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Kingdom Hearts RPGConnexion
Kingdom Hearts Rpg
Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Il tombait à la renverse, guidant sa main de libre en avant pour tomber sur de la pierre blanche. Kurt respirait vite, fort, la sueur perlait sur son front alors qu’il reprenait lentement ses esprits. Progressivement, il levait la tête, tentant de faire taire son coeur qui battait la chamade dans sa poitrine.

Le soleil, il était devenu noir mais pointait toujours vers le crépuscule.

Dorénavant, les battements se taisaient alors qu’il vacillait en arrière pour s’asseoir et s’appuyer contre un mur ou quelque chose de semblable. Il était revenu. Il n’en croyait pas ses yeux. Fébrilement, il guidait sa main vers son front, essuyant la sueur alors qu’il n’avait toujours pas cligné des yeux.

- C’est pas… Il recommençait à respirer, difficilement. Qu’est-ce que c’est que cette merde !

Il amenait alors sa main aux oreilles, le son sourd d’une cloche résonnait à ses tympans. Un sursaut de peur. Il voulait bouger son bras infirme, le faisant grimacer alors qu’un deuxième coup retentit pour ne s’arrêter qu’au dixième. Le traumatisme passé, il décollait sa main de ses oreilles pour lever le regard vers le ciel. Oui, où pouvait-il d’autre. La pointe du sommet du clocher de la cité du crépuscule le dominait de toute sa hauteur.

Kurt venait de rentrer chez lui, dans le monde l’ayant vue venir à la vie.

- Pourquoi… Il murmurait à lui-même, se redressant difficilement pour s’approcher de la rambarde et fixer la ville en contrebas. Que… Les mots lui manquaient.

D’un geste lent, sa main se glissait dans l’intérieur de sa veste pour en sortir son paquet de cigarettes. Tenant le paquet dans la paume, il usait de son pouce pour l’ouvrir et amener un filtre à sa bouche et profiter ainsi du tabac. La fumée s’élevait, d’abord lentement jusqu’à être emporté par le vent. Il était bien ici, il n’y avait plus aucun doute de permis.

L’air battant son visage, les odeurs qui lui montaient au nez, cette sensation unique qu’il avait en fixant le soleil. Des sensations enfouies dans le plus profond de ses souvenirs. Tout venait de ressurgir.

Impossible. Kurt se répétait ce mot encore et encore jusqu’à ce qu’il rentre dans le clocher et descende les marches une à une. Il était à port-royal et l’instant d’après ? Il se retrouvait au sommet de sa ville natale à observer le paysage. Non. C’était absurde, fantastique, inattendu. Il s’arrêtait au milieu de sa marche. Si tout cela n’était qu’un rêve ? Il repensait à l’image de Lenore, à cette ombre lui ressemblait et au spectre de Surkesh. En une année, il avait tant vécu que cette image lui semblait presque fausse.

Il baissait son regard, observant les lourdes portes menant au clocher. Il fallait qu’il découvre pourquoi. Il devait savoir.

Toujours le bras en écharpe, il poussait les lourdes portes jusqu’à se retrouver dans la rue. Un lampadaire sur sa droite, il n’en avait jamais vu de semblable ailleurs. Tel un gosse, il s’émerveillait devant la simplicité de cette lumière pourtant si froid. Il regardait maintenant ses pieds. Oui. C’était le pavé qu’il avait tant foulé étant gamin. La ville lui avait manqué à ce point ? Il l’ignorait. Il se laissait simplement guider par l’émerveillement, la sensation qu’il n’avait pas eu en arrivant dans cette ville en tant que SOLDAT lors d’une mission.

- Vous là, plus un geste. Kurt se retournait, une troupe d’hommes avec l’arme au poing. Vos mains, j’veux les voir.

Il se retournait alors, guidant sa main gauche à proximité de sa tête pendant que la seconde restait figée dans son attelle de fortune.

- C’est pas possible, encore un manchot ? Un autre homme venait de prendre la parole. Il se passe quoi, il y a un festival dans la ville !? Il rigolait alors, rejoint par un autre homme. Qui êtes-vous ?
- Kurt… Kurt Brown. Il répondait à la question, inutile de provoquer un incident.
- Qu’est-ce qu’il fout ici ? Le premier reprenait la parole, s’approchant pour entamer une fouille.
- Je… Il réfléchissait à toute vitesse. Rien, j’allais à la gare et je voulais rejoindre ensuite la place des fêtes pour...
- Il n’y a pas de spectacle aujourd’hui. Il rangeait son arme. Les gars, un oeil sur lui.

L’homme commençait alors une fouille, posant ses mains sur chaque endroit susceptible de détenir quelque chose. Progressivement, les poches du Turk se vidaient pour que ce soit les mains du garde qui se remplissait. Pistolet, paquet de clopes, briquet, la prime du dernier contrat ainsi que le contrat et les clés de sa chambre au fort.

- La place des fêtes… Il allongeait volontairement les dernières syllabes. Tu nous prends pour des idiots ?
- Non. Toujours la main en l’air, Kurt ne disait rien de plus, observant les gardes à tour de rôle. Pourquoi, je devrais ?
- Un comique. Il se retournait. On le ramène, ce type est louche ! Il fixait de nouveau le prisonnier. Tu ouvres la gueule, tu te retrouves avec la crosse de mon fusil enfoncé dans tes gencives. Compris ?

Silencieux, le traître hochait la tête pour dire qu’il avait bien compris les consignes. Ainsi, la nostalgie du retour en ville venait de laisser place à une escorte armée.

Dernière édition par Cypher le Mer 12 Fév 2020 - 15:30, édité 1 fois
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[Mini-Série]

Pas un mot dans la gare, pas un bruit sinon l'affreux silence… celui-là même qui transforme le moindre son en coup de tonnerre. Les nerfs à vifs, en sueur et les dents serrés qui étouffait ses cris, la respiration rauque du Chien Noir emplissait les lieux ; semblable à une vielle ventilation rouillée qui tournerait à plein régime. La petite horde de garde disparate marquait… un respect certain pour l'intendant, se tenant à un minimum de distance… respect ou crainte ? Sous les lumières artificielles plongé dans l'ombre de la Cité du Crépuscule, pareille à milles yeux de sans-cœurs dans la nuit, respect et crainte se confondent, s'enlacent puis s'embrassent. Aux aguets, immobiles et stoïques, un garde noir ose se gratter ; de la peau qui se déchire à la rape à fromage aux oreilles de Jack. Ce dernier tourne immédiatement la tête vers lui, ses yeux grands ouverts injectés de sangs. Plus aucun coalisé ne bouge, l'on ose à peine respirer de peur que le Chien Noir prenne peur. Rien n'est plus effrayant pour un garde noir que de savoir l'intendant Inèrsse en proie à la crainte.
On le préfère fatigué et dépressif en train de boire un café.

« QUI VA LA ?! » Sur les nerfs, Jack sursaute et le bruit de ses appuis résonne comme la foudre. Jambes fléchis rivés au sol, les bras ballants le longs du corps et le dos légèrement courbé vers l'avant, le coalisé fixe avec un regard dément de panique la source du bruit ! L'endroit de sa crainte ! Quelques gardes noirs, de plus… et ce fameux intrus… tant de questions se bousculent dans son esprit.

Un brun ténèbreux négligé… qui présente relativement bien, malgré tout… ca pouvait être un touriste hagard comme l'intrus le plus dangereux qui soit. Cet air perdu sur sa face mal rasée, pourtant, rassurait quelque peu Jack. Mais non. Rien ne pouvait le rassurer ; rien ne devait le rassurer. L'on est jamais trop méfiant. Une pulsion de mort prit Jack à cet instant, envahi soudain par l'idée de mettre le train en marche et se jeter dessous pour en finir. Puis une pulsion meurtrière… celle de tuer cet intrus qui n'avait pas à être là, qui ne pouvait en théorie pas l'être. Juste l'éliminer, l'effacer pour qu'en même temps, toutes les craintes le concernant s'effacent.
Après de longues secondes, presque une minute sans cligner des yeux la bouche entrouverte pour que l'on admire ses crocs, Jack se ravise.

L'intendant prend une grande et longue inspiration, refusant de cligner des yeux par peur de rater quelque chose… puis expire tout longuement… l'on peut alors sentir une brise chaude et fétide se répandre dans la gare, jusqu'ici absente du moindre courant d'air. Les cheveux des gardes eux-mêmes dansent alors… quelques tracts ou bouts de papelards s'échappent. Il n'a pas évacué tout son stress… mais juste assez pour retrouver un esprit plus ou moins clair ; toujours si nerveux.

