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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Il n’était pas très tard mais la nuit commençait déjà à se profiler et les couloirs du Château Disney se dépeuplaient petit à petit. Doucement Aqua toqua deux coups à la porte du bureau de Cissneï et attendit. Il n’y eut pas de réponse. La jeune femme plissa les sourcils, déçue. Pourtant, lorsqu’elle était passée à la Salle d’Audience dans l’espoir de la croiser, on lui avait affirmé qu’elle s’y trouvait. Et il n’était pas rare en effet que la dirigeante de la Lumière consacre une grande partie de ses soirées aux affaires qui réclamaient toute l’attention de leur faction. Peut-être était-elle partie ? Auquel cas elle n’irait pas jusqu’à la chercher dans sa chambre, Cissneï était déjà suffisamment sollicitée de toutes parts pour qu’elle ne la dérange d’avantage. Et puis, les informations qu’elle souhaitait lui transmettre pouvaient bien attendre le lendemain… Même si elle regrettait de ne pas pouvoir lui parler de vive voix.

Alors que la Maîtresse de la Keyblade levait de nouveau la main, s’apprêtant à frapper une seconde et ultime fois pour s’assurer que sa supérieure était bien absente, elle entendit soudain sa voix étouffée qui lui intimait d’entrer. Un petit sourire se dessina au coin de ses lèvres. Elle était donc bien là, après tout ! Avec des mouvements précautionneux, Aqua baissa la poignée et poussa la porte pour pénétrer sans bruit dans le bureau.

La pièce était plongée dans une pénombre sinistre que seule une petite lampe de bureau venait percer. Sur la table de travail, il y avait un chaos sans nom, un véritable capharnaüm de dossiers, de rapports et de feuilles volantes qu’Aqua observa d’un œil médusé. Au fil de ses visites, elle avait pris l’habitude de cette pièce toujours trop surchargée, qui semblait à chaque instant menacer de happer sa supérieure ou de s’effondrer sur elle. Mais aujourd’hui, quelque chose lui semblait différent. Si le lieu de travail de Cissneï n’avait jamais été un modèle d’organisation, il lui paraissait encore plus désordonné que d’accoutumée. Lentement, son regard glissa le long de ce monstre de paperasse et remonta jusqu’à la jeune femme en chemise blanche qui se tenait assise de l’autre côté du bureau. Aqua lui adressa un sourire.

« Bonsoir Cissneï. » lui dit-elle d’une voix calme et chaleureuse en avançant dans sa direction. Lorsqu’elle fut suffisamment proche de la seule source de lumière présente, la Maîtresse de la Keyblade réalisa que, malgré la douceur qui le caractérisait, son visage paraissait fatigué. Épuisé même si elle en jugeait par les grandes cernes qui se dessinaient sous ses yeux. Aqua détourna le regard un court instant, hésitante. Était-ce bien le moment de venir l’importuner ? Elle s’arrêta au niveau de la chaise placée en face de sa supérieure et posa ses mains sur le dossier, décidant de ne pas s’installer tant qu’elle n’y serait pas invitée. Elle allait faire de son mieux pour être brève.

« J’ai parlé à Cendrillon. » commença Aqua d’une voix indécise, cherchant ses mots, essayant de se montrer aussi synthétique que possible pour ne pas faire perdre son temps à Cissneï. « Elle commence à se sentir mieux... » C’était oublier que la princesse de cœur avait manqué de s’effondrer lorsqu’elle avait mentionné le nom de Death, mais il y avait malgré tout un réel progrès qui la rassurait. Ce n’était toutefois pas ce pour quoi elle était venue trouver sa supérieure. D’un air sérieux, Aqua ajouta « Elle nous a également transmis des informations sur la Coalition Noire, notamment une possible relation avec la Shin-Ra. » Ses yeux parcoururent une nouvelle fois les documents éparpillés sur le bureau. Elle soupira. « Enfin... Tu auras mon rapport détaillé à ce sujet sous peu. » puisqu’elle avait pris le temps de le rédiger lors de son passage à la Salle d’Audience.

L’essentiel avait été dit. Aqua se demanda alors ce qui l’avait poussée à venir lui confier ces éléments aussi vite que possible au risque de l’importuner. L’urgence ? Cela aurait pu attendre une nuit. La peur que son rapport ne se perde dans les montagnes de dossiers de Cissneï ? Non plus, elle savait qu’une telle information ne manquerait pas de lui échapper.

En réalité, il y avait autre chose... Cela faisait longtemps qu’elles n’avaient pas eu une véritable conversation toutes les deux. Pas depuis ce qui s’était passé au Palais des Rêves en tout cas. Tout au plus avaient-elles échangé quelques mots en se croisant à l’occasion dans la Salle d’Audience, de brefs apartés sur la progression de la Lumière au royaume de Corona ou concernant la défense du Monde du Jouet. Du reste, leurs discussions s’éternisaient rarement et Cissneï passait une grande partie de son temps enfermée dans son bureau. Elles n’avaient même pas évoqué la disparition du monde de Cendrillon, ni ce qu’elle impliquait pour la Lumière. La Maîtresse de la Keyblade n’aimait pas se remémorer ce bal ainsi que leur cuisant échec... Elle sentait son estomac se nouer à chaque fois qu’elle y repensait. De très loin, elle aurait préféré que sa visite ne soit que l’occasion d’une simple conversation entre amies. Mais, à son sens, il demeurait vital d’en parler... De clarifier la situation. D’exorciser ce souvenir terrible avant qu’il ne sombre dans l’oubli et le déni.

Ses mains se serrèrent de manière anxieuse sur le dossier de la chaise, témoignant de sa réticence à aborder le sujet. Rassemblant son courage, elle parvint finalement à demander d’une voix teintée d’un faible espoir triste, résigné : « Toujours aucune nouvelle de Roxas... ? »


Dernière édition par Maître Aqua le Mar 9 Oct 2018 - 12:44, édité 1 fois
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« C'est bien, c'est très bien. » commença-t-elle, alors qu'Aqua lui mentionnait l'état de la princesse. Hochant tranquillement la tête, elle entourait la jeune femme d'un mouvement, reculant alors qu'elle entrait, l'accompagnant presque ; se rapprochant de son bureau comme cela avait toujours été son habitude.

En une phrase, elle avait aussi répondu à ce que la princesse avait apparemment dit sur la Coalition Noire et la Shin-Ra. Se retrouverait-elle coiffée au poteau une fois de plus ? Elle n'avait pas fait grand chose pour, d'un autre coté. La pensée lui restait tout de même, comme une piqûre de rappel. Puis, vint la question sur Roxas. A ce moment là, Cissneï s'était déjà rassise derrière son bureau, son dernier geste légèrement saccadé. La question, qu'elle savait allait venir, l'avait tout de même prise malgré sa garde. Son équilibre en était devenu précaire, elle s'était assise plus lourdement qu'elle ne l'avait pensé le faire. « Aucune, non. Assied-toi je t'en prie. »

Elle se perdait dans ses mots et la manière de les prononcer. Quel ton devait-elle employer ? Elle était plutôt sûre quant a ne plus vouvoyer la jeune femme aux cheveux a la couleur si curieuse en face d'elle. C'en était passé des mois plus tôt. Il y avait voilà de nombreuses rencontres qu'elles s'étaient délestées de cette contenance lourde. Mais le ton lui restait difficile, les battements de son cœur résonnant dans sa gorge, l'étouffant presque. Le tout sans que, physiquement, elle ne ressente presque rien. Les feuilles de papier sous ses mains n'étaient ni rêches ni douces, ni dures ni souples.

Elle n'avait pas eu d'autres informations sur Roxas. Elle ne savait pas où il était ; peut-être pouvait-elle le savoir ? Mais elle n'avait, pour l'instant, aucune envie de le chercher. Lui demander pourquoi ? Elle y avait pensé pendant un moment. A lui demander. Mais franchement, elle n'avait pas eu envie de s'alourdir de sa réponse. Elle en avait eu marre, sur le coup. Comme lorsqu'elle était petite.

« Il reviendra. J'en suis sûre »

Non, c'était faux.

Petite, elle n'avait jamais eu marre de grand chose. Lors de ses entraînements, elle ne s'était jamais objectée à rien. Souri, avait laissé passé l'ennui, ignoré le problème et continué. Jour après jour, après jour et encore. Jusqu'à maintenant. Ses colères étaient des affleurements ; maintenant, elle était comme effrayée. Elle sentait quelque chose bouillonner en elle. Quelque chose qui n'avait pas de nom. Dont elle ne connaissait pas le but ni l'utilité. « Est-ce que je peux t'aider ? » lui demanda-t-elle.

Voir Aqua sous une lumière aussi peu présente était étrange. Cissneï affectionnait la nuit parce que rien ne semblait normal. C'était ce qu'elle ressentait, avant. Un peu comme une petite fille qui se retrouvait bien au delà du couvre-feu, encore éveillée, prête à quelque chose. Tout semblait spécial. La venue d'Aqua était spéciale, peut-être. Sinon, elle aurait attendu un autre moment pour venir, non ? C'était une pensée fugace, qu'elle jugea presque stupide.
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Aqua s’était assise lorsque Cissneï le lui avait proposé. Elle se tenait sur la chaise, les jambes croisées et les mains posées sur un genou. Légèrement penchée en avant pour mieux distinguer son interlocutrice dans cette semi-obscurité, elle acquiesçait doucement de la tête au fil de ses paroles. Lorsque sa supérieure lui demanda si elle pouvait l’aider, elle ressentit une légère surprise. La Maîtresse de la Keyblade avait espéré qu’elle s’étendrait d’avantage sur le sujet. Mais, maintenant qu’elle lui posait la question…

« Pour être honnête… » Il y avait de la retenue dans sa voix, dans sa posture. Il y avait bien une chose qui lui trottait dans la tête depuis quelques temps et dont elle avait souhaité lui parler à plusieurs reprises sans pouvoir le faire, faute de temps. Mais ce problème Cissneï devait se l’être posé également, et Aqua ne souhaitait pas remuer le couteau dans la plaie. Elle soupira. Malheureusement, cela lui semblait un passage obligatoire. « Je me demande comment nous allons devoir agir. Il nous faudra prendre une décision à son sujet. »

Elle était soucieuse, et cela se ressentait à sa façon de parler. Depuis qu’elle s’était éveillée de son coma, la Maîtresse de la Keyblade attendait le retour de Roxas autant qu’elle le redoutait. Qu’il ait temporairement succombé aux ténèbres demeurait encore un secret, l’Éclaireur n’avait pas rapporté cette information en évoquant le rôle de la Lumière lors du bal. Mais cela finirait par se savoir. Rien qu’ici, au Château Disney, les rumeurs allaient bon train. Et la Coalition ne se priverait pas de le révéler dans le but de les décrédibiliser. Un jour viendrait, peut-être trop proche, où aux yeux de tous il serait le seul et unique responsable de la destruction du Palais des Rêves. Ils ne pourraient pas, et surtout ils ne devaient pas, le dissimuler éternellement au risque que cela se retourne contre eux. C’est pourquoi toutes deux devaient envisager ce problème dès maintenant. D’une voix faible, Aqua reprit la parole.

« J’ai d’abord pensé que la meilleure chose à faire était de l’exclure de la Lumière... » Elle baissa les yeux honteusement face à cette proposition qui ne lui ressemblait pas. Pourtant, elle ne pouvait nier qu’elle possédait un fond de vérité. Leur faction ne pouvait décemment pas ignorer ce qu’il avait fait et le risque qu’il représentait désormais. De plus, cela améliorerait peut-être leurs relations avec le Consulat... La Maîtresse de la Keyblade se souvenait des mots d’Arthur Rainbow. « Le radier, l’exiler, le renier nous suffirait à pouvoir faire la paix. » Son regard se fit vague et triste, indécis. Elle était déçue par ses propres mots. Bannir Roxas ne serait qu’un acte politique, une décision résultant d’une froide logique… Ce n’était pas ce que lui dictait son cœur. « Mais cette idée me déplaît... Elle ne me paraît pas juste. » Aqua prit une grande inspiration et releva la tête sans oser directement affronter le regard de Cissneï. « Nous devrions chercher à l’aider au lieu de l’accabler. » dit-elle d’une voix plus affirmée et presque implorante. Après tout, ce n’était pas Roxas le véritable responsable mais les ténèbres qui l’avaient submergé. L’aider à les repousser lui semblait être leur responsabilité et la meilleure solution… Mais elle était peut-être trop idéaliste. Aucun groupe ne comprendrait cette décision, et probablement à raison. La Maîtresse de la Keyblade réfléchit encore quelques instants et finit par soupirer, chassant le sujet d’un geste de la main « Enfin, nous pourrons aviser quand il sera revenu... »

S’il revenait. Mais sa supérieure semblait en être persuadée. Elle avait raison. Il fallait croire en lui. En ce moment, Roxas avait besoin de confiance et non de leurs doutes…

Aqua regarda de nouveau Cissneï alors que le silence s’installait. Curieusement, même si elle avait évoqué ce qui la troublait, elle ressentait toujours le besoin de lui parler. Elle considéra la jeune femme quelques instants, la faible lueur semblant projeter des ombres qui dansaient sur son visage fatigué, qui étiraient un peu plus ses cernes. Et soudain, elle comprit. Il ne s’agissait pas simplement de Roxas, de la Coalition Noire ou de la Shin-Ra. Il s’agissait de Cissneï. Avant tout de Cissneï. Depuis combien de temps n’avait-elle pas vu sur les lèvres de sa supérieure un sourire sincère ? Un véritable sourire qui ne paraisse pas triste ou forcé ? Cissneï était forte, bien plus qu’elle n’en avait l’air... Mais la Maîtresse de la Keyblade avait vu à quel point Cendrillon avait été affectée par les récents évènements. A quel point elle-même l’avait été.

