et semblait ne jamais retomber.

C’est ainsi qu’un silence s’invitait et cherchait à s’installer, activant le schéma de pensée de la Danseuse. Guidant les informations, remémorant les actions et demande jusqu’à ce que la figure aux deux figures s’approche et oscille son crâne à la joie.

Tournant de l’un a l’autre, visiblement curieux de cette scène jusqu’à ce qu’une réponse semble satisfaire la rêveuse.

- Oui.
Elle se retournait, faisant danser ses cheveux alors qu’elle hochait sa tête et accompagnait le reste de ses mots.

- J’ai vue la voiture venir vers la forêt et j’ai… Hum… Je vais y aller… Pardon...
Irelia baissait les épaules, esquissant un faible sourire avant de retourner et que le zéphyr sinistre n’emporte sa chevelure.


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Toujours inconfortable, Irelia fit finalement volte face, marchant d'un pas hâtif et honteux vers la ville, tête baissée. Ven n'était pas parvenu à la mettre à l'aise. Mais il ne voulait pas la voir partir maintenant, alors qu'ils venaient à peine de se rencontrer ! Elle devait bien être là pour une raison, et il voulait la découvrir.

- Attends !


Sans réfléchir, Ven se précipita vers l'étrange femme et lui empoigna la main afin de la retenir, stoppant ses pas. Durant un instant de quiétude, il apprécia la chaleur du contact avec sa peau douce et lisse, effleurant l'un de ses doigts fins. Ainsi, elle se retourna et leurs regards se croisèrent de nouveau. Il y distingua le même embarras qui dictait cette fuite, celui-là même qui s'empara de lui à l'instant où il la toucha. Il s'apprêta à s'excuser de son geste mais n'en fit rien. L'hybride hésita un moment sur ses mots et sur la manière dont il pourrait la rassurer. Et, surpassant sa gêne, il referma son autre patte sur sa main d'un geste doux, poursuivant d'une voix plus basse :

- Tout va bien. Ne t'inquiète pas, tu n'as pas à t'excuser, tu peux rester.


Un fin et grand chapeau apparut dans son champ de vision et lui fit faire un sursaut. Confus, il lui lâcha la main et croisa honteusement ses deux pattes derrière son dos. Il n'avait pas remarqué le Maire s'approcher plus près d'eux d'une démarche joyeuse. L'araignée lui servant de nœud papillon fit un demi-tour sur elle-même, tandis que les bras de l'élu s'écartaient de façon très exagérée. Un sourire à pleine dents était dessiné sur sa bonne face tandis qu'il accueillait cette nouvelle venue :

- Bonjour Irelia et bienvenue à la Ville d'Halloween ! Je suis le Maire, est-ce que je peux vous aider ?


Ven hocha la tête d'approbation à la question du dirigeant qui ne semblait pas la connaître. Peut-être était-elle une voyageuse, tout comme lui ? Il se mordit la lèvre afin de réprimer pour le moment son envie de lui poser directement la question, préférant ne pas la brusquer ni l'intimider davantage.
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Immobile, la Danseuse esquissait un sourire à l’intention du loup. La quiétude prenait place et s’immisçait à son regard, calmant ses craintes et lui rappelant au plus profond d’elle qu’il serait nécessaire de grandir et de cesser d’agir ainsi. Dorénavant libre de ses craintes, l’adolescente croisait ses mains à ses hanches et s’intéressait une fois encore à la curiosité de son monde. Un visage tantôt affreux, maintenant jovial, parvenant à dessiner la curiosité à l’esprit d’Irelia. Un aplat morne en niveau de gris, elle ne distinguait que sur l’instant la richesse de cet homme au titre imprimé à son coeur, aux rayures de son pantalon jusqu’aux hauteurs de son couvre-chef.

Retenant un rire, à l’instar d’un éclair de génie lui rappelant sa présence en ce lieu, elle amenait l’une main en couverture à ses lèvres avant de s’affranchir d’une réponse.

- Peut-être, monsieur. Je suis à la recherche d’une personne et…
La rêveuse s’immobilisait dans ses paroles, guidant l’une de ses mains aux inquiétudes de ses raisons. D’un geste nerveux, sa main meurtrie par la vie s’en allait cacher le symbole d’or aux neuf tours avant de poursuivre.

- Et je sais pas qui elle est vraiment, en fait. On ne m’a même pas donné de nom, rien que son histoire et ses craintes.
- Tout cela est bien fâcheux, il m’en faudrait plus pour vous aider.

Elle baissait le regard, suppliait intérieurement que cette affiliation soit muette et que les déboires ayant vécu sont Poète ne lui soit incombé. Néanmoins, quittant les pieds de son regard, elle s’accaparait un regard du loup alors que le maire s’en allait à une autre crise d’humeur dans une oscillation.

- Merci.
Elle pinçait ses lèvres dans un sourire, cherchant à être chaleureuse en désespoir de son apparence altéré. Elle s’étirait, craignant à un craquement à sa joue et se rendant seulement compte à l’instant qu’un lambeau de chair en était absent.

- Je… Pourquoi être si loin de la ville ? Il n’y a rien ici.A moins que vous étiez en affaires ?
- Ce n’est rien, une histoire de mort à vous glacer le sang.

Au contraire de l’intonation, le visage du maire restait figé dans sa crainte. Irelia s’en pointait une interrogation que ses traits laissaient transparaître jusqu’à se perdre dans la mer de ses yeux.


