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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.


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Le visage sombre, les traits étirés, le Démon observait les Gardes Noirs qui lui faisait face. Affligeant. Il n’avait d’autres mots à l’esprit. Voilà trois jours qu’il était revenu de Port-Royal après avoir livré un oeuf de Cy-bugs et elles avaient déjà réussi à attirer l’attention. Il était arraché entre deux sentiments, deux envies, deux contradictions. La joie et la haine.

Oh, il n’ignorait rien de ce qu’il réservait à la Mercenaire. Il tardait presque à ce que tout cela commence.

Non. Ce qui l’énervait à l’heure actuelle, parvenant à faire tressaillir sa paupière, c’était de savoir que l’un de ses gardes avait outrepassé ses fonctions. D’une voix grave, proche de l’écho d’une tombe, il interrompait les paroles de son sous-fifre.

Il me semble pourtant avoir été clair, non ?
Ce… C’est différent ! Elle allait…
Qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir faire ?! Dites-moi ?! Une femme, désarmée et mise à nu dans une cellule, dites-moi ce qu’elle allait bien pouvoir faire…
Je… Je l’ignore…

Il soufflait du nez, amenant sa main contre le bandage ornant ce qui restait de son bras droit. La douleur, elle était toujours là et bien présente. Pourtant, il n’avait d’autre envie que de faire payer cette insubordination. D’un sourire vicieux, il se relevait, faisant reculer le garde en erreur d’un pas.

Que puis-je faire d’un gars comme toi, un incapable, un abruti apeuré par deux femmes enfermées en cage ?! Peut-être devrais-tu les rejoindre, à moins que Salazar recherche de nouveau sujet pour ses expériences.
Cela ne se reproduira plus, monsieur.
Je sais.

Le Démon s’imaginait déjà faire apparaître sa faux, la brandir au-dessus de sa tête et abattre cet homme au milieu de son bureau. Simple, propre, précis. Malheureusement, il n’avait pas le luxe de pareille distraction. Il se contentait de donner l’ordre discret aux deux autres gardes présents pour que ceux-ci l’attrapent aux épaules.

La mort, il désirait tant lui donner.

Qu’il retourne à la caserne pour apprendre à obéir, Abigail se fera un plaisir de l’éduquer à son réveil. En attendait, qu’il reste dans une cellule entouré de rebelles, cela lui apprendra à juger la chance qu’il a d’être du bon côté des barreaux.
M… Merci.

Suivant de son seul oeil le garde se faire traîner en dehors de son bureau, il ne fallut pas longtemps au Démon pour tomber dans son fauteuil, tenant sa tête afin que passe la douleur. Y aura-t-il un jour où il n’aura plus ce bourdonnement incessant dans les oreilles ?! Il rageait devant l’impossibilité d’y réagir. Imaginant déjà une serre s’enfoncer dans son crâne afin que s’arrête de sonner la douleur. Cependant, il devait agir, retrouver ses captives et qu’il éduque celles-ci à profiter de l’hospitalité de la Coalition Noire. D’un geste simple, il passait sa main devant son visage afin de déformer ses traits et ainsi faire apparaître un nouveau bras en lieu et place de son manquant.

Il devait, potentiellement, s’agir du moment qu’il attendait depuis tant de jours et qu’il allait enfin pouvoir réaliser. Si seulement il avait le pouvoir d’enfoncer une dague dans son crâne, cependant, la satisfaction ne serait que passagère.


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Le couloir était vide, pour l’instant, tel étaient les ordres de Namtar. Un creux dans la ronde. Un moment pour qu’il puisse s’amuser avec ses captives, un jeu sadique qu’il désirait instaurer en cette soirée. Il rêvait à faire durer cela durant l’éternité, venir quotidiennement profiter de la faiblesse de Lenore, prisonnière de ses cachots.

D’un pas léger, il s’avançait sur les pierres froides de ce couloir, distinguant la porte d’acier qui menait aux cellules.

Il possédait sa tenue, son visage, son identité. Elle, qu’est-ce qu’elle possédait encore ? La vie. En cet instant, la Bête n’avait d’autre envie que de ruiner celle-ci, transformer l’espoir qui devait l’animer en rage et qu’elle tombe à jamais dans l’oubli. Cependant, il gardait cette envie sadique de l’abattre tel le chien qu’elle était. Laissant ainsi son corps sombrer ainsi que son esprit. Elle ne méritait pas cela, pas encore, il n’avait pas encore eu le temps de jouer avec.

Il posait une main sur la poignée, celle possédant ce gant de cuir, un artifice futile pour lui faire oublier sa misérable condition. Cette sensation d’être la raison de cela lui arrachait un sourire.

La porte frottait contre le sol, l’obligeait à insister pour qu’il découvre la pièce dans laquelle elle était détenue. Probablement un luxe pour pareil crasse. L’odeur lui arrachait une grimace, il n’avait pas aussi ordonné à ce qu’elle reçoive une douche de la part des gardes ? Inutile. Il n’était pas là pour ça. Le Démon levait les yeux, fixant le néon éclairant la cellule de Lenore alors qu'il crachotait ses étincelles et brillait par alternance. Il quittait ensuite l'objet de son attention, cherchant son vis-à-vis dans la cellule pour finalement découvrir la chevelure rousse qu’il affectionnait tant. Il tournait légèrement la tête, haussant ses lèvres dans un sourire avant d’avancer d’un pas lent.

Il désirait tant étendre ce moment dans l’infini, découvrir son visage se tordre devant la surprise de ce revoir de l’autre côté des barreaux.

Puisant dans la mémoire de Death, il se souvenait du visage de la rousse dans les bois du Palais des Rêves. Il semblerait que cet endroit soit étroitement relié à l’entité et à l’imbécile. Dommage que celui-ci n’existe plus par la faute d’une petite prétentieuse. Le Démon posait alors une main sur sa hanche, haussant un sourcil avant de prendre un ton amusé à l’encontre de sa captive.

Alors, tu n’es pas heureuse de me revoir ?
Il riait, intérieurement, profitant de la situation. Un soupir s’échappait de ses narines, détournant le regard pour fixer le vide avant de revenir à elle.

Comment est l’ambiance, ici ? Port-Royal ne te manque pas ? Pourtant, sache que tu ne manques à personne au fort.




Dernière édition par Death le Mar 2 Oct 2018 - 14:26, édité 1 fois
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Lenore était assise sur sa couchette, les bras autour du ventre. La faim devenait insoutenable et ravivait la douleur de ses côtes meurtries, au point qu’elle envisageait sérieusement de gouter à cette infâme bouillie qu’ils leur servaient. Le regard dans le vide elle attendait que le temps passe, que l’heure de la patrouille arrive, repoussant même ses tentatives d’évasion pour pouvoir calmer son estomac. Mais le temps passait et la patrouille se faisait attendre. Cela faisait-il si longtemps qu’ils n’étaient pas entrés dans les geôles ou est-ce que son esprit impatient perdait la notion du temps ?

Un crissement métallique caractéristique et voilà qu’elle soupire de soulagement. Enfin ils arrivent… Mais le bruit qui résonnent sur la pierre sombre n’est pas le même. Qu’importe tant qu’on la nourrit, cela pouvait même être ce fichu lapin blanc qui revenait, elle aurait pris son paquet ou l’aurait mangé tout cru.



Une personne s’était rapprochée de ses barreaux, dessinée par les flashes incessants du néon brisé au plafond. Quelqu’un qu’elle reconnaissait vaguement mais dont l’identité avait du mal à refaire surface dans sa mémoire. La lumière épileptique s’accrochait sur des reflets de métal, de cuir et une chevelure rousse débordant d’une cape. Son esprit s’éveilla peu à peu oubliant la faim pour comprendre qu’il s’agissait là de sa tenue habituelle. Lenore releva le visage et s’attarda sur le visage sous la capuche, attendant le prochain éclair de lumière pour mieux en distinguer les détails.

Le choc la fit reculer sur sa couchette, les yeux ronds, la bouche béante et silencieuse. Rêvait-elle ou est-ce qu’elle se voyait réellement elle-même derrière la grille ? Elle se pinça la cuisse si fort qu’un bleu allait devoir en naître plus tard. Non elle n’était pourtant pas dans son sommeil à délirer. Elle fronça les sourcils alors qu’une légende de Grimm refaisait surface dans sa mémoire. Un satané Doppelgänger… Un mauvais esprit, augure de mort prenant l’apparence de quelqu’un et lui jouant de vilain tour. Instinctivement elle serra sa lame noire cachée dans l’écharpe de tissu qui maintenait son bras gauche en place. Elle se leva de sa couchette, marchant maladroitement vers le fond de sa cellule en évitant les débris de verre en son centre. Il n’y avait pas d’échappatoire dans cet espace réduit et elle était diminuée, trop pour affronter son alter-égo.


« Pas ici… Pas maintenant… » Siffla-t-elle entre ses dents serrées. Elle était seule et…

- Attends. Elle avait mentionné le fort ? Comme si elle insinuait quelque chose, un sang bouillonnant d’angoisse et de colère inondait désormais son cerveau. Comment ça le fort ?? Qui es-tu ? Et qu’as-tu fait ?!

Elle se doutait bien que peu de mercenaires ne penseraient à la chercher, et surtout la chercher où ? Maintenant que le Palais des Rêves où elle s’était rendue était détruit. Mais de là à ne manquer à personne ? Non pas avec son rôle actuel… Il y avait forcément quelqu’un pour la regretter ou pour du moins y penser … Il devait bien y avoir une personne non ? Même si ils n’étaient pas au courant de suite, il y aurait bien… quelques personnes… Ils ne pouvaient pas déjà l’oublier ?!

Elle s’adossa au mur du fond, la main droite plaquée sur la pierre alors qu’un vertige la prenait et que les murs recommençaient à se faire imposant, écrasant dans leur noirceur. Sa respiration accélérait, l’angoisse se nouait dans sa gorge et elle avait du mal à articuler.


- Qu’as-tu fait… »
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Il désirait tant s’avancer, ouvrir cette porte et se nourrir du désespoir qui inondait la cellule de Lenore. Il n’y avait rien à enlever, le Démon en jubilait que son propre plan fonctionne avec autant d’aisance. Une pointe de déception, peut-être, elle semblait avoir déjà abandonné sa vie à sa triste existence.

Ce que j’ai fait…?
Il murmurait cela, s’avançant d’un pas et puis l’autre, dorénavant à quelques centimètres de la grille. Namtar pouvait presque la sentir. Il posait l’une de ses mains, celle portant la prothèse, sur les barreaux de fer noir.