« J'ai moi-même pris le dernier train… et personne ne l'a emprunté clandestinement, il n'y avait aucun passager à part moi et mes propres gardes… » Sans politesse, tremblant et pris d'un frisson, Jack fixe toujours l'intrus mais se parle à lui-même, usant de mots en écho à sa propre réflèxion. « …alors forcément, il a pris le train d'avant, au minimum… celui où il y avait le resquilleur… mais on a verrouillé la gare juste après… autrement dit, tout le monde a été évacuer et plus personne n'est rentré… »

Ses narines se dilatent, sa peau pâle rougis et…

« ALORS QU'EST-CE QU'IL FOUT LA ?! »

En panique, Jack se met à promettre la mort à tout et chacun de ses yeux aussi perdus que paniqués… l'option la plus probable, celle à laquelle il pense, c'est que l'évacuation a été mal faite et ce pauvre bougre oublié. Instinctivement, la tension monte, l'air devient électrique… et se saisissant de l'intrus brun par un bras qu'il secoue, un garde noir presse l'intrus, la panique se répandant comme une trainée de poudre ! Loin de chercher à l'intimider, Momo Kaito… supplierait presque l'intrus, haussant la voix sous la panique.

« Dépêche-toi de lui répondre !!! Explique-lui vite comment t'es arrivé là avant qu'il ne pète un cable ! »

Momo Kaito, une goutte de sueur au front, pouvait pourtant assurer que l'évacuation eut été faite correctement… lui-même étant en charge des derniers étages par paresse, il y a moins de monde là-bas… mais si jamais l'évacuation a été finalement mal faite… ? Quelqu'un devra prendre à sa place et… ce sera sa parole contre celle du bouc-émissaire... faisant partit de ceux dont Jack connait le nom, il était certain de pouvoir foutre ça sur le dos d'une bleusaille. Soit ça, soit il se ferait crucifier, piétiner à mort ou quelque chose du genre.
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Il observait la garde, ou plutôt la bande. À moins que ce soit un gang ? Kurt avait eu la chance de vivre à Illusiopolis et de connaître ses ficelles. Dans le hall de la gare et devant ce spectacle, il venait d’affirmer être dans la merde la plus noire dont-il pouvait rêver.

Si seulement Donny pouvait-être ici, il aurait de bonnes leçons à tirer.

Le Turk n’était pas en face d’un chef de gang à la cool, ou encore d’un type ne cherchant qu’à s’enrichir. À en croire son visage, le timbre de sa voix ou encore ses expressions ? Il était en face du cinglé qui est connu dans la rue pour avoir fracassé la tête d’un type avec une barre à mine, à moins que sa passion soit celle de coller un fer à repasser sur le visage de ses rivaux.

Pas le moindre défiguré dans ses rangs, il avait au moins un peu de chance. Jusqu’à ce que son geôlier ne se décide à le secouer comme un prunier, crispant son visage sous la douleur à son bras.

- Inutile de commencer par la torture. Il relevait la tête, fixant le regard du type à sa gauche, il n’était pas loin d’enfoncer sa crosse dans sa gorge dans l’espoir d’une réponse. Si tu savais…

Kurt détachait son regard pour fixer le chef de gang, il était tendu, pas loin de bondir pour lui défoncer le crâne.

- Ceci est ma ville. Il répondait à l’attention du chef, évitant d’avoir l’air insolent. J’y suis née et j’y suis depuis des années. Un pieu mensonge, si cela pouvait éviter qu’il se mange une balle. Tout ce dont j’avais envie, c’était de faire un tour sur la place des fêtes.

Il tournait la tête, haussant les épaules dans un sourire quasiment forcé. Si jamais il venait à raconter qu’il ignorait totalement la raison de sa présence dans ce monde, il ne donnait pas cher de son visage et il refusait d’être défiguré. La vie de SOLDAT avait offert son lot de cicatrices, il espérait que celle de Turk pouvait lui épargner ce genre de désagrément.

Que ce soit dans un royaume de la coalition noire ou partout ailleurs. Même si le type en face de lui présentait bien, il ne doutait pas à ce que son crâne soit répandu sur le pavé.

- Voilà tout ! Il levait son bras, faisant semblant d’être désolé. Rien de sensationnel, rien de plus qu’un habitant de la ville qui se ballade.Il redevenait normal, évitant de quitter le patron des yeux. Pardon d’avoir violé le couvre-feu ou que ma gueule ne vous reviens pas, je ne suis rien de plus qu’un type ordinaire. Il tentait un sourire. Vous pouvez me reconduire à la maison ?

Avec un peu de chance, tout allait bien se passer. Dans le pire des cas ? Il allait devoir trouver un moyen de récupérer son pistolet ainsi qu’un chargeur ou l’autre. Ils ont de bonnes armes, ici ?

Dernière édition par Cypher le Mer 12 Fév 2020 - 15:30, édité 1 fois
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« Ordinaire… ? » Jack parle à voix basse et tremblante, se retenant visiblement de hurler, ses yeux semblant prêt à s'extirper brutalement de son crâne. « Tu n'as rien d'ordinaire et tu n'es pas d'ici, c'est certain. »

Quelqu'un d'ordinaire, d'ici ou d'ailleurs, ne resterait surement pas aussi serein face à des gardes noirs… encore moins face à un intendant au bord de la crise de nerfs. Et s'il est vraiment d'ici, comme il le prétends, alors le gars serait au courant. Si simplement aux faits que la place des fêtes n'est accessible au public que lors des festivités. Y a plusieurs raisons à ça ; des raisons de sécurités, évidement. Déjà parce qu'il y a tout un labyrinthe mortel là-bas et que… bon, de la manière dont s'est fait, la place des fêtes n'est juste pas accessible à moins de jouer au jeu du labyrinthe. Sans parler du main-event, le béhémot ramené d'Oerba… aussi appelé "Gros-Tas". Il a un autre nom, un vrai nom mais honnêtement, tout le monde préfère l'appeller Gros-Tas.
C'est plus mignon… moins anxiogène que "le béhémot qui va ravager la ville si quelqu'un le libère".

De son côté, Momo Kaito est… assez désespéré… et comme le reste de la garde noire de la gare, pendu aux lèvres et mimiques de Jack. Les coalisés sont ce qu'ils sont… et ils iront toujours au combat. Aucun ennemi ne peut leur offrir une fin aussi horrible que leurs propres supérieurs. Qu'on finisse dans les cachots avec d'amicaux rebelles, dans le labo de l'alchimiste ou… entre les griffes de Death. La certitude est là que la meilleure solution, c'est encore de mourir de la main des étrangers et des autres que de la main des siens ; à la Coalition Noire en tout cas.

« Je ne demande… qu'à établir une relation de confiance… »

Stoïque comme une gargouille, Momo et quelques autres ont du retenir un profond fou-rire. Jack n'a confiance en rien ni personne, pas même en lui, c'est bien connu. Nombreux sont les gardes… dont les femmes et les enfants ont reçus la visite de Jack. Une visite de courtoisie, ici et là, rien de bien méchant. Puis en rentrant la maison, on fait le lien entre cette visite de courtoisie et… la femme de Cranston, crucifiée par l'intendant pour éviter toute vengeance potentielle.

« Je passe l'éponge sur ce premier mensonge… tu n'es pas convainquant… et… tu me fait l'effet de ne pas faire le moindre effort pour l'être. C'est encore ce qui m'inquiète le plus. La… véritée… je te prie… »

Les consignes sont clairs… si la garde noire a un problème, faut appeller Jack… si celui-ci a un problème, faut appeller Death.
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Progressivement, le Turk plissait les yeux en fixant celui qui dirigeait la bande de chiens enragé. Il avait été mal avisé de le prendre pour plus stupide qu’il ne semblait l’être. Voici la différence navrante entre les racailles d’Ilusiopolis et ce genre de gars, il avait de la suite dans les pensées et une jolie piécette ne suffisait pas pour le distraire.

- Tuons-le. Le traître soupirait, voici bien quelque chose dont il se serait bien passé. Pourquoi attendre ? Un claquement de doigt, un glacier et tu l’écrases comme un insecte.

