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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Monsieur Shisan – Shisan Xiangsheng-, maître de la Cour Mingyue, nous a invité il y a de cela quelques temps à venir passer une soirée d’exception dans son établissement. Une liste de personnalités de la ville assez importante va s’y rendre. Officiellement, il s’agit de musique et de divertissement. Officieusement, nous savons ce qui se passe quand des gens se rencontrent : ils parlent.

Pour cette soirée qui promet d’être intéressante, j’ai choisi Francis comme escorte rapprochée. Non pas que Yijun ou mes autres soldats sont moins efficaces, mais j’ai plus confiance en Francis. Je n’ai aucune crainte à propos de sa loyauté et il sait être intelligent quand il faut. Li Guo se chargera de nous protéger pendant le trajet et ne rentrera pas dans la Cour.

Je m’habille élégamment. Pas de tenue d’apparat trop cérémoniale. Non. Je mets un bel ensemble noir et doré. Avec mes bijoux et je me maquille. Ma peau très blanche tranche avec la noirceur du tissu. C’est parfait. Tandis que je me prépare, je peux entendre les jacasseries de Francis qui ne semble pas donner du bon temps à Xupeng qui essaye de le vêtir correctement.

En effet, Francis ne voit pas vraiment l’intérêt pour lui de s’habiller comme un Han. Malheureusement, il n’a pas tellement le choix. Nous ne sommes guère dans une société cosmopolite ici, et bien que les étrangers soient tolérés, leurs manières ne sont pas nécessairement bien vues par tout le monde. C’est un risque que je prends en l’emmenant avec moi, mais je lui fais confiance et cela penche la balance en sa faveur.


« Francis, mettez cet ensemble, vous allez finir par être en retard !
- C’est un ensemble pour femme ça, essaye pas de m’avoir dans tes combines Xupeng !
- Arrête de faire l’enfant, c’est plus de ton âge ! Va mettre ces vêtements.
- Arrête de vouloir m’immiscer dans tes fétiches, vieux cochon ! Je ne m’habillerai pas en femme pour te faire plaisir, goujat ! »

Ils arrivent à me faire soupirer. Pire que deux gosses ces deux-là.

« Francis. Met ces vêtements et dépêche-toi. C’est avant tout un spectacle, si nous sommes en retard cela fera mauvais genre. »

Après quelques minutes, je les rejoins pour voir où il en est. Dire que je suis prête avant Francis, c’est quelque chose de rare. Lorsque j’arrive dans la pièce où les deux compères se trouvent, mon fidèle pilote sort de dernière un paravent. Il a finalement mis sa tenue, bien. Bien sûr, on voit toujours son gros ventre et le fait qu’il soit –« légèrement »- en surpoids par rapport à sa taille, mais cela lui va à peu près bien.

Xupeng lui a choisi un ensemble noir et doré comme le mien, mais beaucoup plus « simple » dans les détails pour que les gens puissent dissocier la maîtresse du serviteur. C’est très bien.


« Vous êtes tous les deux prêts pour partir.
- Maintenant que je me suis mis à ton goût, tu veux que je parte Xu ? T’exagères quand même vieux pervers !
- Arrête Francis, tu es usant à la longue.
- Je me fais belle pour toi et tu dis que je suis usant ? Elle est bien belle celle-là ! Les hommes sont tous pareils, je n’en peux plus de toute cette goujaterie. N’est-ce pas Huayan ?
- Quand tu auras achevé ta montée soudaine d’œstrogènes Francis, tu me rejoindras devant la maison. » lancé-je, cassante mais légèrement amusée tout de même.

Je monte dans mon véhicule tandis que les porteurs attendent que Francis grimpe à son tour. Je peux vous dire qu’ils n’ont jamais autant souffert, je les plains. Me porter n’est pas bien compliqué, je ne suis pas très lourde, Francis en revanche… Fait plus son poids.

Nous commençons donc à avancer, lentement mais sûrement vers l’établissement de Monsieur Shisan qui se trouve dans un quartier de la ville où se trouve tout ce qui touche aux divertissements et aux arts. Je ne suis pas très familière de cet endroit, Francis s’y connaît plus vu que dans les ruelles les plus sombres, il y a des maisons de thé qui ont des hôtesses très… Accueillantes disons. Je lui ai interdit d’aller là-bas, mais je sais qu’il y va de temps à autre surtout quand je ne lui donne rien à faire.