Disons simplement que je m’arrange à ce que personne ne commence à te rechercher. Pour le commun des mortels ? Lenore, la brillante mercenaire, est revenu du Palais des Rêves pour décrocher d’autres contrats de votre tableau miteux. Ce qui n’a, semblerait-il, embarrassé personne. Sauf cet homme, il désirait tant te parler, sauf que j’ai en horreur de me mêler de ce genre d’histoire. Il semblait bien penaud à l’instant où je suis repartie. Dommage… Pour toi…
Il laissait le temps à ce que l’information soit digérée, appréhender, analysé. Pendant ce bref instant, la Bête arrachait les maintiens en cuir de la prothèse pour observer les fines lames. Il s’imaginait déjà les planter dans sa chair, décorer son corps de nouvelle plaie et de la voir souffrir à ses pieds. Il était encore trop tôt. Il se contentait seulement de déposer le fil de la lame contre les barreaux, avançant d’un pas lent pour que les deux métaux se joignent dans un éclat saccadé.

Le Démon voulait la briser, lui arracher le moindre sentiment capable de l’animer pour éviter qu’elle ne se redresse jamais face à lui. Qu’elle devienne sa marionnette, sa chose, sans état d’âme.

Malheureusement, il me serait impossible de faire ça indéfiniment. Comprends-moi.
La pâle copie de Lenore s’arrêtait, tournait le regard pour fixer les yeux de jade de la captive.

Ce corps, la crasse de ton monde, l’incompétence des mercenaires. Il n’y a rien qui puisse réellement m’être utile chez vous. Le temps de me lasser et il sera nécessaire de te faire passer pour morte. Tu as une préférence pour tes obsèques ? Une exigence ? À moins que tu me laisses décider de tout cela. Une tombe à flanc de colline en face de la mer, jetée à l’eau depuis un navire pirate ou une crémation ? À moins que tout cela soit encore trop luxueux pour toi.
Le Démon se retournait alors, croisant ses bras en dessous de la poitrine pour s’appuyer contre les barreaux, conservant toujours un oeil sur la captive. Avare d’un geste, d’une mimique, d’une larme. Un instant suspendu dans le temps sur lequel il serait son seul et unique maître, qu’elle se retrouve en face de toute son impuissance. La mort pouvait encore l’attendre.

Finalement, l’imposteur soufflait un instant, levant les yeux au plafond avant de reprendre.

Tu n’as rien à dire ?




Dernière édition par Death le Mar 2 Oct 2018 - 14:26, édité 1 fois
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Lenore cherchait à calmer sa respiration, se répétant mentalement en boucle que ses affreux murs sombres ne bougeaient pas réellement. Elle les repoussait malgré tout de son dos de toutes ses forces, glissant de côté pour rejoindre son refuge de céramique quitte à se griffer la peau de ses aspérités malgré la guenille qui lui servait ici de vêtement. Le froid constant de la matière la calmait ; elle parcourait de sa main libre les courbes rassurantes du seul mobilier de cette pièce qu’elle avait mentalement décrété être un endroit sécurisé, loin de la grille, la protégeant des regards et des interventions. De là, elle pouvait s’écouter, enfin l’autre, la doppelgänger, malgré l’étrangeté de se retrouver face à soit même.

Pourtant quelque chose clochait. Les histoires que l’on se murmurait à Grimm dans les tavernes parlaient d’un esprit malin, vicieux, qui vous entrainait vers votre mort ou piégeait dangereusement vos proches mais surtout comme tout esprit, il n’avait rien de physique, il n’avait pas d’ombre. Or cet alter-ego là, saisissait les barreaux, et son ombre dansait au gré de la nervosité électrique de l’éclairage du néon détruit.

Le regard au sol, la mercenaire reprenait doucement ses esprits, rassurée par ce fait. Cet ennemi-là était palpable et donc vulnérable. Alors quoi ? Était-ce un simple sosie ? Ils auraient été jusqu’à lui coupés les doigts pour qu’elle puisse mettre son gant armés de lames ? Elle les croyait bien capable de ce genre d'excès.

Ses yeux se posèrent sur le fil métallique qu’elle avait subtilisait à l’arme électrique d’un garde alors que les mots de l’Autre tournaient dans son esprit. Elle avait pris des missions. Ses épaules tremblaient doucement. Les paniques successivement et son enfermement devait la mettre bien trop à fleur de peau. Elle avançait doucement sans contrôle sur les soubresauts de son corps, se tenant les côtes de son bras en écharpe. Le son s’échappait des lèvres. Elle avait pris des missions et était repartie. Lentement, glissant le long du mur, elle se laissait s’asseoir au sol, au-dessus du fil de métal que sa main récupérait discrètement alors qu’elle ne parvenait plus à retenir son rire grandissant.

Elle riait. Elle avait pris des missions et était partis. Simplement.


« C’est tout ? »

Elle n’avait pas pu retenir cette pensée alors que ses nerfs mis à rude épreuve se soulageaient dans l’hilarité. Dire qu’elle avait cru se trouver face à un Doppelgänger et la fatalité que cela entrainait. Dire qu’elle avait imaginé en une fraction de seconde les horreurs et les problèmes que son autre-elle avait pu causer à Port Royal avec son identité. Dire que si elle-même avait été dans cette situation, elle aurait provoqué un maximum de désastre en son nom. Mais ça elle tentait de le retenir pour ne pas donner de bonnes idées à cette… pâle copie de ce qu’elle était.

« Pendant un moment…. J’ai cru que c’était important. Dit-elle en reprenant son souffle. Faut pas me faire rire comme ça… j’ai encore mal aux côtes, tu sais… Par le Soleil. Les mercenaires ne sont rien pour personne… pas même pour eux même. C’est ce qui fait leur force.»

Elle resta assise ainsi, reprenant son sérieux sans perdre son sourire insolent. Elle croyait volontiers sa « consoeur ». Quel mercenaire remettrait en doute la Comptable ? Elle était toujours assaillis par ses collègues puisque tenant les finances du groupe, et une infiltrée aurait tellement pu profiter de cette chance… Du moins elle ne s’en vantait pas pour le moment. Encore fallait-il qu’elle connaisse les réelles responsabilités de Lenore parmi les mercenaires. Le système du groupe était idéal pour ça, après tout aucun n’avait plu de poids qu’un autre puisque désormais il n’y avait plus de tête, de boss, au sein du groupe.

Plus proche de la grille, la rousse se permit de détailler davantage ce visage qui lui ressemblait, mais à quel point ? C’était tout de même troublant, elle-même n’aurait pas été sûre de distinguer la fausse de l’authentique. Son regard parcourait ses courbes, tentée de récupérer ses gadgets sur sa tenue qui se pavanait sous ses yeux.


« Cette tenue te va bien moins qu’à moi… Tu devrais me la rendre. Après tout j’aimerais me faire un minimum correct, des fois que ton patron vienne me voir. »

Avait-elle ne serait-ce conscience de la dague dans sa botte… des aiguilles dans son corset… de l’utilisation de son bracelet et de son collier. Lenore se redressait contre le mur, s’approchant lentement de la grille, un fil métallique entouré autour d’une main. Si près à portée de main, et pourtant elle gardait une distance. L’Autre la gardait à l’œil depuis le début, se méfiait.

« Si je ne dois pas mourir officiellement pour le moment, c’est que je dois t’être utile tout de même… J’aimerai avoir un nom pour savoir à qui je dois faire plaisir ? Je ne voudrais pas te lasser trop vite, j’ai moi-même des projets ici. Après tout j'ai une occasion en or.» Fit-elle accompagné d'un clin d'oeil. Elle avait bien des leçons d'impertinence à donner à son alter-ego.

Si elle n’avait pas eu cette écharpe pour immobiliser son bras gauche, elle se serait permis plus d’interaction directe avec l’usurpatrice. Lui éclater le crâne contre les barreaux de fer noir par exemple, pour récupérer ses gadgets. Surtout que la lame noire cachée dans ce tissu ne réagissait pas contre une autre femme de ce qu’elle avait pu en comprendre à Hill Valley. Pourtant son contact contre sa peau lui provoquait des fourmillements, elle n’avait qu’une envie c’était de s’en saisir pour la plaquer sous le cou blanc de cette greluche.
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La Bête observait le chemin que décrivait la captive dans sa cellule, arborant le plus délicat des sourires. Elle restait pareille à elle-même, conservant sa parfaite insolence. Dans la brume de déraisonnent dans laquelle flottait l’esprit de Namtar, une récurrence revenait sans cesse à lui et il parvenait de mieux en mieux à l’identifier. Il appréciait ce trait de caractère chez elle et il désirait autant y être témoin qu’avoir envie de l’éradiquer de sa personne.

Lenore, une fois encore, tu ignores totalement dans quel piège tu viens de t’engouffrer.
Il se redressait, ne laissant pas le loisir à son vis-à-vis de continuer ça petite manoeuvre désespérer. Quittant le fer des barreaux, le Démon s’avançant dans la pièce, les mains dans le dos.

Toujours insolente. Et ce regard ? Tu n’imagines pas le frisson parcourant mon échine. Cette fois encore, tu te retrouves acculé et tu recherches après une échappatoire. Oh, inutile d’en chercher, il n’y en aura pas. Comme ce jour dans les bois, à la différence que tu ne risques pas de me quitter avec une cicatrice et une main en charpie.
Il tournait subvertissement sa tête, cherchant à capter le moment où elle réaliserait avec quelle personne elle était en train de parler. À moins qu’elle soit trop idiote pour le confondre avec l’armure. L’idée même de Roxas le rendait maussade l’espace d’un instant, le faisant reprendre les cent pas dans les cellules du manoir. Néanmoins, il ne manquait pas de redresser une mèche de cheveux afin d’afficher la cicatrice qu’elle tentait vainement de cacher sur sa propre personne.

Par ses paroles, elle semblait tellement certaine d’être chanceuse de se retrouver dans le coeur même de la Coalition Noire. Pauvre idiote écervelée.

Le destin serait-il assez cruel pour que la situation se répète ? Il n’y avait pas quelqu’un pour t’accompagner le jour de notre première rencontre
Délaissant totalement la captive, le Démon faisait quelques pas afin de se retrouver dans une cellule quasiment en face de celle de Lenore. La deuxième personne qu’il avait sauvée des décombres d’un monde sur le point de chuter. Le rapport des gardes assurait que Lenore avait tenté d’attirer l’attention sur elle a l’instant où ce prisonnier a été attaqué, il semblerait qu’un nouveau jeu s’offre à la Bête.