Il avait beau en avoir l’habitude, cette douleur en son torse lui arrachait toujours une certaine douleur.

- Oh, la confiance. Il hochait la tête, levant ses yeux au plafond dans l’espoir de gagner du temps. Oui.
- Pourquoi gagner du temps !? Grognait la voix. Tu n’es pas ici pour pinailler avec les idiots de passage, il y a une raison à ta présence ici et ce n’est surement pas pour cet idiot.
- Donc, la vérité ? Il souriait. Elle n’est pas aussi éloignée de ce que je raconte.

Il pouvait bien se garder des détails, comme son appartenance aux mercenaires et à la Shinra. Dans un cas, il se retrouverait dans l’une des cellules les plus profondes de ce monde et dans l’autre ? Le Président ne sera probablement pas satisfait d’apprendre que son espion se trouve à la cité du crépuscule à la place de port-royal.

Les vaisseaux-commandants ne devraient pas tarder à arriver en orbite du monde, il n’avait pas de temps à perdre dans cette gare.

- Qu’allons-nous dire, alors. Cypher était agacé, voir exaspérer.
- Mon nom est Kurt Brown, ma famille vivait à deux rues de la place des fêtes et voilà pourquoi j’ai envie d’y retourner. Il quittait son air mutin, gardant un semblant de sérieux. Communier avec moi-même, retrouver mon lit et peut-être mes parents ?
- Oh, pauvre gars. La voix semblait s’éloigner. Nous allons verser une larme.

Il coupait son récit, malgré lui, grimaçant devant cette douleur qui semblait avoir doubler. C’était semblable à ce moment, le jour où il avait souffert mille fractures et que son coeur avait chuté dans l’abîme. Est-ce qu’un jour, l’ombre de Surkesh allait l’abandonner.

- Il y a un détail. Il souriait, maladroit. C’était il y a… Huit ans ? Dix ans ? Pardon, avec le temps, on oublie les dates. Kurt tournait son regard pour fixer l’homme à ses côtés. Vous pouvez m’aider ? Le dernier souvenir que j’ai de la ville, c’est à l’instant où son soleil à été consumé pour ne laisser qu’un astre noir et sans vie.

Avec le temps, il avait oublié la rancoeur et la rage d’avoir perdu son foyer. Aujourd’hui, il avait quelques bribes qui lui revenaient à l’esprit.

Dernière édition par Cypher le Mer 12 Fév 2020 - 15:30, édité 1 fois
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« Les choses ont bien changés… comme tu as dû le remarquer… »

Jack se calme, la voix tremblante et nerveuse mais moins forte, presque douce dans l'hésitation. Des yeux peinés ? Nostalgiques ? Quelque chose l'apaise, sans qu'on sache vraiment quoi… et c'est toute la gare qui s'apaise avec. Pour sa part, Momo Kaito a... assisté au changement profond de son monde. Et du mépris nait en lui, à cette idée. C'est un peu facile, non… ? Les rebelles ont beau être les ennemis jurés des coalisés… ces deux partis ont en communs -pour la plupart en tout cas- d'être originaire du coin. Disons que Momo reste… aigri… face à ce type qui, contrairement à ceux qui sont restés pour choisir un camp ou subir… a fui. Fuit son monde, fuit sa terre natale… a été lâche face à la dure réalité. Alors c'est… un peu facile de revenir joueur les mielleux. La face dégoutée, Momo reste le seul garde qui, bien que se calmant comme le reste, garde la main sur son arme.
Tout aussi déçu par ce lâche qui revient dix ans après en pensant avoir la moindre légitimitée… que par Jack qu'il juge ici, soit trop peureux, soit trop gentil. Enfin, peu importe ce que pense Monsieur Kaito, lui aussi a peur de se faire piétiner à mort et de voir ses proches mourir ; pas un mot ne sort de sa bouche dépitée.

« Jack Inèrsse, intendant de la garde noire et… non… on ne peut pas t'aider là tout de suite. On a un autre visiteur inopportun qui, là tout de suite, nous inquiète bien plus que toi. »

Un grincement de dents… audible au moins de l'intrus, soi-disant d'ici.

« On ne va pas aider un lâche qui a fui son monde natal dès que ça craignait un peu. Les rebelles ont des couilles, les coalisés aussi, les civils sont légitimes mais toi… »

« Ta gueule. »

« J'y crois pas Momo ! Tu comprends pas que c'est pas le moment de l'ouvrir… »

« Ta gueule aussi. »

Et pourtant, c'est frustrant. Ceux qui sont nés là… qui y sont depuis l'avènement du soleil noir… ces gens-là se sont habitués, à part les rebelles. Et les natifs en sont au point où… à se rendre sur un autre monde, les autres soleils, ceux qui sont jaunes et qui brillent, suffisent à leur faire souffrir les yeux. Peu à peu, jour après jour, ceux-là qui ont eu le courage de rester ont acceptés d'endurer les ténèbres de leurs foyers.
L'étreinte de Momo se resserre sur sa lame… attirant un regard doucement paniqué de la part du grand méchant Jack. Celui-ci continuant pourtant de s'adresser à "Kurt Brown".

« L'un et l'autre ont raison mais ce n'est pas la question… moi aussi je suis né ici. Et j'ambitionne que mon monde natal reste aussi calme que serein. Pour la mise à jour… quand la garde noire pose une question, on y répond. Du… »

L'intendant, soudain, serre les poings et grince des dents, sans que personne ne sache vraiment pourquoi. Un revirement qui fait trembler les lèvres de Momo, forcer de réfréner un sourire cruel et satisfait alors que le Chien Noir, lui, porte un regard vide presque fasciné sur l'intrus ; la face terne et pas très heureuse. Sa voix… soudain très basse, en quasi-murmure que le silence imposé à la gare rendrait presque assourdissant.

« Du premier coup, si possible. Tu m'as dit être un habitant de la ville mais tu ne l'es pas… tu m'as mentis une fois… alors j'aurais beau le vouloir, je ne croirais plus jamais rien de ce qui sort de ta bouche. » Un soupir exaspéré alors que l'intendant se frotte le visage avec hargne, tâchant désespérément d'en essuyer la fatigue. « Et j'ai une sale impression à ton sujet alors… ? »

Ca laisse une suite possible… probable ? La phrase en suspend, la semblance d'une question… ou pas… comme si Jack lui-même ne savait pas du tout quoi faire ou dire à l'instant ! D'ailleurs… c'est vraiment une bonne idée de lui dire que la garde noire a un autre intrus sur les bras… ? Jack a beau être assez chelou dans son genre… pour la première fois, Momo a l'impression qu'il ne sait pas du tout ce qu'il fait. Qu'il improvise, ce qui n'est pas un problème ; mais qu'il improvise mal.

« Bref, bon retour à la Citée du Crépuscule… et tu excuseras la Coalition Noire d'être un peu paranoïaque sur les bordes. Pour faire simple ? On répond aux questions des coalisés et on fait ce qu'ils disent de faire. Après ça… un pas de travers et tu as affaire à mes gardes noirs. S'ils ne peuvent pas s'occuper de toi, je viendrais m'en charger… si je ne peux pas, c'est Lenore qui s'en chargera et si elle-même ne peut pas, c'est finalement Death qui te règlera ton compte. »
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Les pupilles de traître se dilataient un instant, se figeant par la suite sans qu’il ne quitte l’intendant des yeux. Est-ce qu’il avait bien entendu ? Il ne venait pas d’imaginer ce qu’il venait de dire, si ?

- Lenore… Il murmurait ce mot, cet unique mot, laissant de côté la rancoeur qui avait élu place en lui.
- Ahaha. Lui, de l’autre côté, il riait. Ahaha… Ahaha… AHAHAHA ! L’écho de sa voix résonnait dans son crâne, le rendant sourd à tout ce qui l’entourait.

Le garde à ses côtés, celui qui n’avait toujours pas lâcher son arme, avait dû l’entendre prononcer ce nom. Pourtant, il n’avait pas réagi en l’entendant. Est-ce que c’était normal ? Non. Ce n’était pas possible, il cherchait encore à se tromper lui-même. Cette voix, Cypher, tentait toujours de le tourner en bourrique. C’était la seule explication valable, il venait de s’imaginer ça et il n’était pas vraiment ici.

Rien n’est réel, tout n’est qu’illusion.

Kurt voulait se répéter ce mantra en tête, conserver cette idée. Sauf que, au plus profond de lui, il avait envie d’y croire.