« Je suis surprise que tu n’as toujours pas perdu de poids Francis. Tu entraînes tellement mes soldats. Cela fait beaucoup d’exercice physique.
- Je sais, oui. C’est une question de morphologie, vous savez.
- Oui. Cela n’a rien avoir avec les stocks de la cuisine qui varie beaucoup en quantité depuis que tu vis dans le manoir.
- Tout à fait. Il n’y a pas de corrélation entre moi et le garde-manger. C’est encore un coup de Xupeng ça.
- Bien sûr. »

Nous échangeons le sourire aux lèvres. Je me contrefiche royalement de s’il maigrit ou pas. Je veux juste que mes gardes soient bien entraînés. Hors de question de revoir des assassins chez moi nous menacer aussi aisément.

Alors que nous nous engouffrons dans une nouvelle rue, Francis se tourne vers moi, l’air plus sérieux qu’auparavant.


« D’ailleurs en parlant de gardes, j’ai eu une info aujourd’hui qui est un peu surprenante. »

Je me tourne vers lui, cherchant à voir si c’est une de ses farces ou une réalité, manifestement il y a vraiment quelque chose qu’il souhaite me dire.

« Je t’écoute. »

Il croise les mains, se donnant un air pensif.

« Un des mecs qu’on entraîne m’a dit qu’il aurait vu un homme, qu’il pense être Yijun, sortir en pleine nuit du manoir pendant son tour de garde. Il aurait spécifiquement évité la volière, ce qui fait qu’il a conclu que c’était pas vous.
- Hum… »

Il est vrai que c’est une nouvelle étrange. Pourquoi sortirait-il en pleine nuit en évitant au possible d’être vu ? Cache t-il quelque chose ou il s’agit d’une de ses affaires personnelles ?

« Maintenant que j’y pense… Je crois qu’il aime une fille qui habite Chengdu. Il me l’a dit il y a longtemps, lors de notre expédition vers la mine de pierres rouges, tu te rappelles ?
- Ah ouais ! Y avait eu un beau combat avec votre frère. Ils ont pris cher les Mongols ce jour-là ! On leur a donné une bonne leçon, héhé ! Je me rappelle encore des gars que j'ai décapité mdr ! »

Peut-être qu’il voit tout simplement cette femme en secret. Je ne vais pas aller fouiller dans la vie sentimentale de mes propres hommes, ce serait beaucoup trop intrusif. La confiance doit être primordiale dans notre maisonnée.

« Il va certainement rendre visite à cette femme dont il a parlé.
- Je sais pas… Vous voudriez pas vérifier quand même ? Un de vos piafs pourrait le suivre de près.
- Il n’est pas bête, il s’en rendrait compte qu’il est suivi. Il est formé et entraîné comme toi Francis.
- Me faîtes pas rire, chef. Yijun je le prends, je le fous à terre et je lui explose le crâne à mains nues. Et sans sourciller en plus. Pas que je l'aime pas, hein, mais il fait pas le poids c'est clair et net.
- Doucement, doucement. Cette sortie nocturne ne prouve rien et je ne suis pas allée fouiller dans ta vie personnelle quand tu as travaillé pour moi, au début.
- En même temps, y a pas grand chose à aller chercher. Ma femme est une connasse et mon fils est un petit con. Le bilan est vite dressé.
- Cela n’empêche que je n’ai pas de raison outre mesure de m’en soucier. Toi aussi tu sors parfois la nuit.
- Ouais. Mais j’évite pas les gardes moi. »

Certes, il marque un point. Yijun a pour l’instant montré une loyauté digne des autres. Laissons donc le temps nous montrer ce qu’il fait… Et au pire, je le confronterai sur cette sortie pour voir ce qu’il déclare pour sa défense.

Nous finissons notre petit trajet et arrivons dans le quartier des arts, nous nous arrêtons devant l’établissement portant le fameux nom de la « Cour Mingyue », le meilleur endroit pour passer une agréable soirée entre personnes de bonne compagnie. Nous ne sommes pas dans un tripot, mais dans un endroit pensé pour le luxe et la haute société.

De toute façon, c’est suffisamment cher pour dissuader la plupart des personnes de venir ici.

Nous descendons et je confie mes dernières consignes à Guo.


