Les Deux Corbeaux Szp8Les Deux Corbeaux 4kdkLes Deux Corbeaux 4kdk
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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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« Vous êtes sûre de vouloir y aller Huayan ? » demande Francis.

Comme si j’avais vraiment le choix maintenant. J’ai failli mourir pour une raison inconnue, mais à mon humble avis, la marque n’y est pas étrangère. Il a dû se passer quelque chose avec le démon. J’ai senti de la douleur, de la souffrance. Oui. Il a dû être attaqué, par quoi est la question.

J’attache un masque à mon visage. On raconte que les gardes personnels de l’Empereur en ont des similaires. Ceux de cette fameuse garde ont la tête de créatures mythologiques en colère. Je n’ai jamais eu la chance de les voir, mais il paraît qu’ils donnent un aspect effrayant aux guerriers.

Loin de moi cette ambition. J’en prends un, sans aucune expression, lisse. Un visage humain, fermé et impassible. Pourquoi dissimuler mon identité ? Je n’y vais pas réellement en tant que Huayan, le sort de Namtar ne me concerne pas réellement. Cependant, l’apprentie que je suis temporairement doit savoir ce qui se passe : sans compter qu’il faut un jour commencer le décompte des âmes. Si le démon meurt, il devient envisageable que je meurs avec lui tant que notre pacte est fort.


« Oui, Francis. Je dois en avoir le cœur net.
- Je ne comprends toujours pas pourquoi vous avez voulu aller aussi loin dans votre… Apprentissage. Mais je vous fais confiance. Comme toujours.
- J’espère bien. Nous devons faire ce qui doit être fait, même si c’est déplaisant. Je ferai en sorte de finir cet accord le plus rapidement possible.
- Très bien. Qu’est-ce qu’on peut faire en attendant votre retour ?
- Surveillez nos positions en ville avec Xupeng. Vérifiez régulièrement la sécurité de mon fils et continuez l’entraînement des hommes. Je veux qu’ils soient aussi efficaces que des militaires aguerris.
- Bien. Faites attention, chef. On compte sur vous. »

Je souris légèrement dans sa direction, même s’il ne voit plus dans mon visage désormais. Je finis d’enfiler une cape, je suis complètement en noir. Une tenue de cuir complète, simple mais élégante. Pas de bijoux, pas de fantaisies, pas de cheveux qui traînent. Tout est camouflé. Je cache mes petits couteaux ici et là, dans des emplacements bien précis. Une fois prête, je quitte la pièce, évitant de croiser le regard de Francis.

« Merci Francis pour ton soutien. Prend soin de tout le monde en mon absence, je reviendrai vite. Je compte sur toi. » lancé-je en sortant du manoir pour rejoindre discrètement la volière.

Il fait nuit. Quelques gardes patrouillent dans la maison. Je passe inaperçue. De toute façon, les corbeaux les alertent s’il y a des intrus. Une fois que j’ai rejoint mes compagnons aviaires, je leur donne mes instructions puis me transforme en l’un de leurs congénères pour aller retrouver mon vaisseau dans son nouvel emplacement.

Je quitte la ville endormie pour voler vers les montagnes où mon petit vaisseau attend. J’embarque à son bord, puis décolle. Je fais néanmoins attention de ne pas me cogner contre les parois de la caverne, Francis me ferait la leçon pour l’avoir abîmé inconsciemment. Je disparais dans le ciel, en direction de la Cité du Crépuscule, là où j’espère trouver le maître de la Coalition Noire.

Le voyage sur les Routes Stellaires se passe bien. Pas d’incidents notables et pas de sans-cœurs spatiaux en vue. C’est au moins ça de gagner. Je fais un travail sur moi-même pour préparer la rencontre impromptue avec le maître. Bien sûr, le pacte est entre Huayan et Namtar, mais je ne dois pas m’engager trop personnellement dans cette alliance de circonstances. Si mon identité venait à être révélée, il est certain que ma réputation en pâtirait, et cela est inacceptable.  

Je décide de modifier légèrement l’agencement de ma gorge grâce à mes pouvoirs de métamorphose, pour avoir une voix différente de la normale. Avec cet élément, plus mon costume complet, il est évident que personne ne pourra me reconnaître. Et si quelqu’un ose ôter mon masque, il devra user de force et d’intelligence : un visage est si facile à imiter.

Je finis par atteindre la Cité du Crépuscule. Depuis le ciel, j’ai l’impression qu’il y a eu des explosions ou un champ de bataille près des arbres du Manoir… Il y a bien eu un événement récemment dans cette ville. J’espère que Death est toujours dans le secteur. J’atterris à l’astroport, l’esprit chargé de questions.

J’espère qu’il ne me cachera rien, sinon je devrais trouver mes réponses par mes propres moyens.

Le premier problème est un dont je n’avais même pas pensé : ils ont instauré un contrôle très strict des visiteurs dans les lieux de passage. Incluant l’astroport. Donc il a bien dû se passer des choses récemment, c’est au moins un début de réponse à ma question d’origine : la vie de Death a potentiellement été menacée.

Je ne vous cache pas que je fais mon petit effet sur les pistes avec mon costume et mon masque. Je n’ai même pas le temps de commencer la queue pour les fouilles que trois gardes se détachent du tas pour venir me voir. Ils ont leurs armes à porter de mains et ils n’ont pas l’air très avenants.


« Déclinez votre identité !
- Lève les bras !
- T’as des armes sur toi ?! »

Hum. Ils ont l’air tendu dites-moi.

« Pas tous en même temps je vous prie. » dis-je, me montrant coopérative et levant les bras comme demandé.

« Je ne suis pas armée. Et pour répondre à la première question… Je suis l’apprentie de Death, le chef de la Coalition Noire. Vous devez le connaître je crois. » dis-je, faussant un ton agréable.

Les trois gardes se contemplent, se demandant comment ils doivent réagir à cette déclaration. En temps normal, ils se seraient certainement bien fendus la poire mais avec le contexte récent, ils n’ont pas l’air de vouloir rigoler. Le plus brave -ou stupide- d’entre eux s’avance d’un pas.