- Imagine que ce soit un piège. La voix venait de reprendre son calme. Tu peux m’accuser de bien des maux, mais j’ai toujours été honnête avec toi. Il se voulait mielleux. Et ça ? Ce n’est pas de moi.
- Il n’avait toujours pas quitté Jack du regard.
- Il vient réellement de prononcer son nom. Cypher redevenait strict. Il parle de te relâcher ? Pour ensuite donner le nom d’une mercenaire ayant attiré le regard de Death plus qu’aucuns autres. Il ricanait. C’est un piège, il cherche à te faire réagir, rien de plus.

Il fermait enfin les yeux, le battement de ses paupières marquant un temps de pause. Toutefois, personne ne pouvait avoir loupé ce changement de caractère chez lui. Il jouait les enfants insolents, se moquant de ce que les gars autour de lui pouvaient bien raconter. Il savait que quelques gardes n’étaient pas un obstacle pour lui. Il le savait pertinemment. Pourtant, il avait quitté ce rôle et quelque chose d’autre brillait dans ses yeux.

- Lenore viendra si tu n’arrives pas à t’occuper de moi, donc ? La voix clair, enjoué, presque provocatrice. De mon point de vue, ça ressemble à une invitation, tu me le confirmes…
- Arrête ça tout de suite ! La voix hurlait, il sentait le souffle rauque de son double dans sa nuque qui hurlait à son oreille. C’est quoi ton problème !? Arrête où c’est moi qui prends le relais.
- Est-ce que tu me le confirmes !?


Le traître avait haussé le son de sa voix, l’écho de celle-ci résonnant dans la gare. La tension était redescendu sous les paroles de l’intendant, maintenant elle grimpait à nouveau sous le changement de comportement du Turk. Au creux de sa main libre, la gauche, un filament de fumée noire quittait son poing fermé.

Il voulait savoir si ce qu’il imaginait était vrai, que Lenore faisait réellement partie de la hiérarchie de la coalition noire. Elle ? C’était impossible.

Dernière édition par Cypher le Mer 12 Fév 2020 - 15:31, édité 1 fois
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Momo, de touts les gardes le plus proche… mais aussi le plus enclin à attaquer là tout de suite… à reculer de quelques pas. A cette distance ? Il aurait pu dégainer son arme et frapper mais ne l'a pas fait ; n'a pas osé. Touts les autres s'agitent, s'avancent sans trop de cran ou recule carrément ; seul l'intendant reste aussi fixe que stoïque. Pour une simple et bonne raison ! Ce n'est pas cette simple fumée noire, semblable à un épais miasme ténèbreux qui les inquiète. L'ombre est ici répandu depuis des années, des coeurs jusqu'au soleil et ça n'inquiète plus personne sinon cet intendant incroyablement intimidé par la magie. Non. Ce qui agite plus que tout la garde noire et le chien noir avec, figé en gargouille, c'est… une conclusion toute bête. Kurt Brown, pour peu que ce soit son vrai nom, est visiblement un mercenaire vu la façon dont il réagit à Lenore ! Encore un ?! Et l'autre intrus, c'est un mercenaire aussi, du coup ?! Les consuls sont suffisement lâche pour signer un pacte de non-aggression, la lumière comme le Sanctum n'inquiète personne tant ils ne sortent jamais de chez eux. Vous voulez voir de la peur dans les yeux des coalisés ? Des gardes noirs au moins ?!
Parlez-leur de mercenaire. De Narantuyaa, aux portes de la mort, encore capable de danser face à l'intendant et ses sbires ; de la fameuse Lenore, capable de jouer avec Death en un contre un. Qui a peut-être perdu mais… de pas si loin, d'après les témoins, alors que le Boss s'en remet encore.

Les membres du Centurio ont… la réputation d'être aussi divers que variés… et Jack en a croisé un ou deux, lors d'une mission à Port Royal qui ne lui ont pas spécialement posé problème. Sauf que là… ce mercenaire révèle sa vraie nature et confirme ce que disait l'intendant. Ses mensonges n'étaient pas convaincants, ne le sont toujours pas ; parce que l'intrus ne se donne pas la peine de l'être, n'essaye même pas. Ou alors si peu, tout juste par principe ou par ennui. Avec ce changement d'attitude subite, le mercenaire témoigne soudain… d'une trop grande assurance pour que la garde noire soit confortable à l'idée de l'affronter. Quand bien même l'avantage numérique serait écrasant.

De voir ces deux se regarder en chien de faïence… mais comme d'habitude, comme toujours et pour l'éternité : ce mercenaire ne fera jamais pire que les chefs de la Coalition Noire. Et peu importe ce dont il est capable, mieux vaut mourir de sa main que de celle d'un Jack se sentant d'humeur manuel ou d'un Death qui vous garderait comme servant dans la mort.

« J'ai perdu assez d'hommes comme ça ! » S'exclame Jack, les poings soudain serrés, bras ballant et jambes fléchis, adoptant sa posture de combat mais honnêtement… Momo recule encore d'un pas, anticipant que ce n'est pas la garde noire qui va gérer cet affrontement. « Je me fous des histoires entre Death et le Centurio, je veux juste que ma ville reste calme… mais ce que je veux ne compte pas tellement, ici. » Et presque indigné, le souffle irrégulier, Jack prend de grandes respirations incontrôlés, tentant vainement de se calmer mais… son stress suinte à même sa peau devenu livide. « Si c'est Lenore que tu veux, je peux la contacter et lui dire que tu es là, si ça te va. »

Jack a froid… et ce n'est pas le seul… ce même frisson morbide parcourt l'échine de tout à chacun dans la gare hormis l'intrus.

« J'ai bien compris qu'on ne pouvait pas t'arrêter et on ne va pas essayer. » C'est essentiel de savoir jauger les individus… et… Jack jauge que celui-là n'est pas de son niveau, assez simplement. Ce changement d'attitude soudain, abrupte et brutal… ? Cette aisance, cette confiance ? Ca ne se simule pas, pas à ce point-là. Et malgré que ça puisse être du bluff, cette fumée noire suffit finalement à le convaincre de ne pas jouer à pile ou face ici. Aussi doucement que possible, bien que tremblant, Jack attrape sa radio sans avoir lâché Kurt du regard ou même cligner des yeux qui doucement s'humidifie. Quelque chose, dans sa voix, tremble autant que dans sa main armé d'un talkie-walkie. « Jack pour les gardes du Manoir… j'ai un mercenaire du nom de Kurt Brown sous mes yeux et celui-ci… désirerait voir Lenore. Trouvez-la moi et transmettez lui l'info. »

En théorie, quand on entend parler de mercenaire à la radio, on prévient aussi Death et… quiconque est là pour être prévenu.

« Je… ne peut pas faire plus pour toi qu'attendre la réponse et te la transmettre… »
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Ouvrant et fermant la main, plusieurs fois, rapidement. Le traître dissipait le sort qu’il renfermait son son poing avant de fermer les yeux dans un soupir. Satisfait ou inquiet ? Lui-même ne savait pas sur quel pied il devait danser.

- Bravo, l’artiste. La voix était lasse. Un piège. Il pouvait entendre la claque de deux paumes l’une contre l’autre. Qui est-ce qui avait encore raison ? Bon. Qu’est-ce qu’on va faire ?
- Ce n’est pas dans mon intention de vous tuer.

La ton de la voix de Kurt était trainant, fatigué, insolent. Oui. Il n’avait qu’à lever son bras gauche pour s’en débarrasser de l’un ou de l’autre, mais l’envie n’était pas là. Plutôt, le besoin n’était pas là.

Aussi loin que sa mémoire de SOLDAT remontait, il n’avait jamais désobéit à un ordre. Dans le meilleur des cas ? Il retardait l’échéance ou cherchait un moyen pour ne pas avoir à l’accomplir. Il ne le désirait pas, et pourtant il se retrouvait en territoire coalisé. Un agent en territoire allié. Kurt avait tout intérêt à se tenir à carreau et de ne truffer personne de plomb. Le cas contraire ? Le jugement du Président serait sa récompense et il refusait de terminer dans le même état que Killian Jones.

- Et je n’ai pas l’intention d’attendre ici, comme un brave chien qui patiente pour sa récompense. Il se retournait, fixant le garde qui lui semblait dorénavant bien loin. Ma maison me manque…
- Ton arme. Grognait Cypher. Pas besoin. Nous sommes ici pour discuter, toi et moi. Uniquement.
- Après, je m’en irai. Il fixait la porte avant de reporter son regard sur Jack. Si Lenore est vraiment là, vous savez où l’envoyer.