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- Ce n'est rien, répondit humblement Ven aux remerciements de la jeune femme.


Celle-ci fixait d'un regard interrogateur le Maire en proie à ses inquiétudes. Il ne pouvait s'empêcher de sourire face à l'expressivité et l'honnêteté de cette nouvelle amie. En si peu de temps, elle lui montrait tant de visages différents ! Là encore, elle semblait toujours nerveuse à propos de son intervention, mais elle était pourtant aussi chaleureuse qu'étrange. En tout cas, elle aussi semblait être une voyageuse. Le jeune homme ne put retenir un léger rire en saisissant l'ampleur de toutes ces coïncidences, tout en passant l'une de ses pattes à l'arrière de son crâne.

- Je suis aussi à la recherche de quelqu'un, avoua-t-il en regardant son interlocutrice.


L'adolescent porta une griffe à sa bouche pour s'interrompre, réalisant l'erreur qu'il avait failli commettre : il ne pouvait impliquer Irelia dans l'affaire de la disparition de Sally. Elle ne devait pas courir le danger de périr, figée dans une éternelle expression de peur. Heureusement, en se rappelant de la première raison l'ayant mené ici, il parvint vite à rattraper sa faute et reprit, tout en se positionnant sur la pointe des pieds :

- C'est un étranger comme moi, grand comme ça, expliqua-t-il en plaçant son bras plus en hauteur, tentant d'estimer la taille que mesurait Terra avant que lui ne sombre dans le sommeil.


Ventus se coupa de nouveau. Durant un instant, il hésita, se retint d'évoquer la Keyblade, se rappelant fugacement des enseignements de son Maître. A l'époque, ils agissaient afin de préserver l'équilibre des mondes. Mais l'existence des porteurs ne relevait plus du secret.

- Il manie une grosse clé. C'est mon ami.


Soudain, le Maire de la Ville d'Halloween eut un mouvement de recul, l'observant de son visage apeuré dont l'expression de crainte s'était intensifiée. Ven lui jeta un regard interrogateur. Avait-il dit quelque chose de mal ? Peut-être pensait-il qu'il avait oublié la disparue ? Il décida de s'adresser à Irelia, puis au drôle de Maire, les regardant à tour de rôle.

- Je serais ravi de t'aider à trouver cette personne que tu cherches, Irelia, commença-t-il, son regard l'invitant implicitement à lui en dire plus. Monsieur le Maire... Ne vous inquiétez pas, je retrouverai aussi Sally.
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Un songe rêveur, l’image appelée par son imagination et l’application des dires du loup. Un homme, aussi grand que cela et maniant une clé ? Depuis qu’elle avait quitté la fenêtre de sa chambre, tant et tellement d’histoire s’acheminaient et se bousculaient dans sa tête. Dorénavant, voici qu’Irelia créait cette chimère à son regard dans l’espoir de s’aider à la compréhension.

Pointant à la hauteur d’une paume tendue, le regard perdu de la rêveuse tordait la vision de son monde et d’une myriade de question.

Était-il large d’épaules, une ébauche d’un puissant guerrier ou la silhouette d’un joueur. Détenait-il la chevelure ébouriffée d’un Poète, le strict d’un soldat, le détachement d’un étudiant. Il maniait une grosse clé ? Tout ceci était la chimère de l’ombrage de Septimus en ce monde ou se trouvait-il n’avait qu’un moyen d’ouvrir les portes. Cette question en appelait une nouvelle, celle cherchant à comprendre le sens de cette phrase et du mystère lié à cette clé. Une pointe taillée et gravée pour les casiers, plate et étriquée comment son père l’utilisait lorsque la voiture démarrait, grosse et ancienne aux lignes semblables à la serrure de sa propre tour.

Trop vite, il comprendrait qu’elle se détachait et voici qu’elle hochait vivement la tête afin de balayer le spectre de ses pensées. L’ombre formée par ses maigres indications s’effaçait de ses côtés et deux iris captaient l’effroi au regard du maire.

- Désolé, je n’ai jamais croisé de grand homme avec une grande clé…
Réellement navrée, elle s’accablait de culpabilité avant de s’adresser au résident président.

- On m’a seulement parlé d’un petit excité et de sa clé enragé, ça ne doit pas être la même personne que vous croyez.
Compassion cherchait à s’inviter, maladroitement, dictant un songe à lui rappeler le signe à sa manche. Répétant le geste, elle détournait le regard à celui du loup qui semblait ne pas comprendre la réaction de la tête couronnée. Laissant taire un rire, elle s’invitait à cette interrogation dont-elle connaissait la réponse.

- Un homme, ou un loup ? Il est venu au côté d’un troll et à causer un véritable massacre. Irelia taisait ses imaginations à ce spectacle, ayant suffisamment appris lors du tournoi. Un épouvantail a tenté de l’arrêter mais ça n’a pas vraiment fonctionné… Il utilisait quelque chose ressemblait à une clé…? Et il aurait recommencé au Jardin Radieux, lors de son arrestation… Qui a mal tourné… ?
Aux mesures de ses paroles, ses mains se tordaient l’une à l’autre et son corps orchestrait le même balai macabre en adéquation avec son reflet.

Soulignant un peu plus son affiliation.

Un appel discret, ramenant la gêne de cette rencontre et soulignant le sourire triste à son visage ravagé. D’un haussement d’épaules attristé, elle rappelait les craintes du maire et en devenait à oublier l’histoire de son recherché.


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- Mal tourné ? Répéta-t-il intrigué.