« Bon… On arrête les blagues un instant. T’es qui, tu veux quoi et est-ce que t’es armé ? » demande t-il, plus sereinement mais peu rassuré.

Je soupire longuement.

Je baisse mes bras, j’attends un instant. J’hésite entre faire mon tour de force de la dernière fois ou les tromper. Si je les agresse, ils risquent de m’attaquer sur-le-champ et rameuter les autres : trop dangereux. On va la jouer plus « fine ».

Je change mon visage pour le transformer en un visage humain, masculin, plus vieux que moi. Un côté un peu « baroudeur » comme dirait Francis avec une large cicatrice sur la joue gauche. Le genre de visage qu’on a pas envie de croiser cinquante fois dans sa vie. Je retire doucement mon masque, pour leur montrer ma -fausse- identité.


« Je suis l’apprenti de Death. Vos collègues doivent s'en rappeler, je leur ai joué un petit tour la dernière fois. Il m’a appelé au Manoir, je dois y aller. Laissez-moi passer. » dis-je, usant d’une voix grave et forte.

Ils se regardent une nouvelle fois, je peux sentir le dilemme dans leurs yeux : mensonge ou vérité ?


« On va inscrire votre nom au registre de contrôle, vous êtes d’accord ?
- Apprenti de Death suffira. Si vous avez un problème avec cette identité, vous n’aurez qu’à demander des comptes à votre maître. Je suis certain qu’il appréciera beaucoup votre… Obstination.
- Ouais, un instant. »

Il se tourne vers ses deux compères et une petite discussion s’engage entre eux. Je tapote du pied de mécontentement mais en même temps, je n’ai pas envie de créer une fusillade ou des combats dans l’astroport : ça fait mauvais genre.

Après un instant, ils se retournent vers moi. Ils prennent un air sérieux.


« Très bien. On vous laisse passer « apprenti de Death ». Votre vaisseau est avec nous, vous pourrez pas partir d’ici de toute façon ! Et Death vous tuera si vous mentez !
- Oui. Ou il vous tuera pour m’avoir déjà bien retardé. La mort est notre finalité à tous après tout. Du moins… Pour ceux qui ont cette chance… » dis-je, faussant un ton lugubre pour leur faire peur.

Ils s’écartent et je sors de l’astroport en remettant mon masque.

Une fois dehors, je ne perds pas de temps et je prends ma forme de corbeau pour rejoindre le manoir par la voie des airs. Je survole la ville et je voltige pendant un moment au-dessus du champ de bataille proche du repaire de mon maître.

Qu’est-ce qui a bien pu se passer ici ? Qui a bien pu faire autant de dégâts ? Qui a bien pu avoir la folie ou la bravoure d’affronter le cœur de la Coalition Noire en plein dans sa capitale, au cœur de son pouvoir ?

Je reprends forme humaine, toujours drapée de noir et je pousse les lourdes portes du Manoir. Les gardes viennent immédiatement à ma rencontre, armes dégainées. Je lève les bras en signe de paix.


« J’ai rendez-vous avec Maître Death en personne. Vous serez bien aimables de m’escorter jusqu’à lui. » dis-je, prenant un ton légèrement hautain.

Une escorte de dix gardes me conduit jusqu’à un endroit que je ne connais pas. Nous atteignons une petite porte. J’imaginais l’entrée du bureau de Death légèrement plus… Imposante ? Un peu plus à son image, voyez-vous ?

Je ne bouge pas, j’attends qu’on m’invite à le faire.


« Hé bien ? Vous n’ouvrez pas la porte ? »

Pas de réponses.

Ils me laissent avancer jusqu’à l’entrée et je rentre dans la petite salle, cinq d’entre eux me suivent toujours de près. Au moindre geste louche, je serai transpercée par toutes leurs armes sans pouvoir rien faire.

Je suis dans une… Infirmerie ? Qu’est-ce que c’est que ce mauvais tour qu’il me joue ? Serait-ce un nouveau test pour moi ? Le maître des lieux tenterait de m’appâter dans un univers décalé pour m’apprendre une leçon ? Est-il assez clairvoyant pour prévoir mon arrivée autant de temps à l’avance ? Cette entité est si puissante…

Alors que je m’avance prudemment, attentive à chaque détail, mon regard s’arrête enfin sur l’un des lits… Avec Death dedans. Un autre personnage à côté de lui que je ne connais guère : une de ses gardes personnel ? C’est très étonnant je trouve de la part du démon. Serait-il en mauvaise posture ?

Moi qui pensait qu’il était si puissant il y a à peine quelques secondes, je peux vous dire que son image en a pris un coup.

Je marque une pause, détaillant ce que je crois voir : le démon blessé, et grièvement semble t-il. Il n’accepterait pas d’être dans une position si humiliante : lui, le maître des lieux, à l’hôpital comme un petit vieillard gâteux ? Non…

Je reprends mon avancée et pour complaire autant aux règles d’usage qu’aux gardes qui ont des doutes, je m’agenouille à deux mètres de son lit.


« Maître. Je suis venue m’enquérir de vos nouvelles. J’ai ressenti un fort trouble récemment, et je pense que son origine était liée à vous. » dis-je, suffisamment fort pour que tout le monde m’entende.

Même s’il ne me reconnaît pas maintenant à cause de la tenue, il sentira la marque, il saura que c’est moi.

D’ailleurs je me suis vite inclinée… J’espère qu’il n’était pas entrain de dormir…


Dernière édition par Huayan Song le Jeu 20 Déc 2018 - 17:31, édité 1 fois (Raison : Oubli de Lenore)
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Il ne faut qu’un instant à la mort pour cueillir une personne, il ne faut pas plus de temps à la charogne pour se jeter sur les carcasses sans vie.