Le ton de la discussion avait été donné. Lui ? Il aspirait au calme et à la sérénité. Kurt, de son côté, il espérait découvrir quelque chose en se retrouvant au sommet du clocher de la cité du crépuscule. Un souvenir, quelque chose à se raccrocher. Pas le matérialisation de sa crainte à l’encontre de la rousse. Le traître n’était pas croyant, que ce soit envers un dieu catholique ou du Sanctum. Pourtant, une pensée l’invitait à prier pour que tout cela soit une vaste blague.

Dos à la garde noire et à son intendant, le Turk franchissait les portes et rejoignait le premier endroit qu’il avait eu en tête en découvrant le soleil noir. Il ne voulait plus voir personne. Même elle.

- C’est ici que je voulais te conduire.

Dix minutes de marche. Le chemin qu’il prenait enfant pour se rendre de chez lui jusqu’à la gare. Rien n’avait changé. Du moins, c’est ce que Kurt aurait voulu dire. Morose, il restait figé devant une habitation en ruine. Les fenêtres éclatés, des tags sur les murs, la porte défoncé et un pan de mur éventré.

- Ils sont mort le premier jour. Répondait la voix, limpide.
- C’est pas une nouvelle.
- Tu espérais quoi, alors ? Cypher se moquait presque. Rentrons, attendons de savoir si le piège dans lequel tu t’es jeté n’est pas plus gros que ce que nous pensons.

Nonchalant, le Turk posait sa main et poussait la porte pour la voir s’écraser au sol et soulever un nuage de poussière. On n’est jamais mieux que chez soit.

Dernière édition par Cypher le Mer 12 Fév 2020 - 15:31, édité 1 fois
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" Ainsi, c'était ta maison?"La voix calme perçait le silence qui s'était abattu sur la ruine depuis près d'une heure.

Elle renvoya l'escorte qui l'avait guidé à travers la forêt piégée et la ville. Elle n'en aurait pas besoin. Pas contre celui qui l'avait fait mander, provoquant l'agacement de Death. Les gardes noirs étaient-ils donc si incapables pour toujours avoir besoin de son intervention? Il n'avait même pas eu la curiosité de demander davantage sur l'identité de l'intrus. Acte manqué. Une erreur de plus.

Kurt Brown. Mercenaire. Ancien Turk. Ancien Soldat. Ancien habitant de la Cité. Athlète, combattant aguerri, intelligent, elle s'en souvenait charmant et si maladroit face à ce qu'elle avait été. Et désormais elle cherchait en quoi il l'avait été. C'était pourtant certainement le meilleur d'entre eux. Que faisait-il là? Dans cette demeure décrépit de son passé, dans ce monde perdu où tout espoir avait disparu? Avait-il enquêté sur sa disparition? Venait-il pour ses camarades ou étais-ce un pur hasard? Les souvenirs qui lui restaient de ces moments partagés lui semblèrent si lointain et fade désormais, presque incompréhensibles.

Elle avançait lentement, le pied assuré, les mains sur les hanches. La poussière pleuvait, le bois et la pierre craquèrent, menaçant de terminer de faire s'effondrer la bâtisse sur les vivants qui avaient osés profanner son inertie. Elle éprouvait plus d'empathie pour ce lieu que pour celui qu'elle venait rencontrer. Ses iris verts dénaturé, rongés à moitié par un or délavé, parcouraient les restes d'une vie disparue. Il était là, comme une tâche d'encre sur ce tableau parfait. Sa présence était illogique, importune et pourtant il se permettait d'imposer ses exigences. Ce n'était pas ainsi qu'était ce monde. Le seul à pouvoir imposer sa loi était Death. Le seul à pouvoir la faire se mouvoir. Si ce n'était pour son ordre, elle ne l'aurait pas quitter.

Le mercenaire viendrait à elle. Après tout il l'avait invité avec suffisamment d'éclat pour convaincre l'intendant de la garde noire. La discussion s'annonçait riche du moins pour lui. Elle doutait déjà d'y bénéficier elle même. Que pourrait-il donc lui apprendre d'utile à sa nouvelle condition? L'extérieur, les mercenaires, l'avenir, tout ça n'avait plus d'importance tant qu'Il n'était pas concerné.

Lenore testa la solidité d'une poutre effondrée, lui barrant la route avant de s'installer, assise sur le bord dans l'obscurité ambiante. Elle devait régler cette affaire le plus rapidement possible et retourner à la place qui était désormais la sienne. La rousse se concentra à l'affût d'un mouvement, d'un bruit, d'un souffle annonçant la présence de Brown ou l'effondrement final de la maison de son enfance. Il était celui qui allait perdre le plus dans cette entrevue. Elle se devait de se méfier des réactions de son ancien camarade, entâchées de la fureur de sentiments dont elle n'avait plus que le souvenir. Avec la distance et l'objectivité que lui accordait sa nouvelle condition, tout ceci semblait bien futile et irréfléchi. Un gâchis, une inefficacité regrettable.
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Kurt restait imperturbable, baissant les yeux vers le sol tout en reconnaissant cette voix. Sa voix. Il hésitait entre être inquiet et apaisé.

- Oui. Il avait l’impression d’avoir attendu une éternité avant de répondre. Un endroit banal, pour un enfant banal.

Le Turk n’osait pas réellement se retourner. Il avançait d’un pas, s’approchant de l’encadrement d’une porte, soupirant avant de glisser ses doigts sur le bois. Il se permettait de rire un instant. La sensation sur ses doigts, les traits marqués au couteau, une note au feutre. Il retrouvait son prénom à la base et finalement les chiffres. Même dans ce bâtiment au point de s’effondrer, des années après son départ, il y avait encore une trace de son passage.

- Il ne nous reste que ça. La voix revenait, douce en comparaison aux paroles de Lenore. De notre vie, de la vie de Kurt, ceci est la dernière preuve de notre existence.
- Chaque année, ma mère m’obligeait à me tenir debout à cet endroit et elle me mesurait. Il soupirait légèrement. À mon anniversaire.
- Tu sais quel jour nous sommes, non ?

Il avait toujours son bras en écharpe. Le traître grimaçait à cause de cela, il avait eu le désir de se gratter la tête et la douleur le rappelait à l’ordre. Il avait réellement eu l’intention de se rendre dans le pire endroit dans cet état.

- Il y a une raison à notre présence. La voix s’évanouissait derrière lui, résonnant à l’endroit où elle devait se tenir. Il va falloir que tu y réfléchisses.

Pendant un temps indéterminé, il ne détachait pas son regard de son passage dans la vie ainsi que ses doigts. Il en restait rien de chez lui. Ils se retrouvaient dans une pièce qui aurait dû être le salon, seuls les souvenirs de Kurt confirmaient l’utilité de la pièce, ainsi que le reste d’un coussin éventré. À croire qu’une bombe avait explosé dans la pièce et qu’il ne suffisait que d’un souffle pour que tout s’effondre.

À croire qu’il était venu dans ce lieu pour y être enterré avec.

Finalement, il se retournait pour fixer Lenore, n’attendant qu’un moment pour se réjouir après autant de temps d’absence. Elle qui lui permettait de garder la tête froide à port royal.

Sauf que cela était tout autre, quelque chose clochait, une inconnue venait de s’inviter dans l’équation et le traître n’y comprenait rien. Il arquait un sourcil alors que son regard plongeait dans le sien. Une bague d’or enlaçait le vert qu’il appréciait tant. Il se revoyait, l’image de lui-même qui l’avait hanté dans ses dortoirs au fort. Une image qui se reflétait devant lui sans qu’il ne puisse y mettre un mot.

- Lenore… Il semblait hésiter à prononcer ce nom. Est-ce que c’est bien toi ?

Le Turk ne reculait pas, il n’avançait pas. Il s’immobilisait naturellement, comme si son corps refusait de faire quoi que ce soit en l’attente d’une réponse de la part de la rousse. Une étrange sensation l’envahissait, l’irritait, le rendait confus. Il vivait entouré d’hallucinations et il ignorait s’il était vraiment seul dans cette pièce ou non.

