La Dame de Chengdu Szp8La Dame de Chengdu 4kdkLa Dame de Chengdu 4kdk
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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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« Madame, notre cortège est prêt pour rejoindre le palais du gouvernement local.
- Merci Yingluo. Laisse-moi un moment avec Xupeng. »

La bataille a été rude pour beaucoup d’entre nous.

Cette victoire m’est amère. Haojun, mon bien-aimé, est mort. Li Guo est mort aussi. Beaucoup de sujets de Chengdu ont été blessés aussi. Jiawei a été défaite, c’est sûr : mais le prix a payé fut grand, et pas uniquement pour moi.


« Sourie un peu Huayan… C’est le début d’une nouvelle vie pour toi et les Song aujourd’hui. » tente l’eunuque pour me réconforter.

C’est certain que c’est une bonne journée. Une belle journée après la longue tempête de feu et de sang que nous avons traversé ensemble. Mon plan a fonctionné, presque du début à la fin et ce malgré quelques déconvenues majeures.

Je pense à cela en regardant l’anneau sur mon doigt. C’est certainement mon plus grand échec.

Tout comme je n’espérais pas livrer une bataille aussi difficile. Après le décès d’Haojun, j’ai dû également me charger des obsèques de tous les valeureux défenseurs de la ville. Certaines familles préféraient incinérées les dépouilles en suivant les traditions bouddhistes, d’autres préféraient enterrées les corps.

Nous avons bien fait les choses. Nous les avons nettoyés consciencieusement et nous avons enlevé leurs armures pour leur enfiler des vêtements de deuil. Ce ne fut pas une journée famille. Sans compter les pleurs, les cris, des femmes, des mères, des enfants qui pleuraient la disparition d’un être cher. J’ai perdu mon mari aussi ce jour-là, je les comprends et je compatis à leur souffrance.

Très vite, la nouvelle du décès de mon mari a provoqué une vague de sympathie -ou de gestes un peu politiques- chez les autres grandes familles de la ville qui sont venus me présenter leur respect ou qui m’ont envoyé des cadeaux, des fleurs et de la nourriture. Pour le défunt et pour moi. Même si je sais qu’Haojun est encore là… Cela m’affecte tout de même.

Aujourd’hui, c’est la première fois que je quitte mes vêtements de deuil.

Xupeng finit de mettre la touche finale à ma coiffure. Nous allons bientôt y aller. L’envoyé de l’Empereur est arrivé avec Chengdu et avec lui, les nouvelles nominations qui font suite à toute cette sinistre affaire. L’ancien gouverneur a été arrêté par l’armée impériale menée par Gao et il a été exécuté pour trahison. Tout comme la plupart des membres de la secte présents lors de la bataille et qui n’ont pas été emprisonnés.

Je plains le Juge Shi Wu qui va devoir donner un procès à tous ces voyous. De toute façon, ils seront condamnés à mort, c’est juste que nous voulons que ce soit fait dans le cadre des lois de l’Empire.
Reste un dernier cas personnel à régler après la cérémonie… Je verrais cela en temps et en heure.

Nous quittons mes appartements. Tous les serviteurs se sont alignés dans les couloirs me menant jusqu’à mes porteurs. Aujourd’hui, je vais devenir quelqu’un d’encore plus important et plus puissant qu’une simple petite noble. La famille Song s’élève et je m’élève avec elle comme je l’ai toujours fait.

Francis prend ma suite. Même s’il est blessé à plusieurs endroits, il peut marcher et tenir debout. Cela suffit amplement pour la journée qui nous attend. Xupeng vient aussi avec nous. Ma longue tenue glisse sur le sol comme la traîne d’une mariée qui s’en va rejoindre son amour.

Près de la sortie, nous croisons Harch. Lui aussi s’incline devant mon passage comme tous les autres serviteurs, je m’arrête à son niveau. Il a été aussi blessé sur la fin de la bataille par les assaillants désespérés qui étaient sur le mur. Il a pris plusieurs sales coups.


« Reposez-vous bien, Harch. » lancé-je, gentiment.

Nous reprenons notre chemin.

