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Kingdom Hearts Rpg
Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Au début ce n’est pas grand-chose, c’est un embryon de chaleur au fond de son crâne, un noyau dense d’idées et puis, c’est brûlant, c’est ardent, c’est nucléaire, ça ne tient plus en place. C’est le germe d’un souvenir ou d’une hypothèse, c’est un chêne qui pousse dans un séisme, pire, dans une explosion. Au début ce n’est pas grand-chose, c’est un neurone qui s’anime, un soldat à moitié endormi, et puis c’est un deuxième et puis dans un crescendo ce sont les autres qui s’éveillent, tous, les uns après les autres, dans un hémisphère et dans l’autre; des émotions qui s’animent, non, pas des émotions, de la lave, du magma, de l’hydrogène en fusion. Au début ce n’est pas grand-chose, et puis ça chauffe, ça s’entrechoque, ça devient insupportable, la tête ne cadre plus et enfin, enfin, Al’, se réveille.

Al’ a froid, c’est la première chose à laquelle il pense. Le vent est froid, le sol est froid, le simple fait de penser à bouger lui fait dresser ses poils. Il grelotte mais enlève une première chemise trop grande, puis une deuxième, et une troisième pourquoi pas, ainsi de suite jusqu’à défaire tout son cocon de soie – de la soie synthétique, bien sûr, à San Fransokyo rien n’était vraiment vrai. Il déroule les cravates de sa tête, son bonnet d’infortune à prix d’opulence, et ses cheveux sont des stalagmites, des épis frigorifiés comme le reste de son corps. Al’ a froid, mais être ailleurs lui semble être une idée totalement absurde. Il aime la brise humide, la bise humide, le vent de glace qui frappe sur ses joues comme des milliers de baisers-chairs-de-poule. Il aime le calme et la fine glace noire au-dessus des étangs, il aimerait pouvoir y marcher y courir y valser s’y trémousser sans la briser, il aurait l’impression de pouvoir patiner sur un trou noir. Il aime l’odeur des conifères aussi, et Al’ est persuadé qu’il capte l’odeur de leur sève ici : il pourrait même déclarer avec exactitude qu’il s’agirait de la sève d’un pin, oui, il en a déjà senti un tout frais dans un taxi.

Du mieux qu’il peut, c’est-à-dire avec le moins d’efforts possible, Al’ entasse son cocon déconstruit au fond de sa mallette. Il récupère une chemise, la seule encore intacte, l’enfile, frémit, se boutonne jusqu’au col et plus encore, frissonne toujours : il est prêt pour l’aventure – n’est-ce pas Al’, qu’on est prêt pour l’aventure? Au même moment, comme dans un signe du destin parce qu’il n’en faut pas moins, le soleil se pointe par-delà la pointe des arbres, donne l’espoir d’un peu de chaleur sans finalement rendre la marchandise. Al’ est pourtant bien réchauffé, il se suffit des tentacules de lumière qui s’entortillent autour de lui, des reflets et des ombres, des rayons dorés qu’il pourrait presque manger tellement ils lui semblent tangibles. Pour Al’, la chaleur, ce n’est pas seulement une question de mercure qui grimpe ou d’atomes qui fissionnent ou de molécules qui s’agitent.

Serviette à la main, il quitte son dessous de rocher, cherche un moment la réception, mais se souvient qu’il n’est ni dans un hôtel six-étoiles ni dans un motel fastueux, qu’il n’a pas besoin d’annoncer son départ à qui que ce soit puisque plus rien ni personne ne l’attend quelque part. Cette soudaine réalisation, soudaine parce qu’elle le fait presque trébucher sur place, lui laisse une pâle impression : a-t-il déjà été attendu par quelqu’un?

Un drôle d’oiseau glisse entre deux nuages, Al’ le remarque, s’émerveille, s’enchante, oublie sa question, l’oiseau disparait à l’horizon et les choses reprennent leurs cours. Al’ choisit une direction au hasard et s’y enfonce à tous azimuts, car il ne sait pas où aller et rester sur place lui semble être totalement contreproductif. Le hasard, comme toutes bonnes choses, est drôlement coïncident : Al’ reconnaît les paysages, il reconnaît la texture des écorces, la profondeur des lagunes, la dureté du ciel, l’allure des crapauds, la géométrie des collines, il reconnaît tout ça, Al’, il a presque l’impression d’avoir déjà foulé ces terres, d’y avoir déjà combattu une armée de dragons ou d’y avoir déjà mené une guerre contre des entités primordiales. Il sait pourtant bien que ce n’est pas le cas, qu’il ne sait pas comment survivre au souffle des dragons, qu’il n’avait jamais quitté son patelin natal avant hier ou aujourd’hui – San Fransokyo à la taille de l’univers n’est plus une métropole mais bien un patelin, pense Al’. Il se souvient avoir vu ces panoramas quelque part, quelque part comme sur un écran, quelque part comme au hangar de la Shin-Ra; eurêka! Il ne se souvient pas du nom du monde dans lequel il se trouve, mais il se souvient d’un château, et ça lui suffit.