Elle s’inquiétait profondément pour la jeune femme. Elle avait un besoin instinctif de s’assurer que, malgré tout, elle parvenait à supporter le lourd poids qui était sur ses épaules.

« Cissneï, est-ce que… » Aqua se tortilla légèrement sur sa chaise, gênée par ce qu’elle allait lui demander et craignant de se montrer intrusive. Tout ce qu’elle souhaitait c’était lui retourner la question qu’elle lui avait posée, savoir si à son tour elle pouvait l’aider. Doucement, elle releva les yeux jusqu’à accrocher son regard, plongeant dans ses prunelles brunes, espérant que ce contact visuel lui permettrait de témoigner de sa sincérité et, peut-être, d’y lire une réponse. Rassurée par cet échange de regards, elle parvint finalement à s’enquérir d’une voix douce et concernée « Est-ce que tu tiens le coup ? »


Dernière édition par Maître Aqua le Mar 9 Oct 2018 - 12:44, édité 2 fois
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« Après tout le mal qu'on s'est donné pour garder Roxas a la Lumière, je ne pense pas que l'exiler soit la bonne solution non plus. Crois-moi, nous perdrons bien plus en l'abandonnant qu'en le gardant. Peut importe ce que Ravness puisse dire, je suppose que tu connaît leurs antécédents.... Je redoute son retour, leur retour. Honnêtement, je ne sais pas ce qu'on pourra faire. »

L'impasse lui apparaissait désormais beaucoup plus précisément qu'avant. Pendant un moment, le regard de Cissneï erra dans la pièce, cherchant une accroche qui ne soit pas quelqu'un lui posant une question à laquelle il était difficile de répondre. Mais il n'y avait rien, rien de curieux, rien d’inattendu qui pouvait excuser son regard. Elle venait de lui poser une nouvelle question ; venait de commencer, même. Il ne fallut que quelques secondes pour que le regard de Cissneï s'en retourne vers son interlocutrice afin que les deux jeunes femmes se fixent au moment où la question tomba. Tenait-elle le coup ?

Elle cilla, un léger mouvement qui lui sembla être une longue chute. La doute vint l'assaillir immédiatement ; est-ce qu'Aqua l'avait remarqué ? Elle espérait que non. Mais quelque chose en elle recherchait de l'aide. Bien qu'elle se le refuse. Elle voulait parler plus que tout. Aqua.... son contact était différent des autres. Elle ne cherchait pas étaler sa petite vie privée. « Oui, ça peut aller. » répondit-elle, de but en blanc.

Un réflexe, elle ne réagissait plus que par réflexe de toutes manières. Ne sachant plus ce qu'elle voulait, elle se leva. Pensant que la surprise de l'activité serait assez pour dominer son corps qui lui faisait défaut. Elle sentait ses muscles tirer là où quelques temps plus tôt encore ils étaient été brisés par l'épée et les coups de Jecht puis ramassés à la hâte par les Mongols. Elle avait encore des opérations a subir, c'était certain. Elle contemplait cet avenir d'un œil hagard car, depuis les événements du Palais des Rêves, elle n'avait plus conscience de rien. Qu'étaient les os, qu'était la douleur sinon quelque chose qu'elle ressentait vaguement. Il y avait quelque chose qui freinait sa compréhension. Une langueur, une lenteur. Elle ne savait plus, n'arrivait plus à organiser ses pensées. « Et toi ? - Ah, désolée, laisse tomber, je te l'ai déjà demandé - »

Elle se retourna vers Aqua, elle qui voulait auparavant se diriger vers la fenêtre. Elle dégagea une mèche de cheveux qui s'était égarée devant ses yeux. « Il est tard, je pense qu'il y a moyen de se faire un café, ça te dit ? »

Ce n'était pas que la voix d'Aqua la mettait mal à l'aise. Il y avait en la maîtresse de la Keyblade quelque chose qui la faisait réagir, mais qu'elle ne comprenait pas. Loin d'être un sentiment désagréable, c'était une sensation qu'elle ne comprenait pas et que donc, par défaut, elle classait comme inavouable et superflue. Si elle ne devait prendre que le sentiment le plus simple, elle pouvait dire que la voix d'Aqua la calmait. Comment le vent dans les arbres. Comme le soleil sur le sable. Comme n'importe quelle autre expression de calme à laquelle elle n'arrivait pas à penser. Un instant fugace qui était loin une fois terminé.

Aussi elle avait envie qu'Aqua continue de parler. « Tu as pu parler a Cendrillon. C'est bien. » continua-t-elle en se dirigeant vers la machine a café qui trônait dans un coin de la pièce. Sa machine, qu'elle avait dissimulée depuis une salle de réunion qui avait été depuis longtemps envahie par les sans-cœur. Le malheur des uns faisait le bonheur des autres ; et le café était très bon. « C'est vraiment regrettable, ce qui est arrivé. Plus j'y pense, plus je me dis que c'était évitable mais je me dis... ce qui est fait est fait. »

Elle parlait pour parler, allumant la machine, attendant que le café remplisse les tasses. Pour que le temps passe ; les secondes diminuaient entre le temps présent et les prochains mots d'Aqua. Cissneï tremblait.
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Elle aurait voulu répondre bien des choses à Cissneï. Elle aurait voulu lui dire qu’elle avait raison, qu’il fallait désormais se tourner vers l’avenir pour éviter qu’un drame semblable à celui du Palais des Rêves ne se reproduise. Elle aurait voulu lui dire qu’elle craignait aussi le retour de Ravness car elle savait qu’elle serait contre cette décision. Elle aurait voulu lui dire cela, mais les mots restaient bloqués dans sa gorge. Elle ne pouvait que suivre attentivement, d’un regard troublé et attristé, les mouvements de la jeune femme. Lorsque la tasse de café claqua contre le bureau devant elle, Aqua fixa quelques instants, songeuse, les volutes de fumée qui s’en échappaient.

Quelque chose la gênait dans le comportement de Cissneï. Quelque chose qui n’était pas visible au premier abord, il s’agissait d’avantage d’une succession de détails qui l’inquiétait. Sa façon, un peu trop prompte pour être tout à fait naturelle, de répondre à la question qu’elle lui avait posée. La manière qu’elle avait de se répéter, de lui demander une nouvelle fois comment elle allait, de réutiliser les mêmes mots pour parler de Cendrillon. Aussi, pendant une seconde, elle avait cru voir un frémissement - ou était-ce un tremblement ? - agiter nerveusement le corps de la jeune femme. Doucement la Maîtresse de la Keyblade apposa les bouts de ses doigts, qui n’étaient pas protégés par les mitaines qu’elle portait, autour de la tasse fumante afin de les réchauffer. Elle fronça légèrement les sourcils en regardant le liquide mat.

Elle n’avait jamais aimé le café. Et cela Cissneï le savait très bien.

« Ça peut aller… Mais ça ne va pas vraiment... » Elle avait parlé à mi-voix. Pour ne pas la brusquer peut-être. Ou bien car elle avait le sentiment étrange que cette révélation devait rester entre elles. Aqua redressa la tête afin de regarder la jeune femme. Son expression se fit douce, compatissante, avant qu’elle n’ajoute d’une voix peinée « N’est-ce pas ? »

La Maîtresse de la Keyblade aurait préféré qu’elle la contredise, mais malheureusement elle ne pensait pas se tromper. Et c’était ce qu’elle avait redouté. Elle avait appris à connaître Cissneï au fil du temps. Elle l’avait toujours appréciée en tant que supérieure hiérarchique, mais ce n’était que plus récemment, en découvrant d’autres facettes de sa personnalité, qu’elle avait réalisé à quel point la jeune femme comptait pour elle. Elle se sentait proche de cette amie chère à son cœur, et maintenant qu’elle la voyait ainsi, si absente, si différente de celle qu’elle était avant le bal, elle se sentait triste pour elle.

Aqua baissa les yeux un court instant avant de se relever dans le raclement de sa chaise contre le sol. Il fallait qu’elle fasse quelque chose. Il fallait qu’elle lui apporte son aide d’une manière ou d’une autre... Elle ne pouvait pas la laisser seule face à ce qui la tourmentait...

« Je ne veux pas te forcer à quoi que ce soit. » commença-t-elle avec une grande douceur. « Mais... »

Par expérience, elle savait que Cissneï ne s’épanchait que rarement, voir jamais, sur ses problèmes personnels. Pour autant Aqua ne doutait pas un seul instant qu’elle avait sa confiance. Après tout elle venait régulièrement lui demander conseil et lui confiait des tâches importantes. Mais quand il s’agissait d’elle, la jeune femme se montrait subitement plus vague. Comme lorsqu’elle lui avait demandé ce qui lui était arrivé pendant son année de disparition... Peut-être allait-elle prendre son empathie pour de l’insistance et se fermer à la conversation ? Même si c’était le cas, il lui fallait essayer. Aqua prit une grande inspiration et releva les yeux, plongeant de nouveau son regard bleu dans le sien. Elle s'avança de deux pas dans sa direction, se rapprochant pour lui témoigner son envie sincère de l’aider mais conservant toutefois une légère distance entre elles pour ne pas l’oppresser.

« Je suis là pour toi. »

La Maîtresse de la Keyblade ponctua sa déclaration d’un sourire rassurant. Il n’y avait aucune obligation dans sa proposition à demi-mot. Elle voulait juste lui faire savoir qu’elle était prête à la soutenir en toute circonstance. Mais, quelque part, Aqua espérait que Cissneï parviendrait à s’ouvrir à elle...


Dernière édition par Maître Aqua le Mar 9 Oct 2018 - 12:43, édité 1 fois
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Le raclement de la chaise sur le sol était un bruit commun dans ce bureau mais sa soudaine occurrence fit tressaillir la jeune femme. La nuit, tous les bruits semblaient comme décuplés, amplifiés. Même après que le silence soit revenu, le son restait désagréablement dans l'esprit de Cissneï qui se tendit significativement. Ce fut comme si les mots d'Aqua furent réduits au silence ; mais quels mots. Peut-être étais-ce un fait exprès ? La Générale releva les yeux vers la maîtresse de la Keyblade. Son regard se perdit dans le sien ; elle ressentit un apaisement soudain. Comme si, pour un tout petit instant, son esprit eut le droit de se perdre dans l'immensité de ses prunelles océan. Pour une petite seconde, comme un moment d'éternité dont elle ne savoura que le regret une fois ce dernier terminé.

« Merci, Aqua... » murmura-t-elle.

Prononcer ces mots fut comme hurler du haut d'un rempart à quelque armée qui rôdait dans ses rêves. Comme dans un songe où elle avait le pouvoir de s'opposer sur une terre désertique aux armées de la Coalition, du Consulat, de tous ceux qui cherchaient à assombrir les mondes. Cela lui produisait le même effort. Elle en sortait comme drainée, épuisée, soufflée. Un sourire en ce moment, ce n'était que trop lui demander. « C'est gentil, je vais très bien ne t'inquiète pas. »

Elle se trouvait pitoyable à chercher à sourire. Sachant très bien que ce masque ne tiendrait pas et que cette petite mission échouerait. Elle fonctionnait par étapes, segmentant sa pensée de manière mécanique et en retournait à ses anciens réflexes ; si une infiltration ne fonctionnait pas, elle avait toujours le moyen de s'en retourner. Toujours le moyen d'effacer ses traces. Elle avait toujours le moyen de devenir quelqu'un d'autre, s'inventer un passé, une histoire. Elle était alors une ardoise sur laquelle elle dessinait ce qu'elle voulait, ce dont elle avait besoin. Mais désormais il n' avait nulle par où se cacher, nulle part où fuir. Ses mains tremblaient et tous pouvaient le voir.