Il tournait brièvement le regard, faisant alors apparaître un six-coups dans le creux de sa main dont il chargeait le chien avant de reprendre d’une voix douce.

Les mercenaires ne sont rien pour personne… pas même pour eux-mêmes… Vérifions cela ensemble, veux-tu ?
Namtar réprimait les armes de ce calibre, il n’y avait aucun plaisir à les utiliser et à tuer avec celles-ci. La joie de voir la vie quitter un corps après une balle, rien n’était plus ennuyant. Pourtant ? Il portait toujours cette arme que Death affectionnait de garder à sa ceinture.

D’un mouvement lent, il levait l’arme et alignait le canon sur la jambe de cette personne. N’avait-il pas déchargé sa haine d’un coup de talon dans son visage à l’arrivée ? Il ne savait plus et cela n’avait pas réellement d’importance. Soudainement, il pressait la détente et le tir résonnait dans la pièce, faisant sursauter les Princesses de Coeur qui conservait le silence devant la scène qui se jouait devant elle. Le recul de l’arme levait légèrement le canon alors que l’odeur de la poudre se répandait dans la pièce et qu’un sanglot s’échappait de la cellule du Sultan.

Un tir, au niveau de la cuisse, un impact. Le Démon haussait un sourcil en attendant une réaction de sa part. Il se retournait alors, haussant les épaules pour fixer de nouveau Lenore.

Mince, il semblerait que j’ai raté ma cible. Heureusement qu’il me reste encore cinq balles dans le chargeur, c’est autant de chance pour parvenir à la tuer, à moins que tu veuilles que j’arrête ?
Le regard plongé dans celui de la captive, le Démon tendait son bras armé afin de viser à l’aveugle la cellule ou se trouvait le second prisonnier, attendant patiemment la réaction qu’il attendait. Lentement, il attrapait le chien de son pistolet pour tirer en arrière, n’attendant qu’un instant avant de recommencer afin de la provoquer.




Dernière édition par Death le Mar 2 Oct 2018 - 14:27, édité 1 fois
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La balle lui pulvérise la jambe.

Dans un sursaut, Naran s’arrache à ses délires enfiévrés.
Elle tente de hurler, mais seul un filet de bile passe ses lèvres. Ses yeux s’ouvrent, déchirant les filaments de pus et de sang qui couvraient ses ecchymoses, et ses pupilles écarquillées glissent de Lenore à son arme.


Lenore. Libre. Trônant fièrement au centre de la pièce. Tenant le flingue qui vient de lui transpercer la jambe. Un délire, encore …? Elle parle. Ses paroles se noient dans la douleur en un fiel inintelligibles.

Le néon crachote une énième gerbe d’étincelle. Naran pousse un râle, redresse son crâne meurtri, et fixe son regard vacillant sur la crinière rousse si reconnaissable. La Mercenaire ne la regarde même pas, contemplant plutôt son ancienne cellule.


« Lenore. »
Sa voix gronde, enrouée de bile et de sang séché.
La Mongole n’a toutefois pas le temps de poursuivre.


Un vertige terrible la prend à la gorge. Elle vacille, et ses oreilles résonnent tandis qu’un frétillement électrique remonte ses membres blessés. Des insectes, des poussières brûlantes qui tracent leurs chemins sur sa chair, puis s’acharnent sur ses plaies. Invisibles, inutiles, mais forcés à la surface par sa panique, par la souffrance lancinante qui perçait sa jambe.

La multitude d’explosions lancinantes en noient presque la douleur de la balle logée dans son fémur. Mais le métal la brûle toujours, comme pour rappeler sa présence sous sa chair : Si profondément que les picotements électriques n’osent même pas en approcher.


Consciente de l’arme toujours braquée sur elle, Naran se redresse néanmoins. Ses mains se serrent sur son lit, sa jambe valide se plie lentement… Mais, plutôt que d’atténuer la douleur, sa concentration semble au contraire l’intensifier. Ses plaies anciennes ne s’ouvrent pas, cependant, et Naran fini par s’assoir.

Sa jambe mutilée saigne toujours, et la Mongole sait son temps compté. Bientôt, l’adrénaline ne suffira plus à la maintenir éveillé… Mais pour l’instant, le danger ne lui permettait pas de perdre conscience.

Chancelante, elle scrute son assaillante à travers les barreaux d’aciers.


C’était la Lenore des beaux jours qui l’ignorait. Vêtues de sa tenue habituelle, armée et confiante… Quoiqu’il y eût quelque chose dans sa démarque qui, plutôt qu’un chat à l’affut, rappelait plutôt un loup retenant à peine sa rage.

Elle avait changé.
… A quel point ?

Dernière édition par Narantuyaa le Mer 8 Aoû 2018 - 10:00, édité 1 fois
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Hélas, bien qu’elle s’en doutait, son alter égo s’éloignait d’elle et de la grille. Il était trop risqué d’être à portée de main. Pour l’une comme pour l’autre. Lenore sentait l’envie la gagner comme une vague, celle d’être à sa place de l’autre côté des barreaux et d’avoir la possibilité de s’éloigner, celle d’avoir ses vêtements, élaborés avec tant de minuties et de temps, et malgré elle, l’envie d’avoir l’aplomb qu’affichait en ce moment cette femme qui n’était pas elle. Ses nerfs vacillaient, ses émotions devenaient confuses, n’arrivant pas à se fixer sur un comportement. Elle devait paraitre bien instable, tantôt frissonnante de peur, tordue de rire ou le regard fixé sur son interlocutrice avec autant d’intensité.

Elle n’arrivait pas à réfléchir, à prendre les devants, se protéger en calculant la meilleures façon de parler ou répliquer pour éviter les « risques ». Son cerveau rebondissait sur chaque mot, chaque changement de position ou d’attitude, partant en tous sens imaginant le pire des scénarios et se noyait sous les possibilités terribles.



« Ce jour dans les bois. »

Dans le tumulte de ses pensées, une étincelle.

Elle écoutait attentivement cette voix taquine qui venait d’accrocher son raisonnement sur un écueil, un indice, suivant le chemin de raisonnement que l’Autre traçait pour elle. Concentrée sur le décorticage de son discours.

Dans le tumulte de ses pensées, une étincelle venait d’allumer une mèche.

Grignotant lentement mais surement le bout de chanvre alors qu’elle revivait de mémoire l’évènement au fil de la description que lui en faisait l’Alter Ego. Pas une histoire, pas un tableau, juste quelques mots-clés qui déclenchait le souvenir de Lenore, revivant la scène dans son esprit. Son cœur, assailli par les images, souffrait des coups de poignards de ces émotions ravivées. Elle ne la voyait plus et pourtant son regard n’arrivait pas à s’en détacher.

Dans le tumulte de ses pensées, une étincelle venait d’allumer la mèche d’un explosif.

Et dans l’éclatement de ses souvenirs, une rage ardente brûlait dans son regard, se répandait dans ses veines à grande vitesse, noyait son cœur et ses poumons au point d’en rendre sa respiration une fois de plus difficile. Son instinct prenait le dessus, elle perdait tout contrôle sur elle-même comme à chaque fois qu’elle le voyait. Qu’elle pensait à lui.




IL était là.

Presque à portée de main… Si elle pouvait tendre davantage la main, elle pourrait le toucher… Le saisir… Presque assez pour le griffer… Lui arracher les yeux !

Death, le Boucher de Grimm, le Boss de la Coalition Noire, le responsable de son état, de son handicap, de ses échecs, de la fin d’un monde même et de son enfermement. IL lui avait tout pris et IL se pavanait là sous son nez avec… son apparence !

Etait-ce finalement bien lui qui avait attaqué le Centurio ? C’était pourtant si logique qu’elle y avait pensé en tout premier lieu au moment de son retour sur la place de Port-Royal fumante dans la neige, devant les restes effondrés du bâtiment.

Impunis, impertinent, impitoyable, la narguant de cette cicatrice immonde à son oreille dont elle avait du mal à supporter l’existence. Elle porta instinctivement la main à sa tempe pour la masquer comme si ce geste allait forcer son « reflet » à en faire autant comme devant un miroir.

Réalisant qui l’Autre était, changea tout à sa manière de se comporter, inconsciemment. Elle serrait les barreaux à deux mains, s’en faisant blanchir les jointures. Son front baissé contre la grille, son regard semblait vouloir éviscéré jeter des éclairs, des dagues, des malédictions. Sa conscience lui hurlait d'arrêter de jouer, de ne plus chercher à le manipuler, qu'elle ne pourrait de toute façon rien en tirer si ce n'est du sang.

IL s’éloignait, maintenant que le feu avait pris, que l’incendie était hors de contrôle. Elle en trépignait sur place, d’un pied sur l’autre, la douleur s’effaçant devant une injonction plus grande.
IL fit apparaitre une arme à feu de nulle part et Lenore voulu en faire de même. L’idée soudaine que sa lame noire, qu’elle cachait dans son écharpe de tissu immobilisant son épaule puisse apparaitre de la même façon éveilla quelque chose dans son esprit obsessionnel. Faisait-elle de la magie sans le savoir à chaque fois qu’elle utilisait sa chère Murasama ? Après tout elle se retrouvait dans sa main à chaque moment clef, à chaque fois que sa vie était en danger, à chaque fois qu’elle voulait lentement éventrer de sales ordures comme lui… Elle voyait rouge.



Mais une arme n’est qu’un outil qui doit servir. Ce pistolet six coups qu’il avait en main se retrouvait pointer sur sa camarade, presque oubliée dans l’histoire. IL voulait reproduire le même schéma. Tuer un proche. Dans le simple but de lui arracher une protestation, une supplique, une larme peut être ? Non pour lui arracher le cœur, l’envie, l’espoir, le peu qu’il lui restait. Lui tournant le dos si fier de lui et de son jeu malsain.

Lenore aurait voulu se jeter sur lui, l’attaquer, lui arracher le bras. IL l’avait délaissé du regard avec cette grimace vicieuse sur les lèvres. Elle devait l’interrompre d’une façon ou d’une autre, avant qu’il ne soit trop tard. Mais que pouvait-elle faire ? Rien. Les Princesses de cœur détournaient le visage, cachant leur honte, leur résignation, ne faisant que davantage attiser l’urgence. Elle était seule, devait absolument agir mais n’avait rien pour servir d’arme à distance.