Si maligne et si précipitée… Une qualité qui va de pair avec certains défauts, à ce que l’on raconte…
Namtar était faible, dégoulinant de pitié et totalement inutile. Un moment propice pour la dague qui sommeille. Néanmoins, elle ne s’attendait pas à ce que celle-ci soit guidée par les mains de son élève. Encore que, il était trop tôt pour qu’elle aspire à sa mort. Ou bien, cette mortelle était bien plus maligne que le commun de cet univers. Si l’on parvenait à oublier son accoutrement ridicule. Avait-elle un réel espoir à ce que la Bête ignore qui se trouvait derrière ce masque.

Contraint à un lit, incapable de se déplacer pour le moment, il s’inquiétait seulement de parvenir à se redresser qu’à devoir lutter contre elle.

Vous et moi sommes liées, Song. Cette histoire est plus profonde qu’un accord entre deux parties, vous me devez quelques choses de plus intéressant que de l’or ou des richesses… Pensiez-vous réellement que notre accord ne serait que des mots et une poignée de main cordiale…?
Un ton hautain, l’agrément de la fatigue qu’il cumulait sans parvenir à recouvrer sa santé. Lors de son affrontement, il avait dû franchir les limites de cette faible et frêle enveloppe de chair. Pathétique. Le Démon naviguait dans l’incertitude, ignorant s’il serait encore capable de lutter contre le moindre rampant.

Inutile de la tenir prisonnière, elle ne pourra rien me faire de concret sans y perdre quelque chose.
Il levait la main, comme s’il désirait effrayer un chiot. Les Gardes Noires baissaient leur arme, rangeant ensuite celles-ci pour se retourner et quitter l’infirmerie. Dans le local, il n’y avait que le nécessaire pour entourer le dirigeant de cette confédération. L’infirmière s’occupait inlassablement d’Underwood pendant que la dernière compagne de Namtar ne quitterait son chevet à moins d’en avoir reçu l’ordre.

La Bête fixait brièvement Lenore, la douce ayant retrouvé l’équipement qui faisait d’elle ce qu’elle était. Celle-ci restait pourtant parfaitement docile. L’une de ses plus belles créations.

L’oeil unique du Démon retournait alors sur Huayan, détaillant celle-ci de longues secondes à la recherche d’une raison à sa présence. Que pouvait-elle bien espérer de plus que des réponses sur l’état dans lequel elle aurait dû se trouver il y a encore quelque temps ? Au moins, il pouvait se satisfaire à savoir qu’elle n’y avait pas succombé. Elle avait ce qu’il fallait pour continuer son apprentissage à ses côtés, d’apparence.

Bien, maintenant que nous sommes seuls, vous pouvez enlever ce masque et m’expliquer la véritable raison de votre présence en ce lieu. Inutile de parler d’inquiétude, vous et moi savons pertinemment que le sort de l’un ou de l’autre n’est pas un problème.
À moins que sa plus grande peur et sa présence ne soient motivées par la craindre de mourir. Un Démon et un humain lié par un pacte, ce n’est pas quelque chose de courant et il semblerait que les subtilités de cet accord ainsi que les quelques désagréments ne plaisaient pas à cette femme. Pourtant, il avait été honnête avec elle. Madame Song n’avait qu’à écouter, après tout.

Ce qui était de ses inquiétudes, il s’en lavait les mains. Du moins, dans la limite du possible pour cette carcasse de chair qu’était le corps de Death.


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Et il ne faut qu’un instant pour que quelqu’un soit privé de descendance.

Mais heureusement, je ne suis pas venue en talons aujourd’hui.

Je ne m’attendais pas à un tel accueil, c’est certain. Manifestement, le maître de la Coalition Noire n’est ni habitué au respect, ni à la loyauté de ses serviteurs. Je le plaindrais presque, tiens. Nous sommes deux à avoir conclu ce pacte : autant que la relation soit la meilleure possible, mais cela ne semble pas satisfaire Namtar qui doit préférer les liens qui ont plus de… « Caractère ».

J’attends que les gardes finissent de quitter la pièce pour me redresser. Les différences de culture sont parfois un problème de compréhension : là où il voit de la précipitation, je vois la relation maître-élève, comme l’était autrefois pour moi Xupeng, mais dans un autre registre cependant, je vous l’accorde.

Je profite de cette occasion pour dévisager rapidement la personne à côté de Death, une femme. Il ne me faut pas longtemps pour deviner qu’elle n’est pas comme les autres gardes… Elle n’est pas vivante. Namtar a trouvé une nouvelle poupée avec qui jouer. J’espère qu’elle n’éclipsera pas ma formation.

Mes yeux reviennent vers Death, pitoyablement entrain de tenter de se redresser pour me faire face. Il doit être heureux de constater que ce n’est « que » moi qui suis venu le voir, et non pas d’autres membres de la Coalition Noire qui pourraient profiter de sa faiblesse pour venir l’achever.

Sa langue acerbe semble être sa dernière arme, d’où l’accueil je présume. Hm !


« Nous manquons tous les deux de mourir, et moi en apprentie concernée je viens prendre de vos nouvelles et c’est comme ça que vous m’accueillez ? Manifestement, vous n’avez pas été habitué à construire une relation maître-élève dans les règles de l’art. » dis-je, changeant légèrement de ton pour sortir quelque peu de ce rôle de simple étudiante.

J’enlève mon masque tout en faisant attention de changer mes traits pour éviter que l’autre garde ne se souvienne de moi. Il a déjà dit mon nom, c’est trop. Il va falloir que je mette les choses au clair avec lui.


« Ce masque ne faisait pas partie de notre accord de base, je vous serai donc gréée de laisser ma réelle identité secrète aux yeux du monde. Je ne vois pas en quoi cela a une importance dans le cadre du pacte que je sois sous mon « vrai » moi. » lancé-je, baissant légèrement le ton.

Je bouge légèrement pour m’approcher du lit, je ne vais pas me mettre à côté de lui, je m’avance plutôt vers ses pieds pour qu’il ait encore l’impression que je ne sois pas une menace.


