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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Le bruit des vagues rampant sur le sable de la plage de Costa del Sol berce ma longue réflexion. Je suis assisse sur la terrasse du Zéphyr, observant le coucher de soleil. Les mouettes survolant parfois le casino pour se diriger vers les eaux salées de l’océan. Les touristes rentrent de leur baignade tandis que d’autres se préparent déjà à aller au restaurant ou pour sortir plus tard dans la nuit.

Je suis habillée en noir. Une robe simple, mais chic. Mon rouge à lèvres écarlate mettant en avant la blancheur de ma peau. J’enroule le fil de mon collier de jade entre les doigts, comme preuve d’un choix difficile à faire. Et pourtant… Et pourtant.

Du haut de mon balcon, je vois mes invités arrivés, en voitures. Je peux lire leur inquiétude sur leurs visages. J’ai été absente pendant quelques temps à cause de mon accouchement. L’annonce de la nouvelle ne va pas leur plaire, j’en suis certaine. Malheureusement pour eux, je n’ai pas réellement d’attaches en ce monde, et je ne vous cacherai pas non plus que de toutes mes relations, celles de ce monde ne sont pas celles que je porte le plus à cœur.

Je retourne dans mon bureau pour récupérer mes affaires. Puis je rejoins Francis dans une des ailes fermées au public de l’établissement. J’hoche la tête tout en confirmant le plan.


« Ordonne de verrouiller tous les passages secrets. Personne ne doit savoir. N’oublie pas de mettre… La surprise dans mon ancien bureau. »

Il répond en faisant un vague « oui » de la tête.

Je m’éloigne et rejoins un petit salon où mes invités de la soirée m’attendent. Un lieu privé, à l’écart où nous pouvons discuter sans problèmes.


« Messieurs, Madame, bonsoir. » dis-je, faussement enthousiaste.

Les politesses d’usage s’effectuent, et nous servons quelques cocktails et verres. Un whiskey pour les trois hommes, deux cocktails du soleil pour moi et Carla. Après un moment de silence où nous prenons une légère gorgée de nos boissons, tous m’observent. Certains avec crainte, d’autres avec interrogation. Ils ne savent pas encore de quoi il en retourne.


« Je vous ai convoqué ce soir, pour vous annoncer une nouvelle. » dis-je dans un premier temps.

Ils prennent conscience que je prends beaucoup de délicatesse pour leur parler, leurs visages demeurent figés dans leur expression, comme attendant la confirmation de leur peur. Je peux comprendre, je ne suis pas devenue n’importe qui à la Costa del Sol. Je tiens la ville. Je tiens la police. Seul l’astroport résiste encore à mon influence.


« J’ai décidé de mettre un terme au Syndicat. En mon âme et conscience. »

Coup de tonnerre parmi les élites. La peur, la colère, la surprise. Tous sont bouches-bées. Ils doivent chercher à comprendre mon geste, ne pouvant saisir la raison qui pourrait pousser une femme qui a travaillé dur pour obtenir ce qu’elle voulait pour finalement… Abandonner ?

« Mais… Pourquoi ? » demande Carla, incrédule.

Je croise les jambes et les mains. Cherchant mes mots pour éviter de les brusquer plus que nécessaire. Après tout, nous ne sommes plus ni alliés ni ennemis maintenant.


« Je veux partir. La Shinra, la Costa… Je ne peux plus tenir la boutique, je ne veux plus. Je dois partir pour poursuivre des projets, d’autres projets. Je n’ai plus de temps à perdre avec ce monde… Fort charmant cependant. » répondis-je, calmement.

Je reprends une gorgée de mon cocktail du soleil. Appréciant sa saveur unique, cette sensation si douce dans le palais. Un goût éphémère qui pourtant reste si longtemps dans la mémoire des consommateurs. Je m’y perds un instant. Je ne le reverrai plus pour très longtemps je pense.

Les affaires sont les affaires et mes collaborateurs ont certainement beaucoup de choses qui sont entrain de leur arriver intérieurement, je dois leur dire la marche à suivre pour sauver ce qui peut encore l’être.


« Pour vos investissements et biens… » dis-je, cherchant à les captiver.

Je pose mon verre sur la table et je fixe chacun d’eux. Je ne souris pas. Ce n’est pas drôle comme situation. Même pour moi. Je suis entrain de découdre presque un an de travail acharné. Tout ça pour partir en beauté et continuer ma vie, ailleurs.