Mais il n'y avait qu'Aqua. Ici et face à elle. Aqua, dont le son de sa voix lui était familier désormais. Aqua dont les traits du visage n’exprimaient que calme et compassion. Elle était belle, dans un environnement trop blanc pour lui aller. Trop vide. Elle semblait être un oiseau capturé. Peut-être se battait-elle pour une cause qui ne lui plaisait pas ? Peut-être même qu'elle se forçait à sourire en ce moment même ?

Contre toute attente, ce fut cette pensée subite qui fit céder le barrage et qui fit chanceler la Générale. Ton son corps trembla, comme un navire ébranlé par un récif, pris dans la glace, la merci des éléments. Elle serra l'anse de sa tasse alors que son épaule toucha le mur le plus proche. « Je suis désolée – Aqua, désolée... » elle s'entendit dire, la voix saccadée. Elle n'arrivait pas à pleurer, elle en mourait d'envie. Ce ne serait que justice, car elle avait dirigé son groupe vers l'abysse et encore, des soldats la suivaient. Comme dans les drames antiques où ils suivaient leur capitaine jusqu'aux portes des Enfers. Elle n'était pas assidue des classiques mais connaissait ces histoires ; il n'y avait que maintenant qu'elle faisait le rapprochement avec la Lumière. Sa Lumière. « Tu peux partir si tu veux, je... je te force pas à rester tu sais - » un souffle, elle avait dit ça en l'espace d'un souffle. Celui que son corps lui avait accordé alors que son corps, dominé par les tremblements de ses épaules et la faiblesse de ses jambes, s'affalait là même où elle était tombée.

La tasse se renversa par terre mais ne se brisa pas.
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Aqua passa doucement ses bras autour de Cissneï pour l’enlacer et, dans un mouvement lent empli de précaution, comme pour ne pas la briser, l’amena auprès d’elle. Son corps tremblait contre le sien. La Maîtresse de la Keyblade sentait la respiration saccadée de la jeune femme dans ses bras et elle avait l’impression que toute la violence des émotions qu’elle ressentait se répercutait dans son cœur. C’était pire, bien pire, que ce qu’elle avait imaginé. Elle n’avait pas supporté de la voir s’effondrer. Elle n’avait pas supporté de la voir si fragile sans pouvoir rien y faire. Alors, elle avait compris qu’en cet instant ce n’était pas de parler dont Cissneï avait besoin mais d’un soutien. C’est pourquoi elle la gardait contre elle, immobile. Genoux à terre, son visage grave reposait presque sur l’épaule de son amie et ses yeux brillaient de tristesse. Au plus profond de son être, elle avait envie de pleurer pour la jeune femme, de partager sa peine.

« Ça ira… » murmura-t-elle au creux de son oreille dans une faible tentative pour l’apaiser. Elle aurait voulu trouver d’autres mots à même de la rassurer, mais aucun ne lui venait... Aucun ne lui semblait à la hauteur, alors elle se contenta de répéter plus faiblement « Ça ira. » en resserrant son étreinte. Aqua posa une main à l’arrière de la tête de la jeune femme et, doucement, presque machinalement, laissa l’autre parcourir son dos de haut en bas et de bas en haut, suivant le rythme de sa propre respiration. « Tout va bien. » lui chuchota-t-elle avec un calme qu’elle essayait de lui transmettre. La Maîtresse de la Keyblade laissa ses mots flotter un court instant avant d’ajouter en réponse à ce que Cissneï lui avait dit « Je ne partirais pas... ». Ni maintenant - surtout pas maintenant -, ni jamais. Elle ne l’abandonnerait pas. Aqua laissa reposer sa tête contre celle de son amie et ferma les yeux, retenant les larmes qu’elle sentait monter. Si seulement elle pouvait lui faire comprendre à quel point elle compatissait à son malheur, à quel point elle tenait à elle…

De longues minutes passèrent durant lesquelles elle resta ainsi, silencieuse, se contentant d’attendre que les tremblements qui secouaient son corps se soient calmés. Lorsqu’ils furent suffisamment atténués Aqua se recula lentement, posant ses mains sur les épaules de Cissneï. Elle lui sourit faiblement, chassant une mèche de son visage dans un geste attentionné avant de la contempler. Même dans cet état il y avait quelque chose de particulier chez la jeune femme, une douceur qui la poussait à prendre soin d’elle… Une pensée jaillit dans l’esprit de la Maîtresse de la Keyblade. On l’appelait parfois l’ange de réconfort... Elle réalisait seulement maintenant à quel point ce surnom lui allait bien. Lors du bal, c’était la voix de Cissneï qui avait ranimé la lumière dans son cœur, qui lui avait donné de l’espoir, qui l’avait fait tenir. Tout ce qui la caractérisait, de ses forces à ses incertitudes, était si beau, si pur, qu’Aqua ne pouvait supporter d’avantage de la voir succomber au désespoir. Elle ne se sentait plus animée que par le désir que lui dictait son cœur : celui de l’aider, d’apporter du réconfort à cet ange.

La Maîtresse de la Keyblade prit délicatement ses mains entre les siennes. Elles étaient froides. Doucement, elle passa ses pouces sur leurs dos pour essayer de les réchauffer et baissa le regard en réfléchissant. Il devait bien y avoir un moyen de chasser les ombres qui obscurcissaient le cœur de Cissneï… Elle n’allait pas lui suggérer de nouveau de se confier, pas tout de suite. La jeune femme avait avant tout besoin de quelque chose auquel se raccrocher. Mais quoi... ? Aqua songea à sa propre expérience. Dans les pires instants de sa vie elle avait continué d’aller de l’avant. Elle y avait été poussée grâce à ses amis, au lien profond qui les unissait, aux souvenirs des moments partagés...

Soudain, l’idée se matérialisa clairement dans son esprit et lui apparut comme une évidence. Cela faisait plusieurs années qu’elles se connaissaient et, pourtant, jamais elles n’avaient partagé un moment particulier, un instant qui pourrait lui permettre de trouver la lumière dans son cœur. C’était peut-être cela dont elle avait besoin, de savoir qu’elle avait une amie sincère sur laquelle elle pouvait se reposer. Et la Maîtresse de la Keyblade pensait savoir ce qu’elle souhaitait partager avec elle... Aqua serra un peu plus les mains de la jeune femme entre les siennes, comme une accroche à la réalité ou un signe qu’elle ne la laisserait pas seule.

« Cissneï, je… » Elle prit une grande inspiration et lui adressa un sourire doux et gai pour l’encourager. « J’aimerais te montrer quelque chose. » dit-elle d’une voix légère avant de lui demander de manière prévenante « Est-ce que tu veux bien me suivre ? »


Dernière édition par Maître Aqua le Mar 9 Oct 2018 - 11:40, édité 7 fois
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Les yeux fermés, elle ne sentait que le contact d'Aqua contre elle. Ses sens étaient diminués, comme si elle avait chuté sous l'eau, comme si elle n'arrivait pas à en remonter. Mais elle ne résistait pas. Elle n'avait pas peur de se noyer, en réalité. Les spasmes de son corps duraient et duraient encore, à tel point qu'elle ne croyait pas les voir arriver à une fin. Les sanglots peinaient à franchir les barrières serrées de sa mâchoire, de ses lèvres. Une bouffée de chaleur venait la dévorer de l'intérieur comme un incendie. Elle ne pensait plus à rien. A part peut-être à des excuses. Aqua perdait son temps, ce n'était que peine perdue. Une petite heure et elle irait mieux et se remettrait au travail ; son esprit parvenait à lui signifier que tout allait bien, mais une petite voix dans sa tête lui disait l'exact contraire.

Elle allait rester comme ça. Irresponsable. La Lumière était attaquée sur tous les fronts et Aqua perdait son temps à essayer de la calmer. Mais elle resterait comme ça pendant des années. Sa vie serait un enfer qui ne trouverait jamais de fin. Coincée dans un passé qui ne voulait pas la lâcher, comme si des griffes tenaient sa vie. Fuyant un avenir qu'elle redoutait, une évidence qui allait tomber, le murmure d'une peur qui n'avait de nom que dans ses rêves. Nom qui s'effaçait aux premières lueurs du soleil.

Mais Aqua était là. Restait là, la serrait contre elle. A chacune de ses peurs, elle la rassurait. Elle serait là, à chaque fois que Cissneï lui assurait qu'elle pouvait partir. Qu'en penser ? Peut-être n'avait-elle pas envie d'être là ? Peut-être en avait-elle marre ? Non, c'était sûr, elle en avait plus qu'assez, Cissneï devait être bien pitoyable dans cette situation. Cela ne fit que détruire la tremblante assurance des paroles de la jeune femme aux cheveux bleus. Mais cette dernière ne s'arrêtait pas. Ses mains dans les siennes, elle réparait cette confiance.

Le bureau était baigné dans le silence ; Cissneï avait peur que tout se termine. Qu'Aqua brise le contact. Aussi, elle se serrait contre elle, presque timidement. Comme une enfant apeurée. Mais non, Aqua n'en serra ses mains que plus fort. Ce à quoi Cissneï répondit de même. Une question vint, elle la considéra pendant un dixième de secondes.

« Te suivre, où ça ? » murmura-t-elle, une fois son souffle rétabli.

Sa voix, c'était presque comme si elle n'était pas la sienne. Frémissante, cassée. Elle n'avait pas pleuré mais c'était tout comme. C'était cyniquement tout l'esthétisme des pleurs sans même le nez qui coule. Mais combien aurait-elle aimé pleurer. Elle priait les larmes de venir mais ses yeux restaient secs, ses sentiments prisonniers de son cœur, qui lui menaçait d'exploser. Elle tremblait encore légèrement. Ça, elle vivait plus ou moins avec. « Oui, je te suis. » Conclut-elle, raffermissant sa prise sur la main de la maîtresse de la Keyblade.
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Malgré la voix brisée qui la touchait en plein cœur, malgré les tremblements qui continuaient, Aqua sentit son sourire s’élargir en entendant la réponse de Cissneï. Elle avait craint, pendant un instant, que sortir ne lui paraisse insurmontable… Et elle aurait pu le comprendre étant donné son état. Mais la jeune femme avait accepté de la suivre. La Maîtresse de la Keyblade y voyait une marque de confiance. Un signe de volonté, également. Son amie était peut-être au plus mal, pourtant elle était prête à l’accompagner. Il y avait toujours eu cette force en elle qu’elle semblait ignorer... Doucement, Aqua l’aida à se relever. Elle ne pouvait être certaine que le moment qu’elle comptait lui offrir serait une solution, mais dans tous les cas il ne pourrait lui être que bénéfique. Au moins cela lui permettrait de se changer les idées, de quitter ce bureau dans lequel elle restait cloîtrée avec pour seule compagnie ses doutes et ses angoisses.

Tenant toujours une de ses mains dans la sienne, Aqua l’amena vers la sortie de la pièce et posa sa main sur la poignée. Elle lança un bref regard en direction de son amie pour s’assurer qu’elle était prête et, lentement, ouvrit la porte avant de s’aventurer dans les couloirs du Château.

Il n’y avait presque aucun bruit dans les corridors plongés dans l’obscurité, hormis celui de leurs pas. C’était comme si la Lumière entière sommeillait. Guidant Cissneï, la Maîtresse de la Keyblade maintenait une allure raisonnable, jetant régulièrement vers elle des coups d’œil qu’elle accompagnait de sourires pour vérifier que tout allait bien. A deux reprises elle s’arrêta alors qu’il lui semblait entendre des patrouilles de gardes à proximité ou discerner une lueur au détour d’un couloir. D’un geste elle faisait signe à son amie d’attendre et, dissimulées dans l’ombre, elles patientaient. Si elle marquait ces pauses avant tout pour éviter à Cissneï l’embarras d’être vue ainsi, il y avait quelque chose d’inexplicablement excitant dans ce jeu de cache-cache. Un sentiment grisant, un peu idiot, qui donnait à Aqua l’impression qu’elles étaient deux enfants en dehors du lit à une heure indécente. Cette pensée l’amusa et elle adressa un sourire complice à la jeune femme. Enfin, lorsque les bruits s’estompaient et que les lueurs s’éteignaient, elle serrait doucement sa main pour lui signaler qu’elles pouvaient reprendre leur route.

Elle l’entraîna dans les étages, gravissant les escaliers en colimaçon d’une tour. Lorsqu’elles parvinrent au sommet, dans une petite pièce qui semblait inutilisée, la Maîtresse de la Keyblade se dirigea vers une grande fenêtre qu’elle ouvrit avant de passer au travers. Elle aida Cissneï à la rejoindre et toutes deux se retrouvèrent sur les tuiles du large toit conique en haut duquel flottait l’étendard du Château Disney. Aqua contempla un instant avec des yeux brillants, émerveillés, cet endroit. Elles étaient arrivées.