« Par chez moi, la relation maître-élève est un privilège. Ma venue ici était avant tout pour rester en bons termes avec vous : quelle apprentie serai-je si je laisse mon maître en danger ? Sans compter que désormais, je connais les conséquences que cela peut avoir. Alors qu’est-ce qui est mieux ? Une relation à minimum cordiale et respectueuse ou vous souhaitez que je vous parle comme une sauvage dévergondée ? » dis-je, tentant de rappeler le début fructueux de notre collaboration.

« D’ailleurs, je vous trouve bien acerbe, Maître. Vous m’avez caché des choses sur la nature de notre pacte. Je ne vais pas le remettre en question, lui. Cependant, s’il y a d’autres « joyeuses surprises » auxquelles je dois m’attendre, autant me les spécifier maintenant. Pour éviter toute confusion future. » demandé-je, légèrement plus agacée.

Après tout, il est tout de même gonflé ! Qu’est-ce que j’aurai dû faire ? M’en moquer complètement ? Tssss ! J’ai failli mourir en même temps que lui à cause de son incapacité à battre largement je-ne-sais-quoi ou qui.


« Maintenant que je suis là, y a t-il quelque chose que je puisse faire pour vous dans le cadre de notre pacte ou vous avez encore un peu d’amertume à lâcher pour alléger votre conscience ? » dis-je, croisant désormais les bras.

Je profite de cette fin de phrase pour regarder de nouveau le nouveau soldat de Death. Je me demande d’où elle sort celle-ci. Était-ce déjà un agent de la Coalition ou était-ce une personne « extérieure recrutée de force » ? Sans le masque sur mon visage, Namtar va voir que je m’intéresse à elle. Mauvais plan. Restons concentrés sur lui, au cas où il me reproche un manque d’attention dans sa mauvaise foi.
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Les humains, leurs cultures divergentes et leurs mauvaises habitudes à se plaindre. Song possédait un potentiel infini, quelque chose dont elle ne pouvait que rêver dans ses songes et qu’il avait discerné au premier.

Pourtant ? Elle parvenait à l’agacer.

Loin de moi le désir d’entamer un argumentaire, vous et moi, sauf que vous avez déjà échoué à cacher votre identité. Dans une organisation telle que la mienne, les informations circulent rapidement. Lors de votre visite dans mon monde ? Les Gardes Noirs parlaient déjà une femme, apprentie de Death, capable de soulever un homme par la pensée. Aujourd’hui, un homme masqué jurant être son apprenti fait son apparition. Il ne faudra pas longtemps au plus intelligent pour faire un lien. Sachant que, des apprentis, il y en a peu sous mon aile.
Namtar retenait de tracer un sourire sur son visage, il se contenterait de lui faire la leçon.

Trouvez-vous un nouveau nom et forgez-y une réputation, cela suffira à vous rendre impalpable. Mes hommes vous surnomment déjà l’ombre voilée, à vous d’en faire ce que vous en voulez.
L’idiot de Death avait au moins ce privilège, l’humanité ignorait son réel prénom et ses propres racines. Il n’était devenu que Death, un être impalpable et sans attaches. Du moins, sans faiblesses facilement exploitables par le commun des mortelles.

Les termes de l’accord sont simples, vous et moi sommes liés jusqu’à ce que la dette soit écoulée. Par cela, il faudra bien plus que la mort de l’un ou de l’autre pour le rompre. Venez à mourir ? Vous reviendrez à moi jusqu’à ce que la dette soit effacée. Si je venais à mourir ? Mon âme s’attachera à vous jusqu’à ce que mes conditions soient remplis, en l’occurence, la finalité de votre apprentissage. Ce n’est pas la mort qui vous appelait, c’était mon âme qui s’accrochait à la vôtre pour survivre au pacte.
L’artifice le plus évident des Démons de son monde, le seul moyen de subsistés, l’assurance de surpasser les époques. Elle ? Les esprits les moins ouverts pourront la comparer à une carcasse sans autre but que de vivre. Ils ont tort. Elle, Huayan Song, est bien plus qu’un moyen de vivre et de continuer d’avancer. Elle était l’héritage qu’un Démon donnait à un humain.

Un potentiel infini, celui-ci n’attendait rien de plus qu’à exploser dans les étoiles de cet univers.

Il n’y a pas d’autres « joyeuses surprises » à attendre, ce n’est qu’une assurance pour l’un et l’autre que le pacte soit un jour conclu. D’ailleurs, si vous craignez que le prix ne soit pas à la hauteur ? Voici ce à quoi vous serrez capable à la fin de notre relation.
Levant le bras, tournant la tête, la Bête fixait dorénavant le pantin à ses côtés. Elle était plus qu’une goule écervelé, tout aussi intelligente qu’une liche et plus puissante que le plus imposant golem de chair qu’il pouvait invoquer. Douce Lenore. Elle représentait, à elle seule, la perfection de la nécromancie.

L’horreur pour le plus grand nombre, une égérie pour le maître de la Coalition Noire.

Il vous reste à apprendre. Néanmoins, il n’y aura aucune difficulté pour vous à y parvenir. Ce n’est rien de plus qu’une question de patiente.
Un jour, ce sera probablement Death qui sera au côté de Song, pantin du maître et ensuite de l’apprentie. À moins qu’elle désir manipuler le grand, plus puissant, plus influent.


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Le démon fait preuve de patience, je crois. J’aurai pensé qu’il m’aurait sermonné, mais non. Il détaille, avec une certaine patience, les contraintes de l’accord que je ne connaissais guère jusqu’à présent : s’il meurt, je deviendrai un hôte pour lui.

Que le fait que je sois contrainte de le servir au-delà de la mort si je venais à ne pas respecter ma part du marché, je pouvais l’envisager. Mais devenir un transporteur ambulant d’un démon, c’est autre chose. Me voilà rassurée qu’il soit toujours en vie sous sa forme actuelle.


« Merci pour ces éclaircissements. J’y vois beaucoup plus clair à présent. » dis-je, le ton plus respectueux qu’auparavant.

