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Kingdom Hearts Rpg
Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Jeu de rôle

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Le feu prenait dans les veines de la mercenaire, envahissant, dévorant, mais cette sensation de puissance qui montait en elle fut coupée par une violente douleur dans le dos qui la tétanisa dans tout son corps. Tous ses muscles s’étaient crispés en un instant sous la décharge électrique imprévue d’un troisième combattant, lui offrant en souvenir une brûlure de plus. Son souffle en fut coupé, son cœur la faisait souffrir en reprenant un rythme forcé, son énergie en fut sapée lorsque la sensation finit par s’évaporer dans l’air. Elle tituba.

Elle perdait ses forces, son corps encaissait de plus en plus de blessures, tout lui demandait beaucoup trop d’efforts. Combien de temps avait-elle donc passée enfermée pour se retrouver aussi amoindrie ? Son ennemi lui par contre, gagnait en force, en puissance, toujours plus servi par les forces obscures de la magie des ténèbres. Du coin de l’œil, en voulant identifier ce nouvel attaquant qui s’était odieusement invité, elle reconnut le jeune blond du laboratoire, et elle aperçut Death et le lézard géant dont il prenait possession.


Ils étaient désormais deux à gérer.
Elle devait prendre la fuite.

Elle reculait de deux pas alors que le monstre hurlait sa domination et nettoyait la zone de ses pièges. Les explosions s'enchaînèrent faisant trembler le sol et projetant la matière et l’humus sur chacun. Encore un pas en arrière, se protégeant le visage de ses bras et elle entendit un déclic discret.

Elle ne prit pas le temps de sentir la goutte de sueur froide qui coulait dans son cou. Elle fit une roulade en arrière précipitée pour fuir l’explosion de justesse. Elle fut projetée plus loin que prévue, un peu plus enterrée encore sous les gerbes de terre. Elle s’aida d’une épée plantée là près d’elle pour se relever en grognant de douleur et d’agacement. L’épée que Death avait planté en arrivant dans la zone était toujours auréolée de vert mais maintenant qu’elle la voyait de près…

Elle reconnut l’épée d’Auron. Ce mercenaire, réputé le plus fort d’entre eux ! Celui qui rivalisait avec Natsu et Jecht. Celui qui était parti au Nouveau-Monde également mais qui n’aurait jamais abandonné son arme même devant la mort. Comment pouvait-il être en sa possession ? Ou était-ce là encore une simulation ? Une copie ? Comme il était capable de copier le corps et la voix de la rousse.

Elle réfléchissait, gardant la main sur le pommeau de cette épée. Le mage n’était pas un challenge insurmontable, elle pourrait s’en débarrasser et désormais, par la provocation du chef de la Coalition Noire, le terrain était dégagée, il n’y avait plus le danger des mines, elle serait plus libre de ses mouvements.


Elle n’avait plus d’arme sauf cette lame émoussée.
Le corps à corps perdait proscrit au vu de sa nouvelle taille.
Ca ne lui ferait que l’effet d’une piqure de moustique.

Sauf que cette nouvelle forme lui était un handicap également. Il était moins dangereux, moins susceptible d’avoir recours à ses sorts horribles et dévastateurs. Il ne pouvait plus faire que ce que ce corps de substitution lui permettait.


Comme bouffer des soldats. Elle avait vu faire l’original.
Cette mâchoire aiguisée de couperet pouvait la gober en une seule fois.
Elle n’aurait pas de seconde chance.

Bien que cette apparence avait de gros points faibles. Des petits bras inutiles qui n’empêcheraient pas d’accéder à son ventre même si il pourrait l’écraser de sa masse, cela restait pour la plupart des animaux un endroit exposé aux coups mortels. Son dos également, si elle pouvait l’atteindre, il ne pourrait plus rien contre elle. Ses yeux sur le côté de son crâne avaient une vision limitée sur le frontal et l’arrière, bien qu’il faudrait éviter ses coups de queues.


Elle était épuisée, tenait difficilement sur ses genoux.
Il était hors de question de revenir en prison.

Et pourtant elle ne pouvait pas abandonner les princesses. Pas que ça lui aurait chatouillé la conscience, non. Mais elles étaient le meilleur atout de la mercenaire pour briser les pierres du château de Death. La meilleure preuve de son échec. La meilleure arme peut être même si elles finissaient par se réveiller de leur léthargie. Une bonne occasion de faire la paix avec la Lumière et le Sanctum et d’en faire des alliés peut être. Elles étaient des pions dans la main de Lenore qui chercher à LE tenir en échec d’une façon ou d’une autre.

Lenore puisa dans ses forces pour extraire la lame de l’Aube Rouge du sol. Elle devait tenter de l’utiliser pour augmenter ses chances d’entailler la peau épaisse du lézard mort et manipulé. A peine les pointes de la lame s’élevèrent elles hors de terre que l’aura maladive disparue. Les princesses et le sultan, qui s’étaient désespérément appliquées à se débattre contre des centaines de mains crochues squelettiques émergeant en boucle pour les maintenir au sol, se retrouvèrent libres de leurs entraves.
C’était l’occasion ou jamais.


« Courrez ! Je les retient ! » Hurla-t-elle.

Il ne voulait plus l’enfermée, il voulait la tuer.
Elle avait perdu la dernière carte pour s’enfuir.
Elle ne voulait plus courir. Elle voulait le tuer. Devenir la proie était insupportable.
Les prisonniers devaient partir. Affaiblir le Boucher de Grimm en lui volant ses atouts. Se rebeller et se moquer de sa puissance pour toujours le suriner par surprise. Mais ils ne les laisseraient pas faire. C’était une chance également pour que le dernier arrivant, le jeune mage blond qui semblait vouloir en découdre avec elle, soit obligé de quitter la scène, de courir après les fuyards et d’être tranquille pour sa dernière danse.

Elle resserrait les mains autour de la garde de l’épée de son camarade. Elle pouvait encore changer la donne.
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Le sort fit mouche. Cependant, alors que je me préparais à nouveau à attaquer sans réfléchir, totalement aveuglé par la haine que je portais à la fugitive, le dirigeant agit. Il fusionna avec l'imposante bête puis poussa un terrible hurlement que je ressentis de là où j'étais avant de créer une série de puissantes détonations. Même à ma distance, j'en ressentis le souffle qui me cloua totalement sur place. Quelques débris parcoururent la grande distance qui me séparait du tyrannosaure, mais aucun ne m'atteignit moi directement. Cette puissance délirante déployée me ramena à la raison : je ne pouvais agir sans réfléchir comme je venais de le faire quelques instants auparavant. Je ne renoncerais pas à arrêter cette antagoniste, mais il ne fallait rien faire avec précipitation. J'y songeais d'ailleurs : jamais encore je n'avais agi de façon incontrôlable comme je l'avais fait durant quelques instants.

Désormais, j'hésitais. Durant cette hésitation, je fis route vers l'avant pour atteindre une distance suffisante pour viser correctement et entendre plus distinctement. Quelle serait la décision à prendre dans une telle situation ? Heureusement, mes actes ne semblaient pas avoir provoqué Death dont la préoccupation semblait plutôt de s'occuper de la gêneuse. Et d'ailleurs, peut-être bien que je ne serais que peu utile en sa présence mais ça... Je m'en fichais bien. Je m'étais déjà refusé de rester simplement spectateur. Durant ce moment d'hésitation, la rousse qui avait été projeté retira une épée plantée au sol ce qui eut pour effet de libérer le groupe retenu par les bras squelettiques. Elle leur vociféra de fuir après quoi les femmes et le rondouillard semblèrent surpris.

- Mais...
- Allons nous-en Jasmine, nous ne ferons que gêner.

L'homme rondelet prit la main de Jasmine puis ils débutèrent une course effrénée en direction de la ville, suivis de près par la troisième prisonnière. Voilà qui était imprévu... Mais parfait pour moi. Ils pouvaient bien courir, je n'irais pas à leur poursuite. Leur présence m'affaiblissait alors le fait qu'ils prennent la fuite me permettrait d'agir avec davantage d'aisance. De toutes les manières, avec la ville complètement infestée de gardes noirs qui patrouillent, ils ne pourraient pas aller bien loin avant de se faire arrêter. Je pouvais désormais me concentrer pleinement sur le combat contre la femme. Malheureusement, avec Death qui semblait vouloir l'éliminer, elle mourrait avant que je ne puisse lui infliger une souffrance appropriée à ses actes mais je pourrais participer à son élimination.

Mon hésitation se termina. Je savais ce que j'avais à faire. Avec l'épée dont était armée mon adversaire, il me serait difficile de lui faire quoi que ce soit au corps à corps sans oublier le monstre qui ne se gênerait pas de faire de moi un dégât collatéral si j'avais la bêtise de m'approcher trop. Et puis au manoir, elle m'avait déjà ridiculisé en mêlée. Non, je devrais continuer à employer la magie contre elle. Le froid parcourut ma main alors que je préparais un nouveau sort, différent encore des autres que j'avais employé depuis le début de l'affrontement. Un pic de glace se forma puis fonça en direction de ma cible qui semblait pour le moment encore immobile.

Je le savais, malgré qu'elle ne semblait pas en bon état, elle réagirait probablement à temps : c'est ce que j'attendrais d'une femme capable de combattre successivement la majeure partie des gardes noirs du manoir. J'eus une idée que je choisis d'appliquer directement : mon sort ne serait qu'un leurre. Je pris de l'élan puis me saisis de mon couteau, présent comme habituellement dans ma poche, arme dont elle ne savait pas que j'avais la possession. Je fis un lancer un peu imprécis car plus précipité que mon sort en tentant de prédire la direction qu'emprunterait l'ennemie pour esquiver,  vers la créature. Face à lui, esquiver plutôt que de perdre un instant à trancher le pic serait plus sage et si elle avait choisi de se saisir de cette arme, elle irait à l'assaut du dirigeant.

- Dans ton état, tu ferais mieux de ne pas me sous-estimer.

Un sourire de satisfaction se dessina à nouveau sur mon visage alors que je fis un mouvement de recul suite au lancer, préférant rester hors de portée des autres combattants. Je me complaisais de cette provocation que j'avais lancé moqueusement, savourant la situation complètement désespérée dans laquelle elle s'était mise. Cette fois, elle ne passera pas.
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La Bête ne donnait plus la moindre importance aux importuns trainant dans les bois, puissent-ils être alliés ou ennemis. La rage l’aveuglant ? Ce n’était pas cela.

Elle… Elle était debout, face à lui, brandissant cette épée malgré la faiblesse ses bras.

Il n’y avait qu’un humain pour vaincre un Démon. Les monstres, les imposteurs, les faibles. Que pouvaient-ils bien face à lui ? Ce n’était pas ce genre de gabarit qui détenait la volonté suffisante pour le terrasser. Alors qu’ici, Lenore, détenait ce pouvoir dans le creux de sa main. Il n’y avait qu’une seule question qui restait une énigme.

Pouvait-elle y parvenir ?

Alors que l’idiot s’amusait avec sa pitoyable magie, l’animal fusionné tournait dans l’arène. La gueule de côté, les lourds pas du monstre faisant trembler la terre, la pupille reptilienne ne fixant personne d’autre qu’elle. Toutefois ? Une voix nasillarde perçait à ses oreilles. Il aurait pu y porter intérêt, si cela aurait été d’un quelconque intérêt.

Jasmine !
Père, nous ne pouvons l’abandonner, pas comme ça.

Le tressaillement d’un oeil, la Bête reportait son attention sur le reste des prisonniers. Un père trainant sa fille, sans véritable réussite alors que celle-ci l’écartait d’un revers du bras. La princesse d’Agrabah faisait quelques pas en arrière, rejoignant l’idole perdue du Domaine Enchanté. Deux Princesse de Coeur, les mains jointes, leurs mentons pointant vers leurs poitrines.

Aurait-il été moins obnubilé par Lenore qu’il aurait compris ce qu’il en retournait, sauf que la rage l’aveuglait autant que son oeil mort.

Fermes les yeux et…
Concentres-toi sur ton coeur, je sais.

Il n’y avait pas le moindre intérêt à observer le spectacle. L’oeil reptilien se dilatait en reprenant sa proie comme cible, la gueule de l’animale s’entrouvrit dans un souffle rauque alors que les séries de dents brillaient sous l’éclat du soleil noir. Pourquoi attendre ? La Bête se ruait, faisant trembler le sol sous la vélocité de sa charge, martelant les bois sous le poids lourd qu’était la démesure du gardien désormais mort.
Lenore semblait si proche, comptait-elle fuir devant cette créature ? Il n’y prêtait pas attention. Cependant, les pupilles de l’animal irradiaient. La mercenaire brillait d’une lumière inconnue, blanche, pure. Un halo vert, réconfortant semblait la submerger alors que l’animal devait freiner sa course tout en tournant sur lui-même.

La queue du monstre balayait la clairière avec force, soulevant terre et débris dans mouvement alors que la Bête grattait le sol devant cette soudaine cécité. Avait-il atteint les Princesse de Coeur dans son geste ? Il l’imaginait, la présence désagréable c’était éloigné. Il n’y avait plus de douleur en son coeur. Rien qu’un voile blanc devant ses yeux qui s’estompait progressivement.

Jasmine ! Mademoiselle Aurore !
Ça ira, père.
Allons-y, elle peut y arriver.