Dernière édition par Cypher le Mer 12 Fév 2020 - 15:31, édité 1 fois
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L’évolution de la taille, un geste typiquement maternel quel que soit le monde, quel que soit l’époque. Il y avait des choses qui ne changeaient pas. Et il y avait celles qui se modifiaient au fur et à mesure de la vie, et de l’histoire.

Lenore était légèrement perturbée par une sensation indéfinissable. Avant, elle le savait pertinemment, ce rappel à l’amour d’une mère lui aurait réchauffé le cœur, l’aurait submergée d’une bouffée de nostalgie, une chaleur, un feu qui aurait alimenté la chaudière de sa colère et de sa vendetta personnelle. De même, la simple présence, la simple vue de monsieur Brown lui évoquait des souvenirs de sensations différentes, des picotements de hâte, d’envie, de la joie, de la tendresse, une autre chaleur plus sucrée et agréable.

Il n’en était rien, et la surprise passa rapidement. Le constat était là. Elle était morte, et son cœur avec. Débarrassé du voile sentimentale, son regard s’attardait sur un Kurt qui lui semblait bien plus fragile qu’à sa mémoire. Blessé et perdu. Devait-elle d’abord s’inquiéter pour lui ou le rassurer sur son identité ? QU’aurait-elle fait en premier ? Elle était Lenore et elle n’en avait aucun doute. Mais elle savait que Death avait pris son apparence pour agir dans Port-Royal au moins une fois. Avait-il fait plus de dégâts qu’elle n’avait imaginés lorsqu’il le lui avait avoué ? Il restait cette inconnue dans l’équation pour anticiper les réactions de son ancien camarade.


« C’est bien moi. » Finit-elle par répondre, sans bouger de son assise de fortune, préférant la sécurité de la distance pour le moment. Elle hésita un moment, peut-être que le constat ne lui suffirait pas et qu’il attendait une preuve de ses allégations. « Je n’ai pas gardé dans les poches l’une de tes sculptures de glace pour le prouver mais c’est le cas. » Ce rappel à leur histoire commune était suffisamment anodin et anecdotique pour n’être connue que d’eux deux. Suffisante pour le rassurer.

« Que t’est-il arrivé ? » Lenore tentait de se rapprocher de ce qu’elle avait été, s’enquérir de sa blessure même si au final, l’information lui était de peu d’intérêt, mais cela devait contribuer à confirmer son identité, celle dont lui se souvenait.

Elle l’observait, jaugeant ses réactions, pour savoir comment le convaincre de repartir de ce monde au plus vite. Elle estimait que parler de sa propre mort n’était pas encore une bonne idée, craignant une réaction disproportionnée ou qu’il s’imagine qu’elle n’était pas qui elle prétendait être. Éventuellement, cette information ne serait peut-être pas nécessaire pour lui faire tourner les talons. Mais avant d’en arriver là, elle devait s’assurer de la raison de sa présence insolite ici. Le faire parler encore un peu. Elle ne voulait pas rater l’occasion d’une information qui pourrait s’avérer utile, contrairement à Death.
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Kurt se décrispait légèrement, ses épaules s’affaissaient, ses doigts cessaient de se raidir et un calme relatif revenait en lui. Il baissait les yeux, relâchant la pression, relâchant un rire franc. Qu’est-ce qu’il pouvait être con. Il en venait à douter de la seule personne dont-il conservait un semblant de confiance.

La folie qui régnait à port-royal l’avait atteint plus que ce qu’il n’avait voulu.

- Ce n’est rien. Disait-il dans la précipitation, osant relever le regard vers elle. Tu connais les vieilles légendes des caraïbes, elles refont seulement surface et j’ai l’habitude de me trouver au mauvais endroit au mauvais moment.

Le souvenir des statuettes de glace. Il se souvenait maintenant de cet après-midi qu’ils avaient passé ensemble. Tout cela semblait si loin. Après son infiltration, l’attaque du vaisseau sur le port et les chantiers qui poussaient tel des champignons suite au blocus… Tout changeait. Sauf elle.

- Pas de géant de glace, pour une fois. Il rigolait à cela, passant sa main libre dans ses cheveux. Mince, pourquoi est-ce que je raconte ça.

Il parlait de cela comme si cette époque était révolue, comme s’il ne restait plus rien de leur histoire à port-royal. Comme si ce sentiment qu’il venait de ressentir continuait à persistait en lui.

- Ils ont besoin de toi à port-royal, Lenore. Il redevenait sérieux. Tu es partie depuis si longtemps que, maintenant, je n’ai pas la moindre idée par quoi commencer. Les chantiers, l’attaque de la Shinra, le blocus, l’isolement… Il ne parviendrait pas lui-même à énumérer tout ce qu’il venait de franchir. Toi et moi… Il chuchotait cette dernière phrase à la cadence de son regard baissant vers le plancher.

Un craquement de bois parvenait à ses oreilles, subtile. Il détournait son regard, profitant de l’occasion pour ne plus avoir à la regarder. Elle, assise sur cette poutre.

Pourquoi était-elle ici ?

Il ne se l’expliquait pas, il ne comprenait pas, il ne saisissait toujours pas la raison pour laquelle ce “Jack” avait prononcé son nom. D’ailleurs, pourquoi n’avait-il pas réagi plus que cela en l’entendant arriver à ses côtés ? Les paroles de l’intendant étaient finalement vraies, Lenore venait s’occuper de son cas. Qu’est-ce que ça voulait dire, à quoi devait-il s’attendre.

- Qu’est-ce que tu fais à cité du crépuscule. Il n’osait pas réellement la regarder en disant cela. Tu es disparue dans ton vaisseau et plus aucune nouvelle, pourquoi ?

Dernière édition par Cypher le Mer 12 Fév 2020 - 15:31, édité 1 fois
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Kurt se détendait. Elle avait convenablement choisi ses mots. Il lui parlait comme à une vieille amie disparue. Depuis combien de temps avait-elle quitté Port Royal pour qu’il ait l’air d’avoir traversé seul autant de décennies ? L’idée ne lui importait que peu. Que les mercenaires aient subis autant en son absence n’était qu’une information tactique qu’elle enregistrait sans en donner l’impression.

Ainsi la Shinra avait attaqué. Qu’en était-il devenu de son monde d’adoption ? Quels étaient leur position et ressources actuelles ? Et quels étaient leurs plans ? Si du moins suffisamment d’entre eux avaient survécu, qui était au commande ? Visiblement personne d’efficace s’il avouait ce « besoin d’elle » sur place. Elle hocha la tête. Il était logique au vue de ses souvenirs de ce monde que son absence soudaine ait provoqué un vide de commandement que personne n’avait su combler.


« Pourquoi ?... » Elle se leva lentement, ses gestes minimalistes pour ne pas effrayer son audience ou provoquer les tremblements de la demeure désolée. Elle organisa sa mémoire, choisit exactement ses mots.

« J’étais partie en compagnie de Naran et de Stephen, pour le Palais des Rêves. Je voulais questionner celui qui m’avait missionner, qui m’avait piégée, afin d’obtenir des renseignements sur la Coalition Noire dans ce monde. J’ai appris qu’ils organisaient un bal. Je n’ai pas su résister à l’envie d’y mettre les pieds. » Elle secoua doucement la tête en repensant à cet acte irréfléchi qui causa sa perte et celle de ses camarades. Tellement caractéristique de ce qu’elle avait été.

« Pour résumer, les choses se sont vite compliquées et le monde a sombré dans les ténèbres. Naran et moi-même n’avons été secourus par Death que pour finir dans ses geôles. Son visage restait impassible, même à la mention de ce nom autrefois honnis. Elle s’approcha lentement de lui en quelques pas. Je ne sais pas ce qu’est devenue Naran. Et moi-même… »

La rousse était maintenant face à cet homme qu’elle avait autrefois aimé avec flamme. Son visage pâle contrastant avec sa chevelure aux flammes ternies, ses yeux qui ne clignaient plus, plongeant son regard changé dans le sien pour appuyer ses dires.

« Je suis morte en essayant de m’échapper. »

Elle lui laissa le temps de comprendre ses mots choisis avec soin. Il était médecin, il comprendrait les signes physiques et visibles qui appuyaient sa déclaration, maintenant si proche de lui. Elle s’attendait au choc qu’il allait devoir encaisser. Sa voix était jusqu’alors calme, voir triste quand il lui parlait. C’était maintenant qu’elle allait devoir se méfier de ses réactions obscurcit par ses sentiments envers elle.

