Après deux combats, la tension dans les tribunes étaient naturellement montée d'un cran. Chez eux, dans les stations Shin'Ra ou les autres lieux de rediffusion, les spectateurs devaient commencer à ne plus pouvoir quitter leur écran des yeux. C'était le moment parfait.
La voix gutturale qui avait souhaité la bienvenue aux spectateurs retentit de nouveau : "Ne partez pas, nous revenons après.... une petite annonce !"
Alors sur la scène de l'arène eut lieu un autre genre de spectacle que celui des armes s'entrechocant et des égos se mesurant.
Trois fantômes, trois spectres translucides et verts avaient surgi. Celui de gauche était affublé de lunettes rondes et d'une pipe, celui du milieu de bigoudis et d'un sac a main, celui de droite était grand et nu.
"La mort vous fait peur ?" dirent-ils en choeur d'un air terrifié, le corps crispé. L'ectoplasme à la pipe : "Sans cesse, vous vous demandez s'il y a quelque chose... après ?" Le grand tout nu : "Ca vous empêche de dormir la nuit ?" Soudain, ils détendirent leurs bras et se mirent à chantonner, guillerets : "Pas de stress, y'a Hades !"
Une petite musique entrainante, style maracas et djembé, retentit alors dans le Colisée et les spectres firent quelques claquettes. Puis le spectre à la pipe parla d'une voix d'intellectuel : "Dans ma vie, j'ai beaucoup écrit sur des tas de sujets, questionnant notre société, nos rapports interpersonnels... J'en avais la nausée. J'ai toujours pensé que l'enfer, c'était les autres. Mais depuis que je suis au Pré des Asphodèles, ah... mon âme est en paix. Je n'ai qu'à me laisser bercer par le flot ininterrompu du Styx. Plus de questions. Plus de problèmes. Les Enfers ? C'est le pied."
Le fantôme de la mémé aux bigoudis enchaîna : "Moi j'ai fini dans le Tartare. Alors oui, je suis tourmentée, mais je l'ai bien mérité, hihihi, et c'est quand même moins pire qu'avec mon ex-mari. Et mes voisins qui jouaient cette musique du Diable. Ici au moins, tout est bien insonorisé et je peux souffrir en toute tranquilité."
Le dernier spectre, vierge de tout habillage, prit la parole à son tour d'une voix claire : "Je suis un de ces gars bien, vertueux et tout le toutim. J'ai eu ma place aux Champs-Elysées. Il y fait printemps toute l'année et nous gambadons joyeusement dans les champs. Ne croyez pas tout ce qu'on vous dit sur les Enfers, il y aussi des super panoramas, des morts très sympathiques et tout un tas d'activités. Moi ma grande passion, c'est la randonnée !"
La même musique qu'avant retentit a nouveau pour un nouveau numéro de claquettes, et les spectres disparurent, retournant à leur logis éternel. La voix gutturale conclut d'un ton commercial : "Pour une après-vie de qualité, songez aux Enfers. Pour y entrer, c'est simple : il suffit d'y croire ! Et ne manquez pas notre offre exceptionnelle : si vous nous rejoignez aujourd'hui, un pass à non-vie vous est offert pour tous les spectacles du Colisée."
La foule, surtout les âmes qui n'avaient pas accès aux gradins VIP, applaudit à tout rompre quand les projecteurs se braquèrent de nouveau sur la tribune d'Hades.
"Et nous revoici pour le troisième Combat du Tournoi de la Coupe Noire, en diiirect du Colisée des Enfers !" Le Dieu commençait vraiment à se prendre au jeu. "Et je vous le dis, chères ame-is, celui-ci est très attendu si on en croit les côtes des parieurs. Siris, qui est le premier concurrent ?"
La déesse, qui s'était resservie en bière, goûta la mousse qui débordait de sa coupe. "Kurt Brown" annonça-t-elle à l'assemblée.
Dans son couloir semi-obscur, derrière sa porte, Kurt vit le petit diablotin rouge, Peine, attirer son attention de loin. "Hé, c'est bon ! Vous pouvez y aller, poussez juste la porte ! Bonne chance !"
En voyant s'avancer le jeune homme élancé, Hades se frotta le menton. "Hmm. Kurt Brown. Un ex-soldat, c'est ça ?"
"Oui, Hades. Kurt Brown est un ancien soldat de la Shin'ra devenu mercenaire. Il est notamment connu pour avoir tué le mercenaire Surkesh, l'empêchant ainsi de s'en prendre à ses compagnons."