Doucement elle s’assit, incitant son amie à s’installer à ses côtés, et inspira profondément l’air qui lui semblait plus pur en hauteur. La nuit était fraîche mais la vue était tout bonnement à couper le souffle ! D’ici, elles dominaient tout le Château en contrebas. On pouvait presque distinguer de vagues silhouettes qui trainaient encore dans les jardins à cette heure avancée. On devinait la vie qui s’écoulait au rythme des lumières qui s’allumaient dans les pièces ou qui parcouraient les couloirs tels des feux follets. Au loin, on apercevait même les contours des bâtiments de Disneyville. Mais ce qui subjuguait la Maîtresse de la Keyblade à chaque fois qu’elle venait ici, c’était la voûte étoilée qui s’étendait au dessus d’elles. Des centaines de petits points scintillaient dans le ciel et elle avait presque l’impression, si elle tendait suffisamment le bras, de pouvoir les toucher.

« J’ai toujours aimé regarder les étoiles. » finit-elle par déclarer au bout d’une minute de contemplation silencieuse. Elle sourit paisiblement, le visage tourné vers le ciel. Cela lui rappelait tant de souvenirs… Elle évoquait rarement les éléments qui avaient trait à son passé, pourtant avec Cissneï cela lui semblait si facile. Elle avait envie de lui parler, de parler de tout, de parler de rien. Elle voulait lui faire oublier les pensées qui l’accablaient, emprunter des chemins de traverse dans leur conversation jusqu’à ce que la jeune femme se sente prête à évoquer ce qui la tourmentait.

« On dit que chacune d’entre elles est un monde. » Son regard balaya lentement la voûte céleste. Elle avait vu au final bien peu des mondes qui composaient l’univers. Combien étaient encore inconnus de tous ? A combien avaient-ils apporté leur aide ? Et surtout combien avaient-ils échoué à protéger ? « Certaines subissent la tyrannie des ténèbres... Certaines doivent chaque jour faire face aux sans-cœurs... » Il y avait un fond de tristesse dans sa voix à l’évocation du mal qui s’étendait toujours malgré leurs efforts. Pourtant, un sourire en coin apparut sur ses lèvres. Elle venait régulièrement réfléchir à cet endroit depuis qu’elle l’avait découvert, et elle parvenait toujours à la même conclusion. « Mais vues d’ici elles brillent. » Un éclat optimiste apparut au fond de ses yeux. Plus qu’un moment, plus qu’un lieu, c’était cela qu’elle souhaitait partager avec Cissneï. L’espoir. Le fait que malgré tout, il y avait toujours une lumière quelque part. « Vues d’ici elles brillent… » répéta-t-elle d’une voix plus faible en hochant doucement la tête.

Aqua reporta son attention vers la jeune femme et accrocha son regard en lui offrant un sourire rayonnant. Elle tenait toujours sa main dans la sienne. A aucun moment elle ne l’avait lâchée. Inconsciemment, elle continuait de passer doucement son pouce dessus.
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Un sentiment incongru, presque grisant. Le contact avec la main d'Aqua, ses yeux, son sourire. Cissneï prenait ce qu'elle voyait, ce qu'elle ressentait. C'était avare, elle était comme une enfant mais son esprit embrumé ne commentait même pas. Elle vivait ce petit instant dans le présent, sans conditions ni pensées. Elle savait que cet état n'était qu'une illusion mais elle ne voulait pas que cela se termine. Son corps protestant à la montée des marches lui parut bien accessoire et elle l'avait déjà oublié alors que, une fois arrivée dans une petite pièce inoccupée au sommet de la tour, Aqua alla vers la fenêtre. Cissneï suivit sans se poser de questions même si le doute apparaissait dans son esprit. Elle n'avait pas pensé à un endroit particulier lorsque la jeune femme l'avait emmenée dans cette petite aventure. Non, elle aurait pu l'emmener n'importe où. Mais là, c'était étrange. Elle n'avait pas peur cependant ; pourquoi craindrait-elle quelque chose ? Il semblait que ce soir, ses problèmes avaient des problèmes à rester dans son crâne et c'était pour le mieux.

Elles s'installèrent ainsi, sur le rebord du toit. L'obscurité noyait chacun des endroits que la lumière ne touchait pas, rendant le paysage à l'état d'un lacis de rayons lumineux, de toits faiblement éclairés avec pour seuls témoins le grand lac étoilé au dessus de leurs têtes. La voix d'Aqua était un murmure plein d'emphase et le cœur de Cissneï bondit dans sa poitrine. Elle n'avait pas mal comme auparavant, elle n'était pas effrayée, sinon par une fin probable de leur petite entrevue. Doucement, elle se rapprocha de la maîtresse de la Keyblade, afin que son bras touche le sien. Il ne faisait pas encore très froid ; la saison douce perdurait longtemps au Château.

« Tu viens souvent ici, je me trompe ? » demanda-t-elle. Ayant attendu que le silence se fasse ; elle n'avait osé répondre à Aqua. La triste vérité qu'elle annonçait à propos des mondes était quelque chose qui venait comme une évidence qui n'était pas souvent traitée. « Elles paraissent tellement éloignées. »

Elle voulait éloigner le sujet des mondes, mais il restait là, fugace . Comme si Cissneï savait qu'Aqua savait. C'était une évidence avec laquelle chacune des deux vivait. Un silence, encore. « Je sais qu'on devrait faire plus, Aqua... »

Les étoiles étaient un univers de détails dont elle n'arrivait pas à détacher les yeux. Sa main dans celle de la jeune femme à ses côtés, elle les observait, se demandant combien de chances avait-elle eu de rencontrer Aqua au détour de tous ces mondes, de toutes ces histoires dont elle n'avait aucune idée. La probabilité la fit frémir, mais son esprit, non, son esprit n'était pas à ça. Aqua, songeait-elle. Oui, elle était là, tout contre elle. Jamais elle n'avait eu envie que quelqu'un reste à ses côtés à ce point. Et elle lui avait dit ; elle lui avait juré qu'elle ne partirai pas.

Elle regardait les étoiles, mais son esprit était ailleurs et ce même si elle arrivait à détailler chacun de ces points lumineux. « Un soldat du Colisée de l'Olympe m'a dit un jour que le ciel était un voile et que chaque personne qui disparaît le perce, une fois. Et la lumière de l'autre côté s'en échappe... je n'y ai jamais repensé jusqu'à maintenant. »

Aqua ne l'avait pas repoussée alors qu'elle s'était rapprochée d'elle. En détaillant la lame éthérée que formait la voie lactée dans le ciel pur et sans nuages, elle alla poser sa tête tout contre l'épaule de la jeune femme aux cheveux d'une si singulière couleur. Son cœur battait, il battait à tout rompre. Elle avait peur, elle ne savait par quelle folie elle agissait ainsi mais cette même folie lui dictait de ne pas laisser cette occasion passer. Oh, merde, ce n'était pas une folie qui le lui disait mais bien elle-même. En ce moment il n'y avait rien de plus précieux que cette jeune femme assise à ces côtés sur ce toit, sous les étoiles. Ses lèvres étaient sèches ; elle passa sa langue dessus. Son souffle était court ; ses sentiments n'avaient aucun sens. Elle essayait de les démêler, se sachant adroite à cette affaire. Que lui arrivait-il ? Elle avait envie de fondre. Sa deuxième main vint rejoindre la première, logée dans celle d'Aqua.

« La nuit ne m'est jamais apparue plus belle, Aqua. » dit-elle le temps d'un souffle.
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Aqua ferma les yeux un court instant et soupira tranquillement, confortablement, son sourire flottant toujours sur ses lèvres. Dans un mouvement délicat, elle passa sa main libre dans le dos de Cissneï jusqu’à atteindre son bras. Ses doigts se resserrèrent doucement autour avant qu’elle ne l’amène un peu plus près d’elle. Il y avait dans son cœur un curieux mélange qu’elle ne cherchait pas à expliquer et qu’elle se contentait de ressentir dans toute sa beauté. Il y avait de la joie. Celle d’entendre la voix apaisée de la jeune femme, celle de la voir enfin s’ouvrir à elle, de la sentir si proche. Il y avait une sensation de calme, de sérénité, comme une douce lueur qui illuminait son être et la faisait se sentir étrangement bien. Paisiblement, Aqua pencha la tête sur le côté jusqu’à la laisser reposer sur celle de Cissneï. Elle aimait cette proximité entre elles. Elle avait envie de lui rendre ses gestes d’affection, de l’accueillir contre elle, de la protéger de tout ce qui pouvait la faire souffrir. La Maîtresse de la Keyblade releva son regard bleuté vers le ciel et sourit. Son amie avait raison, la nuit était belle. Aussi belle à ses yeux que le moment qu’elles partageaient.

« Je dois avouer que je préfère de loin venir ici avec toi ! » lança-t-elle avec légèreté sur le ton de la plaisanterie avant de lâcher un petit rire clair. Elle fixa de nouveau les étoiles, le regard rêveur. Si elle avait dit cela dans le but de détendre encore d’avantage l’atmosphère, il n’en demeurait pas moins qu’elle pensait profondément chacun de ces mots. Comme pour le lui signifier, elle la serra un peu plus fort pendant une fraction de seconde. Au fond de son cœur Aqua savait déjà que, de toutes les fois où elle avait pu venir ici, ce serait cet instant passé avec Cissneï qui resterait gravé en elle.

Alors que le silence s’installait de nouveau, la Maîtresse de la Keyblade se perdit dans la contemplation de la voûte étoilée. Songeuse, elle repensait à ce que la jeune femme lui avait dit un peu plus tôt. Pour elle les étoiles avaient toujours été une promesse de nouveaux horizons, mais elle aimait cette idée de voile. Elle y trouvait une certaine poésie. Et, avec un sourire, elle pensa qu’envisager chacun des mondes comme un fragment de la vraie lumière qui se cachait derrière était une perspective merveilleuse ! La lumière ne demandait qu’à être trouvée. Elle existait même s’il leur arrivait d’échouer, même si la lueur de leur faction paraissait faiblir, même si, comme Cissneï l’avait dit, ils pouvaient faire plus.

« Tu en fais déjà beaucoup… » lui souffla-t-elle de manière rassurante. En disant cela elle avait légèrement tourné la tête dans sa direction, si bien que le bout de son nez frôlait ses cheveux roux tandis que leur parfum venait chatouiller ses narines. Instinctivement, Aqua ferma les yeux et prit une grande inspiration. A l’air frais se mêlait un arôme doux et subtil, une fragrance qui ne lui évoquait rien d’autre que Cissneï et ce qu’elle représentait pour elle. Son front vint se poser contre la tête de la jeune femme.

Elle lui avait toujours voué une telle admiration… Depuis des années Cissneï dirigeait leur faction, supportait tout son poids sur ses frêles épaules. Et pourtant elle endurait. Elle endurait et elle faisait de son mieux pour aller de l’avant. Elle essayait, et pour la Maîtresse de la Keyblade cela importait plus que la réussite. Aqua entrouvrit les lèvres pour reprendre la parole mais les referma presque aussitôt, préférant tourner la tête, tout en la laissant sur celle de son amie, pour fixer la nuit.

Elle avait voulu lui dire qu’elle ne devait pas se blâmer pour tout ce qui arrivait. Qu’elle faisait ce qui était en son pouvoir. Qu’elle n’était pas responsable de ce qui s’était passé au Palais des Rêves. Qu’elle était forte. Et pourtant elle demeurait silencieuse. Elle ne voulait pas briser ce moment suspendu et une intuition lui murmurait qu’en cet instant elle n’avait pas besoin de parler. Aqua était heureuse d’être simplement à ses côtés. Elle se sentait bien et elle voulait que ce soit également son cas. Alors, elle se laissa paisiblement bercer par ce sentiment de plénitude.

La bouche fermée, elle fredonnait de manière absente. Il lui fallut un certain temps pour le réaliser et un moment supplémentaire pour comprendre quel était l’air qui trainait dans son esprit. Les paroles lui revinrent en tête petit à petit. « … même si ton cœur a l’âme en peine, il faut y croire quand même... » laissa-t-elle échapper à mi-voix en suivant la mélodie qu’elle chantonnait. Aqua sourit pour elle-même. C’était ce qu’elle avait entendu Cendrillon chanter dans les jardins. Bien sûr elle était loin de posséder sa voix, mais il lui semblait désormais que les paroles prenaient un sens nouveau. Elle continua de fredonner l’air de ce tendre rêve, se remémorant mentalement les mots de la princesse de cœur au fur et à mesure. « Les rêves qui sommeillent dans nos cœurs, au creux de la nuit, habillent nos chagrins de bonheur dans le doux secret de l’oubli. ». Oui, décidément cela correspondait bien à la situation... Son sourire s’élargit alors que les bouts de ses doigts touchaient ceux de Cissneï.