Je sens les différents éléments de ma tenue pesés sur moi. Mon hanfu est particulièrement long. Le fond est noir et des motifs en fils d’or dessinent des nuages et des dragons volant dans le ciel. Sur les bordures de mes -très- longues manches, toujours des éléments dorés sur un fond rouge puis noir, et enfin blanc. Mes cheveux sont chargés d’objets et de bijoux en or qui sont là pour souligner ma nouvelle prise de position aujourd’hui. Aussi, nous les avons coiffé pour former un « cercle »… L’objectif étant de faire penser au caractère divin de la nomination qui arrive. C’est l’Empereur, le mandaté du Ciel. Il y a forcément un peu de divin dans cette affaire. Finit le chaos, bonjour l’ordre : voilà le message.

J’ai opté pour un maquillage simple. Ma peau blanche souligne mon rouge à lèvres rouge écarlate tandis que j’ai souligné la beauté de mes yeux avec mes crayons et quelques produits venant de la Costa del Sol… Tout n’est pas à jeter dans les produits étrangers.

Nous quittons le Manoir Song. Mon palanquin se met en route tandis que mon cortège de serviteurs et de soldats me mènent en direction du palais du gouvernement. Toute la famille Song sera rassemblée, tous les notables de la région seront aussi présents, sans compter les fonctionnaires de l’Etat de la province.

Gao devrait arriver avant moi je pense. Je ne suis pas la seule à être promue aujourd’hui. Avec les nominations que nous allons recevoir, le futur de notre famille est assuré pour les générations à venir et tous nos proches vont pouvoir en profiter pour élever leurs enfants avec la meilleure éducation possible. Chacun aura une chance au sein de l’Empire.

La route en direction de la cérémonie se passe sans encombre. Les sujets de Sa Majesté applaudissent à mon passage : j’ai sauvé la ville avec mon frère. De quoi susciter l’admiration de nombreuses femmes au sein de la cité qui apprécient de voir un autre exemple féminin briller dans un milieu d’hommes. Cela fait du bien d’être parmi les « héros » pour une fois. Ma cote de popularité est montée en flèche depuis la fin de la bataille.


« Ha ! Ha ! On est des héros les mecs ! » dit Francis.

Je le laisse faire. Il a tellement participé à notre victoire que je peux bien fermer les yeux pour ce manque de « tenue » lors d’un cortège officiel. Il s’est vraiment bien battu, au-delà de mes espérances. Il m’a volé la mise à mort de Jiawei mais… Je ne lui en veux pas. Elle morte, c’est ce qui compte le plus pour moi.

Nous arrivons à l’entrée du palais. Le palanquin se pose. Les cris de la foule semblent plus lointains désormais. L’imposante bâtisse se dresse devant moi, une fois encore. Les gardes de l’armée impériale en tenue officielle gardent le chemin qui mène à la grande cour intérieure. Celle qu’on utilise pour les grandes cérémonies.

En vérité, je ne mériterai pas autant d’honneur en temps normal. Cependant, vu les circonstances et le fait que mon frère va aussi être récompensé pour notre fidélité à l’Empire, j’imagine qu’ils ont trouvé de bon ton de faire plaisir à la population.

Je monte les marches une à une, seule. Francis et Xupeng passent sur le côté pour rejoindre les autres invités. Un tapis rouge me mène jusqu’à l’envoyé de l’Empereur. Gao est déjà à genou, la tête baissée. C’est la règle : le messager de l’Empereur est comme l’Empereur lui-même. Il faut donc respecter l’étiquette comme si nous rencontrions Sa Majesté en personne.


« Songzi Huayan ! » annonce un eunuque du palais.

Je m’incline immédiatement. Je me mets à quatre pattes et salue l’envoyé au risque de toucher le tapis avec mon front. Il faut que ce soit bien bas. Sinon, ce serait de l’arrogance. Voir de l’insolence. Après quelques instants, je me relève et m’approche de Gao. Je le salue du regard et je me mets dans une position similaire, mais légèrement derrière lui. Je suis une femme, donc je ne suis pas complètement à son niveau. C’est ainsi.


« Songzi Gao. Pour votre rôle dans la protection de la cité du Sichuan, votre participation dans une campagne active contre la corruption et votre détermination à faire respecter les lois de l’Empire, vous êtes aujourd’hui nommé Duc du Sichuan en lieu et place de l’actuel et à titre honorifique, Protecteur de Chengdu. Cette décision prend effet immédiatement.
- J’accepte avec humilité la nomination de Sa Majesté l'Empereur ! »

Oui. Je remarque que dans l’assistance, certains haussent les sourcils. C’est normal. Je suis une femme, je ne peux pas être à l’origine de tout, sinon cela ferait mauvais genre. Gao a donc droit au plus haut titre de noblesse, lui attribuant un énorme pouvoir dans notre pouvoir avec en plus un contrôle des armées impériales locales. C’est beaucoup mieux qu’une simple promotion dans l’armée. Je suis ravie.