Un petit enragé aperçu pour la dernière fois dans le même monde que son ami, maniant lui aussi une Keyblade ? Le jeune homme préféra se convaincre qu'il s'agissait d'une coïncidence, que Terra ne pourrait jamais faire une chose pareille. Mais s'agissant là de son unique piste, peut-être pourrait-il s'intéresser à cette sombre affaire. Ven soupira, baissant le museau en direction des étendues poussiéreuses de ce cimetière à l'ambiance glaçante. Apprendre qu'un autre porteur se servait de ses pouvoirs à de mauvais escients ne lui disait rien qui vaille. Mais très vite, son attention fut de nouveau captée par le Maire qui s'exprimait d'un air aussi effrayé que courroucé par le souvenir de cet évènement.

- Une histoire épouvantable ! Cet enragé a ensuite pris la fuite et fait feu sur le Sommet des Arts. On raconte même qu'il aurait rejoint les rangs de la Coalition Noire !


Ce lieu que le petit homme venait d'évoquer retint un instant l'attention de l'adolescent, s'imaginant à quoi pouvait ressembler un tel lieu. S'agissait-il du point culminant où étaient entreposées toutes les plus merveilleuses œuvres du Consulat ? Fermant un instant les paupières, il s'imagina une haute tour aux murets de couleurs extravagantes dont l'intérieur était parsemé de toiles. Et comme peinture rimait avec nature, il ne put s'empêcher d'y visualiser le paysage de Grimm tels que Aqua les lui avait évoqué. Mais il dut très vite quitter ces songes, se souvenant de son importante mission. Si cet individu comptait désormais parmi les ennemis, il pourrait bien assez tôt arrêter sa folie meurtrière... Ou du moins l'espérait-il.

- Non, ce n'est pas celui que je recherche, affirma-t-il avec conviction à Irelia. Mais puisqu'on veut tous les deux trouver quelqu'un... On pourrait peut-être chercher ensemble ? Lui proposa-t-il avec le sourire.
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Dans un sursaut, effrayé par la brise soufflant les branchages des arbres voisins, Irelia se surprenait à la peur. Celle-ci s’éteignant à la parole du loup.

- Oui, ce serait top.
Elle bloquait sa mimique à un sourire attendrissant, s’imaginait déjà cette aventure se dessiner à ses pieds et à ceux de son partenaire de conte à la ville d’Halloween. Une bien étrange sensation se faisant ressentir, alors que la rêveuse s’attardait à ce questionnement qui ne cessait de heurter son esprit depuis sa réalisation.

S’était-elle affectionnée d’une bête de poils et de crocs ?

- Mais… Tu ignores où ton ami se trouve ? Je veux bien t’accompagner, sauf que j’ai peur de ne pas être très utile. À moins qu’il se trouve à San Fransokyo, j’y ai vécu toute ma vie et il n’y a rien de plus facile pour y retrouver quelqu’un.
La Danseuse s’essayait à la douceur, rappelant les myriades de charité que sa mère lui avait offerte. Un besoin inattendu, tentant d’offrir une maigre consolation à cet animal n’ayant reçu qu’une faible consultation à la diatribe du maire aux deux visages. Méticuleusement, elle en parvenait à se découvrir, baissant les bras et cessant de masquer l’emblème du Consulat. Claire, elle laissait ses propres mains se joindre au bout de ses bras tendus.

Quasiment radieuse au détour de l’apparence que cet endroit préconisait, elle venait à se rappeler qu’elle n’avait toujours pas parler de sa propre quête. Un songe passage qu’elle aspirait à écarter.

- Oh, j’y pense. Monsieur le Maire. Peut-être connaissez-vous la personne que je recherche ? Comme ça, nous pourrions directement s’occuper de Ventus. C’est une femme qui, il paraît, n’apparait qu’une fois par an au jour de sa mort. Une promise ayant été vécu un mal d’amour le jour de son mariage et qui erre depuis ce jour… Ça vous dit quelque chose ?
Théâtral, un homme ravi tournait sur lui-même en affichant son plus beau sourire. Masquant d’une pirouette cette façade et offrant son sourire le plus effrayant.

- On dirait l’histoire d’Emily
- Ah !
- Mais j’ignore où elle se cache, elle préfère se cacher derrière les vieux chênes à pleurer plutôt qu’à effrayer
- Ah…

Tout en decrescendo, les épaules de la Danseuse s’affairèrent à une chute et ses iris s’invitaient à celles de Ventus.

- Au moins, on sait que l’on peut s’occuper de te retrouver ton ami.
La réponse s’accompagnait d’un faible sourire, emprunt de tendresse pendant qu’une idée filait à l’esprit de la rêveuse. Emily, elle savait maintenant commencer à nommer la peine qui hantait les chênes de ce monde.


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- Il s'appelle Terra. Je ne sais pas où il est, c'est une longue histoire.


Ventus se stoppa net, croisa les bras et baissant le regard avec embarras, l'air pensif. Parviendrait-il seulement à lui expliquer sa situation ? Ce n'était pas son fort d'expliquer les choses compliquées. Le jeune homme avisa Irelia, ouvrit un instant la bouche, hésita puis se ravisa. Serait-elle seulement en mesure de le croire s'il lui expliquait que son ami avait disparu depuis vingt-trois ans durant lesquels il avait dormi ? Le plus sage restait de ne pas l'ennuyer avec les détails. Il ne souhaiterait surtout pas l'inquiéter alors qu'elle semblait bien plus à l'aise qu'en arrivant ! Mais lorsqu'il releva la tête et revit son visage, il réalisa le silence gênant qu'il avait laissé s'installer et décida d'improviser.

