J’étais dans une pièce, ou une maison, plongée dans l’obscurité. S’en était presque palpable. Je levai une main mais je ne la voyais pas. Je n’en ressentais que la présence, attachée à mon corps, présente dans mon esprit. Devant moi, je sus qu’instinctivement, il y avait du mouvement. Un rideau, un tissus fut tiré, et une lumière intense, étincelante, chaleureuse pénétra dans l’endroit. Derrière mes paupières mi-closes, je distinguai la forme d’une femme aux cheveux courts. Dans ses bras gisait un enfant, un nouveau né. Qui ne bougeait pas. Ce n’était pas un nouveau né non, c’était un mort né.
Le bruit du plateau qu’un garde posait sur le sol de pierre me tira de mon sommeil. Aujourd’hui encore, Clarent était absent. Cette fois, j’en savais la raison. Sa petite dernière avait attrapé une mauvaise fière et il ne quittait plus son chevet. Elle avait déjà manqué d’y passer il y avait deux ans de cela, et l’incident avait traumatisé le père. Il n’y avait qu’à espérer qu’elle s’en tire encore.
Je me redressais, et étirais chacun de mes membres. Puis je me levai, et grattais ma barbe. Malheureusement, elle devenait bien trop longue à mon goût. Toutefois, de la même manière que je ne pouvais me doucher, je ne pouvais pas non plus me raser ou me couper les cheveux. Ces derniers atteignaient presque mes épaules maintenant. Et ma barbe, d’ordinaire de quelques jours, avait commencé son voyage vers mon nombril.
Soupirant, je pris mon petit-déjeuner et le machais sans grand intérêt. La nourriture n’avait jamais été excellente mais dernièrement… c’était devenu le meilleur moment de ma journée. Depuis que j’avais fini l’écriture de mon livre – qui était, sans me vanter, plutôt bon pour un premier essai – et les relectures obligatoires – j’étais certains d’avoir oublié quelques fautes mais bon – j’étais passé à une étape tout sauf plaisante. La réécriture.
Il me fallait toujours conserver une copie du manuscrit original. Mais il m’en fallait plus. Certaines iraient à la distribution, chez les imprimeurs, inspirés les mondes. Une ou deux seraient conservées au cas où. Au cas où quelqu’un veuille supprimer mon récit. Au cas où un de mes gardiens ait une crise existentielle, et décide de passer sa frustration sur un travail de longue haleine.
Néanmoins, même si je savais ce travail nécessaire, il n’en restait pas moins diablement fastidieux. Je passais de longues heures à me relire, écrivant lentement et lisiblement chaque mot. Vérifiant et revérifiant trois fois avant de poser ma plume sur le parchemin. J’étais régulièrement obligé de faire des pauses. Mon cerveau fatiguait de plus en plus vite à mesure que la journée avançait… et que le travail se répétait. J’en étais à deux semaines de réécriture, et mon rythme s’était décrue exponentiellement. Il y avait ça, mais également mes yeux. J’avais beau avoir une bonne vision, ils me piquaient rapidement. Vers la fin de journée, je n’avais plus qu’un désir, les fermer pendant des heures.
Enfin, il me fallait bien une occupation pour passer le temps, en attendant que le Sanctum décide de venir. Et puis le travail avait une importance considérable. Il pourrait soutenir les actions du nouveau Sanctum. Et en cas d’échecs, peut-être y palier complètement. Je n’avais pas le droit de me reposer avant d’avoir fini.
Le bruit du plateau qu’un garde posait sur le sol de pierre me tira de mon sommeil. Aujourd’hui encore, Clarent était absent. Cette fois, j’en savais la raison. Sa petite dernière avait attrapé une mauvaise fière et il ne quittait plus son chevet. Elle avait déjà manqué d’y passer il y avait deux ans de cela, et l’incident avait traumatisé le père. Il n’y avait qu’à espérer qu’elle s’en tire encore.
Je me redressais, et étirais chacun de mes membres. Puis je me levai, et grattais ma barbe. Malheureusement, elle devenait bien trop longue à mon goût. Toutefois, de la même manière que je ne pouvais me doucher, je ne pouvais pas non plus me raser ou me couper les cheveux. Ces derniers atteignaient presque mes épaules maintenant. Et ma barbe, d’ordinaire de quelques jours, avait commencé son voyage vers mon nombril.
Soupirant, je pris mon petit-déjeuner et le machais sans grand intérêt. La nourriture n’avait jamais été excellente mais dernièrement… c’était devenu le meilleur moment de ma journée. Depuis que j’avais fini l’écriture de mon livre – qui était, sans me vanter, plutôt bon pour un premier essai – et les relectures obligatoires – j’étais certains d’avoir oublié quelques fautes mais bon – j’étais passé à une étape tout sauf plaisante. La réécriture.
Il me fallait toujours conserver une copie du manuscrit original. Mais il m’en fallait plus. Certaines iraient à la distribution, chez les imprimeurs, inspirés les mondes. Une ou deux seraient conservées au cas où. Au cas où quelqu’un veuille supprimer mon récit. Au cas où un de mes gardiens ait une crise existentielle, et décide de passer sa frustration sur un travail de longue haleine.
Néanmoins, même si je savais ce travail nécessaire, il n’en restait pas moins diablement fastidieux. Je passais de longues heures à me relire, écrivant lentement et lisiblement chaque mot. Vérifiant et revérifiant trois fois avant de poser ma plume sur le parchemin. J’étais régulièrement obligé de faire des pauses. Mon cerveau fatiguait de plus en plus vite à mesure que la journée avançait… et que le travail se répétait. J’en étais à deux semaines de réécriture, et mon rythme s’était décrue exponentiellement. Il y avait ça, mais également mes yeux. J’avais beau avoir une bonne vision, ils me piquaient rapidement. Vers la fin de journée, je n’avais plus qu’un désir, les fermer pendant des heures.
Enfin, il me fallait bien une occupation pour passer le temps, en attendant que le Sanctum décide de venir. Et puis le travail avait une importance considérable. Il pourrait soutenir les actions du nouveau Sanctum. Et en cas d’échecs, peut-être y palier complètement. Je n’avais pas le droit de me reposer avant d’avoir fini.