« Demande aux porteurs de se mettre à l’arrière du bâtiment. Fait des rondes autour de l’établissement pour voir s’il y a des espions ou d’autres personnes louches. En cas de très gros problèmes, trouve un moyen de m’attirer à l’extérieur.
- Très bien, chef ! »

Il est jeune, mais obéissant. C’est très bien. Il est peut-être moins expérimenté que Francis ou Yijun, mais il est en bonne voie pour les rejoindre en tant que guerrier d’exception.

Nous ouvrons les portes pour être accueillis par des serviteurs habillées en rose et en rouge. Très souriantes et naturelles, c’est agréable. Manifestement, nous étions attendus.


« Bienvenue Songzi Huayan ! La Cour Mingyue est ravie de voir une si belle fleur venir profiter de nos divertissements raffinés.
- Shisan Xiangshen a vraiment le talent pour trouver les meilleurs serviteurs, je vais être jalouse de lui.
- Il ne faut pas, honorable Dame ! Si vous voulez bien nous suivre, nous allons humblement vous montrer où votre soirée va se dérouler.
- Très bien. »

Cet échange convenu et poli se termine et les deux jeunes filles nous emmènent à l’étage loin des clients normaux. Nous arrivons ainsi dans une grande salle, une dizaine de tables de premier rang se trouvent en place, derrière elles, une quinzaine de tables de second rang.

Une dizaine de maîtres pour une quinzaine de serviteurs. Soirée intéressante en perspective.

La salle est richement décorée. De l’extérieur, le bâtiment de bois semble assez simple, mais il recèle de nombreux trésors en son sein. Les planchers sont beaux et bien entretenus, les objets de décoration sont placés avec goût et peuvent témoigner de la richesse de Monsieur Shisan et de son établissement. Des coussins brodés de fil d’or, des paravents en bois magnifiques, des dorures sur les murs, des rideaux pourpres et écarlates agrémentent différentes pièces.

Quelques petites plantes sont également disposées ici et là pour équilibrer les pièces. Le bois est proéminent dans les bâtiments chinois traditionnels. Il est donc sculpté, dompté et apprivoisé grâce à un travail précis du bois. Et ici, Monsieur Shisan montre sa capacité de trouver des ébénistes de qualité capables de fournir un travail remarquable. Les arts sont une chose, mais l’artisanat est tout aussi remarquable à observer.

Alors que je continue de contempler la beauté des lieux, notre hôte de la soirée s’avance vers nous, un grand sourire sur le visage.

« Songzi Huayan ! Quel plaisir de vous recevoir enfin dans mon modeste établissement !
- Je vous en prie, Shisan Xiangshen, je ne pouvais manquer une occasion pareille. Vous m’avez promis beaucoup de choses pour cette soirée d’exception.
- Et vous avez bien eu raison de vous joindre à nous ! Vous êtes la première arrivée, je vous invite à prendre place avec votre… Serviteur. Les autres invités ne devraient pas tarder ! »

Je prends Francis avec moi et lui indique une petite table où s’asseoir derrière moi. Je prends place, j’ai une table légèrement plus grande que la sienne à disposition. Vu que c’est un servant, il est derrière tous les « maîtres », ainsi est notre étiquette. Les personnalités les plus importantes devant, les autres s’éloignent au fur et à mesure.

Je remarque que nos tables sont ajustées en « U » de sorte à faire face à une petite scène. Des instruments sont déjà en place dessus. Je note notamment la présence d’un guizheng, que je sais jouer.

Je me retourne vers Francis :


« Tu n’as pas le droit à l’erreur Francis. Mieux vaut que tu ne dises rien, sauf si je t’y invite. Tu vas suffisamment attirer l’attention. »

Il hoche la tête calmement, en souriant. Bien.

Les différents invités arrivent au fur et à mesure et effectivement, il n’y a que des personnes importantes ce soir : Lin Meng, fils de Lin Yong, militaire comme son père. Il est affecté à Chengdu de mémoire ; Wen Jing en personne ; Liu Yu, le fils du gouverneur, jeune, il est notamment réputé pour son désamour pour la chose politique et son attirance pour les arts ; Shi Wu, le remplaçant du juge assassiné il y a quelques temps, j’ai entendu que c’était un homme intègre et très attaché à l’impartialité du Ministère de la Justice ; Yin Yazhu, un noble de la ville, connu plus pour sa neutralité qu’autre chose : il est issu d’une longue lignée de vicomtes.

