Inauguration d'un plaisir funeste Szp8Inauguration d'un plaisir funeste 4kdkInauguration d'un plaisir funeste 4kdk
Kingdom Hearts RPGConnexion
Kingdom Hearts Rpg
Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

-14%
Le deal à ne pas rater :
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 – RAM 8Go/SSD 256Go
799 € 930 €
Voir le deal

more_horiz
Entraîner les troupes ne suffisait plus à la Coalition. Maintenant, Septimus devait divertir les foules. Et plus particulièrement, divertir Hadès, le seigneur des enfers, si ce dernier prenait la peine d’observer le tournoi – probablement pas avant les quart de finales cela dit. Tout cela dans le but de remplir la part du marché de Death. Une alliance dont il ne voyait pas l’intérêt, mais qui tenait apparemment au chef d’entre les chefs. Et il l’avait chargé, au passage, de trouver un moyen de compenser son bras manquant. Non. Plus que ça, il devait en faire un avantage.

Le maître de la keyblade n’avait aucune idée de comment faire. Le personnage que jouait William ne pouvait pas se montrer amical. Pas dans une note. Il n’avait toujours pas eu l’occasion de le rencontrer, mais il avait appris que ses soins se passaient bien. Il avait même récupéré dernièrement son arme fétiche. Était-ce un moyen pour lui de se sentir entier ? De se rassurer ? De se souvenir d’une époque plus simple, où il avait moins d’ennemis qu’actuellement ? Une époque où il n’était pas le chef de la Coalition, où il était simplement son ami. Cela dit… Il fronça les sourcils. L’avait-il connu avant ou après son ascension ?


-J’espère tomber contre toi au tournoi. Et je compte t’écraser morveux.

Vlad était présent, bien évidemment. Il avait choisi de ne pas porter son uniforme de garde noir, et d’ouvrir la chemise qu’il portait. Ses brûlures attrapaient l’oeil de ceux qui l’observaient. De la poitrine jusqu’à la base du cou. Ensuite, le regard s’attardait sur les divers manches des poignards – visible – qui dépassaient de leur fourreau. Enfin, si on était son adversaire potentiel, on finissait par regarder ces muscles saillants que les manches de la chemise contenaient non sans mal. Depuis leur séance d’entraînement, le trentenaire s’était acharné à augmenter sa masse musculaire. S’il avait augmenté sa vitesse… Il se pourrait bien qu’il l’emporte sur lui ce coup-ci.

-Nous verrons bien Vlad. Le but de ce tournoi, outre pouvoir s’en donner à cœur joie l’un contre l’autre, c’est de satisfaire notre hôte.

-Toi, la gorge tranchée, je suis sûr qu’il sera ravi.

-Probablement oui, répondit-il en souriant.

Qu’est-ce qu’un dieu de la mort pouvait bien aimer ? À vrai dire, qu’est-ce qu’un dieu pouvait aimer ? Et est-ce qu’il le pouvait tout court ? Tant de questions… le manchot doutait d’en avoir un jour les réponses. Elles ne changeraient probablement pas sa vie de toute manière. Arrivé en vue du monde des Grecs, il prit la direction des enfers, de l’entrée discrète qu’il avait emprunté toutes ces années auparavant. À ce moment aussi, il avait été accompagné d’une montagne de muscle.

C’était nostalgique que le keybladeur sortit de son vaisseau, suivit par le garde noir qui le fusillait du regard. Ce dernier n’appréciait pas d’être… et bien dernier. Cependant, il n’avait pas le charisme, la soif de pouvoir et le soutien de Skinner. Il n’allait pas s’écraser face à lui. Il ne pouvait pas se le permettre avec quelqu’un qui souhaitait sa mort, et qui aurait une occasion aujourd’hui d’attenter à sa vie.


-Tu as déjà été aux enfers ?

-Non.

-Là-bas, à moins d’avoir une pierre divine, les mortels sont frappés par une malédiction. Les vivants voient leur force être réduite considérablement. Donc quel que soit ton adversaire, même si c’était un vieillard… Ne le sous-estime pas.

-Malédiction ou non, je ne crains pas les vieux. Et je me donne toujours à fond.

Haussant les épaules, le jeune homme pénétra dans l’entre des morts. Bien qu’il n’y ait pas de soleil, l’endroit n’était jamais obscur. Jamais complètement du moins. Le tunnel qu’ils empruntaient était légèrement verdâtre, les pierres reflétant la lumière qui parvenait des divers cours d’eaux qui faisaient le tour de l’endroit. Au bout de quelques minutes, le passage s’élargit, et ils purent observer, se tenant au loin, une version ténébreuse du célèbre Colisée du monde lumineux. La pierre était d’une couleur violette, l’entrée du stade représentait une tête de mort avalant tous ceux qui y pénétraient. Un frisson parcourut son échine. La dernière fois, son mentor l’avait envoyé affronter Cerbère, et il avait échoué. Cette fois… quelles horreurs allait-il devoir faire face ? L’inconnue était plus terrible que le chien tricéphale.

-Tu viens ? Lui cria Vlad, un pied dans la barque sinistre.

Oui, il arrivait. Prêt ou non, l’ancien mercenaire allait devoir affronter ce que leur hôte avait concocté. Pour le bien de son ami, il devrait satisfaire les désirs de la persona qu’il incarnait. Jusqu’à ce qu’il puisse l’aider lui, directement. L’aider à consolider son pouvoir, pour éviter les tentatives de putsch, jusqu’à ce qu’il ait la force de le protéger de tout cela.

Ils traversèrent sans aucun soucis le fleuve. La barque s’était mise en mouvement dès que le participant était monté. Quelques mains de morts tentèrent de s’accrocher à l’embarcation, à monter à bord. Mais aucun n’y parvint. Ils n’eurent même pas besoin de les rejeter. La vitesse de leur moyen de locomotion, et le flot constant qui transportait les âmes se chargeaient de cela pour eux. Lorsqu’ils approchèrent de l’arène, il prit véritablement conscience de sa grandeur. Il était très mauvais pour faire des estimations, mais il pensait que l’endroit aurait pu contenir une dizaine d’Ulthane de haut. Et au bas mot, probablement quarante Chen de large. Non… même ces mesures étaient fausses. L’endroit était bien trop gigantesque pour qu’il puisse se le représenter mentalement.

Lorsque l’entrée les avala, une sorte d’obscure brouillard  bloqua les sources de lumière aux deux extrémités du tunnel. La couleur verte de l’eau devint plus intense, et lorsqu’il tourna la tête pour observer son compagnon, l’ancien étudiant put voir les os de son visage. L’aspect terrifiant de ce dernier le força à détourner le regard. Il regarda sa main, et put compter tous les os qui la composaient, sa peau devenue translucide. Il ferma le poing. Ses forces étaient supérieures à celle d’un être normal. Pourtant, face à la malédiction… Il n’était plus si supérieur. Sa magie serait-elle suffisante pour combler cette faiblesse et son absence de bras ?