- Mais ce dont je suis sûr, c'est qu'il est toujours là, quelque part.


Un jour, ils pourraient de nouveau contempler le même ciel tous les trois. Il devait en garder la conviction, avancer et s'en servir afin d'oublier la crainte que son dernier rêve lui avait inspiré. Et en parlant de peur... Ven se rendit compte qu'il avait oublié un instant le problème le plus urgent en se laissant un peu emporter par la méprise d'Irelia. Si cette Emily n'apparaissait qu'une seule fois par an, il ne pourrait probablement pas l'aider en quoi que ce soit. Il n'aurait peut-être pas dû lui faire cette proposition sans réfléchir parce qu'il souhaitait l'aider. Comme il y avait déjà songé plus tôt, l'affaire dans laquelle il souhaitait s'impliquer pourrait s'avérer dangereuse.

- Ne t'inquiètes pas, tu m'as déjà bien plus aidé que tu ne le penses ! Affirma-t-il avec un sourire. Mais avant de penser à mon ami, je dois retrouver Sally, elle est sûrement en danger, ajouta-t-il pour tenter de la dissuader.


Ven se tourna ensuite vers l'homme aux deux facettes. Avant de songer à partir à la recherche de la disparue, il avait une dernière question importante à lui adresser.

- Monsieur le Maire, sauriez-vous me la décrire ?
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Irelia s’en mordait les lèvres, légèrement déçue de ne pouvoir être plus utile que cela. Pourtant, elle était fille de Muse ! Elle devrait être capable de plus, de mieux, d’utile. Réprimant un soupir, elle tournait son regard à l’élu alors que sa tête tournait à un sourire.

- Décrire Sally ! Rien de plus facile. Elle est grande, comme ça…
D’une pirouette, concluant d’une pointe et dressant l’une de ses mains au-dessus de son chapeau, il donnait la hauteur de la disparue.

- Sa peau est bien plus bleue que vous, mademoiselle. Et puis, dès que le vent souffle, l’effroi s’emporte dans la traînée de ses cheveux ! Heureusement, elle est toujours souriante, une parfaite petite poupée de chiffon. D’ailleurs, Jack devrait lui offrir une nouvelle robe à son retour, voici des années qu’elle garde ses chiffons décousus en guise de vêtement.

Levant les mains, la Danseuse s’étonnait déjà de l’azur de sa propre peau et s’imaginait déjà le monstre que le Maire présentait. Une poupée de chiffon ? Voici que son esprit s’en allait, voguait, arpentant ses souvenirs jusqu’aux poupées que sa chambre arborait en décoration. Désormais, c’était un frisson qui s’annonçait à l’échine de la rêveuse à la vision d’une femme aussi grande et les yeux couverts de deux boutons de pantalon.

- Elle semble terrifiante.
- Sally l’est ! Sauf qu’elle a le coeur sur la main, de quoi séduire le roi des citrouilles.
- Un Roi Citrouille ?

Elle plissait les yeux, imaginant l’une des têtes de cucurbitacée totalement séquestrées afin d’offrir le plus horrible des spectacles à qui s’y attardait.

- Hum… Si tu veux, Ventus, je peux t’accompagner pour la retrouver. J’en sais déjà assez sur Emily, à moins que cette Sally en connaisse un peu plus que le Maire.
- Je ne vous permets pas !
- Désolé… ?

S’excusant faussement, la Danseuse hochait légèrement la tête avant de s’adresser une fois de plus au loup. Attendant un accord silencieux, préférant s’en aller accompagné que de croiser l’horreur aux boutons à la place des yeux une fois seule.

Irelia forçait et ne le cachait pas, préférant attendre un peu avant de rentrer chez elle.


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- Merci pour ces informations, monsieur le Maire. Nous ne vous dérangerons pas plus longtemps, vous devez être un homme occupé.
- C'était un plaisir, lança-t-il en retournant dans sa voiture.


Ven observa le véhicule s'éloigner, affichant un air de plus en plus grave. Irelia souhaitait l'accompagner. De façon égoïste, la perspective de ne pas être confronté, seul, à cette histoire effrayante le rassurait. Pour autant, il préférerait savoir sa nouvelle amie en sécurité. Que faire maintenant ? S'il refusait, il lui renverrait forcément l'impression qu'elle le gênait ou l'importunait... N'était-il pas le premier à le lui avoir proposé ? Il avait pensé d'abord à l'aider elle. Maintenant, la situation était inversée. Serait-elle suffisamment sûre d'elle pour ne pas être terrifiée ? Serait-elle capable de se défendre en cas de problèmes ? Mesurait-elle seulement le danger que pourrait représenter la recherche de Sally ?

Le jeune homme chassa ces questions de son esprit. Elles ne devraient jamais y avoir eu leur place. Il ferait confiance à Irelia. Et puis, rien ne lui garantissait après tout que Sally soit la prochaine des victimes de cette affaire sordide. Peut-être s'était-elle simplement égarée ? Dans le meilleur des cas, ils la retrouveraient facilement, puis il irait faire un rapport à la Lumière. Enfin, même si le pire survenait, Ven prendrait ses responsabilités. Il trouverait bien un moyen de ne pas l'exposer au danger ou de l'en protéger.

- Ce sera bien plus facile à deux, merci !


