La guerrière nouvellement mercenaire s’était dirigée vers les bains communs que lui avait indiqués le mercenaire en pointant une direction et ajoutant que c’était la deuxième à droite. Arrivée devant une porte en bois moisie par endroit par l’humidité qui se faisait même sentir dans l’air, Ambrosia savait qu’elle était arrivée à bon port de plus le bruit de l’eau ruisselante s’entendait bien et la chaleur était plus intense ici. La jeune femme avait certes trouvé le bon chemin : mais maintenant qu’elle était devant les bains : que devait-elle faire pour entrer, comment cela se passer à l’intérieur ? Une petite angoisse la prise soudainement en se demandant si les bains étaient mixtes ou séparés ? Ses joues n’eurent pas le temps de rougir à cette idée qu’elle s’aperçu qu’il y avait une personne assise sur un tonneau près de la porte : le tonneau, le mur, et les vêtements de cette personne était sur le même ton de couleur noirâtre qu’elle ne s’était pas aperçue de sa présence plus tôt. Ambrosia se dit à cet instant qu’elle ne devait pas laisser sa vigilance retomber.

Ne sachant que faire, elle adressa un bonjour comme si elle croisait une personne X dans la rue. Ensuite la rouquine tendit sa main vers cet homme pour lui présenter la clé qu’elle avait gagnée. Ambrosia allait commencer une petite tirade sur le comment elle avait obtenu cette clé et surtout qui lui avait donnée. Mais cela ne fut pas nécessaire : le mercenaire jeta juste un rapide coup d’œil à l’objet dans la main de la guerrière et ensuite passa la demoiselle aux rayons X de bas en haut avant de lui faire signe de rentrer. Elle entra un peu étonnée, mais son regard se posa sur un tas de serviette qui l’écœura : elles étaient de couleur marron mais pas uniforme ; des tons clairs ou foncés. Elle devina un coin d’une serviette la couleur blanchâtre. Ha bah ceux qui sont venus ici avaient vraiment besoin d’un bain : mais cela ne fit pas rire du tout Ambrosia qui s’imagina l’état de l’eau dans laquelle elle allait se laver… Elle continua son chemin en direction de la pièce d’eau priant pour que celle-ci soit mixte et propre !

Elle descendit un escalier plutôt glissant l’obligeant à se tenir à la rambarde de celui-ci. Elle vit à l’étage du dessous deux portes avec une pile de serviettes plus ou moins propres. Bon elle alla se servir dans la pile de serviette les deux moins pire vas-t-on dire. Puis elle recula de quelques pas pour avoir dans son champ de vision les deux portes : rien qui les distinguait. Filles ou garçons ? Ou encore cela pouvait être : Haut gradé ou Bleusaille ? Elle soupira : les bains ici étaient vides mais de l’autre côté des portes ils devaient y avoir du monde. Ambrosia alla vers une porte d’un pas discret et colla son oreille contre celle-ci pour écouter à l’intérieur : des gens riaient forts. Ils devaient être trois ou quatre pas plus. La jeune guerrière reconnut des voies d’hommes qui avaient plutôt de l’assurance en eux. Bon ce n’était surement pas derrière cette porte qu’elle irait ! Ambrosia se dirigea donc vers l’autre porte : aucun son ne se fit entendre quand elle colla son oreille contre le bois. Donc n’hésita pas un instant et ouvrit la porte. Un grand carré creusé dans le sol était rempli d’eau qui fumait légèrement. L’eau coulait dans celui-ci en continue et ressortait de l’autre côté dans les égouts surement. Cela soulagea quelque peu la demoiselle : ce n’était pas de l’eau stagnante et répugnante comme celle-ci était renouvelée. D’ailleurs le bruit de l’eau qui coule était agréable et l’apaisait. Elle vit non loin des bancs : elle y déposa ses vêtements qu’elle enleva doucement : d’abord la cape, puis son armure au niveau des avants bras ainsi que son serre-tête et ses autres babioles -bijoux, sacoches…-. Ce fut au tour de son corset qui commençait à trop lui serrer le ventre, puis le tissu rouge bordeaux autour de son bassin qu’elle plia délicatement. Puis elle finit par avec short noir qu’elle laissa glisser jusqu’à ses pieds et le ramassa pour le poser avec le reste des vêtements. Elle attrapa l’un des deux serviettes et retourna au bord du bassin. Elle s’assit à côté du bord : il lui restait encore une chose à retirer… Sa paire de jambes métalliques. Et elle le fit de manière machinale. Même si ce n’était jamais une sensation agréable d’enlever et de remettre ces prothèses. Et la vue des moignons au niveau de ses cuisses l’écœurait à chaque fois, alors que cela faisait bien des années qu’elle les avait… Elle trempa un bout de la serviette qu’elle avait prise et commença à nettoyer ses jambes. A chaque fois qu’elle s’exécutait à cette tâche, ses pensées allaient à Héph’ et aux nymphes qui lui avaient confectionné ses deux bijoux ! Une fois qu’il n’eut plus aucunes tâches de boues ou poussières. Ambrosia les laissa au bord du bassin d’eau chaude, et glissa jusqu’à l’intérieur de celui-ci. Haaaa quelle sensation agréable que l’eau chaude et prendre qui caresse la peau fine. Détendu ; la guerrière remercia les dieux de n’avoir qu’elle dans les bains : personne pour la regarder avec un regard surpris, de pitié ou de supériorité … Elle pensa qu’à chaque fin de combat et entrainement elle accourrait vers son coach préféré lui raconter tous dans les moindres détails. C’était souvent à ce moment qu’elle comprit où avait été ses points forts et les faibles ainsi que ses erreurs ! Ambrosia avait une grande envie de tous raconter à Phil. Mais il n’était pas là : elle avait décidé de partir du Colisée de l’Olympe : et elle allait devoir subir les conséquences, quelles soient bonnes ou mauvaises. En fait il n’y avait qu’avec Phil qu’elle arrivait à se vanter : sinon elle le faisait mais à soi-même.