La lumière du stage l’éblouit quelques instants. De nombreuses torches avaient été installé au niveau de l’arène, et pourtant, une légère onde verdâtre venait perturber la clarté des flammes vivantes. La barque s’arrêta près d’une plateforme qui menait au cercle de combat. Vlad croisa les bras, et il monta en premier. C’était à lui que Death avait chargé d’ouvrir les jeux. Une clameur monta de tout le stade, mais qu’importe l’endroit où se posait son regard, il ne vit personne. Ni âme, ni être de chair et de sang. Seulement l’obscurité. Et, parfois, si ses yeux ne le trompaient pas, des ombres mouvantes derrière ce voile de ténèbres.

Levant la main, l’ancien fugitif fit apparaître armoiries, et enfila son armure. Fort heureusement, cette dernière était incroyablement légère et résistante. Sans cela, à cause de la malédiction, il aurait du se contenter d’y aller « nu ». Des sans-coeurs apparurent en face de lui. Trois soldats, deux ombres et un rondouillard. Il leva les yeux vers ce qui semblait être la tribune d’honneur, un petit balcon si haut qu’il fallait être un aigle pour voir quoi que ce soit sur l’arène. Un dieu, qui considérait les mortels comme des fourmis, qui l’observerait peut-être.

Un gong retentit. Le rondouillard fonça sur lui, bidon en avant. D’une impulsion sur le sol, le combattant se propulsa par dessus lui, et envoya directement son arme le frapper. Il roula sur le sol, et projeta une boule de feu sur une des deux ombres. Puis il rappela sa keyblade à lui, et bloqua le coup de pied d’un soldat. Un deuxième se jeta sur lui, tête en avant. Il repoussa le premier, et abattit armoiries sur le nouveau venu qui disparut dans un nuage de poussière. Il voltigea ensuite, et s’écrasa sur le sol. Le rondouillard venait de lui envoyer une méchante droite.

Une ombre griffa son dos, heureusement protégé. Le coup l’envoya cependant de nouveau au sol, et le gros sans-coeur vint lui marcher dessus. Le poids énorme lui coupa le souffle. Qu’est-ce qu’il détestait se sentir si faible face à eux. Dans le monde des vivants, il n’en aurait fait qu’une bouchée. Grimaçant, le blond se redressa à quatre pattes et roula pour esquiver la double attaque des soldats. D’une impulsion, il se remit sur ses pieds, et donna un coup violent à l’ombre, l’envoyant en l’air. Il fit apparaître son arme, et d’un coup verticale, il l’élimina.

Septimus fit une pirouette, attrapa la jambe du soldat et l’envoya s’écraser contre le gros lard. Dans le même temps, il frappa du pied sa keyblade, la projetant contre le second soldat qui disparu aussi. Il n’eut pas le temps de bloquer la charge de son dernier adversaire, et fut de nouveau jeter au sol. Faible et avec un handicap… Comment William imaginait-il qu’il allait surmonter ça ? Il aurait souhaité que son ami lui confie la mission directement. Il n’aurait pas manquer de lui prodiguer un ou deux conseils. Au lieu de quoi, il ne pouvait que le soutenir par sous-entendu. Lui souhaiter, lui demander de compenser son bras. De devenir fort pour se débrouiller seul.

Son poing s’illumina alors qu’il lançait plusieurs boules d’eau qui vinrent à bout de son adversaire. Le maître de la keyblade avait finalement triomphé. Néanmoins, encore une fois, il avait eu recours à la magie pour ça. Il était loin d’être prêt à récupérer ses capacités physiques… Et ce n’était que le premier combat. S’il continuait à épuiser ses réserves magiques, et à se prendre des coups… Il ne passerait jamais le troisième tours. S’il était optimiste.
more_horiz
Vlad monta sur le ring lorsque son tour vint finalement. Le morveux avait offert une prestation pathétique à leur public – qu’importe qui ils étaient. Il n’allait pas faire la même erreur. Il prouverait à Death et à cet idiot d’intendant que le blond n’avait pas sa place à la Coalition Noire. Et s’il avait l’occasion de l’affronter il le tuerait. Aux vues de ses performances, la malédiction des enfers, cette fatigue qui les attaquait tous les deux… Physiquement, il ne valait plus rien. Et à utiliser constamment sa magie… il ne lui offrirait aucune résistance.

Tout sourire, le garde leva son poing, confiant de remporter la prochaine manche. Il avait toujours été doué en combat. C’est pour cette raison qu’il était encore vivant au sein de son groupe. N’étant pas aussi ambitieux que des jeunes blancs-becs comme Jack ou Skinner – ou tous ceux qui leur ressemblaient – il observait calmement les autres. Les analysant. Les laissant s’entre-tuer. Et lorsqu’il voyait une occasion d’éliminer un faible, ou un bon à rien… Il n’hésitait jamais. À l’époque, Death avait emprunté une attitude similaire. Il avait gravis les échelons un à un. Il avait patienté. Il avait comploté. Et maintenant, il dirigeait tous ces incapables. Lorsqu’il aurait trouvé sa Vesper. Lorsqu’il aurait acquis un pouvoir létal et mystique. Son heure viendrait.

Tout comme lors du premier combat, de faibles sans-coeurs apparurent. Quatre adversaires. Quatre mages. Un nocturne, un opéra, une rhapsodie, un requiem. Leur hôte se fichait-il de lui ? Il n’avait beau ne maîtriser aucune arcane, sa force était plus que suffisante pour écraser ces larves ténébreuses. Où était ses véritables adversaires ? Plissant des yeux, il sortit quatre poignards. Tant pis, même si on sous-estimait l’assassin écarlate, il assurerait tout de même le spectacle. Une lame pour un adversaire, ni plus, ni moins.

Lorsque le gong retentit, il esquiva une boule de feu, et se jeta à terre face à un bloc de glace. Il lança son premier poignard qui vint percer le corps du requiem. Le chauve se jeta à sa suite, et, attrapant d’une main ferme l’arme, tourna la lame encore et encore jusqu’à le faire disparaître. Il rangea ensuite son poignard. Et d’un.

Le vétéran lança son deuxième instrument en l’air, interceptant la foudre loin de lui. Il devait reconnaître une chose au blondinet. Ses cours sur la magie lui avait permis de travailler ses réflexes, et l’avait poussé à établir une stratégie contre les utilisateurs des arts mystiques. Il attrapa au vol l’arme et se jeta sur le petit être jaune, le tailladant jusqu’à ce qu’il disparaisse. Il grogna lorsqu’un glaçon percuta son épaule. Il s’était entraîné durement ces derniers semaines. Il avait grandement progressé. Mais ce n’était pas encore assez. Malgré la fatigue des enfers, il aurait du éliminer l’opéra plus rapidement. Il aurait du pouvoir esquiver cette attaque – ou, à défaut, la parer.