Mais il pouvait bien l’étrangler, elle n’avait plus besoin de son souffle. Il pouvait bien lui rompre le cou, rien ne l’empêcherait de se mouvoir, si ce n’était la volonté de Death.


« Et toi, que fais-tu ici ? » Sa voix était volontairement calme et apaisante. Elle devait le faire quitter ce monde mais selon la raison de sa présence, ce pouvait être plus ou moins facile à régler et rapide, sans avoir forcément à le bousculer, ni le combattre. Les méthodes de la garde noire n’avaient pas sembler efficace contre lui, après tout.
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Le regard du Turk s’ouvrait jusqu’à la limite physique que lui autorisait son visage. Venait-il réellement d’écouter ce qu’elle venait de prononcer, son corps ne s’était pas éteint un bref instant et son cerveau tentait de comprendre ce que ses lèvres venaient de prononcer.

Elle dont les lèvres étaient rouge comme un fruit mûr, elles étaient maintenant bleues.

- De… Il s’interrompait avant de continuer ses paroles, sa main se levait.

Il tremblait, fébrile, il n’avait pas quitté son regard des yeux. Elle n’avait toujours pas cligné les paupières et son reflet était livide.

Elle dont les rétines pétillaient quand leurs regards se croisaient, elles étaient vides.

Même si elle semblait prête à bondir aux moindre de ses gestes, Kurt posait sa main sur sa joue. Il avait déjà éprouvé une vague de réconfort quand il touchait sa peau. Ici, il n’y avait rien d’autre qu’un imposant vide qui se creusait dans son torse.

Elle dont la peau était chaude comme le sable de cette plage, elle était maintenant froide.

La main du traître glissait de sa joue, se posant sur son coup alors qu’il tendait son index et son majeur. Un geste simple qu’il n’avait plus effectué depuis longtemps. Il cherchait, ne détournant pas son regard, posant ses doigts plusieurs fois sans le moindre succès.

Elle dont le coeur battait la chamade et guidait celui de Kurt dans une cavalcade, il était maintenant silencieux.

Les épaules du Turk s’affaissaient, chutait alors que son bras même semblait perdre sa force. Il semblait perdre pied, comme si son corps lui-même refusait de le porter. Il tombait en arrière, s’appuyant contre l’encadrement de la porte et se collant contre l’échelle de sa taille. Un craquement résonnait alors dans la pièce, de la poussière tombait du plafond ainsi qu’une latte de plancher. La vision du traître s’embrumait, il commençait à avoir chaud, il ne voulait même pas chercher à se relever.

Elle dont la vie débordait de son être, elle était maintenant morte.

- C’est impossible… Il bégayait. Tu ne peux pas être là, debout. Il fermait les yeux, des perles luisaient le long de ses joues. Tu ne peux pas parler, bouger, vivre…

Il relevait sa main, frottant ses yeux de sa manche. Le regard fuyant. Kurt n’osait plus la regarder, comme s’il essayait de se persuader lui-même que tout ceci était un cauchemar et qu’il allait se réveiller dans son lit et dans cette pièce puant la cigarette froide et la mort.

- Je suis désolée. La voix venait de revenir, Kurt tournait le regard et fixait son homologue aux cheveux blancs. Ce n’est pas ce que j’avais prévu en t’amenant ici.
- Ce n’est pas pour toi que je suis ici. Murmurait-il à Lenore. Moi-même, je l’ignore.
- Il faut que nous y allons.
- Pas maintenant… Il se fichait, maintenant, à faire semblant.

Il était faible, terrassé, il ne parvenait pas à répondre ou à réfléchir. L’esprit confus, il aurait voulu avoir son arme avec lui.

Dernière édition par Cypher le Mer 12 Fév 2020 - 15:32, édité 1 fois
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Il venait de se décomposer sous ses yeux. Ce que la demeure avait vécu pendant des décennies, il l’avait subis en accélérer en quelques secondes. Un vide violent avait sapé toute son énergie instantanément. La réalité avait rongé à l’acide tout espoir ou croyances pour ne laisser qu’une carcasse bringuebalante, effondrée sur elle-même.

Un phénomène qu’elle regardait avec curiosité. Elle comprenait désormais mieux pourquoi Death avait tout essayé pour la briser, pour lui arracher chaque espoir, chaque possibilité. Et pourtant, elle lui avait tenu tête, trouvant toujours l’énergie pour le contredire et se relever.

Lenore posa un genou au sol, face à celui qu’elle avait aimé, sans aucune empathie, ni tristesse ni gêne. Elle continuait de plonger son regard dans le sien, même fuyant. Pourtant elle comprenait le choc de la réalisation. Elle avait anticipé la possibilité. Tout ceci était logique au vue de ses connaissances, et de son vécu passé. Elle se souvenait la douleur dans son cœur lorsqu’enfermée dans sa cellule, désespérée, elle avait rêvé de lui et de son départ, son abandon. Elle pouvait donc tout a fait imaginer la douleur qu’il ressentait actuellement. L’effondrement de sa réalité, tout autant que cette latte qui était tombé non loin.

Néanmoins, elle était légèrement déçue. S’il était dans ce monde, sans même trop savoir pourquoi, alors elle n’avait rien d’intéressant à en tirer. Elle réfléchissait à la possibilité qu’il lui mente mais cette solution restait, à ses yeux, improbable.


« Je ne m’attendais pas à être secourus… Par personne. Comment auriez-vous pu savoir. » Elle prononça ses mots sans chercher à y moduler du réconfort ou quelconque sentiments. Pourtant elle voulait le libérer d’un éventuel regret. Non pas pour adoucir sa peine, mais simplement pour garder cet ascendant bienveillant sur leur interaction, pour garder cette confiance héritée du passé, pour faciliter sa mission.

« S’il n’y a pas de réelle raison à ta présence en ce monde… Alors peut-être devrais-tu repartir. Il n’y a plus rien pour toi ici. Je pense que tu l'as déjà compris.»
Elle ne tenta pas le moindre geste, étudiant toujours ses réactions. Mais son regard n’était pas perdu, évasif. Il semblait concentré sur quelque chose de précis. Quelque chose qu’elle ne comprenait pas à l’heure actuelle.

Accepterait-il si facilement de repartir ? Il était réellement dommage que Death ait décidé sans y réfléchir de le bannir de ce monde, mais elle ne pouvait en aucun cas discuter son ordre. Et s’il refusait ? Elle devait d’ores et déjà réfléchir aux moyens possibles pour l’y contraindre.
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Il détachait le regard de son homologue, reposant ses yeux rougis dans l’iris de Lenore. Elle devait avoir juste. Rien, ni personne ne l’avait jamais attendu nul part.

- Si seulement j’avais su. Il étranglait sa voix dans un sanglot. Peut-être que…
- Tu nous fais du mal. La sensation d’une main sur son épaule. Il n’y a plus rien pour nous ici, elle a raison, nous devrions l’écouter.
- Il y a quelque chose que tu dois savoir.

Il relevait sa main, la déposant sur sa joue si froide, il aurait voulu lui donner cette chaleur et la voir sourire.

- Elle le sait déjà. La voix se faisait basse. Inutile de lui dire.
- Tu es la seule que je n’ai jamais aimée et que je n’aimerai jamais. Il souriait presque, libéré d’un poids. Mon grand regret est que, j’aurais voulu mériter ta confiance et être celui que j’aurais dû être pour toi.

Un moment perdu dans le temps, une déclaration tardive, la fin d’une histoire. Kurt ou même Cypher n’avait jamais désiré cela. L’un comme l’autre, ils ne désiraient rien de plus que de vivre. Cette vie aurait été belle à ses côtés, ça aurait été certain. Même cela, il n’y avait pas droit, il avait tout perdu depuis des années. Il n’avait jamais été bon qu’à une seule activité.

Lentement, ne cherchant plus à avoir son approbation, il approchait ses lèvres aux siennes dans le dernier baiser qu’il n’oserait lui accorder.

Tendre, doux et froid. Il aurait voulu ressentir ce qu’il avait ressenti la première fois. Sauf qu’il était loin de ce qu’il attendait. Il était seul. Il se détachait alors de Lenore, retombant en arrière et frappant l’arrière de son crâne contre l’encadrement de la porte. Si seulement il aurait pu en avoir plus, quelque chose d’autres que les remords et la culpabilité.