Bon Ambrosia décida de se faire un petit récap’ à elle-même sur cette première mission au sein des mercenaires. Certes elle avait récupéré la clé, n’avait quasi pas fait de dégâts dans la ville et la chimère était revenue en bonne santé ! Mais… la femme aux yeux vert se dit qu’elle aurait peut-être du rester avec les deux autres mercenaires et former une équipe ? Ne ditons pas que les mercenaires sont comme une famille ? Le but n’était-il pas non plus de neutralisée la bête, au lieu de la ramener au bercail ? Elle savait aussi que le satyre lui aurait dit que son hésitation et doute à la fin sur la vraie clé ou pas, n’était pas du tout acceptable : elle devait avoir confiance en elle !
La jeune femme resta encore un petit temps dans l’eau après s’être savonnée et frottée la peau. Avec un petit soupire de satisfaction elle s’approcha en se mouvant dans l’eau grâce à la force de ses bras seulements, vers le rebord du bassin. Puis elle sortit tous son corps nu de l’eau en faisait une traction des bras sur la pierre. Là elle se sécha avec la serviette de tous à l’heure les moignons et reprit ses prothèses de jambes en grimaçant suite à la sensation de mal être. Elle se mit debout et fin quelques mouvements de jambes : flexions, extensions, droite, gauche, avant, arrière… Tous étaient OK. Ambrosia marcha jusqu’au banc où ses affaires l’attendaient. Là elle prit l’autre serviette et se sécha tout le corps. Elle enfila ensuite sa tenue complète en prenant le temps qu’il fallait.

Elle sortit ensuite de la pièce et posa ses deux serviettes sur la pile du linge sale. Elle vit au loin le groupe d’homme qui sortaient également des bains. Non elle n’allait pas les rejoindre : elle savait qu’elle n’aurait pas sa place et la jeune femme n’avait pas envie pour le moment de se mêler à la foule. Sympathiser avec les autres et glaner quelques informations sur ce qu’elle cherchait, elle le fera plus tard.

Elle traina donc un peu le temps que le groupe devant sorte et se soit éloigner du bâtiment. Elle salua la personne qui était toujours devant la porte d’entrée et s’éloigna également des bains, mais pas pour aller au bar prendre son petit verre offert… Non la rouquine avait décidé d’aller au bord de l’eau. Pour cela Ambrosia du retraverser la ville ainsi que le port : elle évita la foule en prenant des rues moins fréquentées que les grands axes. Elle arriva au port qui était toujours aussi rempli de bateaux qui se déchargeaient ou se chargeaient dans un boucan phénoménal. Elle tourna son regard vert émeraude à droite : le port à perte de vue. A droite : le port mais celui-ci s’arrêtait à l’endroit où la forêt prenait racine. C’est là qu’elle irait, se reposer dans un endroit qu’elle espérait plus calme que le port et sa ville. Ambrosia arriva à la lisère du bois sans encombre, elle savait se faire discrète qu’en elle le voulait. La jeune femme s’enfonça dans les bois…