« Je n’ai pas encore annoncé la nouvelle à quiconque de manière officielle. Vous avez à partir de maintenant… Douze heures pour rompre nos accords et contrats et sauver vos possessions et ce que vous avez acquis via le Syndicat. Ce qui était sous ma tutelle… Sera récupéré par la Shin-Ra qui en est la juste propriétaire. »

Ces mots me fendent le cœur. C’est elle le maître du jeu, je ne suis qu’un pion à son service. J’ai beaucoup sacrifié pour elle. Ce soir, c’est fini. On arrête les frais. J’ai été suffisamment exploitée, il est temps que je me recentre. J’ai beaucoup eu par le Syndicat: expérience, entraînement, argent… Mais chaque chose a une fin.

« Prenez cette information comme un cadeau de départ.
- Nous sommes… Abasourdis par votre décision. » dit Carla.

J’imagine.


« Je le sais bien. Je vous prie de m’excuser pour cela. Mais je crois pouvoir dire que notre collaboration fut un succès jusqu’à présent. Maintenant les choses vont redevenir comme avant : la Shinra va revenir. Fini les combines financières… Vous vous êtes tous bien servis… Et j’espère que si nos chemins venaient à se recroiser, vous vous rappellerez de moi et de ce que j’ai fait pour vous, même indirectement. » dis-je, souriant légèrement tout en finissant mon cocktail.

Ils hochent vaguement la tête, encore sonnés par mes mots.


« Oui… C’est sûr. »

Ils semblent soudainement vouloir tous partir. La raison et l’appât du gain a repris dans leurs esprits.

« Je ne vous retiens pas messieurs et madame. Vous pouvez aller sauver votre argent, tant qu’il n’a pas encore été récupéré par la Shinra. » dis-je, ironisant presque.

Les hommes se lèvent avec fracas et quittent la salle en s’empressant d’appeler leurs chauffeurs. Carla prend plus son temps. Avant de quitter la pièce, elle se retourne me saluer une dernière fois dans son petit tailleur bleu.


« Si jamais vous avez besoin d’un petit pied-à-terre pour des vacances à la Costa. N’hésitez pas à frapper à ma porte. » lance-t-elle, avant de disparaître à son tour.

Je soupire. Détruire le Syndicat. Y mettre un terme. Je ne pensais pas que se serait aussi difficile, c’est comme renier des années de ma vie au sein de la Shinra. Renier les mois passés dans les rues d’Illusiopolis à devoir mener de bien basses manœuvres pour le compte du Président. Renier la souffrance de devoir sacrifier sa dignité en offrant son corps pour pouvoir parfois accomplir la volonté d’un autre. Renier mon ascension au sein de l’organisation, devenir responsable d’un monde.  C’est terrible, et je ne le souhaite à personne. Tout ce travail…

Francis fait irruption dans la pièce.


« Les préparatifs sont achevés, Madame. 
- Prépare la voiture, nous allons à l’hôtel. »

Nous quittons le casino. Direction la Estrella della Costa del Sol. Je suis seule avec Francis. Nous roulons lentement, je profite des derniers instants qu’il me reste. Pas que ma vie s’achève mais le pouvoir… Il s’effrite. Je le sens m’échapper, dans quelques heures, il ne restera rien de mon passage en ce monde. Le Syndicat ? Dissout. Mon casino ? Récupéré par l’entreprise. Mon poste ? Remplacé d’ici quelques jours par un autre larbin incompétent de la compagnie.

La seule chose qui restera, ce sont ces bâtiments que j’ai mis tant d’énergie à bâtir, et ce pour la Shinra. Bien sûr, Carla et les autres ont bien profité du système, mais ils devaient bien se douter que tôt ou tard, ça allait disparaître.

Le temps passe vite, cela fait presque un an que je travaille sur ce monde au service de Rufus. Cela me donne une bonne leçon sur l’exercice du pouvoir. Il corrompt et nous change. Il nous encourage autant qu’il peut nous réprimander. Il peut nous détruire comme nous élever au meilleur de nous-mêmes. Et lorsqu’il disparaît, comme à présent, il laisse un vide derrière lui. Un vide qu’il faudra apprendre à remplir de nouveau. Ou vivre avec.