Le brave loup se tourna à l'opposé de la ville et une patte après l'autre, prit la route de sa nouvelle quête... Mais quelle route ? Le portrait de la disparue ne semblait pas correspondre à quoi que ce soit qu'il ait pu apercevoir depuis son arrivée... S'enfoncer plus profondément dans ce cimetière ne lui sembla pas une bonne idée. Elle aurait probablement été retrouvée bien plus tôt si elle se trouvait si proche de la ville... Et il y avait cette forêt, plus loin, vaste étendue d'arbres morts à l'allure lugubre vers laquelle il se dirigea dans une démarche insouciante.

- Elle pourrait s'être perdue dans la forêt... Qu'est-ce que t'en penses ?


Il espérait qu'elle connaisse mieux ce monde que lui. Et d'ailleurs...

- De quel monde tu viens ? Ne put-il finalement s'empêcher de la questionner, lui jetant un regard brillant de la dévorante curiosité qu'il avait toujours eu pour les autres mondes.
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Poliment, masquant seulement son entrain, voici que la Danseuse prenait la suite de l’homme-loup dans sa démarche en dehors du cimetière de la ville.

Cette énergie nouvelle parvenait à lui faire oublier le lugubre du décor.

Pierre de granit et croix de fer, tant et d’autres éléments que son esprit appréciait dorénavant à occulter. À la suite des obsèques de sa sœur, celle dont elle avait usurpé titres et propriétés, Irelia nourrissait la conviction à ne plus s’y rendre avant que le premier corbeau ne s’envole au firmament. Heureuse était-elle de se retrouver avec pareil animal, une curiosité suffisamment attrayante pour qu’elle ne se retrouve pas à s’attarder sur les noms ornant l’endroit.

- Ce n’est pas un peu… Cliché ? De se perdre dans les bois. Il y a peu de chances que ce soit le cas, surtout si elle vient d’ici.
Toujours l’esprit ailleurs, la tête de la Danseuse dandinait de gauche à droite alors que son regard se figeait sur les étoiles. Malgré elle, la cadence se perdait au rythme de ses pas jusqu’à ce qu’elle remarque les pans de sa robe trainait à même le sol. Un geste brusque, tirant sur l’étoffe en charpie, elle soulevait sa traîne et reprenait l’allure de son comparse du moment avant d’y soumettre son raisonnement.

- Je ne suis pas très dégourdie, mais ça ne pourrait pas être un coup des sans-cœur ? De là où j’viens, nous n’avons qu’une fois une attaque de ce genre et c’était dévastateur ! Une amie y a perdu ses parents. Et je ne parle même pas des dégâts dans la ville.
Tournant sur elle-même, engageant une toupie à tour unique, elle se rendait seulement compte qu’ils étaient déjà entourés des bois de chêne. Un haussement d’épaules au temps suivant, voici qu’elle se disait à répondre à la deuxième interrogation.

- De San Fransokyo, ça fait quelques semaines que j’habite au Jardin Radieux. Mon père a changé de métier et moi…
Un éclair trop tard, elle se rappelait à cette insigne portée à sa robe et révélant l’endroit dont-elle venait réellement. À quoi bon s’être caché si c’était pour le révéler entre deux hêtres ? Soupirant à sa propre erreur, elle ravalait sa fierté et concluait ce qu’elle venait d’amorcer.

- Et j’ai commencé à y étudier ! La danse.
Arquant un sourcil, le pan entier de sa robe dans ses bras, Irelia se retrouvait à épier le visage du loup. Oubliant ses dents pointues et ses longues oreilles, elle cherchait surtout à s’accaparer l’instant où cette réflexion agirait tel un électrochoc chez son compagnon.

- Toi, tu viens d’où ? J’imagine qu’aider les maires à deux visages, c’est un peu plus qu’une passion ou une occupation. Qu’est-ce qui t’anime ?


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- Vraiment ?


Alors que leurs pas s'enfonçaient toujours dans la forêt, une certaine surprise transparut aussitôt sur le visage expressif du loup lorsqu'il fit le lien entre la danseuse et le Jardin Radieux. L'excitation lui fit accélérer son pas pour quelques foulées puis il se retourna en souriant à pleine dents. Le Consulat enseignait la danse à Irelia et pourtant, elle ne semblait pas avoir le moindre à priori à son sujet. Elle n'était qu'une étudiante. C'était peut-être peu au fond, mais pour lui, cela signifiait quelque chose. Cela le confortait dans l'idée que la situation n'avait pas dégénéré irrémédiablement. Que cette tension entre les deux factions pouvait encore s'apaiser par la diplomatie. Pourtant, cette préoccupation fut vite écartée par de multiples questions qu'il se posait...

- J'y suis déjà allé il y a longtemps. C'est magnifique n'est-ce pas ?


Le souvenir impérissable que Ven avait des lieux alimenta son regard pétillant, un large sourire n'ayant pas quitté ses lèvres. Malgré les années, son corps se rappelait de tout.
Il se remémorait la vision imprenable sur le panorama impressionnant de la cité qu'il avait pu découvrir, lorsqu'il s'était approché du monde à bord de son planeur. Le doux parfum des fleurs aux milles nuances de couleur avait empli ses narines. Il se souvenait même jusqu'au chant des oiseaux et le bruit du ruissellement de l'eau froide et claire des multitudes de fontaines parsemant le monde. L'installation du Consulat souhaitant promouvoir les arts à travers l'univers ne l'étonnait pas. Le Jardin Radieux était une ville de lumière et de beauté à n'en point douter.