- Nous allons y aller. La voix se voulait autoritaire, enlaçant la main de Kurt et l’enlevant du visage de la rousse. Tu peux faire nos adieux.
- Bientôt, tu apprendras la vérité sur ce que je suis. Il baissait les yeux. Je suis désolée. Il redressait son regard. Tu étais celle qui aurait pu changer cela.
- Celle avec qui, ni toi et ni moi, n’aurions eu le courage d’appuyer sur la détente.
- Elle le sait, plus qu’aucun dans cet univers.

Kurt ne voulait pas des adieux déchirants, il ne voulait pas partir sur un mensonge. Elle était devant lui, parlait, réagissait et semblait comprendre. Sa Lenore aurait compris et elle n’aurait jamais su le pardonner après tout ce qu’il avait et allait faire. Elle s’appelait Lenore, elle était celle pour qui un gamin de la cité du crépuscule aurait tout fait pour la voir sourire.

Il finissait par s’en aller, comme elle le disait. L’ombre de Kurt s’évanouissait dans sa maison, il n’y a plus personne à sauver… Tout s’assombrissait… Les traits disparaissaient pour ne laisser que du noir.

Dernière édition par Cypher le Mer 12 Fév 2020 - 15:32, édité 1 fois
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Kurt…


Lenore fixait le vide obscur laissé par son ancien camarade. Sur ses lèvres, la chaleur dont il était coupable s’évanouissait déjà, alors qu’une avidité naissait à peine en elle. La demeure avait repris ses droits sur l’inertie et l’intemporalité. Quelques secondes encore, pour prendre la mesure de la réalisation de ce phénomène étrange.
Elle n’avait pas eu conscience d’avoir la peau, le corps et les os, si froid, avant qu’il ne la touche de sa main, plus encore de ses lèvres. Elle aurait voulu s’en nourrir davantage. Une gourmandise, une faim s’éveillait dans ses tripes. C’était illogique. Elle tua aussitôt cette idiotie, changeant de réflexion. La pièce elle-même lui semblait plus vide encore, maintenant qu’elle était seule. Elle avait même cru s’entendre murmurer son nom. C’était sa voix, mais elle n’avait rien dit, ni penser. Désormais même la mémoire de son corps ranimé par son étreinte, ces derniers vestiges de vie, s’éteignait lentement alors qu’il était parti.

Il l’était, n’est-ce pas ?

La rousse sursauta presque, sortant de sa nébuleuse réflexion. Elle avait accompli la mission que lui avait confiée Death. Du moins s’il n’avait pas simplement disparu pour réapparaitre ailleurs. Elle devait donc retourner immédiatement à ses côtés.

Elle vérifia la pièce, s’assurant qu’il n’était pas simplement devenu invisible puis abandonna la maison délabrée, attrapa l’un des gardes noires qui était resté en surveillance à l’extérieur au cas où, pour lui ordonner de s’assurer que le mercenaire avait bel et bien quitter le monde, qu’il n’était pas réapparu ailleurs.

Elle emboita le pas de son escorte afin de revenir au manoir, plus pour sa sécurité face au champ de mine que pour la restreindre. Malgré elle, les dernières paroles de cet homme tournaient dans son esprit. Que pouvait-il bien lui avoir caché ? Que comptait-il faire, en espérant si fort pour qu’elle l’en empêche ?

Mais au fur et à mesure que ses pas la rapprochaient de cette place qui était la sienne désormais, ses pensées s’éclaircirent. Tout ceci n’avait pas vraiment d’importance au final. Il avait quitté ce monde, elle en était presque certaine. Elle avait accompli la volonté de Death et s’installait de nouveau, calmement, silencieusement, à ses côtés pour le protéger pendant sa convalescence. L’infirmière semblait toujours aussi mal à l’aise par sa présence, son regard insistant. Elle ne faisait pourtant là rien d’anormal.
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Il y a un gamin qui vient d’passer à côté de moi avec une voiture électrique, ça existe encore en 2019…?

Bon, j’avoue, j’avais pas d’introduction à proposer. Mais j’ai des choses à reprocher et à énoncer ! Dans l’ordre et par importance, pas de soucis, vous êtes fautifs tous les trois. Pas d’vacance pour les vrais gars.

1. Pourquoi tout le monde décide de se pointer à la Cité du Crépuscule maintenant ? Honnêtement, ça semble mineur comme critique, mais il y a une vraie interrogation et remarque à faire. Ce qui me déplaît dans l’histoire, c’est simplement que point de vue timeline sur le forum ? Il y a eu :

Retour de Bal > repos court > Tentative d’évasion de Lenore et de Naran> Arrivé de Kurt et de Septimus > Huayan qui vient au chevet de Death

Sérieux, j’ai l’impression qu’il y a une activité par jour sur une semaine au coeur même de ce monde. C’est pas grave ? Non, j’suis pas d’accord. Pourquoi ? Parce que, j’vous connais, il n’y aura plus rien a foutre à la Cité du Crépuscule pour les trois prochains mois ! Donc, c’est juste pour dire, essayés d’espacer les trucs OU de ne pas chercher à tout lier.

2. L’échelle social de la Coalition Noire n’est pas du tout amené de manière naturelle. Honnêtement, Jack, ce point te revient à toi.

Ça donne juste l’impression que tu voulais donner le nom de Lenore pour le faire réagir sans savoir s’il va réagir. Même si j’accepte le plan, celui de lancer un leurre, ça fait beaucoup trop forcé et tu l’avais même avoué sur la CB. D’accord, ça donne une dynamique intéressante et une mécanique intéressante au sein de la Garde Noire pour ses réactions.

Seulement, j’ai l’intime conviction que cela pouvait-être mieux amené et rendu plus intéressant. Et puis, dès qu’un truc est forcé ? Le reste sent le forcé.

3. De mon point de vue, la rencontre Kurt - Lenore arrivé beaucoup trop tôt. Attention, j’ai beaucoup aimé ce que vous venez de nous proposer, mais j’vous rappel au premier point de ma critique.

Lenore meurt et revient en mort-vivant > Kurt débarque à la Cité du Crépuscule.

Vraiment, les gars, laissez le temps au temps de faire son effet. Il y a, dans mon coeur d’homme qui bat, une partie qui est persuadé que ça aurait pu être encore plus choc. Du genre, Kurt qui entends des rumeurs et qu’il commence à rechercher pour comprendre. Avoir une sorte de jeu du chat à la souris, l’un et l’autre, pour avenir à l’aboutissement. Là, j’aurais été subjugué.


Bon, voilà, c’est clairement les trois choses que je reproche à ce rp et je n’ai pas honte de le dire !

Autrement, le rp à une très bonne dynamique. Comme j’le disais plus tôt, j’adore l’initiative de Jack vient à dire que la Garde Noire en a marre de subir et qu’il faut que ça cesse. Pour cela ? Il reste prêt à mettre la fierté de côté. Même si j’aime pas le « Oh mon dieu, il est trop fort pour nous ! », le raisonnement sauve les meubles.

Aussi, j’y pense, attention avec les timelines ! C’est des parallèles, pas des tricots de grand-mère !

Kurt, j’me demande toujours si la présence dans ce monde est lié à Lenore et j’espère vraiment que non. Sinon, tirage d’oreille pour se forçage de scénario bien vénère.

Mais, toutefois, j’apprécie totalement ce que vous avez donné avec Lenore. Elle m’a confirmé qu’il n’y avait pas eu de discussion entre-vous et j’crois que c’est le truc qui me rend le plus heureux. Nous sommes devant un rp qui semble avoir été improvisé et qui donne clairement quelque chose de beau.

Oui, c’est vraiment beau ce que vous amenez comme conclusion. Même si j’espère qu’il y aura un truc derrière et que l’histoire ne sera pas oublier suite à ça.

Bon, j’pense en avoir fini avec mon commentaire ! Désolé, c’est assez saccadé et j’suis probablement pas en train de dire tout ce que j’pense vraiment. Il y aura peut-être un supplément en mp pour chacun d’entre-vous, mais là ? Je retrouve au boulot ! Continuer comme ça, D.Va vous aime et Chen à soif.

Outro nulle ? Check.



Normal pour Kurt : 21 points d'expérience + 230 munnies + 3 PS en Magie !
Très Facile pour Jack : 6 points d'expérience + 70 munnies + 1 PS en Défense !
Très Facile pour Lenore : 7 points d'expérience + 70 munnies + 1 PS en Psychisme !
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