"Je ressens une désinvolture dans l'allure, un flegme dans le regard. On dirait qu'il n'a peur de rien. Ce mec est un sacré vantard ou je ne m'y connais pas ! Il me plaîrait bien s'il n'était pas aussi... accroché..." Hades fit mine de s'étrangler de ses propres mains..."a ses valeurs. Mais quel étourdi ! Je viens de divulguer une de ses faiblesses. On va m'accuser de truquer le tournoi si je continue. ! Il ricana pour lui-même. "Pas grave, dans la famille, j'ai l'habitude d'être la tête de turc. Siris, dis nous qui va faire ravaler son petit sourire à notre cowboy ?"
"L'adversaire de Kurt Brown est Fabrizio Valeri.
- Musique !"
Alors des trompettes et des choeurs divins se firent entendre de partout, une envolée lyrique montante, montante, et un instant, par la magie de la musique, on put croire qu'Etro elle-même était descendue jusqu'ici pour toucher les mortels de sa grâce.
Dans son couloir semi-obscur, derrière sa porte, Fabrizio entendit au loin le diablotin Peine lui crier d'une voix rauque : "Allez y ! Bonne chance !"
Alors qu'il avançait dans l'arène sous les panneaux APPLAUDISSEZ, Hades se pamait d'en haut : "Fabrizio Valeri du Saint Sanctum. Sauveteur de la veuve et de l'orphelin. Défenseur du Domaine Enchanté. Fidèle d'Etro, à qui je passe le bonjour. Etro, si tu nous regardes," il fixa la caméra de l'Eclaireur et prit sa voix la plus suave, "faudrait qu'on se fasse un p'tit gueuleton ma belle." Après s'être éclairci la gorge, il reprit sa psalmodie : "Rempart contre l'injustice, Chevalier des causes perdues, il est même venu ici. Oui, ici, chez MOI et SANS INVITATION autre que celle dictée par son honneur. Vraiment un.. homme.. je crois... remarquable."
Hades produisit un long soupir triste : "Dommage qu'il soit pas très beau à voir. Enfin, on peut pas tout avoir dans la vie, pas vrai ?"
Il leva les bras en même temps que les projecteurs levaient au chasme noir des rayons de lumière blafarde. "Le mercenaire contre le paladin. Les valeurs contre la vertu. Le combat des bons sentiments, c'est ce que nous vous proposons maintenant ! Ne vous inquiétez pas, il y aura quand même du sang." Il leva la main : "Et que le combat commence !" Quand il la baissa, les quatre projecteurs s'éteignirent et la foule s'emporta.
Mer 13 Mar 2019 - 18:00La voix gutturale qui avait souhaité la bienvenue aux spectateurs retentit de nouveau : "Ne partez pas, nous revenons après.... une petite annonce !"
Alors sur la scène de l'arène eut lieu un autre genre de spectacle que celui des armes s'entrechocant et des égos se mesurant.
Trois fantômes, trois spectres translucides et verts avaient surgi. Celui de gauche était affublé de lunettes rondes et d'une pipe, celui du milieu de bigoudis et d'un sac a main, celui de droite était grand et nu.
"La mort vous fait peur ?" dirent-ils en choeur d'un air terrifié, le corps crispé. L'ectoplasme à la pipe : "Sans cesse, vous vous demandez s'il y a quelque chose... après ?" Le grand tout nu : "Ca vous empêche de dormir la nuit ?" Soudain, ils détendirent leurs bras et se mirent à chantonner, guillerets : "Pas de stress, y'a Hades !"
Une petite musique entrainante, style maracas et djembé, retentit alors dans le Colisée et les spectres firent quelques claquettes. Puis le spectre à la pipe parla d'une voix d'intellectuel : "Dans ma vie, j'ai beaucoup écrit sur des tas de sujets, questionnant notre société, nos rapports interpersonnels... J'en avais la nausée. J'ai toujours pensé que l'enfer, c'était les autres. Mais depuis que je suis au Pré des Asphodèles, ah... mon âme est en paix. Je n'ai qu'à me laisser bercer par le flot ininterrompu du Styx. Plus de questions. Plus de problèmes. Les Enfers ? C'est le pied."
Le fantôme de la mémé aux bigoudis enchaîna : "Moi j'ai fini dans le Tartare. Alors oui, je suis tourmentée, mais je l'ai bien mérité, hihihi, et c'est quand même moins pire qu'avec mon ex-mari. Et mes voisins qui jouaient cette musique du Diable. Ici au moins, tout est bien insonorisé et je peux souffrir en toute tranquilité."