- Comment ça a changé depuis que le Consulat s'y est installé ?


Peut-être cela pourrait-il l'aider à mieux se visualiser ces changements. Le mieux serait toujours qu'il s'y rende de lui-même - ce dont il avait l'intention.

- Je viens de la Contrée du Départ, commença-t-il afin de répondre à sa question. Ce n'était pour lui ni un mensonge ni la vérité, puisqu'il n'avait pas de souvenirs de ses origines... Je m'y entraînais avec mes amis afin de réaliser notre rêve. Devenir Maître de la Keyblade. Mais...


L'adolescent marqua une hésitation, lourde de sens. Il serait sûrement plus sage de ne pas poursuivre le récit, d'épargner les détails à sa nouvelle amie. Il ne voulait surtout pas alourdir l'atmosphère après ses efforts pour la mettre à l'aise.

- J'ai rejoint la Lumière afin de rétablir la situation, expliqua-t-il donc très évasivement.


Régulièrement, son regard scrutait discrètement autour de lui les alentours, à la recherche d'une quelconque silhouette, en vain. Il avait préféré ne pas répondre à Irelia concernant l'implication éventuelle de sans-cœurs. Une hypothèse qu'il avait écarté dès le départ, puisqu'ils ne laissaient aucun corps à retrouver... Et les cadavres pétrifiés par la peur n'était pas un sujet qu'il souhaitait mettre sur la table.

Mais alors que le groupe continuait toujours son avancée dans les bois, progressivement, l'atmosphère sembla changer. Quelque chose clochait. Pourtant, l'air était toujours frais et respirable. La branche qu'il venait de piétiner craquait toujours sous son pied. Malgré son impression étrange et son estomac noué, il ne constatait rien. Là seulement, il réalisa quel était le problème... Au loin, le paysage semblait commencer à s'effacer.
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Silencieux, un trait s’élevant à son visage dans une mimique amusée. Irelia bravait son inattention aux paroles que le loup lui offrait. Un acte si simple, pourtant, ses iris naviguaient d’un port à l’autre au gré de leur marche dans la forêt.

Il y avait ce ciel étoilé, contraste de noir et de blanc. Les nœuds dans les arbres, offrant à l’ambiance cette silhouette terrifiante. La brume à ses pieds, glissant sur sa traine et s’écartant à chacune de ses foulées. Il y avait la mention à la Lumière, crispant son cœur sous l’effroi alors que la scène s’y présentait. Malgré cette idée, idiote. Ventus n’arborait pas le statut du conflit dans lequel son propre frère avait plongé les puissances.

- Je… Je sais pas.
Elle soupirait sa réponse, presque honteuse de ne pas avoir imaginé cette fresque-là.

- C’était comment, avant que le Consulat n’arrive ? Il n’y avait pas encore le dôme ou les neuf tours, j’imagine. Pour le reste… C’était déjà comme ça ? Les mêmes toits ? Les fontaines et les jardins ?
Elle remarquait toutefois la cadence se brisant progressivement.

La Danseuse sentait ce changement, cette crainte dans laquelle ils évoluaient se métamorphoser et s’embellir d’une autre atmosphère.

Pour que ce soit sa vision qui s’en retrouvait à évoluer à son tour.

L’amoncellement de racine et de terre laissait place à une coupure net, l’effet d’une terre morte. Une scène vide du moindre artifice. Partout où Irelia glissait ses iris, elle ne voyait que les cendres et vestige d’un bois calciné, semblables à la faux de la mort ayant balayé toute vie de cette place. Une main sur le cœur, stupéfaite d’un tel changement, elle emboitant ses pas à s’y ruer en réponse à sa curiosité.

La rêveuse ne souffrait pas, ne pleurait pas. Elle s’éternisait dans l’incompréhension de ceci. Qu’est-ce qui avait poussé une telle éradication alors qu’il voguait depuis des heures à l’aveugle des branches.

- Qu’est-ce que c’est, Ventus ?
Quelques mètres après la limite de cette scène, elle se retournait en direction du loup. Lui aussi, en manque de réponse. Un nœud venait se torde à son estomac, celui-là même que les histoires d’Arthur avaient causé.

Si, ceci, était l’œuvre de Septimus ?

- Mais… C’est…
Sans pouvoir terminer, un chant glacé vint se frotter à son échine. Une mélodie, un râle, une mélopée grisante. Lentement, la Danseuse tournait sur elle-même, la stupeur était présente à ses yeux. Étrangement, son indiscrétion remportait le duel l’opposant à sa peur.


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Un pas après l'autre, ses pattes s'étaient approchées, jusqu'à se stopper là, au bord du gouffre. Le monde n'était plus qu'une chimère. Il n'en restait presque rien. Un cratère, un trou béant - abyssal. Quelques boursouflures sur une surface creuse. Des racines calcinées, rendues inodores par le temps. Ven leva une main, hésitante, la tendant vers le néant avec émotion. Lentement, l'étreinte froide des ténèbres ambiantes se resserraient sur lui. Oppressantes, elles comprimaient sa poitrine, serraient son cœur, si bien que l'instinct lui fit poser les griffes de son autre patte contre celui-ci. Ventus inclina la tête vers le bas, un air grave imprimé sur le visage.

Le chant glacial l'atteignit lui aussi, un requiem dont il s'imprégnait.