Al’ scrute maintenant le ciel, il cherche un pignon, une tour, un beffroi, quelque chose loin de la terre ferme qui pourrait signifier un château. Rien d’apparent, pas de forteresse ou de citadelle dans un horizon respectable. Il décide de monter : en hauteur, on voit mieux, ou du moins on voit tout. Al’ examine le sol de ses semelles, en cherche les dénivellations, les escaliers, les hauteurs. Il parcourt des collines, chaque de fois de plus en plus escarpées comme dans un rinforzando, des collines qui ne sont ni des montagnes ni des falaises, mais qui lui permettent, peu à peu puis finalement, d’atteindre un sommet. Il n’est pas assez haut, Al’, il ne voit pas assez bien de là où il est, il veut aller plus haut, il veut mieux voir. Il choisit le meilleur des arbres, l’écorce élue parmi toutes, les branches qui le guideront vers le ciel. Il sort de son arsenal de survie (Al’ décide que ce n’est plus une mallette, mais bien un arsenal de survie, cela va de soi) une cravate, celle en cuir faux bien entendu.

Al’ n’a jamais grimpé d’arbres mais il a vu des milliers de ninjas à la télévision en vivre l’expérience. Al’ n’est plus un preux chevalier mais un preux ninja, d’un coup, comme ça, il décide que ça ne devrait pas être si difficile de placer ses jambes et de serrer ses cuisses et de tendre ses mollets et de tenir ses chevilles et de ne pas tomber. Sa cravate, trop longue, fait facilement le tour du tronc, il s’en sert pour solidifier son emprise, pour ne pas finir dans une chute dramatique. Il grimpe, lentement, un peu à la fois, un pas à la fois, ses souliers glissent sur l’écorce, il aimerait ne pas perdre l’équilibre mais c’est tout ce qui arrive. Une deuxième tentative et puis une troisième, allons, une quatrième pour la chance et une cinquième pour la pérennité des hommes, une sixième tentative parce qu’on n’abandonne jamais et une septième pour le plaisir, l’espoir d’une huitième et puis un soupir : Al’ a la peau des jambes éraflée, écorchée, à vif, mais Al’ n’arrête pas, c’est cet arbre qu’il a élu et c’est cet arbre qu’il grimpera. C’est la cime de cet arbre qu’il convoite, c’est de là qu’il tâtera le pignon ou la tour ou le beffroi d’un château, c’est de là qu’il arrêtera d’être un preux ninja pour redevenir un preux chevalier.

Al’ resserre l’étreinte de sa cravate. Il enlace l’arbre de toutes ses forces. Il pose sa main droite sur une protubérance dans l’écorce, puis sa gauche dans un même jeu un peu plus loin, et rapidement ses pieds et ses jambes suivent le mouvement : ce n’est plus de l’escalade mais une danse endiablée, mieux, une valse contre la gravité. Ses muscles se tendent, surchauffent, s’atomisent, de la vapeur émane de tout son corps. Al’ a chaud, mais ce n’est pas un triste constat : il ne sent presque plus l’arctique sur ses épaules. Plusieurs mètres le séparent maintenant du sol, Al’ préfère comparer son ascension au sol que la comparer au ciel, c’est encourageant, le ciel semble bien inatteignable pour l’instant. Il atteint les premières branches sans trop d’efforts, c’est du moins ce qu’il se répète pour se convaincre que c’est le cas – il avait l’habitude, Al’, de faire semblant à San Fransokyo. Bientôt, son escalade se facilite, les points d’appui se multiplient, Al’ n’a même plus besoin de formuler une hypothèse quantique avant de déplacer sa main quelque part. Il continue de grimper, atteint un sommet qu’il juge acceptable, se pose un moment pour balayer la périphérie du regard. Al’, satisfait sans l’ombre d’un doute, prend une bouffée d’air frais, à moitié pour reprendre son souffle, à moitié pour profiter de l’instant présent.  