Le dernier spectre, vierge de tout habillage, prit la parole à son tour d'une voix claire : "Je suis un de ces gars bien, vertueux et tout le toutim. J'ai eu ma place aux Champs-Elysées. Il y fait printemps toute l'année et nous gambadons joyeusement dans les champs. Ne croyez pas tout ce qu'on vous dit sur les Enfers, il y aussi des super panoramas, des morts très sympathiques et tout un tas d'activités. Moi ma grande passion, c'est la randonnée !"
La même musique qu'avant retentit a nouveau pour un nouveau numéro de claquettes, et les spectres disparurent, retournant à leur logis éternel. La voix gutturale conclut d'un ton commercial : "Pour une après-vie de qualité, songez aux Enfers. Pour y entrer, c'est simple : il suffit d'y croire ! Et ne manquez pas notre offre exceptionnelle : si vous nous rejoignez aujourd'hui, un pass à non-vie vous est offert pour tous les spectacles du Colisée."
La foule, surtout les âmes qui n'avaient pas accès aux gradins VIP, applaudit à tout rompre quand les projecteurs se braquèrent de nouveau sur la tribune d'Hades.
"Et nous revoici pour le troisième Combat du Tournoi de la Coupe Noire, en diiirect du Colisée des Enfers !" Le Dieu commençait vraiment à se prendre au jeu. "Et je vous le dis, chères ame-is, celui-ci est très attendu si on en croit les côtes des parieurs. Siris, qui est le premier concurrent ?"
La déesse, qui s'était resservie en bière, goûta la mousse qui débordait de sa coupe. "Kurt Brown" annonça-t-elle à l'assemblée.
Dans son couloir semi-obscur, derrière sa porte, Kurt vit le petit diablotin rouge, Peine, attirer son attention de loin. "Hé, c'est bon ! Vous pouvez y aller, poussez juste la porte ! Bonne chance !"
En voyant s'avancer le jeune homme élancé, Hades se frotta le menton. "Hmm. Kurt Brown. Un ex-soldat, c'est ça ?"
"Oui, Hades. Kurt Brown est un ancien soldat de la Shin'ra devenu mercenaire. Il est notamment connu pour avoir tué le mercenaire Surkesh, l'empêchant ainsi de s'en prendre à ses compagnons."
"Je ressens une désinvolture dans l'allure, un flegme dans le regard. On dirait qu'il n'a peur de rien. Ce mec est un sacré vantard ou je ne m'y connais pas ! Il me plaîrait bien s'il n'était pas aussi... accroché..." Hades fit mine de s'étrangler de ses propres mains..."a ses valeurs. Mais quel étourdi ! Je viens de divulguer une de ses faiblesses. On va m'accuser de truquer le tournoi si je continue. ! Il ricana pour lui-même. "Pas grave, dans la famille, j'ai l'habitude d'être la tête de turc. Siris, dis nous qui va faire ravaler son petit sourire à notre cowboy ?"
"L'adversaire de Kurt Brown est Fabrizio Valeri.
- Musique !"
Alors des trompettes et des choeurs divins se firent entendre de partout, une envolée lyrique montante, montante, et un instant, par la magie de la musique, on put croire qu'Etro elle-même était descendue jusqu'ici pour toucher les mortels de sa grâce.
Dans son couloir semi-obscur, derrière sa porte, Fabrizio entendit au loin le diablotin Peine lui crier d'une voix rauque : "Allez y ! Bonne chance !"
Alors qu'il avançait dans l'arène sous les panneaux APPLAUDISSEZ, Hades se pamait d'en haut : "Fabrizio Valeri du Saint Sanctum. Sauveteur de la veuve et de l'orphelin. Défenseur du Domaine Enchanté. Fidèle d'Etro, à qui je passe le bonjour. Etro, si tu nous regardes," il fixa la caméra de l'Eclaireur et prit sa voix la plus suave, "faudrait qu'on se fasse un p'tit gueuleton ma belle." Après s'être éclairci la gorge, il reprit sa psalmodie : "Rempart contre l'injustice, Chevalier des causes perdues, il est même venu ici. Oui, ici, chez MOI et SANS INVITATION autre que celle dictée par son honneur. Vraiment un.. homme.. je crois... remarquable."
Hades produisit un long soupir triste : "Dommage qu'il soit pas très beau à voir. Enfin, on peut pas tout avoir dans la vie, pas vrai ?"
Il leva les bras en même temps que les projecteurs levaient au chasme noir des rayons de lumière blafarde. "Le mercenaire contre le paladin. Les valeurs contre la vertu. Le combat des bons sentiments, c'est ce que nous vous proposons maintenant ! Ne vous inquiétez pas, il y aura quand même du sang." Il leva la main : "Et que le combat commence !" Quand il la baissa, les quatre projecteurs s'éteignirent et la foule s'emporta.