La sensation s’éloignait de nouveau, les Princesses devaient avoir obéi à l’injonction de la rousse, quittant la scène tout en accordant un dernier présent à leur sauveur. Maudite Lumière, insignifiante et pourtant dérangeante. La Bête ne réfléchissait pas un instant de plus, se retournant en tournant la tête, voulant emprisonner Lenore sans sa mâchoire dans un claquement sinistre.


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Je jette un œil passif sur ce qui se passe un peu plus loin. De la poussière, des mots d’amour, une haleine de chacal mort. Rien de bien attrayant. Par contre, les silhouettes qui se rapprochaient avaient bien plus d’intérêt. Je n’avais pas encore eu l’immense privilège de pouvoir travailler avec elles. C’était une occasion à saisir ; de telles présences ne pouvaient pas se refuser.

J’avance pour me mettre bien en travers de leur chemin. Les pas qui commençaient à s’accélérer ralentissent puis s’arrêtent. Des yeux se cherchent du regard comme pour se demander quoi faire, pour chercher une once de courage. Finalement c’est le petit gros qui se positionne en tête, écartant les bras dans l’espoir de dissimuler les princesses derrière son imposante carrure.

« Je… Ne…pas de…mal…Laissez…partir… »

Je ne peux retenir un sourire qui fait reculer le Sultan, frissonnant de plaisir à l’idée de ce public devant moi. Je secoue la tête en soupirant, essayant d’être aussi désolé pour eux que je le puisse. Je ne peux pas vraiment l’être beaucoup. Je vais avoir l’occasion de tester un de mes derniers jouets. Death m’avait fait une nouvelle demande après les pilules contraceptives.

Un nouveau frisson me prend, mais il n’a rien d’agréable. Ces images me reviennent en tête et sont toujours aussi répugnantes. Je les repousse avec force, focalisant mon attention sur mes cobayes. Ils n’ont pas bougés. Je peux comprendre leur stupeur. Un homme reconnu pour ses innombrables talents au sein de cette organisation s’intéresse à eux et se dresse sur le chemin de la liberté. Il y a de quoi être déconcerté. Peut-être que les cris qu’ils entendaient dans mon laboratoire ajoute une pincée de prudence.

Je sors lentement un flacon de ma poche, vide son contenu dans ma main, l’inspectant d’un regard critique. Je jette les graines au sol. Elles tombent, s’enfoncent dans le sol et disparaissent. J’aime admirer la peur se dessiner sur le visage des prisonniers. Rien ne fait plus peur que ces choses que l’ont ne voit pas, que l’on ne connait pas.

Je prends une pose théâtrale, écartant les bras. Ce geste rencontre la pousse fulgurante de racines qui viennent s’enrouler autour de leurs membres, les enchevêtrer dans un large buisson de branches solides et épineuses.

Cette magnifique plante a pu bénéficier des talents de notre nouvel herboriste pour pousser si vite. De l’engrais adapté, un soupçon de magie et voilà le résultat. Des êtres ficelés à ma disposition.

Je préfère l’univers plus cosy de mon laboratoire mais je devrais me contenter de cette forêt avec un fond sonore explosif et de cette poussière qui vole partout, se glissant dans les moindres recoins de ma blouse, remplissant mes poches, s’accrochant à mes cheveux et incommodant ma respiration.

Je lève les yeux au ciel en sortant un nouveau flacon. Je devrais me contenter de ce que j’ai. Mon pauvre laboratoire n’est pas encore en état de me permettre de poursuivre mes expériences. Mais ces princesses, si.

Je regarde le liquide verdâtre, le secoue, l’admirant se jeter lestement sur les parois du tube à essais. La quantité n’est pas très importante mais c’est un concentra. J’espère que ma formule fera l’affaire. Death voulait un poison incapacitant, il l’a.

Je m’approche des captifs qui gesticulent en essayant de supplier. Ils ont tous ce réflexe. ‘Pitié, j’ai une famille, de l’argent, des terres, du pouvoir… blablabla’.
J’ai des tests à faires, des cobayes pour y arriver. C’est tout ce dont j’ai besoin.
Je débouche le tube, verse quelques gouttes sur un bras, remarquant rapidement une diminution de vivacité. Ce qui semble fortement déplaire à sa propriétaire.
Sur l’autre, c’est un pied qui subit ce même sort.
Je dépose du liquide ici et là, finissant par me retrouver avec des prisonniers mous, lents. Des yeux qui clignent comme pour essayer de faire la mise au point sur l’environnement, des bouches pâteuses qui n’articulent plus vraiment correctement.

Je sors un carnet, notant avec attention tout ces changements. Ils sont vraiment intéressants. La dose est peut-être un peu trop forte… De la bave commence à couler de la bouche du Sultan. J’aurais pensé qu’il était le plus résistant. Il faut croire que la carrure ne fait pas tout.

Le principal étant qu’ils sont toujours ici, que le produit fonctionne.
Je me redresse, satisfait. Encore un point pour Salazar le génie.
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Lenore plongeait son regard dans l’iris souffre qui se focalisait avec avidité sur elle. Elle le provoquait par sa simple présence et sa posture, l’arme à deux mains trop lourde dont les pointes étaient posées au sol. Elle ne bougeait pas malgré la charge de cette Bête. Cela n’aurait servis à rien. Il ne faut pas courir devant un prédateur si on veut pouvoir anticiper son geste. Et pourtant ses tripes lui ordonnaient de fuir. Elles n’auraient fait que trébucher sous la terre tremblante, et pour fuir où ? Dans le champ de mine ? Non, elle raidissait ses cuisses pour supporter l’écho du sol, pour s’apprêter à esquiver, à sauter ou à glisser sous son ventre.

Une lumière vive perturba la Bête, la fit elle-même plisser les yeux. Une chaude étreinte caressait son cœur, une énergie nouvelle se répandait dans son corps, la submergeant de bien-être et d’apaisement. Ses douleurs diminuèrent progressivement. Ses plaies et contusions légères disparurent. La douleur et la gêne des brûlures à son cou et son dos diminuaient Elle sentit son énergie, sa force lui revenir progressivement. Elle profita de cette sensation agréable pour gagner en concentration, calmer le tumulte de son esprit, lui permettant d’esquiver les ravages de la queue du lézard géant.
Juste à temps pour y voir un pic de glace provenant d’un côté, venir s’éclater sur la peau épaisse du Monstre. Son regard croisa un instant celui du jeune mage blond fier de lui qui n’était pas parti en chasse après les princesses. Par le Soleil qu’il pouvait être contrariant !


Elle n’eût pas le temps d’y accorder du temps, Death cherchait déjà à la déchiqueter entre ses crocs gigantesques d’un coup de mâchoires. Elle attendit la dernière minute pour sauter vers l’avant d’aussi haut que possible, sentant le souffle de son haleine fétide si près d’elle alors qu’elle échappa de peu à la mort. Elle comptait bien planter l’épée d’Auron par ses deux pointes dans le cou de son effroyable ennemi en profitant de son bond. Seulement son élan fut déstabilisé par une vive douleur dans la cuisse. Un couteau s’y planta, provoquant la contraction dans la douleur de la mercenaire, dont le saut diminua.
A peine les pointes de l’épée égratignèrent l’épais cuir de son Bourreau alors qu’elle dégringola en roulant le long de son corps avant de finir de s’agripper à la base de sa queue, abandonnant la large lame trop lourde.


Elle arracha le couteau alors que la plaie ne saignait déjà plus, toujours engaillardie par l’effet du sort des princesses. Le mage, ce connard, était plus vicieux qu’il en avait l’air. Mais elle n’avait pas le temps de s’occuper de lui. Sur le dos de la Bête, elle était à l’abri d’attaque directe, mais s’attendait déjà à le sentir ruer et se rouler au sol pour se débarrasser de ce parasite. Elle planta le couteau dans la chair de sa nouvelle monture, lui permettant de mieux rester accrochée à lui.
Mais de là-haut, son regard s’attarda sur les princesses. Elles n’avaient pas réussis à fuir. Elles étaient emprisonnées de nouveau, cette fois par des ronces et pire encore… Le barjot du ménage était là avec ses fioles, occupé avec elles.


Ils étaient désormais trois et elle ne bénéficiait plus de la surprise.


Lenore serraient les dents, tentant de rester accrochée alors que les muscles sous elle, roulaient déjà pour se débattre.
Elle était submergée. Ses forces lui revenaient peu à peu mais jamais elle ne pourrait s’en sortir ainsi. Ses iris lui brûlaient. Son impuissance la rongeait de l’intérieur. Son instinct de survie se débattait avec sa raison. Son cœur se serrait de rage contre elle-même mais elle devait fuir à tout prix. Et elle devait abandonner là les princesses.
Encore fallait-il qu’elle réussisse encore à semer la Bête qui ne la laisserait plus fuir désormais.
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Tandis que je reculais pour rester bien à distance de Death qui était plus dangereux que jamais, je m'aperçus du dernier cadeau des princesses. Ce qu'elles pouvaient être contrariantes ! La lumière aveuglante enveloppant la rousse m'était insupportable. Les assauts de Death se faisaient violents. Il était encore bien plus redoutable que je ne l'avais imaginé, c'était la première fois que j'avais la chance de l'observer en action. La gêneuse se servit de MON arme pour tenter chevaucher la bête qui s'agitait dans tous les sens, tentant probablement de la contraindre à lâcher prise. Au loin, je pus apercevoir que les prisonnières avaient déjà été stoppées par Salazar. Je ne l'avais pas même remarqué se faufiler pour le barrer la route, mais soit. Il sembler apprécier son instant en réalisant des expériences sur celles-ci. Pourvu que celles-ci effacent leur misérable existence.

La lumière pensait les blessures qu'elle avait reçu, mais semblait faiblir légèrement lors de chaque guérison. Je devais faire un choix : celui de la méthode pour la dégager du dos de la créature. Déséquilibrée, elle ne pourrait certainement pas esquiver un coup de queue ou je ne savais quelle surprise que le dirigeant pourrait lui réserver. L'atteindre avec mes sorts de façon directe pourrait être ardu avec le sombre reptile qui s'agitait en tout sens, je devrais choisir un autre moyen. Le champ de mines était trop éloigné pour songer à la forcer à dégager grâce à une explosion. Cependant, quelques arbres avaient résisté et gênaient un peu le chef dans ses mouvements alors que la femme tenait toujours fermement le couteau pour se maintenir dans un équilibre précaire agrippée au dos du monstre. Pourquoi pas tenter de m'en servir ? Mes sorts ne pourraient certainement pas sectionner un tronc à sa base, mais une branche ferait amplement l'affaire.

De ma main droite toujours froide s'expulsa un pic de glace qui fondit en direction d'une imposante branche qui céda, probablement fragilisée par les chocs qu'elle pouvait déjà avoir supporté auparavant. Elle chuta, mais à cause de la bête qui gesticulait toujours dans toutes les directions, la chanceuse ne fut frappée que par le bout de celle-ci au niveau de l'une de ses épaules, faisant lâcher prise l'une de ses mains agrippant les écailles de la créature. En revanche, l'autre, tenait toujours fermement le poignard qui était planté dans la chair de la bête. Elle s'accrochait désespérément à sa pitoyable existence qui ne tenait qu'à un fil. Elle ne voulait pas tomber, elle ne souhaitait pas abandonner. Des efforts qui seraient de toutes les façons vains, mais qui ne faisaient qu'accentuer mon agacement. Sa chute serait lourde en conséquences si elle se produirait et je pestais déjà contre mon incapacité à la faire sombrer.

Souhaitant à nouveau tenter ma chance, je fis un mouvement pour choisir une branche différente pour cible... Mais je ne parvins pas à faire feu. Comme tout mage, j'avais mes propres limites, je ne pouvais lancer trop de sorts successivement sans attendre quelques instants pour me reposer. La maîtrise de soi était un exercice compliqué dans cette situation d'impuissance, même pour moi qui parvenais en général à garder mon sang-froid exemplairement. Bien que je la maîtrisais encore, cette rage était toujours bien là en moi. Quelque chose en moi semblait me dévorer chaque seconde. Était-ce... Les ténèbres ? Elles se trouvent en chacun de nous et la colère en est un catalyseur, ce n'est un secret pour nul membre de cette grande organisation qu'est la Coalition Noire. Chaque seconde qui s'écoulait, je luttais contre mes émotions, tentant avec vivacité de ne pas agir telle la bête que j'étais en train d'observer et d'analyser la situation avec calme.  Si je laissais libre court à ma rage, les ténèbres pourraient révéler ma véritable nature. Montrer une telle faiblesse, il en était hors de question, pas en présence de l'implacable dirigeant qui ne ferait qu'une bouchée de moi s'il avait connaissance de mes objectifs.
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Que pique le moustique, il n’en ressentait rien. À moins que ce soit le corps de l’animal mort qui était insensible à la douleur ? En attendant, le nuisible ne cessait de danser sur la falaise que représentait sa vie.

Il ne manquait qu’un geste, un instant, pour qu’elle ne chute à jamais.

La Bête ruait dans un ballet chaotique, bondissant presque alors que chaque muscle de ce corps d’emprunt se contractait dans un simple exercice. Celui de faire choir la rousse de son dos. Elle avait raison de résister, d’éviter la chute, d’éviter la mort. Cette femme ne devait pas ignorer que, à l’instant où elle posera pied, ce sera la fin. Sinon, pourquoi aurait-elle grimpé sur l’échine de la Bête.

Les lourds pas de la Bête frappaient le sol, celle-ci tanguait de gauche à droite dans un élan forcé. Il sentait les pieds de Lenore frapper contre ses écailles, s’en aller et venir, sans pour autant ne jamais lâcher. Semblable à elle-même. Il en faudrait plus pour déloger le cafard.