Je change une nouvelle fois de forme de visage. Histoire de rester cohérente avec mon arrivée : personne ne doit se douter ou apprendre que je suis Song Huayan, l’ancienne responsable de la Costa pour la Shinra. Jeter le discrédit sur la compagnie, cela ne me gêne guère. Mais je ne peux permettre que toute ma famille soit salie.

Le démon a été malin de ne pas spécifier cela lors de notre accord, sinon, je ne suis pas sûre que j'aurai accepté aussi aisément. Le mal est fait maintenant, il faut accomplir le contrat et je serai de nouveau libre et plus... Aguerrie pour mes combats futurs.


« Pour le surnom… J’avoue ne pas y avoir réfléchie outre mesure. Ombre voilée me paraît bien sommaire. » dis-je, réfléchissant à une alternative plus inquiétante.

Il me faut un nom qui puisse inspirer la peur aux violents guerriers de la Coalition Noire qui ne respectent que le sang et la barbarie. La preuve est devant mes propres yeux : Death n’a pas une armée de gardes autour de lui.

Trop risqué. Il a un serviteur mort-vivant sur lequel il a le plein contrôle. Il a peur de se faire attaquer alors qu’il est cloué au lit comme un petit vieux avec de la fièvre.

Aucune loyauté dans cette organisation, seulement la peur.

Il faut alors trouver un moyen d’inspirer suffisamment de terreur autour de mon surnom pour que les gardes noirs fassent dans leurs pantalons rien que d’y penser.

Un surnom qui m’éviterait un contrôle systématique à l’astroport du monde crépusculaire. Un surnom qui m’éviterait les ennuis. Un surnom qui m’éviterait des tentatives répétées d’assassinat de subordonnés jaloux de Death.

Naturellement, l’Homme a une crainte de l’inconnu. Ce qu’il ne connaît ou ce qu’il ne comprend pas, il en développe une peur, une colère, une crainte.

C’est une excellente piste. Ainsi, si les gardes noirs ont peur de ce qu’ils ne peuvent nommer clairement alors je vais jouer là-dessus au maximum, en créant un personnage dont l’identité est si floue qu’ils ne peuvent mettre un nom dessus.


« L’Innommable ». Je serai L’Innommable. L’Homme a peur de ce qu’il ne peut nommer et identifier clairement. Ce sera donc mon surnom à partir de maintenant. Je vous serai donc gréée de ne plus utiliser ma réelle identité, Maître. Notamment quand nous ne sommes pas seuls. » dis-je, très sérieuse.

Je remets mon masque correctement maintenant. Nul besoin que j’utilise de l’énergie pour rien.

Mon regard se tourne désormais une fois de plus vers le serviteur de Namtar. Beaucoup de questions dans ma tête à son propos. Qui est-elle ? Qu’a-t-elle fait à Death pour avoir ce destin si funeste ?


« Qui est-elle, Maître ? Je vois que votre art va bien au-delà des créatures de chair et d’os bien monstrueuses et sommaires. Je suis impressionnée, je ne pensais pas que notre art pouvait aller aussi… Loin. » dis-je, tentant d’inviter Death à parler et livrer des informations intéressantes, autant sur la nécromancie que sur la jeune femme devant moi.
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Le Démon levait sa main, ordonnant le plus sommaire des ordres à son pantin, celui de faire un tour sur elle-même. Tel un mannequin fidèle et droit.

La Nécromancie parvint déjà à rendre l’impossible possible. Vous venez de le dire, l’Innommable, l’Homme craint ce qu’il ne comprend pas et nous ne faisons que renforcer cette crainte en brisant le mur entre la vie et la mort.
Autant de phrase, de belles paroles pour ne signifier qu’une seule et unique chose, la force qu’offrait cet art n’avaient pas de limite. Dans cet univers et dans la non-vie, seule la volonté persistait et permettait à quiconque de triompher. Cette leçon, elle devrait l’apprendre par elle-même et la Bête ne se donnerait pas le luxe de lui offrir ce savoir.

La vie est expérience, il n’allait pas se permettre d’épargner son apprentie de celles-ci.

Elle se nomme Lenore, une mercenaire qui prenait plaisir à se dresser sur mon passage et encore plus à me contrarier. Il suffit de dire que son sort n’est que le reflet de son désir. Elle qui voulait toujours être à mes côtés, la voici gratifié de la servitude dans la mort.
Le Démon perdait beaucoup pour maintenir cette personne de ce côté-ci de la barrière. Voilà la raison pour laquelle il se retrouvait aussi affaibli. Il luttait constamment contre la vie et sa volonté en pâtissait. Il n’avait besoin de rien de plus que de repos, que son corps guérisse pour faciliter le lien qui l’unissait à la mercenaire. Ô douce Lenore.

Lui qui appréhendait tant à la tuer, le voici contraint de la maintenir en vie. Cet univers, ses caprices, ses actes. Il se retrouvait dans un étrange drame avec cette femme.

Vous vous souvenez de notre partie d’échecs, j’imagine. La concentration que demande une telle création est bien au-délà et exige une énergie supérieure à ce que nos enveloppes sont capables de contenir. Un artifice que vous apprendrez quand vous serez prêtes, l’Innommable. Autrement, un maître dans cet art est selon les récits, capable d’épargner quiconque de la caresse froide de la mort.
Il esquissait une certaine satisfaction à énumérer cela. Il connaissait aussi la crainte de la mort que les Hommes affectionnaient tant. Peut-être que, depuis le début, c’était ce dont rêvait son apprentie ? Pouvoir surpasser la barrière et prospérer. Il l’ignorait. Et puis, ce n’était pas ce qui l’intéressait. En ce jour, ses yeux étaient figés sur bien d’autres problèmes.

Bien. Comme vous le souligniez auparavant, votre venue ne sera pas inutile. À moins que vous ayez encore une question à me poser avant de partir d’ici ? Ce n’est pas comme si j’avais la possibilité d’y réchapper.
Il y avait bien une chose qui lui manquait, voici que le Démon devenait nostalgique.


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« Pauvre femme. » pensé-je.