Vlad rangea la deuxième lame. Il pirouetta pour éviter une boule de feu avant de reculer pour ne pas être touché par la langue de glace. Bandant ses muscles, il se jeta une troisième fois sur les sans-coeurs, visant le bleu cette fois. D’une main, il l’attrapa et le cloua au sol. De l’autre, il l’éventra, le faisant disparaître immédiatement. Dommage qu’ils ne possèdent aucune entrailles. Il remit à sa place le poignard.

Ses attaques étaient simples. Mais le garde ne désirait pas qu’il en soit autrement. Obtenir un pouvoir mystérieux et puissant comme Death était obligatoire pour régner. Cependant, il aimait ces corps-à-corps, ces attaques directes où il soumettait ses adversaires, qu’importe leur intelligence et leur force. Même si on le voyait venir, on ne pouvait rien faire. Enfin… à moins de posséder un semblant de magie. Il jeta un bref regard au morveux. Si aujourd’hui il ne le tuait pas… Bientôt. Et il savait déjà comment il allait s’y prendre.
L’assassin envoya son poignard contrer une énième boule de feu. Il courut en direction de son ennemi, ramassa l’arme tombée à terre, et d’un geste fluide, presque gracieux, il décapita le nocturne, gagnant ainsi la manche. Il rangea la lame, et leva de nouveau le poing. Quelques gouttes de sueurs perlèrent de sa lèvre supérieure. C’était un jeu d’enfant.


-Essaie de faire pareil morveux.
more_horiz
Le gong sonna le début du troisième round. Septimus recula immédiatement jusqu’au bord du terrain, vêtu encore une fois de son armure. Cette fois, son adversaire était un marteau-pillon argenté, bien plus costaud et puissant que le sans-coeur ordinaire. Cette variation promettait d’être vraiment pénible à affronter. Sans la fatigue des enfers, et avec ses deux bras, il n’était déjà pas certain de pouvoir l’affronter et le vaincre…

Le maître de la keyblade vit le petit sourire moqueur de Vlad. Lui-même avait eu du mal lors du deuxième tour. Ses bras étaient couverts d’entailles, et son œil droit commençait déjà à gonfler en un bel œil au beurre noir. Lui-même avait encore eu recours à la magie et… il n’avait pas encore récupéré de son premier affrontement. Malgré le nombre impressionnant de combats – une bonne quarantaine sur le premier round, et une vingtaine sur le second – ils n’étaient pas en état pour se reposer.

Le manchot fit une roulade mais fut tout de même propulsé par l’onde de choc. Le bloc de pierre était en grande partie éclaté. Même si la magie des lieux – ou peut-être celle d’Hadès – réparait le ring entre chaque combat… C’était totalement abusé de lui faire affronter un truc pareil ! S’il se prenait un coup, Vlad n’aurait pas l’occasion de le tuer. Il n’y survivrait pas. Le seul point positif, c’était qu’il n’aurait pas un long chemin à faire jusqu’à l’au-delà.

Le keybladeur lança armoiries sur son adversaire mais la tête dure de ce dernier fit un parfait travail. S’était-il seulement rendu compte qu’il venait de prendre un coup ? Le sans-coeur repassa à l’attaque, cette fois en tourbillonnant à toute vitesse. Se jetant au sol, il parvint de justesse à éviter le coup. Se retournant sur le dos, il tendit la main, et lança une bulle d’air. Trop petite par rapport à ce qu’il avait initialement pensé envoyer. Même s’il gagnait, il n’aurait jamais la force de remporter le prochain round. Peut-être même n’aurait-il pas la force de survivre de survivre à celui-ci alors encore moins à un autre.

Cessant de penser de manière si pessimiste, l’ancien mercenaire se releva. Si William l’avait envoyé ici, pour combler ses faiblesses, c’était qu’il l’en pensait capable. Il ne devait pas le décevoir, quitte à s’épuiser jusqu’à rejoindre ces spectateurs invisibles. Il envoya une série de bulles d’air qui n’eurent l’air que de gêner l’être de ténèbre. Celui-ci fonça alors sur lui, sautant aussi haut que possible avant de plonger, tête en avant.

L’ancien étudiant appela son arme à lui. Il ne devait pas reculer. Il devait faire face à ses problèmes la tête haute. C’était ce que son ami lui avait appris. Et, dans une certaine mesure, son autre « mentor » dont il utilisait le symbole comme masque. Bandant ses muscles, il se prépara à l’impact. Et à la dernière seconde, il donna un coup, aussi fort qu’il le put. Il ne pouvait pas parer cette attaque s’il l’encaissait de plein fouet. Il devait y opposer une force équivalente pour la contrer.

Force qu’il n’avait pas. Son épaule envoya une forte décharge à son cerveau, qui prit le contrôle de ses jambes instinctivement, et le força à reculer. L’ancien fugitif tomba sur les fesses. S’il lui restait une main, il l’aurait posée sur son épaule droite. Que lui restait-il dans son arsenal ? Sa magie était complètement vidée, ses forces diminuées. Que pouvait-il faire de plus ? Il baissa la tête sur ses pieds. Il ne lui restait plus qu’une chose. Si ça ne marchait pas, il devrait trouver un moyen de vite déclarer forfait avant d’être aplati comme une crêpe.

Le blond se releva. Lorsqu’il était petit, il avait rêvé d’être si rapide que jamais plu Dee n’aurait pu le frapper. Ou le forcer à s’entraîner. Ou à faire une quelconque corvée. En grandissant, il avait rêvé être si rapide qu’aucune personne n’aurait pu le toucher, le blesser. Lorsque les mercenaires lui avaient demandé s’il avait un surnom, il avait répondu immédiatement l’aquilon. Un vent du nord, froid et rapide. Redouté et craint. Voilà ce qu’il avait espéré que ce nom inspirerait. Cependant, personne ne l’avait jamais appelé comme ça – à fortes raisons. Lui-même avait oublié cela.

Le jeune homme sourit derrière son masque – lui-même derrière son casque. Voilà la force que William souhaitait qu’il trouve. Non pas un remplacement pour son bras – ce qui serait toutefois bienvenu – non pas une force incroyable ou un pouvoir mystique. Non. Juste sa vitesse. Une vitesse suffisante pour battre ses ennemis en un instant, au lieu d’un coup. Être si rapide que nul ne le toucherait, mais qu’il serait libre de porter une multitude de coups, et de se replier indemne – chose qui ne lui était pas arrivé depuis… jamais. Son bras manquant lui offrirait la surprise, l’avantage d’être sous-estimé. Combiné à cette vitesse… Il pourrait tout faire.