Le pouvoir est une chose dangereuse, et que cela me sert d’avertissement : il ne faut pas se laisser submerger par ce sentiment, sinon il nous dévore de l’intérieur et les répercussions peuvent en être désastreuses. Heureusement que cela termine ainsi pour la Costa peut-être, après tout.

Qui sait ?

Nous passons par le parking pour rejoindre la grande salle de réception. J’y ai convié toutes les personnes avec qui j’ai pu travaillé pendant presque un an. Ils ne savent pas encore, ils sont là, à m’attendre. Connaître la raison de cette invitation si impromptue.

J’entre dans la salle, on m’applaudit. La plupart par courtoisie et politesse.
Sur l’estrade, je dispose mes papiers sur le pupitre et je regarde la foule. « Directrice Générale Song Huayan » y est écrit. Plus pour très longtemps.


« Mesdames, mesdemoiselles, messieurs… Mes chers collaborateurs. » dis-je dans le micro.

Je parcours du regard la salle. Ils sont tous là. Chantal, Francis, Gunther, les jumeaux, le Lieutenant Harch – dans un coin un peu sombre-, Evelyn, Rodrick Têtaqueue, même mon architecte Pierre de Freinarrière est là. Ils ont répondu à mon appel.


« Nous avons travaillé ensemble pour certains, pendant presque un an. Main dans la main pour bâtir quelque chose de nouveau à la Costa del Sol. Notre recherche de l’excellence et de la qualité nous a mené à construire de belles entreprises. Sous la direction du Syndicat, vous avez offert le meilleur de vous-même. »

Tous sont attentifs, avec un léger sourire aux lèvres. Ils ne se doutent de rien manifestement. Ai-je donné l’image que je m’accrochai tant que cela au pouvoir ?

« Cependant… La vie fait son œuvre et parfois, nous ne savons pas ce qu’elle nous réserve. Je ne vous ai pas réuni ce soir pour annoncer un nouveau projet de construction ou l’expansion de notre petite entreprise. Ce soir… » continué-je, hésitant presque sur certains de mes mots.

« J’annonce officiellement ma démission à tous mes postes à la Costa del Sol. » dis-je, affirmant ma parole pour que tous m’entendent.

Un brouhaha s’élève dans la salle. Tout le monde piaille et se consulte. Je dois plusieurs fois intervenir pour que l’ordre revienne.


« Oui ! Je vais partir… Les contrats d’exploitation des biens de la Shinra seront rompus dans la nuit prendront effet demain matin. Vous ne perdrez pas votre emploi… Seulement, votre directrice. » dis-je, feignant la victime.

« J’ai aimé travailler avec vous, tous. Même si parfois, mes méthodes de management n’ont pas convenu à tout le monde, sachez que j’ai toujours fait tout ce qui était en mon pouvoir pour que le Syndicat réussisse. J’avoue à demi-mots ce soir, mon échec. »

Je marque une légère pause, le temps pour moi de reprendre un peu d’air et d’observer les gens dans la salle.

« Vous n’aurez plus à vous lever à six heures du matin tous les jours, vous n’aurez plus à remplir autant de formulaires administratifs, et surtout vous n’aurez plus à me supporter, moi. Ce qui pour certains je crois, va leur offrir une vraie bouffée d’air fraîche. » dis-je sous le ton de la plaisanterie pour détendre un peu l’atmosphère.

« Je ne me perdrais pas dans un discours sans fin. Je vous invite tous à profiter de cette soirée exceptionnelle. Voyez celle-ci, comme mon cadeau de départ, jusqu’à ce que nous nous rencontrions en d’autres lieux et j’espère, en de meilleures circonstances. Mesdames et messieurs, chers collaborateurs et invités, je vous dis… Au revoir. »

Les applaudissements retentissent une nouvelle fois.

Je rejoins la foule et l’on se presse pour venir me saluer. Quelle bande de lèche-bottes, vraiment. Les gens aiment la nouveauté mais pas le changement. Je reste, ils n’aiment pas mon management, je pars, ils me regrettent. Aller comprendre.

Je discute avec beaucoup de monde, cela dure deux heures et demi environ. Après cela, Francis me fait discrètement signe qu’il est l’heure de partir. En effet, la Shinra n’est pas encore au courant de ce revirement inattendu de ma part.

Je m’esquive discrètement. Je regarde une dernière fois la salle de réception de la Estrella della Costa del Sol brillée de mille feux. La musique résonnant sur ses murs, les éclats de rire, la fête… Même si je n’ai pas vraiment apprécié les activités en elles-mêmes, les voir ainsi me fait dire que j’ai bien mené mes entreprises de divertissement. Aller. Il faut partir maintenant.