Une voix familière sembla l'appeler, mais elle se heurta à ses tympans. Loin. Elle semblait si lointaine. Sa sonorité s'évanouissait, perdue dans les profondeurs de la nuit d'un monde inconnu. Une tâche sombre se mêlait à ses iris bleus, tourbillonnant en un maelstrom, se propageant jusqu'à ce que leur éclat d'océan ne soit lui aussi oublié.

- Je me sens si seule, souffla-t-il les joues désormais humides.


Le loup s'approcha de celle qui l'attendait, au centre de la crevasse. La jeune fille, loin de l'insolite de ce monde d'horreur, était enveloppée de draps flottant au gré du vent, ternis par la poussière et ses années d'isolement. Son corps ne pouvait plus soutenir la chaleur de ce monde. Sa vision se refusait aux filets violacés s'échappant de chaque pan de son être. Elle distordait la réalité des yeux clos et des traits concentrés de la fillette pour y percevoir le visage pur d'un enfant au teint très pâle, dont la longue chevelure de neige tombait jusqu'au bas de son dos. Elle lui tendait l'un de ses frêles bras.

Ven souhaitait répondre à cet appel à l'aide. Il attraperait cette main avec ferveur, puis il serrerait la jeune fille contre sa poitrine. De tout son cœur, il voulait la libérer de la douleur qu'ils partageaient tous deux. Mais que pouvait-il faire ? Lui n'était plus que simple spectateur, témoin des mouvements du chef d'orchestre qui dirigeait chacune de ses notes.

- Je suis là maintenant, dit-il d'une voix apaisante mais impersonnelle.


C'est ce qu'ils disaient tous. Mais sa peine ne s'effacerait jamais. Bientôt, il sera à sa hauteur et comme tous ceux qui l'ont précédé, il devra lui rappeler la dure vérité. Elle ne pourra plus jamais rentrer chez elle.
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Ven était presque à la hauteur de la jeune fille. Ses iris étaient devenus totalement noirs tandis qu'il attrapa la main de la fillette aux oreilles allongées de lutin. Il ressentit la triste chaleur de ses frêles doigts en les effleurant de sa patte. Un instant, son bras lutta pour attirer le corps de l'enfant dont la robe blanche était déchirée par endroits. Pour elle, le temps s'était arrêté depuis des années et ce vêtement n'en était qu'une preuve. Le loup ne parvint même pas à entamer son geste : il ne tirait plus les ficelles. L'éclat d'océan de ses pupilles n'était pas même revenu un moment.

- Le portail a été détruit, énonça-t-il trop placidement. Je ne peux pas te ram...


Quelque chose arrêta sa phrase en plein milieu. Il ressentit comme un choc au crâne durant un bref instant, puis ses yeux retrouvèrent leur bleu. Pourtant, il ne ressentit aucune douleur à son retour : un caillou avait été projeté sur le crâne de celle dont il tenait encore la main l'instant d'avant. Aussitôt, il recula, constatant tous les détails, non subtiles, qui auraient du attirer son attention durant toute cette dernière minute.

Malgré son corps juvénile, les traits du visage de la fillette étaient en réalité monstrueux. Sans nul doute étaient-ils affectés par ces filets ténébreux s'échappant de toute part de son corps. Tout ce temps passé dans le monde d'Halloween avait affecté son corps à tel point qu'elle en était méconnaissable. Malgré son apparente tristesse, celle-ci ne pleurait pas ou plutôt, ne pleurait plus. Il réalisait seulement cette évidence : elle n'avait rien à faire ici. Outre ce visage hideux, elle n'était pas pourvue de cette apparence, pourtant si caractéristique et singulière dont lui ou Irelia étaient dotés.

- Qu'est-ce qui se... passe ?


Tout lui semblait si confus. Dans ses souvenirs, il ne l'avait aperçu que de loin, il y a une poignée de secondes et son visage était alors normal. Il jeta un regard sur la paume de sa patte. Pourtant, il lui avait pris la main sans le réaliser. Le flux de ténèbres s'accentua soudainement. L'enfant venait de rouvrir les yeux.

- Ven ! Tenta de l'avertir Irelia.


Mais il était trop tard. Une onde de choc repoussa violemment Ven au bord du cratère. Encore sonné, le blond tenta toutefois de se relever, ayant la ferme intention d'aider la fillette. Mais il fut aussitôt brusqué par un cri perçant qui le força à se boucher les oreilles. Il cria, protestant lui-même contre cette agression, mais il n'y avait rien à faire : le son était trop fort pour lui. Il ramena ses jambes vers lui, passant sa tête entre celles-ci en l'espoir d'atténuer ce cri déchirant qu'il ne parvenait pas à endurer. En vain.

Il était si empreint d'une tristesse, d'une douleur, d'une haine et d'une solitude que le jeune homme ne pouvait pas comprendre. Mais du plus profond de son cœur, il le souhaitait et voulait faire quelque chose pour apaiser tout cela. Mais comment faire ? L'agression sonore était telle qu'il ne pouvait décemment pas espérer cesser de se couvrir ses tympans qui, en l'état, ne devraient pas tarder à saigner si le volume ne baissait pas.

Un nouveau caillou perturba le hurlement furieux qui cessa, lui donnant un court répit. Ven ne se fit pas prier et se releva aussi vite que possible.

Il venait d'élucider le mystère des disparus. S'ils étaient retrouvés ainsi sans vie, paralysés dans une expression de peur, c'était parce qu'ils avaient fait sa rencontre. Si Irelia ne l'avait pas arrêtée la première fois, l'enfant et son apparence, son cri brutal, agressif, surprenant... est-ce que ça n'aurait pas eu le même effet sur lui ?