Septimus fonça sur le marteau-pilon argenté avant qu’il ne prépare une nouvelle tornade. Il lança un coup, puis deux et trois. Il dérapa et d’un pied, se repropulsa sur lui. Le frappant encore et encore, de tous les côtés, sans se soucier d’y mettre de la force. La quantité de ses frappes surpasseraient leur qualité, leur force qu’il n’était plus capable de donner comme avant.

Le maître de la keyblade frappa encore et encore. Il esquiva, plongea, recula, se rua sur le sans-coeur avant de tourbillonner, le frappant encore et toujours. En un sens, il devenait possédé, enragé, comme lorsqu’il perdait le contrôle et se transformait en ombre. Néanmoins, il était toujours lui. Il était lui, et avec le sourire. Malgré la fatigue, ce sourire ne le quittait pas. Il savait comment faire pour aider William. Maintenant, il ne lui restait qu’à trouver l’occasion. Après plusieurs minutes intenses, alors que ses vêtements étaient trempés de sueurs, ses yeux brûlants à cause du liquide censé le refroidir, il s’agenouilla tandis que l’être des ténèbres disparaissait. Il l’avait fait. Il avait gagné.
more_horiz
Tsss. Le gamin venait de remporter son quatrième match en utilisant de nouveau sa technique rapide. Elle ne valait pas grand-chose, il n’était pas vraiment aussi rapide que cela. Face à lui, malédiction sur les vivants ou non, il se serait écrasé. Écrasé sur une montagne de muscle, de vigueur, de virilité, de puissance !

Fermant le poing pour éviter qu’il ne puisse voir les tremblements qui l’agitait, Vlad monta lui-même pour son propre match. Il faisait partie des dix finalistes, mais ce n’était pas encore assez. Il lui fallait être le premier. Surpassé, surclassé le blondinet. Montrer au patron de ce taudis que Death avait eu tord de placer ses espoirs en lui. Montrer que le discernement de Jack ne valait plus rien dès qu’on lui faisait miroiter un peu de poudre de perlimpinpin.

En face du garde noir se présenta un homme lui-même vêtu de noir. Du cuir et de la soie s’il ne s’abusait. Et manchot également. Cependant, contrairement au gosse, ce dernier avait choisi de remplacer son membre manquant par un crochet. Lorsqu’il posa son deuxième pied sur le marbre blanc, il entendit un son métallique. Une main et une jambe manquante pour ce fétichiste du cuir. Cet émotionnel ne tiendrait pas cinq minutes face à lui.


-Prêt à en baver le bouffon ?

-C’est Capitaine Crochet pour toi, sourit l’homme mal rasé.

Prenant un poignard dans chaque main, l’assassin fit face à ce capitaine de pacotille. Ce dernier fit apparaître de nul part son sabre. Une arme banale… donc cet homme avait quelques petites connaissances dans les arts mystiques. Ou alors Hadès ne tenait pas à ce que ses jouets morts se battent sans leur arme fétiche. Qu’importe.


-Malheureusement je n’ai pas mon arme à feu. Mais celle-ci sera suffisante pour te vaincre mate.

Le gong retentit. Le vétéran se lança sur le pirate d’opérette et tenta de le poignarder d’office. Un mort pouvait-il saigner ? Ressentir la douleur d’une éventration ? Et celle-ci pouvait-elle durer indéfiniment ? Un sourire joyeux éclaira son visage fermé d’ordinaire. Tant de questions… et un cobaye pour y répondre.

Le capitaine para facilement grâce à sa longue allonge, reculant d’un pas ou deux. Malin. Le colosse ne pourrait pas lui briser la colonne vertébral d’un petit câlin. Il jeta un œil au blondinet trempé. Et s’il essayait sa technique ? Un steak tailladé de millions de petites coupures. Et au passage, il lui montrerait la différence entre eux. Il s’élança de nouveau, tentant de ne le toucher que du bout de ses lames, s’éloignant à chaque fois, qu’il ait atteint son but ou non. Il revenait sans cesse à l’assaut, variant le tempo de ses attaques pour que le bouffon ne puisse pas s’y habituer.

Ce dernier n’était pas mauvais pour se défendre cela dit. Très peu de ses attaques touchaient, et les siennes, si elles avaient plus de force, auraient pu lui découper un bras ou deux très rapidement. Vlad recula soudainement et analysa le visage de son adversaire. Lui-même avait le souffle un peu court, et la sueur coulait abondamment. Le sien en revanche était parfaitement frais. Il n’avait même pas cet air fatigué, les épaules légèrement baissés par la chape de plombs invisible que leur infligeait cette fatigue des enfers.

Bien évidemment. Il était mort. Donc ni la malédiction, ni les contraintes physiques des mortels ne pouvaient le gêner. Le garde noir jeta un œil vers le balcon divin. Aucune impartialité. Death devait beaucoup apprécié ce dieu à l’esprit très coalitionneux. Très humain au final. Soufflant bruyamment, il reporta son attention sur son ennemi. Il fit un pas, et s’arrêta. Pourquoi diable le sol tanguait-il ?


-Un peu le mal de mer ? Tu n’as pas le pied marin mate.

Un sort bien évidemment. Inspirant profondément, il refit un pas. L’assassin ne se laisserait pas abattre par si peu. Il avait vécu pire que ça. Il avait aussi infligé pire. Son escouade avait prit un môme des rebelles il y avait quelques semaines. Il lui avait percé les deux tympans et coupé la langue avant de le relâcher. Certains à la garde n’appréciait pas cette résistance dans la Cité du Crépuscule. Il savait Jack en être. Toutefois, personnellement, il adorait. Comment devenir fort si les gens passaient leur temps à s’encroûter ? Le Sanctum et la Lumière le prouvaient fort bien. Ils attendaient que les ennuis leur tombent dessus, puis se plaignaient de se faire botter les fesses par de petits contingents. Death l’avait compris lui aussi. Voilà pourquoi les rebelles existaient encore.

-Si tu n’as rien de plus à m’opposer, tu ferais mieux de jeter l’éponge.

-Viens danser petit minotaure.

L’échange de coups reprit de plus belle. Les vêtements du manchot ne semblaient pas vouloir être déchirés. En revanche, le vétéran avait remarqué que chaque coupure restait. Au final, peut-être qu’une once d’impartialité coulait dans les veines du dieu des morts. Ou alors, il aimait juste le sang. Quelle qu’en soit la raison, il n’allait pas se plaindre.