La mercenaire fouilla sa cellule des yeux. Dans la précipitation, elle saisit la seule chose qu’elle pouvait lui jeter. Puis se figea, le regard dans le vide, l’espace et le temps disparu, éclaté, le temps d’un coup de feu, d’une odeur caractéristique de poudre. Trop tard. Elle en tremblait, prête à exploser. Le temps de quelques secondes semblants éternelles. Le temps d’entendre la vie.

Un gémissement, un râle, et l’existence de Naran reprenait dans ce monde. La rousse souffla enfin une respiration qu’elle n’avait pas eu conscience de retenir. Sa conscience redonna des couleurs à son environnement, au bruit, aux sensations.
Revenant se plaquer contre la grille, le Boucher l’observait de nouveau, la narguait d’une dernière pique cinglante. Il jouait avec ses nerfs, jouait avec le feu qu’il avait allumé. Le regard de Lenore voulait le dévorer de son intensité, ses flammes de peur, de haine, d’excitation.



Il allait recommencer, jouant avec elle et sa victime comme un gamin horrible arrachant les ailes d’une mouche ou brûlant le nid de fourmis. Elle devait l’arrêter, c’était ce qu’IL réclamait même. Allait-elle le supplier ? Négocier ? Même si elle le faisait, elle l’imaginait bien en rire et continuer, jamais il n’aurait exaucé ce souhait quel qu’en soit le prix. Car la récompense de la voir se débattre impuissante était bien plus savoureuse. Elle en aurait fait de même…

Elle jeta un dernier regard aux deux princesses de cœur, entre la répugnance et la supplique. Pourquoi ? Alors qu’elle avait été témoin du pouvoir de leur lumière au Palais du rêve à travers Cendrillon. Pourquoi avaient elles abandonnées ? Plutôt mourir que de perdre espoir et de courber la tête !

Pourquoi alors que cette lumière éblouissante, brûlante et chaleureuse à la fois, un sort qui aurait pu éradiquer CE monstre… Pourquoi étaient-elles les bras ballants, le regard cloué au sol à éviter celui de ceux qui souffre devant elles ?!

La lumière contre les ténèbres. Son cœur encore indécis flottait entre les deux extrêmes, prête à embrasser la voix de celui qui lui offrirait en premier la puissance pour l’exterminer LUI ! Si la lumière était devenu sourde et aveugle, amorphe, inapte… elle deviendrait ce monstre capable de rivaliser avec lui. Elle se l’était déjà juré depuis un moment mais là, face à ses princesses qui n’avait plus aucune dignité, qui avait littéralement échouée à leur mission, comment pouvait-elle penser autrement.




Le cliquetis du chien de l’arme résonna, attirant son oreille, attirant son attention, détournant son regard plus haineux que jamais. Elle devait l’en empêcher, de n’importe quelle façon. Elle ne pouvait pas attendre que la magie se manifeste. Sans contrôle sur celle-ci, doutant encore de son existence dans ses veines. Elle passa la main à travers les barreaux et lui jeta de toute sa rage ce qu’elle avait pu ramasser dans sa cellule en un geste dérisoire pour le détourner de son jeu. Visant sa tête, son visage, le paquet s’envola, prêt à faire réagir les réflexes du Monstre, quitte à exploser sous un tir de réflexe pour se défendre, s’ouvrant pour déverser sur ce terrible sourire vicieux une immonde mixture froide, gaspillant le dernier repas que les gardes lui avaient laissé.


« Naran ! Ce n’est pas moi ! Ce n’est pas Lenore, c’est Death ! » Aboya-t-elle mettant fin à la mascarade qui se jouait devant ses yeux.
« Plutôt mourir que te supplier… même si elle meurt, ça ne changera rien ! Il n’y a plus rien que tu puisses me faire depuis bien longtemps… »

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La Bête levait ses yeux vers les cieux, les paupières mi-closes alors qu’il se délectait de la situation. Les mots, la rage, le désespoir, l’abandon. Il n’en attendait pas autant, pourtant, il en voulait encore et toujours plus, tel un puits sans fond impossible à combler.

C’est ici que tu te trompes…
L’arme à feu disparaissait dans un éclat ténébreux alors que le Démon tournait sur lui-même, un pas de côté afin de faire face à la cellule et éviter le piètre projectile qu’elle lui avait lancé. Dans un bruit sourd, le paquet explosait au mur, répandant son contenu contre le carrelage.

Namtar, lui, affichait le plus moqueur de ses traits à l’intention de la captive.

Il lui réservait tellement, il en trépignait presque d’impatience de pouvoir lui faire endurer tout ce qu’il imaginait, tel le bourreau sadique devant sa victime. Pourtant ? Il allait devoir se limiter. Les bras ballants, une chaine de fer se matérialisait progressivement, le fruit de sa volonté alors que le cliquetis résonnait et enlaçait ses deux mains. Il avait tant à lui faire découvrir. Deux paires d’yeux en jade se fixèrent alors, ceux du bourreau luisaient du plaisir sadique alors qu’il s’imaginait la suite.

D’un geste vif, il faisait tourner la chaine dans sa main droite, gagnant rapidement en vitesse alors que le claquement de l’air se faisait entendre.

Un éclat aux lèvres, il relâchait son emprise, visant Lenore comme elle l’avait fait avant lui. Le métal partait, elle reculait, les maillons passaient entre les barreaux et l’attrapaient à l’épaule avant de s’enrouler autour de son torse. D’une injonction physique, le Démon tirait sur la chaine qu’il avait en main, collant ainsi la captive contre les barreaux dans un tremblement. Elle était sien, qu’elle le désire au nom. Il enroulait ensuite la chaîne autour de son bras gauche, agrippant sa proie et s’approchant lentement tout en gardant son visage figé contre le barreau dans un flot de complainte.

Il te reste encore tant à découvrir, mon amie.
Relâchant son emprise du bras droit, il refermait le poing alors qu’il incantait un nouvel arcane, une autre facette de sa maîtrise qu’il lui réservait tout particulièrement. L’index et le majeur tendu, une étrange lueur brillait dans le poing du démon avant qu’il ne s’avance brusquement et enfonce le symbole qu’il formait de ses doigts dans le torse de la prisonnière. Cependant, il n’y avait aucune douleur, aucune goutte versée par le geste de Namtar. Le temps semblait se figer un instant alors que les deux visages étaient l’un en face de l’autre, il se permettait de lui adresser son message dans un murmure.

Il m’est possible de donner, d’accorder une sorte de grâce à une vermine telle que toi…
La volonté du démon quittait son corps, suivant le parcours du bras pour rentrer dans celui de Lenore, encore une fois sans la moindre supplique. Pourtant, la cicatrice à l’oreille de la captive disparaissait pour redonner l’élégance d’antan à un visage dénaturé. Ainsi qu’à la main handicapée de Lenore qui retrouvait l’usage de ses doigts perdus.

Comme il m’est possible de t’enlever la moindre parcelle de ton corps !
Une nouvelle vague surnaturelle émanait du Démon, se propageant exactement de la même façon dans le corps de Lenore.

À la différence que, cette fois, les bras et les jambes de la captive semblaient se détériorer et disparaître à la manière d’un éclat de lumière. Le poids sur son bras gauche ne changeait pas, néanmoins, il sentait que plus rien ne retenait la captive sur ses pieds. Dans son sadisme, le Démon venait de modifier l’apparence même de sa proie, faisant ainsi disparaître des parties entières de son anatomie.

En l’espace de quelques secondes, il ne restait plus que quatre moignons en lieu et place des bras et jambe de la mercenaire. Et dans un rire froid, Namtar reculait d’un pas tout en cessant d’animer les chaînes, les faisant disparaître elles aussi avant de contempler son oeuvre.

Ma douce Lenore. Tu n’imagines pas un seul instant la joie qui s’émane de mon âme à te voir dans cette posture, est-ce qu’il m’est permis de croire que tu réalises finalement l’absurdité de ton combat à mon encontre ? Tu n’y parviendras jamais.
La Bête insistait sur le dernier mot, comme si celui-ci avait pour destin de résonner entre les murs de cette cellule jusqu’à la fin des temps. Dans un léger haussement d’épaules, il se permettait de détourner son regard pour fixer la cellule de l’autre captive.

Si tu ne veux pas subir le même sort, il serait de bon ton de rester sagement assise sur ton lit, mercenaire. Tu m’es plus utile vivante que morte. Me suis-je bien fait comprendre ? À moins que notre amie commune ne parle une fois de plus de l’esprit des mercenaires…?
Il reportait son attention sur son nouveau jouet, la posture du vainqueur devant un ennemi terrassé, il en parvenait presque à avoir laissé autant de chair. La Bête aurait dû limiter son être à une tête. Insipide, insupportable, inutile. Le mantra que tout bon mercenaire devrait se répéter jusqu’à son dernier soupire, ils n’étaient rien de plus, une tâche dans l’univers.




Dernière édition par Death le Mar 2 Oct 2018 - 14:27, édité 1 fois
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Les mots de Lenore donnent sens à une situation qui n’en a pas.

Son cri fait ressortir l’ennemi derrière les barreaux. Il n’y aura pas de chantage, pas de manipulation, pas de pseudo sacrifice : Leur ennemi était total, opposé tant à leur cause qu’à leur existence. Il n’y avait d’autre choix que le combat.


Le combat… Facile à dire. L’adrénaline avait finalement réussi à faire tenir Naran debout, mais pouvait difficilement faire plus. Relevée en une garde plus ample depuis la disparition de l’arme à feu, la Mongole bouillonnait de rage face à son impuissance.
Pire encore que sa jambe sanguinolente, les barreaux la retiennent loin du combat, loin de Lenore démembré…


Dans l’impossible de la situation, elle sent tout son être s’embraser. Sa furie, sa frustration se déversait en elle avec une acuité particulière... Et quelque chose, dans sa rage, se transforme, comme affuté par une pierre invisible.

Le crépitement qui sillonnait sa peau s’intensifie à nouveau, rejoignant ses mains plutôt que ses blessures, traçant le long de ses bras des rainures fulgurantes.


Un ennemi. Pas d’arme, mais de la haine à revendre. Naran sent son souffle s’embraser dans sa gorge, son vertige revenir de plus belle. Une nouvelle gerbe d’étincelle marque son renâclement hargneux, alors que Death l’intime de se tenir tranquille.