Le titre du Duc étant un titre héréditaire, toute la famille Song va pouvoir bénéficier, plus ou moins directement selon le degré de parenté, de cette nomination. Nous sommes concrètement couverts d’honneur et de prestige. Un lourd travail attend mon frère, mais je serai toujours là pour le conseiller s’il a besoin. Je sais que cela ira. C’est un homme intelligent.

L’envoyé se tourne désormais vers moi.


« Songzi Huayan ! » commence-t-il.

Il sort une nouvelle nomination écrite de la main de notre souverain à tous.


« Wangzi Haojun ! Pour votre aide apportée à la défense de Chengdu, votre intérêt pour notre belle province du sud-ouest et votre expérience. Je vous nomme Gouverneur de Chengdu. Cette décision prend effet immédiatement. » lance t-il.

Tout va bien. C’est normal. Le public murmure et se demande bien ce que compte faire l’Empereur avec un « mort » en tant que gouverneur… Mais pas si vite.


« Au vu des regrettables circonstances qui ont mené à la mort de Wangzi Haojun et l’empêchant donc de remplir ses fonctions, c’est sa femme, l’Honorable Songzi Huayan qui est nommée Gouverneur temporaire de la ville de Chengdu. Elle conservera son poste jusqu’à ce que son fils, Wangzi Yue, soit en âge d’assurer cette fonction impériale. Pour sa participation déterminée et courageuse à la défense de Chengdu aux côtés de son frère, le titre honorifique de « Dame de Chengdu » lui ait attribuée. » conclue-t-il.

Et voilà la fin. Nous avons gagné. Les Song ont gagné !


« J’accepte cette nomination avec modestie et détermination. Je ne décevrai pas Sa Majesté ! » dis-je, modérément. C’est mal vu d’exploser de joie dans notre culture.

Tout le monde s’attend à ce que ce soit fini mais… Je reste en position. Gao se redresse et recule pour me laisser devant l’envoyé de l’Empereur. Il n’a pas l’air de comprendre pourquoi je reste là… Toutes les récompenses ont été données non ?

Je pouffe légèrement de rire intérieurement. Attendez la fin avant de partir, huhu. Le meilleur est à venir.


« Par ailleurs, Sa Majesté l’Empereur de Chine tient également à féliciter Songzi Huayan de son entrée dans le Consulat, organisation alliée de l’Empire. C’est avec un certain intérêt qu’il observera les travaux de la Dame de Chengdu qui cumulera à la fois le rôle de Consule de l’Étiquette et d’Ambassadrice des Cités Dorées du Consulat en Terre des Dragons. Puisse le Ciel vous porter sur les voies de la paix et de la prospérité ! » lance-t-il.

Je me relève. Pas la peine d’accepter cette nomination, elle ne vient pas de Sa Majesté. Je me recule la tête baissée avant de me retourner avec un large sourire vers la foule et la ville de Chengdu qui me regarde. Même mon frère qui devrait être le plus « acclamé » en théorie applaudit sa sœur.

Il a lui aussi un grand sourire sur son visage et ses yeux me disent :
« Bien joué ma sœur ! ».

Bien joué également aux parents d’Haojun qui travaillent dans les ministères de la Capitale et qui ont pu jouer en ma faveur, tout comme le Consulat a pesé indirectement dans ces nominations officielles. En effet, je suis un coup « double » d’une certaine façon. Pour le Consulat, je suis une locale avec déjà une certaine influence, d’une famille puissante et respectée, un ancien membre important de la Shinra qui a eu accès à potentiellement beaucoup d’informations et qui en plus peut attirer la « sympathie » de l’Empereur dans la mesure où je suis une Han de la Terre des Dragons.

Du côté de l’Empereur, il peut également mieux s’imaginer avoir potentiellement plus d’influence sur moi que quelqu’un d’autre pour le poste d’Ambassadrice : je suis une Han, une partie de ma famille est fonctionnaires d’Etat, mon frère est Duc du Sichuan et mes parents sont aussi sujets de Sa Majesté. Il peut donc penser avoir aussi plus de poids auprès de moi qu’un étranger que le Consulat aurait envoyé pour accomplir les nombreuses missions consulaires qui m’attendent désormais.