D’un coup d’épaule violent, le colosse parvint à déloger le sabre du pirate de sa prise. Il planta immédiatement son poignard dans son épaule, puis d’un mouvement fluide et leste, il lui prit les cheveux, donna un petit coup sur son pied de « bois » et lui éclata le crâne à terre. Échec et mat. Maintenant l’amusement allait pouvoir commencer.


-Bloody hell ! Tu n’y vas pas de main morte ! Hurla-t-il en présentant son crochet, sans toutefois faire le moindre geste agressif. Tu m’as eu, dit-il d’un ton déçu.

Le pirate d’opérette tapota le bras qui maintenant sa tête, comme s’il espérait que le chauve allait relâcher sa prise. Ce n’était pas un entraînement – à vrai dire, même en entraînement il était prêt à tuer – c’était un combat réel. À mort même. Pourtant… Sa prise se relâcha. Il ne parvint plus à garder ses doigts agrippés au cuir chevelu de son adversaire. Tous les muscles de son bras refusaient de lui répondre, de rester tendus par l’effort qu’il leur ordonnait. Sa bouche elle-même eut du mal à aspirer l’air vicié des enfers.


-Surpris ? Lança-t-il en se relevant, époussetant de la poussière imaginaire. Un petit tour que j’ai ramené du monde des vivants. Rassure-toi, tu n’es pas le seul à t’y être fait prendre. Une bombe rousse n’a pas vu le piège se refermer sur elle non plus. Mais je l’ai laissé partir. Il s’accroupit, et lui tapota l’autre bras, le faisant s’écrouler à terre. Elle était flamboyante mate. Et j’avais des projets pour elle. Je ne sais pas trop ce qu’elle est devenue. Peut-être nous regarde-t-elle actuellement ? Une splendide morte dont personne ne peut plus déceler la beauté.

Le bouffon partit chercher son sabre alors que l’homme avait du mal à respirer, à garder les idées claires. Était-ce la fin pour lui ? Non !! Non ! Non. Non… Le fétichiste du cuir se présenta devant lui, la lame pointée sur son coeur. Pas comme ça. Pas des mains de ce comique. Il ferma les yeux. Puis les rouvrit quand il entendit le bruit du métal s’entrechoquer avec… Une keyblade. Le morveux était venu le sauver. NON ! La mort plutôt que ça ! Il voulut hurler… mais il n’avait pas assez d’air dans les poumons.

-Tu l’as battu, ça suffit comme ça.

-Tu ne devrais pas t’interposer dans un combat d’homme mate.

-Vlad est perdant ! Hurla-t-il. Mais il aura encore de beaux combats à vous offrir pour les prochains jeux. Il ne peut pas encore mourir. Pas tout de suite.

-Bien… J’espère te recroiser mate. Je t’apprendrais le respect et l'honneur. Et j’espère qu’alors ton camarade se souviendra de ton geste… Mais j’en doute fort, ricana-t-il avant de descendre du ring, disparaissant dans les ombres.
more_horiz
"Haaa. Ouais. C'est pas mal."

Immergé dans sa baignoire, Hadès était détendu. Seule sa tête dépassait. Le son des bulles était un délice et la température idéale. Il avait bien fait de faire dévier le feu des enfers jusque sous son antre. Les yeux clos car il avait apposé deux tranches de citron dessus, il se laissait aller. C'était pas Costa Del Sol, mais c'était déjà bien. Au loin, on pouvait entendre les clameurs du Colisée des Enfers. Il avait permis à certaines âmes triées sur le volet une petite pause dans leur torture éternelle. Il était juste qu'elles puissent voir d'autres crier leur agonie, ressentir leur souffrance, assister à leur mort. Lui n'y assisterait pas. Il avait vu ça tant de fois. Quand il avait proposé l'idée d'un petit tournoi pour la Coalition Noire à son ami Death, à cet instant précis, il avait ressenti de l'espoir, l'espoir fol que faire "comme avant" allait le sortir de sa torpeur, lui redonner tonus, volonté et désir de vaincre.

Vaincre quoi ? Se disait-il maintenant. Son ennui ?

Il avait fait les préparatifs comme il fallait mais sans y mettre vraiment du sien, de plus en plus conscient que tout ça ne lui apporterait rien. Même les clameurs sourdes commençaient à le fatiguer.

"Musique" gronda-t-il et de nulle part sortit un gros son de guitare saturée, puis de batterie endiablée. Une voix gutturale, au bord du suicide, gueulait des paroles profondes échappées tout droit d'une âme noire. C'était parfait. Auron avait bon goût. Hades se détendit à nouveau, bercé par ce que les vivants pouvaient produire de mieux.

"... gneur..."

"Hein ? Quoi ?"

"... gneur... appo... mandé."

Hadès leva le citron de sa paupière droite pour repérer l'intrus. "Moins fort !"

".... fais moins.... entendrez pas."

"Pas toi, Peine ! La musique ! Moins fort !"'


Et de par sa volonté, il en fut ainsi.

"Qu'est-ce que tu veux encore ? J'aurais du carrément déménager au Château de la Bête, il ne se passe pas un nycthémère sans qu'on me dérange !"

"Vous m'avez demandé de vous faire un rapport sur votre merveilleux tournoi, Seigneur", fit le diablotin, l'air déçu que son Maître ait oublié.

"C'est bientôt fini ?" fit Hades en remettant le citron sur son oeil.

"Presque, ô magnificence, presque. Le Capitaine Crochet a été défait."

"Bien", commenta le Dieu des Enfers d'un ton morne. "J'espère qu'il a été utile au moins ?"

"Oh, il a bien failli venir à bout de son adversaire. Il l'aurait surement pourfendu si un autre concurrent n'était intervenu."

Hadès soupira. "Les vivants. Toujours à vouloir se sauver les uns les autres, même s'il n'y a qu'un seul gagnant, même si à la fin, ils perdront tous." Franchement, après tout ce temps, il n'arrivait toujours pas à les comprendre.

"De sâges par..."
"Oui, bon. Et c'est pour ça que tu me déranges ?"
"C'est à dire que..."

Oh la. Peine hésitait. Ce n'était jamais bon signe.

"Je me disais que... peut-être que ce petit détail susciterait votre intérêt..."

"Crache le morceau avant que je ne te fasse bouillir dans cette baignoire." Une menace comme une autre. Rien de nouveau.
"Hé bien, Sérenissime Gardien, il s'avère que la personne qui est intervenue dans ce combat, et qui est bien placée pour remporter la finale, dois-je préciser, porte une arme singulière et que, il me semble..."
"J'attends."
"C'est.. c'est une keyblade, ô miséricordieux Seigneur."

Pendant quelques secondes, Hadès resta immobile dans sa baignoire. Seules les bulles mouvaient encore son corps. Le diablotin levait la tête vers lui, clignant des yeux, plein d'appréhension. "Seigneur ?"