L’animal s’arrêtait brusquement, faisant balancer la proie d’un côté à l’autre, pour ensuite se ruer de l’autre côté de la clairière. La gueule basse, il frappait violemment l’écorce d’un arbre. La course se stoppait net, balançant la poupée de chiffon vers l’avant, la queue de l’animal ondulait avant de fouetter l’air une énième fois. Il devait l’attraper. Légèrement sonnée, la Bête tournait sa tête et claquait sa mâchoire à l’endroit où elle se trouvait encore il y a un instant. Trop agile, trop vive, trop vivante. La rage gagnait quelques échelons à mesure qu’il ne parvenait à la décrocher de son dos.

Elle allait chuter, il le jurait.

Ramenant la gueule devant lui, la Bête tournait la tête et agrippait le tronc de l’arbre qu’il venait de frapper. Les crocs faisaient craquer dans le bois, les pattes de l’animal s’enfonçaient dans la terre alors qu’il tractait les racines. C’est alors que, dans un craquement sinistre, le Démon reculait de plusieurs mètres. L’arbre a la gueule, il tournait sur lui-même, donnant ainsi une imposante frappe circulaire. Les branchages de l’arbre, dans le mouvement, raclaient l’épine dorsale du dinosaure afin de se débarrasser à jamais de cette sangsue.

Le contrecoup, la Bête titubait de quelques pas, en même temps que l’arbre arraché tombait à l’autre bout de la clairière. L’animal ayant relâché sa mâchoire après le coup.

La rétine reptilienne recherchait après sa proie, la retrouvait, l’avidité se lisait dans les yeux du Démon qui semblait s’embraser. Amenant une patte en arrière, la queue de l’animal dansait au rythme de la musique du champ de bataille. L’attaque frontale était sans résultat ? Il allait la lacérer. Les griffes s’enfonçaient dans le sol, dressant trois sillons dans la terre avant que l’animal ne frappe le sol. Une lueur brillait, remontant le long du corps jusqu’à atteindre le bout de la queue.

Une ribambelle de pointes naissaient à la pointe de la queue, le Démon voulait s’autoriser un sourire avant que sa patte ne s’impose et qu’il ne frappe l’air de son appendice. Les piques s’envolaient, frappant tel un millier de flèche la zone où se trouvait sa proie.


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La situation commençait à devenir légèrement hors de contrôle. Entre les troncs d’arbres qui volaient et l’amas de bave que je pouvais voir sur les lèvres de mes prisonniers, je n’étais plus aussi persuadé que venir ici était la meilleure idée que j’avais eu aujourd’hui.
Première chose, il fallait rester hors de portée de tous ces projectiles. Ça n’était pas chose aisée mais ils semblaient se calmer un peu là bas. Pour combien de temps, telle était la question. Je me replonge avec concentration sur mes notes.

Les yeux révulsés, la bave mousseuse qui s’échappent des bouches béantes, l’incohérence des tentatives de paroles, les mouvements désordonnés et…des convulsions. Je tique en regardant à nouveau le sultan qui tremble et se secoue, remuant fortement les végétaux qui le retiennent. C’est qu’il parviendrait presque à s’échapper en vibrant, forçant la relâche de l’étreinte verdoyante. Je m’approche et tâte le pouls de mes captifs. C’est lent. Très lent.
Je fouille mes poches avec frénésie, sortant d’autres tubes, des flacons, des pots. Ai-je de quoi leur rendre un peu de vigueur ? J’écarquille les yeux en ayant une pensée fulgurante, un éclair de génie. Je me concentre, fermant les yeux pour ne pas me laisser distraire par les borborygmes incessants des prisonniers.

Je frotte mes mains, produisant par la friction ce que j’espérais, tendant les mains sur le buisson de détenus, laissant la foudre les frapper tous. Les princesses répondent bien à ce traitement choc, reprennent peu à peu leurs esprits. L’une d’elle tourne son regard affolé vers le Sultan qui n’a pas du tout apprécié ce remède. Il était certainement trop fragile et l’accumulation d’expériences a été fatale. Il ne bouge plus, leurs yeux ouverts fixant le vide intersidéral au dessus de nous. Les yeux révulsés mais pas encore vitreux. Ça n'avait pas marché sur le petit gros. Alors il fallait donner plus de puissance et rien que pour lui.
Nouvelle foudre qui s'abat, des poils qui roussissent et un souffle lent qui revient entrecoupé de toussotements.
Parfait! Il était dur de trouver des cobayes, autant ne pas les perdre. Même si, avec celui là en moins, on aurait sûrement fait faire des économies à la cantine...

Je hausse les épaules, les factures pour les courses, c’est pour le Chef. Qu’elles soient longues ou courtes.

Je remets en marche mon stylo pour de nouvelles notes à ajouter dans le carnet. Réanimation par l'électricité qui neutralisait le poison. Il est toujours bon de connaître les antidotes. Une nouvelle formule plus allégée est nécessaire et peut être renforcée pour ne pas se faire aussi facilement contrecarrer. Quoique...Il n'est pas si fréquent que la foudre vous tombe dessus. Je retiens un sursaut en voyant un pic se planter dans le sol, trouant ma cape. D’autres venant se planter ça et là autour des prisonniers. Je jette un regard noir vers les sauvages intenables qui se battent comme des chiffonniers.

« Après les cure-dents pour l'apéritif, voilà venir les brochettes… »

Une silhouette semble s’envoler, cherchant à fuir la garden party si animée surement.
Des piques ici et là, la poussière qui s’élève à son atterrissage. Une crinière rousse flamboyante qui court vers son illusion de liberté. Loin de moi. C’est dommage… Un cobaye de perdu.

Je tourne un regard gourmand vers les captifs derrière moi. Tant pis, ceux là ont encore tellement de secret à révéler !
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« Par le Soleil, vous allez me foutre la paix… » Maugréait Lenore, cachée derrière le tronc d’arbre qui l’avait chassé du dos du lézard gigantesque. Elle se protégeait, attendant le moment idéal.


Les lames qu’avait créé la Bête, s’enfonçaient dans un bruit mat suivi d’un éclat dans le bois ou sifflaient entre les feuillages, quelques-unes avaient entaillés sa peau et ses muscles avant qu’elle ne plonge derrière le corps du végétal arraché à son élément juste pour la décrocher de sa monture. Le rodéo avait été bien plus épique que sur un cheval mal débourré de Hill Valley. Elle avait senti l’urgence de la survie lorsque coincée dans les branches, elle avait vu le regard prédateur et les lumières dansant sur le dos de ce Monstre comme un compte à rebours vers le bout de sa queue. Elle avait eu juste le temps de plonger entre les feuillages pour cacher son dos contre le tronc allongé.


Sa respiration était rapide, elle ne pouvait pas se permettre de laisser son cœur se calmer, ses muscles se détendre car elle allait devoir faire vite. Elle ne pouvait que se guider au son des lames s’enfonçant dans le bois. Le moment exact où il diminuait en nombre suffisamment pour qu’elle puisse se risquer à sortir de sa cachette, mais pas suffisamment pour que l’avatar du boss de la Coalition Noire n’ait pas terminé son attaque et soit encore occupé dans sa position. Il ne devait pas pouvoir la suivre immédiatement. Quitte à se prendre quelques blessures supplémentaires.


Elle sentait ses forces au meilleur de sa forme désormais, comme si elle se réveillais d’un horrible cauchemar qu’avait été l’enfermement, les tortures et brûlures. Et pourtant elle ne pouvait plus se permettre de combattre autant d’emmerdeurs à la fois. Le jeune mage blond, bien que gérable, prenait de plus en plus de confiance. Il l’avait déjà touché par deux fois et commençait à ruser en faisant tomber cette branche sur le dos de son boss pour la toucher elle. Son bras gauche, avec sa faible poigne privée de doigt, avait lâché prise. Quant à ce qu’était devenu Death, la rage le nourrissait, il perdait complétement le contrôle et le danger ne faisait que grandir à chaque seconde de plus passé dans son entourage. Tant pis pour les princesses… Elle allait devoir s’enfuir seule.


Concentrée sur les bruits du carnage environnant, Lenore rassembla son énergie. C’était le moment. Elle bondit par-dessus l’arbre, s’en servant comme tremplin pour aller aussi haut que possible. Puis elle se laissa retomber lourdement devant le jeune mage blond. Elle devait se débarrasser de lui pour pouvoir fuir loin de l’animal fou et du barjot du ménage occupé avec les princesses. Elle souffla tout l’air de ses poumons sur la terre meuble résultant des explosions de mines et soulevée par l’impact de sa chute, la propulsant en un nuage de poussière épaisse vers l’imprudent, dans le but de lui masquer la vue et pour s’occuper de son cas, bien plus facile à éliminer que celui qui la traquait désormais. Puis de toutes ses forces, la mercenaire pivota sur elle-même, levant un pied pour le frapper dans la mâchoire et se libérer la voie vers l’épaisse forêt dense encore intacte alors qu’il chutait au sol.


La rousse serrait les dents, brisée de devoir ainsi fuir, mais elle ne pouvait pas se permettre de mourir. Pas ici, seule et échouant dans son besoin de vengeance. Elle courut aussi vite que le lui permettait la clairière dégagée de mines qu’était la zone de combat avant de se jeter dans les premières branches d’un nouveau saut. Elle n’évoluerait pas aussi vite qu’au sol, mais il valait mieux maximiser sa route à travers les arbres. La forêt dense serait un handicap pour le gros lézard mais lui permettrait à elle d’éviter les mines et les morts-vivants qu’IL pouvait invoquer. Elle espérait pouvoir les semer suffisamment vite mais ne s’attendait pas à ce qu’IL abandonne, pas maintenant qu’il était aussi imprégner de son instinct de prédateur et de la chasse qu’elle avait déclenchée en prenant la fuite.

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J'étais impuissant, je rageais toujours silencieusement, mais un évènement m'apaisa légèrement quelques instants : le dinosaure venait de parvenir à expulser la rousse et lui envoyait déjà une salve de projectiles acérés. Cependant, une fois de plus, il ne me fallut qu'un autre instant pour être contrarié à nouveau car elle y avait réchappé. Et là, putain qu'elle était rapide, elle utilisait déjà l'arbre au sol comme tremplin pour se projeter en ma direction en expirant, provoquant un souffle puissant. Je ne pus la distinguer dans tout ce nuage de poussière et malgré ma tentative désespérée d'esquive vers l'arrière, un pied frappa avec violence ma mâchoire. Le choc, terrible, me déséquilibra totalement et m'envoya au sol.

Quelques instants passèrent après lesquelles je me redressai avec peine, encore bien sonné par le choc précédent. Je la cherchais du regard, mais je ne distinguais pas encore grand chose avec ma vue toujours brouillée. Quelques longues secondes passèrent pendant lesquelles je ne fis que quelques pas. Progressivement, je parvenais à nouveau à reconnaître ce qui m'entourait. Je tâtai mon visage car je ressentais toujours de la douleur. Je pus observer sur ma main du sang mais pas en quantité élevée. Tout à coup, je l'aperçus. Putain, toujours aussi rapide que lorsqu'elle s'était jetée vers moi, elle était déjà bien loin. Cependant, il était hors de question de la laisser fuir. J'entamai directement une course effrénée pour tenter de la rattraper, mais ses bonds dans les feuillages étaient trop agiles. La distance qui nous séparait ne faisait qu'augmenter.

Dans ce cas, il me faudrait lui couper la route. Je pus avec difficulté faire apparaître quelques braises dans la paume de ma main. C'était insuffisant. Là, je ressentis un souffle, un rugissement qui, malgré la distance, éteignit les quelques flammes que j'avais eu tant de difficulté à créer. Je l'avais totalement oublié, c'était la bête. L'idée que je venais d'avoir de couper la retraite à la fugitive en faisant prendre feu à son prochain arbre tombait à l'eau.
- PUTAIN !

Je songeais à l'abandon. Je savais que je ne pourrais plus désormais la rattraper par mes propres moyens. Pourtant, mon corps continuait sa course sans s'arrêter, c'était impulsif. Je m'étais bien moqué d'elle précédemment, mais en cet instant, elle me tournait en ridicule à nouveau. Je serrais les dents. Dans les prochains instants, tout ne dépendrait que du boss et de l'alchimiste.
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La rage le poussait jusqu’à atteindre les limites physiques de son corps et de cette bête. Les pupilles reptiliennes du monstre fixaient les branches s’agiter sous le passage de Lenore. Du moins, c’est ce que sa haine lui faisait comprendre.

Trop gros, trop lent, pas assez à découvert.

Briser le lien, briser ses os. Il n’y avait besoin de rien d’autre. Assouvir ses instincts. Nourrir la Bête et se repaître de tout ce qu’elle représentait. Il ne réfléchissait plus. Déjà, une entaille sombre naissait dans l’échine du monstre pour que s’extirpe le dirigeant de la Coalition Noire. Les ailes du Démon se déployaient, faisant gagner de l’altitude à Namtar sous la course frénétique à travers les bois de l’invocation.

Tu ne m’échapperas pas !
Il hurlait à plein poumons, le cri résonnait dans les bois alors que le corps entier du Démon brillait sous le soleil noir de la Cité du Crépuscule.

La hache du bourreau faisait son apparition dans sa main alors qu’il surplombait la forêt. Elle serait à lui. La poigne du Démon se refermait sur le manche, faisant crisser le cuir alors que le fer se dressait au-dessus de sa tête.