Sa poitrine tailladée se rouvre sous la tension, gouttant d'un liquide visqueux. Elle grogne sous la douleur, et retient sa respiration.


Sa main, encore bardée de plaie, se referme.
Dans un flash, le néon explose.

La cellule de Lenore est inondée de lumière. L’éclair frappe le bras du Démon, emportant avec lui une dernière volée de verre. Le tonnerre résonne le long des cellules, faisant frémir les figures hantées et recroquevillés qui s’y dissimulent.


Le cœur au bord des lèvres, Naran fixe le spectacle.
Ce ne sera pas suffisant. Elle le sait: Mais déjà si peu était inespéré. Mais rester bras ballant ne fera que rendre leurs morts plus misérables.
Alors qu’elle s’effondre sur sa banquette, exténuée, Naran serre les dents et s’agrippe aux derniers fils de sa conscience.

Au sol, les fragments de verre projetés tout autour de leur agresseur frémissent, agitée par un vent maladroit.


Un dernier… Effort…  
Sa vision se brouille déjà de noir. Plus qu’un dernier…
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Coincée contre sa volonté à même la grille, elle plongeait son regard haineux dans le bonheur sadique de son ennemi. Décontenancée de voir son propre visage lui provoquer un tel dégoût. Elle tentait sans succès de s’extirper de la force de la chaîne qui l’avait saisie. Malgré ses efforts paniqués, elle n’avait pu l’empêcher de faire pénétrer son immonde essence dans son torse. Grinçant des dents, elle subissait les fourmillements sur sa peau, étrange sensation près de son oreille meurtrie qui semblait annuler la légère pression devenue habituelle sur sa peau froissée.
C’est en voyant réapparaître ses doigts sacrifiés qu’elle comprit. Écarquillant les yeux, elle cessa de lutter un instant. Son cœur serré par une bouffée de réconfort, elle retrouvait enfin sa main gauche complète. Inespéré.



Elle n’avait pas pu s’empêcher mais elle n’aurait pas dû y croire. Déjà il lui retirait son cadeau. La gorge nouée, elle luttait pour briser son emprise et s’éloigner, pour l’empêcher d’effacer ses phalanges de nouveau. Elle grognait, paniquée, forçant sur ses bras pour rompre la chaîne, mais sa force s’évanouissait. Ses bras s’évaporaient. Ses jambes ne la portaient plus. Attachée à la grille par la matière noire de son bourreau, elle se faisait effacer de l’existence. Elle ne voulait pas disparaître ! La rage et l’angoisse brûlaient dans ses veines mais que faire sans bras ? Sans jambes ?

Même si son lancer désespéré avait ridiculement échoué, Lenore avait de nouveau toute l’attention qu'elle avait voulu de Death, gigotant comme un asticot au sol alors qu’elle était désormais privée de ses membres. Il passait son temps à la traiter de vermine à chaque rencontre, elle et les mercenaires, alors elle n’avait aucun mal à croire qu’il prenait plaisir à la voir ainsi, désespérée, perdue, gémissante.

Elle n’avait rien pu faire, incapable de prévoir son geste, son intention. Elle n’avait rien senti d’autre que son énergie en elle, dégoûtante. Plus de douleur, même plus un fourmillement, pas même une sensation de toucher.

Elle voulait réussir à se retourner, ramper d’une façon ou d’une autre vers le recoin, le plus loin possible de lui, vers son refuge. Mais elle ne parvenait qu’à gigoter ridiculement.
Elle s’agitait de moins en moins, les larmes d’angoisse noyant finalement l’énergie de sa rage. Que pouvait-elle faire de plus alors qu’IL avait réussi à la faire disparaître ?



Alors un picotement brûlant irradiait dans son dos pour la punir de baisser les bras. Une sensation métallique s’infusait dans sa peau, gagnant son cœur et se répandant avec chaleur et réconfort dans ses veines. Elle ferma les yeux et se calma, expirant longuement alors que son sang retraçait d’une énergie nouvelle le chemin de ses bras, de ses jambes. Elle imaginait cette vague bienvenue qui redessinait sa silhouette complète. Dans son dos la gêne prenait forme, la douleur de la garde, la pointe de la lame noire. En faisant disparaître son bras enfermé dans l’écharpe de tissu, IL n’avait pas vu Murasama tombé au sol. Elle-même l’avait recouverte du reste de son corps, une fois l’emprise de la chaîne disparue.

Cette lame étrange lui procurait toujours du bien-être, du réconfort et de la force au moment le plus critique. Sa volonté repoussant la présence en elle. Une énergie à puiser pour changer la donne. Elle ne pouvait pas le laisser la dominer. Ses veines pulsaient jusqu’au bout de ses membres, ils n’avaient pas donc pu disparaître sans aucune douleur ! Tout ceci n’était qu’un tour qui avait submergé son cerveau. Un tour qu’elle combattrait de la force de son esprit. Elle rouvrit les yeux, animée d’une nouvelle détermination. Ses membres réapparaissaient et leurs sensations avec.

Un flash inonda la cellule, la forçant à détourner le regard, puis un petit éclair cingla vers le bras de Death. Quelqu’un d’autre tentait de lutter, mais qui ? Les princesses ? Auraient-elles eu un sursaut de conscience ? Peu probable. Qui parmi les autres prisonniers auraient pu risquer sa colère pour une inconnue ? Naran était la seule responsable logique de cet acte dont la puissance si faible était déjà encaissée par le Boucher de Grimm, lui arrachant une simple grimace avant d’en revenir à Lenore.

Il allait pouvoir la voir se relever. Encore maladroitement. Des fourmis dans les membres rendant ses appuis hésitants. Une poupée de chiffon, fatiguée, animée par la haine et la folie.


« Continu de penser que je n’y arriverai jamais. Je continuerai de penser que j’y arriverai un jour. » Souffla-t-elle avec fierté. IL ne l’avait pas encore brisée.

Murasama dans la main droite, reflétant les gerbes d’étincelles, elle avançait jusqu’à la grille. Le défiant comme si elle ne pouvait rien faire de plus. Elle releva son regard émeraude dans celui de son alter-ego, décalant une mèche rousse poisseuse de sueur de sa main meurtrie. Ses yeux glissèrent vers les lèvres carmin de son reflet. Aussi puissant et horrible que pouvait être ce monstre, il avait bien besoin de respirer. Elle souriait en coin à l’idée de renverser la vapeur. Savourant l’idée même avant de la réaliser, ses gestes se firent plus sensuels. Après tout il jouait avec elle depuis tout à l’heure, jusqu’à lui murmurer ses intentions.

Lenore tendit la main handicapée vers ces lèvres de l’autre côté des barreaux, hors de portée alors qu'il ne reculait qu'à peine la tête pour en éviter le contact. Sans les quitter des yeux elle referma ses doigts sur quelques ficelles imaginaire qu’elle tira vers elle. Sortir l’air de sa bouche, l’amener à elle et le garder dans sa main serrée comme si elle détenait sa vie. Un geste pour accompagner sa volonté et son énergie, pour donner forme à sa magie.


«  Ça fait quoi de se sentir à son tour vulnérable ? » Dit-elle concentrée sur son sort pour faire durer le plaisir.

Ses yeux couvaient d’une caresse velours les changements dans ses mimiques, ses réactions, sa résistance, sa surprise et son envie de vengeance. Pas moins sadique que lui peut-être.
Elle lâcha un long soupir, laissant son sort disparaître lorsque son énergie ne suffit plus à le maintenir. Déjà il reprenait contenance alors qu’elle restait les deux mains sur la grille, se balançant d’un pied sur l’autre à ne plus tenir en place. Faisant tinter Murasama contre le métal.


« Tu veux me faire disparaître. Je veux te détruire……… On verra bien qui saura satisfaire l’autre le premier. » Murmura-t-elle de la même façon que lui, le provocant en posant son front contre les barreaux avec un sourire amusé.

Elle se sentait plus vivante que jamais. Plus forte également, saisissant les subtilités d'une magie qu'elle peinait à discerner. Face à lui, à monter dans l’escalade de violence qui les enchaînait tous les deux dans le même destin. Elle qui lui avait couru après toute sa vie, qui n’existait plus que pour le tuer, pouvait enfin exprimer ce qu’elle était vraiment. Sans même craindre de châtiment. Chaque brûlure, chaque morsure ne ferait que lui donner plus de force et de volonté.
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La main sur le torse, reprenant contenance, le Démon accordait son regard le plus dédaigneux à la captive. La Garde Noire était devenue incompétente au point de ne plus obéir aux ordres ou à désarmer des personnes inconscientes ?!

L'Intendante aurait à répondre de leurs incompétences.

Cependant, la dernière réflexion de la part de Lenore ainsi que son comportement parvenait à lui faire oublier cet accident. Donnant ainsi à la situation autre chose, une nouvelle aura, un battement de coeur qu'il n'avait pas ressenti jusqu'alors. Il y avait aussi l'idiotie de sa comparse. La brûlure de l'éclair parcourait toujours son bras. Sauf qu'il n'avait aucune intention à détourner ses yeux de l'éclat présent dans  ceux de son ennemi, ils étaient bien prestigieux, impossible à occulter sur l'instant présent.

Est-ce qu'un jour, l'un ou l'autre serait réellement satisfait ?
Laissant le bras endolori s'approcher de sa taille, le Démon répondait à son tour par la malice, même si l'être qu'il est criait vengeance quant à l'insulte de sa magie.

La corruption du sang, il pensait qu'elle en était dépourvue, à son grand regret.

Que dois-je faire désormais. Où est-ce que toute cette mascarade risque de nous mener ? Il n'y a qu'une seule fin au bout de la route que nous empruntons. Il n'y a de place pour personne d'autre que toi et moi. Tu comprends, j'imagine.
Namtar détournait brièvement son regard, accordant un instant à l'autre mercenaire présent en ce lieu. La suite semblait tellement logique. Elle n'avait pas sa place dans le ballet qu'était l'existence des deux personnes empruntant les mêmes traits. Levant brièvement la main, claquant des doigts dont l'écho se répercutait contre les murs de la prison, une tâche d'un noir aussi profond que les ténèbres faisait son apparition dans le fond de sa cellule.