"Death", murmurait le Dieu des Enfers. "Je pensais qu'on était amis. J'ai tout fait, tout. Je t'ai ouvert mon Colisée. J'ai été ton confident, une épaule sur laquelle t'appuyer en période de doutes. Je suis à tes côtés, Death, j'ai toujours été à tes côtés. Et tu.. OSES.. envoyer a MON TOURNOI.... un de ces porteurs de keyblade à la MORDS MOI LE JONC !" Il s'enflamma dans son bain, augmentant la température de quelques centaines de degrés. Les tranches de citron étaient tombées dans cette marmite. Des souvenirs revenaient, presque tous désagréables, irritants. "Quel affront ! Jamais, JAMAIS tant que je suis le Maître de ces lieux un de ces prétendus héros ne remportera un autre tournoi ! Peine, ma toge !"

"Ou.. oui", fit le diablotin en filant récupérer l'étoffe étalée au sol, la tirant de ses petits bras jusqu'à Hades sortant de sa baignoire. De dos.

"Sous quel nom s'est inscrit ce.. ce..." Rah, il n'avait même pas de mot pour les qualifier... "ce nul ?" Oui. Le néant leur allait si bien. Hadès enfila rapidement sa toge et s'assit à son bureau de marbre, en sortant le QUID. Un gros volume, immense. Sur la couverture, on pouvait lire : Qualifications Uchroniques des Impérissables Décédés. "Septimus", répondit rapidement Peine, l'air tout content. Sa mémoire était sans doute son plus grand atout. Et son plus grand malheur.

"Sept...imus... S... S..." Il détestait cette lettre. Pourtant, il y avait de bons mots qui commençaient par S. Serpent. Sardonique. S... Ah, pourquoi ça l'énervait autant ? Tout l'énervait !

"Septimus. Je vois. Hm hm." Il lisait en se caressant le menton. "Ah, c'est parfait ! On a de quoi faire en stock. Peine, pas un mot à Minos de tout ça."

"Vous allez... ?"

"Oui. Rien de tel que les regrets pour abattre un homme."

***

Dans le Colisée des Enfers, les clameurs étaient à leur paroxysme. Le moment de la grande finale était arrivé et avec elle, son vainqueur et surtout son vaincu, l'éternel loser dont l'espoir sera détruit à son apogée.  

Mais alors qu'un énorme Nervure et son énorme chevelure figée et rouge faisait face à Septimus, alors qu'on attendait juste le son du basson qui allait lancer le combat, le Nervure disparut dans un portail obscur. A sa place, le Dieu des Enfers en personne.

"On se lève tous pour HADES ! HADES !" chantèrent en coeur tous les chauffeurs de l'arène et la foule d'âmes acclama a l'unisson son protecteur. Faux humble, Hades souriait en levant le bras, se tournant de tous les côtés pour que tout le monde puisse l'admirer sous son meilleur jour.

"Merci, merci, c'est trop d'honneur, vraiment", dit-il lorsque les âmes prirent du repos. Il s'avança alors vers le porteur de Keyblade, l'air avenant. "Beau parcours, jeune homme. Mais je ne sais pas si c'est dû à ton courage ou simplement à... la clef que tu portes." Son regard glissa vers la keylade et il serra les dents. "Mes âmes, mes sieurs, notre finaliste n'est pas un mortel commun. Il a l'étoffe des héros et des sauveurs. Il délivre les coeurs de leur noiratre torpeur ! De la Keyblade, il est le porteur !"

Le public ne savait pas trop quoi faire, les chauffeurs non plus. Il y eut donc quelques applaudissements mais pas trop.

"Mais l'arme ne fait pas tout. Je ne doute pas que ton coeur soit fort. Qu'en est-il... de ton esprit ?"

Un claquement de doigts et à côté d'Hades et de son sourire en coin apparut une nouvelle figure. Nouvelle, sauf pour Septimus. C'était un petit homme avec une barbichette grise et une queue de cheval grise. Il portait un costume trois pièces, bien taillé et gris. Il toisait Septimus de son regard gris. Hadès tournait la tête vers l'un puis l'autre, l'air très satisfait de lui.

"Faites pas grise mine !" crut-il bon d'ajouter. "Les retrouvailles sont sources de réjouissances ! Sauf que.. attends... c'est pas ton beau-père, quand même ?" Les yeux ronds, le menton tombant, Hadès se plaisait à jouer l'ingénu. Se tournant vers les tribunes, il harangua les âmes : "Je crois qu'ils ont des choses à se dire, quelques différends à régler. Ca sent le drame. La tragédie. Vous aimez ça ?"

Un tonitruant OUI s'échappa de la foule. *Tu m'étonnes, c'est tout ce qui vous reste.* Hadès eut juste un petit rictus pour Septimus, lui fit un au revoir digne d'un adieu de la main en glissant "Voyons ce qu'il y a vraiment derrière ce masque". Puis il disparut, le laissant seul face à cet homme. Face à son démon.
more_horiz

Vlad ne l’avait plus regardé depuis qu’il lui avait sauvé la vie. Septimus n’aurait su dire si c’était une bonne ou mauvaise chose. Peut-être que le garde tentait de faire le tri dans ses sentiments ? Peut-être même parviendraient-ils à s’entendre ? Enfin… Au moins, il avait retenu quelque chose de son match. Utiliser sa vitesse était une bonne chose cependant, face à un adversaire malin, il pourrait vite devenir prévisible. S’il n’arrivait pas à l’étaler immédiatement… Alors c’est lui qui irait au tapis. Changer la vitesse de ses coups, tenter de changer l’angle d’attaque au dernier moment. Voilà sur quoi il avait travaillé lors de son match suivant. Ça, et le fait d’abandonner son armure. Elle le protégeait, mais elle le freinait également. S’il voulait atteindre sa vitesse maximale, il devait être prêt à prendre des coups, il devait prendre un risque.

Et sa tactique avait porté ses fruits jusqu’à présent. Le maître de la keyblade avait réussi à atteindre la finale même s’il doutait de pouvoir gagner. Il était épuisé, perclus de douleur. Sa magie n’était pas revenu, et son corps commençait à le lâcher. Rien que pour revenir sur le ring, pour son dernier combat, il avait du forcer sur ses membres raides comme un cadavre. Et puis son adversaire était apparu. Un énorme, très puissant sans-coeur. Il s’était immédiatement vu dévorer par les ténèbres. Néanmoins, ce n’était pas arrivé. Hadès avait remplacé son combat… et il avait immédiatement cru devoir affronter le dieu lui-même. En plus d’être… et bien un dieu, il était surtout en pleine forme. Et absolument pas affecté par la fatigue des enfers. Ca paraissait être une tricherie monumentale. Et il aurait souhaité que ce soit le cas.