Un coup, deux coups, trois coups.

Trois entailles s’extirpaient du fil de la lame, créant des ondes de choc frappant le sol de la forêt dans un triangle gigantesque. Ensuite, d’un mouvement accompagné par la colère, la Bête lançant son arme en son centre. L’air semblait comme suspendu, seul le battement des ailes parvenait à ses oreilles jusqu’à ce qu’un portail noir comme le coeur de Namtar apparaisse dans les cieux.

La nuit régnait ici. Dorénavant, le Démon apportait les enfers même à Lenore.

Le portail s’élargissait, masquant de son ombre la forêt menant jusqu’au manoir. Le Démon restait immobile, cherchant de son unique oeil après le fruit de son propre pêché. Il ne la distinguait pas. Soit. Il dressait alors son poing en direction du portail, fermant celui-ci à s’en perforer la paume de ses ongles. Alors, maintenant, naissait l’horreur.

Des poignes ténébreuses, semblable à des bras de Darkside, s’extirpaient de la zone d’ombre pour plonger dans les branchages de la forêt. S’il ne parvenait pas à l’attraper, l’une d’entre-elles y parviendrait. Les dizaines de bras s’enfonçaient, fouillaient, traquait. Il l’aurait, qu’elle le veuille ou nous. Alors que la rage le consolait dans une euphorie morbide, l’une des bras l’enlaçait à son tour, le guidant lentement vers le centre du portail.

Lui et elle allait être réunie dans un lieu où ils seraient enfin seuls. Plus d’arbres, plus d’importuns, rien que deux âmes dans la vigueur de la haine et de la rage. Une arène finale. La dernière scène pour le lever du rideau sur leur rivalité infinie.


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Le regard de Lenore s’était habitué à l’obscurité permanente de ce monde. Il précédait chacun de ses pas rapide le long des différentes branches. Jaugeant, calculant le meilleur chemin de par son habitude de ce genre d’environnement. Cela faisait bien trois longues secondes qu’ils ne l’empêchaient plus de fuir. La promesse de liberté lui redonnait de la vigueur, le soin des princesses qu’elle avait abandonné à contre cœur faisait réellement des miracles.

Elle courait, sautait, se balançait avec de plus en plus d’aisance. La forêt finirait bien par se terminer. Elle s’éloignait de ses tortionnaires, de son enfermement, de sa mort. Il lui resterait encore beaucoup à faire pour regagner son monde, mais pour le moment elle savourait sa petite victoire, son espoir renaissant.

La rousse esquissa même un sourire à entendre la rage frustrée du Boucher de Grimm. Ne pas lui échapper ? Oh si ! Et c’était justement ce qui l’agaçait lui, ce qui lui donnait de la force à elle.


« Ronge ton frein.. « Mon Ami » » Cracha-t-elle de dégout avant qu’une idée ne lui irrite la pensée.

Est-ce qu’il venait vraiment de parler ? Pouvait-il seulement le faire en étant dans le corps du reptile ? Avait-il encore changé de forme ? La possibilité qu’il puisse la rattraper lui enflamma l’esprit en se remémorant son attaque aérienne précédemment quand elle luttait contre son entrave squelettique.

Elle s’arrêta nette dans sa course lorsque le sol trembla violemment plusieurs fois. Apeurée, elle s’appuya contre le tronc d’arbre lui servant de perchoir. Quelle atrocité lui réservait-il encore ?

Son regard parcourait les alentours, alerte, s’attendant au pire. Mais elle fut surprise que l’obscurité ambiante s’épaississe encore. Elle leva les yeux au ciel pour voir au travers du feuillage le sombre azur se répandre d’encre abyssale aux étranges volutes.


« Non… Non ! »

La panique reprit le feu dans ses veines. Il n’y avait rien de moins normal et cette chape de plomb lui paraissait une menace semblable à un nouveau mur.
Son corps reprit en urgence sa course, sans même l’assurance de son regard sur le trajet. Elle devait fuir, effacer le sourire anticipant sa victoire. Elle ne faisait plus attention aux branches, fragilisées ou pas, glissantes ou pas.

Un mage pouvait-il donc avoir autant de pouvoir sur les forces même de la nature et de la réalité ? Ou c’était elle donc attiré les foudres d’un être bien plus dangereux encore. Jusqu’où pouvait-il donc aller et comment pouvait-elle donc espérer le tuer un jour ??

Une masse noire lui barra la route, fonçant avidement vers le sol en brisant le bois sur son chemin. Puis plusieurs bras gigantesque comme autant de barreau encombrèrent son chemin. Ils fouillaient l’endroit de leurs doigts crochus à la recherche d’une proie détruisant au fur et à mesure les perchoirs potentiels de la mercenaire. Les même dont la force titanesque avait forcé l’immobilité de Lenore contre la grille pendant que le Monstre lui faisait la discussion.

Son regard guettait une échappatoire dans la hâte mais n’eut pas le temps de la tenter. Elle se sentit projetée au sol sous une force immense. L’étreinte se serra, compressa son corps douloureusement et l’enferma sans qu’elle ne puisse rien faire d’autre que crier sa frustration et sa douleur. Puis lentement, elle s’éleva dans son cercueil d’ombre, au-dessus de la canopée, vers un triangle noir profond dessiné à même le ciel. Malgré sa terreur elle ne put rien faire de plus que de se voir disparaitre dans les ténèbres. La seule chose plus effroyable encore, fut le sourire extatique de la Bête devenu un  cadavre privé d’un membre, séché, martyrisé, décharné et ailé de par la présence d'excroissance osseuses, qui lui-même était entrainé de force dans cet autre espace où n’existait plus aucune lumière.


Dernière édition par Lenore le Mer 14 Nov 2018 - 21:43, édité 2 fois
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Le boss respecta largement les attentes que j'avais envers lui. Il les dépassa même bien plus que je n'aurais jamais pu l'imaginer. Séparé à nouveau de ce sombre messire, il était parvenu à créer une sorte de triangle dans les airs et de nombreux bras titanesques en étaient sortis. Des bras gigantesques, obscurs, aux doigts crochus, difficiles à distinguer dans une ambiance aussi obscure. Ils l'avaient cherchée et très vite, ils l'avaient trouvée. Elle se débattait désespérément et comme je l'avais imaginé plus tôt, c'en était fini pour elle. Elle ne pourrait plus s'échapper. Les bras commençaient déjà à la ramener dans les airs, vers ce triangle... Vers le dirigeant qui surplombait toute cette scène dans une position qui lui convenait à merveille. Et moi dans tout ça ? J'étais toujours impuissant.

Tant d'émotions se succédaient et se mêlaient en moi tandis que je ne pouvais qu'observer ma cible qui s'éloignait toujours plus loin, toujours plus haut, loin de moi. Je ressentais un mélange de soulagement, d'appréhension, d'admiration, de colère, de déception et de frustration. D'une part, l'idée qu'elle ne pourrait réchapper de cette fuite me ravissait au plus haut point. D'une autre, je ressentais l'amertume de ne pas pouvoir lui infliger le châtiment qu'elle méritait par mes propres moyens. J'appréhendais aussi ce qui pourrait bien se passer par la suite : les pouvoirs de Death étaient tout simplement terrifiants, même pour une personne telle que moi.

Jamais je ne souhaiterais réellement me soumettre à qui que ce soit, pas même à son autorité, mais il fallait lui reconnaître la qualité d'être le digne maître de ces lieux. La démonstration de force et d'autorité qu'il faisait actuellement ne pouvait que me faire le respecter et l'admirer. En cela, rejoindre les rangs du groupe n'avait pas été une mauvaise décision. Juste pour observer ce moment. Plus que l'idée de vouloir écraser ici et maintenant de mes propres mains les ambitions de la fugitive, je souhaitais être le témoin de la suite. Contempler jusqu'où irait ses forces démentes. Voir jusqu'où allaient les limites de la magie. Mais pour l'heure, exactement comme le dinosaure, je ne faisais que garder la tête levée, observant mon ennemie voir ses pitoyables desseins être réduites à néant.

- Aurais-je l'honneur de pouvoir contempler ses lamentables espoirs s'éteindre en même temps qu'elle rendra son dernier souffle de vie, anéantie par des puissances qui surpassent son entendement ?

Non, je ne l'aurais pas, je le savais bien. Déjà à cette distance, le démon ne pourrait pas m'entendre, c'était chose certaine. Ces paroles n'étaient que ma façon d'exprimer mon envie d'en voir toujours plus.

- Je veux monter !

Mais je ne pourrais pas. Cette situation me fit bien ressentir combien j'étais petit en sa comparaison et combien toutes mes ambitions pourraient bien être vaines, en particulier s'il n'était pas le seul être à la puissance si surnaturelle. J'entendis plusieurs voix. Un groupe s'approchait. Je reconnaissais l'une des voix : Géraldine avait finalement décidé de réunir les gardes restants et avait enfin daigné nous rejoindre. Mais tout comme moi, elle ne pourrait qu'observer les corps s'éloigner. Quelques gardes provenant de la ville semblaient eux aussi commencer à arriver sur les lieux, surprenamment avertis des évènements. Tant de témoins pour une scène si magistrale et pourtant, aucun ne pourrait l'observer en action.
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Deux amants dans l’ombre même de leur secret, disparaissant dans les cieux de la Cité du Crépuscule alors que le portail s’éteignait. Le Démon pouvait-il cacher sa joie et sa stupéfaction en sachant qu’elle était à ses côtés ? Aucunement. Ils seraient ensemble jusqu’à ce que la mort ne les sépare.

Elle et lui, enfin libre de l’ennuyante plèbe qu’était la faction que Namtar dirigeait.

Les pieds de la Bête foulaient enfin le sol qu’il n’avait plus connu depuis de longues années, il était enfin chez lui. Une vision des Enfers ? La tristesse de la Fin des Mondes ? Ils étaient loin d’aussi somptueux décors. Une arène tracée à même le sol qu’un simple dôme délimitait. Une terre calcinée, noire comme pouvait l’être le soleil du monde qu’ils avaient quitté, craquelée comme si aucune pluie ne c’étaient abattu à cet endroit. L’air était sec, irritant à la première bouffée. Un silence règne de ce côté de dôme.

Alors, quelle vision pouvait bien réserver ce lieu absent de toute vie ? Si ce n’était que les deux adversaires. La mort, la désolation, les ténèbres dans leur plus simple apparat. Ombre et sans-coeur se pressaient à la délimitation, jouant et frappant la séparation pour atteindre deux êtres à l’allure alléchante pour une créature avide de lumière. L’une semblait être un repas, l’autre une créature n’attendant qu’un instant pour les rejoindre. Il y avait aussi des morts, goules et liches qui s’affichaient, attendant la directive de leur maître.

Après tout, Namtar n’avait-il pas appelé à venir entre les deux mondes ? Celui des hommes et celui des chimères. Il devait y avoir une raison à cela.

Il n’y a plus la moindre échappatoire, Lenore…
Les paroles grinçaient au travers de la voix du Démon, il avait déjà tant donné pour cette femme et il devait encore tant faire. Le torse décharné s’élevait de manière sporadique, le mélange de fatigue et d’exaltation devant la suite de cette pièce.

Plus de chats ou de souris, seulement toi et moi pour notre dernière valse !
Un désir à être théâtrale ? À moins que ce n’était que la conclusion du manège auquel il s’adonnait, une tragédie en trois actes. Bientôt le gendarme sonnerait l’apothéose. Lentement, un orbe franchissait le dôme, difforme et avec un seul oeil, rampant sur le sol pour grimper sur la jambe squelettique du Démon et s’attachant à l’endroit où il manquait un bras.

Néanmoins, avant de m’accorder cette danse, ma douce…
Le bras difforme naissait, prolongeant ses doigts en cinq faucilles, aussi féroce que la dernière invocation. Il y avait un autre bruit, celui d’un éclatement alors qu’un manche naissait au creux même du nouveau membre pour qu’une imposante faux devienne réalité. Il aurait tant voulu avoir son arme, celle qu’elle avait rejetée au sommet du bal, il se contenterait de cette copie.

Pourquoi ? Pourquoi tant d’acharnement à mon égard. Tout ça, pour quelles raisons ? La mort de ton amie, la perte de tes doigts ou cette incroyable idiotie qu’ont les mercenaires à vouloir empêcher la Coalition Noire de prospérer. Encore aujourd’hui, j’ignore ce qui te pousse à m’affronter. Pas que cela me dérange, au contraire.
Celui qui ne sait rien ne comprend rien, il refusait à être comme ceux-là. Pourtant, serait-elle assez généreuse pour répondre à cette simple question. Il ignorait cela. Tout ce dont il était certain ? C’est qu’il ne se laisserait pas terrasser par une vermine au coeur même de son domaine. Dans son poing fermé, celui de chair, naissaient trois dagues qu’il lancerait sans hésitation au moindre mouvement de son adversaire. Il aurait son lever de rideau, il n’en demandait pas moins.


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Nul échappatoire.



Lenore s’était relevée rapidement dès que l’entrave avait disparue. Son regard terrorisé prenait l’ampleur de son nouveau cachot, tournant sur elle-même, nerveusement pour n’y croiser que le regard d’abominations avides. Elle ne parvenait pas à calmer la panique de son cœur, la folie de son esprit enflammé.

Une paroi parfaite enfermait les deux ennemis dans un espace dévasté et inconnu des mortels. Aucune issue n’était possible et même si elle existait, elle serait submergée par l’armée de sans-cœur et de mort-vivant qui s’impatientait de l’autre côté.