Dernière édition par Maître Aqua le Sam 1 Déc 2018 - 1:52, édité 1 fois
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« On ne doit pas se permettre de se laisser aller, Aqua... » murmura-t-elle.

Ses parole se perdirent dans le vent. Elle regrettait déjà de les avoir prononcées. Ce n'était plus l'endroit pour parler de telles choses, pensa Cissneï le temps d'un souffle. Elle se tut bien rapidement. Sa joue était au contact de la tête d'Aqua, elle ne bougeait plus. Dans un certain genre de plénitude, pouvait-elle dire. En ces mots très crus, elle cherchait à expliquer ses sentiments. Des sentiments auxquels elle n'était pas habituée. Des sentiments qui lui étaient étrangers et qu'elle sentait poindre sous la masse d'incompréhension qu'elle éprouvait.

Cissneï s'abîmait dans la contemplation des étoiles innombrables qui voilaient délicatement le ciel d'encre. Un millier de mots venaient dans son esprit, silencieux, sibyllins, qu'elle n'arrivait pas à nommer.

Elle n'en eut pas besoin, alors que la voix d la jeune femme à ses côtés s'éleva en un doux chant qui fut comme la brise. Silencieux dans les premiers mots, disparu alors qu'il se terminait. Il n'en restait que sa voix imprimée dans l'esprit de la rousse. Elle ferma les yeux un court instant. Ses mains dans celle de sa compagne qui entonnait encore l'air de sa chanson, elle avait envie de lui répondre. Sa voix n'était pas aussi belle. Elle n'avait jamais chanté, pas qu'elle se souvienne. Peut-être que comme tous les enfants, elle avait chanté des comptines mais elle n'en avait aucun souvenir.

L'air de cette chanson, simple, doux, lui restait en tête. La douce sensation des cheveux d'Aqua contre sa joue, la chaleur de sa main dans les siennes. Une vague de sentiments avait désormais éclos en elle et elle, doucement, leur accordait leur place sans pour autant les comprendre. Son esprit fait de barrières et de réflexion, de logique et de plans s'écroulait comme il aurait du il y a longtemps. Elle avait quitté la Compagnie aussi n'avait-elle plus rien à faire de cette manière de penser. La Lumière était tout sauf une sombre histoire de chiffres.

Ici encore, elle se forçait à penser, à avoir quelque chose dans l'esprit qui la cloisonnait de ce qu'elle ressentait. Il y avait des années qu'elle n'avait pas simplement laissé son esprit vagabonder au gré de ses sentiments. Depuis trop longtemps elle n'avait pas simplement regardé le ciel sans penser à rien, sans réfléchir mais en ressentant, en écoutant son cœur. Elle avait peur de se faire inexorablement happer part tout le mal qu'elle avait fait, laissé faire et ferait inexorablement en laissant le navire continuer son cap. En faisait ce qu'elle faisait. Mais maintenant, elle se taisait et faisait silence en son âme et conscience.

Pour un instant, juste un tout petit instant elle n'avait rien à dire. Rien ne lui vint à l'esprit. Ni les promesses du dirigeant du Sanctum ni encore les mystères des Songes ou les bassesses de la Coalition au Pays Imaginaire. Tout était derrière elle. Les brumes du Palais des Rêves s'affadissaient, balayées par un coup de ce vent frais qui frappait la tour, faisant voler le col de sa chemise, plaquant le fin tissu sur sa peau, la faisant frémir.

Si elle n'avait qu'un souhait, elle voulait ne plus jamais quitter cet endroit. Ne jamais quitter les bras d'Aqua. Doucement, elle tourna la tête afin que ses lèvres entrent en contact avec les cheveux de la jeune femme qui restait à ses côtés. Elle murmura ; « Ta voix, Aqua... » elle hésitait, son souffle rapide. « elle fait de l'ombre aux étoiles. » un sourire, timide, et ses lèvres effleurant le haut du crâne de la jeune femme. Une chaleur, douce, enveloppant le cou, les joues et la poitrine de Cissneï. Elle écoutait son cœur et il la guidait, aussi simplement que cela était possible. Sous la voûte étoilée, sans aucun nuage, elle pouvait voir ce qu'il lui disait. Non, elle pouvait voir ce qu'elle souhaitait. Ce qu'elle ressentait car son cœur était en elle et rien ne pouvait les dissocier. Elle tournait le dos au ténèbres et s'unissait avec son cœur en écoutant ses paroles. Ses mains n'en serraient celle d'Aqua que plus fort encore.
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Les paupières closes, elle continuait de fredonner l’air qui s’essoufflait doucement. Sa tête avait glissé pour venir à son tour se poser sur l’épaule de Cissneï. Elle se laissait aller, malgré ce que la jeune femme avait dit. Elle savait au fond d’elle-même qu’en cet instant elle pouvait se le permettre. Elle sentait ses lèvres effleurer ses cheveux. Sa respiration était comme une caresse qui venait agréablement la bercer, la porter. Il n’y avait plus en elle qu’une sensation de bien-être, de calme profond. Elle avait l’impression de ne pas s’être sentie aussi paisible depuis de longues années, peut-être même ne l’avait-elle jamais été à ce point. Alors elle goûtait ce sentiment, s’y livrait entièrement, lui accordait toute l’importance qu’il méritait.

Quand Cissneï parla, son cœur manqua un battement.

Surprise autant par la douceur de cette remarque que par sa réaction, Aqua ouvrit lentement les yeux. Sa respiration ralentissait. D’un air étonné, elle tourna la tête vers la jeune femme à ses côtés pour se retrouver, littéralement, nez à nez avec elle. Aussitôt ses joues s’empourprèrent. A peine plus de quelques centimètres les séparaient, la Maîtresse de la Keyblade pouvait sentir son souffle se mêler au sien. Un nœud se forma dans son ventre alors qu’elle prenait enfin la pleine mesure de la proximité qu’il y avait entre elles. Pendant un bref instant elle demeura complètement démunie, incapable de parler. Puis son regard se baissa légèrement, et elle oublia tout.

Un sourire flottait sur les lèvres de son amie, illuminant son visage. Un sourire faible mais sincère qui réchauffait son cœur et qui propageait dans son corps une lueur réconfortante. Ses pensées n’avaient plus de sens. Plus rien n’existait hormis ces lèvres délicatement arquées qui apaisaient le moindre débordement de ses émotions. Cissneï et son sourire avaient toujours eu ce pouvoir, songea Aqua… Celui de dissiper, avec une simplicité déconcertante, les nuages les plus sombres qui pouvaient exister dans son esprit. Maintenant qu’elle le revoyait la Maîtresse de la Keyblade réalisait à quel point il lui avait manqué. A quel point, moins d’une heure plus tôt, elle aurait tout donné pour le revoir. A quel point tout ce qu’elle souhaitait était de continuer à la voir sourire.

Délicatement, Aqua passa le bout de ses doigts sur la joue de Cissneï. Elle baissa les yeux, gênée. Elle comprenait désormais.

Depuis combien de temps au juste était-elle aveugle ? Le lien qui les unissait n’avait jamais fait que se renforcer. De supérieure elle était devenue une amie, la plus proche qu’elle s’était faite depuis son retour au Royaume de la Lumière. Cissneï, si importante pour elle. Cissneï dont elle avait envie de prendre soin, qui en était venue à occuper dans son cœur une place spéciale qu’elle chérissait. Elle avait toujours su au fond qu’elle l’aimait, parce qu’aimer était pour elle la chose la plus naturelle au monde. Elle n’avait seulement jamais réalisé à quel point.

« Je… » Sa voix manquait d’assurance, ses lèvres tremblaient. Aqua ne savait que dire, mais les sentiments qu’elle venait de s’avouer la poussaient à combler le silence. Elle réfléchit quelques instants, cherchant les mots pour exprimer ce qu’elle ressentait, pour essayer de lui faire comprendre. Enfin, elle sut. « Je ne t’ai jamais remerciée d’être revenue pour moi. » dit-elle dans un souffle.

La Maîtresse de la Keyblade se redressa légèrement et approcha lentement son visage du sien. D’un geste délicat elle repoussa une mèche de sa chevelure rousse et, doucement, déposa un long baiser sur son front. Elle ferma les yeux et prit une grande inspiration alors que ses lèvres se pressaient contre sa peau. Lorsqu’elle rompit ce contact, Aqua laissa glisser sa tête contre celle de Cissneï pour revenir à son niveau, posant son front sur le sien. Deux larmes coulaient de ses yeux brillants de bonheur.

« Merci, Cissneï… » murmura-t-elle avec gratitude en plongeant son regard dans ses prunelles brunes, prête à s’y noyer. « Merci… »

Elle ne pouvait que la remercier de l’avoir sauvée lors du bal, de faire naître en elle des émotions si fortes et belles, de donner un sens à tout ce qu’elle avait pu vivre. Elle regrettait souvent le passé, mais il avait fini par mener ses pas jusqu’à Cissneï. L’aurait-elle rencontrée autrement ? Aqua chassa cette pensée de son esprit. Son errance, ses échecs, tout lui paraissait désormais à sa place pour arriver jusqu’à cet instant. De l’horreur était née une lueur, et elle n’avait aucun doute qu’en continuant de suivre cette route tout irait pour le mieux. Doucement elle passa ses doigts entre ceux de Cissneï et serra sa paume contre la sienne. Aqua eut un sourire.
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Son cœur battait à tout rompre et son souffle ne suffisait presque plus. C'était comme si elle venait de courir à perdre haleine. Quand soudain, les yeux d'Aqua s'emplirent de larmes ; ce fut comme une chute. Rapide, mortelle. Cissneï la fixa sans rien dire ; rien ne lui venait à l'esprit. Elle murmura son nom, une fois. « Aqua... » dit-elle, sans but, peut-être pour garder contact avec la jeune femme à ses côtés.

Elle l'avait envoyée là bas en premier lieu. Elles deux le savaient ; ce sentiment de culpabilité emprisonnait le cœur de Cissneï et elle ne savait que faire. Comme tant d'autres conséquences, celle-ci, tout ce qui se passait ce soir, c'était du fait de sa propre ingérence. Ses épaules tremblantes, ses yeux désespérément secs, sa voix faible, ce n'était que justice, pensait-elle. Mais Aqua ; elle n'avait jamais fait que de bonnes choses. Jamais cherché qu'à aider les gens autour d'elle. Son cœur était fait de Lumière la plus pure.

Sa tête fit un mouvement léger ; non, signifiait-elle. Tu n'as pas à t'excuser. Ses boucles rousses volèrent légèrement, emportées par la force du vent. « Non, Aqua... »

Elle sentait sa gorge se serrer. Bientôt, à la vue des yeux d'Aqua, ses propres yeux s'emplirent de larmes, qu'elle ne parvint pas à contrôler. Elle ne chercha même pas à les arrêter, les ralentir. Elle savait cela impossible car c'était humain, ce n'était pas quelque chose qui s'arrêtait. « Qui pourrait vouloir d'une vie sans toi, Aqua ? » murmura-t-elle, sa voix une pâle imitation d'expression. Ses lèvres tremblaient ; son regard fuyait, parfois. Elle ne savait que regarder. Leurs mains enlacées comme une preuve de leur existence ? Oui, elles étaient là, tout se passait en ce moment, tout était réel. Ses peurs s'étaient assourdies. Noyées par la présence d'Aqua. « C'est moi qui te remercie... Depuis des années que tu es là, à te battre, à défendre la Lumière sur tous les fronts... Merci Aqua, il n'y a pas d'autres mots. »

Son regard s'était légèrement relevé vers le visage de la jeune femme à côté d'elle, elle fixait un point vague néanmoins. Essayant de faire taire son cœur sous une chape de raison, elle observait le bas du visage d'Aqua. Son cou, gracieux, comme taillé dans un marbre doux. Ses joues, humides, ses lèvres. Bien dessinées, rosées, attirantes. Sa peau était probablement chaude. Elle leva la main vers les joues de la maîtresse de la Keyblade. « Tu... tu vas me faire pleurer, arrête- » dit-elle, souriante, gênée. La paume de sa main se posa délicatement sur la joua d'Aqua. Non, sa peau était froide ; mais en haut de cette tour, le vent ne leur laissait aucune chance de se réchauffer. C'était normal, il n'y avait pas à s'inquiéter.