Ainsi, tous les partis sont contents. Moi la première. La paix et l’équilibre vont être rétablies. Je continuerai de préserver ces deux valeurs au centre de ma volonté. S’il y a bien une chose que ces deux dernières années m’ont apprise, c’est que le recours à la violence n’est pas toujours la meilleure solution. La voie de la paix est plus dure parfois, mais c’est celui qui nous permet de nous élever en tant qu’être humain.

L’Homme est à la fois capable de grandes choses autant que des pires atrocités. J’en suis moi-même un exemple. Il faut malgré tout rester conscient des choix que nous faisons et tenter d’aller vers un « meilleur ». J’ai fait des choses dont je ne suis pas fière, ça c’est certain. Pourtant, l’opportunité que m’offre cette victoire est grand. Pour la première fois dans ma vie, j’ai le pouvoir requis pour avoir un vrai impact sur les gens. Contrairement à ce que Jiawei a peut-être imaginé, je ne serai pas un tyran. Je ne l’ai jamais été. Puisse-t-elle être témoin de cette journée, où qu’elle soit, pour qu’elle enrage de s’être trompée sur moi du début à la fin.


En attendant, le public de notables se joint aux acclamations de la population. C’est le moment de bien se faire voir auprès de moi. Non seulement je vais gérer cette ville, mais en plus je vais avoir un rôle particulièrement important au sein du Consulat, une organisation stellaire d’importance. Je ne peux m’empêcher de savourer ce moment malgré les sacrifices consentis le long de la route. J’y suis. C’est enfin mon moment.

Les bannières Song sont enfin plantées dans ce palais et dans cette province. Notre foyer, notre terre natale est à nous désormais. Nous la ferons prospérer, nous maintiendrons l’harmonie impériale et nous montrerons au monde et au-delà la richesse et la puissance tranquille de notre famille.

Je lève la main pour intimer à la foule que je souhaite prendre la parole. Après quelques instants, le silence se fait. J’essaye de porter au plus haut ma voix tout en conservant un ton agréable, presque « aimant ».


« Un nouveau jour se lève et avec lui, une nouvelle ère pour le Sichuan et Chengdu ! » débuté-je.

Je fais signe à Gao de se rapprocher de moi, pour qu’il soit à la même hauteur.


« La famille Song, par les voies impériale et consulaire, s’efforcera de maintenir l’harmonie céleste de l’Empire et d’apporter la paix, la prospérité et la dignité à tous les administrés ! Puissent nos ancêtres nous guider sur le meilleur chemin possible pour que les heures sombres que nous venons de traverser ne se reproduisent jamais plus. Cette aube que nous vous promettons est plus flamboyante que jamais ! »

La foule applaudit de nouveau avant de laisser retomber un peu leur ferveur pour écouter la fin.

A partir de maintenant, je prends un nouveau rôle. Avec ces nominations, je perds une partie de ma liberté. En tant que gouverneur par intérim et femme, je serai suivie de près par la communauté des notables de Chengdu. L’Empereur s’efforcera aussi de garder un œil sur moi, bien que cela soit plus du domaine de l’hypothétique. Mon frère est pleinement son serviteur, donc il peut me surveiller par cette voie. Quant au Consulat et le reste des mondes, je suis un personnage politique public important désormais : il va falloir me créer une image. Une belle image qui correspond à mes souhaits pour l’avenir. Mes sorties « discrètes » devront l’être encore plus. Je serai un modèle de gouvernance par-delà mon monde, c’est une promesse.


« Ensemble, nous ferons de Chengdu et du Sichuan un phare dans les périodes troubles que d’autres mondes traversent en ce moment. Par mon nouveau poste au sein du Consulat, je m’efforcerai à faire rayonner notre culture, nos arts et notre manière de vivre en Terre des Dragons et même au-delà ! Tous pourront bientôt admirer la grandeur de notre civilisation ! Longue vie à Chengdu ! Longue vie au Consulat ! Longue vie à l’Empire et longue à vie à l’Empereur ! Pour nos ancêtres !
- Longue vie à l’Empereur ! » répond la foule enthousiaste.

Et voilà un joli message que l’envoyé impérial ira raconter à son maître. C’est ce que j’appelle gagner des points facilement. Après la fin de cette cérémonie qui a duré bien plus longtemps qu’à la normale, je discute avec ma famille et quelques notables avant de retourner à mon manoir. Avant de partir, je jette un regard envieux sur le palais du gouvernement : ce sera notre nouvelle résidence pour les années qui viennent.