Cette fois, il n’y avait pas d’astuce possible, pas de magie miraculeuse, ni négociations, ni manipulations qui pourraient la tirer d’affaire. Il n’y avait que LUI dans ce dénuement le plus total. LUI et ses sarcasmes. LUI et ses suaves paroles écœurantes. LUI et son sourire terrifiant, à peine plus vivant que ses minions sans volonté propre.



Dans sa quête éperdue pour une sortie, la mercenaire lui avait tourné le dos, le laissant discourir et savourer son dernier étalage de puissance. Puis elle s’était figée. Seulement secouée par sa respiration incontrôlable.
Pourquoi…


« Pourquoi ? »

Elle se retourna lentement, le regard fou de haine alors que son esprit perdait pieds dans l’impossibilité de sauver sa vie désormais. Ses pupilles désormais à moitié submergé d’or, rongeant l’émeraude. Elle focalisa le tumulte de ses émotions sur LUI comme une vague qu’elle ne pouvait plus retenir.

«  Tu oses demander mes raisons ?... Tu n’as pas la moindre…. Petite… idées ? » Ses mots se bousculèrent entre ses lèvres, crachés comme un sang putride qui lui révulsait l’estomac.

« Avec le nombre d’exactions… de tueries ! Dont tu es coupable ! TU N’AS PAS LA MOINDRE PETITE IDEE DE CE QUE JE PEUX TE VOULOIR!!! »

Lenore tremblait de haine devant cet ultime injure à sa douleur. Elle s’était avancé rapidement de deux pas, agressive, uniquement retenu par la vue des armes acérées qu’il arborait à nouveau en un nouveau bras monstrueux.

«  C’est si difficile à imaginer que ce que tu détruis peu avoir compté pour quelqu’un ? Que chacun des morts qui te suivent pouvait être important ? Que derrière les cendres que tu laisses peuvent se lever des milliers de gens comme moi…


Non…. Toi tu t’arrêtes à la destruction. Juste la destruction… »


Ses mots tremblaient, se noyaient sous les larmes brûlantes qui montaient dans ses yeux, s’entrechoquaient contre ses dents serrés.
La mercenaire ouvrit les bras, d'un côté la main gauche amputée en un poing blanchis par la force qu’elle y mettait pour se contenir encore. Dans sa main droite, sa chère lame noire se matérialisa en un nuage d’ombre aux reflets de sang.


« CA SERAIT PLUTOT A MOI DE TE DEMANDER POURQUOI !!!

POUR RIEN !

Sans la moindre raison, tu as tout détruit ! Tu n’as même pas eu …. LA DECENCE !... d’y  adjoindre des conséquences !! Une suite à l’histoire, un intérêt à leur mort !

ILS SONT MORTS POUR RIEN, TU LES A EFFACER DE L’HISTOIRE ! TU M’AS ARRACHER MA VIE !!! »



Elle lâcha toute son énergie dans ses derniers mots, les laissant gonfler en un cri de rage. De tout son corps l’énergie brûlante se matérialisa en volutes et l’entoura d’une aura menaçante. Pour Lui, elle ne prévoyait aucune douceur. Il désirait un combat final, elle ne parvenait plus à retenir ses instincts et ses désirs face à lui.

Ses yeux semblèrent presque luire dans l’obscurité de cet enfer mais également le fil de Murasama malgré sa couleur obsidienne et rubis. Le poids de ses émotions concentrés sur sa cible semblait épaissir l’air autour d’eux. Le rendant difficile à respirer si ce n’était pour elle…


« Il n’y a pas de valse pour les gens comme nous. Finit-elle par souffler entre deux respirations hâtives. C’est trop lent, distant, distingué. Non…

Pour les gens comme nous, il ne peut y avoir que le rythme enflammé d’un tango.
Fit-elle en approchant d’abord lentement. Une danse de passion dévorante, entre amour et haine, jusqu’à la violence de l’épuisement. Mais nous… non… même l’épuisement ne nous suffira pas !»

Lenore s’élança avec toute sa fureur sur Death, sachant pertinemment que le corps à corps lui serait défavorable au vue de ses nouvelles armes, alors qu’elle-même ne possédait plus rien si ce n’était sa lame émoussée. C’était pure folie, elle le savait dans un coin de son esprit embrumé, mais elle était bien au-delà de la raison une fois de plus, comme à chaque fois qu'elle était confronté à ce monstre.
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Un sourire malsain, décharné, ivre de joie. Elle chargeait à son encontre. Il n’allait plus devoir courir, la retrouver, l’étouffer. Lenore venait à lui ! Il n’en demandait pas tant.

Tout cela est si difficile à comprendre ?!
Namtar criait soudainement, battant des ailes dans le but de s’élever dans une retraite précipitée. Dans le mouvement, il avait amené son bras au niveau de son épaule avant de l’étendre d’un geste, lançant les trois armes de jet. Un sifflement dans l’air. Deux dagues se plantaient dans le sol, l’essoufflement et la précipitation, s’évaporant lentement alors que la troisième atteignait son but.

La tête du Démon tournait, le perturbant, au point que le fil de la lame noire de Lenore avait sifflé à quelques centimètres de lui. D’où lui venait le don de faire ainsi apparaître cette arme… Était-elle comme lui…

Il n’y a pas d’inutilité dans la mort ! Pas la moindre. Il suffit d’abandonner un regard sur vous, ma douce !
Il perdait son propre souffle à vouloir parler, à vous argumenter, à vouloir lui faire entendre raison. Le râle strident du métal caressant le bois. In extremis, la Bête ramenait la hampe de sa faux, celle-ci déviant le fil émoussé de sa dague. Il ne parvenait pourtant pas à esquiver son enchaînement. Le plat de sa main le frappant au torse, terminant de l’étouffer, le contraignant à désengager d’un battement précipité.

La griffe sur son torse, haletant, il masquait sa faiblesse d’un rire sadique.

Il n’y a qu’un humain tel que vous qui puisse vaincre un monstre tel que moi. La destruction n’a d’autre but que de créer le sauveur ! Alors, aujourd’hui, est-ce que la rédemption des royaumes s’approche ?
Un raclement sinistre, celui de l’air s’engouffrant difficilement dans les poumons du Démon. Il était dans son domaine ! La Bête faisait tourner son arme autour de lui avant d’amener celle-ci dans son dos, illuminant la griffe d’une aura aussi mauvaise que la sienne, il ne perdrait pas devant ses serviteurs. L’empreinte d’un soldat sans-coeur se posait sur le dôme, la lueur s’éteignait dans la paume de Namtar, le sans-coeur franchissait la délimitation.

Le cliquetis de cinq armures envahissait l’air, l’invocation faisant son office et prenant part au combat au côté de Namtar. Ils seraient une merveilleuse distraction.

Ignorant sa fatigue, il fonçait à son encontre pour la confrontation. Elle désirait son tango ? Elle y aura droit. Avec tout l’amour et toute la haine qu’il pouvait ressentir à son égard. La faux pointant vers le sol, il guiderait son fil du sol au ciel. Encore un leur pour que les cinq pointes de son bras invoqué puisse lacérer cette chair si belle.


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La lame qui s’était plantée dans son bras gauche, n’avait pas suffi à calmer la mercenaire. La douleur ne faisait que se cumuler à celle comprimant son cœur et son esprit, noyé dans le déchainement de rage contenu depuis des années. Ses assauts continus, furieux, s’accéléraient avec l’adrénaline et l’agacement de voir ses coups parer, dévier, esquiver. Il reculait par petits bonds, fuyant encore et toujours son châtiment.

Ses propos étaient déments. Tout cet enfer, ces tragédies, uniquement dans le but d’être vaincu par quelqu’un de digne ? Elle ne pouvait pas y croire, ce n’était que des foutaises ! De fausses excuses pour se sentir ivre de puissance, supérieur, méprisant. Tout ce qu’elle détestait.


« Puisque tu tiens à disparaitre, arrête de bouger ! » Crachait-elle alors qu’il s’éloignait difficilement.

L’air était épais autour d’elle, lourd de sa concentration dans ce combat, plombé par ses émotions négatives transpirant de son corps et de son regard.
Elle ne put l’empêcher d’invoquer de nouveaux minions d’un geste de la main. Elle devait le priver de ce bras, de sa magie, mais pour cela il fallait qu’elle puisse s’approcher suffisamment de lui et il le lui refusait encore.

Lenore grimaçait de contrariété alors que les soldats sans-cœur ses jetaient sur elle sous les ordres de leur maitre. Elle était obligée de lâcher sa cible du regard pour pouvoir gérer l’assaut simultanée de ces monstres aux griffes métalliques. Tordre son corps, esquiver un coup, dévier un autre du bras en encaissant le choc, détourner un assaut pour que l’adversaire se retrouve sur la trajectoire d’un autre et se fasse empaler sur les griffes de son comparse sans état d’âme. Elle avait beau être rapide et alerte sous l’importance du danger, elle ne pouvait pas miraculeusement échapper à tout. Le nombre la submergeait. Elle était sans armes ni protection.

Son épaule dénudée et rougie  par la morsure d’une attaque griffue, son dos lacéré, les blessures s’accumulaient de nouveau, humidifiant les cendres qu’ils piétinaient. Elle devait se débarrasser d’eux rapidement. Elle tourna sur elle-même aussi vite que possible, laissant ses poings dépasser de son mouvement de toupie, projetant les soldats loin d’elle. Trois disparurent dans une volute sombre sous le choc, pendant qu’elle titubait, le souffle court.

Sa tête lui tournait alors qu’elle ciblait de nouveau sa cible de l’intensité de son regard. Il semblait tanguer, flotter, mais se rapprochait rapidement, la faux prête à l’assaut. Comme toujours ses minions ne servaient qu’à cacher son prochain coup. Elle laissa sa démarche maladroite l’entrainer en arrière, esquivant la terrible lame courbe de justesse, mais son déséquilibre qui aurait dû lui être salutaire ne lui permit pas d’esquiver la morsure de la prothèse impie du Boucher de Grimm. La mercenaire roula au sol, les cendres de cette terre se collant au liquide carmin de ses plaies fraiches.

Elle se releva pour lui faire de nouveau face, puisant dans la douleur comme énergie. Tant qu’elle pouvait ressentir quelque chose, c’était qu’elle était encore en vie et donc qu’elle pouvait encore se battre. Elle devait le priver de ce bras dont il se servait pour invoquer les monstres qui l’accompagnaient. Elle n’avait donc pas le choix que de repartir à l’assaut. Mais avant, elle voulut tenter une dernière provocation.


« Je veillerai à ce que tu disparaisse… Grommela-t-elle en cherchant son souffle. Tout le monde t’oublieras, jusqu’à ton nom. Tu ne seras plus rien. Tout ça aurait été …. Inutile ! J’en fais le serment ! »

Elle hurla ses derniers mots en jetant vers son sourire sadique sa lame noire. Espérant qu’il s’en saisisse et soit surpris par son effet. Mais même s’il se contentait de la dévier, elle pourrait toujours la refaire apparaitre à sa main, chargeant de nouveau vers lui avec l’énergie du désespoir.
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Il voulait rire aux éclats, incendier la rage de Lenore dans cette provocation et épaissir le cercle illuminant ses pupilles.

Cependant, il n’y avait rien d’autre un souffle éteint dans la nuit.

Trop tard, le mal est là et mon nom sera éternel…
Narguer, la suite logique de mot dans le but simple d’attiser cette haine en était devenue aussi épuisant d’une attaque portée. Le Démon chancelait, sa tête tournait, sa vue se brouillait pendant que l’éclat d’obsidienne filait vers son coeur. La faux tombait sur le sol meurtri, creusant un sillon, marquant le sol de sa défaite. L’invocation impie et le bras de Namtar se joignaient, paume contre paume, dans un sursaut de vie et emprisonnant la lame émoussée avant qu’elle ne puisse le perforer.

Ainsi, ce geste condamnait la Bête aux limbes. La pupille de cet oeil solitaire se dilatait alors qu’il ressentait plus que son propre souffle le quitter, il se sentait chuter dans un gouffre sans fond.

Il tombait en arrière, relâchant son emprise sur cette lame qui disparaissait devant son regard pour renaître dans la poigne de Lenore. Elle qui semblait si banal, d’où lui provenait un pouvoir semblable ?

Telle la charge d’un taureau, elle plaquait son talon contre le torse du Démon, guidant sa chute dans un élan de rage. Le sol fracassait son dos, le sursaut de la frénésie de Lenore guidait la douleur dans chacun de ses muscles. Un genou compressait son torse pendant que son avant-bras serrait sa gorge. Le souffle lui manquait déjà, dorénavant, il s’éteignait à petit feu au rythme des soubresauts pathétiques qu’il produisait pour tenter de se désengager.

Même si l’invocation à son épaule répondait, il ignorait quoi lui ordonner alors que la dague frappait son bras encore valide et drainaient toujours plus le souffle de la Bête. Des traits incohérents, d’apparence, saignait le sol pendant que le regard se perdait vers les cieux.

Ainsi… Tu… Y… Parviens…
Le moindre coup lacérait jusqu’à son être, ramenant son âme loin de cette faible enveloppe de chair. Il se sentait tiré vers le sol, comme si la terre serait un doux tombeau après tout ce qu’il avait créé. Des années à rejoindre cet univers, gâcher par cette femme ?