Il offrait un spectacle, une dernière révérence que Lenore ne pourrait peut-être jamais voir. En avait-elle cure à cet instant, tant elle plagiait le jeu du Démon ? Il l'ignorait. Cela, il voulait le découvrir dans ce moment puéril qui l'animait. C'est alors que des dizaines de mains se matérialisaient au travers de la flaque. Elles s'étiraient, lentement, semblant envahir la cellule pour finalement agriper la mercenaire répondant au nom de Naran. Une griffe s'enfonçant dans l'épaule, une autre dans les côtes et une dernière dans la cuisse qui compressait la plaie par balle. Finalement, elle tirait le corps en direction de cette flaque, les talons de la prisonnière glissant sur le sol.

Délaissant le sort de celle-ci, la Bête reprenait la discussion qu'elle entretenait avec Lenore, s'écartant une fois de plus de sa prisonnière et de son couteau pour s'adosser contre le mur joignant la cellule de Naran. Il croisait ses bras, hochant le crâne pour se défaire d'une mèche, fixant de nouveau le fruit de son intérêt.

Il doit y avoir mort plus douce. Chuter dans les ténèbres ? C'est ce qui t'incombe sur ce chemin. La seule variable est la suivante, le temps qu'il te faudra pour me rejoindre et m'abattre au coeur de celle-ci. Alors, est-ce que tu veux gagner du temps en laissant cette pauvre Naran sombrer pour toi ? Á moins que tu me laisses t'occuper de ta descente. Allons-y. Quel est ton choix ?
Lui ? Vulnérable. Il riait à cette idée alors qu'elle se trouvait toujours derrière les barreaux. La sensation désagréable de cette magie corrompue parcourait toujours son corps. La frayeur avait le temps de se faire un chemin dans son esprit, sauf qu'elle stoppait sa propre incantation avant même qu'il ne chute.

Pathétique. Elle avait encore tant à apprendre. Autant plus à ses côtés.




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Chancelante, Naran s’effondre en arrière. Tout son esprit n’est concentré que sur une seule chose ; toute sa douleur focalisée sur sa tâche.

C’est à peine si elle sent les mains ténébreuses s’agripper à sa chair, à peine si elle tressaille alors que sa peau balafrée s’ouvre à nouveau.

Intérieurement, elle perçoit la présence noire et poisseuse derrière elle, mais ne sait la distinguer des ténèbres ambiantes.
Ses repères sont faussés, changés, vertigineux.

Mais surtout, Naran n’en a plus grand-chose à faire.


Quelque chose l’étonne toutefois.

Quand les ténèbres l’attirent à elle, elle ne ressent pas la terreur habituelle. Pas de dégout ni chair de poule horrifiée. Pas même la répulsion qu’elle ressentait à l’approche des autres Sans Cœurs…

Au contraire, les mains griffues s’enfoncent dans sa chair avec un murmure cajoleur. Leur chant est diffus, incompréhensible, et pourtant il se mêle à la douleur en un cocktail exquis. Naran se sent fondre, tiraillée de partout vers le néant.


Il y a quelque chose d’attirant, au plus profond des ténèbres. Un frémissement d’excitation, de plaisir pur. La fièvre qui brûle ses veines chantonne au gré des griffes. Au-delà de la peur, de la morale, il y a une porte qui mène à l’extase.

Une porte battue, griffée, malmenée au possible. Une porte que, jusqu’ici, Naran avait maintenu close.


La Mongole passe sa main sur le bois dévasté. Le temps des rêves, infiniment plus long que celui des vivants, lui laisse quelque instant de répit, et une foule de souvenirs remonte à elle.

Quelques mèches de cheveux noirs et épais. Des yeux secs, horrifiés ; des hanches délicates, une peau déjà griffée par les précédents… Une honte, une fragilité si délicieusement attirante…

Des prunelles écarquillées, glissant sans comprendre de l’un à l’autre. Aucun mot, aucun mouvement, sinon de la rage impuissante, pitoyable.

L’odeur de carcasse enfantine, brûlée et perdue dans les décombres, qui surplombe celle de la boue, celle du sang, pour devenir le parfum de la victoire.

Le rideau noir des fins de bataille, qui obscurcit tout sinon l’adversaire. Celui qui actionne un corps épuisé, celui qui pulse au fond des tripes…
De ça, Naran avait besoin.


Délicatement, elle glisse sa main le long de la porte usée. Les ombres tambourinent toujours. Une fanfare meurtrière, aussi attirante que mortelle.

Un dernier recours.


Mais deux lumières aveuglantes pulsent. Loin dans les ténèbres, obscurcies, étouffées. Et pourtant aussi lumineuses qu’au premier jour.

Comme un coup de fouet, Naran est arrachée à la porte hurlante, et revint à elle-même.


Le monde réel est un enfer incarné. La douleur surplombe chaque instant, chaque millimètre carré de sa peau, chaque terminaison nerveuse. Lacérés, ses doigts, ses membres, même ses lèvres ne répondent plus.
Après un instant de panique, Naran se souvient enfin.

Dans un tourbillon épars, les bris de verres prennent leur envol.

Puis, chaotiques, ils filent vers leurs cibles.

Deux prunelles vertes, flamboyantes.
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Le contact du métal froid sur son front était d’un étrange réconfort. Solide, il l’ancrait dans la réalité et pourtant c’était un obstacle, une contrainte glacée qui luttait contre les flammes de son envie, la forçant de patience, d’analyse et d’écoute. Ses mains se serrait et desserrait aussi fort qu’elle le pouvait sur les barreaux comme elle aurait voulu le faire autour de ce cou fragile qui n’était pas le sien.



Mais ses yeux immobiles plongeaient au plus profond de ceux de son reflet. IL lui retournait le même regard.

Elle avait tout son intérêt. IL avait tout le sien.

Elle savourait l’idée de lui faire du mal. Il était clair qu’IL prenait beaucoup de plaisir à la torturer.

Elle guettait ses erreurs, ses faiblesses. IL cherchait ses moindres réactions.

Un regard plein de promesses qui la fit frissonner d’anticipation et la fit sourire, dans la même ivresse que LUI.

Qui était donc le reflet de l’autre ? Elle fixait son regard sur cette autre Lenore qu’IL avait forgé, façonné. Une Lenore digne de le précipiter dans sa propre tombe. Elle était presque fière de ce qu’elle voyait.



IL claquait des doigts et dans le silence, les murs austères lui renvoyaient une plainte affaiblis. Qu’avait-il fait ? Un sort ? Une simple provocation ? Un accord avec ses gardes pour une action particulière ?
Elle piétinait comme une bête fauve attendant le moment où la porte ne ferait que commencer à s’entrouvrir pour forcer le passage et se jeter sur l’impudent qui a cru l’enfermer.
Ses mots laissaient imaginer le pire pour sa camarade. Hors elle était incapable de faire quoi que ce soit. Ses émotions bouillonnantes ne lui accordaient aucun répit pour rassembler de l’énergie et réfléchir à un sort, une magie, ou une simple astuce. Aucun cri ne fusait, seul un chuchotement glauque finit de l’inquiéter.



Pourtant, comme au Palais des Rêves, il renouvelait l’erreur. Il laissait s’infiltrer dans leur espace, entre LUI et elle,  un «  Nous ». Il dessinait à ses côtés une place pour Lenore. Une destination commune qui leur était réservée. IL lui avait donné son arme là-bas, IL lui tendait la main désormais. IL la voulait. Une promesse de puissance, de pouvoir…

Que ferait Lenore d’un tel allié, si elle n’avait plus d’ennemis ?


HORS DE QUESTION !!


Ses veines gonflaient de cette envie brûlante de le détruire. LUI et toutes ses belles paroles. Lui quémander une grâce ? Une faveur ? S’enchaîner à son bon vouloir ?


PLUTOT CREUVER !


Ou plutôt le faire crever. Douloureusement, longuement. Sa respiration s’accéléra en serrant toujours plus les barreaux entre ses mains meurtries. Son regard ne suffisait plus à plonger dans le sien. Sa haine débordante faisait s’emballer son cœur et son souffle.
Que faire pour Naran ? La grille métallique en perdait sa fraîcheur rassurante. Elle reprenait ses droits et son rôle d’entrave. Elle s’imposait contre la volonté de la rousse, oppressante.


« Garde donc « toute cette mascarade » pour les esprits faibles qui te suivent ou pour faire taire une princesse… Moi je sais ce que tu veux vraiment… Ô comme tu serais déçu si je me laissais faire… Autant que moi. »
Elle ferma les yeux une seconde, inspirant longuement, cherchant l’air qui lui manquait.

« Abandonne-toi à moi… Et je te promets... que l’un de nous sera définitivement comblé. »
Elle laissa filtrer un rire, reculant pour délaisser la grille à contre-coeur. Quittant la luminosité factice pour s’enfoncer dans l’ombre épileptique du fond de sa cellule. Elle devait le forcer à revenir à elle. Délaissé sa camarade pour pénétrer son espace. Peut-être même entrer dans sa cage ?

«  Mes ténèbres sont les miennes… ça fait bien longtemps que je les ai embrassées. Ton premier cadeau empoisonné… Chuchota-t-elle pour le forcer à s’approcher afin de distinguer sa voix. Dans un détour, elles m’ont appris que les routes ne menaient à rien d’autres qu’un simulacre de ce qui se trouve au départ. Si tu veux plus, il faut t’enfoncer loin des chemins là où sévissent les monstres… » Elle murmurait amusée de sa petite histoire.

« Mais dis-moi… ça me revient maintenant… Qu’as-tu ressenti lorsque l’attaque de la lumière de Cendrillon et de ce soldat de la Lumière t’a balayé ? … As-tu souffert ? Est-ce que ça t’as réchauffé le cœur ? Est-ce que ça t’as brûlé ? » Son intérêt sadique était palpable sur sa dernière phrase.



« La lumière de Cendrillon ? Comment… ? De quoi parles-tu ? » Hésita une voix animée d’un regain d’espoir dans la cellule de la fille d’Agrabah.


Elle s’amusait à préparer sa réponse à la princesse de coeur éteinte qui était emprisonnée face à elle, prête à ridiculiser le boss de la Coalition Noire, agacer leur tortionnaire.
Elle n’eût pas le temps de parler. La lumière du néon vacillant se reflétait sur les éclats de verre à ses pieds. Ils frissonnèrent, captant son attention. Animées d’une vie qui leur était propre, Lenore les regardait s’envoler avec étonnement. Elle qui n’y était pour rien, devina rapidement leur trajectoire, vers cet autre qu’elle n’était pas. Elle fit un pas en avant, tentant de les saisir par réflexes, angoissées à l’idée qu’un autre ne blesse sa proie. Mais le bris de verre fila avec les autres ne lui laissant qu’une petite entaille au creux de la main. Elle ramena celle-ci contre son haillon, contre son ventre grondant. La faim ravivée par l’odeur du sang.
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Distrait. Les paroles, la douceur des mots de la captive émoussaient ses sens alors qu'il manquait l'intérêt véritable qu'il avait en ce jour. Les débris volaient dans les airs, fendaient l'air, n'attendant que le bon moment pour percer.