C’est la seule chose qui me vint en premier à l’esprit tandis que Death me présentait son nouveau trophée. Au vu de sa fierté à me dévoiler cette formidable pièce de son échiquier, j’imagine qu’elle a dû lui donner du fil à retordre.

Il est vrai qu’imposer sa volonté à des squelettes ou des corps sans âmes me donnent moins de scrupules que de telles créations… L’âme de cette « Lenore » doit être coincée dans son corps et beaucoup de questions me viennent : est-elle consciente de ce qu’il se passe autour d’elle ? Souffre-t-elle ? Son âme est-elle enfermée dans son corps ou elle est uniquement le réceptacle de la volonté de Namtar ?

La Nécromancie est une magie puissante, c’est indéniable et seul un idiot dirait le contraire. Cependant, je me demande si la maîtrise de soi n’est pas le moyen d’aller au plus loin dans cette magie. En effet, lors de la partie d’échecs, notre volonté a montré une puissance remarquable en animant de nombreux squelettes et désormais, Namtar tient à côté de lui une prouesse nécromantique comme je n’en avais jamais vu.

Est-ce que le plus grand choix dans la vie d’un nécromancien n’est pas de choisir entre deux voies : devenir maître de la Mort et s’arracher à elle ou bien de rester en humble serviteur qui ne cherche qu’à la comprendre sans la trahir en se sortant du cycle de la Vie ?

La maîtrise de soi permet d’atteindre les deux voies, mais quelle voie nous accorde le plus de puissance sur le long terme ? Devenir soi-même un non-mort ou demeurer un simple mortel qui ne cherche qu’à comprendre les secrets de cet art macabre ?

J’hésite à poser plus de questions au démon, mais je n’aimerais pas passer pour l’élève qui pose constamment des questions au point que cela en devienne fatiguant. Après tout, il paraît bien faible à présent.

Je décide de remettre mes questionnements à plus tard lorsque le chef de la Coalition Noire pourra remarcher. Pour le moment, il semble avoir besoin d’une quantité non négligeable de repos.


« Je vais vous épargner pour l’instant de mes questions, Maître. » dis-je, sur un ton un tout petit peu moqueur, mais sans plus.

J’incline légèrement la tête en signe de respect.


« Que puis-je faire pour vous en échange de quelle quantité d’âmes, Maître ? » dis-je, le ton tout à fait sérieux cette fois-ci.

En effet, je ne perds pas mon objectif de vue : accomplir rapidement les termes de notre accord pour me débarrasser de ce lien indésirable avec mon redoutable maître.

Je me demande ce qu’il va me demander de faire…
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Elle devenait de moins en moins incommodante, le Démon ne pouvait espérer mieux. D’un geste lent, la Bête traçait un cercle sur ses draps afin d’appeler l’une des créatures à lui. La boule à un oeil faisait son apparition, grimpant sur le dos de Namtar jusqu’à atteindre le moignon à son bras et créant ainsi la prothèse impie.

Si seulement il pouvait exiger un nouveau corps, ou ne serait-ce qu’un deuxième bras.

Quatre âmes en échange d’un service…
Cinq griffes étaient en lieu et place de sa main. Il relevait la manche de son bras gauche, dévoilant le tatouage que lui et son apprentie partageait. Dans un geste solennel, il touchait de la pointe de ses griffes quatre réceptacles qui s’effaçaient et qui iraient remplir la marque de Song à l’accomplissement de sa tâche.

Death a besoin d’une arme pour inspirer la crainte, c’est avec celle-ci qu’il a marqué l’univers de son nom. Toutefois, la défaite du bal et l’idiotie de certaines personnes l’en ont séparé.
Namtar adressait un regard à Lenore. Elle, qui avait refusé un présent inestimable.

Ma faux est resté sur les lieux du bal et il me la faut absolument. Vous vous rendrez dans les vestiges du Palais des Rêves pour me la rapporter, et une fois la tâche accomplie ? Votre deuxième leçon vous sera donnée. Le temps nécessaire pour que je puisse recouvrir mes forces.
Rien de plus, rien de moins. Le Démon avait passé par la faux un nombre incalculable d’âmes. Aujourd’hui ? Il s’en retrouvait séparé et contraint de toujours matérialiser plus d’arme. Il en avait assez. Il ne désirait rien de plus que de retrouver la sensation de la hampe dans le creux de sa main.

Cependant, vous n’irez pas seule. Elle vous accompagnera, car elle aussi à oublier quelque chose d’important dans les ruines de ce monde. Inutile de vous dire quoi, elle ira le chercher d’elle-même.
La Coalition Noire ne tarderait pas à marcher sur les mondes, ils ne pouvaient pas se limiter dans l’accumulation de ressource primordiale. Par chance, la Shin’ra n’a jamais rien communiqué en rapport à l’arrivée de Lenore au Palais des Rêves. Il n’y avait d’autres choix que celle-ci se retrouve avec pareille acquisition.

Le Démon reportait son attention à Song après avoir accordé un regard à son pantin.

Elle ne vous obéira pas, mais son contact éveillera surement quelque chose en vous. Vous acceptez votre tâche, l’Innommable ?


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Quatre âmes contre une arme. Certes, c’est l’arme de prédilection de Death, une sorte de symbole pour lui j’imagine vu son nom. Il a dû mal vivre après être séparée de cette dernière.

En tout cas, le marché semble acceptable.

Cependant, je ne sais que penser de cette Lenore. Namtar cherche-t-il à me tester ? Rien ne lui empêche de lui ordonner de me tuer pour une « expérience » et voir si je suis vraiment à la hauteur…

Ou alors la mission va être particulièrement complexe vu l’état actuel de feu le Palais des Rêves.


« J’accepte la tâche, Maître. » dis-je, tentant de dissimuler mes doutes sur Lenore.

Je me redresse pour lui faire face et tout de même demander ce qu’il compte faire avec sa serviteur lors de cette mission.