J’y apporterai des aménagements en temps et en heure. En attendant, il me reste une dernière affaire à régler pour mettre un terme à mon plan pour la conquête du pouvoir au nom de ma famille.

Deux ans. Deux ans passés à se battre pour finalement y arriver. Ce fut long, ce fut rude, mais nous avons fini par vaincre. La suite devrait être plus facile. Je vais pouvoir enlever mon costume de conquérante politique pour enfiler d’autres rôles plus… Intéressants et plus proches de ma personnalité. J’ai hâte. J’ai vraiment hâte.

Machinalement, je caresse un peu mon alliance du doigt. Merci Haojun, tu as aussi contribué à notre réussite. Je trouverai un moyen pour te donner une meilleure condition que celle-ci, pardonne mon manque de puissance magique. Je ferai de mon mieux pour m’améliorer dans les années à venir.

Nous rejoignons ma résidence. Xupeng me quitte un peu en urgence : il doit désormais s’affairer pour transporter certaines affaires au palais du gouverneur. Comme la nomination l’a indiqué, je suis immédiatement 州长 -Gouverneur-. Il faut donc nous dépêcher pour être opérationnel le plus rapidement possible. Il y a un bon coup de balais à passer dans la ville. Sans compter que le Consulat va également attendre des résultats concrets sur les tâches que j’ai à accomplir pour eux.




Je congédie Francis pour qu’il aille se reposer. Une fois que je me retrouve seule. Je ne me change pas, non. Il me reste une dernière chose à régler. Un dernier compte à régler plutôt. Je me change en corbeau et m’envole vers la prison de Chengdu. Je me glisse à l’intérieur sous ma forme de corbeau avant de prendre celle d’un serpent. Je longe les murs pour aller au plus profond du bâtiment. Là où il n’y a pas de lumière naturelle. Là où il n’y a pas de fenêtres. Là où les pires ordures sont gardées.

Dans la plus éloignée des cellules se trouve Yijun. Le traître. Celui qui est responsable de la mort de mon mari et de Li Guo. Pour éviter que les chiens du défunt guerrier m’attaquent, je reprends mon apparence humaine. Ma tenue et ma beauté tranchent avec le caractère sombre du lieu.

Harch a bien attaché les chiens. C’est bien, il a fait comme je lui avais demandé. Je continue d’avancer dans le couloir, lentement avec un large sourire. Je prends mon temps, je veux savourer ce moment. Seconde par seconde. Minute par minute. Ma traîne nettoie la saleté derrière moi. Une belle image de ce que je veux montrer de mon futur « règne ».

J’arrive enfin devant sa cage.

Il est attaché la tête en bas. Suspendu au plafond et saucissonné par des chaînes en métal. Impossible pour lui de bouger. Impossible de s’échapper. Impossible de faire plus de mal. Il est également bâillonné pour éviter toute tentative d’appel à l’aide ou que sais-je encore.

Il n’est pas comme ça depuis très longtemps. Sa tête n’est pas encore complètement rouge.

Je prends un seau d’eau et lui jette à la figure pour le réveiller. Il me voit, pas de peur ou de crainte dans ses yeux. Il me fixe juste, impassible comme à son habitude. Je m’approche d’une petite table disposée dans sa cellule. De l’encre en grande quantité, des bougies, quelques pinceaux. Une fiole au liquide rouge me laisse supposer que c’est du sang. Très bien, très bien.

J’enlève son bâillon. Pas que je souhaite vraiment qu’il me parle. C’est juste pour entendre sa voix lorsque j’en aurai fini avec lui.


« Vous avez eu ce que vous vouliez vu votre tenue. Vous êtes satisfaite ? » lance-t-il, froid.

Je ne réponds pas. Il connaît la réponse. Réponse d’autant plus douloureuse avec mon mari présent dans la salle sans qu’il le sache. Pauvre fou. Ta fin sera aussi misérable que ton existence.


« Votre cas m’a forcé à beaucoup réfléchir, Yijun. J’ai eu, après la bataille, une profonde envie de vous tuer de façon assez barbare. Pour venger la mort de mon mari, vous comprenez. » commencé-je.

Tout en marchant en cercle autour de lui, je verse de l’encre en utilisant mes pouvoirs psychiques sur le sol. Les pinceaux forment des caractères que j’ai utilisé récemment déjà. Il ne se doute de rien, mais je compte bien lui offrir un sort beaucoup plus funeste que Jiawei.