D'un geste doux, elle essuya les larmes sur les joues de sa compagne. Reniflant, elle ne retenait pas les siennes. Mais elle souriait ; elle était décidée. Une décision calme, presque sage qui lui semblait, à ce moment, la chose la plus folle qui lui était arrivée de penser. Mais elle l'envisageait avec un calme olympien. Son autre main quitta celle d'Aqua, pour la première fois peut-être depuis de longs instants. Elle vint se poser sur l'autre joue de la jeune femme, mais n'y resta pas. Plutôt, elle glissa vers l'arrière de son cou ; sa tête se pencha légèrement sur le côté.

Elle eut quelques instants pour se perdre dans le regard si bleu de cette jeune femme pour qui elle sacrifierait tout en un instant.

Et ses lèvres se posèrent sur les siennes dans un geste silencieux.
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Ses yeux se fermèrent doucement alors qu’un soupir mourait dans sa gorge. Une chaleur agréable naissait au creux de son ventre, parcourait son buste, son visage, embrasait ses sens. Sa respiration, d’abord nerveuse, se fit profonde. Son cœur fondait, explosait. Les lèvres de Cissneï contre les siennes étaient infiniment douces... Au goût salé de ses larmes se mêlait un arôme de café - elle n’avait jamais aimé le café; jusqu’à maintenant - et autre chose. Un goût d’évidence. Sa main se posa délicatement sur le cou de la jeune femme et, doucement, appuya encore d’avantage son visage contre le sien. Aqua découvrait cette sensation nouvelle comme un présent offert. Elle l’appréciait, la laissait l’envahir, la submerger, jusqu’à ne plus rien ressentir d’autre. Elle était incertaine, presque maladroite, mais cela lui semblait si naturel… Alors elle s’appliquait à l’embrasser de tout son cœur, à insuffler dans ce baiser toute la tendresse et tout l’amour qu’elle éprouvait.

Le vent frais souffla, impuissant face à cette chaleur réconfortante qu’elles partageaient, qui les liait. Aqua enroula ses bras autour du cou de Cissneï. A chacune de leurs inspirations le contact entre leurs bouches se raffermissait, leurs lèvres se pressaient un peu plus l’une contre l’autre dans une délicieuse caresse. Ses bras glissèrent dans le dos de la jeune femme. Elle y apposa ses mains avant de la serrer contre elle aussi fort qu’elle le pouvait, jusqu’à sentir dans ses os cette étreinte. Son cœur battait, battait, battait à tout rompre. Il tambourinait dans sa poitrine comme pour aller rejoindre le sien. Elles s’embrassèrent longuement. Aqua ne sut combien de temps elles restèrent figées dans ce moment d’éternité. Elle aurait pu à tout jamais demeurer ainsi, à sentir contre sa bouche ce sourire qu’elle aimait tant.

Quand Cissneï recula, Aqua, enivrée, accompagna lentement son mouvement avant qu’elles ne se séparent et déposa du bout des lèvres un dernier baiser, aussi léger qu’une plume, sur les siennes.

La Maîtresse de la Keyblade entrouvrit la bouche et expira longuement, à bout de souffle. Ses joues étaient rouges, ses lèvres encore chaudes de l’avoir embrassée, son esprit en apesanteur sur un nuage. Elle ouvrit lentement les yeux, ses paupières lourdes et alanguies se relevant difficilement sur son regard d’océan. Quand elle croisa celui de Cissneï, Aqua eut un sourire timide. Un sourire idiot, heureux, légèrement embarrassé mais irrépressible. Elle baissa les yeux. Son cœur rayonnait d’une lumière radieuse. Il éclatait de bonheur. Sur ses lèvres flottait encore la sensation de celles de sa compagne. Elle les effleura du bout des doigts, presque surprise, comme si elle ne parvenait pas encore à réaliser complètement ce qui venait de se passer. Comme si elle s’éveillait lentement du plus beau des rêves.

Soudain un léger rire, euphorique et spontané, franchit ses lèvres. Aqua releva les yeux et contempla Cissneï tendrement, amoureusement, avant de prendre entre ses doigts une mèche de cheveux rousse. Elle ne pensait plus. Elle se ne posait pas la moindre question sur l’avenir, ni sur ce qu’était désormais leur relation. Elle vivait l’instant présent dans toute sa beauté. Elle était heureuse. Heureuse de la voir sourire. Heureuse que les ténèbres aient finalement laissé leur place. Heureuse de l’aimer. Heureuse d’avoir partagé ce baiser avec elle, son premier. La Maîtresse de la Keyblade jouait de manière absente avec la mèche qu’elle tenait entre ses doigts. Elle ne savait que dire, mais les mots n’étaient peut-être plus nécessaires... Ce simple silence lui semblait magique. Doucement, Aqua passa ses bras autour de sa compagne pour l’amener contre elle. Elle posa son menton contre le sommet de sa tête, de sorte à ce qu’elle se retrouve nichée dans le creux de son cou.

Son regard brillant de bonheur se reporta vers les étoiles qui les observaient en scintillant. Aqua ferma les yeux un court instant et sourit. La pénombre du bureau de Cissneï, ses peurs enfermées, tout cela lui semblait déjà si loin… Et maintenant elles étaient là, leurs cœurs en harmonie sous un resplendissant ciel nocturne. Malgré l’obscurité, elles avaient trouvé une lumière. La Maîtresse de la Keyblade sentit une bouffée d’amour monter en elle. Les battements de son cœur semblaient ne jamais devoir ralentir. Lentement, elle glissa son visage à côté de celui de la jeune femme dans ses bras. Elle murmura quelques mots au creux de son oreille, silencieux pour les étoiles, des mots tendres qui ne s’adressaient qu’à elle, sa lumière, son ange de réconfort.

Aqua sourit et reposa sa tête au sommet de la sienne, se laissant bercer par leur étreinte.
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Un instant qu'elle avait voulu éternel s'était terminé et elle restait là, tout contre Aqua, qu'elle aimait plus que tout, sans rien dire ni rien faire. Ivre de bonheur, son cœur battant à tout rompre, ses pensées ne suivaient pas. Elle s'était lancée dans le vide, avait sauté. Mais elle volait à présent. Haut, très haut, au dessus des nuages, au dessus des étoiles. A son oreille, la jeune femme contre qui elle était serrée de tout son être lui murmura quelques mots qui se gravèrent dans son cœur. Jamais elle ne les oublierai. Déjà, ils devenaient nébuleux, comme se transformant en étoiles.

Elle ne répondit pas. Pas tout de suite, du moins. Posant un léger baiser dans le creux du cou de sa compagne. Ne faisant rien d'autre que savourer l'instant. Le vent soufflait fort sur le sommet de cette tour où elles étaient toutes les deux calmement assises. Mais rien n'y faisait ; elles y semblaient toutes deux insensibles. Le cœur de Cissneï battait à un rythme soutenu, mais contrairement au début de la soirée ou aux jours précédents.

Elle ne bougea plus, savourant l'instant, laissant les secondes s'égrener lentement. Le rose de ses joues, elle le sentait toujours présent. Comment ne pas perdre la face ? Elle qui venait de faire l'impensable. Elle était fiancée. Plus encore. Il y avait tellement de choses qui dépendaient d'elle.

« Tu n'aimerais pas partir, Aqua ? » demanda-t-elle, à mi-voix, une fois que le silence fut de nouveau complet.

Elle aimerait bien, elle. Tout abandonner pour vivre une vie sans implications. Une vie volée comme on lui avait volée la sienne, probablement. Elle en rêvait parfois, se demandait avec des phases pleines de si ce qu'aurait pu être sa vie. Si tout était resté normal. Si tout n'avait pas été une étrange suite d’événements qui l'avait propulsée toujours plus loin, toujours ailleurs. Elle finissait par se faire une place ni confortable ni durable mais elle vivait ainsi jour après jour.

La vérité c'est qu'elle n'avait pas envie de partir. Si une vie parfaite se résumait à rester ici avec Aqua, alors soit. Pour l'instant, l'idée d'une vie parfaite ressemblait beaucoup à cet instant présent.

Elle ne lui laissa que peu de temps pour répondre, par intention, peut-être. Probablement pour oublier ses propres pensées. Ses lèvres se rapprochèrent une fois encore du cou fin et blanc d'Aqua pour l'embrasser du bout des lèvres, encore très timidement. Partir, tant que c'était avec elle. Rester, tant que c'était avec elle. « Tant que tu es avec moi, j'irai partout... » murmura-t-elle.
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Les baisers de Cissneï faisaient naître en elle de doux frissons, tout comme ses mots qui étaient autant de preuves d’amour. Difficilement, Aqua retenait une nouvelle larme de joie. C’en était presque trop pour son cœur comblé de bonheur, qui semblait sur le point de déborder. Ce que sa compagne venait de lui dire, savoir qu’elle était prête à la suivre n’importe où, était peut-être le plus bel aveu de ses sentiments. De leurs sentiments. « Oh, Cissneï… » murmura-t-elle d’une voix profondément touchée tout en la serrant contre elle, frottant ses lèvres au sommet de sa tête pour caresser sa chevelure.

Elle n’avait jamais eu envie de partir. Elle ne l’avait même jamais envisagé. Comment l’aurait-elle pu ? Il y avait tant à faire, tant de personnes au travers des mondes qui comptaient sur eux, tant de personnes à sauver… Son devoir était de protéger les mondes, elle en avait fait le serment. Elle était un Maître de la Keyblade. L’un des derniers. Et elle avait des élèves désormais qu’il lui fallait guider pour assurer l’avenir... Non, même si elle l’avait voulu elle n’aurait pas pu partir. Et pourtant… Aqua ferma les yeux et posa son nez contre les cheveux de sa compagne. Pourtant elle sentait au fond de son cœur qu’il ne suffisait que d’un mot, un seul de Cissneï pour qu’elle renonce à absolument tout.

« Il n’y a que pour toi que je partirais. » lui susurra-t-elle d’une voix douce. Aqua sentit la chaleur dans ses joues s’intensifier suite à cette déclaration. Un Maître de la Keyblade ne devrait certainement pas tenir ce genre de propos, pensait-elle. Pour autant elle n’en éprouvait aucune honte... Son cœur la guidait et elle le suivait, paisiblement. Comme pour appuyer ses mots, la jeune femme les ponctua d’un baiser qu’elle alla poser contre la tempe de Cissneï. Pendant un instant elle demeura silencieuse, laissant son esprit vagabonder, se contentant de ressentir le contact de sa compagne contre elle. Ce fut son rire qui brisa finalement le silence. Un rire léger, clair comme de l’eau, qui retentissait alors que se dessinait sur ses lèvres et son visage une expression amusée. « On viendrait sûrement très vite nous chercher ! » dit-elle sur le ton de la plaisanterie, imaginant déjà la moitié des membres de leur faction lancée à leurs trousses pour les ramener. Quand elle parvint finalement à étouffer son rire, Aqua se laissa de nouveau aller doucement contre Cissneï.

Bien sûr qu’elles ne pouvaient pas partir sur un coup de tête, elles en étaient conscientes toutes les deux. Et la Maîtresse de la Keyblade n’imaginait pas sa compagne abandonner sa responsabilité de dirigeante de la Lumière. Tout comme elle ne s’imaginait pas abandonner la sienne. Mais cela ne les empêcherait jamais de rêver... Un jour peut-être viendrait, où les mondes pourraient se passer d’elles. Ce jour-là elles pourraient se retirer, partir dans un monde ou un autre, vivre loin des responsabilités. Être ensemble. Aqua ferma les yeux brièvement, essayant de se représenter cette vie rangée, si différente de tout ce qu’elle avait connu jusqu’alors. La lueur dans son cœur s’intensifia. Elle eut un sourire. Vivre cette vie, tant que c’était avec Cissneï, lui suffirait amplement.

La jeune femme recula doucement sa tête et, délicatement, posa le bout de ses doigts sous le menton de sa compagne avant de le relever lentement pour qu’elles soient de nouveau face à face. Son sourire s'effaça progressivement. Comme hypnotisée, Aqua se perdit durant de longues secondes dans la contemplation de ce visage si proche du sien. Elle détailla la douceur de ses traits adorables. Sa bouche légèrement entrouverte qui lui donnait envie de l’embrasser une nouvelle fois. Ses yeux miroirs renvoyant son regard. Les battements de son cœur accélérèrent encore. Elle posa la paume de sa main sur la joue de Cissneï dans une caresse, puis laissa glisser ses doigts dans ses cheveux. En cet instant, il lui semblait que plus elle la regardait, plus elle l’aimait... La jeune femme plongea son regard dans le sien, son visage affichant désormais une résolution sereine et pleine de tendresse. Quand elle reprit la parole, ce fut dans un murmure chargé d’émotion.