« Si elle ne m’obéit pas, comment puis-je m’assurer qu’elle ne va pas faire quelque chose de stupide ? Vous m’avez vous-même appris qu’un mort-vivant n’ayant plus un contrôle suffisant de la part de son maître pourrait tomber ou entrer dans une phase de frénésie meurtrière. » demandé-je, curieuse.

Le pire serait d’une « alliée » qui se retourne contre moi au pire moment de la mission. Il est hors de question que je disparaisse sur ce monde en ruines, anéanti par des fous furieux génocidaires.


« Je ne vous cache que je n’aimerais pas être poignardée dans le dos au moment où je récupère votre magnifique faux, Maître. » commenté-je, faisant attention de ne pas adopter un ton qui supposerait que je doute de son intégrité.

« Si tout est éclairci par vos soins, je peux partir immédiatement au Palais des Rêves, Maître. » conclue-je.

Et alors que j’attends la réponse de Namtar, je ne peux m’empêcher de penser à ce qui m’attend là-bas, dans un monde qui a été entièrement dévoré par les sans-cœurs. Le fait d’imaginer tous ces gens, ces vies, ces innocents transformés en monstres à la faim sans fin me rend sincèrement triste.

Je ne sais pas ce qui a provoqué cette horreur, manifestement ce n’est pas Death sinon il n’aurait pas abandonné sa faux là-bas : il a dû s’enfuir et battre en retraite rapidement. Le démon a certes un certain niveau dans le domaine des abominations, je me demande bien qui peut le surpasser dans l’horreur cette fois-là.

Même à la demande du maître, je ne sais pas si je serai capable de condamner un monde et toutes ces vies. Et si je le faisais, je crois que je n’arriverai pas à vivre avec ce geste de destruction purement anomique.

Peut-être pourrais-je en apprendre plus sur ce qui s’est passé sur place ?
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Le Démon laissait un sourire s’échapper de son masque perpétuel, son statut avec elle ne lui accordait pas le luxe de pouvoir distribuer ses ordres sans avoir à se justifier.

Chaque cas possède ses exceptions, comme chaque nécromant possède ses limites.
Dans son monde d’origine, la Bête avait de nombreux rivaux adeptes de la nécromancie et ceux-ci avait tout un domaine de prédilection. Certains se contentaient du contrôle des squelettes, d’autres créaient des abominations à l’aide d’un tas de cadavres et quelques rares ne réveillaient que des créatures de légende. Namtar, lui, pouvait se vanter d’être le plus versatile dans cet art et de toujours découvrir de nouvelles voies à emprunter.

Une qualité comme un défaut, il doutait jusqu’à ce jour à parvenir à créer une chimère telle que Lenore.

Lenore n’est pas qu’un cadavre relevé après la mort, qu’un pantin sans âme ni voix, qu’une pièce sur un échiquier. L’âme de cette mercenaire a été happée avant de quitté ce monde et enchaîner dans son enveloppe de chair. Ma volonté ne s’accroche pas à son corps, mais bel et bien à son esprit. Pour ce qui est de ses gestes et ses pensées, elles naissent dans l’âme à laquelle ma volonté est imposée.
Tel est la beauté dans le cas de Lenore. Elle, qui était un esprit libre, cherchant à se rebeller sans cesse et à défier ceux qui tentait de s’élever ? Dorénavant, elle se retrouvait prisonnière de son propre corps, dompté comme l’animal le plus récalcitrant et n’ayant d’autres options que d’observer sans crier.

Lors de votre dernier exercice, vous deviez apprendre à jauger la quantité d’énergie nécessaire pour maintenir le contrôle sur l’une de vos invocations. Ici, c’est exactement la même chose, mon âme sacrifiera suffisamment d’énergie pour la maintenir en mon contrôle jusqu’à son retour à mes côtés.
Un principe simple, le premier qu’elle devait apprendre lors de ses cours. La déception s’invitait aux pensées du Démon à l’écoute de cette question. Malheureusement, les mortels ne pouvaient apprendre aussi rapidement qu’il le désirait. Il faudrait du temps pour que celle-ci comprenne, et autant pour lui inculquer la possibilité de faire la même chose au futur.

Même si, par principe, le Démon tiendrait probablement à garder une certaine ascendance sur son apprentie. Conserver quelques secrets. Garder un intérêt à ses yeux.

Les Hommes, les Animaux et les Démons opéraient à ce même jeu depuis des lustres. Un jeu d’influence, un plan pour la conquête, un moyen de prospérer. Après tout, la Bête ne désirait pas à mourir de la main de son apprentie, même si cela en devait une forme d’inéluctabilité. Nul besoin de se préparer à cet instant, Namtar vivait dans un royaume ou la traîtrise régnait en maître, il était déjà prêt au pire.


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Ainsi, cette Lenore a eu un « traitement » particulier de la part de Death. Pauvre femme. J’espère que le procédé n’a pas été trop douloureux. Je me demande ce qu’elle a bien pu faire pour avoir une telle importance à ses yeux.

Malgré tout, je suis rassurée en partie. Sa création ne m’attaquera pas de son propre chef et j’imagine que Namtar tient trop à sa belle faux pour me tuer en pleine mission. Encore moins dans une zone aussi dangereuse que celle où nous devons nous rendre, gorgée de sans-cœurs assoiffés de cœurs.


« Merci pour vos explications, Maître. Je peux désormais clairement faire le lien avec notre précédente leçon. » dis-je, respectueuse.

J’incline légèrement la tête, signifiant une seconde marque de respect pour le démon.


« Je ne vais pas vous importunez plus longtemps, Maître. »

Je recule de quelques pas, et je m’incline une nouvelle fois devant lui.

« J’attendrais Dame Lenore à mon vaisseau qui est à l’astroport. Nous partirons pour récupérer ce qui vous appartient dès qu’elle sera là. Je vous souhaite une excellente convalescence, Maître. » lancé-je, ne me sentant pas particulièrement à l’aise au milieu de cette infirmerie et dans ce rôle de « serviteur fort mais élégant ».

Je recule de quelques pas puis quitte les lieux.