Alors que nous enchaînons les salutations et que nous finissons à peine pour prendre place à nos tables avec nos gens, que le reste des invités arrivent : Ma Lin, fonctionnaire d’Etat qui dirige le Ministère du Commerce local à Chengdu ; Fan Chun, secrétaire en chef du palais du gouverneur ; Zi Qiu, le chef de la garde de la ville, connu pour sa proximité douteuse avec à la fois Wen Jing et le gouverneur et enfin Long Xinya, la seule autre femme avec moi, également la fille d’un prêtre avec de profonds liens avec le temple taoïste de la ville.

Je ne sais pas si Monsieur Shisan l’a fait exprès, mais il vient de mettre dans la même salle tous les camps de la ville : les pro-gouverneurs, les anti-gouverneurs et les neutres. Il va falloir faire attention à ce que l’on dit et fait.

Ce dernier se place devant nous et annonce le programme avec chaleur et beaucoup d’entrain :


« C’est avec un immense plaisir que je vous reçois tous ce soir dans mon humble Cour Mingyue. Aujourd’hui, j’aimerais vous faire découvrir un groupe de jeunes filles extrêmement talentueuses qui ne nous viennent pas de très loin : originaires de Chongqing, ces délicieuses musiciennes vont nous offrir un voyage à travers la musique dont vous vous souviendrez longtemps. Elles seront accompagnées de nos gracieuses danseuses qui sauront, je l’espère, vous enchanter et vous divertir.
- Ne nous faîtes pas attendre plus longtemps, Shisan Xiangshen !
- Nous attendons avec impatience de voir tout cela.
- Oui, oui… Mais avant, laisser donc la Cour Mingyue vous régalez des mets que j’ai fait spécialement préparer pour mes invités de marque ! » dit-il en claquant des doigts.

Des serviteurs apportent alors des plateaux, remplis de nourriture, qu’ils disposent sur chacune de nos tables. Ils sont composés de viandes, à l’odeur je dirai que c’est du porc, avec des légumes, un autre plat de viande de bœuf, un bol de riz et enfin une autre assiette de légumes verts. Enfin, il y a pour chacun de nous une petite théière avec un verre à thé. Monsieur Shisan nous gâte, tout ceci a l’air délicieux.


« Merci beaucoup pour votre accueil, Shisan Xiangshen. Ce repas a l’air digne de la beauté des lieux.
- Merci pour votre compliment Song DaRen ! Allez ! Ne perdons pas de temps et attaquons avant que tout ne soit froid ! »

Les invités obéissent et nous commençons à manger le dîner tandis que les conversations débutent peu à peu entre tous les éminents personnages attablés. Pour ma part, je suis placée entre le Juge Shi Wu et le secrétaire en chef du ministère du commerce Ma Lin de la ville. Le représentant de la Loi n’est pas très bavard, en revanche Lin l’est beaucoup plus.

« C’est un honneur de vous rencontrer Songzi Huayan ! Je ne vous cache pas qu’on a entendu parler de vous au Ministère !
- Ah oui ? En bien j’espère ?
- Oh là ! Oui, ne vous en faîtes pas ! Je connais votre père depuis longtemps vous savez, quelle joie de rencontrer la fille.
- C’est gentil, je vous remercie. Vous êtes Ma Lin, c’est bien cela ?
- Tout à fait, ma Dame ! J’administre tout ce qui est relatif au commerce dans la municipalité de Chengdu et alentours.
- Vous devez en voir des vertes et des pas mûres, n’est-ce pas ?
- Oh oui ! » dit-il, tout en buvant un peu de thé.

Shi Wu entend notre conversation et en profite pour participer, avec un ton très posé et sérieux :


« Je suis également ravi de rencontrer la personne qui a permis d’éclaircir l’assassinat de mon prédécesseur et qui a mis à jour ces horribles affaires de corruption. Vous n’êtes pas une femme habituelle, Songzi Huayan.
- Je ne fais que mon devoir et ce qui me semble juste. Et puis après tout, qu’est-ce qu’une femme habituelle, hum ? » dis-je, tentant vaguement un humour qui pourrait convenir à des hommes de leur âge.

Heureusement, ils rigolent un petit peu. La politesse sans doute.


