L'hiver est installé sur les rues de Londres. Le vent glacé souffle dans les rues blanches de neige. Il fait sombre, la nuit est tombée. Ce soir est le dernier jour de l'année. La petite fille marche dans la rue. Elle n'a rien sur la tête et avance pieds nus. Des flocons de neige s’éparpillent sur sa longue chevelure blonde. Elle se couvre de son mieux avec son petit châle de laine, elle se courbe devant les rafales, enfouit son nez dans le col de son gilet. Mais elle n'y trouve nulle chaleur pour la réconforter.
Dans son vieux tablier, elle porte des allumettes. Elle en tient à la main un paquet. Mais, ce jour, la veille du nouvel an, tout le monde avait été affairé. Personne ne s'était arrêté pour considérer l'air suppliant de la petite.
De toute la journée, elle n'a pas vendu un seul paquet d'allumettes. Tremblante de froid et de faim, elle se traîne de trottoir en trottoir. Elle finit par s'arrêter au coin d'une rue. Marcher ici ou ailleurs, qu'est ce que ça change ? Sa silhouette est a peine éclairée par un réverbère qui diffuse une lumière palote.
Au bout de la rue quasiment désertée, un couple distingué finit par faire son apparition. Ils sont beaux, bien habillés, ils marchent sur le trottoirs d'en face. Persuadés d'être seuls, il parlent. Rient. Un col en fourrure et des bijoux ornent le cou de la dame. Ils se tiennent par le bras et se regardent, les yeux brillants. Il avancent. Au dernier moment changent de trottoir, ils évitent une large flaque gelée aux allures de patinoires. L'enfant prostrée lève son regard vers eux, tend la main vers eux et essaye d'attirer leur attention par un faible murmure.
La femme voit l'enfant, lui jette un rapide coups d’œil et choisit de l'ignorer. Ils passent leur chemin devant elle comme si la petite n'existait pas. L’écho de leurs pas et de leur conversation résonnent un moment ... Ils n'ont pas une pensée pour elle, seul le verglas sur lequel ils manquent encore de déraper occupe leur attention.
La petite cligne des yeux, elle retient ses larmes et les réprime à force de volonté. Elle frisonne ... Tente de trouver un peu de chaleur en frottant ses mains l'une contre l'autre ... Sans beaucoup de succès. L'enfant aperçoit une encoignure entre deux maisons, dont l'une dépasse un peu l'autre. Harassée, elle s'y assied et s'y blottit. Elle tire à elle ses petits pieds. L'abri sera maigre, mais elle n'a plus le courage de faire plus. Elle n'ose rentrer chez elle. Elle n'y rapporterait pas la plus petite monnaie et son père la battrait.
Dans son vieux tablier, elle porte des allumettes. Elle en tient à la main un paquet. Mais, ce jour, la veille du nouvel an, tout le monde avait été affairé. Personne ne s'était arrêté pour considérer l'air suppliant de la petite.
De toute la journée, elle n'a pas vendu un seul paquet d'allumettes. Tremblante de froid et de faim, elle se traîne de trottoir en trottoir. Elle finit par s'arrêter au coin d'une rue. Marcher ici ou ailleurs, qu'est ce que ça change ? Sa silhouette est a peine éclairée par un réverbère qui diffuse une lumière palote.
Au bout de la rue quasiment désertée, un couple distingué finit par faire son apparition. Ils sont beaux, bien habillés, ils marchent sur le trottoirs d'en face. Persuadés d'être seuls, il parlent. Rient. Un col en fourrure et des bijoux ornent le cou de la dame. Ils se tiennent par le bras et se regardent, les yeux brillants. Il avancent. Au dernier moment changent de trottoir, ils évitent une large flaque gelée aux allures de patinoires. L'enfant prostrée lève son regard vers eux, tend la main vers eux et essaye d'attirer leur attention par un faible murmure.
La femme voit l'enfant, lui jette un rapide coups d’œil et choisit de l'ignorer. Ils passent leur chemin devant elle comme si la petite n'existait pas. L’écho de leurs pas et de leur conversation résonnent un moment ... Ils n'ont pas une pensée pour elle, seul le verglas sur lequel ils manquent encore de déraper occupe leur attention.
La petite cligne des yeux, elle retient ses larmes et les réprime à force de volonté. Elle frisonne ... Tente de trouver un peu de chaleur en frottant ses mains l'une contre l'autre ... Sans beaucoup de succès. L'enfant aperçoit une encoignure entre deux maisons, dont l'une dépasse un peu l'autre. Harassée, elle s'y assied et s'y blottit. Elle tire à elle ses petits pieds. L'abri sera maigre, mais elle n'a plus le courage de faire plus. Elle n'ose rentrer chez elle. Elle n'y rapporterait pas la plus petite monnaie et son père la battrait.
«-Si je prenais une allumette, une seule pour réchauffer mes doigts? »
C'est ce qu'elle fait. Elle prend la petite allumette entre ses doigts engourdis, la frotte contre le grattoir du paquet. Soudain une belle lueur orangée naît entre ses doigts.
Quelle flamme merveilleuse ! Chaude et douce. Il semble tout à coup à la petite fille qu'elle se trouve devant un grand poêle en fonte, décoré d'ornements en cuivre. La petite va étendre ses pieds pour les réchauffer. La chaleur montre, elle oublie le froid, l'inquiétude, la fatigue. Mais l'allumette finit par se consumer. La petite flamme s'éteint. Le poêle disparaît. Ses crépitements chaleureux sont remplacés par le bruissement de la neige qui s'est remise à tomber. Elle sent le poids des flocons s'accumuler sur son châle. Et l'enfant reste là, tenant entre ses doigts un petit morceau de bois à moitié brûlé.