Les gardes ne m’arrêtent pas à la sortie. Je suis raccompagnée à l’entrée. Une fois dehors, je reprends ma forme de corbeau et voltige au-dessus des toits de la Cité du Crépuscule pour retourner à mon vaisseau. Le monde a toujours l'air aussi lugubre. Je me demande si c'est pire au Palais des Rêves... Oui, c'est certainement pire. Difficile de l'imaginer tant qu'on ne l'a pas vu, je pense.

Lenore est aussi une source de mystères. Quel lien y a-t-il entre Death et elle ? Pourquoi avoir jeté un sort aussi puissant spécifiquement sur elle ? Serait-elle la grande responsable des dégâts près du Manoir gouvernant la ville d'une main de fer ? Ou est-ce bien plus profond et complexe que cela ?

De toute façon, vu comment sont les morts, ce n'est pas sûr qu'elle veuille tout me dire tout de suite. Sa mort est récente, elle a probablement été très violente donc je suppose que je ne pourrai pas en tirer grand chose. Pour connaître le procédé, je sais qu'il ne doit pas être paisible pour l'âme de cette femme.

Etait-elle une personne bonne ou mauvaise ? A-t-elle mérité cette fin ? Peut-être en saurai-je plus au cours de cette mission commune. Je me demande bien ce qu'elle a oublié, elle, au Palais des Rêves.

Je reprends forme devant mon vaisseau, gardés par trois gardes de l'astroport.

Ils ont l’air surpris, voir apeurés. J'aime bien voir trembler ces hommes en noir... Pour terroriser les habitants et honnêtes voyageurs, il y a du monde mais pour faire face à l'apprenti de Death, y a plus personne !


« Partez. Une femme rousse devrait me chercher d’ici peu. Indiquez-lui mon vaisseau sans encombre, nous partons pour une mission importante. » dis-je, autoritaire.

Ils déguerpissent vite fait bien fait. Je rentre dans mon petit véhicule stellaire, je m’assois et j’attends l’arrivée de mon accompagnatrice. Quand elle sera là, nous partirons vers feu le Palais des Rêves.

J’appréhende beaucoup d’aller là-bas. Être confronté à un monde en souffrance est une épreuve qui va s’avérer difficile pour toute personne douée de conscience…

Heureusement que je peux me cacher derrière cet « Innommable ».

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Me voici chargée de l’arbitrage de ce combat de coqs. A notre droite ! Huayan, les plumes soigneusement lissées et le port fier. A notre gauche, Death et ses coups d’ergots bien placés !
Bon je passe du coq au corbeau, mais si j’ai bien appris quelquechose de Chen, c’est qu’il faut ménager ses entrées.
Passons au plat de résistance. J’ai vidé toute l’imagination en quelques lignes donc je garde la structure telle quelle dans son jus. Faites avec au moins comme ça vous saurez à quoi je fais attention.

- sur le titre, Majuscule mais pas de point, on est bon. Le titre est évocateur et imagé. Parfait.
- sur la forme, couleurs, paragraphes,tout va bien. Pas de fautes d'étourderie du côté de Huayan à mes yeux, quelques rares de la part de Death ce qui est déjà mieux que d’habitude. Une lecture fluide sans répétition
- sur le décor, aucune description, espèces de mauvais élèves ! Vous devriez menager l’ambiance que vous pouvez instaurer avec un décor. Et si vous avez besoin d’aide pour ça, demandez à vos camarades !
- sur les combats et l’utilisation des compétences, bon ça y en a pas , on passe à la suite.

- la justesse des dialogues, les éléments d’autres rp ou d’autres joueurs, d’abord la fouille des visiteurs, une bonne chose de l’avoir mise là. Mais à partir du moment où même les membres de la coalition doivent subir une fouille au corps, il me semble qu’apprentie ou pas, ils auraient dû te le faire et remarquer tes couteaux. Et ne compte pas esquiver les contrôles même avec un super surnom de la mort qui tue et fait peur. Bon c’est un détail, le dialogue reste crédible.
Le champ de mine et ses dégats, très bien, l’arrivée au manoir par contre il manque le dinodead et la géraldine à l’accueil ! Je l’imaginais bien te dire que ton rendez-vous n’était pas inscrit au registre…. Et un garde au moins allez vérifier auprès du boss avant de te faire accompagner. Dommage.
« Est-il assez clairvoyant pour prévoir mon arrivée autant de temps à l’avance ? Cette entité est si puissante… » J’ai rigolé, je l’avoue.
« Maître. Je suis venue m’enquérir de vos nouvelles. J’ai ressenti un fort trouble récemment, et je pense que son origine était liée à vous. » Obiwan, sort de ce corps !

Deuxième post de huayan, la violence et le sel, le véritable visage de huayan. C’est rare qu’elel se laisse aller et ça fait du bien de la voir perdre le contrôle.
« quelle apprentie serai-je si je laisse mon maître en danger ? » Oui enfin… le temps qu’il t’a fallu pour venir, il avait largement le temps de mourir. Tu veux qu’on te prépare une chambre au manoir ?

Bon j’ai l’impresison de parler que de Huayan, mais après Death est en terrain conquis pis en plus il fait rien que rester dans son lit d’hopital donc bon, y a moins à dire.

- le personnage et son caractère, ses émotions, la discussion entre ces deux grosses personnalités est très intéressantes à lire, je trouve que vous êtes restés très proches de vos personnages tels que je les imagines. Le vitriol de Death, la fierté mal placé de huayan et sa manipulation de la servitude. Sans oublier les cours sur la nécromancie pour les nuls.

Voilà au final j’avais pas grand-chose à dire, c’était un rp bien sympathique à lire. En plus ça implique une suite pour l’un comme pour l’autre et il était temps de précisé cette histoire de troc d’âmes.

- difficulté et récompense, sans surprise vu qu’il ne s’y passe guère plus qu’une discussion entre allié,
Très Facile : 5 points d'expérience + 50 munnies + 1 PS en symbiose pour tout les deux
Death je te laisse t'en charger pour vous deux.
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