Son hôte était juste intervenu pour présenter son véritable adversaire. Son maître et mentor John Dee. Combien d’années s’étaient donc écoulées depuis sa mort, lors de son examen de maîtrise ? Trois, quatre ? Plus encore ? La couleur avait quitté le visage, tout le corps du keybladeur. Dans le monde réel, en pleine forme, il ne doutait pas d’avoir finalement le dessus sur Dee – cela aurait été une première d’ailleurs. Mais maintenant ? Dans son état de fatigue, avec un bras en moins, et un sérieux handicap qu’il ne possédait pas… Il était bon pour se prendre une sérieuse raclée.


-Je t’avais donné une seule mission mon garçon, dit-il d’une voix froide comme la mort. Et même ça, tu as été incapable de la remplir. Il tendit la main et invoqua sa keyblade, une longue clef aux multiples couleurs. La lame était longue, d’un côté doré, de l’autre passant du bleu clair, au vert foncé puis au noir. La garde était d’un côté bleu clair, de l’autre violette. Sa keyblade combinée. Repousser les ténèbres. Juste ça. Pas même devenir un héros ou un protecteur de la veuve et de l’orphelin. Tu as toujours été un échec. Il cracha par terre. Mais je pensais qu’un bon à rien comme toi aurait au moins eu la jugeote de m’écouter. Au lieu de quoi, tu n’as cessé de sombrer. Je vais rectifier mon erreur maintenant.

Sous le choc, incapable d’ouvrir la bouche pour se défendre, pour dire quoi que ce soit, l’ancien mercenaire eut un temps de retard sur son maître. Il se prit un violent coup dans les côtés – il en avait sûrement une ou deux de cassés - et fut propulsé vers les bords de l’arène. Avant qu’il n’ait eu le temps de reprendre ses esprits, un rocher de la taille d’un ballon vint briser son masque, lui cassant le nez au passage. La mort ne l’avait pas radouci, il était toujours aussi brutal. Toujours aussi détestable également.

La rage lui redonna le contrôle de son corps et de son esprit. Le manchot se releva et invoqua Armoiries. Il n’était plus le gamin effrayé de son enfance. Certes, il était toujours lâche, il avait toujours conservé ses défauts, son mauvais caractère, son insociabilité, sa timidité. Toutefois, son chemin sur la route des ténèbres lui avait permis de se renforcer. Genesis lui avait permis de rencontrer Emma et Richard. William lui avait permis de garder le contrôle de son coeur, et de ses ténèbres, les rendant dociles au lieu de sauvages. Il para l’estoc de Dee, et pirouetta pour lui rendre son coup dans les côtes, du manche de son arme. Aussi fort qu’il put.

Cet inconnu de la lumière avait raison sur un point. Il devait trouver un équilibre dans sa vie. Henry l’avait laissé tomber parce qu’il s’était reposé sur lui pour être sa lumière… l’entraînant sans le vouloir véritablement dans sa propre noirceur. Cependant, avant de trouver sa lumière – ou ce qu’il en restait – il fallait à l’instructeur trouvé l’étendue complète de ses ténèbres. Seule son ombre pourrait lui indiquer la force de sa lueur… ainsi que sa direction. Ensuite, il lui faudrait trouver une utilité aux deux. Il ne serait jamais vertueux. Mais il n’avait pas besoin de devenir une ordure comme Skinner.


-Tu n’es pas le seul à être déçu Dee. Je me déçois moi-même, mais surtout, tu m’as déçu. Tu m’as blessé, comme d’autres après toi. Si je suis cette voie… C’est uniquement parce que je n’avais pas d’autre choix. J’étais seul pour trouver une réponse. Il fit une pause, plaçant la garde de sa keyblade contre son cœur. Certaines personnes sont venues me donner des indications, mais au final… j’ai du agir seul. Prendre une décision seul. Je n’aurais jamais pu accomplir ta mission… Car depuis que tu m’as recueilli, tu m’as toujours laissé dans l’ombre. Il se remit en garde, les yeux d’une couleur bleue marine, assombris par sa colère. Tu n’as pas été une lumière qui éclairait mon futur. Juste une ombre du passé qui tentait de m’engloutir !

Puisant dans ses réserves, le blond s’élança sur le vieillard, tentant une estoc, puis une taillade. Il se recula d’un pas avant de repartir immédiatement à l’assaut, enchaînant un coup vertical puis en diagonale ascendante. Chaque fois, Dee le para. Chaque fois qu’il portait un coup, il pouvait voir ce visage tant détesté ne fournir aucun effort pour le contrer. Que faisait-il de mal ? Pourquoi n’arrivait-il pas à prendre l’ascendant ?

-Tu portes peut-être mes habits, mais tu n’es rien. Tu ne m’as jamais égalé. Tu ne m’égaleras jamais.

L’homme en gris fit un bon en arrière, et se mit en position de garde. Le jeune gomme le regarda faire, ne comprenant sa démarche qu’une seconde trop tard. Il concentrait sa force, il voulait l’éliminer. La panique balaya sa colère, la peur prit le contrôle de son cerveau, l’empêchant de réfléchir à une contre-mesure. Il devait fuir. Il devait quitter l’arène. Non ! Il devait quitter le monde ! Alors qu’il restait immobilisé par l’indécision, une pensée finit par transpercer le brouillard. Une simple logique.

Il n’aurait jamais le temps de fuir. Quand bien même Hadès, Cerbère ou il ne savait quel gardien ne s’y opposait pas. L’ancien étudiant devait lui faire face. L’affronter. Se défendre. S’il ne le faisait pas, il était mort. Son seul recours était d’encaisser. Malgré la fatigue. Malgré la peur viscérale qui lui déchirait les entrailles. Fermant les yeux un instant, il pensa à Emma, Henry, Chen, William. Puis il pensa à Genesis, Primus, Vlad et Dee. Enfin, il pensa à Richard. Il se mit en position de défense, et se concentra sur son vis-à-vis. Il lui faudrait réagir vite.

Le vieil homme chargea en un clin d’oeil. Si vite qu’il fut impossible à l’ancien fugitif de réagir. Son coup, alors qu’il se dirigeait vers lui, souleva l’air, la pression le faisant presque perdre l’équilibre. Puis sa keyblade heurta la sienne. La violence inouit du coup fit grincer chaque os de son corps. Le son des deux armes s’entrechoquant le rendit sourd un instant. Puis son arme lui échappa des mains, et il fut rejeter vers le bateau. Toujours vivant. La douleur traversait son corps par vague, mais il allait bien. Puis les deux morceaux de son arme s’enfoncèrent dans la pierre de l’arène.