Alors que nous rejoignons la voiture, le Lieutenant Harch sort de je-ne-sais-où pour m’adresser ces derniers mots :


« Si vous partez… Je vous rejoindrai. » dit-il de sa voix lugubre.

Puis sans attendre une quelconque réponse de ma part, il repart, le pas décidé. Je crois qu’il était énervé. Bon… Hé bien, nous reprenons notre chemin. Nous montons en voiture et direction l’astroport, avec un dernier arrêt au Zéphyr, déjà rempli de clients à l’heure qu’il est. Dans un bureau quelconque, je trouve du papier et un stylo. Francis garde la porte, j’écris cette modeste lettre à l’attention de mon employeur.


« Monsieur le Président Directeur Général de la Compagnie Shin-Ra Rufus Shinra,

C’est avec la satisfaction du travail accompli que je vous annonce ma démission.

J’ai travaillé plusieurs années pour vous, toujours avec ferveur, engagement et responsabilité. Des bas-fonds d’Illusiopolis jusqu’aux plages paradisiaques de la Costa del Sol, j’ai accompli votre volonté, votre vision si ambitieuse.

Malgré le plaisir d’exercer en tant qu’employée à vos côtés, la vie m’a réservé bien des soubresauts, et je dois donc partir pour continuer mes projets personnels. Rassurez-vous cependant ! Le Syndicat a été dissous et vous pourrez récupérer d’ici demain matin le pouvoir sur vos propriétés. Pas d’inquiétudes donc, je suis quelqu’un avec un certain sens de la responsabilité, vous le savez bien.

J’aimerais vous remercier des nombreuses opportunités que vous avez pu m’offrir, et la chance d’avoir pu travailler dans un environnement aussi appréciable que la Costa del Sol. J’espère que vous apprécierez les nombreux bâtiments que j’ai construit sur place. Ils sont charmants. Si un jour vous souhaitez les visiter, je crois que vos salariés seront ravis de vous faire voir mon travail.

Je tiens par ailleurs à souligner le travail acharné des équipes sur place. Elles méritent amplement des remerciements, ou des récompenses. Je vous prie également de prendre en considération la démission de mon pilote affilié, Francis. Il a préféré que je la glisse avec la mienne dans la même enveloppe.

Je ne vous dis pas adieu Mr le Président, on ne sait malheureusement ce que le Destin nous réserve parfois.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées,


Directrice Générale Song Huayan. »


Je prépare le courrier, et le confie à un employé de l’hôtel. Avec le temps de trajet, Rufus l’aura demain, en fin de matinée. Cela me laisse largement le temps de partir pour la Terre des Dragons.

Nous quittons le Zéphyr, que je regarde une dernière fois avec un certain regret. J’aurai aimé le voir grandir, avec moi. D’autres en tireront le mérite après moi, probablement. Mais bon, j’ai fait mon choix.

Mon vaisseau s’envole. A travers les vitres, je regarde les lumières de la Costa. J’ai l’impression qu’elles sont plus belles à l’accoutumée, comme un dernier adieu de la ville pour sa patronne. Je ne pleure pas, mais je ne peux m’empêcher d’être déçu d’abandonner ce que j’ai construit ici.

Mais c’est pour un avenir meilleur, une autre route, un nouveau voyage. Ce n’est pas la destination qui compte, mais le chemin pour y parvenir. Et j’espère bien que le chemin pourra m’aider à obtenir ce que je souhaite.

Nous quittons la Costa del Sol avec Francis, il est temps de passer à autre chose. Un poids s’enlève de mes épaules à fur et à mesure que nous nous éloignons. Je suis enfin libre de mener mes projets à bien.

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Bien bien bien...

C'etait cool ! Empreint de nostalgie tout le long du truc. J ai bien aime que tu nous fasses ressentir ton personnage a ce moment précis. C'est un depart un renouveau et je trouve la conclusion tres bonne en vrai.

C est dommage mais c est important de rebondir sur d autres arcs.

Pour ce qui est du rp, a nouveau a part des fautes d inattention ca et là... tout roule selon moi. C est bien fait, pas de bémol notable.

Merci en tout cas Very Happy

A la revoyure,

Facile : 10 xp, 2 PS en Symbiose et 100 munnies
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