« Loin de moi l’idée de parler travail en cette si belle soirée, mais je serai intéressée d’avoir votre sentiment sur la manière dont nous devrions débusquer les corrompus et empêcher une récidive à l’avenir.
- C’est une vaste question que celle-ci, Shi DaRen. Je pense qu’avant tout, il faut appliquer la Loi du Ministère et montrer une extrême sévérité envers ceux qui trichent ainsi. Par l’exemple, les esprits se souviendront de ceux qui furent humilier par leur faiblesse.
- Et dire que les responsables principaux n’ont pas encore été attrapé.
- C’est en effet très regrettable. Mais j’ai foi en la Justice. Je suis convaincue qu’ils finiront par tomber. »

Nous continuons tous de discuter en mangeant. Une fois le repas achevé. Nous complimentons notre hôte, qui d’un nouveau claquement de doigts, convoque les musiciennes et danseuses qui prennent position sur la scène et devant nous. La musique démarre, la danse accompagnant les doux sons des instruments.



A la fin du premier morceau, nous sourions. Charmés par l’ambiance parfaitement maîtrisée par Shisan. Le ventre remplit et l’esprit subjugué par la puissance de cette combinaison artistique de qualité.

« C’est splendide. Bravo Monsieur Shisan !
- Attendez ! Ce n’est que le début. » dit-il, tout en faisant signe aux musiciennes d’enchaîner.



Une voix enchanteresse se lève tandis que les danseuses se meuvent parmi nous avec leurs robes orangées et rouges. Gracieuses et élégantes, elles nous font vivre la mélancolie de la mélodie, tandis que nous perdons peu à peu pieds et sommes de nouveau sous le charme de la poésie de cet instant magique.

Les voiles des robes voltigent dans les airs, ils peuvent nous rappeler les ailes d’un oiseau, les mouvements du vent sur nos propres vêtements. Une invitation à la rêverie et au voyage. Et alors que nous apprécions ce doux moment, je remarque que Wen Jing parle avec le chef de la garde de la ville, Zi Qiu. Étrange qu’ils ratent pareille représentation.

Enfin, étrange.

Bien entendu, cela aurait été trop beau que nous puissions profiter pleinement du spectacle. Ne soyons pas bernés par les mots doux et les apparences. Tout le monde sait ce qui se passe en ville et la présence du fils du gouverneur ne prouve qu’une chose : il veut être au courant de ce qui se passe ici.

Le spectacle continue pendant encore une heure, jusqu’à ce que les danseuses saluent et disparaissent avec les musiciennes derrière les paravents. Très beau, très agréable, très raffiné. C’est clairement d’un autre niveau que les strip-teaseuses d’Illusiopolis ou de la Costa del Sol. On sent la civilisation ici.

Nous nous levons et c’est ainsi que nous pouvons commencer à discuter pleinement. Shisan ramène encore des plateaux de thé pour tous et nous sommes invités à passer dans un salon voisin, spécialement aménagé pour discuter tranquillement.


« Magnifique spectacle Song DaRen, hum ? » lance Wen Jing.

J’affiche mon plus beau sourire, tâchant de ne pas paraître trop fausse.


« Tout à fait. Nous ne pouvons que constater le talent de Monsieur Shisan pour dénicher de véritables perles artistiques. C’est si agréable de pouvoir partager cela en si bonne compagnie ! Le bal des danseuses nous rappelle aisément les danses des flamands roses sur les berges des lacs du Sud. » dis-je, tout en faisant mine de le prononcer suffisamment fort pour que les autres invités proches de nous puissent entendre.

« Comment va votre père ? Il est toujours aussi casanier, il n’est toujours pas venu voir le père de la mariée, ahah ! » dit-il, plus discrètement à mon intention.

Tu m’étonnes qu’il n’est pas venu te voir.


« Il va très bien. Vous savez, il se prépare au mariage. Il a accepté l’idée que son fils est devenu un homme et qu’il est temps de se marier pour agrandir la petite famille ! »

Avec ça, il devrait avoir compris que la situation est réglée de ce côté-là. Il pourra maintenant détourner son attention vers des sujets qu’il pense plus intéressant… me laissant le champ libre pour comploter dans son dos. A commencer par récupérer les fonctionnaires qui le suivent plus à cause du mouvement qu’il crée que par conviction.

Après un échange de sourires entendus, je m’éloigne un peu de lui pour m’approcher innocemment de la seconde unique femme présente ce soir à nos côtés : Long Xinya.