-À partir de ce jour, tu n’es plus un maître de la keyblade. Tu n’es même plus un porteur. Tu es un déchet que le monde finira par éliminer un jour ou l’autre. Lorsque ça arrivera, je te souhaite d’être complètement détruit, corps et âme. Dans le cas contraire, je m’assurerais qu’il ne restera plus que la douleur dans ton avenir. Il se tourna vers le dieu des enfers. Il me semble que le gagnant recevait une récompense n’est-ce pas ? Retrouver sa vie.

Septimus regarda Dee s’évaporer dans un nuage caractéristique du maître des lieux. Que venait-il juste d’arriver ? Qu’est-ce que Dee avait dit ? Sa nuque ne put plus tenir sa tête droite. Il s’allongea dans la barque et ferma les yeux. William… serait-il content de sa performance ? L’était-il lui ? Il avait mal… et sommeil. Son esprit partit à la dérive, tant pour se protéger que pour assimiler les événements de la journée.
more_horiz
Alors, en préambule, j’vais dire que j’suis vachement content de ce rp. Ce qui fait plaisir ici, par rapport à la série que nous avons eu avant, c’est d’avoir quelque chose de vraiment abouti avec le désir de « bien » faire.

Il y a de la description, tu t’es lancé dans un projet et tu as pris sur toi de le conclure sans user de facilité. Nah, j’suis vraiment content, c’est bien.

Néanmoins, avant d’commencer ton commentaire, j’vais d’abord commenter Hadès !

Hadès :

C’est marrant, j’viens juste de lire le rp et Vesper se trouvait à mes côtés durant ce moment. Et ? J’ai eu une remarque qui avait guidé celle-ci à lire ta participation. En résulte une affirmation que nous avons prononcés et la voici :

« Foutre Dieu, il m’étonnera toujours pour l’interprétation de personnage »

En soit, j’sais pas ce que tu vaux pour des personnages originaux. Ici, j’ai eu droit qu’à du Sora et du Hadès et j’le dit une fois encore, j’suis impressionné.

Ce que beaucoup font, moi le premier, c’est exploité une base sur laquelle travailler. Toi ? Tu as déjà ta figure d’argile et tu t’amuses à imposé ton pouce. Sérieux, j’ai rien à redire de ton interprétation. Il y a du Hadès du film, des références à la culture greek et j’revois totalement l’état d’esprit de celui-co dans la série KH.

Réellement, j’ai été bluffé en voyant ça.

Alors, mon regret sera le suivant, j’trouve dommage que la démarche ne soit pas de toi. Si en plus, tu m’avais balancé avec vue l’occasion et sauté dessus, j’aurais été aux anges et j’aurais kiffé. Bon, après, t’es de retour depuis deux semaines. Donc, j’peux pas vraiment t’en vouloir !

Mais clairement, j’ai vraiment pas mal aimé ce rp. L’intervention et la dynamique que t’y imposes est vraiment bonne.


Très Facile : 7 points d'expérience + 50 munnies + 2 PS en Symbiose ! Oui, c’est un bonus.

Septimus :

Bon, tu connais l’tarif, j’vais d’abord parler des trucs négatifs que j’ai à dire pour ce rp. En soit, j’en ai pas tant que ça, des trucs récurent dans la suite de tes textes dont j’ai envie de parler.

Par exemple, ce qui est relatif à la fatigue des Enfers. Il y avait déjà le point par rapport à la pierre de l’Olympe. Comment Septimus peut-il avoir l’information ? Pas dans l’idée où l’information est inconnue, Ukiyo ayant réussi à la volé. Mais plutôt, c’est pas le truc qui est écrit dans le folder du monde. C’est ça que j’veux dire et c’est une mécanique à prendre dans chaque monde, c’est de savoir ce que le personnage est capable de connaître irp et que les informations ne sortent pas d’un chapeau.

La seconde, c’est en rapport avec l’état de fatigue. Oui, tu en parlais et tu disais être plus fatigué. Néanmoins, j’le voyait pas dans l’état des textes. Pour expliquer exactement c’que j’veux dire, j’voyais seulement qu’il disais être fatigué sans ressentir qu’il l’était.

Pour l’idée, j’vois vraiment le fait de combattre dans les Enfers comme un combat de chaque instant. Dès que tu fais un mouvement, tu te retrouves essoufflés. À l’instant où tu frappes, tu sens la tension dans tes membre. Et ainsi de suite. J’dis pas non-plus que une ligne sur trois doit être un « j’suis essoufflé » mais qu’on doit vraiment se dire : « Ok, il galère là »

Autrement, j’le sous entends plus haut, j’ai vraiment aimé le rp. Déjà, l’idée de prendre un PNJ de la Coa en plus pour jouer les autres manches est cool. Simplement, tu pouvais pas laisser un Septi en spectateur et nous décrire le truc, ça aurait été chiant de pas se retrouver dans le coeur de l’action.

L’idée de faire revenir Killian et Dee, j’avoue être partagé. Dans l’idée où, j’suis presque sûr que Killian n’est pas mort à l’instant où il a été arrêté. Mais qu’est-ce qui me rend réticent ? Simplement le fait de le voir mort sans savoir pourquoi. Autrement, j’aime bien ce qu’il a rendu et j’trouve que ça avait vraiment donné du punch à son combat et l’utilité de son apparition dans le tournoi. Il a de bonne réplique et il reste pareil à son interprétation.

Pour Dee, l’idée de retrouver son mentor et prendre sa rouste, j’suis totalement dans le délire. Le regret vient peut-être du fait qu’il revienne à la vie ? Dans l’idée où j’le ressent comme « complet ». Qu’est-ce qu’il pourrait faire de plus en revenant à la vie outre retrouver Henry ? Là, il a bien expliquer sa façon de penser à Septimus et l’a même ôté son pouvoir. Donc, j’sais pas. J’ai adoré ce que tu en as fait dans le rp mais j’reste mitiger sur la suite.

Sinon, bien entendu, le point le plus important est l’idée de savoir user de son malus comme bonus. Après, il y a aussi l’autre truc du genre : « Montrer son point faible pour forcer l’adversaire à l’attaquer et y avoir préparer un contre. » Mais oui, totalement, cette idée de changer pour un truc qui correspond à l’état, c’était du bon. Et puis, finalement, les combats sont vraiment pas mal. Peut-être que Vald (à chaque fois que tu parles de lui, j’imagine le rappeur) était plus brouillon, plus compliqué à comprendre mais Septi avait vraiment son punch.

Donc, voilà ! Le rp était vraiment bon et ce serait vraiment top que tu t’inspires de cette veine la pour la suite. Celle de toujours chercher plus loin.


Périlleux : 38 points d’expérience + 300 munnies + 3 PS. Deux en Vitesse, un en Force et un bonus en Défense ! Oui, c’est aussi un bonus.
more_horiz
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum