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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Cinquante quintaux de froment, douze-cents bassin d’avoine, d’épeautre, et de sarrasin provenant de Grimm -

« NON, NON, ET NON !! » Les murs semblaient fléchir sous le vacarme.

Roje leva la tête de son livre. « Putain d’écrevisse de rempart, si ces cloportes analphabètes essaient d’imposer des termes pareils je retire immédiatement nos vaisseaux !! » Le pêcheur grimaça. Les négociations n’avançaient pas…
Il encra sa plume, et griffonna quelque chiffre sur le papier de son carnet de compte.

« Silence ! » Le ton acéré de la Gouverneure l’avait repris. « JE dirige la Compagnie des Indes, et vous n’êtes que son Grand Amiral. »


Sous la grande porte, les lumières des chandelles vacillaient à mesure que le Grand Amiral Codrington, First Sea Lord de la Compagnie des Indes, tournaient comme un lion en cage. Le parquet craquait sous son poids, même si son Excellence Elizabeth Swann, elle, ne semblait pas fléchir.
Roje, lui, était coincé ici, devant un livre plus ennuyeux encore que les comptes de son magasin, alors que l’avenir de son monde se jouait peut-être derrière cette porte.

Ses doigts rêches de pécheur se refermèrent maladroitement sur sa plume. Il avait une mission. Pas question de faire irruption dans cette réunion au sommet.
- Quarante bisons entiers, vendu par les chasseurs d’Hill Valley -


« Mais vous comprenez bien que s’opposer à la Shin Ra est pure folie ? » L’Amiral avait repris, tonnant toujours, mais cette fois plus rationnel. « Nos cannons peinent à défendre nos propres convois des pirates, en nos propres eaux ! »

« Folie, peut-être. Mais vous savez tout aussi bien que moi que leur taxe nous étouffent depuis des années. A rester inactif, nous risquions de disparaitre purement et simplement. »

« Mais nous ne sommes pas prêts ! »

« Prêt ou pas, l’heure est venue d’agir ! »


- Quatre-vingt-six aunes de lin, vingt-deux sacs de laine, six-cents bottes de carotte et trente machines agricoles acheté au Domaine Enchanté –

L’encre séchait difficilement dans l’atmosphère tropicale, et Roje leva sa main gauche pour la trouver entachée jusqu’au coude.

Le père Macon avait toujours dit qu’un gaucher ne saurai jamais écrire. C’était une exclamation toute naturelle pour le vieux prêtre ; dite sans méchanceté, mais qui avait laissé l’enfant qu’il était honteux sur le parvis du port où se déroulait leur catéchisme sommaire.
Haut comme trois pommes et encore timide, Roje était resté muet. Trente ans plus tard, il était pourtant le seul pécheur du port à savoir aligner plus de lettre que son prénom.

Certes, ce n’était pas souvent qu’on lui demandait d’écrire, et il s’était rouillé. Mais c’était toujours avec une certaine fierté qu’il traçait les lettres de ses confrères, ou transmettait leur revendication au chef de Port.


« Les Mercenaires sont indisciplinés, chaotique, sans même un meneur ou un code de conduite … »

« Et pourtant ils ont su défendre ce monde, tant des morts que des sans cœurs ! »

« Ces abrutis avinés n’ont même pas de quoi défendre leur propre quartier général - »

« Codrington, si nous n’agissons pas maintenant notre monde est perdu ! »


Les doigts de Roje se desserrèrent lentement. La fine plume d’oie qu’il avait dans les mains venait de se briser, un crissement sec et presque inaudible.
« Notre monde. »

Ils ne savaient rien de ce monde. A vivre dans cette maison aux moulures en feuille de vigne, dans ce quartier de maisons hautes et de rue pavée… Ils ne savaient rien du vrai Port Royal.

Ce Port Royal privé d’information et de télévision, privé d’import, privé de ressources, déjà angoissé par les destructions et les cultures gelées… Du Port Royal qui guettaient les décombres de la station Shin Ra, qui se pressaient dans les tavernes et les lieux de cultes, qui tremblaient d’avance de cette guerre titanesque.
Il souffla. Un soupir discret. Puis il se saisi d’une nouvelle plume, et traça une ligne de plus de la longue liste…

- Six tonneaux de vin du Jardin Radieux, trente ambannes de pain de la Cité des Rêves, douze chi de soie de la Terre des Dragon, trois mille stères de bois de charpente du Nouveau Monde… -


« Nous pouvons négocier ! La Shin Ra pourrait – »

« La Shin Ra nous voit comme une menace. Pas que les mercenaires, nous TOUS, vous le savez aussi bien que moi - »

« Mais s’allier aux Mercenaires maintenant - »

« Ils sont déjà vos alliés, et vous ne faîtes que répondre à un appel aux armes - »

« Ils nous ont subjugué et pillé injustement - »

« Votre serment vous y oblige, Codrington, mais plus que ça, si vous voulez voir notre monde survivre vous n’avez pas le choix ! »


D’un claquement, Roje ferma son livre.
Il en avait vu assez. Il se leva, et s’étira en grimaçant.
Des heures qu’il potassait des lignes et des lignes de comptes, et enfin sa chandelle rendait l’âme.

« Vous condamnez ce monde en acceptant leur domination ! »

« Vous vous êtes opposé à eux et avez tout perdu, vous pensez vraiment pouvoir me donner des leçons ? »


Laissant les puissants à leurs grand discours, Roje réunit ses affaires, et quitta le bureau exigu qui lui avait servi d’étude. Il déposa la flaque de cire qui lui restait de chandelle sur un buffet de l’entrée, et laissa la Maison de la Gouverneure à ses débats, s’enfonçant plutôt dans le Port Royal nocturne.


***


« J’en ai soixante d’avoine qui manquent, j’veux que vous fassiez le compte ! »
Un murmure, puis des exclamations éparses.

« J’en ai une dizaine en arrière salle »
« Ptet quinze chez moi… »


« Pensez aux bêtes, sans avoine j’suis dans l’baba... »

Le geignement provenait d’un homme ébouriffé de sommeil, qui fixait maintenant Roje avec une mine angoissée.
« Justement, Enrico. Les Mercenaires rachètent la moitié de tes cochons. »

« Quoi, ils se lancent dans l’élevage porcin aussi ?? »
« Non… Ils ont d’autre projets. Personne ne lui a expliqué ? »

Bouchers et chasseurs haussèrent les épaules, avant qu’Enrico ne reprenne de sa voix pressée : « Ah, bon, parce que, moi, j’ai déjà d’la concurrence d’avec les boucaniers, et, leur cochon sauvage, Roje, tu sais pas comment ils sont, ça n’a rien de tendre, pas comme- »

« Ferme la, Enrico, j’ai à faire. »


Roje traçait son chemin à travers la grand halle de Port Royal. Pas d’acheteur ni de marchandise, en cette fin de nuit : Seulement les commerçants et producteurs, anxieusement réunis en un marché extraordinaire.
Le pêcheur s’arrêtait à chaque croisement, transmettant les consignes avec le calme qui avait commencé à le caractériser parmi les citadins. Ici, les cochons, là, les rares vaches de l’île…


Eliminer les bêtes les plus couteuses. Eviter le gâchis de ressources. Préparer les réserves.
Les ordres Mercenaires résonnaient dans ses oreilles. C’était un projet fou… Mais si ça pouvait éviter la panique encore quelques jours, Roje était prêt à le mettre à exécution.
Et, ainsi, il traversait la halle, achetant de ci de là des stocks énormes aux frais des mercenaires, réunissant peu à peu les imports récents dans les entrepôts de la confrérie.


Finalement, il rejoignit l’endroit qui l’avait vu grandir : Le marché des pécheurs.
Les étals vides lui serrèrent l’estomac.
Mais, malgré l’ambiance tendue, ses compagnons l’accueillirent avec l’amitié de tous les jours. Eux étaient habitué à se lever si tôt ; ils ne cillèrent pas quand Roje transmis les consignes.
Immédiatement, les voiles étaient levés, les filets enroulés.


***


Roje observa les voiles disparaitre aux abords du port, un pincement au cœur. Pendant plus de vingt ans, il avait toujours été le premier en lice pour partir à l’assaut des embruns.
- Soixante tortue verte, quarante-deux raies aigles, sept cents morues, trois baleines, sept requins à pointe noire, cent trente-huit araignées de mer, vingt-et-un calmar de récif, douze cents stones de crevette d’eau salée -
Mais, ce soir, il était appelé ailleurs.

Laissant les autres agents mercenaires finir les achats, il s’effaça dans les ruelles de la cité. Il remonta lentement vers les terres, hochant parfois la tête aux rares déjà debout.
Aux portes de la ville, les gardes lui ouvrirent la porte sans poser de question.

La route boueuse qu’il suivait donna lieu à un chemin herbeux, bientôt qu’une simple trace entre les fougères. Roje poursuivi sa route, une lanterne vacillante à la main.
La jungle semblait s’éveiller à son passage : Singe et oiseaux s’envolaient en ombres affolées, souris et musaraignes fuyaient les semelles de ses chaussures.
- Vingt-six toises de fourrures de panthères, quatorze drachmes de plume d’Ara, dix-sept peaux de crocodile -

Avec l’habitude d’un natif des îles, Roje se fraya un chemin à travers la jungle luxuriante.


A la fin de son périple, le soleil pointait d’entre les lianes. Le ciel s’embrasait de jaune et d’orangé en un spectacle à couper le souffle, et Roje s’accorda un instant pour apprécier la vue. De sa poche, il sorti un morceau de pain durcit, qu’il mâchonna lentement.
Son déjeuner finit, il entama sa descente. Ses pieds de marin enturbanné de chaussure de cuir neuf glissaient sur les rochers moussus, manquant parfois de le faire tomber, jusqu’à ce qu’enfin il atteigne la crique.

A contrefort d’une falaise, à moitié couvert de roche et de végétation, l’anfractuosité accueillait un camp complet, parsemé de hutte et d’entrepôt de bois.
Trois larges navires étaient amarrés à des ponts de fortune, un quatrième en cale sèche et marqué d’un trou béant. Plus d’une centaine d’hommes allaient et venaient dans un fourmillement fébrile de caisses de bois et de large sac de bure.
- Cinq cents marcs de métaux précieux, dont soixante esterlins d’or pur et deux cents félins de nickel, trente mommes de perles fines, six cents grave de bauxite –


« Où en sont les constructions ? »
Un des quatre-maitre était venu à sa rencontre, main sur son pistolet. L’ayant reconnu, il grimaça.
« On a beau creuser, les carrières ne peuvent pas accueillir tant de monde… »

« Va bien falloir, parce que la Shin Ra vous attendra pas. »
Son ton s’était fait sec.

Roje n’appréciait pas particulièrement négocier avec les pirates. Certes, ces derniers attaquaient rarement les bateaux de pêcheurs, mais leurs pillages avaient un impact général la population de Port Royal. C’était toujours un drame de plus ; des morts, des veuves, des ruinés, des navire coulés…
En attendant, leur aide était précieuse pour prévoir du pire.

« Le chargement est prêt ? »
- Quatre-vingt-dix-sept combes de tabac dont cent-vingt cigares, cinquante-deux seam de coton, trente-deux kenning d’indigo -
« Oui. Pour ce qui est du paiement… »
« Une faveur pour une faveur. Les Mercenaires se sont engagés. »
« Vous pouvez y aller. Olivi prendra la barre, elle connait les écueils... »
Après quelques secondes de silence, le quatre-maître redescendit vers la crique.


Roje scruta le port de fortune encore quelques instants, puis s’avança vers le camp.

Entre les huttes et pontons de fortune régnait un capharnaüm généralisé.
Comme à leur habitude, les pirates profitaient de la relaxe de leur discipline pour se battre ou s’imbiber jusqu’à la moelle, le tout le plus bruyamment possible. Sans approcher la décadence de Tortuga, en partie vu la part minime de gente féminine, la discipline quasi militaire des ponts pirates n’était clairement pas de mise.

« Cinquante carat, j’le garantit ! » Un jeune mousse, que trop fier d’une bague briquée à en éblouir un cacatoès, faisait le chaland au milieu des allées et venues.
« Va t’faire timbrer, t’a jamais vu d’or pur d’ta misérable vie… »
« L’nigaud veut vendre ici ! »
« T’es qu’un corniaud si tu comptes bazarder ça là, t’sais. » Un des pirates de son équipage, vu la familiarité avec laquelle il adressait le gamin.
L’homme était vieilli par les embruns, mais encore roux vif sous la crasse et son chapeau tricorne. « C’pas pour rien qu’on a tous enterré not’ or. L’heure est pas au commerce c’temps ci, les bijoux t’rapporteron qu’du bigot. » D’un geste presque paternel, il héla l’enfant hors du passage, jetant pas la même occasion un regard noir aux quelques curieux qui se gaussaient.
« Aller, range ça et retourne à quai, j’te paierai un verre si t’es vraiment à ça... »


Laissant les pilleurs marchands se chamailler entre eux, Roje pris soin de ne se mêler à aucune conversation – et aucune des rixes mi ivre, mi amusés, qui semblaient prendre vie comme par magie au sein de la masse assemblée.

Marchant tête haute parmi les bandits, ses doigts frôlaient toutefois le pistolet qui pendait à sa ceinture. Personne ne vint l’aborder ; personne, non plus, ne lui fit place, et il dut jouer des coudes parmi la masse de travailleurs et marins pour atteindre les quais.

Il repéra l’embarcation que lui avaient réservé les pirates. Ironiquement, c’était un bateau de pêcheurs, de ceux qu’il avait conduit une bonne partie de sa vie. Des sacs s’entassaient dessus, au point presque de le faire flancher.
- Deux mille régimes de bananes et trois cents de plantain, six cents d’ignames et de patates douces –

Sa guide le salua d’un hochement de tête. Il détacha l’amarre et sauta sur l’embarcation, heureux de retrouver les flots et surtout, de quitter le camp pirate.


Leur voile pris rapidement un vent d’ouest.
A deux, ils évitèrent les nombreux bancs de sables qui protégeaient la crique, longeant les falaises de plus en en plus acérée.

Les rochers laissèrent place à une jungle touffue, qui elle-même s’effaça au profit d’une suite d’ilots et de mangroves nauséabondes. Une main sur les cordages, plus par habitude que réel besoin, Roje suivait le côte des yeux.

La dénommée Olivi ne lui adressa pas une seule fois la parole - Silence que Roje fut bien content de lui rendre.


« Suit la côte, je veux rejoindre la plantation Evans. »
Après un long détour entre îlots et écueils, leur navire avait retrouvé la côte de Jamaïque. Ils étaient presque en vue de Port Royal… mais Roje avait encore une escale à faire. Sa navigatrice hocha la tête, et leur embarcation repartit vers les terres.

Le courant les mena sans encombre jusqu’aux premières plantations. Roje se leva alors, et se saisi de la drisse. Aiguillant le petit vaisseau, ils filèrent le long des champs, n’accordant qu’un regard passager aux allées de canne et de bananier.

Enfin, Roje repéra une maison de port coloniale peinte d’un rouge particulièrement tapageur. Sans qu’il ait besoin de le demander, Olivi caressa le gouvernail, et leur embarcation accosta le petit ponton adjacent.


Arrivé à quai, trois hommes les hélèrent. D’anciens esclaves des plantations, noir et bâtis comme des armoires à glace, qui déchargeaient de larges caisses dans un second navire.
- Quatre cents gallons de sucre, dont six cents gills de rhum et trois cents de mélasse, quatre cents minots de cacao, six cents setiers de café -

« On a vot’ livraison. »
C’était le plus grand des trois. Ses cheveux étaient noués en tresses fines qui couvraient son crâne et descendaient jusqu’à ses oreilles, finissant sur quelques perles de verre coloré.
Eja… ou Ejiro, peut être ? Un des rares informant des Mercenaires sur les plantations. Sans être d’une grande fiabilité, il se racontait beaucoup de choses sur lui.... Tant en bien qu’en mal. Maroon, ancien général, fils de pirate renommé voire descendant d’une dynastie de prince lointain : Lui-même ne démentait jamais rien, préférant laisser le mystère sur ses origines.
Ça, et le fait qu’il soit influent auprès des communautés d’ancien esclave, en avait fait un candidat idéal.
« Mais… »  Ejiro hocha la tête nonchalamment. « M’dame Evans demandera paiement… »
« Les Mercenaires ont donné leur parole… »

Leurs termes avaient été les mêmes que les pirates. Les mêmes que la Compagnie des Indes, du peu que Roje en savait.
Déjà, un tribu sonnant et trébuchant, au frais des Mercenaires.
Mais surtout, rétablir le commerce.
Faire sauter le blocus.
… Et une baisse de 15% sur toute les taxes d’export.


Roje sauta sur le deuxième navire, vérifiant rapidement les cordages. Il finit par incliner la tête, appréciant le bois superbement briqué du petit transport marchand.
Satisfait, leurs hôtes reprient le chemin de leur plantation. Roje défit l’amarre, puis jeta un dernier coup d’œil aux alentour.

Alors que les trois hommes disparaissant peu à peu entre les bananiers, seuls demeuraient sur leur ponton les quelques mouettes et oiseaux pécheurs, qui se disputaient quelques restes épars.

Peu de choses filtraient sur la plantation de Madame Evans.
Pas de révoltes, pas même de plainte de vol ou de pillage. Pourtant, ils n’avaient jamais demandé la protection des Mercenaires.
Du peu qu’on les voyait au port, ils semblaient férocement indépendants, alors même qu’ils résidaient à quelques miles de la cité.


Après avoir échangé un regard, Roje et Olivi reprirent les voiles vers Port Royal.