La trahison est quelque chose que je ne supporte pas au plus haut point.


« Cependant, je marque une légère pause pour bien montrer qu’il y a eu un élément perturbateur, j’ai pensé que faire justice uniquement pour moi-même était égoïste vu les circonstances. »

J’arrive au niveau de la grille. Je vois les chiens de Li Guo qui attendent patiemment. Ils me regardent, attendant un geste, un signe, un mot venant de moi. L’amie de leur maître décédé. Xupeng et Harch m’ont dit que ses bêtes étaient désespérées depuis sa mort. Ce sont des créatures loyales… Contrairement à Yijun.

Je ferme la porte de la cellule du prisonnier mais je libère à distance les chiens de leurs chaînes. Ils peuvent désormais s’approcher. Je continue de dessiner mon cercle, patiemment, souriante. Je lui tourne autour comme un vautour autour de sa proie. Tel un corbeau, j’attends que l’animal crève pour festoyer sur ses restes.


« Vous avez assassiné mon mari. Vous avez assassiné un tas de gens. Vous avez assassiné Li Guo. Un jeune homme de notre âge qui avait un avenir brillant devant lui. Fidèle, bon et un ami des bêtes. Vous l’avez sèchement abattu, sans sourciller ! Sans une once de remords ! » lancé-je, en colère.

Je continue de marcher autour de lui, continuant de fignoler les artifices de mon rituel. Je dépose le matériel sur la petite table. Je note la présence d’un médaillon. D’après son précédent geôlier, il s’est beaucoup débattu lorsqu’on lui a enlevé.

Un objet en métal simple, je crois que c’est de l’argent. Légèrement usé par le temps, il a probablement appartenu à quelqu’un d’autre. La forme est quelque peu originale : il s’agit d’une tortue. Une tortue…

Hum…

Secte ? Tortue ? Propos déraisonnables ?

Pourquoi les choses sont-elles tout le temps si compliquées ? Bien. Je gérerai cette affaire plus tard. Ce n’est pas une bande de religieux extrémistes qui vont me faire peur.


« Nous y voilà, Yijun. Vous m’avez trahi, vous nous avez tous trahi. Vous avez tué mon mari, l’homme que j’ai aimé le plus de toute mon existence tout en connaissant mon profond et honnête attachement pour lui. Vous avez aussi tué Li Guo et en tant que sa maîtresse je dois également lui rendre justice. Cela fait donc plusieurs crimes pour une seule personne. » continué-je, tout en repassant devant lui et le regardant.

Mon sourire a disparu. Mon visage n’exprime uniquement que la haine que j’ai pour cette main qui a planté sa lame dans l’homme de ma vie. Me condamnant ainsi à de nouvelles souffrances, sans compter notre fils innocent qui ne pourra pas connaître son père vivant. Du moins, dans sa forme originelle.


« Vous pensez à vos propres crimes ou il s’agit uniquement d’accusations pour que je vous supplie de m’épargner ?
- Ha ! Ha ! Ha ! » répondis-je dans un rire que l’on pourrait qualifier de… Méchant.

Je me penche légèrement vers lui, un léger sourire narquois sur les lèvres :


« J’y pense. Cependant, dis-moi, qui va venir m’arrêter à leurs sujets ? Hum ? Jiawei peut-être ? Vu la lance qui lui a explosé la cage thoracique, je suggère que tu trouves un nouveau candidat pour la Justice.
- Les dieux vous puniront.
- Peut-être, oui. En attendant, ils ne sont pas là pour m’empêcher de rendre justice. C’est quelque peu dommage pour toi, petit avorton. »

Je me redresse et recule de quelques pas.

« Alors ? Comment allez-vous me tuer ?
- Tu es pressé de savoir ?
- Je n’ai pas peur de la mort.
- Ha ! Ha ! Je m’y attendais, vu ton caractère « résolu ». »

Je m’approche de la porte de la cellule et je mets la main sur le métal froid et sale tandis qu’Yijun demeure impassible, froid. Un véritable cœur de pierre.

« En vérité, je n’ai toujours pas trouvé un moyen suffisamment horrible, suffisamment douloureux et suffisamment long pour venger la mort de mon mari. Par conséquent, je vais devoir trouver une alternative à cette situation complexe. Tout en rendant justice à Li Guo. C’est important que son âme puisse reposer en paix, elle. » dis-je sur un ton légèrement désinvolte.