En vérité, c’est certainement la personne que j’attendais le moins. Des fonctionnaires, des militaires, des nobles, oui. Mais une fille d’un prêtre taoïste influent, c’est original. Ils sont souvent plus éloignés des milieux artistiques, comme beaucoup de religieux en général qui préfèrent la quiétude de leurs temples plutôt les soirées de divertissements dans des tavernes et autres établissements.

Tout comme le fils du gouverneur, j’imagine qu’elle est avant tout ici pour tenir son père au courant de qui était là et ce qui s’est dit. Nous sommes trop nombreux pour parler en toute tranquillité. Je pourrais l’inviter à prendre le thé, tiens ? Loin des oreilles indiscrètes.

Ah mince, le fils du vieux Lin Yong, Lin Meng l’a déjà accosté. Bon, je ne vais pas changer de trajectoire maintenant, cela pourrait être mal interprété. Je vais faire une petite entrée théâtrale.


« Comment se porte votre père ?
- Très bien, je vous remercie. Je lui rapporterai vos salutations, Lin Meng.
- Oh, je suis impardonnable ! Je ne voulais pas perturber votre conversation !
- Ne vous en faîtes pas, Songzi Huayan ! Restez avec nous !
- Il n’y a pas de mal.
- Je vais vous laisser discuter entre vous, je voulais uniquement vous invitez à venir tous les deux à prendre le thé dans ma demeure. Ce serait un honneur pour moi de vous recevoir.
- Mais bien sûr ! Quelle excellente idée ! J’ai entendu dire que l’étranger qui vous accompagne est un sacré combattant !
- C’est vrai. Une perle… Rare.
- Je viendrais également avec grand plaisir. J’ai entendu dire au temple que vous étiez une lectrice assidue du Maître Laozi.
- Voilà qui est donc convenu. » dis-je, souriante.

Bon, à défaut d’avoir Xinya seule, je devrais avoir Meng en même temps. Je le confierai à Francis le temps de discuter avec elle. Ce sera plus facile de la mettre à l’aise ainsi.

C’est une jeune femme timide, d’à peu près mon âge je crois. C’est une grande littéraire et on sent qu’elle n’est pas à l’aise de susciter trop d’attention, il faudra donc se montrer prudent avec elle et délicat, au risque de la brusquer et de la perdre définitivement. Elle pourrait être une source d’informations intéressante, sans compter les relations de son père au temple de la ville.

Mine de rien, influencer les fidèles du Tao de Chengdu pourrait être un atout… Utile à l’avenir.

Les conversations continuent, essentiellement sur des banalités, l’actualité du pays, la météo, l’économie. Le sujet qui retient plus mon attention est la présence semble t-il de plus en plus accrue de bandits dans certaines provinces voisines du sud et vers la ville de Chongqing. Bizarre. La criminalité ne semble pas avoir augmenté dernièrement vers cette grande ville. J’étais déjà partiellement au courant grâce à mes corbeaux, mais manifestement c’est suffisamment notable pour que les locaux commencent à en parler.

Une fois la soirée finit, je quitte les lieux avec Francis, ravie d’avoir pu un peu développer mon réseau avec de nouveaux notables de l’agglomération. Tout est bon à prendre dans notre position de challenger.

Sur le chemin du retour, nous bavardons ensemble.


« Satisfait de cette soirée Francis ?
- Oui ! La bouffe était extra. Dommage qu’on puisse pas toucher les filles quand même, elles étaient vachement bais- jolies. Jolies. Très jolies.
- Bien sûr. » confié-je, sachant très bien ce qu’il pensait.

« Tu as des remarques ou observations à faire ?
- Le porc était peut-être un peu trop salé à mon goût mais…
- A propos des personnalités présentes Francis.
- Ah ouais… Euh… Bah moyen. Je pense que tout le monde était un peu en mode tendu du slip vu qu’il y avait le fils du gouverneur et Wen Jing. S’il n’était pas là, ça aurait craché sec dans son dos je pense.
- Bonne observation.
- Pas bête le Francis, hein ! Hein ?
- Oui, oui. »

Nous continuons de parcourir les rues de Chengdu, désormais plus calmes. Au vu de la position de la Lune, je dirai qu’il est aux alentours de vingt-deux heures. Personne ne traîne vers minuit dehors, ça porte malheur et on peut croiser des fantômes. Du coup, les rues sont rapidement vides le soir.