D'un revers de la main, le démon attrapait les pans de la cape qu'il portait comme vêtement, relevant d'un geste pour protéger son visage.

Les pointes du verre fendaient le tissu, bloquant la plupart entre les mailles de celui-ci. D'un rire léger, le Démon laissait retomber le cape pour afficher l'expression qui lui allait si bien, la colère. Retournant au centre de la pièce, il claquait une nouvelle fois des doigts alors qu'une autre flaque ténébreuse faisait son apparition dans le dos de Lenore. Pour ce qui était du second invité, les mains relâchaient leur emprise pour ne laisser rien d'autre que la flaque guidant dans les ténèbres des mondes.

Princesse, vous voulez savoir de quoi parle cette personne ? Bien.
Refermant son poing, s'en faisant blanchir les jointures, Namtar faisait appel à un autre sans-coeur depuis les deux portails actifs. L'instant d'après, c'était la poigne d'un Darkside qui émanait des flaques pour attraper et plaquer les mercenaires contre les barreaux des cellules. Dévoilant à quiconque présent dans la pièce les visages, l'un meurtri et le second rageur, des lots de consolation qu'était l'échec répondant au nom de bal.

Les retrouvailles de Cendrillon avec son Prince ne se sont pas déroulé comme nous l'avions prévu, la faute imputant les deux personnes qui vous accompagnent désormais. Elles ont jugé bon d'interferer le bonheur retrouvé de votre amie. Oh, oui, Lenore...
Il tournait sa tête, fixant la rousse dans le blanc de ses yeux alors que l'emprise du sans-coeur l'entravait autant que pouvait le faire cette misérable prison.

Cendrillon était peut-être un engrenage de mon plan pour la domination du Palais des Rêves, en attendant, ton intervention à précipiter sa chute ainsi que celle de son monde. Tout comme vous, Princesse, elle a perdu l'homme qu'elle aimait par la faute de la folie d'une seule et unique personne. Par l'égoïsme. Par la rage. Tout cela, n'était-ce pas les raisons d'Armand de Beaumont pour éventrer Aladdin ?! Á moins que... Il manque l'argent... Ne sommes nous pas en présence de mercenaire n'ayant aucune honte à vendre leur âme pour une poignée de munnies ? La question te revient, mon amie, la Lumière et le désespoir de Cendrillon t'ont elles fait du mal autant qu'à moi...
La Bête ricanait doucement avançant dans la cellule pour fixer les Princesses captives à tour de rôle, s'arrêtant finalement devant Aurore. Il cessait son rire, observant ce visage d'une rare pureté par le biais des barreaux de fer.

Toi, tu le sais. Ton royaume retrouvera bientôt sa Princesse. Tu n'es plus un oiseau à garder en cage, tu dois reprendre ton envole au Domaine.
Continuant son chemin, il revenait alors auprès de Lenore, arborant un sourire des plus désolés quant à sa vaine tentative. Et dans un murmure, il glissait quelques douces paroles aux oreilles de la seule personne qui en valait réellement la peine.

Oui, Lenore. Elles peuvent joindre leur effort pour me vaincre, mais est-ce qu'elles le feront ? L'une s'en va dans peu de temps et la seconde n'a rien à y gagner. La liberté ? Jusqu'à dans son propre monde, elle est recherchée pour être executé. Paradoxalement, elle est en sécurité dans ce lieu, au coeur même de la Coalition Noire. Vas-y, tente de briller au plus sombre des ténèbres, il y aura toujours un homme devant toi et se sera moi.
Il se reculait alors, rejoingnant la porte menant à la sortie des prisons, posant une main sur la poignée de la porte. Cessant son geste avant de se retourner, le visage d'un innocent avant de reprendre d'une voix douce.

Cette visite était plaisante, j'espère que ce séjour à nos côtés vous sera tout aussi plaisant qu'il ne l'est pour moi. Une dernière doléance ? Où ma présence n'est plus indispensable.




Dernière édition par Death le Mar 2 Oct 2018 - 14:27, édité 1 fois
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Le chant des Sans-Cœur devint assourdissant. Il s’immisce dans ses plaies, tonne dans ses tympans, triture sa cervelle jusqu’à l’évanouissement.

Vidée, Naran s’enfoncent lentement dans le gouffre visqueux qui tapissait sa cellule. Ses yeux se ferment d’eux même. Sa conscience s’efface. Ses mains s’agrippent au vide, derniers reflexes de ses membres lacérés…


Mais quelque chose gronde, plus fort encore que les ombres. Gisant contre l’abîme ténébreux, la Mercenaire ouvre soudainement un œil. Quelque chose…

Trop éreintée pour réagir, Naran se prépare à l’impact.


Un ouragan se saisit d’elle, et la plaque contre les barreaux. L’acier percute ses hématomes de plein fouet, envoyant gicler une gerbe de pus sanglant dans la salle.

Ses membres flasques valdinguent autour d’elle sans qu’elle puisse les retenir.

Incapable de garder les yeux ouverts face à l’éclat aveuglant des lumières, Naran hoquète un caillot de sang. Sa joie, déjà balafrée, bleuit au contact des barreaux, tandis qu’autour d’elle se referme un étau implacable.


Les paroles du maitre des lieux ne lui parviennent qu’en écho. Sa seule réponse est un filet de bave rougi, qui frappe le sol nacré de sang dans un grognement sec.
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Son regard sur elle lui donnait toujours plus d’énergie. Pour lui, elle n’était rien qu’un cloporte parmi tant d’autres avant le bal, maintenant il lui accordait son attention, il daignait sortir de ses activités pour venir la voir. Mieux encore, elle parvenait à lui faire perdre patience, contenance et concentration. Elle arrivait à le pousser à bout, savourant la colère dans sa voix, sur ce visage emprunté.

Il avait échoué dans ses projets et c’était grâce à elle ! Elle avait fait tomber son château de cartes, fait dérailler les engrenages soigneusement imbriqués avec patience et longueur de temps. La petite poussière qu’elle était avait fait grincer, trembler l’ensemble. Mais elle n’était pas seule responsable. Voir pas du tout.

Que ce serait-il réellement passé si elle n’avait pas agi ? Le maréchal Roxas et la maitresse de la clé Aqua étaient là sans sa demande. Pourquoi ? Normalement pour empêcher la Coalition Noire de régner sur le monde ? Ou pour autre chose ? Les actes infâmes du monstre dans leur rang correspondaient peu à ce qu’on attendrait de ce genre de groupuscule.
Sans elle, et les autres mercenaires, le bal aurait-il réellement été jusqu’au bout ? S’ils étaient intervenu pour y mettre fin, sa présence était-elle réellement celle qui a fait tomber Death ?
Aussi plaisant que l’idée pouvait sembler d’être celle qui avait fait chavirer le Boss de la Coalition Noire… Elle n’avait pas la bêtise de le croire. Elle n’avait pas la force de faire quoique ce soit ici enfermé. Elle n’avait pas assez de pouvoir, pas assez d’alliés dans sa cabale.

Et elle avait peur.

Peur de ne jamais réussir à quitter ses barreaux et ses murs. Peur de l’immonde liquide poisseux noir qui coulait sur ses pieds nus, la poussant à revenir vers la grille. Peur de la force qui l’avait empalé contre celle-ci, incapable de s’en défaire, de s’en libérer.

La violence du choc, la douleur fulgurante lui avaient coupé le souffle. Elle n’avait pu contredire son hôte alors qu’il brisait de nouveau l’espoir de la princesse, remuant les souvenirs douloureux. Sa lumière s’affaiblissait.

Comment Lenore pouvait-elle donc devenir ce phare dans les ténèbres ? IL avait bien raison de se moquer. Elle qui luttait avec l’ouragan de ses propres ténèbres, avec son impuissance et ses envies terribles. Qui entrainait dans son sillage, camarades, mercenaires, et innocents jusque dans l’extinction d’un monde.

Sa responsabilité, sa faiblesse et sa folie lui étaient jeté au visage dans le regard de la princesse d’Agrabah et dans les râles étouffés de Naran. Le monde de Jasmine que les mercenaires devaient défendre et qu’ils ont abandonné. Même si elle n’en faisait pas encore partie à cette époque, elle devait trainés les chaines qu’avaient forgées ses pairs.

Son torse brûlait, grignoté par des émotions violentes. Ses oreilles se noyaient sous les murmures de sa conscience. Elle luttait pour contenir la violence de ses pensées contre elle-même. Faible. Impuissante. Responsable.

Elle avait peur d’elle-même. De cette part de son esprit qui ouvrait les bras à l’obscure et sa puissance sans égale. Ces murmures attirants qui résonnaient dans la voix de son ennemi.
La lumière mourante du néon peinait à survivre à l’épaisseur des ténèbres de sa cellule. Elle guettait la fameuse lumière à laquelle s’accrocher. N’importe quoi… N’importe qui…
Elle se força à repasser dans sa mémoire les visages de ceux qu’elle avait aimé malgré les chuchotements éraillés qui lui rappelait qu’elle les trompait, qu’il ne comprendrait jamais ce qu’elle ressentait.

Ironiquement, ce furent ses paroles à LUI qui la sortirent de sa torpeur. Un besoin irrépressible de s’y opposer et c’est par un sarcasme qu’elle lui répondit. De quoi avait-elle besoin ? De lui… IL avait toujours été son phare dans les ténèbres.


« Une doléance ?... Mon seigneur est trop bon… Cracha-t-elle. Envoie moi donc ton cuistot… J’ai quelques réclamations. Comment réussit-il à faire quelque chose de si infâme avec des ingrédients naturellement bons ? Ce n’est pas comme ça qu’on soigne des invités. »

Elle serrait Murasama dans sa main mais ne parvint pas à se défaire de la force du sans-cœur qui la maintenait en place. Elle ne put que s’armer de patience, après tout il ne voulait pas les tués tout de suite.
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Le Démon ricanait doucement, le son plaisant de l’insolence qu’elle pouvait encore faire preuve à cet instant. Le doux mélange de deux sentiments, deux gouts qui se mêlait et s’entremêlait alors qu’il conservait les traits fins de la mercenaire. Lui qui s’apprêtait à quitter la pièce, il refermait délicatement la porte pour retourner devant la cellule et la regarder de la tête jusqu’aux pieds.