« Mes camarades se souviendront de moi. Ils me vengeront.
- Tes camarades sont pour la plupart morts avec Jiawei. Mon frère les a passé au fil de l’épée avec un certain plaisir je crois. Je l’espère en tout cas, il y en avait beaucoup. Ceux qui ont survécu sont soit en déroute et recherchés par l'armée impériale ou en prison en attente d'une exécution. Bon courage pour être vengé mon grand. »

J’inspire un grand coup tout en joignant mes mains devant moi. J’expire de l’air, comme déçue ou résignée. Je le fais exprès, il ne sait pas trop à quoi s’attendre.

« Ton histoire va disparaître. Ton nom va disparaître. Ton existence va disparaître. Tu ne seras qu’une ombre à travers le temps. Une note en bas d’une page d’un registre des exécutés de Chengdu tout au plus. Personne ne te présentera ses hommages. Tu n’auras pas de sépulture et ton corps sera… Détruit. »

C’est enfin qu’il prête attention aux caractères que j’ai tracé. De là où il est, il ne peut en voir que trois. Ce ne sont pas les plus plaisants en vérité. C’est à ce moment-là que je peux sentir une certaine crainte chez lui. Il commence peut-être à comprendre ce que je lui réserve.

Je fais ouvrir la porte de métal aux chiens de Li Guo, ils rentrent un peu hésitants et tournent autour d’Yijun.

« Ce sont des bêtes fidèles. Ils savent que tu as tué leur maître. J’ai trouvé qu’il était juste de laisser les créatures que Guo adorait dresser se charge de ton sort. J’espère qu’ils ne t’achèveront pas trop vite… Ce n’est que le début. » lancé-je, souriante.

Il commence à débattre… Malheureusement, il est bien trop attaché et sa tête pendouille dans le vide, sans défenses. Je penche légèrement la mienne sur le côté, pour ne rien manquer du spectacle.

Rapidement les molosses s’approchent de lui, le reniflent, lui lèchent le visage comme pour tester le danger. Certains lèvent la tête vers moi, comme s’ils attendaient un ordre. Je ne dis rien, ils sont libres. Ils font selon leur agenda.


« Relâchez-moi ! Espèce de folle ! Comment osez-vous ?! » tente t-il de placer.

Je m’approche d’un pas et me baisse un peu pour qu’il puisse mieux me voir.


« Ne vous inquiétez pas… Cela ne devrait pas être trop long, huhu. Je crois qu'ils ont faim. »

Je me redresse et je perds mon sourire. Je veux juste qu’il meurt dans d’atroces souffrances pour passer à l’étape suivante. Cela ne devrait pas être bien long avec mes amis les chiens.

« Laissez-moi ! Ne me lèche pas toi ! Sales bêtes ! »

Quelques secondes après cela, le plus gros chien de la meute s’approche de lui et plonge son regard dans le sien… Avant d’battre sa mâchoire béante sur le visage de l’assassin. Les autres molosses se mettent alors à leur tour en position d’attaque et chargent.

Je relâche la grosse chaîne qui le maintien au plafond pour le faire tomber et je desserre un peu ses liens pour laisser aux chiens tout le loisir de mordre et d’arracher ailleurs des morceaux du traître. Il crie. C’est très douloureux j’imagine.


« Ah ! AAAAAAAAAAAAH ! » crie t-il en gesticulant misérablement.

Du sang commence à couler sur le sol, plus ou moins abondamment. Les chiens se déchaînent sur lui. Ils sont terribles, impitoyables sans aucune merci. Li Guo serait fier d’eux s’il les voyait. Pauvre homme.

Bien. Li Guo est désormais vengé. C’est une bonne chose de faite.

Maintenant, ma vengeance peut commencer.
Je me mets en position et commence le rituel. L’encre noire devient verte luminescente et les caractères s’illuminent d’une lueur mauve mauvaise. Je vais lui offrir bien plus qu’une exécution. Bien pire qu’une simple mort. Non. Il va souffrir. Tant que je le voudrais, tant que mon âme n’a pas trouvé la paix quant à la mort de Haojun, il ne connaîtra que souffrance, humiliation et damnation !

Les cris ont cessé et les chiens continuent de massacrer son corps. J’arrive à saisir son âme qui tente de s’échapper vers l’au-delà. Non mon jeune ami. Non… Tu n’iras nulle part. Tu ne vas pas t’en tirer aussi facilement que ta prêtresse.