« Tiens au fait, j’ai Harch qui est encore venu me demander s’il ne voulait pas que je « corse » l’entraînement pour endurcir vos six gars.
- Qu’est-ce qu’il entend par « corser » ? Ton entraînement est déjà assez rude comme cela. J’ai l’impression de les voir prendre du muscle de jour en jour. Sans compter qu’ils savent de mieux en mieux utiliser leurs armes.
- Je sais pas. Je pense qu’il sous-entend qu’il faut les « conditionner » psychologiquement, m’voyez ?
- Je vois très bien, oui… Qu'en penses-tu ? »

Je tente de voir la position de Francis sur le sujet. Pour ma part, j’ai déjà spécifié à Harch que je ne voulais pas utiliser de telles méthodes. Voyons ce qu’en pense mon acolyte de toujours.

« Baaaaaaaaah en soi. Je serai pas nécessairement contre dans la mesure où vous voulez une garde loyale contre vents et marées. Si on les garde comme tel, y a toujours un risque qu’ils parlent aux mauvaises personnes, s’enfuient en cas de désespoir ou se fassent dessus au premier sortilège qui tombe sur eux quoi.
- Je ne pensais pas que tu serais partisan d’une méthode si extrême.
- Pour le commun des troupes, je dis pas. Mais après votre garde rapprochée, j’aurai l’esprit plus tranquille si j’avais une confiance aveugle en vos gars près de vous.
- Merci de te soucier de ma sécurité, Francis.
- Boarf. Je suis un homme d’action v’savez. A situation extrême, solution extrême. J’y prendrais peut-être pas beaucoup plaisir mais…
- J’y réfléchirai. Le point avec Harch, c’est qu’il fait aisément de l’excès de zèle. Je dois bien définir les limites pour éviter qu’il aille trop loin.
- Je comprends carrément ce que vous dîtes. Le gars il est pas tout seul dans sa tête. »

Et c’est sur ces bons mots que nous arrivons au manoir. Je congédie Francis pour la nuit tandis que je reviens mes appartements avec Xupeng et les autres serviteurs. Après m’être mise dans une tenue plus simple pour la nuit, je bois une dernière tasse de thé.

« La soirée vous a-t-elle été agréable Maîtresse ?
- Oui. La musique et les danseuses étaient vraiment belles.
- Je suis heureux que vous ayez pu profiter de ce moment de grâce et de culture. » dit l’eunuque.

Avec Xupeng, nous avons décidé de parler de manière « officielle » quand nous ne sommes pas totalement en privé. Je le connais depuis toujours, je l’autorise donc à me parler plus honnêtement tandis que les autres… Doivent savoir où est leur place.

D’un regard entendu, Xupeng les congédie.


« Comment s’est passée la soirée ?
- J’ai été honnête. La musique était bonne, mais la compagnie clairement motivée par autre chose. Chaque personne espionnait son voisin, même au cœur de la performance, toutes les attentions n’étaient pas dirigées vers les arts.
- Wen Jing était là je présume ?
- En personne. Tu penseras à préparer la maison pour la visite du fils de Lin Yong et de Kong Xinya. Je les ai invités à… Prendre le thé.
- Très bien. »

Je marque une petite pause et en profite pour boire un peu de thé.

« Tu as de nouvelles informations pour moi ?
- Votre future belle-sœur a encore frappé sa petite sœur.
- Pour quelle raison ?
- Apparemment la petite avait une « plus belle robe qu’elle ».
- Quelle connasse.
- Huayan !
- Song-ZI Huayan, Xupeng. N’oublie pas que je peux dire ça à présent.
- Oui, oui. Pardon.
- Cette Lihua est définitivement une teigne. Il faut vraiment que nous trouvions un moyen de la rendre inoffensive.
- Nous pourrions la faire chanter avec les informations que nous avons déjà sur elle ?
- Ce ne sont que des dénonciations de serviteurs. Cela n’a aucune valeur juridique en tant que tel. Et en plus ils se rétracteraient par peur d’être accusés de trahison.
- J’ai bien peur de ne pas avoir d’autres idées…
- Patience Xupeng, patience. Nous finirons bien par trouver quelque chose. Tôt ou tard. »

Après cette brève conversation, je lui demande de partir et je rejoins mon lit. L’esprit plein d’idées et de questionnements. J’espère que mon mari viendra me rendre visite dans mes rêves pour aider à m’échapper quelques heures de cette triste réalité.
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Tiens, Huayan, tu veux que j’te rappel de tes danses endiablés en tant que meneuse pour l’ouverture du Bubble Bath à Costa Del Sol ? Ce serait une tragédie que Chengdu se retrouve avec des vidéos de ce moment. Malheureusement, Chen n’a pas un portable et cette pièce a conviction d’une rare intensité pour ruiner le travail que tu fais de ce côté de la Terre des Dragons.