Tu aurais dû me couper la tête…
Cette lame, guidé par la rage, frappait sans couper et lui arrachait plus de plainte qu'un tison le brûlant. Il sentait que la créature le quittait pour retourner de l’autre côté du dôme. Trop tard. Le glyphe était complet. Le sang de l'invocation se répandait et illuminait les traits d’une affreuse aura semblable au carmin de la chair. Ainsi, même si le souffle quittait le Démon, il ne s’en irait pas sur une défaite aussi pitoyable.

Les êtres des ténèbres qui c’était amassé de l’autre côté du dôme franchissaient la délimitation. Ombres, soldats, requiems, fleur de brume, crypto-ombres et gardiens s’approchaient. Il n’y en avait pas autant qu’il le désirait, Namtar sentait que son contrôle était limité et quasiment nul sur ce qu’il venait d’appeler. Il désirait du grandiose ! Pas la fin minable d’un humain. Il étirait son visage dans une dernière provocation avant que sa silhouette ne s’effaçait progressivement, une marque écarlate à même le sol.

L’ombre impropre du Démon glissait sur le sol, guidé jusqu’à une crypto-ombre immobile au milieu de ses congénères, une marque illuminant son front et semblable à la trace au sol. La Bête s’immisçait alors dans la créature, répétant le geste qu’il avait eu avec le gardien du manoir, agitant les nouveaux membres alors que sa vision était teintée d’or.

Un souffle insoupçonné lui revenait, faible en comparaison avec tout ce qu’il venait de perdre au contact de Lenore. Inutile. L’ombre qu’il possédait s’enfonçait dans le sol, tel un nuage noir, glissant sous la terre et n’attendant qu’un instant pour bondir. Tel serait la dernière danse qu’il imposerait.


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Lenore avait réussis ! Il avait saisi Murasama de ses mains, tout nimbé d’orgueil qu’il était, sans se méfier de ce geste inutile. Ô comme la réalisation de cette fraction de seconde avait submergé la mercenaire de plaisir. Elle avait dû tuer la naissance d’un rire dans l’urgence de profiter de cette situation. Alors que tout était contre elle, une fenêtre de possibilité s’ouvrait enfin et elle comptait bien s’y jeter à corps et âme perdus.

Il faiblissait. Il chutait. Il perdait son ascendant, son contrôle.

Elle se jetait sur lui, le maitrisant au sol de tout son poids, l’étouffant, observant avec une joie incontrôlable son souffle se tarir, sa peau pâlir davantage, ses chairs exsangues et putréfiées noircir à vue d’œil. Ses yeux contemplaient amoureusement les traits immondes et déformés du monstre alors que sa vie lui échappait, absorbée par Murasama dont elle ne parvenait plus à retenir les coups devenus automatiques et frénétiques. Son propre cœur battait à tout rompre, essoufflée, enivrée de son combat, anticipant son ultime victoire. Si proche de la délivrance. Si proche de la fin.

Une lumière rougeoyante les enveloppa, brisant leur ultime union dans la mort. Un dernier recours vicieux du Boucher de Grimm, un dernier pied-de-nez pour lui arracher son moment de grâce. Il se défilait… encore.


« NON ! » Hurla-t-elle en abattant violemment à deux mains son arme sur sa gorge. Malheureusement, au comble de la frustration, la lame ne s’enfonçant que dans une brume volatile alors que le corps de son partenaire lui échappait… Encore.

La Bête fuyait pour rejoindre la marée de minions, sans cœur et autre horreurs qui avaient finis par dépasser la prison invisible qui leurs garantissait l’intimité jusqu’alors. Laissant Lenore se consumer toujours plus d’impuissance et de colère. Elle ne parvenait pas à le retenir à ses côtés.



Elle en avait assez.

Assez de ne pas être prise au sérieux.

Assez de ne pas être à la hauteur.

Assez de sombrer dans les ténèbres sans y trouver la force nécessaire.

Elle ne suffisait plus et devait apprendre de ses erreurs.

Apprendre de ces maitres.




Là-bas au milieu des ombres, brillait un symbole témoignant de la possession de Death sur un être de pure puissance ténébreuse.

Là, à ses pieds, s’éteignait le même symbole qu’il avait gravé dans les cendres de cette terre alors même qu’elle s’acharnait sur lui, comme si ce qu’elle faisait n’avait aucune importance.

Lenore se redressa, se faisait aussi grande que possible, aussi hautaine, méprisante que possible.

Ce cancrelat devait accepter son destin.

Elle en avait assez et appelait à elle la puissance.

Se remémorant les gestes de son ennemis, elle appela à elle les ténèbres. Ouvrant largement les bras pour ressentir la vibration de l’énergie de ce monde qui était le sien.

Elle arbora un large sourire provocateur, reproduisant au signe près, le dessin qu’avait tracé Death, repassant dans les mêmes sillons en y versant son propre sang gouttant le long de son bras.

Théâtrale. Ouvrant la porte à la démesure du royaume des ténèbres. Marquant le sol de ce monde de son emprunte éternelle. De sa simple volonté.


« Ainsi, j’y parviens... » répéta-t-elle d’une voix grave, trainante, assurée, volontaire.

Ses yeux lui brûlaient sous l’afflux d’une énergie nouvelle, soufrée et elle se laissa entrainer.

Lenore devint un nuage noir, de la même façon que son ennemi, voletant vers une masse sombre immense qui venait de pénétrer difficilement le dôme. Un dark hide, fauve sans-coeur démesuré déformé par les ténèbres, devint le réceptacle de la mercenaire.

Elle prit possession de ce nouveau corps, libérée de ses douleurs, ses griffes tracèrent des sillons profonds dans le sol qu’elle piétinait. Sa queue fouettait l’air vicié d’une ivresse palpable. Son regard rougeoyant dévorait déjà la masse de sans-cœur qu’elle s’imaginait croquer sous ses crocs acérés. Elle poussa un rugissement mélange d’intimidation et d’exaltation.

Lenore se sentait enfin prédatrice et trépignait sur place avant de décider de bondir sur les sacrifices dont se servait Death pour se protéger de sa fureur, abattant de grands mouvements de pattes pour les décimer avec facilité.

Elle sentait malgré tout une certaine résistance de la part du sans-cœur originel, l’obligeant à reprendre sa concentration sur ses gestes, sur son autorité pour ne pas se faire expulser par cet esprit peut-être pas si faible.
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Au travers du regard teinté d’or, le Démon ne pouvait qu’exalter sa colère devant le triste spectacle qui s’annonçait. Il voulait hurler, rager, exprimer la déception qu’elle venait de lui témoigner en grimant la Bête de la Coalition Noire.

Seulement, possédant un sans-coeur dénué de raison ou d’ambition, que pouvait-il faire face à ça.

L’abomination, qui répondait il y a encore peu au nom de Lenore, avançait dans la marée de sans-coeur sans la moindre difficulté. La possession de Namtar, dont la marque luisait encore sur son front, s’enfonçait dans le sol sous le battement des griffes de l’infamie. Une armée sans âme balayée face à l’incapacité de vaincre en tant qu’humain, la colère fulminait dans l’esprit du Démon. L’ombre glissait sur le sol, piétiné sans l’être par la marée ténébreuse, pour surgir sur le sol et frapper des frêles griffes de la crypto-ombre l’échine de Lenore.

Grossière erreur, la queue du monstre frappait l’air et annihilait le fugace assaut de la Bête. Il avait eu le temps d’arracher le marque qu’il lançait dans la marée, l’accrochant à un autre hôte avant de s’élever telle un volute noire, offrant quelques paroles le temps d’un échange.

Il ne faut pas devenir un monstre pour vaincre un monstre !
Scandait-il, rejoignant l’armure d’un soldat. Il écartait ses mains, faisant naître une massue dans les griffes de fer avant de plonger dans un nouvel assaut. Dégageant la marque de son transfert vers une autre ombre, celle-ci dansant sous le rythme de l’appendice de l’abomination, il donnait seule attaque durant le changement d’hôte.

Seul un humain a la coeur suffisamment puissant pour me terrasser…
Dorénavant dans le corps d’un gardien, la Bête tenait fermement le bouclier dans le but unique de contenir les assauts de l’abomination. Un visage aussi rigide que celui d’un sans-coeur ne lui permettait pas d’exprimer sa rage, pourtant, l’air ambiant était capable de retranscrire cette sensation. Le poing de ténèbres frappait le dos du bouclier pour cracher une bille de flamme par la gueule arborant celui-ci, cela était la dernière action que pouvait faire Namtar avant que le sans-coeur ne soit réduit à néant. L’obligeant à changer d’hôte une nouvelle fois, l’instant pour une nouvelle injure.

Tu n’y parviendras pas, j’en fais le serment.
Une pitoyable ombre l’accueillait, le rendant invisible dans la marée, une chance. Les antennes du sans-coeur s’agitaient alors que ses griffes traçaient un nouveau glyphe au sol, permettant le passage des golems de chair et des liches au travers du dôme. Le Démon se vidait, encore et toujours plus, privant son âme de toute volonté pour appeler ses serviteurs. Dorénavant silencieux, l’ombre plongeait dans le sol pendant que trois liches concentraient leur magie.

Un éclair, une boule de flamme et un glacier allaient être projetés. Une mince récompense contre l’abomination qui errait dans cette arène pendant que le Démon se cachait, il gagnait du temps, rien d’autre.


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Lenore abattait des énormes pattes sanguinaires  sur la masse ténébreuse mais ne parvenait pas à garder sa cible en vue. Il fuyait  ses coups, devançait ses dégâts. Même ainsi, elle ne parvenait toujours pas à mettre la main sur le responsable de toute cette colère et cette douleur. Sa patte écrasait un monstre, le faisant exploser en volutes d’ombres comme si elle chassait une mouche. Toujours ailleurs, toujours vivantes, toujours agaçantes à lui tourner autour. Sa taille imposante, son agilité, ses griffes et ses crocs mortels, même sa queue était une arme. Tout ça ne suffisait toujours pas ?! Jusqu’à quel abysse de ténèbres devait-elle tomber pour trouver enfin une source de puissance suffisante pour se débarrasser de cet insecte irritant!

Elle détruisait ses minions sans aucune retenus, deux, trois, quatre à la fois, et toujours il se volatilisait pour renaitre ailleurs, la narguant de paroles insensées qu’elle se refusait à croire. Tout ce qui sortait de sa bouche n’était qu’un poison enivrant.

Son regard se perdait à le chercher avec frénésie, son esprit faiblissait et elle sentait ses gestes qui ne répondaient plus exactement à son volonté. La bête qu’elle possédait résistait, lui échappait la forçant à se concentrer davantage encore. Elle était loin de maitriser cet arcane, la différence avec le Boucher de Grimm était là.

Le dark hide encaissa un sort, la douleur brûlante à ses flancs rappela Lenore à la réalité. Elle devait déjà se concentrer juste pour abattre la patte sur le responsable derrière son bouclier. Ce simple coup ne suffisait déjà plus pour le faire disparaitre. Elle le croqua en deux de sa gueule gigantesque, sentant l’explosion de ténèbres sur sa langue.

Sa vue se brouillait, son esprit rejeté du corps qu’elle occupait avant qu’il n’y retourne sous l’effort de sa volonté. L’animal en perdait sa réactivité. Plus lent, plus inactif par moment. La souffrance d’une attaque élémentaire combinée lui fit perdre totalement le contrôle de la bête. Non sans avoir bien entendu souffert au préalable. Son corps de substitution se crispa sous l’éclair en une tétanie affreuse. La brûlure de sa chair pénétra son esprit. La violence de la glace qui fit rouler l’animal au milieu de la marée noire lui coupa le souffle.

Son esprit envahi de cette souffrance ne parvenait plus à garder l’ascendant sur la bête. Elle s’effaçait, perdait son souffle et sa conscience. Ses efforts ne suffisaient plus.

Lenore se laissa aller, se laissa expulser. Rampant le plus loin possible sous la forme d’une fumée noire pour réapparaitre dans son propre corps. Petite. Affaiblie. Incapable.

Sa propre conscience s’évanouissait. Elle luttait pour ne pas s’évanouir. Elle ne pouvait pas se le permettre. Pas ici au milieu des sans-cœur et autres monstruosités. Pas sous la coupe de ce monstre de Death.

Sa volonté faiblissait… Pourquoi ne parvenait-elle pas à l’abattre ? Que pouvait-il lui manquer encore ? Que devait-elle encore sacrifier pour obtenir de quoi l’effacer de sa réalité ?

Elle n’arrivait même plus à se relever pour lui faire face, serrant sa lame noire dans sa main comme seule arme lui restant.

Plus loin, le dark hide devenu incontrolé, fou, faisait des ravages dans les rangs des minions. Mais son regard tremblotant ne s’attarda que sur une seule ombre. Glissant au sol.

S’approchant lentement d’elle avant de se déformé en prenant consistance. La surplombant de son arrogance.

Lenore était arrivée au bout.

Elle ne pouvait plus rien faire.

Malgré toute sa volonté.

Elle avait échouée...
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Il n’avait besoin que de temps, rien de plus. Lenore à ses pieds, redevenu cette faiblesse navrante, il pouvait savourer sa victoire. Ou du moins, conserver les apparences devant ses serviteurs pendant que l’abomination continuait son carnage derrière eux.

Il aurait pu se noyer d’orgueil et dire que tout cela était attendu, un plan habilement dressé et mené par le maître de ses lieux.

Ce ne serait rien d’autre qu’un mensonge, il ne s’agissait que d’une victoire volée. Il chancelait. L’impossible était à un baiser de la réalité et Lenore n’avait jamais été aussi proche de l’embrasser. Le sauveur des mondes ? Elle aurait pu l’être, elle aurait dû l’être. Il l’espérait secrètement. Toutefois, il restait l’invaincu et elle n’était qu’un corps de plus sur le chemin qu’il traçait vers sa destinée.