Des faisceaux verts s’échappent de son corps pour rejoindre mes mains. Je charge mon énergie pour transférer son esprit dans un objet que je vais créer spécialement. Un objet que je pourrais garder constamment à porter… Pour le torturer dès que j’en ressens le besoin.

Jamais il ne connaîtra la paix. Jamais.

Le rituel s’achève. Les chiens s’en vont, laissant derrière eux une carcasse massacrée. Regarde l’objet dans sa main : un petit bijou. Une boucle d’oreilles. Une boucle d’oreilles assez laide : il n’aura pas le luxe d’être utilisé celui-là. C’est certain.

Je regarde l’objet avant de le ranger dans une poche avec le médaillon en forme de tortue. Je lâche un petit rire moqueur.


« Mon cher Yijun… J’espère que cet avant-goût vous a convaincu… Je vous réserve des souffrances encore plus terribles. J'espère que vous avez du temps devant vous, huhu ! »

Je jette un sort d’eau par terre pour nettoyer les caractères pouvant indiquer un rituel nécromantique. Il faut brouiller les traces. Je jette deux seaux supplémentaires pour bien effacer l’encre. Voilà. Pas de traces, moins de questions possibles.

Je reprends mes formes animales pour sortir de la prison et rejoindre le manoir Song. Je vole avec ferveur, le sentiment du devoir accompli. J’ai vengé Li Guo et je vais venger Haojun également.

Aussi, c’est avec une certaine exaltation que je sillonne les cieux, curieuse et impatiente d’entamer un nouveau chapitre dans ma vie. Un chapitre qui, je l’espère, sera moins douloureux pour moi et mes proches.


HRP :
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Alors, oui ! Je note les deux rp à la suite, comme ça ? J’suis tranquille et j’ai plus rien à noter.

Donc, qu’est-ce que j’pense du rp ?

J’pense partager le rp en deux, comme il est lui-même divisé en deux ! Et justement, c’est l’intérêt d’avoir les deux discours contraire.

Bref, en soit ? Première partie, l’ascension de la famille Song et le titre de gouverneur. En soit, j’ai rien à redire. C’est sympa, c’est dans la culture et j’ai pas mon mot à dire. Comme l’univers entier doit le savoir, tu es surement plus au fait que je ne le suis.

Ce que j’aime, c’est que nous ressentons que le temps est passé mais j’aurais voulu voir un peu plus de séquelle suite à la bataille. Genre, Huayan qui boitte ou galère à monter les marches. Ça évitait le côté « Oh, easy ! » si tu vois c’que j’veux dire.

Non, voilà, c’est sympa et j’ai bien aimé. J’ai pas grand-chose à dire.

Donc voilà ! Je passe à la partie deux où j’ai plus de truc à dire ! En fait, c’est surtout les parralèle avec la première partie qui sont intéressant.

Au début, nous avons une Song qui à eu ce qu’elle désirait mais exprime des remords sur ce qu’elle a dû faire pour y parvenir. C’est intéressant, sa place le personnage en demi-teinte. Mais le truc ? C’est que dix minutes après, un biscuit et au dodo les regrets.

Le discours, les actes et les actions sont à mille lieux de ce qu’elle disait.

Genre, tout ce dont elle accusait l’autre, elle en était également coupable. C’est quand même pratique d’être du bon côté de la justice. Et ce côté impitoyable ? C’est c’est qui est marrant. Et surtout ? Ça me rappel les discussions lors du classement Good-Evil. Va pas m’dire que Huayan est pas si méchante après ça, et surtout quand elle reconnaît ses actes ! Surtout que l’final, c’est un destin pire que la mort ! Là, j’pense vraiment que nous étions loin de la justice ou de la simple vengeance, on ressent qu’elle prend plaisir à faire çà.

Et puis, quelqu’un était là pour lui préparer l’truc. Probablement Harch. Alors, c’est un homicide avec préméditation et témoin ! Où va le monde ! Bref, tout ça pour dire que, ce genre de moment n’est pas anodin et l’on peut pas faire comme si de rien n’était. Il faut l’garder à l’esprit et jouer avec. Bref !

C’était sympa !


Très Facile : 7 points d'expérience + 50 munnies + 1 PS en Symbiose ! Tiens, il y avait un papier sur la table, sûrement un rapport !
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