« Que ce soit ici ou ailleurs, je serais toujours à tes côtés. » Aqua prit la main de Cissneï dans la sienne et la serra doucement. Elle lui adressa un sourire aimant avant d’ajouter quelques mots venus du plus profond de son coeur « Je te le promets. »

Dans un geste plein de précaution, la jeune femme guida leurs mains liées jusqu’à les amener entre leurs visages. Doucement Aqua s’en approcha, sans jamais détacher son regard de celui de Cissneï. Comme pour sceller cette promesse, elle déposa sur le dos de la main de sa compagne un long baiser aussi pur que l’amour qu’elle lui portait.
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Cissneï regardait Aqua dans les yeux et, pendant un instant, sut ce que cela voulait vraiment dire, de tomber dans l'eau d'un océan. Si calme que son cœur s'apaisait. Si calme que son souffle redevenait égal, que ses traits se détendaient. Que, pour un instant, la vie s'était tue et que le brusque contact des mondes et de leurs problèmes avaient disparus.

Elle était ici, maintenant. Perdue entre deux eaux avec les étoiles pour seules témoins de ce qui se passait. Et cela lui convenait. Non, elle n'avait même pas à poser la question. Elle était comme l'arbre qui recevait la pluie ; elle arrivait, simplement. Un sourire éclaira son visage aux yeux encore rougis, gonflés des larmes qui l'avaient dévorée. Elle aurait aimé qu'elles ne soient qu'un lointain souvenir, mais elle acceptait désormais ce qui s'était passé. La terre salée qu'avait été ses joues était rêche, sa peau de nacre était comme asséchée, marbrée et abîmée. Mais son sourire la brisait à l'instant où elle sentit le contact des lèvres d'Aqua contre le dos de sa main.

Un sourire, nerveux d'abord car elle pensa, avec l'esprit d'une enfant, que ses lèvres étaient comme un papillon qui venait se poser sur sa main. Leur légèreté la fit frémir.

Elles étaient proches, elles deux. Cissneï pouvait sentir le souffle chaud d'Aqua, tout contre ses mains. Que disparaisse ce monde, elle ne les lâcherait pas. « Merci de tout cœur, Aqua... » souffla-t-elle à mi-voix.

Un murmure qu'elles seules entendaient. Qu'importe le temps et la ruine des mondes, songea-t-elle follement, comme dans un conte. Le rose monta à ses joues. Elle allait le lui dire, tout ce qu'elle pensait. Mais il allait falloir du temps. Elle ne trouvait déjà pas ses mots, aussi, déclarer tout ceci prendrait du temps. Probablement.

« Je serais a tes côtés, également. » Ses mains serrèrent celles d'Aqua alors que, dans un geste, Cissneï approcha son front de celui de sa compagne. Ils se touchèrent, doucement ; là, seulement, elle ferma les yeux. Leurs cœurs battaient à l'unisson. Frénétiques comme le vol d'un oiseau. « On sera ensemble. Peut importe où le destin décidera de nous emmener. »

Elle redressa la tête, rouvrit les yeux. Elle ne pouvait résister à l'envie de regarder Aqua, de la détailler. Ses cils sombre entouraient ses yeux d'un bleu incroyable. Une myriade de couleurs. Ses yeux étaient comme le ciel étoilé ; doués d'un millier de couleurs délicates et fines. Ils lui faisaient quitter la terre. Sombrer dans l'océan. Pour s'y noyer, paisiblement.

Elle ne se noyait que pour renaître.

« Je t'aime, Aqua. »
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Aqua souriait. Ensemble, peu importe où le destin les mènerait... Cette promesse qu’elles se faisaient lui inspirait des mots qui lui brûlaient les lèvres, des mots simples, peut-être trop pour exprimer tout ce qu’elle ressentait pour Cissneï. Elle n’osait pas les prononcer. Cet instant était parfait. Son parfum l’enivrait. Les étoiles scintillaient et la nuit était si belle… Elle ne voulait pas tout gâcher en disant quelque chose d’idiot comme « Je t’aime. »

Son cœur s’arrêta de battre, un instant. Sa compagne l’avait devancée. Elle avait osé les dire ces mots échangés silencieusement jusqu’ici, qu’elles avaient formulé par des gestes ou de tendres attentions. Son cœur l’avait déjà compris, bien sûr, mais l’entendre de la bouche de Cissneï fut la goutte qui fit déborder ses sentiments. La larme que retenait la jeune femme glissa sur sa joue. Désormais c’en était véritablement trop pour qu’elle se contienne… Mais elle souriait. Comment aurait-il pu en être autrement ?

Aqua baissa les yeux brièvement, timidement. Ses joues s’empourpraient de nouveau. Elle avait envie de le lui dire, elle aussi, mais demeurait sans voix. Doucement, elle amena la main de Cissneï vers elle et la posa sur sa poitrine afin qu’elle puisse sentir les battements de son cœur. Son regard se releva pour plonger dans celui de sa compagne alors que son sourire s’intensifiait. Ses traits n’exprimaient plus que le bonheur qu’elle ressentait. Lentement, Aqua sentit son visage s’approcher du sien, comme attiré par une force irrépressible. Elle pencha la tête sur le côté tout en fermant les yeux et, délicatement, posa ses lèvres sur les siennes en guise de réponse. Son esprit se vida, paisiblement, la laissant se perdre dans cette douce sensation de bien-être, dans cette lumière qui irradiait au creux de son cœur battant. Chaque seconde lui semblait une éternité qu’elle ne voulait pas quitter, qu’elle prolongeait en continuant de l’embrasser. Lorsque enfin elle recula légèrement, ses yeux mi-clos de langueur retrouvèrent aussitôt ceux de sa compagne

« Je t’aime Cissneï. » chuchota-t-elle, presque à bout de souffle, sur ses lèvres si proches des siennes avant de les effleurer doucement dans un bref baiser « De tout mon cœur. »

Elle posa ses mains dans le dos de Cissneï et la serra contre elle. Tendrement, Aqua laissa sa tête reposer sur son épaule tandis qu’elle sentait que sa compagne faisait de même. Elles demeurèrent ainsi, longuement, silencieuses, laissant leurs cœurs parler pour elles. Elle se sentait légère. En cet instant, alors qu’elle chérissait l’amour de la jeune femme dans ses bras, rien n’aurait pu venir obscurcir ses pensées. Rêveusement elle regarda les étoiles, et ses yeux s’illuminèrent.

« C’est une belle nuit... » murmura-t-elle d’une voix absente.

Et sur ces mots elle ferma les yeux, se laissant aller contre Cissneï. Désormais il n’y avait plus pour elle que cet instant, qu’elle souhaitait ne jamais voir finir. Doucement, elle caressa le dos de sa compagne. Elle était prête à la garder contre elle jusqu’aux premières lueurs de l’aube, au matin et encore après s’il le fallait, pour ne pas voir ce moment se terminer. Un sourire serein flotta sur ses lèvres alors qu’une pensée rassurante s’imposait dans son esprit. Il ne finirait pas.

Dans son cœur il ne finirait jamais.

Elles demeurèrent ainsi, enlacées, aussi longtemps qu’il le leur était permis. Au sommet de cette tour, sous le ciel étoilé qui avait vu naître leur amour, rien n’aurait pu briser leur étreinte.
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Exploit accompli.

J'ai lu cet rp de la pire manière qui soit : assez sérieusement au début... et de manière disparate ensuite. Et de ça je peux déjà dire des choses intéressantes. Au lieu de ça... je vais dire que je suis passé d'une lecture intéressée à une lecture nécessaire pour pas être trop à côté de la plaque en ce qui concerne la lumière. Et on peut se dire "Ah ok, t'as pas aimé, donc, si c'était nécessaire". Et c'est plus compliqué que ça.

Tout ça pour dire qu'ici, j'ai repris la lecture intégrale du rp, tout en sachant ce qui allait se passer. Et donc j'ai lu ça sérieusement ou plutôt, je lis ça sérieusement, car je vais faire ce commentaire d'abord pendant ma lecture en citant les détails... et ensuite de manière précise mais globale.

Et donc il y a plein de choses que j'ai envie de dire qui concernent le début, mais que je me réserve pour plus tard. Ici je vais citer des... réflexions que je me fais en lisant vos rps. Parfois ce ne sont que des réflexions, parfois des critiques mais voilà.

La première chose, c'est cette très belle description de Cissneï, dans son troisième rp. "Aqua dont les traits du visage n’exprimaient que calme et compassion. Elle était belle, dans un environnement trop blanc pour lui aller. Trop vide. Elle semblait être un oiseau capturé. Peut-être se battait-elle pour une cause qui ne lui plaisait pas ? Peut-être même qu'elle se forçait à sourire en ce moment même ?"

C'est vraiment beau, mais en lisant, je me suis dit "Ok par contre, je trouve que ça correspond pas du tout à Aqua, ça." L'oiseau capturé par excellence, la personne qui semble être dans un cadre qu'elle n'aime pas, c'est ton personnage, Ciss; Et franchement, je sais pas si je suis le seul à penser ça mais... pour moi, si certaines choses sont vraies concernant Aqua dans ce que tu dis, je reconnais surtout Ciss dans l'ensemble. Voilà, petite réflexion qui me permet de mettre sous emphase ce passage vraiment bien écrit.

Pour la petite histoire, le rp suivant, Aqua fait une description de Cissneï, parlant d'elle comme une personne pure réconfortant son coeur quand ça ne va pas et... pareil mais dans l'autre sens. Pour moi, ça décrit plus Aqua que Ciss ^^.

Petit passage un peu étonnant ; "Aqua sentit son sourire s’élargir en entendant la réponse de Cissneï. Elle avait craint, pendant un instant, que sortir ne lui paraisse insurmontable…" Donc Aqua demande à Cissneï si elle veut bien la suivre et Aqua se dit qu'il était probable que Cissneï refuse parce que... Oui mais. Là je me dis : dommage. C'est aussi dans le caractère de Cissneï d'être forte. Et autant... là, peut-être que Ciss est en effet trop fragile pour faire quoi que ce soit. Mais je pense que Primus ou Aqua ou Roxas face à Cissneï, aucun ne va se dire qu'elle n'est pas assez forte pour quoi que ce soit. Donc pour moi, petite exagération, ici.

Alors, Aqua et Cissneï sortent. Donc on est devant le bureau de Cissneï. Et y a pas de garde. Bon ^^ j'avais pas envie de faire une grosse critique en pleine lecture mais, comme je l'ai déjà dit, il y a une certaine organisation ^^. Alors tu diras, Aqua, qu'à plusieurs reprises, des patrouilles passent. Oui mais... plusieurs endroits vont être TOUJOURS gardés par des gardes (même genre 1), au moins la porte : La salle d'audience, le hangar gummies, l'infirmerie, l'endroit où se trouve la Reine Minnie, la chambre (à présent) de Cendrillon, l'escalier qui mène aux cachots et... l'endroit où se trouve Cissneï. Alors y a une relève, bien sûr, et je dis pas qu'il y aura jamais une petite minute sans surveillance pour l'un ou l'autre. Mais s'il vous plait, ne dites pas que tout ça est sans garde.

Et ne croyez pas que ça ne concerne que le chateau de la lumière, ma critique principale à Kurt Brown lorsqu'il a volé le trident, c'était sur le fait que la chambre qu'il fallait absolument protéger à Atlantica, ne l'était pas du tout. Donc réfléchissez, dans des endroits comme des chateaux, à ça.

Et j'avance. Et j'avance. Et j'adresse une pensée à cet rp entre Cissneï et Primus. Cette dernière qui vient trouver Cissneï dans son bureau dans la soirée. Et... peut-être qu'il se serait passé quelque chose, cette fois-là. Peut-être. Si Cissneï avait daigné répondre.
Aqua a la fille. Primus a le célibat.

Et bien plus tard, Cissneï se fait la réflexion "Je suis fiancée", et je dois dire que c'est venu tard. La relation n'est pas amoureuse entre elle et Matthew mais ça m'étonne qu'elle n'y ait pas pensé plus tôt tout de même, vu les problèmes que la découverte de ce secret engendrerait.

Et j'ai fini de relire votre rp. J'ai l'impression d'avoir peu de choses et beaucoup de choses à dire à la fois. Tout d'abord, un lien-D a été demandé pour cet rp. Donc non seulement vais-je commenter celui-ci, mais je vais aussi détailler la relation qui pourrait créer le lien-d entre les deux personnages.