Leurs deux embarcations, remplies à ras bords, se trainèrent lentement sur le courant. Les remparts étaient en vue ; puis, peu à peu, les mâts et tours de gardes se distinguait sur le ciel bleu.

Ils entrèrent le port sans fracas. Tout au plus quelques mouettes vinrent les accueillirent, habitué à voir la carrure de Roje accompagnée de quelques têtes de poisson. Vites déçues, elles repartirent en piaillant. Olivi leur fit suite, laissant Roje placer leurs deux navires dans des entrepôts mercenaires.


Au jeune garçon qui tenait la garde, le pécheur lança une piécette.

Puis, péniblement, il tira les amarres, vérifia les cordages, puis l’état de la cargaison.

Quand, enfin, tout était à sa place, il ouvrit l’une des grandes portes de bois.


Et cligna des yeux.

Le soleil éclatant était presque un affront, après ses deux jours et deux nuits de veille.
Sa lumière envahissait l’entrepôt laissé sombre, l’aveuglant pendant quelques instants.
Sans le roulis de la mer, sans la tension des voiles et des cordes, Roje sentit soudain tout le poids de sa fatigue s’effondrer sur lui.

Il déambula dans les rues de la ville, peinant déjà à saluer ceux qui l’y reconnaissait ; traçant à travers les ruelles nauséabondes pour atteindre, enfin, son lit.

Il rêvait déjà de son matelas de paille en arrivant face à la porte de bois de son logis. L’odeur du porc rôtie de sa femme ne réussit même pas à le mettre en appétit :
Tout ce qui comptait, alors qu’il pénétrait la salle principale, était de s’effondrer à l’horizontale, et de dormir un demi-siècle.


Sa mère se dressait pourtant sur son chemin.
« Tu… sort ? »

Iriye avait sorti sa robe des grands jours : Toute de bleu et de vert vêtue, avec un fichu rouge chatoyant qui couvraient ses tresses argentées.
« J’ai une réunion de mon club de lecture. »
Son ton était sec. Pas particulièrement acerbe, non, elle semblait… inquiète. Pressée.
« Mais, Maman… Tu ne sais pas lire. »
« Eh bien, il est temps que j’apprenne, non ? »
Haussant les épaules, Roje contourna sa vielle mère pour enfin retrouver sa couche.


En quelques secondes, il se débarrassa de ses bottes, de ses chausses, et son armes encore lourde à sa hanche, bref de tout sauf de sa chemise.

Puis, avec délice, il plongea sous ses draps, tirant le rideau qui séparait son lit de la salle commune.

Il attendit.

Et attendit.


Tout était parfait.

La maison était silencieuse, sa femme étant sortie prendre soin de la boutique, ses enfants étaient parti profiter des ruelles ombragées de la ville... Même sa mère n’était pas là pour faire grincer le parquet ou laver ses casseroles.

Il avait accompli sa tâche. Les réserves des mercenaires étaient pleines à craquer ; de quoi faire leur célébration, de quoi tenir un siège, de quoi appâter toute la foutue armée Shinra avec des odeurs de viande rissolée.

Mais le sommeil ne venait pas.

Dans son esprit pourtant éreinté, la longue liste des imports et exports de Port Royal se déroulaient toujours, comme une longue litanie…
- Six pied du roi de tissu, quatorze toises de velours, cinq arpents de lin, deux de laine de mouton blanc, six de mouton noir…
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Alors, comme généralement dans les mini-séries, je ne vais pas avoir grand chose à raconter !

Ce rp est bien pour cette idée de tour de propriétaire et préparation de la suite. Voir les différents spectateur et le but du monde pour parvenir à combattre ce blocus, c’est super intéressant. De plus, j’apprécie l’effort général qui consiste à nous donner exactement les possessions des mercenaires qui ne vient pas alourdir le texte.

Si nous avions eu une discussion super longue du mec citant les objets ? Ça aurait été juste chiant. Ici, nous avons cela qui se glisse tranquillement et c’est pratique d’avoir ce détail. Ça nous soule pas !

Ma principal critique viendra d’un autre fait, quelque chose que j’ai déjà dit, la notation de temps. Là, j’ai le sentiment que le gars à fait le tour des Caraïbes en trois jours de navigation. Il y a pas de secret, l’éternel indicateur de temps ou simplement séparer le rp en plusieurs parties bien distinctes pour que nous comprenons ce qu’il en retourne. Ça ? Ça marche toujours.

Donc, voilà, c’est court mais j’ai rien d’autre à ajouter.


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