Voyons, devant l’infini des possibilités qui s’ouvraient à toi, tu décides de m’atteindre avec pareille doléance ? Voyons, toi et moi savons que tu es capable de bien plus, un petit effort.
Il fermait alors ses paupières, se retournait finalement et avançant de quelques pas. Il fixait alors le plafond, éclairé par alternance, la faute à un néon brisé. Il soupirait ensuite pour se retourner et croiser les pupilles de jade.

Évite de détruire d’autres lumières, tu n’es pas seule, ici. À quoi bon incommoder tes voisins de cellule ? Profite de l’endroit. Apprends à la découvrir. Si tu es sage ? Peut-être que tu obtiendras autre chose que cette bouillie infecte. Il faut apprendre à vivre avec moi, alors, fait un effort. Quant à toi ?
Il détournait son regard un bref instant, fixant l’autre mercenaire avec dédain.

Il va falloir te remettre en état pour le transfert, ainsi qu’un bain. Que tu deviennes digne. Dans l’hypothèse que tu connaisses la définition de ce mot. Nous nous retrouverons dans peu de temps.
Haussant les épaules, Namtar se retournait finalement pour faire face à la porte et lever sa main pour claquer des doigts. Aussi subitement que les ténèbres étaient apparu, elles disparaissaient. Les deux bras se dissipèrent alors que le Démon quittait les cellules. Il n’avait pas besoin de plus. D’un bref regard, il distinguait les deux gardes revenir de leur ronde. Il pressait le pas, rejoignant son bureau pour enfin se débarrasser de cette enveloppe.

À regret.

Retrouver l’absence de son bras, le noir dans son regard, la rage de la défaite. Il avait mené le jeu devant les mercenaires, pourtant, il restait seul maître de son échec lors du bal. Roxas. Il allait payer son insolence et cela commencerait pas sa vie. Tromper le monde, tromper l’univers. Le terrain de jeu du Démon s’étendait et bientôt, il devrait retourner sur scène. Dans un corps sans chair ? Dans une enveloppe sans force ? Il répugnait déjà à cette idée. Pourtant. Il n’allait pas avoir le choix.

L’amertume.

Profitant de la silhouette de la rousse, le Démon furetait au travers de son bureau avant de quitter le manoir et rejoindre son vaisseau. Il n’y avait pas d’autre fortune que la réputation d’un mercenaire ? Il allait vérifier cela en cet instant, en ce jour. Il n’allait pas laisser le bal être la défaite qu’il avait subie.




Dernière édition par Death le Mar 2 Oct 2018 - 14:28, édité 1 fois
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Pum-pum-di-dum… c'est tout pour l'intro. Spoiler alert et toussa, lisez le rp avant le commentaire.

Commençons par Naran' dont le rôle est de… et bien… tenir la chandelle, très clairement, pendant que Death et Lenore dansent la salsa. Donc, clairement, la chandelle a fondue et la mongole s'est bien brûlé. Est-ce qu'elle sert de faire-valoir ? Non, son rôle est plus proche d'un outil pour Death et d'un "soutien" (plus ou moins) pour Lenore. Je pourrais potentiellement avoir le regret que ma mongole soit secondaire, malgré quelques actions, passant beaucoup plus de temps à subir qu'autre chose. Heureusement, les descriptions de souffrances, confusions et désespoirs sont au top. Après, elle ne… pense pas trop, si je peux dire ça comme ça. Disons qu'on a pas le droit à de réflèxions de sa part sur la situation. Nottament "comment je me suis retrouvé là bordel de merde ?". Et dans l'idée, j'aurais apprécié que Naran' nous parle un peu plus de son rôle de "porte-chandelle".
Nottament le moment où elle se fait tirer dessus… juste parce que Death veut atteindre Lenore. Y aurait selon moi pas mal de choses à dire ou à penser dans un cas comme celui-là. Parce que le fait que Naran' ne soit pas un des protagonistes principales, ce n'est pas une erreur ou un manque d'initiative de ta part. C'est la situation qui fait que, Death et Lenore ont des trucs à régler… et malheureusement, tu te retrouves au milieu.

Au final, c'est pas si grave, tu as remplis ton rôle dans ce rp. Et… ca pourrait vite devenir redondant de te voir en chier comme ça mais encore une fois, tes descriptions sont au top, on s'en lasse pas. Dans l'idée, on comprend parfaitement que Naran' en chie trop, que ses pensées sont brouillés… brouilleuses… embrouillés… et qu'avec tout ça, réfléchir et analyser n'est pas possible. Ca restait plaisant, ton rôle dans le rp n'était pas facile à tenir mais tu y es arrivé ^^

Ensuite, viens notre nouveau couple star puisque Death sont obsédés l'un par l'autre, ça se voit et ça se sent. Autant, Lenore explique bien ce qu'elle ressent pour Death, le pourquoi du comment… elle fait ça tout le long du rp, pour le coup ! De ton côté, Death, on comprend que Natmar adore jouer avec Lenore mais j'ai quand même eu du mal à saisir pourquoi. C'est un peu ma déception. J'ai plus ou moins cru comprendre que Lenore lui résiste pas mal et ne lâche pas l'affaire, raison pour laquelle il "l'aime bien" mais ça aurait pu mériter un peu plus d'explications pour moi. En tant que grand méchant, je peux comprendre que tu doives rester mystérieux mais… bizarrement, je reste un peu sur ma faim sur le pourquoi de l'obsession de Death envers Lenore.

A côté de ça, c'est clairement toi qui impose le rythme et officie en tant que maitre du jeu. Ce qui est logique. Alors… autant, j'ai bien aimé quand tu t'es servis de Naran', simple et éfficace. Le fait de prendre son apparence, tout ça, tout ça… tout le côté psychologique du truc était pas mal. Les actions sont relativement clairs. Après, le coup de métamorphosé Lenore j'ai… pas accroché, du coup. Pour moi, ca faisait trop. Autant, je peux comprendre que tu veuilles utiliser ce genre de comp', t'en as pas toujours l'occasion mais là… j'ai trouvé ça mal amené, pas très utile. Ca faisait un peu "étalage" alors que bon, se métamorphoser en Lenore et déchainer le pouvoir des ténèbres, ça suffisait pour montrer la puissance du gars.

Et… j'ai trouvé ça glauque pour rien, sur le coup. J'aurais préféré la voir transformer en bestiole (chaton, chiot, etc...)… bon, pas obligé de faire mignon mais y avait seulement plus intérèssant à faire que de momentanément l'estropié. Je reviens vite fait sur les intentions de Death. On sait pas trop comme je le disais mais… on en sait juste assez. Il a l'air de vouloir la recruter, ou juste lui faire la misère, il a surtout l'air de voir ce qu'il peut en faire quand j'y pense et l'attitude de Death était plaisante dans le genre intrigante.
Et l'introduction, a toute fin utile, était plutôt pas mal. Ca a remis vite faite les pendules à l'heure sur ce qu'il s'est passé juste avant.

Du côté de Lenore, on est à fond dans l'introspection. D'ailleurs, petit détail, ce sont ses postes les plus longs ^^ En même temps, elle en a des choses à dire. Alors, petite réplique… j'en avais déjà parlé sur la CB mais je le redis ici : « Plutôt mourir que te supplier… même si elle meurt, ça ne changera rien ! Il n’y a plus rien que tu puisses me faire depuis bien longtemps… »

Cette phrase, dans le contexte… a pour moi beaucoup plus de sens qu'elle ne peut en avoir l'air dans cette situation là. Pour Lenore alors que c'est ironiquement elle qui a le plus écrit… le commentaire sera le plus court ! Parce que ce rp est surtout l'occasion pour elle de développer son perso. Et pour le coup, elle fait ça plus que Death. On est dans la tête de rouquine à chacun de ses posts. J'apprécie toujours autant de voir Lenore s'enfoncer dans le chemin qu'elle a emprunté jusqu'ici.

Voili voilou pour le fond, grosso modo… c'était quand même bien, un bon rp attendu depuis un moment. Pour la forme… et bien, j'ai vu pas mal de petites fautes d'inattentions ici et là chez Death et Lenore, pas tellement chez Naran'. Et… c'est bien de faire intervenir une princesse de coeur mais une phrase puis c'est tout ? Jasmine sort une phrase, une question, on lui répond et puis… plus rien. Ca fait un peu bizarre. Pour la dialogue entre les deux amoureux, dès fois, ca faisait pas très naturel. Dans l'idée, c'est parfois… un peu bizarre mais la situation l'est, au final. En général, vos actions sont clairs mais y a quelques moments chez toi Lenore, au niveau des sorts ou c'est un peu brouillon… j'ai parfois été obliger de relire pour bien comprendre.

Ce rp n'est pas facile à noter, je vous l'avoue ^^ Ma notation est brouillonne, le rp ne l'est pas tellement mais il est… dense. Comme le premier rp dans les cachots (celui avec Lenore et Naran' seule), il a un côté film d'horreur-survival horror. Il ne se passe pas des choses agréables, c'est une lecture au final "pénible" dans le bon sens du terme. C'est quand même l'idée rechercher -enfin j'espère- de faire transparaitre le malaise, le doute, la souffrance et ce genre de truc. Naran passe ses posts à souffrir, Lenore soit souffre soit cherche à faire souffrir Death et Death, lui, torture tout le monde.

Ma première lecture était post par post donc ca n'apparaissait pas tellement, j'avais une pause entre chaque. Par contre, après avoir relu en entier pour la notation… je me suis rendu compte à quel point c'était parfois éprouvant à lire. Petite note en vague, Death, j'ai remarqué que tu faisais des posts relativement concis, sans forcément détailler outre-mesure et ça rend bien, dans le rp.

Enfin voilà… je doute que ma critique soit très clair alors si vous avez des questions, n'hésitez surtout pas. Dans le doute, je vais notez Lenore et Naran' avancée… quand à Death, ce sera normal.

Lenore (Mission Avancée) : 30 points d'expérience + 300 munnies + 3 PS (1 en défense, 1 en psychisme, 1 en magie)

Naran (Mission Avancée) : 30 points d'expérience + 300 munnies + 3 PS  (1 en défense, 1 en psychisme, 1 en magie)

Death (Mission Normale) : 20 points d'expérience + 200 munnies + 3 PS. (2 en symbiose, 1 en psychisme)
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