Seule, abandonnée, gelée, elle ne résiste pas à la tentation de frotter une seconde allumette. De nouveau, la belle fleur rouge éclot entre ses doigts. Elle projette une lueur sur le mur a côté d'elle et soudain il devient transparent. Le mur s'ouvre une belle salle à manger. La table est mise. Elle est couverte d'une belle nappe blanche, sur laquelle brille une superbe vaisselle de porcelaine. Au milieu, s'étale une magnifique oie rôtie, entourée de compote de pommes. Elle se sent légère. Elle se voit flotter vers la table, attirée par elle. Portée jusqu'au merveilleux buffet. Et ... la fleur rouge entre ses doigts se fane de nouveau.
Elle ne sent plus ses pieds ni ses jambes. Ses yeux piquent à cause de ses larmes qui ont gelé cruellement. L'enfant prend une troisième allumette, et elle se voit transportée près d'un arbre de Noël, splendide. Sur ses branches vertes, brillent mille bougies de couleurs: de tous côtés, pend une foule de merveilles. La petite étend la main pour saisir la moins belle. L'allumette s'éteint. L'arbre semble monter vers le ciel et ses bougies deviennent des étoiles. Il y en a une qui se détache et qui redescend vers la terre, laissant une traînée de feu.
L’allumette s'éteint. Le monde redevient froid ... sans couleurs ... Où est elle ? Il ne reste que le blanc autour d'elle. Elle ne sent plus son corps. Au loin le bruit de lointains carillons lui rappelle que ailleurs, il y a une vie ... Mais pour elle, il n'existe rien que le froid et ses allumettes ... Tremblante de froid, elle essaye d'en sortir une du paquet ... Elle pense qu'elle lui échappe des mains et pourtant elle parvient finalement à la saisir. Elle lutte un moment pour la craquer ...
Et de nouveau cette merveilleuse chaleur apparaît. Devant elle, apparaît alors sa vieille grand mère. Le seul être qui l'avait aimée et chérie, et qui était morte il n'y avait pas longtemps. Ses cheveux blancs, son air doux, son grand bonnet blanc, elles les reconnaissaient.
Quelle flamme merveilleuse ! Chaude et douce. Il semble tout à coup à la petite fille qu'elle se trouve devant un grand poêle en fonte, décoré d'ornements en cuivre. La petite va étendre ses pieds pour les réchauffer. La chaleur montre, elle oublie le froid, l'inquiétude, la fatigue. Mais l'allumette finit par se consumer. La petite flamme s'éteint. Le poêle disparaît. Ses crépitements chaleureux sont remplacés par le bruissement de la neige qui s'est remise à tomber. Elle sent le poids des flocons s'accumuler sur son châle. Et l'enfant reste là, tenant entre ses doigts un petit morceau de bois à moitié brûlé.
Seule, abandonnée, gelée, elle ne résiste pas à la tentation de frotter une seconde allumette. De nouveau, la belle fleur rouge éclot entre ses doigts. Elle projette une lueur sur le mur a côté d'elle et soudain il devient transparent. Le mur s'ouvre une belle salle à manger. La table est mise. Elle est couverte d'une belle nappe blanche, sur laquelle brille une superbe vaisselle de porcelaine. Au milieu, s'étale une magnifique oie rôtie, entourée de compote de pommes. Elle se sent légère. Elle se voit flotter vers la table, attirée par elle. Portée jusqu'au merveilleux buffet. Et ... la fleur rouge entre ses doigts se fane de nouveau.
Elle ne sent plus ses pieds ni ses jambes. Ses yeux piquent à cause de ses larmes qui ont gelé cruellement. L'enfant prend une troisième allumette, et elle se voit transportée près d'un arbre de Noël, splendide. Sur ses branches vertes, brillent mille bougies de couleurs: de tous côtés, pend une foule de merveilles. La petite étend la main pour saisir la moins belle. L'allumette s'éteint. L'arbre semble monter vers le ciel et ses bougies deviennent des étoiles. Il y en a une qui se détache et qui redescend vers la terre, laissant une traînée de feu.
L’allumette s'éteint. Le monde redevient froid ... sans couleurs ... Où est elle ? Il ne reste que le blanc autour d'elle. Elle ne sent plus son corps. Au loin le bruit de lointains carillons lui rappelle que ailleurs, il y a une vie ... Mais pour elle, il n'existe rien que le froid et ses allumettes ... Tremblante de froid, elle essaye d'en sortir une du paquet ... Elle pense qu'elle lui échappe des mains et pourtant elle parvient finalement à la saisir. Elle lutte un moment pour la craquer ...
Et de nouveau cette merveilleuse chaleur apparaît. Devant elle, apparaît alors sa vieille grand mère. Le seul être qui l'avait aimée et chérie, et qui était morte il n'y avait pas longtemps. Ses cheveux blancs, son air doux, son grand bonnet blanc, elles les reconnaissaient.
-" S'il te plait ! S'il te plait, emmène-moi." Elle s'écrie "Oh ! Tu vas me quitter quand l'allumette sera éteinte. Tu t'évanouiras comme le poêle si chaud, le superbe rôti d'oie, le splendide arbre de Noël. Reste, je te prie, ou emporte-moi."
La grand-mère lui adresse un sourire tendre. Elle prend la petite par la main et elle la porte bien haut. L'allumette s'éteint. Il n'y a plus ni froid, ni faim, ni chagrin. La petite est montée au ciel.
"-Non non non ! Cette histoire est trop triste ... Elle commence mal, elle finit mal ! C'est nul, nul nul !
A moins que ..."
[Adapté, vous l'aurez reconnu, du célèbre conte d'Andersen.]