— Elle ne te servira à rien…

Le Démon, ralenti par l’effort et au bord de la rupture, donnait un coup de pied dans la main de Lenore. Elle était déjà brisée. Il ne désirait rien d’autre que de voir cette lame loin de lui.

L’espoir ? Une bien faible chimère qui s’écroule devant moi.
Il tournait son regard, observant l’infamie acculée devant les trois liches, il ne restait rien d’autre que cela de ses armées. Lenore avait été si proche. Il ressentait encore ce frisson lui parcourir l’échine, cette sensation insondable, celle de la mort l’ayant frôlé.

Soit heureuse, la fin est proche et tu pourras reposer en paix.
Une dernière acte, symbolique. Dans la main gauche de Namtar apparaissait la faux du Faucheur. Immense, puissante, intimidante. Depuis autant de temps, il rêvait à ce qu’elle puisse délibérément le rejoindre dans la conquête des mondes. Force était de constater que cela n’arriverait jamais dans cette vie. Une perte. Voilà ce qui allait devoir affecter la Bête jusqu’à la fin de ses jours.

L’invocation glissait le long de sa jambe, grimpant jusqu’à atteindre l’épaule sans membre du Démon. Un nouveau bras poussait, toujours orné d’une imposante paire de griffes. Il prenait alors son arme funeste à deux mains avant de soupirer.

Il n’y aura jamais de « nous »…
Il levait alors sa faux, l’éclat de la lame brillant dans le domaine de Namtar. C’est alors que, sans cérémonie, il abattait l’arme sur Lenore. Perforant son coeur de cette lame impie. Le temps étant comme en suspend, il relevait son geste pour libérer sa proie de la faucheuse.

Il se retournait alors, laissant la pointe courber dans le sol pendant qu’il tournait autour d’elle en creusant un profond sillon. La prothèse se détachait à son tour, gravant le sol de ses griffes.

À moins de t’y contraindre par la force… Ma force !
Il dressait son bras cadavérique et une aura naissait dans le creux de sa main. La Bête concentrait son énergie, sa rage, sa tristesse, sa déception dans ce geste. Le sang de son ennemi coulait, complétant le cercle d’une chaleur inimaginable dans cet endroit. L’incantation impie, alimenté par ce lieu, quittait le corps de Namtar et s’immisçait dans les restes de Lenore. Une force tel, il ne l’avait évoqué que rarement et l’exercice le faisait tomber à genoux pendant l’invocation.

Son oeil se fermait, la fatigue le vainquait presque alors qu’il combattait la mort à son tour. Elle ? Elle deviendrait son pantin alors que la Cité du Crépuscule pointait à l’horizon de son monde.


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Les secondes s'écoulèrent longues, pesantes, alourdies par le silence des plus total qui régnait dans cette forêt depuis que le portail s'était refermé. Le temps me sembla long. Bien plus long que je ne l'aurais espéré. J'étais excité. Excité à l'idée de peut-être en voir plus lorsqu'il redescendrait. Excité à l'idée de peut-être voir le corps inanimé de l'importune... Quoique, avec la démonstration que le dirigeant avait fait plus tôt, il ne resterait peut-être rien du corps de la femme. L'excitation et l'anxiété se mêlaient toujours en moi, si bien que je ne tenais plus en place. Un regard autour de moi : l'animal féroce se tenait simplement sur ses pattes, la gueule totalement levée vers le ciel, attendant le retour de son maître. Nombreux étaient ceux qui, tels le dinosaure ne faisaient qu'attendre avec appréhension, tête levée.

Puis je fis à nouveau un regard vers le ciel, obscur, silencieux. Toujours pas ce triangle apparent dans lequel ils avaient disparu plus tôt. Au loin, l'inquiétude des princesses était palpable : leurs regards alternaient entre le ciel dans lequel avait disparu celle qui leur avait donné ce vain espoir de liberté et le sultan qui était certes sain et sauf, mais semblait toujours affaibli, le teint blafard. Le petit groupe de gardes qui était récemment venu de la ville observait aussi. Il n'y avait plus la moindre colère en moi. Il ne restait que l'envie. L'envie de viser plus haut, bien plus haut. Je tendais à présent la main vers ce ciel que nous observions tous. Je fis une promesse. La promesse d'atteindre à mon tour ces sommets. C'est pendant que je regardais de la sorte le ciel que j'entrevis à nouveau des formes. Le portail se rouvrait lentement et les poings obscurs, toujours aussi gigantesques en ressortaient, toujours aussi difficiles à distinguer.

- Impossible !

La première chose que je vis me causa un choc : la chevelure rousse dont le teint ressortait clairement dans une telle pénombre. Sur mon visage ne transparut que l'incompréhension, la déception. Pourquoi ? Ses yeux mi-dorés, mi-émeraudes, grand ouverts se posèrent un instant sur moi puis m'ignorèrent. Elle ne fit aucun mouvement et resta totalement silencieuse. Son visage semblait totalement éteint. Où était passée cette fougue, cette hargne, cet esprit rebelle dont elle avait fait preuve plus tôt ? Tout semblait avoir disparu. Que s'était-il passé là haut ? Comment s'était-elle assagie à ce point ? Un instant me suffit à obtenir la réponse. Une autre silhouette se dessinait sur l'autre poing, bien plus obscure, bien plus difficile à discerner que la sienne.

J'eus peine à le reconnaître. Ce qui se tenait sur ce poing était une sorte de cadavre complètement putréfié, le teint totalement livide, dont certains os pourris ressortaient de façon apparente. L'un de ses bras manquait à l'appel. Ce n'était plus le même corps, mais pas de doute, c'était lui. Où était passé l'ancien ? Mystère. Mais lui seul pouvait commander à de telles forces. Death semblait peiner à se tenir sur ses jambes squelettiques. Les imposants bras terminèrent leur descente qui se fit lente et lourde puis ils déposèrent au sol le dirigeant et la rousse. Les bras disparurent à nouveau dans les ténèbres puis le portail se referma à nouveau. Ils ne prononcèrent pas un mot.
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La sensation d’avoir vécu mille morts, être si faible et pourtant si puissant. Lui, le Démon, semblable à une légende que personne n’était parvenu à atteindre.

Il n’avait pourtant, au grand jamais, été aussi proche à tomber dans le précipice.

La plèbe était là, tel un public de cirque n’attendant que la suite du spectacle. Dommage pour eux. L’acte final était dorénavant clos et il n’y avait plus qu’une lever de rideau pour la salutation des artistes. La Bête ne pouvait plus se cacher, n’ayant plus assez de volonté pour emprunter les traits de Death et ainsi berner l’univers entier ! À moins que celui-ci soit une triste stupidité et qu’il ignore que le Boucher de Grimm était mort depuis longtemps.

Namtar tentait d’articuler avec ce corps de poussière, il n’y avait rien d’autre qu’un craquement navrant ! Faiblesse de la chair.

Il tanguait, emporté par la première brise et à un pas de sombrer. Il n’en avait pas le droit. Un seul et unique devoir en tant que maître, celui de régner et d’être respecté. D’un geste anormalement lent, il dressait sa main et c’était le sinistre des pas du dinosaure qui sortait l’assemblée de sa léthargie. Le gardien allait retrouver sa place, sauf que la prison de ses fers ne lui serait plus utile. Le crâne du Démon semblait sur le point d’exploser alors que son oeil unique se posait sur sa nouvelle création. Douce Lenore. Tels étaient les mots qu’il aurait désiré prononcer. Incapable d’un acte aussi banal, il était pitoyable et elle se serait probablement satisfait de pareil spectacle.

D’un geste nonchalant de sa part, elle s’avançait dans la foule des fidèles de Death. Le pantin parfait. Pendant que la Bête restait immobile.

Death… Boss ? Est-ce que vous allez bien.
La secrétaire. Aussi mortelle que son nom le laissait présager. Elle venait de s’avancer, quittant la masse de Garde Noir pour s’arrêter devant le démasquer. Il tentait de parler, d’articuler. Seulement ? Rien n’y faisait.

Que devons-nous faire, avec elle.
Elle se retournait, fixant la marche de Lenore qui s’évanouissait déjà dans les bois. Il n’y avait pas la moindre âme qui tenterait quoi que ce soit à son égard, ou a celui de Death. Après une danse pareille, aucun ne désirait si joindre en toute connaissance de cause. Il était le maître, elle était celui qui venait de le défier. Au sein de la Coalition Noire, c’était une provocation même qu’ils soient tous deux vivants. La Bête levait la main, ordonnant le passage.

Un pas lourd, saccadé et imprécis. Il ne semblait n’être que l’ombre de lui-même, comment pouvait-elle encore être si fière alors que lui semblait si faible ?

D’innombrables questions, pas la moindre réponse. Death était Namtar et inversement. L’un ou l’autre n’aurait jamais exigé d’être reconduit à l’intérieur de son propre domaine. Même si, à cet instant, le Démon désirait goûter au repos des anges. Au grand jamais, il n’y aurait droit, il n’avait embrassé cette réalité que du bout des lèvres. Et celle-ci lui avait enlevé.


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Bonjour ou bonsoir à vous ! :p

C’est moi, le vilain petit canard laqué qui va s’occuper de noter ce RP. Et croyez-moi, j’ai apprécié beaucoup de choses dans votre RP.

Vu que vous avez tout de même fourni beaucoup de choses au niveau du contenu, je vais subdiviser la notation non pas en fonction des joueurs, mais plutôt par « scène ». Si vous avez pas compris, c’est pas grave vous allez vite comprendre après !

C’est parti mes petits choux à la crème.

Partie I : Lenore, c’est Stallone.

Bon déjà mention spéciale à Lenore qui pense à Kurt en prison. Ça m’a fait sourire, j’ai trouvé ça intéressant comme introduction. Non pas que ce soit d’une originalité fracassante, mais je m’attendais pas vraiment à ce que ce soit au début du rp comme ça. Je vais essentiellement parler de Lenore ici vu que les autres joueurs arrivent après dans le rp.

J’ai apprécié la manière dont tu as amené les Liens-D au début Lenore. C’est pas forcé et avec la lecture, on sait que ça correspond à des personnes différentes et c’est plutôt bien fait. Typiquement, les dialogues du début où tu gueules sur les princesses, c’est reconnaissable à plusieurs Km, même si on est dans la suggestion du lien-D.

Tirer dans les parties, c’est pas gentil. Mais c’est valable. Belles scènes de combat dans la prison entre Lenore et les gardes. J’ai rien à redire, on sent qu’il y a un effort considérable fait par le personnage pour se sortir de ce trou.

Cette première partie qui tient en un rp est efficace et permet de vraiment rentrer dans l’action et l’urgence je dirai même de l’évasion. On sent que les prisonniers n’ont pas beaucoup de temps pour sortir de là et on ressent aussi que Lenore est concernée par l’absence de Naran. Je n’aurai pas fait cette stratégie pour sortir de la prison du Maître des Ténèbres, mais j’accepte amplement cette solution motivée par le danger planant autour de notre mongole préférée – que je salue allégrement au passage-.


Partie II : Testostérone.

C’est dans cette partie que nous voyons arrivés Salazar et Kuro. Vous vous demandez pourquoi j’ai appelé cette partie testostérone ? Hé bien parce qu’il va y avoir une confrontation de regards entre les personnages que j’ai trouvé absolument sympathique. Bon, ça a failli tourner un peu en rond au bout d’un moment, mais ça s’est cassé par Lenore qui bah… Veut absolument s’évader.

Le début du premier message de Salazar m’a mis en joie : « Certaines personnes dans cet endroit semblaient ne pas avoir compris certaines choses. », que j’ai personnellement traduit en :

« Qui est-ce qui vient ENCORE me péter les CO****** ? »

J’ai retrouvé donc avec un certain plaisir l’alchimiste de la Coalition qui nous gratifie d’une entrée plutôt bien articulée selon moi. On sent l’esprit froid et passionné ( et passionnant ? ) de Salazar qui n’en a strictement rien à faire de la life des prisonniers et qui veut juste faire ses trucs dans son laboratoire.

C’est ce côté-là qui m’a intéressé tout le long la lecture dans le sens où, certains auraient pu paniqué, d’autres auraient pu foncé sur Lenore directement : mais non, on est chez lui et personne ne passe. C’est courageux, enfin pour moi en tout cas.

Quant à Kuro, j’ai trouvé l’entrée moins percutante dans le sens où tu parles plus de pourquoi tu viens voir Salazar. Attention, présenter les choses, moi je suis pour, mais c’est vrai que j’aurai peut-être aménagé le truc autrement pour éviter de venir d’un point un peu loin à mon goût par rapport à là où on en était resté avec Salazar. Mais sinon, c’est valable et c’est correct je pense. Testostérone marche aussi pour manque de testostérone et j’ai trouvé ça rigolo de voir le parallèle entre le chef des potions qui tient tête à un groupe de prisonniers qui s’évade et l’autre coalisé qui n’a pas du tout envie de se risquer dans un combat ici. C’est sympa.

Ce que j’ai trouvé intéressant aussi dans cette partie à trois, c’est comment Death apparaît comme un chef relou et emmerdeur et que lorsque sa majesté arrive en combat, tout le monde ferme sa gueule. RPment parlant je trouve ça très Coalition Noire et je trouve que vous l’avez plutôt bien mis en scène.