- Sally ! Réalisa-t-il sur l'instant.


Brise Légère apparut entre les doigts de sa main droite, à l'envers comme à son habitude, derrière son dos. Il y avait quelqu'un d'autre. Un autre corps, derrière la fillette corrompue par les ténèbres. Ven pointa sa Keyblade vers la fille : il n'avait plus le choix, des vies étaient en jeu.

- Vent !


Une sphère de vent quitta la clé pour atteindre la terrifiante jeune fille. Rectification : elle ricocha contre une barrière et une fois renvoyée, manqua d'atteindre son créateur.

- Rendez-moi ma vie !


De nouveau, la fille hurlait si fort que Ven dut se servir de ses bras pour atténuer le son. Il se retourna, inquiet du sort d'Irelia : celle-ci semblait peiner autant que lui à endurer l'intensité du son. Courageusement, Ven retira son bras, ramena Brise Légère vers l'arrière et la jeta de toutes ses forces sur l'enfant. Elle la percuta à l'épaule et celle-ci cessa de nouveau de hurler, soulageant une nouvelle fois leurs tympans.

Le keyblader n'attendit pas que sa clé revienne à lui pour s'élancer vers elle. Il sauta pour attraper sa Keyblade au vol puis, d'une glissade aérienne, creusa la distance qui les séparait. Mais alors qu'il allait tenter de l'assommer de sa clé, la fillette lévita, esquivant son assaut tandis que lui tombait maladroitement par terre à cause de son élan.

- Pourquoi tant de colère ? Pourquoi nous attaquer ? On veut simplement t'ai...
- VOUS avez détruit mon monde !


La colère de celle qui avait perdu son monde sembla s'intensifier, alimentant de plus belle ses ténèbres. Mais sa force psychique n'en perdit pas de son souffle : de nombreux petits projectiles en tous genres se mirent à léviter autour d'elle. Alors que ceux-ci lui furent envoyés à la figure, Ven leva sa clé, lançant un nouveau sort pour se défendre :

- Rafale !


Un tourbillon de vent arrêta certains d'entre eux, tandis que les dégâts des autres lancers furent partiellement absorbés par celui-ci. Le garçon sentit ses réserves de magie se vider suite à ce sort : visiblement, il peinait plus à incanter celui-ci que dans ses souvenirs. Il ne s'était pas encore tout à fait habitué de nouveau au combat. Il pourrait utiliser les dernières bribes lui restant pour tenter de réconforter la jeune fille, mais sa position lui fit vite reconsidérer ses priorités. Il lança simplement une nouvelle fois sa Keyblade afin de gagner du temps dont il se servit pour se précipiter sur le corps inerte se trouvant près de lui.

Il le secoua sans grand ménagement, remarquant bien vite qu'elle correspondait à la description que le Maire avait faite de Sally. La curieuse femme pourvue de coutures ouvrit les paupières. Un sourire rayonna sur le visage de Ven : il était arrivé à temps.

- Tout va bien, Sally ? S'assura-t-il, tout de même encore un peu inquiet.
- Oui... bredouilla-t-elle encore confuse.
- Est-ce que tu peux courir ?


Elle hocha la tête, suite à quoi il lui intima de courir loin d'ici avec Irelia. Il retiendrait la petite fille ici autant de temps qu'il faudrait pour qu'elles s'en sortent seines et sauves.

- Non, ne partez pas, protesta-t-elle en tendant son bras en direction des fugitives. Ne me laissez pas seule !


Le jeune loup se releva, fit disparaître sa Keyblade, puis fit un pas vers elle. Plus que l'empêcher de les suivre, il voulait tenter tout ce qu'il pouvait mettre en œuvre pour la sauver.

- Je n'irai nulle part, affirma-t-il en fermant les paupières. Ça va aller, maintenant.


Ven se concentra afin d'utiliser ses dernières réserves de magie pour libérer des ondes de lumières qui accompagneraient ses paroles. La jeune fille semblait l'avoir écouté. Il crut même distinguer une lueur d'espoir apparaitre dans son regard... qui s'évanouit presque aussitôt. En réalité... elle semblait ne pas apprécier cette magie.

- Non, ça n'ira pas, le contredit-elle malgré tout. Il est trop tard pour ça... je ne peux plus rentrer chez moi.


Il tenta de s'approcher, souhaitant parcourir le reste de la distance qui les séparait toujours. Il allait l'enlacer, lui assurer qu'elle pourrait trouver refuge au Château Disney, que son cauchemar était terminé. Seulement... l'enfant sembla paniquer, pointa son index vers lui. L'instant d'après, il comprit qu'il ne parviendrait pas à la rassurer suffisamment : elle l'éjecta d'une nouvelle onde de choc brusque. La douleur qui se diffusa dans tout son crâne fut alors comme un coup de marteau. Ven tenta de se relever, mais son corps de voulut pas répondre à ses attentes.

Il se sentait assommé. Son corps était lourd. Même ses paupières semblèrent s'alourdir. Dans les prochains instants, il perdit connaissance.

Lorsqu'il reprit ses esprits, Ven était seul dans ce cratère parmi les restes calcinés des portails. Il n'était pas parvenu à raisonner l'enfant, mais il avait au moins pu retrouver Sally et s'assurer qu'Irelia s'en sorte seine et sauve. Il décida de rentrer au Château Disney pour faire un rapport détaillé de la situation à Cissneï.
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