Bon, j’vais me contenter de détruire l’endroit avec Death ! Ou en charger Roxas. Au choix.

Mais oui mon gars, avant d’commencer à faire le chaud, il faut se souvenir d’où est-ce qu’on vient ! Ne t’inquiètes pas, j’suis l’genre de chieur qui sera dans le coin pour le rappeler.

Maintenant, trêve de connerie, il y’a un truc que j’voulais dire avec cette notation. La semaine dernière, j’ai été le gars relou avec l’expression du grain de riz dans le grenier. Étonnement, en ayant fait ça, j’me suis rendu compte durant cette lecture que c’était une « erreur » que tu faisais régulièrement. Dans l’idée où, le cas d’une expression ou quoi, tu reprenais son sens en le mettant au premier degré dans ton texte.

Alors, c’est un comique de situation que j’utilise avec Chen ! Cependant, j’pense que Huayan est un personnage trop « arrogant » pour sciemment faire ce genre d’erreur. Donc, clairement, pense à ça lors de tes prochains écrits. Là, j’ai pas internet sur mon ordinateur donc j’peux pas faire la liste, mais ce sera une de mes nouvelles passions pour les prochaines de notation de chercher cette erreur.

Autrement, histoire de m’attaquer à la forme des dialogues comme tu prends désormais soin à en faire d’avantage, j’vais aussi serrer la vis de ce côté et te parler de la ponctuation.

Primus avait fait ce commentaire à Agon dans l’une de ses mini-séries et je ne pourrais pas mieux l’expliquer que lui-même. Donc, j’te conseil d’aller voir ce commentaire et j’vais justement te dire ce qui me pousse à t’en faire part. Lors d’un te premier dialogue dans la cour truc-machin, il y a ce dialogue et je m’en souviens bien parce que j’ai haussé un sourcil.

«
- Blablabla j’aime les vaches prout-prout Enrique de la Vega !
- Ah oui ? En bien, j’espère ?
- Hihi, gralgaga, huhuh
»

Ouais, j’ai pas retenu tout le dialogue. Mais donc, ici, la ponctuation à un rôle crucial pour la bonne compréhension de ta réponse.

Là, avec les deux points d’interrogation ? On entend ça : « Ah oui ? » Donc, surprise d’entendre que l’on parle de toi. Suivit de « En bien, j’espère ? ». L’effet est plutôt de demander, voir d’exiger, que cela soit en bien plutôt que l’effet ultra-cliché dans les films qui doit se résumer à « J’espère que vous parlez de moi en bien. »

En voyant la suite du dialogue, l’effet que tu recherchais était clairement de jouer le jeu en voulant flatter l’égo. Non à exiger à ce que l’on parle bien de toi. Donc, en disant cela, il c’est une invitation à clairement faire attention à ta manière de ponctuer. Maintenant, l’exemple ultra-cliché pour souligner mon propos !

« On mange, les enfants ! » et « On mange les enfants ! » à un sens totalement différent avec une virgule en moins.

Autrement, oui, le rp est intéressant. Le seul autre soucis que j’ai eu, et c’est clairement un problème de compréhension lié au format d’écriture, c’est que j’suis incapable de te dire quelle couleur de dialogue correspond à qui.

C’est un truc que je ne fais pas et que j’dois améliorer, c’est simplement ajouter un indicateur lors des dialogues.

« Ah oui ? Je feintait l’air d’être surprise En bien, j’espère. »

Bon, j’le fait avec Huayan et j’connais clairement la valeur hexadécimal de sa couleur. Mais c’est juste pour dire que, et j’dois aussi faire l’effort, d’ajouter les indicateurs du sujet comme ça est clairement un bonus à la compréhension.

Sinon, oui, c’est cool ! Un commentaire globalement négatif, mais j’ai clairement apprécié le rp, c’était cool ! D’ailleurs, je t’attends en mp pour que tu m’expliques ta façon de reconnaître du porc à l’odeur. Salé et poivré, j’fais pas la différence entre du porc / boeuf / poulet, c’est la texture qui m’aide à faire la différence !


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