« L’homme de ménage s’avérait être un dangereux malade », j’ai rigolé.

Une tentative intéressante de Lenore pour se sortir de la confrontation était de modérer la montée en tension. C’était jouable, mais je pense qu’il aurait fallu déjà commencer par ça au début dans la mesure où au moment où tu introduis cette tactique, ils sont déjà énervés et excités comme jamais. Mais c’est un choix qui demeure compréhensible selon moi au vu de l’urgence de la situation.

« En voyant votre état, je suis persuadé que le ménage n’est pas votre fort. », cette violence gratuite though.

Après, je ne sais pas à quel point vous aviez préparé ce rp, mais il me semble très bien construit au niveau de l’évolution de la narration. C’est typiquement l’exemple de ce qui pour moi s’appelle un rp de groupe ( à plusieurs joueurs donc ) qui se déroule bien. J’ai pas eu vent de problèmes HRP sur ce rp, donc je pense que tout le monde était satisfait. Et je vous félicite pour ça.

Je vais passer rapidement sur votre combat à trois, que je considère comme bien mené. Dans la mesure où Lenore a tout de même des PS plus élevés que vous en combat physique, c’est certain que c’était un peu chaud de s’opposer avec une réelle efficacité à elle. C’est très bien dans l’ensemble, rien à redire.

Si ce n’est que j’ai aimé comment les princesses de cœur peuvent être relous. Tu m’as fait sourire, Lenore.


Partie III : En libertéééééé.

Le Sultan fait quelque chose, ça fait plaisir.

Bon, de manière générale, les PNJs sont pas très utiles à la narration. A part quelques dialogues par-ci par-là et le petit sort des princesses de cœur qu’on verra un peu plus tard contre le lézard démoniaque, ils n’apportent grand chose, c’est dommage. Peut-être que Jasmine qui avait l’air d’être la plus courageuse (ou téméraire ?) du groupe aurait pu faire plus. Après, bon.

Bon, cette partie est plutôt courte mais sympathique. Lenore s’enfuit, abandonne l’idée de retrouver Naran vu la complexité de la situation et on peut la comprendre. Les combats sont bien faits et l’évasion bien menée. Les descriptions sont courtes mais efficaces.

Bien vu l’idée de relâcher le reptile géant, en tout cas. Cela faisait une belle diversion. J’ai bien cru que cela allait finir là mais… Le Grand Méchant arrive !


Partie IV : Le Grand Méchant, les Évadés et les Vilains Coalisés.

«  Il y avait tant de question sans réponse. Par chance, il restait une solution à ce tas de problèmes.

Une solution répondant au nom de Namtar, tant il semblait qu’il ne pouvait compter sur personne d’autre que lui-même. »

Ce BG n’empêche. Il s’y croît le bonhomme.

Entrée fracassante du boss pas content. Et de manière tout à fait honnête, je pensai que Death était prévu au programme en lisant le rp. Ce n’est qu’après coup que j’ai découvert que Chen s’était incrusté. Cela montre selon moi la qualité de récit du rp que vous avez su créer à 4.

Pour ma part, je n’ai eu l’occasion qu’une seule fois de faire un rp à trois, et je n’ai pas réussi à créer une telle ambiance au niveau de l’histoire, la responsabilité est commune mais je trouve que c’est difficile à faire tout de même. Donc bravo à vous.

Là où j’aurai cependant quelques remarques négatives à émettre, c’est la certaine « stupidité » des PNJs et notamment ceux de la Garde Noire. Quand j’imagine la Garde Noire, je pense aux Stormtroopers de la 501 ème compagnie, je pense aux Numénoréens noirs, je pense donc à une légion de militaires efficaces et entraînés (Pour moi c’est une des forces militaires les plus entraînées du forum actuellement). Là, passé l’effet de surprise et de chaos, je suis surpris de voir le manque de discipline militaire que je ressens plus avec l’absence de gradés.

Je suis pas hyper familier des grades dans la Coalition, mais j’imagine que les Gardes Noires ont une hiérarchie interne, des gens qui les dirigent. Là on a l’impression que si y a pas le maître avec le fouet, ils sont un peu démunis contre, au final, pas grand chose. Ils ont très certainement des procédures, des règles pour ce genre de cas. Petit regret donc.

Pour le début de combat entre Lenore et Death, c’est une partie que j’ai apprécié dans la mesure où j’ai aimé le côté très théâtral du personnage qui a tout de même des interventions très classes. Peut-être que certains trouvent ça trop gros, voir kitsch, mais perso j’ai vraiment apprécié. En lisant, j’ai eu cette impression de confrontations qu’on voit parfois dans les animés ou dans les films entre deux gros protagonistes.

Toutefois, attention parfois aux petites fautes de grammaire Death, je vais pas te les lister car ce sont de petites erreurs simples, mais fait attention ^^ !

Les sorts sont bien amenés, un combat bien rythmé à mon goût pour un combat entre PJs.

Et je tiens à mettre en exergue le fait que vous jouez aussi bien les points forts que les points faibles de vos personnages respectifs, tous, en prenant en compte l’environnement rp. Typiquement, on sent que Lenore a son plan d’évasion qui se foire. Elle aurait pu exagéré ses compétences, comme Death aurait pu aussi d’ailleurs, pourtant c’est maîtrisé et cohérent rp-parlant ( du moins de mon point de vue ). Donc bravo à vous tous !

L’arrivée de Salazar et de Kuro coupent un peu le rythme du combat qui est engagé entre les deux amoureux boss. J’aurai peut-être moins passé de temps à décrire mon réveil et mon retour dans l’action, que j’aurai résumé en un paragraphe pour ensuite continuer là où ceux d’avant ont laissé le déroulement des évènements. Mais bon, dans l’ensemble, c’est bien quand même je trouve. Ça se lit facilement, et on est pas perdus.

« Un homme reconnu pour ses innombrables talents au sein de cette organisation s’intéresse à eux et se dresse sur le chemin de la liberté. Il y a de quoi être déconcerté. »

J’ai rigolé.

« Que pique le moustique, il n’en ressentait rien. »

J’ai rigolé aussi.


Partie V : Dernière danse.

Et quelle dernière danse ! Cette partie va parler de l’affrontement dans le plan de Death.

C’est pas tous les jours que deux PJs se battent dans un plan d’existence différent.

C’est aussi la partie avec le plus de fautes que j’ai relevé chez toi Lenore et Death. Relisez-vous, je pense que vous vous flagellerez tout seuls avec beaucoup de ferveur. ^^

En parlant de danse d’ailleurs, utiliser son lexique c’est bien, mais je pense que vous êtes peut-être partis un peu trop loin. Je pense notamment à ton message Lenore, où tu parles d’un tango. Je me suis demandé si vous n’alliez pas nous faire vraiment une chorégraphie de Danse avec les Stars avec nos amis sans-cœurs comme public.

« Il n’y a qu’un humain tel que vous qui puisse vaincre un monstre tel que moi. La destruction n’a d’autre but que de créer le sauveur ! Alors, aujourd’hui, est-ce que la rédemption des royaumes s’approche ? »

Tu m’intéresses Death, tu m’intrigues même avec cette phrase. Je ne développerai pas ce que je pense dans ma notation, mais c’est curieux d’entendre ça de la bouche de Namtar.

Globalement, un beau duel. Plusieurs fois, je me suis demandé si Death allait perdre ou si c’était Lenore, chacun rendant plutôt bien les coups reçus même si Lenore a souffert de la fatigue de l’évasion et du combat désespéré contre Namtar. Honnêtement, la qualité que vous avez mis dans votre affrontement est admirable, bien que légèrement occultée par quelques fautes ici et là de grammaire essentiellement.


Partie VI : Bilan

Un très bon rp fait entre joueurs.

Il y a un rythme soutenu, personnellement je ne me suis pas ennuyé à la lecture et y a des intérêts de développement de personnage pour chaque PJ présent, même ceux qui pourraient paraître plus secondaires à première vue.

Néanmoins, je vous rappelle de faire attention aux fautes. Il y a eu quelques erreurs d’inattention et dans la dernière partie Lenore et Death, vous avez fait un festival de fautes de grammaire ! C’est pas catastrophique mais ça perturbe un peu la lecture, surtout quand ce sont des bulles de dialogues.

Sinon c’était bien joué, personne n’a abusé de ses pouvoirs de mon point de vue. C’est très bien.

Pour la partie purement évolution de personnages, je suis très intéressé de suivre la suite pour Lenore. C’est un personnage qui a une histoire très complexe et là, cette transformation marque une nouvelle étape : la question est de savoir où ce chemin la mènera.

De même, on a tendance à être focalisée par la « victime », mais même Namtar a une évolution ici. On sent qu’il a été à ses limites et qu’il va devoir prendre quelques tisanes avant de pouvoir aller massacrer des plébéiens. Aussi, le petit passage que j’ai souligné un peu plus haut par rapport à un discours quelque peu originale que je n’attendais pas ici, me donne envie de connaître encore plus ce personnage.

Kuro a aussi livré quelques informations sur lui-même, notamment une ambiguïté par rapport à sa présence dans la Coalition. N’ayant pas lu ta fiche de personnage ( je ne les lis pas tout simplement pour garder la surprise en rp huhu ), beaucoup de questions se posent et j’imagine que tu vas continuer ton parcours en te remémorant ce petit coquinou de Death qui fait ses gros sorts.

Salazar a joué son rôle. J’ai tout de même une petite déception dans la mesure où je me suis dit : «  Alors, qu’est-ce que ça donne un Salazar qui pète un câble ? » . On l’a pas vu pour moi dans ce rp, mais j’imagine que ça doit donner quelque chose de très sympathique. Hâte de voir et revoir Salazar dans d’autres aventures huhu !


Partie VII : Mine ! Mine ! Ah poussière sublime, c’est mon oooooor, pas de la farine !

J’ai cherché à aller au plus juste par rapport à chaque personnage : Chaque note est accompagnée de sa justification.

- Kuro : J’estime que même si tu as perdu connaissance, il n’y a pas eu un risque de mort très présent pour toi et tu n’as pas non plus tenter des actions très folles, restant dans ce que ton personnage peut faire dans la vie de tous les jours. Ou du moins, je n’ai pas ressenti de vraie difficulté suffisante pour faire monter à avancé. Malgré tout, tu t’es fait punir par la rousse donc je te donne un petit bonus :

Normal : 20 points d'expérience + 220 munnies + 3 PS ( 2 en Magie, et 1 en Dextérité ).


- Salazar : Pareil que pour Kuro. Tu n’es pas sorti de ce que ton personnage aurait fait en temps normal, du moins c’est ce que j’ai ressenti aussi. Cependant, tu as fait preuve d’initiative ( couper la route aux fuyards ) et tu as quand pris quelques dégâts à cause de Lenore (acide, perte de connaissance, couper le chemin aux fuyards). Je t’accorde un bonus, car tu m’as fait pas mal rigoler.

Normal : 25 points d'expérience + 200 munnies + 3 PS ( 2 en Dextérité et 1 en Magie ).


- Death : Alors, alors maître des ténèbres… Tu as pris cher tout de même aujourd’hui. Namtar est allé à la limite de ses forces. Ça s’est joué de peu. Tu as utilisé beaucoup de sorts contre Lenore, tu as fait preuve de retenue et de cohérence dans la stratégie du personnage, sa manière de combattre, etc. Tu nous as offert un bel affrontement contre Lenore et je pense que tu lui as offert les conditions d’une mort honorable même si c’est altéré par la nécromancie mais bon… J’ai eu du mal à choisir la note -déjà car je suis pas habitué à noter- et ensuite parce que pour moi, t’étais un peu entre deux niveaux. Du coup, je vais arrondir au supérieur dû à la qualité de tes réponses sur l'ensemble du rp :

Expert : 50 points d’expérience + 500 munnies + 5 PS ( 4 en Symbiose et 1 en Défense ).


- Lenore : « Ah ! distinctement je me souviens que c’était dans le glacial décembre, et chaque tison brodait à son tour le plancher du reflet de son agonie. Ardemment je désirais le matin ; en vain m’étais-je efforcé de tirer de mes livres un sursis à ma tristesse, ma tristesse pour ma Lénore perdue, pour la précieuse et rayonnante fille que les anges nomment Lénore, — et qu’ici on ne nommera jamais plus. » Petite citation d’Edgar Allan Poe huhu ;)

Pour en revenir à ta note, tu es morte. Tu n’es pas morte de façon vulgairement simple ni ridicule selon moi. C’est le risque que j’ai déjà rencontré parfois au cours de mes aventures rp, des personnages qui meurent sans avoir eu une fin digne. Ici, avant le passage où Death te relève en non-morte, je me suis dit que c’était plutôt héroïque comme fin, même si tu échouais à tuer Death. C’est la fin d’un chapitre et le début d’un autre, et la transition n’est pas été super douce ( c’est le cas de le dire mdr ). Beau rp, belles tentatives, mort convenable. Tu as affronté trois joueurs, maîtrisés deux et enfin combattu le dernier avec des chances très réduites, c’était une évasion « suicidaire » rp-parlant et tu l’as bien joué. Du coup, j’ai aussi hésité pour toi, voilà le résultat  :

Expert : 50 points d'expérience + 500 munnies + 5 PS ( 2 en Force, 1 en Défense et 2 en Psychisme ).
Bienvenue dans la Non-vie ! Tu vas voir, c’est sympa.

J’espère que cette notation vous conviendra à tous ! Encore bravo pour ce bel rp !

PS : Victoire pour SYLVA-… Pour Lenore !
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