Le paysage s’étend à perte de vue. Al’ ne distingue ni de fin ni de commencement à cet univers qui se dessine devant lui, à cet univers qui fend un large rictus sur son visage, à cet univers qui trace une ride comme un sillon joyeux jusqu'à ses oreilles. Il ne voudrait pas en manquer un centimètre, il pourrait s'arrêter et passer une partie de son existence, quinze ou vingt ans peut-être, à cet endroit exactement, à observer chaque détail chaque soupçon chaque versant, à connaître ces panoramas comme le fond de sa poche, à les parcourir ensuite pour en faire des souvenirs plutôt que des espérances. Il n’aperçoit pas un, mais deux châteaux : celui qu’on lui a présenté à la Shin-Ra et un autre, beaucoup plus éloigné, sis sur le versant abrupt d’une chaîne de montagnes, griffonné par un brouillard opaque et assombri par le mauvais augure : c’est celui-là qu’il veut visiter en premier.

Al’ est trop aspiré par toutes ces découvertes pour remarquer le drôle d'oiseau qui vole à ses côtés, trop aspiré pour remarquer qu’il s’approche, trop aspiré pour esquiver son offensive. Al’ ne sait même pas pourquoi il tombe au moment où il tombe, mais il juge le moment où il tombe plus ou moins opportun pour mieux comprendre cette situation. Il essaie plutôt de retrouver un point d’appui, une branche, un bourgeon, une ruche d’abeilles, quelque chose pour ralentir sa très rapide décadence. Il réussit à s’accrocher à un moment, à un moment seulement, et la chute reprend, il ne peut plus rien faire pour éviter l’impact. Il ne sait pas comment il atterrit mais il sait que ce n’était pas la bonne façon de faire. Ses genoux brûlent, ses hanches pleurent, ses chevilles implorent des dieux dont Al’ ignorait l’existence. Il se laisse tomber à plat ventre et se roule sur le dos juste à temps pour voir l'oiseau plonger, piquer vers lui, et juste à temps pour la voir se désintégrer, sans avertir, dans un nuage de fumée obscure et dans une implosion de cris venus des profondeurs de la terre.

Al’ a mal, c’est la première chose à laquelle il pense. Sa tête tourne toujours mais elle tourne plus rapidement que d’habitude. Il n’arrive plus à aligner le monde devant ses yeux. Tout semble désordonné. Les arbres poussent à l’envers, les montagnes émergent de nulle part, les précipices tombent à l’horizontal : plus rien ne fait de sens. Il sent une main s’agripper à son épaule, il sent son dos se détacher du sol, doucement, il sent son corps être déposé, il ne sait pas où, mais il le sent.

Avec un peu de chance, et avec un coup de main de la destinée, Al’, on se réveillera peut-être dans un château.
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Encore une notation de Al’ ! Mon dieu, qu’est-ce que j’vais bien pouvoir faire…

Il y a un truc que j’ai remarqué ici et que j’ai envie de souligner, un simple truc, un rien et pourtant ? Pourtant, j’ai apprécié de voir cela. Le texte n’a pour but que d’expliquer un gars cherchant un point en hauteur et finalement, grimper à un arbre.

Dans ce rp, il se passe tellement rien. Et c’est tellement bon. Sérieux, j’ai vraiment adoré ce que j’ai eu à lire pour ça. Surtout les trois paragraphes pour le mouvement de larve sur le tronc.

Et voilà, je n’ai plus rien à dire ! Ahahaha ! Ce que je suis nul.

Plus sérieusement, j’me suis posé une question lors de la lecture. Pourquoi choisir le château de Maléfique plutôt que celui du Roi Stéphane, c’est un peu le délire que l’on voit dans les dessins animés ou même dans la Belle et la Bête. Ce choix, j’ai jamais réellement compris son intérêt. C’est, dans mon idée, rien de plus qu’une façon de démontrer « Regarder, le personnage est bête ! » ou « Ahaha ! Il se rit du danger ! ». T’es pas le vieux fou ou Simba !

Nah, en vrai, c’est un débat que j’ai envie d’avoir parce que je n’ai jamais compris le sens de cette réflexion. Un peu comme la raison du « Pourquoi est-ce que Gaston préfère Belle aux triplettes ? », sauf que ce n’est pas le bon monde et le bon sujet.

Donc, voilà, j’ai vraiment rien a ajouter à ce rp. Il y a un truc que j’ai à dire, mais j’vais attendre le rp suivant pour me prononcer.



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