Le claquement des talons résonnaient dans les couloirs de manoir, frénétique, s’élevant dans les airs jusqu’à atteindre le premier palier de la bâtisse.
Un calme, tout relatif, était revenu dans ces lieux. Il y a encore une heure, le gémissement des gardes trainait dans ses murs, il n’y avait dorénavant plus que le silence pesant d’un questionnement sans réponse. Neith posait le plat de sa main contre une porte de bois, poussant dans la précipitation et plongeant son regard dans l’infirmerie de la Coalition Noire.
Elle était là, à son chevet… Que pouvait-elle bien faire là ?!
Une fine couche s’élevait du sol, glissant le long des jambes à nues de la fille d’Agrabah pour ce contenir dans sa main. Les germes de la haine gisait dans ses yeux et elle allait déverser ses récoltes sur l’ennemi de son maître.
— Neith…
Elle s’immobilisait, à l’instant où elle entendit le son de sa voix. Son arcane filtrait entre ses doigts, tombant au sol alors qu’un autre sentiment naissait sur son visage.
La fille à la peau sombre s’avançait alors, contournant l’infirmière et le pied de lit pour se mettre à ses côtés. Elle ne pouvait retenir un regard à son attention à elle, dédaigneux avant de plonger dans ses yeux. Un cercle d’or dansait dans iris et elle semblait tellement chétive. Loin des récits des gardes, à mille lieux du fauve qui arpentait sa cage de fer sans relâche.
Elle qui était la cause de l’agitation dans le manoir se prosternait dorénavant au côté de son maître ?
— Seigneur, est-ce que ça va ?
— Conserve ta pitié pour d’autre…
Death était semblable à son retour du Palais des Rêves, vaincu. Elle ne parvenait pas à le reconnaître, la caresse de la mort ne semblait jamais avoir été aussi proche de lui et affectait jusqu’à sa chair. Un oeil inerte, un bras manquait, cela semblait peu devant l’apparence qu’il arborait.
— Ce n’est pas aujourd’hui que a mort m’accueil, il nous reste encore beaucoup à faire… Ensemble…
— Maître.
Il levait sa main libre, une bras squelettique froid et sans vie. Elle plongeait sa tête dedans, la sensation de ses longs doigts caressant sa chevelure l’envahissait jusqu’à l’échine. La crainte qui l’habitait s’évanouissait.
— La rumeur va se répandre, comme un trainée de poudre qu’elle vient d’embraser.
— Laissez-moi l’étouffer, je…
— Non. Elle est inoffensif, dorénavant.
Le regard de son maître fixait celui de Lenore, moqueur avant de s’écrouler une nouvelle fois dans ce lit d’hôpital. L’incompréhension venait de prendre place, quittant peu à peu l’étreinte de Death.
— Ta place n’est plus ici, Neith. Tu dois retourner dans ton monde, loin d’ici et de ce qu’elle a enclencher.
— Ma place est auprès de vous.
— Tu veux toujours me servir, ou rester aveugle ?
Elle se pinçait les lèvres, baissant le bras dans le cliquetis des bijoux qu’elle arborait à ses bras.
— J’irais où vous désirez, maître.
— Tu es la seule qui m’écoute, Neith. Merci.
Il laissait sa main retomber, fixant de son seul oeil le plafond.
— Agrabah sera en proie aux doutes, à la peur et au crainte de la mort de la Coalition Noire. Tu seras la voix qu’ils devront suivre et qu’ils devront écouter… Tu en es capable…
— Si d’autres viennent ?
— Tu t’en débarrassera, comme tu l’as toujours fait.
La fierté, la confiance, il lui donnait tout ce qu’elle n’avait jamais désiré de lui. Les traits s’assombrissait dans un sourire, elle n’accordait plus le moindre regard à l’autre. Elle posait sa main sur son torse, il était toujours aussi froid, promettant d’accomplir sa destiné.
Agrabah sera, une fois de plus, son refuge et personne ne le prendra de ses mains