Mais commençons par le début. J'avais commencé à lire votre rp avec intérêt, vous disais-je. Mais assez rapidement, je me suis fait la réflexion suivante : c'est putain de lent. Et là je vous parle des quatre-cinq premiers rps mais globalement, on peut quand même dire que ça concerne l'ensemble du rp. Alors je dis que c'est putain de lent, est-ce que c'est une mauvaise chose ? Moi c'est là où j'hésite. On peut me vendre n'importe quoi tant que c'est bien fait; Et personnellement, je pense tellement qu'on peut faire quelque chose de lent ou de froid (en ce qui me concerne) que j'ai décidé d'incarner Lulu de la manière la plus froide possible. De la même façon, j'adore cet art d'écrire un rp lent. C'est une ambiance souvent terrible, on peut faire des choses géniales, et je vous rassure, c'est ce que vous avez fait. Le tout est... super. Mais pas génial.

Et je suis désolé de le dire mais votre rp n'est globalement pas génial. Il est super pour plein de raisons que je veux détailler, mais sa lenteur lui a vraiment fait défaut à certains moments;

Je vais vous donner un exemple évident : Il y a peu de répétitions de ce que l'autre a fait dans vos rps, c'est tant mieux. . Mais il y en a. Quand Aqua emmène Cissneï sur le toit, on a droit à Cissneï qui réexplique le voyage de son point de vue. C'est pas souvent donc ça passe mais... votre rp est déjà volontairement super lent. Si vous rajoutez des répétitions (de ce que les autres ont décrit), qu'on peut pardonner dans un autre contexte, ça devient limite lourd.

Au début, c'est assez flagrant même si là... c'est honnêtement cool. Ca me gêne de le critiquer parce que j'ai kiffé l'atmosphère qui est incroyable. Mais en lisant, j'ai levé les yeux au ciel quelques fois. Je vais être hyper hyper schématique, et je vais exagérer (et c'est pas pour me moquer) mais concrètement, si on résume par les dialogues vos premiers rps, ça donne :

Aqua : "Ah j'ai des infos de Cendrillon. On a des nouvelles de Roxas ?"

Cissneï : "Non. Est-ce que je peux t'aider ?"

Aqua : "Roxas m'inquiète mais... toi... comment tu vas ?"

Cissneï : " Ca peut aller. Et toi ? Ah mince j'ai déjà demandé. C'est bien que t'aies parlé à Cendrillon."

Aqua : " Ca peut aller mais... ça ne va pas vraiment. Comment tu vas, vraiment ?"

Cissneï : "Non ça va bien, je t'assure. Non en fait, ça va pas."

J'ai levé les yeux au ciel plusieurs fois. C'est... un dialogue plausible, naturel, mais parfois tellement lent et... répétitif, que... Franchement, la vérité, je sais pas ce que j'aurais répondu si on avait répondu à mon rp "T'es sûr que ça va ?" parce que... woah, c'est pas hyper stimulant.

La lenteur des dialogues, ça concerne surtout le début. Et je le répète, j'ai aimé ces dialogues. J'ai aimé mais voilà, tout en déplorant la vitesse à laquelle ça va. Je trouve que vous avez fait un formidable travail et en vérité, comme je le disais à Chen, je pense que ce que vous avez fait, quelqu'un devait le faire. Je suis intîmement persuadé qu'il fallait que cet exploit soit fait sur le forum. Un rp super qui part d'un dialogue vraiment lent. Quand je le lis, je suis épaté de voir les réponses de chacun alors que c'est HYPER difficile de répondre à un truc comme ça; Et vous répondez bien. Je pense pas que quelqu'un fera à nouveau cet exploit. Et je suis pas du tout moqueur;

Donc... Cissneï ploie sous sa fatigue. Et c'est étonnant mais quand c'est arrivé, je me suis dit pendant bien cinq minutes de lecture : j'ai l'impression qu'elle tombe parce que la situation dans laquelle elle est avec Aqua l'intimide à mort. Et dans la course au lien-D, cette chose un peu vague est un super point de ta part, Cissneï. J'ai adoré une chose : pendant tout le rp, on voit que Cissneï va mal. Mais à aucun moment, tu ne vas dans ses pensées concernant ce mal-être. Et tout ça est logique parce qu'assez vite, Aqua se dira : je ne dois pas lui demander de se confier. Et un peu dans cette idée-là, même le lecteur ne saura pas vraiment de quoi il en retourne. Au lieu de ça, on va être dans une gigantesque entreprise de réconfort, qui est hyper cohérent avec l'ambiance globale du rp où on les voit toutes les deux qui n'ont pas besoin de parler, qui ont besoin d'un moment de paix et d'amour. Et ça j'ai a-do-ré. Tout n'est pas dit.

Et à la fois. Trop de choses sont dites. Quand j'ai lu la première fois, je me demandais si vous aviez prévu ce qui allait se passer en hrp. Et y a pas de mal. Ceux qui ont fait quelques rps avec moi tels que Chute de Nottingham ou Au plus noir de la nuit ou encore le Massacre de Swain, savent que je prévois le déroulement de certains rps à la ligne. Mais c'est intéressant à savoir parce qu'on lit alors une chose différente. Si tout a été improvisé, honnêtement, ça a une saveur... différente, un peu folle. Alors que si tout a été prévu, on va avoir quelque chose de plus propre et dans votre cas, peut-être un peu trop propre. Voilà pourquoi je pense que tout a été prévu à l'avance, les choses évoluent de manière très égales. Et c'est sans doute la plus grosse critique que j'ai à faire à votre rp et à cette relation. Aqua et Cissneï, dans cet rp et dans cette relation, évoluent... au même moment, de la même manière. Y a des moments où il y a beaucoup trop d'échos entre vos deux rps.

Première paire de rp : On commence avec une situation d'amitié respectueuse et d'inquiétude. Les deux se voient et s'inquiètent l'une pour l'autre. On sent qu'elles ont envie de se parler mais il n'y a pas tout l'enrobage du "elle me plait".

Deuxième paire du rp : C'est beaucoup plus dans l'intention "par rapport à l'autre" tout en restant dans un dialogue ultra pro. Aqua place Cissneï avant tout le reste dans ses pensées et Cissneï parle d'Aqua en disant qu'elle a envie qu'elle continue de parler, qu'elle a envie d'entendre sa voix.

Troisième paire de rp : D'une part, Aqua fait un gros geste envers Aqua, dépasse déjà le cadre professionnel. Mais en plus, on a tous les détails du stress de quelqu'un qui va se lancer dans une déclaration d'amour. Elle doit faire un effort pour regarder Ciss, elle prend une grande inspiration avant de parler.
De son côté, Cissneï lutte contre son envie d'aller vers Aqua, elle veut pleurer mais ne le fait pas, veut lui parler mais ne le fait pas. Elle commence à parler d'Aqua comme étant... "Il n'y a qu'elle", "elle est belle", etc. Choses que nous n'avions pas avant.

Quatrième paire de rp : On arrive dans une relation qui pourrait ressembler à de la simple amitié, une amie qui réconforte une autre, du côté d'Aqua, mais toujours avec des descriptions qui vont laisser penser que Aqua est en situation de stress, qu'elle éprouve quelque chose. Bien sûr, pour le lecteur, la situation est déjà claire. Mais Aqua ne se l'avoue pas encore. Et du côté de Cissneï, c'est pareil. On a une réelle joie d'être dans les bras d'Aqua, mais une peur que le contact se brise. Tu parles, Ciss, de sentiments qui s'apprêtent à exploser. On est clairement entre l'amitié et l'amour.

Cinquième paire de rps : Aqua emmène Cissneï dans un endroit clairement romantique. Cissneï finit son rp en faisant un gros compliment à Aqua qui vient dire pour la première fois de manière claire: tu me plais.

Et ainsi de suite. C'est à la fois super et dommage de voir que... tout démarre au même moment pour les deux quasiment à chaque fois. Ce que je veux dire : je trouve qu'à certains moments, l'une devrait rester dans son sentiment précédent un peu plus longtemps. Genre Cissneï passe du craquage au "chuis trop bien dans tes bras bb" en un rp. Mais c'est dommage, puisqu'elle venait juste de craquer. C'est dommage de pas avoir profité du rp suivant pour détailler ce craquage, pour expliquer ce qu'elle ressent, en étant dans les bras d'Aqua mais sans vraiment parler d'Aqua et de ce qu'elle ressent par rapport à elle. De son côté, Duck pouvait avancer dans ses sentiments et Cissneï rester un peu plus longtemps dans un état de vulnérabilité avant d'en arriver à : là, dans les bras d'Aqua, je me sens bien.

Pour donner une image : quand tu pleures, tu pleures pas deux secondes. Tu pleures quelques minutes et ensuite tu te sens mieux et t'es un peu épuisé. Dans cette idée, ce craquage aurait du, pour moi, durer un peu plus longtemps, laissant Aqua à l'évolution de ses propres sentiments.

Y a pas ce moment où l'une est un peu moins à l'aise que l'autre parce qu'elle ne sait pas trop où elle en est ou quoi.

De ce fait, comme pour tous les rps importants du forum, les gens discutent et se font leur opinion, et je comprends qu'on puisse se dire "tout ça sort un peu de nulle part". Personnellement, je ne suis pas vraiment d'accord. Il y a toujours eu beaucoup de tendresse entre ces personnages. Cissneï est entourée depuis toujours par Aqua et Ravness, et y a toujours eu un côté "Aqua me rassure" dans ses rps qui marchait bien en contraste avec sa relation avec Roxas ou Primus, comparable mais différent. Après non, je ne pense pas qu'il y ait eu des indices avant. Peut-être dans Tombent les masques mais encore une fois, je suis... pas un expert de cet arc. Mais je comprends la pensée parce qu'on passe de "quelque chose" à tout en peu de temps. Et je ne suis pas contre, on est aussi dans notre réalité, où les rps prennent un certain temps à être fait. Construire une relation comme celle-ci peut prendre potentiellement beaucoup de temps, c'est pas débile de donner un coup d'accélérateur entre deux PJ.

Et vous avez quand même très bien fait ça.

Si je devais faire une petite réflexion à la volette : vous avez généralement bien décrit vos interactions, mais à la fin, c'était pas trop ça niveau "description des alentours".

Vraiment une très bonne synergie entre vous, ça marche à fond, et... je vais être tout à fait sincère. Je savais ce qu'il se passerait, j'avais déjà lu vite fait et j'ai beau avoir levé les yeux au ciel plusieurs fois... Y a deux moments où mon coeur, il battait plus, j'étais en apnée. Et ça c'est vraiment... pas un exploit, hein. Je suis hyper nunuche. Mais quand même bravo parce que ça veut dire que vous m'y avez fait croire, que j'ai trouvé ça romantique et vraiment beau.

Mais le moment où Aqua est près de Cissneï qui laisse tomber sa tasse et s'effondre. Tout ce moment-là où vous arrêtiez pas les insinuations genre "je me sens bizarre à côté d'elle", purée j'étais... dedans à crever, je respirais plus.

Et évidemment, dès qu'elles sont sur la tour, j'étais là "Putain mais embrassez-vous !!!".

Une autre chose, c'est le caractère quand même... fleur bleue du truc. Clairement. C'est un peu nunuche, tout le délire Aladin "viens sur le toit, voir avec moi des merveilles et des trésors !" mais voilà. C'est aussi ça l'ambiance disney. Parce qu'on n'a pas l'habitude d'aussi gnan-gnan dans Kh mais dans disney c'est la base. Et ça m'a plu, tous les "La voute du ciel est un voile que l'on perce libérant la lumière de l'infini de tes yeux". C'est dans la bonne ambiance et à la fois, tellement dissonnant avec la situation toute merdique que c'est super ^^.

Bon, c'est un rp que j'ai adoré, que j'ai trouvé super. A nouveau, pas génial parce que parfois vraiment trop lent... parce que ça évolue de manière trop lisse.

Ce lien-D. Oui évidemment, il y a un lien-D entre Aqua et Cissneï. J'avoue être un peu déçu, non pas du rp, mais que la raison de ce lien-d soit faite en un seul rp. Le moment du lien-D, ce fameux moment dont il faudra se souvenir pour l'activer, c'est celui où Cissneï s'est effondrée sur ses jambes, lâchant la tasse et où Aqua l'a prise dans ses bras.

Chen et moi avons convenu ensemble d'une chose. Votre rp est lent, ça on l'a dit. D'une lenteur jamais égalée sur le forum, aussi... avons-nous trouvé que la difficulté très facile n'était pas très représentative de ce que vous avez vécu et est un peu trop "hard core" pour votre exploit.

Aussi, pour cet rp, vous serez notés exceptionnellement par le niveau de difficulté Pédalo, inédit et juste pour vous deux.

Pédalo : 2 xp, 20 munnies et 1/2 PS en symbiose pour vous deux. On est sympas, on veut bien arrondir à 1 PS.

Lien-D créé entre Cissneï et Aqua, merci de le signaler dans votre feuille d'inventaire, au-dessus ou en-dessous de la liste de vos missions faites.
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